Itinéraire HDA. Marianne et la symbolique républicaine

Itinéraire HDA
Marianne et la symbolique
républicaine
Les origines
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Depuis l’Antiquité représentation des abstractions sous forme
anthropomorphique. Ce qui s’énonce au féminin se représente sous une forme
féminine (Liberté, Loi, Vérité, Justice).
A partir de la Révolution française les personnages féminins servent à incarner
les valeurs de la Révolution en particulier la liberté, la loi , la justice.
En 1792 la République choisit de s’incarner sous les traits d’une femme et
d’inspirer des sentiments affectifs : déesse ou héroïne excitant ses partisans.
La personnification va jusqu’à lui donner un prénom inspiré d’une chanson de
Guillaume Lavabre, La guérison de Marianne, qui fait allusion aux opérations
militaires de l’automne 1792 (la République va mieux parce qu’elle a été
saignée). Le choix du prénom peut s’expliquer par l’environnement culturel
catholique, contraction de Marie et Anne.
En 1848 la seconde République organise des concours pour définir la
représentation de la nouvelle République et compacte en Marianne la Liberté,
la République et la Révolution.
Les fondateurs de la IIIe République veulent restaurer la symbolique
républicaine : en 1882 Marianne fait l’objet d’une représentation officielle et
son image est définitivement acquise.
« Ce qui est plus remarquable, c'est le degré
supplémentaire de zèle qui consistait à mettre de petits
édicules comportant buste ou statue de la République en
place publique.
Or, c'est un phénomène très minoritaire et bien
circonscrit : les départements où il y en a le plus, c'est-àdire qui en possèdent au maximum dans une commune
sur cinq ou six, sont les départements du pourtour
méditerranéen de la France, des Pyrénées-Orientales au
Var, en passant par l'Hérault, l'Aude, le Gard et les
Bouches-du-Rhône. Puis le phénomène va en se
dégradant vers le Nord, avec, toutefois une certaine
présence, une visibilité, en Auvergne et dans quelques
localités de Franche-Comté (notamment Doubs et HauteSaône).
Cela concerne naturellement aussi les quelques régions
industrielles, les communes ouvrières ou anciennement
ouvrières des environs de Paris ou de Rouen. Il est
évident que c'est dans les régions qui ont une tradition
de gauche ou, comme on disait autrefois, une tradition
rouge, qu'on observe le plus ce phénomène de buste ou
de statue publique.
Mais la politique n'explique pas tout. Le facteur habitat
paraît important. Les départements du pourtour de la
Méditerranée sont des régions de plaines agricoles bien
peuplées, avec un habitat fortement groupé, concentré,
et montrent une tendance à ce que les géographes
appellent quelquefois « le village urbanisé ». »
M. Agulhon, « Marianne dévoilée »,Terrain, n°15, octobre 1990.
Nombre de Mariannes
érigées de 1870 à 1914
Les représentations
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Tableaux
Bustes
Statues, monuments aux morts, fontaines
Timbres
Pièces de monnaie
En-têtes des administrations françaises
Affiches, caricatures
Sources
• Maurice Agulhon :
- Entre liberté, république et France : Les
Représentations de Marianne de 1792 à nos jours
- Marianne au combat
- Marianne au pouvoir
- Les métamorphoses de Marianne
• Manuels 4e et 1ère
• L’histoire en images
Exemple de mise en œuvre
Moment choisi
L’évolution politique de la France 1815-1914
Thématique
Arts, Etats et pouvoir
Sujet
Marianne et la symbolique républicaine
Domaines artistiques
Exemples d’oeuvres
-Arts de l’espace :
-Arts du quotidien:
-Arts du spectacle vivant:
-Arts du visuel :
Bustes, monuments aux morts, sculptures, place publique
Timbres
Commémorations
Tableaux, couvertures de journaux, affiches, caricatures
Commentaire
Il s’agit de montrer comment les arts, le pouvoir et la
contestation du pouvoir sont liés
1. Rôle de la représentation de Marianne dans l’enracinement de
la République : Marianne image de la République
Documents utilisés :
• Tableau Delacroix 1830,Marianne de Cambon 1848, buste de Rodin
Places de la République et de la Nation
• Liste des attributs
Eugène Delacroix La liberté
guidant le peuple, 1830,
musée du Louvre
Notre-Dame
Eugène Delacroix, sensible aux idées
libérales ,veut offrir sa barricade à la
République.
3
2
Un ouvrier et un
bourgeois
Un gamin de
Paris
1
1. Les morts
2. Les vivants
3. Paris
Un soldat du roi
La République, Armand Cambon, 1848, musée Ingres de Montauban
et
La République, Honoré Daumier, 1848, Musée d’Orsay
Bellone, d’Auguste Rodin,
Musée Rodin
Statue de la République, place de La République, Paris
Statue en bronze des frères Morice, inaugurée le 14 juillet 1883.
Bonnet phrygien
(gouvernement
radical) mais
posture droite,
tranquille, rameau
d’olivier : fin des
révolutions, des
coups d’Etat, des
guerres civiles.
