1- Ricochets n° 15
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1- Ricochets n° 15
«Ignorance est mère de tous les maux». Rabelais R 2 =C ico chets «Paroles d’Ozoir» n°15 - octobre-novembre 2004 Comment voyons-nous l’Ozoir de demain? La longère de la rue de la rue de la Source. Les maisons du vieux pays sont-elles en voie de totale disparition? billet enfantillages en mars dernier, lors d’une B attu, élection cantonale, M. le Maire aurait pu prendre la chose avec philosophie. Il a préféré déposer un recours devant le tribunal administratif en vue d’obtenir l’annulation du scrutin. Pour convaincre les juges, le candidat Oneto a insisté sur le rôle joué par «Ricochets», journal à l’impact considérable (si, si, il a dit cela): «Ricochets est paru avant l’élection sous la forme d’un numéro spécial de huit pages, alors que les précédents numéros n’en comptaient que quatre. Et dans ces huit pages il était écrit des choses faisant le jeu de mon adversaire». Les juges ne sont pas tombés de la dernière averse, c’est là leur moindre défaut. Lorsque le Commissaire du Gouvernement a pris la parole, le candidat Oneto a compris qu’il avait poussé le bouchon un peu loin. «Ricochets est un journal indépendant et ses journalistes ont le droit d’écrire ce qu’ils veulent. À moins que M. le Maire estime que les journalistes n’ont pas le droit de s’exprimer; auquel cas il faut fermer tous les journaux», a déclaré le magistrat. Puis, constatant que depuis sa création «Ricochets» comptait huit pages et que le numéro paru avant les élections était un numéro comme tous les autres (il avait pris soin de compter les pages, lui...), M. le Commissaire du Gouvernement a demandé au Tribunal de «ne pas donner suite à ces enfantillages». Le Tribunal n’a pas donné suite et le candidat Oneto a été débouté. Trois jours avant l’audience, M. le Maire avait réuni ses colistiers pour leur déclarer: «L’élection sera annulée, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Préparez-vous à repartir en campagne dès janvier». Il arrive donc que l’on se trompe... même lorsque l’on est convaincu d’avoir J-L Soulié toujours raison. Ozoir bouge. Des chantiers s’ouvrent un peu partout. Ces constructions nouvelles sont-elles une chance pour notre ville? Que faut-il pour qu’elle grandisse tout en gardant son âme? A la recherche de cette identité, «Ricochets» est allé interroger quelques unes des personnalités locales les plus attachées à la défense d’une certaine image de leur cité. Mais chacun voit sa ville à travers sa propre histoire… Pour amorcer cette série qui se poursuivra sur plusieurs mois - nous avons rencontré Nicolle et Christian Ragot qui habitent l’ancienne Poste, avenue du Général de Gaulle, près de l’église... chanson Mano Solo enfant d’Ozoir Petit gamin facétieux, puis adolescent difficile, Emmanuel Cabut caracolait dans les années 70 entre l’école de la Brèche et le collège Gérard Philipe. Aujourd’hui, chanteur à succès sous le nom de Mano Solo, il publie son huitième album: «Les Animals». ors de notre arrivée à Ozoir, c’était en 1968, nous nous sommes installés dans la nouvelle résidence de La Brècheaux-Loups, premier ensemble résidentiel de cette commune rurale. Ozoir L était un village avec, entre l’église et l’école, ses commerçants, la poste, des cafés. Et tout autour, des petites rues, comme celles du Lavoir, de la Source, de Férolles…, une forge, un château, une belle demeure avec parc. A côté, la Brèche aux Loups L’album que tu viens de sortir a pour titre Les Animals*. Qui sont ces «animals»? Nous tous, qui sommes là à hurler notre vérité chacun dans notre coin. On est des animaux au singulier. Quand tu es avec des gens qui ne sont pas vraiment des amis, il y a des échanges de paroles, mais les idées s’étalent les unes derrière les autres, sans se confronter. Chacun dit sa vérité; celle de l’autre on ne s’en préoccupe pas. Dans tes textes, Paris est un thème récurrent. Y a-t-il une raison particulière? J’habite Paris et il faut bien situer les histoires qu’on raconte, ancrer les chansons dans le réel. En même temps je sais très bien que Paris est * «Les Animals» CD 13 titres. Warner. En vente à Ozoir à «l’Espace Temps». avait été conçue aussi comme un mini-village, avec une placette où les commerçants ne sont pas venus s’installer. Ses habitants ont très vite adopté le boucher, la boulangère de l’Eglise «pas de meilleur pain que chez Babec», la coopé… On s’est fait un roman de ce village. Il y avait aussi les privilégiés de la SCIC: dans la forêt, près de (l’ancienne) gare, avec une école superbe, où nos enfants allaient aussi car celle de la Brèche n’était pas finie. Cette ville que nous voyions (lire la suite en page 3 un lieu chargé de fantasmes, et je m’en sers. C’est un ressort. Tu es un peu ozoirien aussi ? Ozoir, j’en suis parti dès que j’ai pu. Quand j’y vais, c’est pour rendre visite à ma mère. Par contre je suis content d’y avoir passé mon enfance. Tu peux te balader dans les bois, te promener seul dans la rue. Et puis à la Brèche-aux-Loups, lorsque j’y vivais, c’était une convivialité, une fraîcheur, on se marrait bien… Si j’avais un gamin, j’aimerais qu’il y grandisse. C’est le genre d’endroit où tu peux laisser ton môme gambader dehors, parce que même si tu ne le vois pas, tu sais que les voisins veillent sur lui. As-tu le sentiment, d’album en album, de suivre un chemin? Les Animals, c’est la suite de Dehors, mon précédent album: j’y (lire la suite en page 6) politique Monique Bellas: un «non» peut être positif Présidente du groupe des élus de gauche au sein du Conseil municipal, madame Monique Bellas habite Ozoir depuis trente-six ans. Aujourd’hui engagée dans la vie municipale et dans la vie paroissiale, elle fut autrefois membre actif d’associations culturelles et de parents d’élèves... Comment vivez-vous ce qui est votre première expérience au sein d’un Conseil municipal? Ancienne militante CFDT, je découvre le fossé existant entre l’activité syndicale et l’activité politique. Dans un cas on recherche l’accord pouvant déboucher sur un compromis, dans l’autre (du moins à Ozoir) le dialogue est inexistant. L’opposition est méprisée. Nous recevons les dossiers mis à l’ordre du jour du Conseil cinq jours avant les débats. C’est légal, mais un peu court pour une étude sérieuse de tous les dossiers. Dans ce contexte, tenter de tenir efficacement son rôle exige une bonne dose d’optimisme et de ténacité. Et puis il y a ces questions qui tombent en début de séance, sans préparation possible de notre part. Vous abstenez-vous? Ce n’est pas si évident car tout vote de notre part est immédiatement utilisé par un maire très habile dans cet exercice. En outre, toute expression nous est interdite dans «Ozoir Magazine»... Je vais prendre l’exemple récent de la station de retraitement des ordures ménagères du pont de Belle-Croix. Le soir du vote, après un exposé alarmiste et bourré d’affirmations péremp- toires difficiles à vérifier sur l’instant, on nous propose une sorte de moratoire assorti de nombreuses questions au Sietom. Afin de ne pas offrir au maire prétexte à une campagne d’opinion déjà préparée sur ce terrain, nous avons finalement voté pour. Or, depuis, M. le maire l’a reconnu: cette démonstration ne tenait pas debout, ridiculisant ainsi son adjoint à l’urbanisme et les «protecteurs» de la nature opportunément mobilisés. Un éditorial d’Ozoir-Magazine vous désigne comme l’opposition la plus négative qui soit. Faux. 90% des décisions prises en Conseil municipal le sont à l’unanimité. Lorsque nous réagissons, c’est face à des propositions engageant (lire la suite en page 4) MEUBLES ANCIENS EXOTIQUES DENNEMOR Maison Fondée en 1870 41, Av. du général De Gaulle - 94510 LA QUEUE EN BRIE (N4) 01 45 76 30 19 courrier un Marché de dup es la question de Ricochets «faut-il construire place du marché?» je réponds oui sans hésitation! On pourrait par exemple y édifier un superbe kiosque à musique afin que s’y produisent - aux heures légales par respect du voisinage - nos musiciens locaux et de rencontre. Grâce à un mobilier adapté, des spectacles de plein air, des rencontres thématiques, ludiques, sportives, associatives, culturelles, pourraient avoir ce kiosque pour scène centrale entre deux marchés. Des réunions exceptionnelles du conseil municipal pourraient également y être organisées afin que les Ozoiriens, en plus grand nombre, soient directement informés des grands projets qui engagent l’avenir de notre commune. (1) Pourquoi ne pas ceinturer cette place par une promenade arborée, un mail? Et offrir ainsi aux amoureux des bancs publics pour qu’ils puissent s’y