biographie en français

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biographie en français
COSMIC MACHINE
Le 21 juillet 1969 Neil Armstrong est le premier homme à poser un pied sur la lune.
Un an plus tôt, Stanley Kubrick élevait dans 2001 : l’Odyssée de l’espace un
monolithe noir à la surface du satellite et en 1965, Philip K. Dick n’avait pas besoin de
prendre de LSD pour faire décoller les lecteurs du Maître du Haut Château vers Mars
et d’autres réalités. À la fin des années 60, le futur n’est pas encore rétro : le terriens
ont les yeux rivés vers les étoiles et Switched-On Bach de Walter Carlos est la bande
son de leurs voyages sidérés dans le cosmos. En propulsant Bach « over the rainbow »,
la future Wendy Carlos (il change de sexe quelques années plus tard) popularise le
moog, un synthétiseur révolutionnaire (car compact et évolutif) mis au point par
Robert Moog. L’ingénieur déclare solennellement sur la pochette: « Cet album est la
rupture la plus étonnante dans la musique électronique à ce jour ». C’est donc sur un
moog que Gershon Kingsley compose le morceau Pop Corn en 1969 qui deviendra,
repris par le groupe Hot Butter en 1972, le premier tube mondial de musique
électronique. Si les origines de l’électro grand public sont a chercher de l’autre coté de
l’Atlantique (avec notamment la b.o. de Planète Interdite réalisée en 1956 par le
couple Louis et Bebe Barron), la compilation Cosmic Machine, machine à rêver et
machine à remonter le temps, entend mettre en lumière la position, originale,
éclectique, souvent négligée, de la France dans la géographie de ces territoires
dessinés au laser.
Au début des années 70, le pays des droits de l’homme n’a pas de pétrole, il a
cependant des idées et des artistes qui vont réussir à nous faire basculer dans le XXI
ème siècle avec trente ans d’avance. L’an 2000 est alors une frontière fantasmée qu’on
touche du bout des doigts: la mode (Courrèges, Paco Rabanne, Pierre Cardin…), les
arts plastiques (Vasarely, Julio Le Parc…) et l’architecture (Le Corbusier et ses
héritiers) imaginent volontiers un futur fonctionnel, ludique et géométrique, mais la
musique populaire, encore dominée par les yéyés, reste bloquée sur le passé. Deux
hommes vont changer la donne. Issu du sérail du GRM (le Groupe de Recherche
Musicale dirigé d’une main de fer par Pierre Schaeffer) Pierre Henri, l’inventeur de la
musique concrète, et le compositeur de musique de film Michel Colombier
confectionnent en 1967 une véritable bombe pour le ballet Messe pour le temps
présent de Maurice Béjart : Psyché rock qui sonne la rencontre explosive entre la pop
anglo saxonne (en s’inspirant librement du Louie Louie des Kingsmen), la musique
expérimentale et l’électro acoustique. Le morceau est un tube et la France de 1968, qui
fomente alors sa seconde révolution, bascule dans un nouvel âge où la technologie, la
vitesse et les utopies esquissent de nouveaux mondes. Sous les pavés, la voie lactée.
C’est dans la solitude des studios d’enregistrement qu’une génération de musiciens et
d’ingénieurs du son prend les commandes de nouveaux synthétiseurs analogiques (le
mini moog donc mais aussi le VCS3 et le Synthi AKS de EMS, l’ARP 2600 ou l’ARP
Odyssey), financièrement abordables et surtout de taille humaine, qui induisent de
nouveaux rapports, plus intimes, plus instinctifs, entre l’homme et la machine. Bernard
« le Baron » Estardy, Jean Pierre Massiera, Frédéric Mercier, Bernard Fèvre ou Pierre
Bachelet travaillent la journée pour la variété, le cinéma, la télévision ou la publicité.
La nuit devient pour eux un terrain d’expérimentations récréatives. Dans les chambres
d’écho les sons se fissurent tels des atomes et donnent naissance à de nouveaux
paradis sonores artificiels: l’oreille humaine n’a jamais rien entendu de semblable.
