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Le droit du commerce international et de l’investissement chapitre 9 Le droit du commerce international et de l’investissement par Riyaz Dattu Les conditions de vie, de travail et d’investissement qu’offre le Canada sont excellentes. La stabilité financière, la robustesse du système bancaire, la main-d’œuvre très scolarisée et l’ouverture aux affaires sont autant d’atouts et les sociétés qui ont des projets d’acquisition, d’établissement ou d’expansion au Canada pourraient se voir accorder un traitement préférentiel aux termes d’accords internationaux sur le commerce et les investissements. Les sociétés, qui sont régies par les lois fédérales, doivent par ailleurs prendre soin de s’informer au sujet des droits de douane, des recours commerciaux, des mesures de sauvegarde, des lois sur les sanctions économiques, des contrôles des importations et des exportations ainsi que des exigences en matière de marquage et d’étiquetage. 9. Les sociétés qui exercent des activités d’importation et d’exportation ou dont les concurrents se livrent au commerce transfrontalier devraient inscrire les lois canadiennes sur le commerce international à l’ordre du jour de leurs examens diligents. En se conformant à ces lois, les sociétés qui projettent de vendre leurs entreprises au Canada peuvent éviter de contracter des obligations découlant de ces lois. L’application et la mise en œuvre de la réglementation canadienne en matière de commerce international sont du ressort d’une structure administrative établie dans la capitale nationale, Ottawa. Accords internationaux sur le commerce et les investissements Le Canada est partie à de nombreux accords sur le commerce international, dont des accords multilatéraux sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce, un accord régional, l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), ainsi que des accords bilatéraux avec le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Honduras, Israël, la Jordanie, le Panama, le Pérou et l’Association européenne de libre-échange (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse). Récemment, le Canada a signé un accord de libre-échange avec la Corée du Sud et a conclu avec l’Union européenne un accord économique et commercial ambitieux, qui fera date. > Faire des affaires au Canada 13. Le droit du commerce international et de l’investissement chapitre 9 Le Canada est également lié à tout un réseau de pays par une série d’accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE), dont 28 sont présentement en vigueur, deux sont signés mais ne sont pas encore en vigueur, 11 sont en attente d’être signés au terme des négociations, et 12 font actuellement l’objet de négociations. Le plus récent APIE entré en vigueur a été conclu avec la Chine. Il y a lieu pour les sociétés d’examiner le traitement préférentiel et les protections que de tels accords pourraient leur conférer, comme des droits de douane réduits, un accès préférentiel au marché et le droit à la non-discrimination et à la protection des investissements. Droits de douane Toutes les marchandises qui entrent au Canada doivent être déclarées à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). L’ASFC vérifie la conformité aux lois canadiennes, recueille des données statistiques et impose les droits de douane applicables, de même que la taxe sur les produits et services, la taxe d’accise et, dans certains cas, les taxes provinciales. Les droits de douane sont déterminés en fonction de la classification prévue par le Tarif des douanes, du pays d’origine selon la règle d’origine pertinente et de la valeur des droits prévue par la Loi sur les douanes. Les marchandises qui sont conformes aux règles d’origine prévues par l’ALENA et par d’autres accords commerciaux et qui peuvent être certifiées comme telles peuvent entrer au Canada comme des marchandises hors taxe ou faire l’objet d’un traitement tarifaire préférentiel. Droits antidumping et droits compensateurs Les droits antidumping et les droits compensateurs offrent une protection aux producteurs canadiens confrontés à une situation de concurrence déloyale attribuable à des produits importés. En vertu de la Loi sur les mesures spéciales d’importation (LMSI), l’ASFC a le pouvoir de déterminer s’il y a dumping ou subventionnement de marchandises et le Tribunal canadien du commerce extérieur (TCCE) a compétence pour déterminer si une branche de l’économie canadienne est pénalisée ou menacée. Récemment, les importations chinoises sont celles qui ont le plus souvent été assujetties à des droits antidumping et/ou à des droits compensateurs du Canada. Pendant la période de cinq ans (avec possibilité de renouvellement) suivant la date à laquelle le TCCE a établi dans ses conclusions qu’un dommage a été causé, l’ASFC réexaminera (habituellement chaque année) les valeurs normales attribuées aux exportateurs. En l’absence de réexamen dans les cinq ans, les conclusions cesseront d’avoir effet. > Faire des affaires