bécoter sans modération. Dans un esprit de polyvalence, comme cela se passe dans nos joyeux et colorés marchés de Provence, il conviendrait bien sûr de réserver le maximum de surface aux commerçants réguliers et itinérants du marché, rare lieu central de rencontres À amicales et citoyennes entre générations et catégories sociales. Réaliser enfin ce «cœur de ville» qui manque tant à Ozoir ! Mais c’est le contraire qui nous est proposé: un marché étranglé par des immeubles à buts spéculatifs. Un Maire et une équipe au pouvoir qui n’ont les yeux de Chimène que pour les promoteurs privés. Au moindre espace libre, ils tirent leurs bulldozers plus vite que leur ombre. Pourtant n’ont-ils pas eu de mots assez durs pour fustiger jadis l’ancienne municipalité de gauche qui souhaitait édifier quelques logements locatifs du côté de la Poste par souci d’équilibre sociologique? William Blake, peintre écrivain anglais, face à la bourgeoisie triomphante, constatait déjà au dix-neuvième siècle que: « Les prisons sont construites avec les pierres de la loi, les bordels avec les briques de la religion. » Et à Ozoir? Avec quels matériaux si on continue à laisser faire ce cancérigène mitage urbanistique? JEAN-CLAUDE MORANÇAIS (1) Et qu’ils puissent se faire ainsi une idée du comportement autocratique du Maire, et de la manière méprisante dont il traite les siens et l’opposition. Nous avions tant rêvé de changer ce monde ! Nous voilà maintenant comme ceux-là, qui nous regardent mais ne nous voient pas, murés dans leurs fantômes perfides qui les entraînent tels des dragons à l’intérieur de leur citadelle. Pourtant nous frémissons encore aux froissements des feuilles en Automne. Pour le moindre murmure au cœur des contradictions nous enfourchons la chevelure de la Comète, imaginons le rêve des générations futures, un sourire du ciel aux lèvres de l’Éternité. Dans le magma d’un siècle estompé Sur la pierre gravée, Quelques lettres de l’alphabet nous font toujours rêver ! FRATERNITÉ Nicolle R. Qu'on ne se plaigne pas que les gens ne se déplacent pas pour les enquêtes publiques; quand ils le font, leur avis est complètement ignoré. Le cas de la place du marché est flagrant. Une majorité des personnes venues déposer s’est déclarée opposée au projet. Resultat: projet adopté! Au diable la démocratie... l'essentiel c'est de communiquer! Jacky Laurent dommage E lle semblait bien gentille cette dame d’un certain âge couverte d’un petit chapeau bleu-clair au rebord arrière relevé. Elle lisait un panneau d’information lumineux et c’est un peu par hasard que la conversation s’engagea entre nous. Elle m’apprit des tas de choses sur Ozoir où elle demeure depuis 1930. «À l’époque il y avait 3000 habitants tout au plus et nous allions chercher le lait à la ferme: il y en avait quatre ou cinq à Ozoir. En automne, nous allions cueillir des mûres et des fraises des bois le long du ru de la Ménagerie... il y en avait des quantités...». Pensant que son témoignage pouvait intéresser d’autres personnes que moi, je lui proposai d’entrer en contact avec «Ricochets» qui se ferait sans doute un plaisir de publier ses souvenirs. «Je n’aime pas ce journal socialo-communiste», me réponditelle. N’avez-vous pas honte d’effrayer les gentilles petites dames d’Ozoir avec votre couteau entre les dents? CLAUDE BRELNAIR 2 D MB: « Vous savez bien que je suis veuve, depuis plus de cinq ans ». L’employée: « Oui, cela ne fait rien. Vous me dites que vous venez avec votre conjoint ou je vous envoie une invitation individuelle ». Faute de m’annoncer avec un vrai ou un faux conjoint, faute d’en trouver un (comme d’autres trouvent des faux témoins), j’ai reçu une invitation « strictement personnelle » et demandé des explications écrites pour cette muflerie. J’attends la réponse. MONIQUE BELLAS découverte n lisant mon dernier bulletin municipal, j’ai découvert l’existence d’un mystérieux «journal d’opposition». Comme cela correspondait chez moi à un besoin, je me suis renseignée et ai découvert ce qu’était «Ricochets». Les noms de ceux qui le réalisent ne me disent rien; je ne sais donc pas qui vous êtes. Peu m’importe... ce qui compte c’est ce que vous dites. Et pour cela, très sincèrement, bravo et longue vie à «Ricochets». SOFIENNE MARQUES E patrimoniale le 19 septembre, je suis parti à la découverte de mon patrimoine.... du patrimoine que je laisserai à mes petits-enfants devrais-je dire. À Ozoir, le Syndicat d’Initiative proposait d’initier la population à la fabrication de carrelage médiéval. (...) Sous un chapiteau installé pour la circonstance dans la cour de la ferme Pereire, une exposition détaillée agrémentée d’une démonstration, attendait un chaland conquis d’avance qui en aura retiré admiration et respect pour ce savoir-faire ancestral et pour ceux qui l’auront transmis au fil des temps. En une demi-heure, j’avais l’impression de tout connaître sur le carrelage médiéval et je ne pouvais m’empêcher de me demander où en serait le sol des bâtiments de la ferme Pereire si l’on avait fabriqué et posé un carreau (225 cm2) par jour depuis son achat par la ville. J’ai ensuite, en curieux, continué la visite de mon patrimoine Ozoirien en jetant un coup d’œil à l’intérieur du bâtiment central. Quelle désolation... La toiture se couvre de mousses, les murs extérieurs, coûteusement entretenus en d’autres temps sur les deniers publics, se fissurent. Des traces d’humidité laissent douter de l’efficacité du suivi de l’entretien. Quant à l’intérieur... On avance que les travaux à entreprendre seraient coûteux. Je suis disposé à le croire mais je me refuse à admettre qu’Ozoir manque de bras pour donner un coup de balai, voire un coup de peinture; que le personnel est insuffisant pour sauvegarder au minimum, colmater les fissures, nettoyer, préserver l’essentiel afin de permettre à une équipe municipale qui en aurait la volonté, d’entreprendre une entière et définitive réhabilitation dans de bonnes conditions. Combien il est déplorable de laisser ce bâtiment se dégrader... En d’autres moments, la population d’Ozoir a manifesté son attachement à la conservation de cette ferme dans son patrimoine. Il serait temps que se manifeste la volonté de la voir préservée, entretenue, valorisée. Je me suis ensuite pris à rêver... que le bâtiment de gauche, libre de toute cloison, doté d’une dalle, d’un plancher, d’une provisoire estrade mobile, devenait la salle des fêtes bis et ouvrait ses portes à des manifestations. Il permettrait ainsi une exploitation plus ciblée de l’autre salle des fêtes et une gestion plus souple des espaces festifs lors des nombreuses actions programmées par les associations. La vitalité de celles-ci n’atteste-t-elle pas de l’implication des Ozoiriens dans la vie de leur cité? J’ai également rêvé que, à l’image de cette journée, la cour de la ferme se couvrait de stands, s’animait, devenait un des pôles culturels de la ville. Faire rêver... N’est-ce pas l’objectif de ces journées du patrimoine? Que le Syndicat d’Initiative soit remercié: j’ai rêvé. ALAIN AUDOUY L Abonnement muflerie rrrrriiiing... - « Mme Bellas, c’est la mairie (je note l’embarras de l’employée). Vous avez, par erreur, reçu une invitation pour deux personnes pour l’élection de Miss Seine-et-Marne qui se déroulera à Ozoir le...». MB: « Non, non, c’est bien deux places que j’avais demandées, comme proposé. Merci ». L’employée (encore plus embarrassée): « C’est dans ce courrier l’erreur. C’était un courrier pour élus mariés, pour qu’ils puissent venir avec leur conjoint. Viendrez-vous avec votre conjoint ? ». rêverie (à retourner à «Paroles d’Ozoir», 6, rue Jules Renard - 77330 Ozoir-la-Ferrière). «Ricochets» ne peut vivre sans le soutien actif de ses lecteurs. Abonnez-vous et incitez vos proches et vos amis à faire de même... NOM: ........................................... Prénom: .................................................... Tel.:.......................... Adresse: ....................................................................... Je prends ............... abonnements de 10 numéros à Ricochets (20 euros pour deux années de lecture) Je prends un abonnement de soutien: 25 euros et plus. Je joins un chèque de ...................... euros à l’ordre de l’association «Paroles d’Ozoir». Date: Ricochets - n°14 - juin juillet 2004 Edité par «Paroles d’Ozoir» (Président: Claude Le Bihan). 6, rue Jules Renard, 77330 Ozoir-la-Ferrière. Directeur de la publication: Michel Lis. Rédacteur en chef: Jean-Louis Soulié. Photos: Michel Kafka et J.