Si au même moment les sorciers des musiques cosmiques allemandes (Tangerin
Dream, Ash Ra Temple, Kraftwerk, Can) et les stars du space rock anglais (Pink
Floyd, Hawkwind), voguent déjà vers des territoires vierges, les français apportent eux
leur fameuse « touche » : celle de flibustiers, d’artisans, de Géo Trouvetou qui
réinventent la poudre et le moteur à explosion dans des studios transformés en
véritables laboratoires. Les prototypes qui en surgissent vont peu à peu s’immiscer
dans l’univers mental d’une France qui s’apprête à élire son plus jeune président, le
« moderniste » Valery Giscard D’Estaing. La pub et la télé font ainsi appelle autant à
Jean Jacques Perrey qu’à François de Roubaix et piochent volontiers dans les
catalogues libres de droits alimentés par nos électrons libres (René Roussel, Joel
Fajerman ou le vétéran Roger Roger). Si l’animation se déniaise avec La planète
sauvage de Laloux et Topor mise en musique par Alain Goraguer, le cinéma passe
également à la vitesse supérieure avec les partitions expérimentales de De Roubaix et
celle 100% électronique de Jean Michel Jarre pour Les granges brulées. Ancien élève
du GRM, Jarre élabore au même moment, dans le confinement de sa cuisine
transformée en home studio, son grand œuvre : Oxygène. Sorti en 1976, l’album aux
six mouvements instrumentaux devient un phénomène qui s’écoulera à plus de 18
millions d’exemplaires. Alors que les tuyaux aux couleurs primaires du centre
Georges-Pompidou surgissent du ventre de Paris, la musique électronique française
conquiert pour la première fois la planète.
Venue des Etats-Unis une nouvelle lame de fond s’approche de l’Europe. Née sur les
dancefloors de New York ou de Miami, la Disco fait voler en éclat les formats de la
pop et les codes de la soul. Entre les mains des djs les morceaux s’allongent et
s’enchaînent, la rythmique devient métronomique et sexuelle afin de faire suffoquer
les danseurs dans une extase collective. Love to love you baby composé en Allemagne
par Giorgio Moroder pour Donna Summer est ainsi en 1975 l’acte fondateur d’une
disco européenne dominée par les synthés et les boites à rythme. Les musiciens
français s’engouffrent dans la brèche et tandis que les premiers vols commerciaux du
Concorde déchirent le ciel de l’hexagone Patrick Juvet (produit par Jarre), Cerrone et
Didier Marouani aux commandes de Space sont mis en orbite dans le star system. Sur
la rampe de lancement Black Devil Disco Club, Droids, Voyage ou Max Berlin’s
tentent également leur chance. Tous imposent un son français qui doit autant à notre
héritage impressionniste, à notre volonté de s’approprier d’autres musiques (le funk, le
psychédélisme, le prog rock ou la musique africaine), qu’a notre capacité à faire voler
des fusées. D’autres sous la lumière noire projetée par la planète Magma s’aventurent
vers un rock progressif électronique, froid et brutal : Lard Free ou Heldon annoncent
ainsi la new wave et la musique industrielle, mais ceci est une autre histoire.
Composé avec passion et érudition par Olivier Carrié (pour mémoire les compilations
Shaolin Soul c’était lui), Cosmic Machine réunit autant de stars (Cerrone, Juvet, Jarre,
Marouani, Bachelet ou Gainsbourg dans un de ses rares morceaux proto techno), des
franc tireurs (De Roubaix, Estardy, Massiera, Fèvre ou Perrey) que des étoiles filantes
(Rocket Men, Quartz, Chris Craft, Video Liszt, Milways…) . On ne peut pas parler ici
de scène française mais d’une somme d’individualités qui ont réussi à abattre, par leur
ingéniosité et leur singularité, les barrières entre la variété et la musique expérimentale
pour donner naissance à une électro mutante qui doit autant aux disco mobiles, à
l’illustration sonore, au GRM, à Jean Claude « le gendarme de l’espace » Bourret, aux
frères Bogdanoff, qu’à Metal Hurlant et à l’agence spatiale européenne. Cosmic
Machine se présente ainsi comme une plongée panoramique dans cette époque épique
où le synthétiseur était le meilleur ami de l’homme et où l’avenir avait un futur : notre
présent. Daft Punk, Air, Justice, Zombie Zombie, Château Marmont, Turzi… (ou à
l’étranger Add N To (X), Stereolab, Broadcast, PVT…) ne sont pas nés dans des
éprouvettes. La fée électricité s’est penchée sur leurs berceaux et ils sont tous des
enfants de ces pionniers français qui furent, dans toute leur diversité, parmi les
premiers à célébrer les noces de la chair et des circuits imprimés. Humanoïdes, robots,
humains et autres créatures célestes, entrez maintenant dans la Cosmic Machine.