au Canada Le droit du commerce international et de l’investissement chapitre 9 Mesures de sauvegarde Les mesures de sauvegarde constituent un recours en cas de forte augmentation de certaines importations. Une mesure de sauvegarde aux termes de la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur peut être prise une fois que le TCCE est saisi d’une question par le Cabinet fédéral ou à la suite d’une plainte d’un producteur national selon laquelle certains produits sont importés en quantité tellement accrue ou dans des conditions telles que leur importation cause ou menace de causer une désorganisation du marché par l’industrie nationale. Contrôles à l’importation et à l’exportation Le Canada impose des limites ou des conditions à l’exportation et à l’importation de certaines marchandises que l’ASFC et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI), de concert avec des organismes publics fédéraux dotés d’un pouvoir de réglementation à l’égard de marchandises déterminées, sont chargés de faire respecter. Les restrictions à l’importation reflètent les politiques canadiennes relatives à la sécurité et aux activités agricoles et industrielles du Canada. Elles sont autorisées par la Loi sur les licences d’exportation et d’importation et la Liste des marchandises d’importation contrôlée et administrée par le MAECI, qui alloue les quotas d’importation et délivre les licences d’importation. Le Canada contrôle l’exportation d’un certain nombre de marchandises dans certains pays et de l’ensemble des marchandises dans certains autres pays. L’exportation des marchandises visées nécessite, selon le cas, une licence individuelle ou une licence d’exportation continue de portée générale. Une licence est également exigée pour l’exportation de marchandises vers des pays figurant sur la Liste des pays visés ou sur la Liste des marchandises d’exportation contrôlée du Canada, ce qui est notamment le cas de toutes les marchandises d’origine américaine. L’exportation vers des pays à l’égard desquels les États-Unis ont des réserves en matière de politique étrangère ou des préoccupations sur le plan économique, comme la Chine, peut être scrutée de plus près par les autorités canadiennes. De plus, les sanctions économiques imposées en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales ou de la Loi sur les Nations Unies limitent tout un éventail de transactions avec certains pays comme la Biélorussie, l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Parmi les exemples récents, mentionnons les restrictions et les interdictions visant les opérations financières avec des institutions et des personnes désignées de la Russie et de l’Ukraine. En outre, la Loi sur la production de défense exige que les personnes physiques ou morales qui réalisent des opérations portant sur des « marchandises contrôlées » (ce qui inclut le fait de permettre à des ressortissants étrangers d’accéder à de telles marchandises) soient inscrites au Programme des marchandises contrôlées. Les marchandises liées aux activités militaires, > Faire des affaires au Canada ...la Loi sur la production de défense exige que les personnes physiques ou morales qui réalisent des opérations portant sur des « marchandises contrôlées » (ce qui inclut le fait de permettre à des ressortissants étrangers d’accéder à de telles marchandises) soient inscrites au Programme des marchandises contrôlées. Le droit du commerce international et de l’investissement chapitre 9 aux armes nucléaires et à la technologie des missiles et aux produits connexes font partie de ces « marchandises contrôlées ». L’absence d’inscription à ce programme peut exposer le contrevenant à des pénalités civiles ou pénales pouvant comprendre des amendes ou des peines d’emprisonnement. Le marquage et l’étiquetage de marchandises importées Le Règlement sur le marquage des marchandises importées exige que des biens spécifiés portent une indication indélébile de leur pays d’origine. Comme le Canada a deux langues officielles (le français et l’anglais), toutes les marchandises importées doivent être conformes aux exigences d’étiquetage bilingue. Les exportateurs étrangers qui prévoient réaliser des ventes au Canada doivent prendre connaissance de ces exigences et déterminer s’ils peuvent se prévaloir d’exceptions. (Pour plus de détails, se reporter au chapitre 4, « Faire des affaires au Québec »). – Les avocats d’Osler spécialisés dans le commerce international et les investissements offrent des conseils judicieux sur les questions cruciales de conformité ainsi qu’à l’égard des stratégies permettant de tirer le meilleur parti des accords bilatéraux, régionaux et multilatéraux sur les échanges commerciaux et les investissements. Riyaz Dattu, un de nos associés faisant partie du groupe du droit des sociétés, dirige une équipe multidisciplinaire regroupant des avocats œuvrant dans les domaines de pratique du droit des sociétés, des services financiers et du litige. Riyaz Dattu [email protected] 416.862.6569 > Faire des affaires au Canada