-L. Soulié. Annonces: Christiane Laurent. Signature: Promotion: Monique Le Cazoulat. Numéro ISSN: 1630-3806. N° Commission paritaire: en cours Imprimerie 2 GCA à Roissy-en-Brie. Dépot légal: octobre 2004. Le numéro: 2 euros. Abonnement pour 10 n°: 20 euros. Renseignements: 01.64.40.39.38. Email: [email protected] Ont contribué à la réalisation de ce numéro: Eve Alfonso, Anne-Marie Audouy, Gérard Amiel, Christiane Bachelier, Bernard Cailleau, François Carbonel, Anne-Claire Darré, Michel Kafka, Christiane Laurent, Claude Le Bihan, Jean-Pierre Le Cazoulat, Monique Le Cazoulat, Esther Lude, Philippe Lejeune, Jean-Claude Morançais, Isabelle Monin-Soulié, Françoise Naret, Jacques Nedel, Raymonde Philomène, Claudine Poger, Nicolle Ragot, Jean-Louis Soulié. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 les gens Bon goût Chaque année, la semaine du goût est le moment choisi pour tenter d’inciter les Français - en particulier les plus jeunes d’entre eux - à ne pas perdre les traditions culinaires qui ont fait la gloire de leurs ancêtres et, surtout, à apprendre le bien manger pour vivre en bonne santé. De multiples manifestations sont alors organisées à travers ce pays. Elles connaissent la plupart du temps un réel succès... À Ozoir, un effort tout particulier est réalisé depuis déjà longtemps par la famille Ferrière, propriétaire de l’hôtel-restaurant «Le Pavillon Bleu». Christophe, le jeune chef de cuisine, semble particulièrement apprécier la grosse heure qu’il passe en compagnie d’enfants des écoles Gruet et Anne Frank. Cette fois-ci, ce sont les petits (ou plutôt les plus grands des petits) de la maternelle de Gruet qui sont venus en voisins pour découvrir certains accords raffinés préparés à leur intention. Après avoir goûté une quiche et une tarte aux poires (le tout étant arrosé de jus de fruits), posé de jolies toques en papier sur leurs petites têtes, les jeunes visiteurs ont eu le rare privilège d’être reçus dans les cuisines où ils ont découvert que, dans la restauration, on préparait les plats sur un piano. Eh oui, c’est comme ça, on fait rarement d’omelettes sans casser quelques notes... Nourriture fast but good Dans certains établissements scolaires de la ville, la mode est aux sandwiches ou au repas plus ou moins rapides pris en dehors des cantines. «Ricochets» a recherché ces coins bouffe à la mode... uand on kiffe pas trop la cantoche, man, on trace. Mais il fait grave faim sur le coup de midi. »… Non, ils ne parlent pas du tout comme ça les lycéens qui fréquentent à la mi-journée la galerie d’Intermarché ou les snacks proches. Ce sont des jeunes gens calmes, réfléchis, souriants quand on leur adresse la parole. Il est vrai que la cantine, après des années de scolarité, ça pèse un peu. L’envie de sortir, de choisir soi-même sa nourriture se fait sentir. Et les parents sont d’accord, donnent de l’argent pour ça puisque ce que leurs filles et fils trouvent en ces lieux est sain et relativement varié pour un coût très raisonnable. Les sandwiches de La Ronde des Pains (Intermarché), par exemple crudités-poulet, ou crudités-jambon, constituent pour 2,44 un repas quasi complet. Et pour quelques dollars de plus, à savoir pour 3,35 , tout compris, la «formule» propose, en plus du sandwich, une boisson et un dessert. On reste debout dans le hall, accoudé aux tables hautes, ou bien, s’il « Q fait beau, on mange dehors, assis par terre ou sur les plots en ciment destinés à tenir les voitures en respect. Une récré en quelque sorte. À quelque cent mètres de là, dans une ruelle discrète, connu seulement par le boucheà-oreille, le snack ouvert en mars dernier par Yannick Despierre présente sensiblement les mêmes offres: presque tous les sandwiches comportent des crudités avec le jambon, le poulet ou le thon pour 3,50 avec une boisson et un dessert. Mais ici, on est assis, dans une grande salle claire où trônent deux vrais billards et un baby-foot. C’est que le propriétaire est international de billard, et même cinquième joueur mondial! Il aimerait monter dans sa salle un club d’initiation, mais les amateurs ne se pressent pas encore. Attirés par la qualité de la viande et la préparation des légumes, les «petits salaires» viennent de l’autre bout de la ville se nourrir ici d’un plat chaud (steakpurée, paella, poulet-frites…) précédé d’une entrée fraîche, suivi d’un dessert et arrosé d’une boisson, pour un modeste billet de 5 . «Nous faisons en gros trois services: les premiers lycéens à 11h30, les ouvriers à midi, et une autre vague d’élèves vers 12h30. En tout environ 120 personnes». En été, une terrasse couverte permet de s’attarder un moment en dégustant un gâteau maison: les propriétaires de ce snack sont les mêmes que ceux de la boulangerie-pâtisserie contiguë dont la réputation n’est plus à faire. Un tout petit peu plus loin et un tout petit peu plus cher pour certaines formules (elles s’échelonnent entre 4,90 et 7,50 ), le manger-rapide le plus confortable se trouve sans conteste au carrefour Danton. Madame Belon est à la cuisine, et, accueilli par le sourire amical de son mari, on s’assied par petites tables dans un cadre chaleureux. Le pain des sandwiches est tout chaud, croustillant: «Nous faisons quatre cuissons par jour avec de la pâte des Moulins Bleus, les pains de “Chez Paul“. Et nous ne mettons dans nos plats (et nos sandwiches à 2,50, 3 et 3,50 ) que des produits de très bonne qualité, du beurre demisel par exemple». De délicieuses pizzas, des hot-dogs, des croquemonsieur ou croque-madame permettent de varier les plaisirs. «Les parents nous recommandent à leurs enfants», assure l’hôte des lieux. La formule petit déjeuner (café ou chocolat, un croissant et un fruit) à 3 attire surtout les camionneurs se rendant dans la zone industrielle; certains reviennent fidèlement à chaque passage. Ozoir, déjà renommée loin à la ronde pour ses restaurants gastronomiques, le devient désormais par sa petite restauration rapide, grâce, peut-être, au goût de la liberté des lycéens… ISABELLE MONIN SOULIÉ prospective Quel demain pour Ozoir? Victimes de l’appétit des promoteurs (et de l’indifférence de la plupart des habitants), les jardinets du vieux pays disparaissent peu à peu pour ... ... céder la place à des immeubles «tendance», sans intérêt architectural particulier, qui répondent parfaitement aux critères du correctement vendable. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 (suite de la première page) naître, avec ses nouveaux quartiers, sa gare d’opérette et son vieux village, c’était un rêve. Dix ans plus tard, nous avons quitté une résidence, très protégée, pour nous retrouver dans un quartier qui fonctionne aussi comme une résidence, sans en avoir les garanties. Pourtant, citoyens d’Ozoir, ne sommesnous pas tous concernés par ce qui se passe dans nos quartiers ? Nous sommes les plus anciens des nouveaux, et nous pouvons témoigner de ce que nous avons vu et reçu. Il y a des choses à découvrir, Il y a des rues à conserver strictement en l’état, en restaurant l’intérieur des maisons: la rue du Lavoir, la longère de la rue de la Source... Près de chez nous il y a la dernière forge. La forge c’est l’histoire d’Ozoir-laFerrière. Dans notre jardin on retrouve de curieux cailloux: des nodules de fer, témoignages de cette ancienne activité. Tout est encore là, entretenu. Pour combien de temps ? En face, la petite maison était un pavillon de chasse, aussi un centre de soins, une bibliothèque, un cabinet médi- cal... Dans ce quartier, il y a des arbres centenaires, magnifiques. se souvenir de ceux qui étaient là autrefois Conserver ces bâtiments serait-il suffisant pour conserver la mémoire d’Ozoir? Sans doute pas car il faut aussi se souvenir de qui a habité ces maisons, et d’autres dans la ville. Beaucoup de gens remarquables: des musiciens, des peintres, des journalistes, des chanteurs, des chercheurs... ont habité et habitent encore Ozoir. Il faut retenir cette histoire. Ecouter les gens qui racontent le passé, les choses vécues ensemble. Chaque maison démolie est une bibliothèque qui disparaît. N’oublions pas qu’Ozoir était autrefois un village-rue typique. Il s’échelonnait le long de la N4, comme beaucoup d’autres villages que l’on trouve jusque dans l’Est de la France. Avec les années 70, chacun est venu, parvenu avec ses bagnoles, se mettre à l’abri dans les résidences et on a négligé ce cœur premier. De mandature en mandature, l’aorte nourricière n’a pas Exemple de «dent creuse» entre deux immeubles récents. Le «vide» est déjà condamné: il sera comblé un jour ou l’autre par un nouvel immeuble. La technique n’est pas nouvelle mais elle est imparable. été exploitée. A l’inventaire du patrimoine local, qui n'est pas que nostalgie du passé et régionalisme, il