Chine SHANGHAI FLEITH Anais formation 2011

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Chine SHANGHAI FLEITH Anais formation 2011
Rapport de fin de séjour à l’étranger – Explo’RA net Rhône-Alpes
Dans le cadre de mes études à EM LYON Business School, je suis partie 5 mois en
Chine, de mars à juillet 2011.
Mon école a en effet un campus, intégré à celui de East China Normal University ;
dans le cadre de nos études, nous avons entre autres l’obligation d’effectuer un semestre
à l’étranger, et nous sommes ainsi en mesure d’aller passer 4 mois sur ce campus à
Shanghai.
EM LYON partage en fait un bâtiment avec d’autres écoles et universités aussi
présentes ; nous sommes environ 160 étudiants du campus lyonnais à partir
(majoritairement des français mais pas uniquement), et une quarantaine d’étudiants
chinois ont été recrutés et ont ainsi intégré le programme.
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Le semestre était divisé en deux grandes parties :
la première, que l’on peut qualifier de tronc commun, consistait en trois cours liés
au marché asiatique (Asian Business Environment, Innovation in China and Asia,
Internationalisation Strategies of Firms) ainsi que des cours d’initiation au
mandarin (environ 4 heures 30 par semaine pendant 8 semaines)
la seconde était plus « à la carte », avec un certain nombre de cours au choix,
toujours orientés vers l’Asie mais plus sectorisés (finance, marketing, ressources
humaines…)
Parallèlement aux cours, nous avons mené une mission en entreprise, appelée
ICP (In Company Project) : répartis en groupe de 5 étudiants, dont au moins un chinois,
une entreprise nous a été affectée et nous avons mené pour elle une mission de conseil
ou de suivi relative à son activité.
Pour ma part, j’ai eu à travailler en collaboration avec une entreprise d’analyse
crédit basée à Lyon (Spread Research), dont l’objectif principal des années à venir
consistait à s’ouvrir et s’exporter sur le marché asiatique.
Notre mission a ainsi consisté en la comparaison des normes comptables
françaises avec les principes comptables applicables aux entreprises chinoises, et ce afin
d’identifier et de mettre en lumière les différences majeures que cette dualité de normes
impliquait, au niveau des résultats financiers des entreprises (impact sur le chiffre
d’affaires, le résultat net…)
Nos professeurs étaient issus d’horizons multiples : certains étaient embauchés
directement par EM LYON (de nationalité indienne, chinoise, latine), certains
travaillaient pour le compte de l’université dont nous avions intégré les locaux, d’autres
enfin arrivaient directement depuis notre campus lyonnais pour assurer des cours
s’étalant sur une semaine.
Nous avons donc bénéficié d’un enseignement théorique mais aussi pratique
orienté vers l’Asie, ses marchés et ses particularités, et ce complètement en anglais, ainsi
que des cours d’initiation au mandarin.
Pour les expatriés occidentaux, le logement est facile à Shanghai : de nombreuses
résidences voient régulièrement le jour, et avec un pouvoir d’achat bien supérieur dans
ces pays, il est donc évident de trouver un grand appartement, très bien meublé.
J’ai ainsi vécu en colocation avec deux amis suivant le même programme que
moi, dans un grand appartement neuf, complètement meublé, pour un loyer mensuel de
11 000 RMB (environ 1 100 euros) ; la caution s’élevait à un mois de loyer.
Nous sommes passés par un agent immobilier qui moyennant des frais d’agence,
nous a mis en relation avec la propriétaire.
La monnaie est le RMB ; s’il n’est pas possible d’en retirer en France avant le
départ, il est très facile de s’en procurer sur place : il y a des distributeurs automatiques
un peu partout, notamment à l’aéroport, après les douanes ; le plus intéressant est
d’avoir un compte bancaire chez HSBC, puisque les retraits sont gratuits ; plusieurs
autres banques françaises proposent des tarifs intéressants.
Il est bien évidemment aussi possible de payer directement par carte bancaire
dans bon nombre de magasins.