Clovis Goux
PATRICK JUVET « LE REVE » (1’42)
(PATRICK JUVET)
(P)1979 WINDSONG MUSIC TRUST (REG .) / (P)1979 BARCLAY
FROM LP B.O.F. « LAURA , LES OMBRES DE L’ETE »
Ancien chanteur à minette devenu star de la disco grâce à l’album Paris By Night
produit et écrit par Jean Michel Jarre en 1977, Patrick Juvet lévite au firmament après
le succès international d’I Love America (co-écrit avec Jacques Morali et Victor Willis
des Village People). En 1979, il accepte de composer la b.o. de Laura, les ombres de
l'été second long métrage du photographe David Hamilton. Loin des stomboscopes du
studio 54, Patrick Juvet magnifie ici les brumes Hamiltoniennes nimbant les jeunes
filles en fleurs dans ce rêve synthétique aux accents médiévaux que ne renierait ni
Tangerin Dream, ni Popol Vuh.
O.K. LEM « BABY MOON » (2’40)
(COPPERMAN-G. CHEMOUNY/G. SHESS)
(P)1976 CARRERE – PROD. FOX RECORDS
FROM 7’’
Poème synthétique dédié aux enfants d’un nouvel age, ce titre produit par Mat
Camison est un aller simple à destination de la face cachée de la lune. Nous y
découvrons Baby Moon créature céleste mi guerrière mi bimbo. Nous ne
redescendrons pas sur terre.
RESONANCE « YELLOW TRAIN » (2’25)
(BACSON)
(P)1973 SIROCCO - DIST. DISCODIS
FROM 7’’
Le groupe Resonance naît en 1973 de la rencontre arrangée par la label Sirocco / Tele
Music entre Mat Camison (auteur du tube Pepers’s Box de The Peppers) et Pierre
Bachelet qui travaillent alors tout deux à des habillages sonores pour la publicité et la
télévision. Si la face A de Leur fameux premier 45 tours OK Chicago se présente
comme une course poursuite frénétique d’humeur blaxploitation, la face B Yellow
Train est un solo de batterie, joué par Pierre-Alain Dahan, qui épouse les bruits d’un
train à vapeur lancé à pleine vitesse. Un véritable ovni sonore qui sera samplé en 2002
par les Chemical Brothers sur Pioneer Skies.
SPACE ART « LOVE MACHINE » (4’06)
(D. PERRIER-R. RIZZITELLI/J. WOOLLACOTT)
(P)1980 WAVES/CARRERE
FROM LP « PLAY BACK »
C’est en 1977 avec le morceau Onyx issu de leur premier album éponyme que Space
Art fait une entrée remarquée dans le champ magnétique des musiques électroniques
française. Aussi lyrique que synthétique le duo qui se présente comme « le premier
groupe de vulgarisation scientifique » (Dominique Perrier aux claviers, Roger
Rizzitelli à la batterie) effectuera deux autres vols interstellaires (Trip In The Center
Head en 1979 et Play Back en 1980). Tiré de leur dernier opus, cet étonnant Love
Machine ouvre Space Art vers un nouvel horizon : celui d’une synth pop robotique qui
annonce avec 20 ans d’avance le Sexy Boy de AIR.
HERMAN’S ROCKET « GREEN CREATURE » (4’18)
(MASSIERA)
(P)1977 DISQUES IBACH
FROM 7’’
Franc tireur de la galaxie cosmic disco, Jean Pierre Massiera a produit dans ses studios
d’Antibes plus et plus vite que personne. De cette véritable Mecque du disco du sud de
la France sortent ainsi des objets sonores non identifiés qui embrasent tous les genres
(de la chanson engagée, aux b.o. horrifiques en passant par les chants religieux) avec
une folie créatrice digne d’un sorcier sous LSD. Face B du 45 tours Space Woman des
Herman’s Rocket, Green Creature nous dépeint ainsi l’arrivée, espérée et redoutée,
d’extra terrestres sur notre bonne vieille terre. L’invasion a commencée.
