AgricultureAu grand mas de Belleval, la révolution
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AgricultureAu grand mas de Belleval, la révolution
BEAUCAIRE BC1-- PAROLES DE DRAC La chance sourit aux 2G Il paraît que ça arrive ici environ une fois par an. Jeudi, un joueur de PMU a eu le quinté dans l’ordre à la brasserie des 2G. Il a empoché un gain d’environ 10 300 €... et offert plus d’une tournée au comptoir du bistrot. À TRAVERS LA VILLE Manifestation Aujourd’hui, à 11 heures, au départ de la mairie, manifestation contre la fusion interdépartementale des commissariats de Beaucaire et Tarascon. Arrivée et prises de paroles devant le commissariat de Beaucaire, chemin des romains. Théâtre : Ladesou à guichets fermés Chantal Ladesou fera le plein ce soir, à 20 h 30, au Casino municipal. La production annonce un no hay billetes. Messes A Beaucaire, aujourd’hui à 18 heures à la chapelle Saint-Vincent et demain à 10 h 30 à Notre-Damedes- Pommiers (familles). A Jonquières, demain à 9 h 30 à la chapelle Saint-Vincent (fête de la Saint-Vincent). A Vallabrègues, à 9 h 30 à l’église Saint-André. AGENDA Beaucaire MIDI LIBRE Rédaction : Adrien Boudet, 27 ter, quai Général-de-Gaulle, ✆ 06 70 53 20 75 ; e-mail : [email protected]. Correspondants : Karoll Chazard, ✆ 06 79 49 18 25, [email protected] ; Véronique Bialoskorski, ✆ 06 13 09 38 33, [email protected]. Publicité : annonces classées, ✆ 04 66 28 39 39 (ou 31) ; carnet, ✆ 04 67 07 69 38 (ou 67, samedi et jours fériés). Relations lecteurs, portage à domicile, abonnements : ✆ 04 30 00 30 34. 13 Samedi 22 janvier 2011 Agriculture Au grand mas de Belleval, la révolution verte du semi direct CONTEXTE REPÈRES ➜ Au grand mas de Belleval, Alain Coudrillier et Sandrine Gallon font office de bêtes curieuses. Ces producteurs de céréales cultivent en semi direct sous couverture végétale. Les résultats sont spectaculaires Des économies Oubliez la Politique agricole commune et la doctrine de la monoculture. Oubliez les champs nus, en plein hiver, où la terre s’envole au moindre coup de mistral. Oubliez la mécanisation à outrance, les récoltes qui donnent bon gré mal gré... et la crise agricole. Au grand mas de Belleval, dans la Plaine de Beaucaire, sur la route de Fourques, une révolution verte a fait son ap- Un rendement accru, un sol enrichi et des économies de carburant, d’engrais, de temps parition. Elle a pour nom barbare le semi direct sous couverture végétale. C’est ici que Sandrine Gallon a repris, avec son compagnon Alain Coudrillier, la culture de ses parents en 2002. « Au début, nous faisions des céréales conventionnelles de façon très mécanisées. On labourait sur 150 ha. Puis certaines personnes nous ont ouvert les yeux. » C’est en 2004 que le jeune couple sort du sillon tracé par les parents de Sandrine. Le choc psychologique a lieu à Dax. Lors d’une réunion, l’agronome Claude Bourguignon leur présente trois champs de maïs. L’un est cultivé traditionnellement, labouré régulièrement. Sur le second, l’intervention mécanique est minime. Enfin, sur le troisième, il n’y a aucun travail au sol, mais le rendement est exceptionnel. Sandrine et Alain décou- Alain Coudrillier et Sandrine Gallon, céréaliers, font aussi pousser des espèces qui enrichissent et structurent le sol. vrent ainsi le semi direct sous couverture végétale : une technique très pratiquée en Amérique, nécessitant une intervention minime au sol et mettant à mal la monoculture. « Il y a eu toute une remise en cause psychologique à faire. Cela contestait tout ce qu’on avait appris ! », explique Sandrine Gallon. Aventuriers, Sandrine et Alain décident de tenter le coup. Ils vendent le gros de leur matériel, achètent un semoir fabriqué au Brésil et se lancent dans la révolution du semi direct. Désormais, selon cette technique, plus besoin de travailler le sol avant de semer la graine. Pour toute mécanisation, un seul passage avec un tracteur de faible puissance est nécessaire. Ce dernier tracte un semoir à double disque qui va inciser la terre. Un tuyau déposera la graine dans le sol. Autre grand changement : le recouvrement de la surface de la terre par une culture intercalaire. « On ne laisse jamais le sol nu, explique Alain Coudrillier. On sème les intercultures à la fin de l’été, après la récolte des cultures d’hiver. Ce sont des espèces qui apportent de l’azote, des légumineuses, et d’autres, plus agressives, comme le radis, qui peuvent structurer le sol. Au mo- ment venu, on roule ces