0028_4_obligations employeur_Mise en page 1 - Carsat Nord-Est

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LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR
RELATIVES AUX EPI ET AU
RISQUE CHIMIQUE
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1. LES OBLIGATIONS RELATIVES AUX EPI
Données issues de la brochure INRS ED 6077
« Les équipements de protection individuelle (EPI) : Règles d’utilisation »
Les Équipements de Protection Individuelle (EPI) sont destinés à protéger le travailleur contre un
ou plusieurs risques. Leur utilisation ne doit être envisagée qu’en complément des autres mesures
d’élimination ou de réduction des risques. Les règles relatives à leur conception et utilisation sont
définies par le Code du travail.
Le chef d’entreprise doit identifier et évaluer les risques auxquels sont exposés ses salariés. Il en
est ainsi pour le risque chimique et notamment CMR (Cancérogène, Mutagène, Reprotoxique).
Cette évaluation des risques doit déboucher sur des mesures de prévention. Elles auront pour
objectif principal de supprimer ou de réduire les risques. Les mesures de prévention collective
(ex : dispositif de captage) auront la priorité sur les dispositifs de protection individuelle (masque).
Toutefois, si l’analyse des risques révèle que ces mesures de protection collective sont insuffisantes
ou impossibles à mettre en œuvre (manipulation de produits dangereux), l’employeur mettra à
disposition des salariés les EPI adaptés (gants sélectionnés).
1.1. Choix de l’EPI
L’EPI doit être adapté au salarié et approprié à une situation donnée. Son choix sera guidé par
l’analyse du poste de travail.
C’est l’employeur qui détermine, après consultation du CHSCT (ou à défaut, les délégués du personnel), les conditions de mise à disposition et d’utilisation des EPI. Il prend en compte la gravité
du risque, la fréquence de l’exposition, les caractéristiques du poste de travail et les performances
des EPI. Les EPI sont généralement évalués sur la base de normes européennes harmonisées
qui fixent des méthodes d’essai et des exigences de performance.
La réflexion relative au choix des EPI associera les salariés eux-mêmes et tiendra compte des
contraintes de l’activité de travail (manutentions répétitives, impératifs de dextérité…) et d’autres
facteurs (confort thermique, aisance dans les mouvements…).
Cette réflexion concertée permet d’éviter le non-port notamment.
Avant de faire le choix définitif, il est nécessaire de procéder à des essais.
1.2. Obligations de l’employeur en matière de conformité des EPI lors de leur utilisation
L’employeur a l’obligation de mettre en service dans son entreprise des EPI conformes à la
réglementation. Il a également l’obligation de les maintenir en état de conformité.
La notice d’instructions élaborée par le fabricant contient des informations relatives aux instructions
de stockage, d’emploi, de nettoyage, d’entretien, de révision et de désinfection, à la date ou au
délai de péremption des EPI ou de certains de leurs composants.
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Les EPI qui sont sujets à une altération de leurs performances liée au vieillissement portent une
date de fabrication ou une date de péremption (casque de protection, filtres antigaz…). Cette
date est déterminée par le fabricant sur la base d’un stockage et d’une utilisation dans les
conditions qu’il préconise.
Si les EPI sont détériorés, ils doivent être immédiatement remplacés.
Les EPI sont mis à disposition gratuitement par l’employeur. En ce qui concerne les travailleurs
temporaires, les EPI sont fournis par l’entreprise utilisatrice. Toutefois, certains EPI personnalisés
(notamment les casques et les chaussures) définis par voie de convention ou d’accord collectif
peuvent être fournis par l’agence d’emploi.
1.3. Information et formation des salariés à l’utilisation des EPI
Une information des salariés utilisateurs est organisée à l’initiative de l’employeur. Elle porte
sur :
- les risques contre lesquels l’EPI les protège,
- les conditions d’utilisation des EPI, notamment les usages auxquels ils sont réservés,
- les instructions ou consignes concernant les EPI et les conditions de mise à disposition.
Une consigne d’utilisation reprenant ces informations est élaborée par l’employeur.
Le règlement intérieur mentionne également les instructions précisant les conditions d’utilisation
des EPI.
Une formation adéquate comportant en tant que de besoin un entraînement au port des EPI sera
donnée et renouvelée aussi souvent que nécessaire.
1.4. Vérifications périodiques
Lors de chaque utilisation, les EPI doivent faire l’objet d’une vérification de maintien en état de
conformité avec les règles techniques de conception qui leur sont applicables.
L’employeur doit former les salariés à cet effet. Il intègre dans les consignes les indicateurs de
détérioration (usure de composants, couleurs…) qui permettent de déterminer que l’EPI doit être
mis au rebut.
1.5. La responsabilité pénale de l’employeur
Celle-ci peut être engagée sur la base du Code du travail en cas de manquement à des
prescriptions réglementaires relatives aux EPI.
En outre, il pourra voir sa responsabilité engagée dans le cadre du Code pénal si ces manquements
sont à l’origine d’un accident du travail.
