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M I S E A U P O I N T Traitement interventionnel des tachycardies ventriculaires (TV) sur cardiopathie Radiofrequency catheter ablation of ventricular tachycardia in patients with cardiomyopathy D. Lacroix* Points forts L’ablation par radiofréquence des TV sur cardiopathie concerne le postinfarctus essentiellement mais aussi les myocard i o p athies dilatées et la dysplasie ve n t ri c u l a i re droite arythmogène. Cette technique s’appuie très largement sur les nouve l l e s t e chniques de cart ographie assistée par info rm atique et de navigation intracardiaque. Les taux de succès sont élevés, la morbi-mortalité de ces interventions est faible. L’abl ation s’adresse aux tachy c a rdies incessantes ou fréquentes pour raréfier les accès chez des patients équipés de défibrillateur implantable. Mots-clés : Ablation - Tachycardie ventriculaire - Dysplasie ventriculaire droite arythmogène - Cardiomopathies Infarctus du myocarde. Keywords: Catheter ablation - Ventricular tachycardia A rr hy t h m ogenic right ve n t ricular dysplasia - Dilated car diomyopathy - Myocardial infarction. ablation par radiofréquence des tachycardies ventriculaires (TV) sur cardiopathie reste de réalisation difficile, même si les destructions directes de ce type de substrat sont pratiquées depuis longtemps. Son but cl inique actuel est de raréfier les chocs délivrés par les défibrillat e u rs implantables (DAI) ou de contrôler des TV incessantes ( o rages rythmiques) soit après implantation soit en vue de la mise en place ultérieure d’un DAI. Les séquelles d’infarctus constituent l’indication majoritaire, mais l’ablation s’adresse aussi aux dysplasies et aux cardiomyopathies arythmogènes du ventricule droit (DVDA), aux myo c a rd i o p athies dilatées primitives ou à tout autre processus à l’origine d’une fibrose. L’ * Service de cardiologie A, hôpital cardiologique, CHRU de Lille. 22 TACHYCARDIES VENTRICULAIRES POSTINFARCTUS Méthodologie Données préablatives Avant d’entrep re n d rel’abl at i o n , il est important d’examiner l’iconographie disponible du ventricule gauche (VG) afin de localiser précisément le territoire infarci et de déterminer la nature de la zone bord a n t e : collet net d’un anévrysme ou, au contra i re, limites imprécises d’une vaste zone hypocinétique, par exemple. Il faut tenter d’obtenir un électrocardiogramme (ECG) 12 dérivations à chaque fois, ce qui est parfois difficile chez les patients équipés d’un DAI. Un premier niveau d’interprétation permet de classer la TV en retard dro i t , ga u ch e, c o n c o rdance positive ou n é gat ive. Les concordances positive et négat ive indiquent re spectivement une origine plutôt basale ou plutôt apicale. Les TV naissant de la paroi libre du VG sont en règle générale à retard droit, les exceptionnelles TV naissant d’une extension au ventricule droit d’un infarctus inférieur sont à retard gauche et les TV septales peuvent présenter les deux types de retard. Des arbres de décision sont disponibles qui permettent d’associer telle ou telle configuration électrocardiographique à tel ou tel segment du VG (1-3). Considérations sur les mécanismes avant l’ablation des TV Il est habituellement considéré que le mécanisme de la TV est (i) sous-endocardique, (ii) ventriculaire gauche, (iii) réentrant, (iv) à type de macrocircuit. Ces considérations s’appuient sur des données expérimentales recueillies chez le chien (modèle de la figure en huit) (4), sur des données humaines obtenues sur des cœurs explantés pour transplantation et analysés in vitro (5), et sur une immense source de données constituée par les cartographies peropératoires initiées en France par Fontaine et al. dès 1973 (6-8). Le schéma détaillé à la figure 1, reprend les éléments de ce macrocircuit, caractérisé par un point d’émergence activé depuis une zone de conduction lente intra- ou péri-infarctus, puis par une propagation selon un front curviligne qui contourne le tissu pathologique de part et d’autre. La zone de conduction lente est bordée de deux lignes qui la pro t è gent d’une activation par ses faces lat é rales. Cette zone protégée, ou “isthme protégé”, est donc bordée par des lignes de bloc le plus souvent fonctionnel, occasionnellement par des