faudrait ajouter quelques réalisations d’architectes novateurs comme la Brèche-aux-Loups de Fernand Pouillon (cet ensemble figurait à l'inventaire de son oeuvre dans l’exposition qui lui a été consacrée à l’Arsenal du côté de la gare de Lyon); l’école Gruet, qui est une traduction pédagogique des architectes Maillard et Ducamp, etc. Ces choix, par les municipalités d'alors, étaient à l'échelle d'une commune de deux mille et quelques habitants, aussi courageux et importants que celui d’un Le Corbusier à Marseille ou de Perret au Havre. Ils étaient prospectifs. Aujourd’hui, les architectes qui agissent en plusieurs endroits de la ville, font du bâtiment «tendance», sans intérêt particulier. Ils répondent parfaitement aux critères du correctement vendable. Où sont les innovations de la jeune architecture technico-alternative et les propositions de Shibaru Ban? Sans le souffle de la création, sans le respect de l'existant, sans la mixité sociale, sans la concertation, il n'y a pas de ville à vivre. Voyez-vous, il est très important de se sentir bien dans son environnement, dans sa ville, dans sa maison, à l'aise parmi ses concitoyens. Il a été toujours plus aisé de démolir que de bien construire. PROPOS RECUEILLIS PAR ESTHER LUDE 3 politique Gymnase Petite affluence lors de l’inauguration du nouveau gymnase de La Brèche-aux-Loups. «Où sont donc les élus (de gauche comme de droite) habituellement invités à ce genre de cérémonie, s’interrogeait-on, pourquoi tant d’absences inexplicables?». La réponse vint lorsque fut dévoilée la plaque commémorative sur laquelle chacun put lire: «Gymnase de la Brèche-aux-Loups inauguré le 10 octobre 2004 par Jean-François Oneto, maire d’Ozoir-laFerrière». Pas un mot sur ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, notamment sur le Conseil général qui a financé l’opération à hauteur de 460.000 euros. Surtout, pas la moindre invitation à venir inaugurer ce nouvel équipement. Le nouveau gymnase a vocation de salle polyvalente. Il remplace le gymnase Besson devenu salle des fêtes. Vingt places de parking ont été prévues pour les usagers, ce qui semble insuffisant, surtout en cas de manifestation importante. Le coût total du bâtiment dépasse de 150.000 euros (un million de francs) ce qui était prévu. En effet le terrain remblayé qui portait la cendrée de l’ancien stade en plein air n’a pas supporté la nouvelle construction. Il a fallu déplacer le projet, renforcer les terrassements... toutes choses prévues par certains vieux Ozoiriens dont on n’a pas pris les remarques en compte. Bye Bye Arluison Le jour de la fermeture définitive de l’école Arluison, dont la ville avait fêté le centenaire il y a cinq ans, une quinzaine de personnes se sont retrouvées afin de déposer un bouquet de roses et épingler au mur de façade le texte suivant: «L’école Arluison, plus que centenaire, ferme ses portes aujourd’hui dans l’indifférence de ceux qui n’y ont pas vécu. Aux milliers d’enfants et à leurs familles qui ont fréquenté l’établissement, aux centaines de maîtres qui ont passé toute leur carrière ou seulement une année auprès de ces enfants, à leur sueur, à entretien oui, le «non» peut être positif tions parmi lesquels figurait M. négativement l’avenir d’Ozoir-la- Oneto. Peu reconnaissant, celui-ci Ferrière. Dans ce cas, dire non est répète que jamais nous n’aurons parfois très positif. Positive notre un espace d’expression dans ce bataille pour conserver dans le journal. Notre réclamation arrive domaine municipal la Ferme maintenant devant le Tribunal Pereire. Nous aurons dans Administratif. Sentant que l’affaire quelques années un bel ensemble commence à mal tourner, M. le Maire vient de nous prodédié à la culture. un espace à peine Positives aussi nos «Pourquoi poser plus grand qu’un timbre actions pour que la loi soit respectée à Ozoir. Faire la majorité poste dans une nouvelle en sorte qu’un maire ne municipale publication de quatre pages. puisse plus déclarer, comme je l’ai entendu, « se met-elle S’il n’est pas, selon vous, un démocrate, M. cette loi nous ne l’approu- toujours Oneto a au moins un vons pas, donc nous refusons de l’appliquer » me au service bilan. semble un combat hono- d’intérêts C’est vrai, mais qui lui a fourni les moyens d’agir? rable. Voyez cette histoire de permis de construire très parti- La réponse est dans le illégaux accordés par la culiers?» rapport de la Cour des comptes publié peu de commune sur le verger du château... Depuis leur retrait, la temps avant les dernières municicommune persiste: engage un pales : la situation financière de la bureau d’étude, transmet son rap- commune est saine à son arrivée port à une dizaine de personnali- en 2001. M. Oneto fait des choses tés et organes publics en vue de aujourd’hui parce qu’il a trouvé en modifier nos règles d’urbanisme arrivant les moyens d’engager des pour le projet Sainte-Thérèse… travaux. Ce n’était pas le cas en Bon nombre de citoyens commen- 1995, lorsque la gauche avait cent à demander pourquoi la gagné les élections... En fait, le majorité municipale se met-elle maire se contente de réaliser, partoujours au service d’intérêts très fois avec des nuances, ce qui était prévu pour le second mandat de particuliers. Finalement vos actions arrivent Jacques Loyer. Je me réjouis qu’il sans que vos mises en garde en aille ainsi mais... aient été portées à la connais- Vous voulez dire que l’équipe Loyer avait l’intention de sance des Ozoiriens. Le droit d’expression des élus construire un gymnase? minoritaires nous est en effet tou- Vous me coupez la parole au jours refusé. Ce droit, inscrit dans moment où j’allais préciser ce qui une loi de février 2002, était accor- était prévu et ce qui ne l’était pas. dé par l’ancienne municipalité qui Nous n’avions pas l’intention de ouvrait les colonnes d’«Ozoir transformer le gymnase Besson Magazine» aux élus des opposi- en salle des fêtes. Cet espace (suite de la première page) «La mobilisation contre la vente de la ferme Pereire: un exemple d’action ayant abouti à une solution positive pour les Ozoiriens». «Horizon» a coûté deux fois le prix d’achat du «Caroussel» ( choix de la précédente municipalité), immédiatement utilisable et plus adapté à son objet. Chaque fois qu’un concert est programmé dans cette nouvelle salle, la sonorisation rend malade les musiciens qui ne s’entendent pas. Qu’est-ce qui différencie vos choix de ceux de l’actuelle majorité? M. Oneto cherche à satisfaire en priorité sa clientèle électorale. On le voit bien en matière d’urbanisme où un seul type de logements (haut de gamme) est envisagé. Cela ne répond en rien aux demandes des jeunes et des «M. Oneto fait des choses parce qu’il a trouvé en arrivant les finances de la ville saines» familles aux revenus modestes dont se préoccupait si bien Louis Graffard et que ses successeurs ignorent. Pas question non plus de faciliter les transports publics. Pas de réseau d’autocars avec les communes voisines alors qu’un tel projet serait subventionné par le Conseil général. Pas question non plus d’agrandir les parkings de la gare, mais on parle de nouveau de faire payer le stationnement. Savez-vous que le Conseil géné- ral avait inclus la construction de pistes cyclables convergeant vers la gare dans le contrat CADUCE ? L’enveloppe budgétaire a été basculée sur la salle «Horizon». Avez-vous les moyens d’analyser les souhaits des Ozoiriens pour les porter à la connaissance de vos collègues élus? Il est bon que chacun puisse trouver des oreilles prêtes à entendre ses doléances et propositions. Pour répondre à cette attente, nous rencontrons tous ceux qui le souhaitent et réfléchissons avec eux à l’avenir de la commune. Des groupes de travail ouverts ont été mis sur pied. Ils donnent l’information de base, écoutent tous les avis puis analysent les propositions de façon pragmatique. Au bout du compte, pensezvous que votre action soit vraiment utile? Cette question, je me la pose régulièrement et la réponse est oui. Oui, il faut continuer d’intervenir en Conseil même si nous ne sommes pas écoutés. Oui, il faut aller dans les commissions même pour y faire de la figuration. Une attitude à la Ponce Pilate ne me correspond vraiment pas. C’est pourquoi j’invite tous ceux que la politique actuelle exaspère à se retrousser les manches pour que la démocratie retrouve droit de cité à Ozoir-la-Ferrière. PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-LOUIS SOULIÉ Place du Marché votre avis? quel avis? leurs rêves, à leurs souvenirs, nous n’avons que trois roses à déposer sur le parvis de leur école Arluison. Vous n’êtes plus là, vous êtes grand-parents, parents et élèves dispersés dans les écoles de la ville et des anonymes pensent très fort à vous aujourd’hui. Seulement trois roses... et pourvu que les marronniers de la cour et les inscriptions sur la façade ne disparaissent pas». Le texte est resté une poignée d’heures en place, puis les travaux de déblaiement (notre photo: livres entassés dans le hall d’entrée de l’école) ont pu commencer... 