Il peut s’agir notamment de la mise à disposition et de l’utilisation d’EPI non conformes ou du
non-respect par l’employeur de son obligation de veiller à l’utilisation effective des EPI.
1.6. Obligations et responsabilités du salarié
Il incombe à chaque salarié de prendre soin, en fonction de sa formation et de ses possibilités,
de sa sécurité et de sa santé ainsi que de celles des autres personnes concernées du fait de ses
actes ou de ses omissions au travail.
Dans la jurisprudence, cette obligation de sécurité a pu servir de fondement pour retenir la faute
disciplinaire du salarié en cas de non-observation par celui-ci de prescriptions concernant
l’utilisation des EPI.
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2. LES OBLIGATIONS RELATIVES AU RISQUE CHIMIQUE
Obligations légales en application des articles R. 4412-59 à R. 4412-93 du Code du travail
relatifs à la prévention des risques CMR (Cancérogène, Mutagène, Reprotoxique) et en
application des articles R. 4412-1 à R. 4412-58 du Code du Travail relatifs à la prévention
du risque chimique.
Dès lors qu’une entreprise utilise des produits chimiques dangereux, l’employeur doit :
- ÉVALUER LE RISQUE CHIMIQUE (articles R. 4412-5 à R. 4412-10 du Code du travail), en
tenant compte des dangers des produits, des quantités utilisées, de la fréquence d’utilisation,
des mesures de protection mises en place…
- DÉFINIR ET METTRE EN ŒUVRE DES MESURES DE PRÉVENTION (articles R. 4412-11 à
R. 4412-58 du Code du travail) notamment en appliquant les principes généraux de prévention :
➢ Supprimer le risque (article R. 4412-15 du Code du travail)
➢ À défaut, mettre en œuvre les mesures de prévention décrites ci-dessous, par ordre de
priorité, afin de réduire le risque au minimum (articles R. 4412-15 et 4412-16 du Code du
travail) :
● substituer si possible, par un agent non dangereux ou moins dangereux ;
● si le remplacement n’est pas possible : concevoir des procédés de travail et/ou utiliser
du matériel permettant d’éliminer ou de réduire la libération de produits chimiques
dangereux ;
● mettre en œuvre des mesures efficaces de protection collective, telles que des aspirations des polluants à la source et une bonne ventilation, et des mesures appropriées
d’organisation du travail ;
● si l’exposition ne peut être réduite par d’autres moyens, des mesures de protection
individuelle (gants, masque respiratoire…).
L’employeur doit également :
➢ Établir une NOTICE ACTUALISÉE POUR CHAQUE POSTE DE TRAVAIL exposant à des
CMR et à des agents chimiques dangereux, destinée à informer les salariés des risques
auxquels leur travail peut les exposer et des dispositions prises pour les éviter. Elle rappelle
les règles d'hygiène applicables ainsi que, le cas échéant, les consignes relatives à l'emploi
des équipements de protection collective et/ou individuelle (article R. 4412-39 du Code du
travail). Voir la brochure INRS ED 6027 « Risque chimique : Fiche ou notice de poste », téléchargeable gratuitement sur le site www.inrs.fr.
➢ INFORMER ET FORMER LE PERSONNEL (article R. 4412-38 du Code du travail) : présence
de CMR et de produits chimiques dangereux, risques pour sa santé et sa sécurité, mesures
d’hygiène, EPI…
➢ Tenir
une LISTE ACTUALISÉE DES TRAVAILLEURS EXPOSÉS aux CMR et aux agents
chimiques dangereux (article R. 4412-40 du Code du travail). Un exemplaire de cette liste
doit être transmis au médecin du travail.
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➢ Établir
une FICHE INDIVIDUELLE D’EXPOSITION (article R. 4412-41 du Code du travail)
par salarié exposé, à retourner au médecin du travail et en garder un exemplaire. Cette fiche
est à mettre à jour régulièrement en cas de modification et à adresser à nouveau au médecin
du travail.
➢ Veiller au RESPECT DU SUIVI MÉDICAL (articles R. 4412-44 à 4412-57 du Code du travail) :
visites d’embauche, visites systématiques annuelles, visites de reprise ou si un salarié se
déclare incommodé.
➢ Élaborer une ATTESTATION D’EXPOSITION pour tout salarié qui quitte l’établissement quel
que soit le motif (article R. 4412-58 du Code du travail).
Les résultats de cette évaluation doivent être consignés dans le document unique d’évaluation
des risques (article R. 4412-10 du Code du travail), tenu à disposition des instances représentatives
du personnel, ou à défaut de tout salarié concerné ainsi que du médecin du travail (article R. 44129 du Code du travail).
L’employeur pourra utilement solliciter les conseils du médecin du travail et des IPRP (Intervenants
en Prévention des Risques Professionnels) de son service de santé au travail, ainsi que des ingénieurs-conseil et des contrôleurs de sécurité des Carsat/CRAM/CGSS.
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Carsat0028-4 - 08/2011

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