L`Etat attribue un contrat de 7,9 milliards d`euros à DCN

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22 décembre 2006
L’Etat attribue un contrat de 7,9 milliards
d’euros à DCN
DCN s’est vu attribuer vendredi un contrat d’environ 7,9 milliards d’euros par l’Etat, portant sur la
livraison de six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda entre 2016 et 2027.
Technicatome, filiale d’Areva, assurera la partie propulsion du contrat, la chaufferie nucléaire
représentant 15% de la valeur totale du contrat.
Le contrat ferme signé par Délégation générale (DGA) pour l’armement porte sur 1,4 milliard d’euros
(un milliard d’euros pour DCN, 400 millions pour Areva), le solde devant être accordé par tranches à
chaque nouveau bateau. "La première livraison est prévue en 2016, il faudra ensuite quelques mois
pour le valider en mer. Le sous-marin sera donc opérationnel en 2017 puis ensuite il y a aura un
bâtiment tous les deux ans", a précisé Thierry Perard, directeur du programme Barracuda à la DGA.
Les Barracuda remplaceront progressivement les Rubis qui auront été en service pendant 35 ans au
moment de la première livraison du nouveau sous-marin. La durée de vie du Barracuda sera
supérieure à 30 ans. "Le Barracuda est essentiel pour la marine française car c’est à la fois un navire
de combat, étant capable de maîtriser de vastes espaces maritimes et un instrument de puissance", a
souligné Guillaume Martin de Clausonne, officier du programme à l’état-major de la marine.
DES FEMMES A BORD ?. Avec 60 personnes, dont 12 officiers, l’équipage du Barracuda comptera 12
personnes de moins que celui du Rubis alors qu’avec une longueur de 99 mètres et un diamètre de
8,8 mètres, il sera deux fois plus grand que son prédécesseur. n matière d’armement, il sera équipé
de torpilles lourdes et des missiles de croisière naval. Ces derniers étant de la même famille que le
Scalp, le contrat devrait être notifié à MBDA au début de l’année 2007.
En plus des 60 membres de l’équipage, le Barracuda pourra accueillir jusqu’à 15 membres d’un
commando en cas d’opérations spéciales. n matière d’habitabilité, le confort a été quelque peu
amélioré puisqu’il y aura désormais des cabines de six couchages - contre 15 à 20 sur les sous-marins
actuels - ainsi qu’une douche et des toilettes supplémentaires.
Guillaume Martin de Clausonne a indiqué que, dans ces conditions, il sera possible d’accueillir des
femmes sur les sous-marins, tout en ajoutant que la marine n’avait pas encore pris de décision à ce
sujet. Le métier de sous-marinier est en effet l’un des derniers dans l’armée à être interdit aux
femmes.
Le Barracuda, dont la vitesse sera supérieure de 23 noeuds en plongée, pourra rester 70 jours en mer
sans ravitailler, avec une possibilité d’aller jusqu’à 90 en cas de nécessité, contre respectivement 45
et 60 pour le Rubis.
Lors de sa visite au salon Euronaval, fin octobre, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, avait dit
que ce contrat serait attribué à DCN avant la fin de l’année. Après le contrat Fremm (frégates multimission) de plus de 11 milliards d’euros pour la construction de 27 bâtiments, c’est le deuxième très
gros contrat décroché en un peu plus d’un an par DCN.
L’entreprise finalise actuellement les discussions avec Thales en vue de la mise en oeuvre de l’accord
qui prévoit que le second entre au capital du premier à hauteur de 25% en échange d’actifs et d’une
soulte complémentaire.