4 Un grand tiers de la place des Sports, dite place du Marché, est à vendre*. Ainsi en a décidé la majorité du Conseil Municipal le 5 juillet dernier. Le prix du mètre carré n’a pas été fixé mais l’on sait déjà qu’il est prévu de bâtir là un immeuble et des maisons d’habitation de luxe. Le promoteur local qui avait fourni les vues d’artiste et les plans détaillés des futures habitations sera-t-il doublé, comme cela se murmure en ville, par un concurrent redoutable ayant l’oreille du maire et de ses plus proches collaborateurs? À suivre... Quant à l’avis des Ozoiriens dans cette affaire, il est de peu de poids. Venus nombreux pour donner leurs sentiments sur un éventuel déclassement de la partie de la place où s’implanteraient les bâtiments, ils se sont majoritairement prononcés contre. En effet, si l’on prend tous les avis (y compris ceux exprimés sous forme de pétition) on arrive à un total de 227 «contre» et de 178 «pour». Conclusion du Commissaire enquêteur: «avis favorable». Ce déni de démocratie n’est pas étonnant quand on sait que le dossier avait été avalisé par la Région en 2003 (un an avant le vote du Conseil municipal) qui subventionne l’aménagement sur la foi d’une présentation «artistique» anticipant l’enquête publique**. D’ailleurs, au tout début de l’en- La place du marché sera-t-elle amputée d’un bon tiers? Et au profit de quel promoteur? On le saura bientôt. À moins que... quête, le commissaire enquêteur (choisi par le Maire et non par le Préfet comme dans d’autres enquêtes passées) avait déclaré à une personne venue déposer: «A priori je ne vois pas comment je pourrais donner un autre avis que favorable puisque la légalité est parfaitement respectée». Que l’on respecte la légalité d’une procédure, c’est bien le moins. Mais s’agissant ici d’une enquête publique, il semble que l’avis des déposants doive entrer en ligne de compte. Sinon pourquoi leur demander leur avis? J.-L. S * Voir «Ricochets», numéro 14. ** Dans une présentation commerciale, la «vue d’artiste» n’est pas contractuelle. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 vie locale Château Déchetterie La déchetterie d’Ozoir a ouvert ses portes courant août. Située à l’emplacement de l’ancienne usine de traitement des eaux usées, derrière «le Caroussel», à l’extrémité ouest de la ville, elle est ouverte à tous les Ozoiriens (1). On y dépose huiles, produits toxiques ou dangereux (batteries, acides...), déchets verts, bois, objets métalliques, plastiques, gravats, «tout venant» (sommiers, matelas, vieux frigos, mobilier usagé...) bref, tout ou partie de ce qui n’est pas actuellement ramassé par les éboueurs ou le service des monstres. le compte n’y est pas Le bureau d’étude privé missionné par la mairie - afin de trouver l’improbable sésame permettant de construire dans le verger du château - vient de rendre sa copie. Réaction des opposants et défenseurs de l’environnement: inutile et tout à fait inacceptable. oilà des mois que, penché sur les plans détaillés de la ville, l’homme scrute à la loupe la moindre parcelle susceptible de l’aider à répondre aux exigences du maire d’Ozoir. Cette «mission prioritaire» consiste à rassembler tous les bouts de terrains constructibles que la ville serait susceptible de passer en zone protégée. Ceci afin de compenser la perte du verger du château sur lequel une opération immobilière est envisagée par le campus Sainte-Thérèse qui n’en est d’ailleurs pas encore propriétaire. La loi prévoit cette éventualité. Dans des circonstances très précises, et pour des motifs correspondant à l’intérêt général, un espace naturel protégé peut être déclassé. À condition de «compenser» ledit espace naturel par une surface au moins équivalente de terrains urbanisables que l’on transforme - à V Cet indispensable équipement, géré par le Sietom (syndicat intercommunal regroupant une quarantaine de communes du secteur), reçoit, depuis son ouverture, en moyenne cinq cents personnes par semaine (surtout le samedi). C’est - pour le moment - moitié moins de visiteurs que la déchetterie de Gretz ouverte il y a trois ans, mais nul doute que son taux de fréquentation va progressivement augmenter. Trier et recycler nos déchets est en effet une démarche indispensable et bien comprise, approuvée par une très forte majorité de Français. Elle doit permettre de réduire (puis de stopper) l’enfouissage en décharge et l’usage d’incinérateurs, sources de nombreux problèmes environnementaux. L’ouverture de cette nouvelle déchetterie s’inscrit dans une politique nationale de lutte en faveur de la protection de notre environnement. Politique soutenue avec force par la Région Îlede-France (dont les responsables ambitionnent de faire une «éco-région» dans les six ans) et le Département qui souhaite promouvoir une démarche participative éco-citoyenne autour d’un plan d’action élaboré avec l’ensemble des Seine-et-Marnais (projet d’Agenda 21). Agir pour des villes sans nuisance, encourager les initiatives locales, reconquérir les espaces naturels, rendre nos chemins, prairies, champs, forêts plus sympathiques aux promeneurs, en finir avec le gâchis énorme que représentait l’incinération... n’est plus un luxe mais une nécessité absolue. Nous n’avons que trop tardé à prendre au sérieux la question de la gestion de nos déchets. Nous sommes sans doute la dernière génération à se doter des outils nécessaires. Après nous il sera trop tard: les problèmes seront devenus insolubles... (1) La déchetterie d’Ozoir, rue de la Ferme du Presbytère est ouverte (dépôts gratuits): - Lundi et mercredi de 9h à 11h 45 et de 14h à 19h; - Jeudi et vendredi de 14h à 19h; - Samedi de 10h à 19h; - Dimanche de 9h à 13h. Présenter une pièce d’identité et justificatif de domicile. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 l’inverse - en zone protégée. Sans quoi, pas de déclassement. Opposants et défenseurs de l’environnement l’affirment depuis des mois: la tentative ozoirienne n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Ils ont néanmoins examiné les propositions de la ville. Et le verdict vient de tomber: ça ne tient pas debout. tout faux La ville prétend en effet qu’elle offre plus de quarante mille mètres carrés en échange du verger qui en couvre vingt-sept mille. Alléchante proposition! En y regardant de près, la baudruche se dégonfle vite: sur les quarante mille mètres carrés proposés, entre cinq et huit mille sont de «vraies» compensations. Tout le reste n’est, selon les adversaires du projet, que poudre aux yeux. Zones déjà protégées, zones faisant partie de compensations antérieures, zone à vocation naturelle (bassin sec) non constructible, zone en litige pour être remise en état comme bassin naturel... on trouve tout dans cet inventaire à la Prévert, y compris un terrain de football. Tout, sauf ce que l’on y cherche; à savoir de véritables surfaces urbanisables susceptibles de passer en catégorie espaces naturels protégés. Pour le RENARD, association de défense de l’environnement, il est hors de question d’accepter cette proposition. Que va faire le maire? Revoir sa copie puis tenter un nouveau passage en force? Tout porte à le croire tant sa détermination est totale depuis qu’il a obtenu de sa majorité le vote de la mise en révision simplifiée du POS de la commune. Les chances d’aboutir sont quasiment nulles mais le maire est convaincu d’avoir raison. JEAN-LOUIS SOULIÉ Limite du château et de son parc. Le verger (zone verte protégée) sur lequel la commune veut autoriser des constructions au profit du campus Sainte Thérèse. Autres espaces verts protégés. Zone que le campus «offrirait» à la ville en échange de ses bons offices. Compensations jugées valables par le RENARD. Compensations jugées non valables. Établissements publics ou privés Pièces d’eau et ru de la Ménagerie. souvenirs Ozoir libéré Il y a soixante ans, Ozoir était libéré de l’occupation allemande. Jacques Klajnberg, alors âgé de seize an, évoque cette période. a Résistance n’était pas très active à Ozoir, mais il y eut des accrochages, peu de jours avant la Libération, dans les bois du côté de l’ancienne gare et au pont de Belle-Croix. Pour moi, le début de la libération fut un souvenir peu glorieux. Je fus en effet chargé par mes chefs