limites anatomiques (anneau valvulaire mitral, par exemple). La Lettre du Cardiologue - n° 377 - septembre 2004 M I S E A U P O I N T Techniques d’identification du tissu pathologique L’ablation des TV nécessite un repérage de l’endocarde cicatriciel. Ce repérage s’appuie sur l’interprétation de signaux bipolaires et unipolaires recueillis par l’extrémité du cathéter d’ablation en rythme sinusal. Ces signaux sont définis comme pathologiques lorsqu’ils sont d’amplitude réduite ou de durée anormale. En zone pathologique, les signaux bipolaires peuvent ê t re dédoublés ou fragmentés (poly p h a s i q u e s ) , et des activités retardées survenant après la terminaison du QRS de surface peuvent être observées : il s’agit de l’équivalent endocavitaire des potentiels tardifs. Actuellement, les techniques de cartographie électroanatomique permettent de tracer la reconstruction de ces signaux en rythme sinusal (9, 10). L’identification de ces zones est insuffisante, compte tenu de leur étendue, pour concevoir les zones cibles du courant de radiofréquence (figure 2). Figure 1. Schéma de la réentrée en figure en huit : la zone grise en périinfarctus est protégée latéralement par deux lignes de bloc fonctionnel (2), elle ramène l’onde d’activation au point d’émergence en zone saine (1), le contournement du tissu pathologique se fait par deux front curvilignes avec réentrée de l’onde d’activation dans la cicatrice (3). Figure 2. Exemple de reconstruction électroanatomique en rythme sinusal avec le système Carto®. Le codage des couleurs va du rouge (amplitude < 0,5 mV) au violet (amplitude > 1,5 mV). Cette carte en B, montre une zone de bas voltage en rythme sinusal (zone rouge) traduisant un infarctus inférieur, elle permet de rechercher une zone de pace-mapping (point bleu clair) reproduisant fidèlement le QRS de la TV (en A), cette stimulation s’accompagne d’une latence importante avec un intervalle de 80 ms entre le stimulus et le pied du QRS. Cette stratégie est une stratégie de repli devant une TV non tolérée hémodynamiquement, elle permet de construire une ligne d’ablation (ligne pointillée rouge) qui contrôlera la T V. La Lettre du Cardiologue - n° 377 - septembre 2004 Techniques d’identification du point de sortie de la tachycardie Il est possible d’appliquer un stimulus à l’extrémité du cathéter de cartographie pour tenter de reproduire la morphologie ECG de la TV étudiée (technique de topostimu l ation ou pacemapping). Cette stimu l ation doit être faite au cy cle de la TV et en recueillant un ECG 12 dérivations. La confrontation de l’ECG en TV et de l’ECG doit être minutieuse. Cette analyse bute sur la nécessité d’avoir un réseau d’électrodes exactement de même localisation ; aussi cette comparaison n’est-elle possible qu’après déclenchement de la TV par stimu l ation ve n t ri c u l a i re progra m m é e. Là encore, les méthodes de reconstruction électroanatomiques sont utiles pour mémoriser l’emplacement d’un ou des points de stimulation successifs et choisir leur position vis-à-vis de la cicat rice d’infa rctus précédemment délimitée. L’identification du point de sortie est un critère peu exigeant (11), car le passage de l’onde d’activation y est souvent facultatif ; mais l’ablation à cet endroit inflige des dégâts étendus au myocarde normal. Techniques d’identification des éléments critiques du circuit : identification directe de l’isthme L’identification de l’isthme protégé est en tous points préférable aux techniques indirectes de topostimulation décrites ci-dessus. La technique de base consiste à induire la TV et à rechercher une activité dite “diastolique” (12) à l’endocarde du VG par des déplacements dans ou autour de l’infarctus, en s’aidant éventuellement de l’estimation du point de sortie. Cette activité prend l’aspect soit d’une activité fragmentée, soit d’électrogrammes isolés dont les temps d’activation en TV sont en dehors des limites temporelles du QRS de surface. Ces potentiels sont dénommés “présystoliques” ou “mésodiastoliques” en fonction de leur temps d’activation. La validation de ces potentiels doit montrer qu’ils sont critiques pour le maintien en tachy c a rd i e. Elle repose sur des critères nécessaires mais pas suffisants de couplage fixe et de présence à chaque cycle de la TV (de