Concernant la couverture maladie, il a été nécessaire de souscrire une assurance
mondiale, couvrant notamment les risques de frais médicaux, la responsabilité civile vie
privée, l’hospitalisation, le rapatriement, ainsi qu’une couverture individuelle accident ;
des sociétés telles que Mondial Assistance proposent des packs tout compris et très
intéressants.
Il existe deux opérateurs télécom majeurs en Chine, qui fournissent et des
abonnements téléphoniques et des abonnements internet ; la solution la plus simple
reste de se faire accompagner par un chinois parlant anglais et pouvant ainsi faire le lien
entre les opérateurs et nous : en effet, très peu de chinois parlent anglais et il est donc
assez difficile de souscrire de tels abonnements sans intermédiaire.
L’abonnement internet est à souscrire pour une période de 6 ou 12 mois ; un installateur
est en principe envoyé au domicile pour l’installation et la mise en route de la connexion.
Le problème majeur réside dans la lenteur de cette dernière, mais aussi et surtout dans
le blocage de nombreux sites de la toile (facebook ,youtube, dailymotion…) Cependant,
de nombreux programmes (VPN) peuvent être téléchargés moyennant finance, et ils
permettent d’y avoir accès.
Quant au téléphone, le plus simple est d’en acheter un basique (compter environ 30
euros) puis de recharger son compte lorsqu’il est vide ; les prix sont bien inférieurs à
ceux que l’on connaît, et il faut compter environ 10 euros pour deux mois à consacrer à
la téléphonie mobile.
Il est néanmoins possible d’utiliser son téléphone français avec une puce chinoise, à
condition de le débloquer avant de partir.
Beaucoup d’expatriés apprécient énormément vivre à Shanghai, notamment
parce que le pouvoir d’achat dont nous disposons là-bas est considérable : avec un
budget moyen d’étudiant français, il est tout à fait possible de vivre dans un grand et bel
appartement, très bien situé et avec le plus souvent piscine, salle de sport et autre à
disposition dans la résidence.
De plus, il est très facile de sortir : Shanghai a beaucoup de restaurants, de bars et
de boites de nuits, dans lesquels les prix sont très bas pour nous, occidentaux ; ainsi, la
plupart des expatriés se retrouvent quasiment tous les jours dans ces lieux pour faire la
fête jusqu’au bout de la nuit, et ce à des tarifs imbattables.
Les transports sont légion et même si les distances sont (très) grandes, il est
facile de se déplacer : pour cela, deux possibilités :
- le métro : il est possible de se procurer une carte d’abonnement, moyennant une
caution de 100 RMB (environ 10 euros) ; puis vous la rechargez à votre guise aux
guichets automatiques en espèces ou par carte bancaire ; le tarif du trajet dépend
de la distance parcourue, mais il est toujours au minimum de 3 RMB (environ 30
cents) et au maximum de 8 RMB (environ 80 cents)
- le taxi : c’est bien simple, à Shanghai, il y a des taxis partout et tout le temps ; il
suffit de les héler lorsqu’ils arrivent et ils vous déposent en principe là où vous le
souhaitez ; il peut par contre être important de disposer de l’adresse où l’on
souhaite se rendre en chinois : effectivement, les chauffeurs parlent très
rarement anglais, et la langue chinoise était particulièrement difficile à
prononcer, il arrive fréquemment que l’on ne parvienne pas à se faire
comprendre ; le tarif dépend là aussi de la distance parcourue, mais en principe, à
moins de sortir de la ville, le trajet ne dépasse pas les 3 euros environ
Les magasins sont ouverts du lundi au dimanche de 7 heures à 22 heures, sans
parler de toutes les petites échoppes qui ne ferment quasiment jamais ; concernant la
nourriture, il est on ne peut plus facile de s’en procurer de la locale : en effet, partout des
marchands ambulants et stands en vendent. Ce n’est cependant pas toujours abordable
pour nos estomacs européens, les conditions d’hygiène laissant à désirer. Certains
guides comme Le Guide du Routard offre une liste intéressante de restaurants certes un
peu plus chers que les locaux (mais encore très abordables pour nous) mais très bons ; il
est aussi possible de se procurer de la nourriture occidentale dans les supermarchés
type Carrefour ou Tesco qui vendent les produits de base (pâtes, riz, céréales, confiture,
sauces, boites de conserve…)
Le climat est assez difficile à supporter : en hiver, les températures sont à peu
près les mêmes que chez nous, il y fait donc assez froid, mais le pire concerne l’été : il y a
fait très chaud mais surtout très humide : le taux d’humidité avoisinant les 80%, il est
par conséquent impossible de faire le moindre mouvement sans littéralement
dégouliner de sueur ; la climatisation étant poussée à son maximum partout, à force
d’alterner les épisodes froid chaud, tout le monde tombe très rapidement malade ; de
plus, Shanghai étant très pollué, on ne voit quasiment jamais le soleil et une épaisse
masse de pollution recouvre constamment la ville, laissant un sentiment d’étouffement.