intercultures, très faciles à détruire. » Il faudra trois années pour que les résultats se fassent sentir. « Au début, il n’y a pas vraiment eu d’amélioration, raconte Sandrine. Mais la quatrième année, ça a vraiment été l’explosion. La plus grosse différence s’est fait sentir sur le blé dur. Avant, on avait en moyenne 5 tonnes à l’hectare avec de grosses différences suivant les parcelles. Maintenant, on arrive à 7,2 tonnes à l’hectare sur un ensemble homogène de 80 ha. On a gagné en qualité parce que les sols fonctionnent mieux. Les taux de matière organique ont énormément remonté. » Le sol n’est pas le seul à s’être enrichi. Sandrine et Alain ont fait des économies spectaculaires en coûts de production (lire ci-contre). Mais surtout, ils passent deux fois moins d’heures sur les champs et ne conçoivent plus leur travail comme un labeur. « Les anciens, disent-ils, avaient une façon respectueuse de travailler la terre. La Politique agricole commune a fait beaucoup de mal. On était arrivé à une impasse. Maintenant, notre métier est redevenu une passion. » ● Adrien BOUDET L’Amérique fan Le semi direct est très pratiqué en Amérique du Nord et du Sud, notamment au Brésil. Les surfaces arides ou celles sujettes à l’érosion sont privilégiées. L’Australie en est également friande. L’œil de la science L’Inra, le Cirad, SupAgro ou encore Arvalis suivent de près Sandrine et Alain. En revanche, le couple regrette le peu d’intérêt de l’État à financer ce genre de projet, qui pourtant favoriserait la séquestration de carbone : « En France, on a du retard. Au Canada, par exemple, il y a des subventions quand on séquestre le carbone. » Contre la centrale Le tracteur écrase la couverture végétale, tout en tractant le semoir. Saint-Roman Une écrivaine et Tarascon : le PS investit Soler et Fabre inaugure sa permanence Les listes se complètent jour après jour. Après Charles Fabre (UMP), Lucien Limousin, conseiller sortant (divers droite), Enna Dufour (Front de gauche - Parti communiste), Valérie Laupiès (Front national), le Parti socialiste vient de rendre publique la liste de ses candidats sur son site internet et annonce la candidature de Jean-René Soler. Pour la petite histoire, Jean René Soler, qui a été plus à gauche, avait avancé sa candidature dès novembre, avant même d’avoir l’investiture officielle du parti. De son côté Charles Fabre inaugure sa permanence aujourd’hui à 11 heures, 6, place du Marché. Cette semaine, les élèves de l’école de Saint-Roman ont eu droit à la visite de Marie Ange Testa, auteure du livre Si je pouvais parler… Il était accompagné de son fidèle ami à quatre pattes, Bélugue, qui est le héros principal du livre. Cet ouvrage est écrit sous la forme d’un journal intime où le chien Bélugue, un griffon venant de la SPA, raconte certaines journées, notamment ses bêtises et ses fugues. Les élèves ont eu la joie de rencontrer son auteur et de faire une caresse à Bélugue. « Je suis ravi que ce livre les ait autant touchés. Ils connaissent certains passages par cœur !, souligne l’écrivaine. Ils ont posé des questions pertinentes. Dans le second volet, il y aura certainement un chapitre sur notre journée passée à Saint-Roman entouré des enfants. » À suivre. Sandrine et Alain font partie des quelques agriculteurs qui ont refusé que leurs terres soient incluses dans le périmètre du projet géant de centrale solaire. « On joue sur la misère agricole, je suis révoltée contre ce truc », dit Sandrine Gallon. Le couple, qui cultive blé dur, orge, avoine, sorgho, soja et tournesol, estime que la plupart des terres concernées ont un grand potentiel. ÉLECTIONS CANTONALES son chien vedette en visite &6%2*' 7*$ *!)+$ 64*, #*$ ,*).131,6.$ 70(,+2+81*$ 70(2*)%1*$ 51$.)1"!.1+2 7* 31+!# 6!- /6).1,!#1*)$ *. 6!- /)+3*$$1+22*#$ ),4 318$+4/2$) ,4 816/'526124 "*/+$0+&' )%*-&/0& Les enfants de CE2 et CM1 avec Marie-Ange Testa et “Bélugue”, le héros de l’histoire. ..!#,( ◗ Contact : [email protected]. Alain Coudrillier et Sandrine Gallon disent avoir économisé 35 % de coûts de production pour le travail au sol. Soit « facilement 50 % de pesticide et 40 % d’engrais. On n’arrose presque plus. On s’est juste servi d’une irrigation pour le soja. » Le plus gros se fait sur le matériel et le gazole : « En culture traditionnelle, on était à 27 000 litres par an. On est tombé aujourd’hui à 7 000. » Ces économies leur ont, entre autres, permis de créer leurs propres silos de stockage. *9>..>;!>;0>(* )7&%<7":? %<#7=- "'#* !(**%') & ,+$)+"