son initiation à sa terminaison). La va l i d ation fait appel à la re ch e rche de cri t è res d’entraînement avec fusion cachée (13). Une stimulation est appliquée en TV à un cycle 20 à 30 ms plus court que celui de la TV, permettant d’accélérer la TV au cycle imposé sans la moindre modifi c ation du QRS de surfa c e. En TV, l ’ i n t e rvalle stimu l u s QRS est comparé à l’intervalle entre l’électrogramme diastolique 23 M I S E A U P O I N T et le QRS (14). De même, à l’arrêt de la stimulation, le cycle de retour enregistré par le cathéter est comparé au cycle de la TV (15). Les limites de cette technique sont nombreuses, s u rtout la nécessité d’induire la tachycardie de façon stable et prolongée avec une bonne tolérance hémodynamique. Pour pallier certaines de ces limites, l’identification directe des isthmes par technique de reconstruction électroanatomique est d’un apport considérable (10). Cette reconstruction, l o rsqu’elle est complète, doit couvrir la totalité de l’intervalle diastolique et ramener l’onde d’activation au point d’émergence en zone saine (figure 3). Stratégie globale Il convient le plus souvent de s’aider d’un système de reconst ruction électroanatomique et de déterminer rapidement si la TV peut être induite et cart ograp h i é e. Si la réponse à ces deux questions est positive (ou si la TV est incessante), toute la pro c é d u re s e ra effectuée en TV. Dans le cas contraire, il faut opposer les cas où la TV est induite mais non tolérée à ceux ou elle n’est pas induite. Dans les deux cas, une carte en rythme sinusal est faite pour identifier le tissu de bas vo l t age et pour re ch e rcher des points de topostimulation avec intervalle S-QRS long ainsi que des zones où les électrogrammes présentent des composantes multiples et retardées. Si la TV est inductible mais mal tolérée, quelques points seront vérifiés dans la zone présumée isthmique pour véri fier la présence de potentiels diastoliques de couplage en adéquation avec le pied du QRS de surfa c e, conformément aux hypothèses émises en stimu l ation. Résultats Figure 3. Carte d’activation en TV effectuée avec le système Carto®, il s’agit d’un infarctus inférieur. Un isthme protégé bordé de part et d’autre par des doubles potentiels (marques bleu-pâle) est observé perpendiculaire à la mitrale (anneau bleu foncé). L’onde d’activation est suivie de – 188 à 154 ms après le sommet du QRS selon une propagation codée en couleur, du rouge au violet et en figure en huit. Identification indirecte de l’isthme La cart ographie directe de l’isthme se heurte à de nombreux obstacles : parfois la tachy c a rdie n’est pas décl e n ch able ou n’est pas hémodynamiquement tolérée et provoque un collapsus ou dégénère en fibrillation. Pour toutes ces raisons, de nombreux t ravaux ont tenté de tro u ver des succédanés à la cart ograp h i e directe de l’isthme. La méthode la plus simple est d’encercler les zones de bas vo l t age correspondant au tissu cicat riciel en espérant couper ou bloquer la conduction. L’ a u t reméthode, plus ancienne, est la recherche dans la cicatrice de zones où la stimu l at i o n , via le cathéter d’ablation, s ’ a c c o m p agne d’une latence importante c’est-à-dire d’un intervalle le plus long possible entre le stimulus et le pied du complexe QRS de surface. Pour Stevenson (16), cet intervalle doit dépasser 80 ms et le QRS électro s t i mulé doit être identique au QRS en TV. Un exemple est montré en figure 2. 24 Élucidation du mécanisme L’emploi des critères détaillés ci-dessus ne permet pas toujours d’identifier un isthme protégé. Les raisons en sont multiples. Le s u b s t rat peut notamment être intra mu ral ou sous-épicard i q u e. Cette dernière éventualité ne représente au maximum que 10 % des cas (7). L’identification de ces substrats sous-épicard i q u e s est malaisée, faisant proposer l’abord direct percutané de l’espace péricardique (17). Récemment, Brugada et al. ont montré l’intérêt de cette approche en cas d’échec ou de contre-indication de l’approche endocardique traditionnelle (18). Il s’agit là prob ablement d’une indication “raisonnée” de la ponction directe de l’espace péricardique, geste non dénué de risques, notamment en cas de symphyse avec l’épicarde. Pour terminer, le substrat peut