Les loisirs sont assez limités à Shanghai : outre les endroits pour sortir le soir et
la nuit, il y a un musée en libre accès, et de gros centres commerciaux, mais pas de
cinémas, pas d’endroit calme où l’on peut se promener tranquillement (à part peut-être
People Square, le parc du centre de la ville).
J’ai bien évidemment retiré beaucoup de choses de ce séjour en Chine : je n’avais
encore jamais été en Asie et j’ai ainsi pu, notamment à travers mes voyages, découvrir
beaucoup d’endroits en Chine (Pékin, Xian, Guillin, Hainan…) mais aussi le Vietnam.
J’ai pu parfaire ma pratique de l’anglais de par l’enseignement et les travaux à
rendre, et je possède désormais quelques notions de mandarin.
Ce séjour m’a notamment permis de développer ma capacité à me débrouiller,
m’organiser, à rechercher un logement, me déplacer, me nourrir etc.… dans une ville
gigantesque que je ne connaissais absolument pas, et surtout dans une langue qui
m’était parfaitement inconnue.
Aucune difficulté majeure n’a été, il me semble, rencontrée, il a simplement fallu
passer outre quelques obstacles, mais cela n’a jamais mis en péril mon séjour.
Nous avions beaucoup entendu parler de la vie à Shanghai et sur le campus d’EM
LYON, notamment par les étudiants de notre école qui y avaient été les semestres
précédents. Nous avions donc déjà quelques tuyaux à notre arrivée, et nous avions pris
les dispositions de base (réservation d’une auberge de jeunesse, prise de rendez-vous
avec des agents immobiliers pour visiter des appartements…).
L’école nous avait fourni beaucoup d’informations quant à l’obtention des visas,
ce qui n’est pas forcément chose facile lorsqu’on n’y est pas habitué, mais pour la vie sur
place, nous avons été livrés à nous-mêmes.
Même si j’ai découvert énormément de choses, de gens, de pratiques, une culture
totalement différente de la notre, j’ai cependant quelques regrets quant à mon séjour.
Effectivement, il constituait ma période à l’étranger mais j’ai le sentiment de
n’avoir pas été vraiment intégrée à la culture de ce pays, et ce pour deux raisons
majeures :
- la première réside dans le fait que je n’étais quasi qu’en présence d’étudiants
français de mon école : en cours, à la maison, en sortie, en vacances…
- la seconde est due au fait que les chinois et la culture chinoise étant tellement
différents de la notre, il est impossible de se faire à leurs habitudes et leur mode
de vie, il est on ne peut plus difficile de communiquer avec eux, et par
conséquent, cela rend impossible l’intégration
Or, j’attendais de mon séjour à l’étranger de pouvoir me fondre quasi
intégralement dans une culture, nouer des relations avec les locaux etc.… et j’ai plus
l’impression aujourd’hui, d’avoir vécu une vie de française, avec des français, dans des
endroits pour français ou en tout cas occidentaux, dans une autre ville. Je regrette un
peu ce choix, dans la mesure où si j’étais partir en échange classique, dans un pays peutêtre un peu moins différent, j’aurais sans doute été plus à même de me fondre dans la
culture et ainsi profiter pleinement de ma période à l’international.
Je serais tentée de repartir, sans doute pour une première expérience
professionnelle, mais peut-être dans un pays moins lointain et donc plus abordable
quant à son mode de vie, ses habitudes et sa culture.
Anaïs FLEITH

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