d’aller chercher chez elle une jeune fille suspectée d’avoir «fricoté» avec les Allemands. Me voyant arriver, elle fondit en larmes. Du haut de mes seize ans, j’étais très ennuyé. Je la conduisis néanmoins place Arluison où une estrade était dressée. Ma «prisonnière» alla rejoindre trois ou quatre femmes qui s’y trouvaient déjà et on leur tondit les cheveux. Spectacle minable organisé par des redresseurs de torts dont l’ardeur à combattre l’occupant m’avait jusque-là échappée. Même remarque à l’égard des excités qui, au «Coq faisan» (un estaminet situé sur la route de la gare ayant servi de repère aux officiers allemands en goguette) s’apprêtaient à faire la fête à la patronne et à ses deux filles. Nous L sauvâmes les belles avant d’apprendre qu’elles avaient travaillé pour le renseignement anglais... Le jour même de la Libération, je me trouvais avec une trentaine de copains résistants sur la route de Chevry. Dès que le premier tank américain fut en vue, je m’en approchai un chiffon blanc à la main. Las: la tourelle s’abaissa. J’étais pile face au canon. Ce que j’ignorais, c’est qu’il y avait un fossé et que l’avant du tank avait piqué du nez. Très vite il remonta mais les quelques secondes que dura le mouvement me parurent longues. Quand les Américains virent que je connaissais bien le coin, ils me firent monter sur la tourelle. Quelques minutes plus tard nous arrivions place Arluison. Quelle liesse!. Plus tard, des prisonniers allemands furent regroupés devant la mairie. Puis il y eut des blessés que l’on entassa dans l’école Sainte Thérèse, par terre ou sur des lits de camp. Il y avait du sang partout. Certains appelaient, sortaient leurs photos de famille: parents, enfants, femmes... enfin des trucs qui font mal au cœur. J’oubliais que j’avais à faire à des soldats, j’oubliais mon arme. Je regardais les photos parce que c’était la seule chose pas trop bête que je pouvais faire. Des gars n’avaient plus de nez, d’autres étaient mourants. Je les entendais gémir, hurler et, à partir d’un certain moment, je ne les entendais plus. Ils étaient morts. Il y avait aussi ceux qui m’appelaient pour que je les bouge quand la douleur devenait trop intense. Je posais mon fusil contre un mur et je les déplaçais. Le souvenir d’un officier allemand (qui avait sauvé la vie de mon père en ne l’arrêtant pas alors qu’il était juif) contribua sans doute à dicter mon attitude durant ces quelques jours. Pourtant, le reste de ma famille avait été déportée et aucun de mes proches ne revint des camps... PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE LEJEUNE 5 culture La dernière en date des œuvres de Marc Halingre évoque la naissance de son premier petit fils. salon iris Du 16 au 24 Octobre, Iris tient Salon d’automne dans la Salle Horizon. Cet écrin bleu de nuit sied aux œuvres présentées. Elles sont si nombreuses… mon regard est partial, il glisse ou accroche. Dès l’entrée, à main gauche, l’immense huile rouge et or de Lone Palacio, intitulée «La vieille prophétie» m’arrête. Juste à côté, du même artiste, une évocation du «silence». Un peu plus loin, «la ville» très colorée, très concentrée au centre du tableau de JeanLuc Osswald, à l’opposé des gratte-ciel peuplés d’oiseaux ou de bisons de JeanPierre Monnot. À côté des collages vernis- sés de Dana, l’œil se repose et rêve devant la colonne composée de trois tableaux-sculptures d’Eduardo Caveri: «La bibliothèque de Babel, 2 et 3». Ce titre évoque un recueil d’un autre Argentin, Luis Borges. Des livres fermés et du sable, images d’infini et de secret plaisir… Devant la rétrospective offerte par Marc Halingre, l’invité d’honneur de ce Salon, les yeux s’ouvrent grands et l’imagination se met en marche. Quinze toiles ponctuent sa production entre 1978 et 2004. Long chemin onirique qui mène de l’obscurité à la lumière. C’est plein de vie et il n’y a pas âme qui vive. Alors vous prend l’envie d’y glisser des personnages, de se raconter leur histoire. Mais dans ce fantastique, tout est réel, tout est autobiographique. Il faut entendre Marc Halingre raconter son enfance heureuse dans un café de gare. Il y a toujours des cafés, des gares, des trains dans chacun des tableaux, sauf peut-être dans le dernier, composé en 2004 et qui évoque la naissance du premier petit-fils et débouche sur un long fleuve tranquille. Certains tableaux vous habitent longtemps après les avoir quittés : «La passerelle aux potirons» de 1984, le train de carton, intitulé «Léon ou le voyage imaginaire» de 2002… Derrière son rêve, Marc Halingre cache, enferme dans un coffret scellé au dos de chaque tableau, des témoins du temps de sa création: lettre d’ami, ticket de caisse, publicité, journal… Une autre façon de dire que l’épaisseur du réel nourrit l’irréel de la création artistique. En face de ce foisonnement, la rigueur épurée des sculptures de Cot (Philippe Cottin), lui aussi invité d’honneur du Salon. Elles sont là, nombreuses, lisses, singulières. Un même traitement de la matière, les mêmes matières, une unité de style. Faut-il en voir tant à la fois ? Non. Seulement une à la fois. Femme, taureau, aile abstraite… toujours, au départ, de la terre modelée, travaillée jusqu’à obtenir la ligne pure… aux arêtes nettes et courbes, et douces. Moulées, les sculptures de Cot sont ensuite coulées dans une résine de marbre. À la sortie, traitée différemment, chaque œuvre prend sa teinte propre, mais c’est toujours la même dureté douce, la même harmonie, la même recherche d’équilibre, de perfection des masses. Apaisant. Après cela que reste-t-il de curiosité pour les œuvres voisines? La variété, la densité effraient un peu. Il me souvient avec tendresse des femmes africaines d’Aline Fellous, toutes plates et dorées, des personnages nostalgiques de Martine Lee, des figures déliées des danseuses de Claude Pelissier, des hommes tout repliés sur eux-mêmes de Corinne Degout, des femmes tellement ancrées dans le réel qu’elles ont des jambes éléphantes de Lolek (Laurent Wilga Lerat)… ESTHER LUDE Mano (premier plan) avec sa mère, son frère et ses sœurs. C’était au début des années soixante-dix... entretien Mano Solo (suite de la première page) vois une progression dans l’apaisement. Logique assez classique... Débutant, tu as la rage, tu montes 6 sur scène comme sur un ring. À trente ans, tu veux montrer que tu existes, tu mets tes couilles sur la table. À quarante ans, t’as plus besoin de ça... Je ne vais pas rester teigneux alors qu’on m’a tout donné. Pour l’instant, je suis heureux. C’est ce que je veux mettre dans mes concerts pour amener les gens à bouger, pas à pleurer. En écoutant Les Animals, on a parfois l’impression que tu improvises les mélodies… C’est presque le cas pour certaines. Les rêves du cœur, par exemple, est une chanson faite quasiment à la dernière minute. Mais une chanson, ça vit, ça évolue… dans un an, je ne chanterai plus Alors? Inscrit? La cinquième édition de la dictée d’Ozoir se tiendra le samedi 20 novembre dans les locaux du lycée Lino Ventura. Comme l’an passé, les concurrents seront répartis en cinq catégories: champions (ceux qui ont été sacrés lors d’épreuves précédentes dans la catégorie «adultes»), adultes, juniors (les lycéens), cadets (les collégiens) et francophones (personnes dont le français n’est pas la langue d’origine). Comme l’an passé, l’épreuve sera anonyme: seuls les noms des personnes récompensées seront révélés. Comme l’an passé de très nombreux cadeaux seront remis aux vainqueurs mais aussi à tous les participants. Comme l’an passé un spectacle animera la remise des trophées. Cette année, nous aurons le plaisir d’accueillir Jean-Luc Borras dans un one man show désopilant. Comme l’an passé vous serez nombreux à participer à ce moment convivial... Renseignements au: 01.60.02.97.20. Pendant des heures, j’ai entendu du langage, du langage et encore du langage. Je suis imprégné de mots. J’ai assisté aux discussions de la Gueule ouverte**, où tous ces gens se déchiraient violemment à propos de la non-violence… Ils vivaient ce qu’ils pensaient, mais n’étaient pas du tout faits pour le vivre. Ces disles miennes du tout de la même cussions m’intéressaient parce manière. Les animals, je le vois qu’ils étaient acharnés, passionnés, comme une récréation agréable. même si je n’avais pas envie de leur Pourtant, cet album je l’ai construit. ressembler… J’ai eu la chance de grandir au milieu de J’ai passé six mois en studio à gens qui avaient envie faire les maquettes avec le réalisateur, puis les musiciens l’ont «J’ai eu la de convaincre les de leurs joué. Avoir de bons musiciens, chance de autres convictions, et c’est ça c’est un