AgricultureAu grand mas de Belleval, la révolution

Transcription

AgricultureAu grand mas de Belleval, la révolution
BEAUCAIRE
BC1--
PAROLES
DE DRAC
La chance sourit aux 2G
Il paraît que ça arrive ici
environ une fois par an.
Jeudi, un joueur de PMU a
eu le quinté dans l’ordre à la
brasserie des 2G. Il a
empoché un gain d’environ
10 300 €... et offert plus
d’une tournée au comptoir
du bistrot.
À TRAVERS
LA VILLE
Manifestation
Aujourd’hui, à 11 heures,
au départ de la mairie,
manifestation contre la
fusion interdépartementale
des commissariats de
Beaucaire et Tarascon.
Arrivée et prises de paroles
devant le commissariat de
Beaucaire, chemin des
romains.
Théâtre : Ladesou
à guichets fermés
Chantal Ladesou fera
le plein ce soir, à 20 h 30,
au Casino municipal.
La production annonce
un no hay billetes.
Messes
A Beaucaire, aujourd’hui
à 18 heures à la chapelle
Saint-Vincent et demain
à 10 h 30 à Notre-Damedes- Pommiers (familles).
A Jonquières, demain
à 9 h 30 à la chapelle
Saint-Vincent (fête de
la Saint-Vincent).
A Vallabrègues, à 9 h 30
à l’église Saint-André.
AGENDA
Beaucaire
MIDI LIBRE
Rédaction : Adrien Boudet,
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Samedi 22 janvier 2011
Agriculture Au grand mas de Belleval,
la révolution verte du semi direct
CONTEXTE
REPÈRES
➜ Au grand mas
de Belleval, Alain
Coudrillier et Sandrine
Gallon font office de
bêtes curieuses. Ces
producteurs de céréales
cultivent en semi direct
sous couverture
végétale. Les résultats
sont spectaculaires
Des économies
Oubliez la Politique agricole
commune et la doctrine de la
monoculture. Oubliez les
champs nus, en plein hiver, où
la terre s’envole au moindre
coup de mistral. Oubliez la mécanisation à outrance, les récoltes qui donnent bon gré
mal gré... et la crise agricole.
Au grand mas de Belleval,
dans la Plaine de Beaucaire,
sur la route de Fourques, une
révolution verte a fait son ap-
Un rendement
accru, un sol enrichi
et des économies
de carburant,
d’engrais, de temps
parition. Elle a pour nom barbare le semi direct sous couverture végétale.
C’est ici que Sandrine Gallon a repris, avec son compagnon Alain Coudrillier, la
culture de ses parents en
2002. « Au début, nous faisions des céréales conventionnelles de façon très mécanisées. On labourait sur
150 ha. Puis certaines personnes nous ont ouvert les
yeux. »
C’est en 2004 que le jeune
couple sort du sillon tracé par
les parents de Sandrine. Le
choc psychologique a lieu à
Dax. Lors d’une réunion,
l’agronome Claude Bourguignon leur présente trois
champs de maïs. L’un est cultivé traditionnellement, labouré
régulièrement. Sur le second,
l’intervention mécanique est
minime. Enfin, sur le troisième, il n’y a aucun travail au
sol, mais le rendement est exceptionnel.
Sandrine et Alain décou-
Alain Coudrillier et Sandrine Gallon, céréaliers, font aussi pousser des espèces qui enrichissent et structurent le sol.
vrent ainsi le semi direct sous
couverture végétale : une technique très pratiquée en Amérique, nécessitant une intervention minime au sol et mettant
à mal la monoculture.
« Il y a eu toute une remise
en cause psychologique à faire. Cela contestait tout ce
qu’on avait appris ! », explique Sandrine Gallon. Aventuriers, Sandrine et Alain décident de tenter le coup. Ils vendent le gros de leur matériel,
achètent un semoir fabriqué
au Brésil et se lancent dans la
révolution du semi direct.
Désormais, selon cette technique, plus besoin de travailler le sol avant de semer la
graine. Pour toute mécanisation, un seul passage avec un
tracteur de faible puissance
est nécessaire. Ce dernier tracte un semoir à double disque
qui va inciser la terre. Un
tuyau déposera la graine dans
le sol.
Autre grand changement :
le recouvrement de la surface
de la terre par une culture intercalaire. « On ne laisse jamais le sol nu, explique Alain
Coudrillier. On sème les intercultures à la fin de l’été, après
la récolte des cultures d’hiver.
