brad mehldau et mark giuliana : « mehliana

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brad mehldau et mark giuliana : « mehliana
16/3/2014
BRAD MEHLDAU ET MARK GIULIANA : « MEHLIANA : TAMING THE DRAGON » - les dernières nouvelles du jazz
Les Dernières Nouvelles du Jazz
Dimanche 16 mars 2014
BRAD MEHLDAU ET MARK GIULIANA : « MEHLIANA : TAMING
THE DRAGON »
Nonesuch Records - East West 2014
C'est un album totalement iconoclaste auquel on était bien loin de s'attendre. Brad Mehldau décoiffe et trublionne. Bien loin des chemins sages, le garçon prend ici la
tangente vers des horizons bien plus taquins, plus crades, plus voyous.
Voilà quelque chose qui vous réveille les écoutillles, assurément.
On sait que Brad aime bien les duos ainsi qu'il en avait témoigné avec son magnifique album avec Kevin Hays. Ici c'est un corpus fender/ batterie sur un répertoire très
original et très électrique sur lequel le génial pianiste de Floride prend visiblement un malin plaisir à créer du son, à créer des formes musicales et à les faire évoluer.
Totalement déroutant au premier abord.
Si l’album s’y fait parfois un peu rock (and beyond), Brad Melhdau invente surtout son propre langage et se fixe ses propres codes. Ici la fusée Meldhau se met à décoller avec
son double (ou triple voire quadruple) clavier, devant lequel il semble se transformer en gourou lunaire. Meldhau se démultiplie, comme s'il recréait un orchestre à lui tout
seul comme sur ce Hungry ghost totalement dévastateur. On y entend un Taming the dragon, le morceau éponyme très sale où le travail sur le son, disons plutôt les mille
feuilles sonores est incroyable et très dense.
On y entend aussi des résonances jazz-fusion des années 70 comme Sleeping giant qui sonne comme un blues lunaire à la Zawinul. Dans le même mouvement très
spatial, Meldhau ne se contente pas de créer de la musique, il crée aussi des images dérivant dans l'espace (Elegy for amelia E). On connaît les liens d’amitié très fort qui
lient le pianiste à Charlotte Gainsbourg. Peut être faut il y voir cet hommage-caméléon qu’il y rend à son chanteur de père.
London Gloaming, magnifique morceau éthéré porteur d’une sourde angoisse révèle toute la richesse de cette association Mehldau-Giuliana.
Meldhau ouvre alors des voies à un jazz électrique en pleine mutation. On aime, on est totalement sous hypnose de cette musique aux formes nouvelles et incertaines, aux
contours flous. Fantomatique et onirique ce jazz là nous emmène loin. Il en ouvre en tout cas de nouvelles brèches.
Passionnant !
Jean-Marc Gelin
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