grand plaisir. Tu leur fait avancer. donnes la grille et ils t’appor- grandir au qui tent plein de trucs. Tu peux leur milieu de Aujourd’hui j’ai du mal à retrouver ces demander n’importe quoi, ils le gens qui enthousiasmes. Je font. C’est un peu comme un type lubrique qui tomberait sur avaient vois des gens découragés, dépassionnés, une meuf qui lui ferait tout ce envie de désabusés… tout ce qu’il veut! Les images verbales, le convaincre qui commence par «dé». Décousus! Moi choix des mots font beaucoup pour la qualité de tes les autres» j’ai vécu au milieu de gens qui avaient un chansons. Je me surprends moi-même! C’est gros ego, mais pas stérile, un ego là que je suis bien le fils d’Isabelle moteur. Je crois que c’est ça que je Monin. Elle m’a traîné, gamin, dans voudrais transmettre à mon tour. des tonnes de réunions militantes. Comment vois-tu la suite de ta carrière artistique? Je pense que je vais vers une musique moins acoustique, plus dense. Déjà nous sommes dix sur scène; ça devient costaud… ça se “gros-son-ïse“! Cette puissance-là permet de varier les plaisirs, de donner différentes ambiances. Tu es donc de nouveau en tournée avec, comme point d’orgue, l’Olympia les 19 et 20 janvier? Les concerts publics, c’est ce qui donne un sens à tout le reste: albums, promos… Et puis j’y prends mon pied! Pendant deux heures je me vautre dans l’amour, dans la chaleur, dans la sauvagerie, le son et la lumière… Pendant deux heures c’est la pêche absolue, même si t’avais mal aux dents ou la chiasse avant d’entrer en scène. C’est un trou dans l’espace-temps. Je rentre, je suis accueilli comme un dieu; je sors, on me remercie et on m’acclame comme si je venais de libérer le pays! Qu’est-ce que je pourrais demander de mieux? PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS CARBONEL ** «La Gueule ouverte», hebdomadaire d’écologie politique publié pendant la décennie 70. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 sport cinéma J’ai choisi aujourd’hui d’attirer votre attention sur le travail de trois réalisateurs qui proposent chacun leur premier long métrage. Leurs œuvres ont en commun l’audace du sujet, la maîtrise de la réalisation et, surtout, la volonté de raconter une histoire... Brodeuses «Brodeuses» d’Eleonore Faucher, vient juste de sortir et tout le monde en parle. À juste titre car c’est un film remarquable. Hommage au travail de ces ouvrières laborieuses qui nourrissent la gloire des grands couturiers, ce film parle aussi de la transmission du savoir; il réhabilite le travail manuel au service de la création artistique. Délicat, subtil, parfois émouvant, remarquablement servi par deux comédiennes excellentes (Ariane Ascaride et Lola Naymark), il a obtenu le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes et le Prix Michel d’Ornano. Récompenses amplement méritées. portrait Pas de section sportive sans encadrement. Parmi celles et ceux qui, à Ozoir, offrent de leur temps pour promouvoir le sport, Brigitte Dandoy, présidente du club d'escrime, nous parle d’expérience. « En 1991, mon fils faisait de l'escrime, les cours avaient lieu au gymnase Gruet. Cette année-là, le bureau a démissionné et on m'a demandé de reprendre le club avant qu'il ne périclite. Après l’ouverture du gymnase Anquetil, la municipalité nous a proposé une salle bien adaptée... Puis le club a grandi et, au fil du temps, on m’a proposé des responsabilités départementales et régionales». - Cela vous prend-il beaucoup de temps? «Bien sûr, il faut entretenir le matériel, être présente aux cours, participer à des réunions, à l’organisation de manifesta- Point de vue Quand la mer monte «Quand la mer monte», de Gilles Porte et Yolande Moreau a, lui aussi, été primé: Grand Prix du Public des Rencontres Internationales de Cinéma de Paris. Ce film s’inspire fortement des aventures vécues par Yolande Moreau lorsqu’elle roulait sa bosse et offrait du bonheur au public des petites salles, petits théâtres municipaux et foyers pour personnes âgées des petites villes de province. En fait, Yolande était l’un de ces intermittents du spectacle dont il est beaucoup question et dont on oublie de prendre en compte le rôle social lors des débats, parfois houleux, qui se tiennent à propos de leur statut. «Quand la mer monte» est un film fort qu’il faut voir absolument. Les revenants Sélection officielle à la 61e Mostra de Venise, le premier film français de Robin Campillo, rappelle que le cinéma c’est d’abord l’art de faire prendre au spectateur les vessies pour les lanternes. Terroriser le public, il adore cela. Robin Campillo, français d’origine espagnole, réussit assez bien dans le genre. Il parvient même à réaliser le tour de force de nous perturber avec un sujet invendable: le retour des morts à la vie. Ça vous rappelle quelque chose? Rien à voir... Je ne vous en dirai pas plus, mais je me demande, d’abord, si la presse va oser parler de ce film et, ensuite, si celui-ci va trouver un public. En tout cas, moi j’ai beaucoup aimé et je le conseille vivement à tous ceux qui osent avoir peur. CLAUDE LE BIHAN «la pratique sportive, c’est un tout» tions... Mais à partir du moment où tout cela permet à des enfants et à des adultes de pratiquer l'escrime, je trouve que cet engagement vaut la peine. Aujourd'hui, je me dégage un peu pour différentes raisons. D'abord, je suis convaincue que la vocation d’un club sportif est surtout le loisir. La compétition et les résultats prestigieux, même si quelques-uns y trouvent leur compte, m’intéressent assez peu. Je pense aussi que, dans certaines instances, le sport prend une dimension trop politique. Certains semblent n’être là que pour prendre une place». - Que diriez-vous pour donner envie à d'autres de s’engager dans leur club ou celui de leurs enfants? «Le sport, les loisirs... cela forme un tout; il ne faut pas se contenter d’assister à un cours et rentrer chez soi. Si on veut qu'une structure existe et soit vivante, il faut s’investir un peu, beaucoup, passionnément... en fonction du temps dont on dispose. On n'y est jamais seul, c'est un travail d’équipe et une façon de participer à la vie d'une commune». ANNE-CLAIRE DARRÉ où sont les vraies valeurs du sport? Dopage: De nombreux sportifs de haut niveau trichent en prenant des boissons, médicaments et drogues illicites. Leur entourage, entraîneurs, médecins, spécialistes, et le public qui attend des performances toujours plus exceptionnelles et spectaculaires, les poussent à aller vers la zone rouge. Les sportifs et leurs employeurs sont parfois prêts à tout pour l’emporter: la passion est si envahissante et les enjeux tellement importants. Bilan de ce constat: des jeunes gens meurent... Argent: Les sportifs les plus connus font les beaux à la télévision en offrant leur image (pas à l’œil) aux téléspectateurs consommateurs, et défendent, disent-ils, des causes humanitaires. Est-ce défendre une cause humanitaire que de vanter la consommation de certains produits venus d’Outre-Atlantique dont on sait qu’ils participent à l’obésité galopante de la population américaine, notamment dans ses classes sociales les plus défavorisées? Ultras: Que des supporters brandissent des banderolles, c’est gentillet. Que des mordus gueulent comme des roquets, c’est un peu plus inquiétant mais c’est encore acceptable. Que les mêmes cassent du supporter adverse, ce n’est plus admissible. Quand enfin certains, et c’est hélas toujours plus fréquent, propagent la haine raciste, cela devient intolérable. Médias: Presse écrite, radio, télévision utilisent les titres les plus racoleurs à l’occasion de chaque victoire et se déchaînent pour chaque défaite. Tous les superlatifs sont utilisés pour encenser ou au contraire démolir un champion ou une équipe. Où sont les vraies valeurs du sport là dedans? Où sont le respect des autres (partenaires et adversaires), l’honneur, la parole donnée? Où trouve-t-on le plaisir de Bataille rangée entre supporters et policiers dans un stade il y a quelques années. jouer ensemble, de donner le meilleur de soi-même, de se réaliser soi-même en tant qu’être humain? Et le plaisir de mouiller son maillot, non pour une gloire illusoire mais pour les copains de son équipe de relais, pour son club, pour son pays? GÉRARD AMIEL section Taïji Quan, source d’harmonie Le taïji quan - ou taï ji quan, ou taï chi chuan - est un art martial et une pratique corporelle chinoise née de la conception du ying et du yang dont l’origine légendaire et mythique se perd dans la nuit des temps. De source plus récente, entre 265 et 589, dans une chine morcellée et sans cesse menacée par des guerres frontalières et