Ce sont des espèces qui apportent de l’azote, des légumineuses, et d’autres, plus agressives, comme le radis, qui peuvent structurer le sol. Au mo-
ment venu, on roule ces intercultures, très faciles à détruire. »
Il faudra trois années pour
que les résultats se fassent
sentir. « Au début, il n’y a pas
vraiment eu d’amélioration,
raconte Sandrine. Mais la quatrième année, ça a vraiment
été l’explosion. La plus grosse
différence s’est fait sentir sur
le blé dur. Avant, on avait en
moyenne 5 tonnes à l’hectare
avec de grosses différences
suivant les parcelles. Maintenant, on arrive à 7,2 tonnes à
l’hectare sur un ensemble homogène de 80 ha. On a gagné
en qualité parce que les sols
fonctionnent mieux. Les taux
de matière organique ont
énormément remonté. »
Le sol n’est pas le seul à
s’être enrichi. Sandrine et
Alain ont fait des économies
spectaculaires en coûts de
production (lire ci-contre).
Mais surtout, ils passent deux
fois moins d’heures sur les
champs et ne conçoivent plus
leur travail comme un labeur.
« Les anciens, disent-ils,
avaient une façon respectueuse de travailler la terre. La Politique agricole commune a
fait beaucoup de mal. On
était arrivé à une impasse.
Maintenant, notre métier est
redevenu une passion. » ●
Adrien BOUDET
L’Amérique fan
Le semi direct est très
pratiqué en Amérique du
Nord et du Sud, notamment
au Brésil. Les surfaces arides
ou celles sujettes à l’érosion
sont privilégiées. L’Australie
en est également friande.
L’œil de la science
L’Inra, le Cirad, SupAgro ou
encore Arvalis suivent de près
Sandrine et Alain. En
revanche, le couple regrette
le peu d’intérêt de l’État à
financer ce genre de projet,
qui pourtant favoriserait la
séquestration de carbone :
« En France, on a du retard.
Au Canada, par exemple, il y
a des subventions quand on
séquestre le carbone. »
Contre la centrale
Le tracteur écrase la couverture végétale, tout en tractant le semoir.
Saint-Roman Une écrivaine et
Tarascon : le PS investit Soler
et Fabre inaugure sa permanence
Les listes se complètent jour après jour. Après Charles Fabre
(UMP), Lucien Limousin, conseiller sortant (divers droite), Enna
Dufour (Front de gauche - Parti communiste), Valérie Laupiès
(Front national), le Parti socialiste vient de
rendre publique la liste de ses candidats sur son
site internet et annonce la candidature de
Jean-René Soler. Pour la petite histoire, Jean
René Soler, qui a été plus à gauche, avait
avancé sa candidature dès novembre, avant
même d’avoir l’investiture officielle du parti. De
son côté Charles Fabre inaugure sa permanence
aujourd’hui à 11 heures, 6, place du Marché.
Cette semaine, les élèves de
l’école de Saint-Roman ont eu
droit à la visite de Marie Ange
Testa, auteure du livre Si je
pouvais parler… Il était accompagné de son fidèle ami à
quatre pattes, Bélugue, qui est
le héros principal du livre.
Cet ouvrage est écrit sous
la forme d’un journal intime
où le chien Bélugue, un griffon venant de la SPA, raconte
certaines journées, notamment ses bêtises et ses fugues. Les élèves ont eu la joie
de rencontrer son auteur et de
faire une caresse à Bélugue.
« Je suis ravi que ce livre
les ait autant touchés. Ils
connaissent certains passages par cœur !, souligne l’écrivaine. Ils ont posé des questions pertinentes. Dans le second volet, il y aura certainement un chapitre sur notre
journée passée à Saint-Roman entouré des enfants. »
À suivre.
Sandrine et Alain font partie
des quelques agriculteurs qui
ont refusé que leurs terres
soient incluses dans le
périmètre du projet géant de
centrale solaire. « On joue sur
la misère agricole, je suis
révoltée contre ce truc », dit
Sandrine Gallon. Le couple,
qui cultive blé dur, orge,
avoine, sorgho, soja et
tournesol, estime que la
plupart des terres concernées
ont un grand potentiel.
ÉLECTIONS CANTONALES
son chien vedette en visite
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Les enfants de CE2 et CM1 avec Marie-Ange Testa et “Bélugue”, le héros de l’histoire.
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◗ Contact : [email protected].
Alain Coudrillier et Sandrine
Gallon disent avoir
économisé 35 % de coûts de
production pour le travail au
sol. Soit « facilement 50 % de
pesticide et 40 % d’engrais.
On n’arrose presque plus.
On s’est juste servi d’une
irrigation pour le soja. »
Le plus gros se fait sur le
matériel et le gazole : « En
culture traditionnelle, on était
à 27 000 litres par an. On est
tombé
aujourd’hui
à 7 000. »
Ces
économies
leur ont,
entre autres,
permis de
créer leurs
propres silos de stockage.
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