exceptionnellement se situer dans le ventricule droit en cas d’extension à ce ventricule sur infarctus inférieur, ou impliquer les couches profondes du septum interventriculaire et nécessiter une cartographie combinée des deux faces du septum. Résultats cliniques La nat u re des résultats est dépendante des cri t è res de succès ch o isis à long terme. L’évolution des dernières années est de concentrer les objectifs sur la raréfaction des chocs délivrés par les DAI et de traiter les orages rythmiques. En aigu, il est assez facile de juger le résultat si la TV est incessante ou si elle est très facile à déclencher. Dans ce cas, on exigera le retour en rythme sinusal pendant les tirs et le non-redéclenchement à 20 ou 30 minutes par la stimu l ation antéri e u rement décl e n ch a n t e. Malheure u s ement, cette stituation est loin d’être la plus fréquente : souvent, de nombreuses TV de morp h o l ogies diff é rentes sont décl e n chées tant avant qu’après l’ablation, ou l’induction de la TV ayant fait l’objet de l’ablation est de déclenchement capricieux. Pour cette raison, la mise en place combinée ou préalable d’un DAI doit être préconisée dans la majorité des cas, surtout chez ceux dont la fraction d’éjection est altérée ou la TV mal tolérée. Ces crit è res de jugement va ri ables et des indications également va ri abl e s rendent difficile la lecture de la littérature : la plupart des séries récentes sont résumées dans le tableau (10, 19-26). Il apparaît immédiatement, à la lecture de ce tableau, des disparités de taux de succès aigu pour des raisons de définition. Le taux de comLa Lettre du Cardiologue - n° 377 - septembre 2004 M I S E A U P O I N T Tableau. Principales séries récentes d’ablation des tachycardies ventriculaires après infarctus du myocarde. Réf. Auteur Année Patients (n) TV (n) Méthodes de cartographie Succès aigu (%) Compl. (n) DAI (%) Récidive (n) Suivi (mois) 22 21 23 19 10 24 25 26 20 Stevenson Calkins Strickberger Soejima de Chillou O’Donnel Della Bella Kautzner Arenal 1998 2000 2000 2001 2002 2002 2002 2003 2003 52 146 15 25 21 112 124 28 24 132 ? 19 89 33 269 236 82 34 Conv. Conv. Ensite® Carto® Carto® Mixtes Conv. Carto® Carto® 40 75 79 72 90 38 73 86 87 5 21 3 2 3 7 9 1 0 31 71 80 ? 47 11 9 86 50 16 66 4 2 2 25 31 6 5 18 9 1 16 16 61 41 11 9 Compl. = complication ; Conv. = conventionnelles. p l i c ation reste inférieur à 10 %, ce qui est élevé comparat ivement aux taux de complications des ablations des troubles du rythme supraventriculaires. Les accidents thromboemboliques, l’aggravation de l’insuffisance cardiaque ou la survenue d’un choc cardiogénique sont les complications les plus redoutées (25) ; tamponnades et saignements aux points de ponction artériels ne sont pas spécifiques. En cas de tirs septaux, un bloc atrioventriculaire complet peut également survenir (10, 24-25). Des décès directement imputables à l’ablation ont été décrits, mais restent exceptionnels (22, 25). Indications et contre-indications Les contre-indications absolues sont peu nombreuses ; l’atteinte artérielle péri p h é rique peut contre-indiquer la voie rétro a o rt i q u e, mais, dans ce cas, le cathétérisme transseptal reste possible. La seule contre - i n d i c ation absolue est la présence d’un thro m bu s intraventriculaire, surtout s’il est frais et mobile. L’impossibilité d’utiliser de l’héparine pendant la pro c é d u re en raison d’un risque hémorragique est également une limitation possible. Une thérapeutique en cours par clopidogrel est une contre-indication relative qui majore le risque de tamponnade. Les indications d’ablation ont évolué depuis la publication des recommandations américaines de 1995 (27). On peut y lire que les indications de classe I sont les TV par réentrée de branche à b ra n che et celles occasionnant des chocs multiples chez des patients équipés d’un DAI, indications qui restent certainement valables en 2004. La troisième indication de classe I concerne les patients avec TV monomorphe réfra c t a i re au traitement médical ou lorsque ce traitement n’est pas souhaité ou toléré par le p atient. En l’absence de DAI, elle est plus contestable de nos jours, compte tenu de possibles récidives, qui exposent le patient à un risque de mort subite. Les indications en 2004 pourraient