intérieures, se serait développée une forte tadition d’auto-défense et le taïji quan en serait une expression. «Taï Ji Quan» peut se traduire - avec les termes les moins défectueux dans notre contexte occidental - par «technique de combat à mains nues du faîte suprème». Depuis le 16e siècle, le taïji quan évolue lentement de la technique du combat des milices paysannes vers la discipline psychosomatique et le sport popularisés, à la portée de tous, dans la Chine actuelle. Débarassé des mouvements dif- ficiles, dès 1925, il est devenu une gymnastique et une thérapeutique qui traversent continents et océans. «Le taïjii quan vise à l’amélioration de l’être sur tous les plans: physique, émotionnel et mental. Il tend à harmoniser le corps et l’esprit à travers des enchaînements successifs de mouvements très lents, curvilignes, précis et appliqués, exécutés dans le calme». Art martial «interne», il apprend au pratiquant à «accumuler l’énergie qu’il utilisera pour se détendre, chasser tension et stress, pour se recentrer, améliorer concentration et mémoire, souplesse, équilibre et coordination des mouvements». Sport ou art de vivre, la pratique du taïchi quan s’adresse à tous, femmes et hommes, jeunes et séniors. À Ozoir, deux lieux «d’harmonie» vous accueilleront, chacun avec son maître ou «profeseur au faîte de l’art». Un sentiment de bien-être habitera à force de pratique celui qui rejoindra la section taïji quan de la VSOP au gymnase Anquetil, plusieurs soir par semaine, ou la salle du Pastel Fitness Club le samedi après-midi. CLAUDINE POGER barres à mine, bêches, burins, poinçons, ciseaux à brique, pioches... Allez voir aussi Holy Lola de Tavernier, le meilleur réalisateur français de sa génération. Une fois encore, vous ne serez pas déçus. La TAILLANDERIE 8, rue Lavoisier - BP 71 - Z.I. d’Ozoir-la-Ferrière 01.60.02.94.60 Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 7 commerces Casa LUBE Design Goût Thé Café over Cuisines Salles de bains Rangements 20 bis, avenue du général Leclerc - 77330 Ozoir-la-Ferrière Tél.: 01.60.34.55.55. Fax: 01.60.34.55.58. E-mail: [email protected] Hyper fruits et légumes Des muscles et du métier Coup de projecteur sur le magasin de fruits légumes «tendance» d’Ozoir-la-Ferrière ais pourquoi diable ce magasin a-t-il un jour changé de nom? », se demandent les fidèles clients. « Le panier frais » c’était mignon, agréable à prononcer…». Oui mais, comme l’explique Gilles, le jeune patron aux yeux bleus, cette appellation était un reliquat de l’appartenance de l’ancien propriétaire à une chaîne maintenant obsolète, il convenait de s’en dégager. «Mon frère ayant près de Coulommiers un magasin à l’enseigne “Hyper fruits et légumes“, nous l’avons adoptée ici aussi. » Ils ont baigné tout petits dans le métier, les frères {Burgnies}: leur papa fait les « est une petite boutique couleur bouton d'or qui s'est ouverte, fin août, en face de l'église. Unique dans un rayon de trente kilomètres, elle va faire le bonheur des gens de bon goût. En poussant la porte de «Goût Thé Café» l’accueil est d’abord olfactif. Hum... quels délicieux arômes! On se croirait dans une arrière-boutique sévillane. Saoulée de fragrances épicées, je ne perds pas mon sens pratique. Les maîtres des lieux, Jean-Claude et Annette Desre, me proposent douze cafés fraîchement torréfiés (soigneusement sélectionnés), et un décaféiné à la vapeur (sans additif). Leurs origines diverses - Kenya, Salvador, Costa Rica, Brésil, Éthiopie - permettent de répondre à un éventail de goûts et d'occasions très large: petit café du matin, café dégustation, pur arabica, mélange maison ou goût italien. On vous moud les grains sur place et à la finesse exigée par votre cafetière. Pour les accros du thé, le choix est encore plus large: soixante variétés au moins. « Bientôt quatre-vingts », annonce fièrement JeanClaude. Thés classiques ou mélanges aromatisés, ils sont originaires de Chine, du Japon, de Ceylan, des Indes, de Formose, du Kenya... Assam ou Darjeeling Second flush, Lapsang Souchong ou Grand Yunnan, les néophytes découvriront dans ce temple qu'il existe un thé pour chaque moment de la journée. Les initiés, n’en doutons pas, apprécieront. Pour accompagner ces petits moments de bonheur il y a aussi les chocolats. Mon Dieu les chocolats!... Je ne vous en dis pas plus. Dégustez-les avec votre café ou prenez des macarons pour accompagner votre thé. Vous trouverez enfin chez «Goût Thé Café» des idées de cadeaux: théières originales, jolies boîtes, coffrets de thés assortis et gourmandises variées. Comptez... un certain temps pour faire le tour de la petite boutique couleur bouton d'or. CHRISTIANE LAURENT C’ M marchés depuis bien longtemps. Expérimenté, il a pu assurer son fils de ses conseils et de son appui lorsque celui-ci, à 25 ans, s’est installé dans le secteur des Margotins en 1995: « Les débuts ont été en effet très difficiles. Le quartier était alors plus qu’agité, et une bande de loubards tentait l’intimidation, les dégradations, les vols. Il nous a fallu imposer le respect par la manière forte, parfois musclée! J’ai embauché un jeune du quartier qui a su apaiser le climat, mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Et même aujourd’hui il faut constamment exercer une certaine vigilance. » Vigilance efficace puisque désormais, à la clientèle du quartier se mêlent en toute tranquillité des chalands venus des quatre coins d’Ozoir, même des plus « chics », attirés par la variété, la fraîcheur et la qualité des produits proposés, ainsi que par les prix très raisonnables. «Par exemple cet été, raconte une cliente, alors que les cerises sont restées partout inabordables, il y en avait ici deux sortes: des très belles à peu près au même prix qu’ailleurs, et d’autres légèrement plus petites, aussi bonnes, beaucoup moins chères. » Spécialités du lieu: les fruits exotiques, les champignons (il y a toute l’année les variétés de saison), les fruits secs, ne sont pas ici des produits de luxe. Chacun peut se les offrir. Quel est le secret de ce petit miracle? «Nous sommes une bande de copains, vrais spécialistes des fruits et légumes, à faire nos achats aux Halles chez les mêmes fournisseurs. Ceux-ci nous connaissent et tiennent à notre clientèle. Notre nombre fait notre force: on ne nous propose pas n’importe quoi, et nous parvenons à obtenir des prix intéressants. Ensuite, dans chacune de nos petites structures, nous pouvons traiter le produit frais au jour le jour; ce que les grandes surfaces ne peuvent pas faire. » Certains pâtissiers d’Ozoir ne se servent qu’ici, c’est dire la confiance qu’on peut accorder à cette maison. ISABELLE MONIN SOULIÉ «Goût Thé Café»: 61, avenue du Général de Gaulle à Ozoir-la-Ferrière. Tel.: 01 60 02 21 89 Les soirées dégustation de «La Treille» Samedi 23 octobre Avis aux amateurs de vins blancs. Dégustation de sept vins blancs des appellations les plus prestigieuses de France: Puligny-Montrachet, Pessac Léognan, Alsace Grand Cru... 55 euros par personne Samedi 6 novembre Périple en Bordelais: géographie viticole, cépages, terroirs... Dégustation de six à dix vins: Clos des Menuts (Saint Émilion Grand Cru), Château Guillot (Pomerol), Les Pagodes de Cos (Saint Esthèphe)... 60 euros par personne. Samedi 13 novembre À la découverte de la Bourgogne, du Chablis au Mâconais en passant par les côtes de Nuits, de Beaune et Chalonnaise. Dégustation de Pommard, Corton Grand Cru, Meursault... 60 euros par personne. Samedi 20 novembre Le Muscat: Doré, ambré, tuilé, sec ou moelleux, tranquille ou effervescent, les vins de muscat vous séduiront par leurs arômes de fruits secs, de miel, de café.. 50 euros par personne. Samedi 27 novembre Itinéraire en Languedoc Roussillon: Cabardes, Côtes du Roussillon, Banyuls, Maury blanc... sont au programme. 45 euros par personne. Ces soirées débutent à 20h 30 et s’achèvent autour d’une collation. Renseignements et réservations à «La Treille» 71, avenue du Général de Gaulle - 77330 Ozoir la Ferrière. Tel.: 01.64.40.19.41. Ricochets - n° 15 Octobre - Novembre 2004 Le Relais des Amis Le bar tabac du bout de l’avenue du général Leclerc a changé de propriétaire (monsieur Chay en est le nouveau gérant) et sera désormais fermé le mardi. «Relais des amis», 126, avenue du général Leclerc Tel: 01.64.40.01.65. La librairie les Iris La librairie papeterie marchand de journaux du centre commercial Béatrice (Franprix) a également changé de propriétaire. Le Pavillon Bleu L’hôtel restaurant de l’avenue du général Leclerc vient de terminer les travaux de son nouveau petit salon de réception. Idéal pour prendre un verre en discutant avec des amis...