Voter à 16 ans - texte de synthèse
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Voter à 16 ans - texte de synthèse
Résultats de la prise d’avis des jeunes sur le droit de vote à 16 ans Commission citoyenneté Juillet et août 2015 Dans le cadre de différentes manifestations culturelles et populaires, 1046 jeunes ont été sondés sur la question de l’abaissement du droit de vote à 16 ans pendant les mois de juillet et août. Sur ces 1046 personnes, 827, soit 79% se sont prononcées contre l’abaissement ; 219, soit 21% se sont prononcées pour. Sur les 827 personnes qui se sont prononcées contre, 460 ont développé des arguments : un total de 717 arguments a été ainsi réuni. Sur les 219 personnes qui se sont prononcées pour, 158 ont développé des arguments : un total de 204 arguments a ainsi été réuni. POUR CONTRE 219 (21%) 827 (79%) Personnes ayant laissé un avis argumenté 158 460 Nombre d’arguments 204 717 Nombre total On notera en passant que, parmi les gens qui sont pour, 72% ont laissé un avis argumenté, ceux qui sont contre n’en laissant qu’à concurrence de 55%. Arguments « contre » Les arguments « contre »peuvent être regroupés en trois grands secteurs : manque de maturité et caractère influençable ; manque de connaissances ; manque d’intérêt. Concrétisant ce triangle d’avis négatifs, une série de gens concluent en disant que le vote pour les jeunes est inutile voire dangereux. Enfin, une centaine d’arguments proposent des ébauches de solutions. Les 16 ans manquent de maturité (et sont influençables ) Les 16 ans manquent d’informations/connaissances - L’école ne les informe pas - Les médias ne les informent pas 300 (230 + 70) 133 - 33 - 5 Soit un total de 171 Les 16 ans ne s’intéressent pas à la politique Immaturité Manque de connaissances Désintérêt Total 90 300 171 90 561 53% 30% 17% 100% L’immaturité est donc l’argument le plus récurrent, avec son corollaire : les jeunes sont influençables. Quand on prend le détail des arguments, on voit que cette influence peut venir (en ordre décroissant d’importance) : des parents, des amis, des partis politiques eux-mêmes, des médias. Le manque de connaissances concerne surtout le manque d’informations sur les partis politiques et leurs programmes, le fonctionnement de l’Etat belge, les enjeux des élections. Ce manque de connaissances est 33 fois imputé à l’école qui ne semble pas jouer correctement son rôle dans ce domaine. Les médias sont également cités, mais de manière plus anecdotique. Le manque d’intérêt arrive en troisième position, son évocation est parfois complétée par des précisions sur des centres d’intérêt plus prégnants pour les jeunes : le choix d’études, les relations,… Par ailleurs, 46 arguments disent que le droit de vote à 16 ans constituerait peut-être un danger. La notion de danger peut se décliner de deux manières : danger pour les jeunes d’abord ; danger pour la société ensuite. Pour les jeunes, deux axes apparaissent : il faut leur laisser le temps d’être jeunes (le syntagme « enfants » apparaît à quelques reprises) et ils sont des proies faciles pour les partis qui voudraient les manipuler. Pour la société, deux points apparaissent également : les jeunes voteraient surtout nul/blanc, ce qui renforcerait la majorité existante ; ou ils voteraient pour des partis extrêmes et/ou populistes. On constate à plusieurs reprises une sacralisation du droit de vote : il est bien trop précieux pour être confié à n’importe qui… Enfin, une centaine d’occurrences présentent ce qu’on pourrait appeler des « solutions alternatives ». Certains parlent de valoriser d’autres engagements (comme le volontariat) ; d’autres de rendre le vote facultatif s’il devait être tout de même abaissé. Ces avis restent marginaux. Les deux autres sont davantage représentés : certains disent que le vote à 18 ans, c’est déjà très difficile et proposent parfois de le repousser à 21 ans voire 25. Enfin, 50% des gens qui proposent des solutions alternatives conseillent de renforcer la formation avant toute chose. Arguments pour On décèlera deux axes dans l’argumentaire « pour » : des arguments proprement dits (136 occurrences) et des recommandations (65 occurrences) Les arguments proprement dits sont au nombre de 8 : Ont le droit de faire entendre leur voix : liberté d’expression 40 29% Seront plus responsables et impliqués 32 24% Sont assez matures 29 21% Ont déjà d’autres droits et obligations 11 8% Ont un esprit plus progressiste, susceptible de faire bouger les choses 10 7% Donneront aux élections plus de représentativité 8 6% Sont l’avenir 5 4% En ont le droit ailleurs 1 1% Total 136 100% On remarquera que l’appel au droit à la liberté d’expression est l’argument le plus cité. Deux autres complètent ce trio de tête, qui retournent un peu des arguments négatifs : les jeunes seront plus impliqués, ce qui contourne les arguments de manque d’informations et d’intérêt ; ils sont aussi assez matures. Les arguments moins cités ouvrent des réflexions intéressantes comme le lien entre droits et obligations ou l’esprit progressiste susceptible de dépoussiérer le discours et l’action politiques. L’autre axe du discours « pour » consiste en une série de recommandations. La première, marginale (qu’on retrouve aussi chez les « contre ») est qu’il faudrait limiter le droit aux communales. La seconde, bien présente, est qu’il faudrait que le vote soit non obligatoire. Il est souvent difficile de déterminer si ce refus du vote obligatoire concerne tout le monde ou seulement les 16-18 ans, mais quand l’argument est explicité, ce côté facultatif concerne plutôt les moins de 18 ans. Enfin, la recommandation massivement la plus présente (39 mentions sur 65) concerne la nécessité de former/éduquer/sensibiliser les jeunes aux enjeux de ce vote et à la politique. On trouve là un point de contact avec les arguments développés du côté « contre ».