être séparées en indications curatives (réentrées de branche à branche) et en indications palliatives (réduction du nombre de chocs) ou de sauve t age (contrôle de TV incessante). La place résiduelle des indications de classe I du troisième type ne peut concerner que des patients pouvant courir le risque d’une récidive postablation, c’est-à-dire des patients avec bonne fonction ventriculaire gauche et une TV tolérée (sans syncope), à la réserve près qu’il n’y ait que peu de morphologies de TV différentes à identifier et à détruire. En pratique, il s’agit La Lettre du Cardiologue - n° 377 - septembre 2004 de TV peu rapides (de cycle > 350 ms), bien tolérées, facilement déclenchées, de préférence à retard droit, à condition qu’aucun type de TV ne soit déclenché en postablation. TACHYCARDIES VENTRICULAIRES SUR AUTRES CARDIOPATHIES Tachycardies ventriculaires après réparation d’une cardiopathie congénitale Il s’agit le plus souvent d’une réparation de tétralogie de Fallot, d’une sténose pulmonaire ou d’une commu n i c ation interve n t ri c ul a i re. Les séries sont très réduites, p o rtant sur de petites cohortes (28). On évoque dans ce contexte des macro c i rcuits tournant autour de c i c at rices de ve n t riculotomie ou des micro c i rcuits dus à la désorga n i s ation de l’arch i t e c t u re normale du myo c a rde à l’ori gine de TV pouvant mener à une pro c é d u re abl at ive. L’impact de l’abl ation sur la survie de ces patients n’est pas démontré. Tachycardies ventriculaires sur dysplasie arythmogène du ventricule droit L’expérience abl at ive s’appuie sur les travaux inauguraux de Fo ntaine et al., d’abord par voie chirurgicale, puis par fulguration. Il est frappant de noter les similitudes de substrats entre la DVDA et l’infa rctus : présence de zones de bas vo l t age ou de zones inexc i t ables, a c t ivités retardées, isthmes protégés par des zones de bloc fonctionnel ou la valve tricuspide, possibilité de cartographier ces isthmes et d’entraîner la TV, etc. Quelques différences sont à noter cependant : la nat u re sous-épicardique prédominante de ces substrats et le caractère évolutif de la pathologie pouvant faire apparaître de nouveaux substrats au fil des années. Cependant, les taux de succès aigus sont élevés, variant de 50 à 88 % (29) dans les séries récentes. Les taux de récidive sont élevés après abl at i o n , j u s t i fiant la discussion de l’implantation combinée d’un DAI. Tachycardies ventriculaires sur myocardiopathie dilatée primitive Il s’agit d’un domaine où les données sont moins nombreuses é galement. La fa i s abilité a été démontrée avec des méthodes conventionnelles dérivées ni plus ni moins de l’ex p é rience 25 M I S E A U P O I N T acquise dans les TV après infa rc t u s , i n cluant la re cherche de potentiels diastoliques et les manœuvres d’entraînement avec fusion cachée (30). Le taux de succès rap p o rté à 10-15 mois varie de 25 à 77 % selon les auteurs. Certaines séries montrent la forte prévalence de mécanismes identiques à ceux observés après infa rctus incorp o rant un isthme de tissu cicat riciel à la réentrée. Bibliographie 1. Josephson JE, Horowitz L, Waxman HL et al. Sustained ventricular tachycardia: role of the 12-lead electrocardiogram in localizing site of origin. Circulation 1981;64:257-71. 2. Kuchar DL, Ruskin JN, Garan H. Electrocardiographic localization of the site of origin of ventricular tachycardia in patients with prior myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 1989;13:893-900. 3. Lacroix D, Klug D, Gra n d m o u gin D, Ja r we M, Kouakam C, Kacet S. 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Est-il possible de proposer une ablation à un patient dont la tachycardie n’est pas tolérée hémodynamiquement ? oui non 2. L’ablation par radiofréquence est-elle concurrente du défibrillateur implantable ? oui non RÉPONSES 1. oui, des techniques de cartographie en rythme sinusal sont disponibles qui permettent d’identifier le substrat de tachycardie de manière indirecte. 2. non, le plus souvent elle est palliative, visant à raréfier des accès de tachycardie ventriculaire chez des patients déjà appareillés d’un défibrillateur. Ces deux méthodes thérapeutiques sont complémentaires. La Lettre du Cardiologue - n° 377 - septembre 2004