Carte postale ancienne
Monument plus
politique, plus à
gauche : lien privilégié
et nécessaire entre
Marianne et le monde
du travail.
Les symboles
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Le bonnet phrygien avec la cocarde tricolore, symbole de la liberté et de la
République combattante. Le bonnet phrygien était porté par les esclaves et les
prisonniers perses de l'Antiquité. Il était également porté par les galériens amenés
à Paris lors de la Révolution et repris par les sans-culottes sous le nom de bonnet
rouge.
La couronne d'épis de blé qui symbolise le pouvoir et la République modérée,
préférée un temps au bonnet phrygien après 1871.
La cuirasse, recouvrant parfois la poitrine, symbole d'inviolabilité, d’invincibilité.
Le glaive, le combat.
Les faisceaux des licteurs, l’unité de la nation et l’autorité de l’Etat.
Le lion, pour la force et le courage.
L'étoile pour la Lumière.
Le triangle pour l'égalité.
Le sein nu, mère nourricière.
Chaînes brisées, liberté.
Mains croisées, fraternité.
La ruche, le travail.
Activités proposées :
Retrouver les attributs et leur signification .
Lequel se retrouve sur tous les documents? Expliquez son
importance.
D’après ces documents quel est le message que veut
transmettre la République?
Objectifs :
Montrer l’utilisation de ce symbole afin d’enraciner les
valeurs républicaines.
2. Diffusion de la représentation : Marianne rassemble les
Français
Documents utilisés :
• Commémoration de 1880 et centenaire République, Une du Petit Journal
de 1792
• cartes postales guerre, emprunt, monument aux morts
Allégorie de la République, 1880. La République triomphante préside la
première grande fête nationale du 14 juillet 1880.
Lithographie anonyme distribuée en souvenir à la population.
Fêtes du Centenaire de la
République française.
Les inaugurations des statues, les
commémorations d’événements
fréquentes sous la IIIe République,
sont accompagnées de fêtes qui
contribuent à populariser le nouveau
régime en rassemblant tous les
français autour des symboles de la
République.
Représentation de la
Marianne publiée dans le
quotidien "Le Petit
Journal" en 1892
Image un peu virginale, culte
républicain
Carte postale de 1914
Propagande sur la légitimité du
combat et la République au côté du
soldat héros de la Patrie
(adoubement).
Marianne au combat
Carte postale publiée à l’occasion du
Ier janvier 1916.
Le triomphe du droit : Marianne
transperce l’aigle impérial allemand en
toute légitimité puisqu’elle incarne le
droit.
2ème emprunt de la
Défense nationale, Alcide
Robaudi, 1916, musée
d’histoire contemporaine
L’affiche, dessinée par l’illustrateur pour
enfants Robaudi (1850-1928) en 1916,
représente le peuple français qui, en
procession, vient déposer aux pieds de
Marianne l’argent nécessaire à la
poursuite de la guerre. Le défilé est mené
par un paysan en blouse bleue, suivi
d’une ouvrière économe, d’un employé
coiffé d’un melon et d’un bourgeois au
canotier. Mais c’est le centre de la
composition qui est impressionnant :
Marianne, immobile, ceinte du drapeau
tricolore, les paumes ouvertes, est
assimilée à une madone. En surplomb, la
statue La Marseillaise de François Rude
orne le pilier aisément reconnaissable de
l’Arc de triomphe et donne le signal du
départ vers les combats. Le petit garçon,
nu comme un ange mais armé d’un glaive
et casqué comme un poilu, complète
cette Sainte Trinité patriotique.
Activités proposées :
A quelles occasion les Français se rassemblentils auprès des symboles de la République? En
quoi Marianne sert-elle alors d’unité?
Objectifs :
Montrer comment ce symbole peut être utilisé
pour rassembler les Français.
3. Contester la République en contestant ses représentations :
Marianne divise les Français
Documents utilisés :
• Timbre de Cérès, La semeuse
• Carte postale 1905
• Caricature antisémite, Marianne révolutionnaire
Jean-Jacques Barre, 1849,
musée de la Poste
Représentation de Cérès
L’épi de blé remplace le
bonnet phrygien
La Semeuse, 1903,
reprend le modèle de
Roty qui figure sur la
monnaie depuis 1897
Carte postale de 1907, La
séparation de l’Eglise et de
l’Etat
La loi de 1905 prévoit l’inventaire des
objets et des biens d’Eglise. De
nombreux catholiques s’y opposent.
Ici, La Marianne dit à l’Eglise : «
Séparons-nous, je garde vos biens. »
les objets en bas à droite de la carte
postale rappellent cette « crise des
inventaires ».
Les contestations de la république
Caricature antisémite d’extrême droite
parue au moment de l’affaire Dreyfus
Marianne révolutionnaire : couverture du Petit
Sou de tendance socialiste
Activités proposées :
Quel attribut est parfois remis en question?
Pourquoi? Par quoi est-il remplacé?
Comment Marianne est-elle utilisée afin d’exprimer
la contestation?
Objectifs :
Montrer qu’à travers Marianne certains Français
peuvent contester la République.