BERNARD FEVRE « THAT IS TO BE » (3'56) INEDIT
(B. FEVRE)
(P)1977 ?
EDITIONS MUSAX
Excentrique de la disco hexagonale entré dans l’histoire grâce à son projet Black Devil
Disco Club redécouvert à l’aube du nouveau millénaire, Bernard Fèvre publie en 1975
The Strange World Of Bernard Fèvre, album qui navigue entre l’illustration sonore, la
musique expérimentale et une douce folie qui n’appartient qu’a lui. Titre inédit issu de
ces sessions, That is to be avance tel un model, à la fois robotique et charnel,
anticipant les futurs envolées funky de Black Devil Disco Club.
DIDIER MAROUANI « TEMPS X » (4’45)
(D. MAROUANI)
(P)1979 JMB RECORDS / DIST. RCA
EDITIONS BASTIEN MUSIC
FROM 7’’
C’est en 1979, au moment où il débarque de la fusée Space, que Didier Marounai
compose le générique de Temps X l’émission où Igor et Grichka Bogdanoff
interrogent, en combinaison d’amiante, la France de Giscard sur l’avenir de l’humanité
dans un vaisseau spatial spécialement conçu par les ingénieurs de TF1. Ballade
synthétique aux accents Jarrien ce morceau est une invitation à voyager à travers les
étoiles en compagnie du duo le plus incroyable de l’histoire de la télévision française.
ROCKET MEN « ROCKET MAN (INSTRUMENTAL) » (2’25)
(P. RENAUX-P. RENAUX)
(P)1974 AZ – DIST. DISCODIS
EDITIONS GAVROCHE ET TREMPLIN
FROM 7’’
Producteur prolifique durant les années 70, Philippe Renaux prend la vague cosmique
avec la dextérité du surfeur d’argent. Il est ainsi le réalisateur de Noëls Cosmiques, des
albums de Chris Craft, de Space Pilots et collabore aux compilations Space Factory ou
Sideral Space. Derrière les Rocket Men c’est évidemment lui. Il nous livre ici leur
hymne officiel sous la forme d’une chevauchée galactique. On the road again.
THE ATOMIC CROCUS « OMBILIC CONTACT » (2’38)
(B. ESTARDY)
(P) 197? DAFFODILS INTERNATIONAL RECORDS – DIST. DISCODIS
FROM 7’’
Musicien, producteur et arrangeur stakhanoviste de la chanson française (de Manset à
Sardou en passant par Claude François, Nino Ferrer ou Dalida tout le monde est passé
entre ses doigts magiques) Bernard « le Baron » Estardy a su également expérimenter
dans ses studios (CBE). Ainsi naquit le concept album La formule du baron en 69 où il
déploie, entre la pop et le surréalisme sonore toute l’étendue d’une inventivité sans
cesse renouvelée. La preuve avec cet Ombilic Contact languide face B d’un 45t
rarissime publié dans les années 70.
UNIVERSAL ENERGY « DISCO ENERGY (I) » (6’53)
(B. ESTARDY-J.P. BOURTAYRE)
(P)1977 EMI PATHE MARCONI
EDITIONS PATHE MARCONI-LE VEPAR
FROM LP « UNIVERSAL ENERGY »
Bernard Estardy s’associe ici avec le compositeur pop Jean-Pierre Bourtayre (qui a
travaillé pour France Gall, Françoise Hardy ou Claude François) pour élaborer cette
ballade sidérale qui flirte ici à pleine bouche avec une certaine idée d’une disco
opiacée.
QUARTZ « CHAOS » (6’12)
(C. QUARTZ-M. GAZZOLA)
(P)1978 VOGUE P.I.P. ©1978 PUNKY
FROM LP « QUARTZ »
Didier Plus, Laurent Taieb et Patrick Langlade forment Quartz à la fin des années 70.
De leur premier album éponyme (il y en aura un autre Camel in the City) surgit ce
Chaos où les grande orgues synthétiques annoncent l’avènement d’une rythmique
robotique qui marche droit vers le futur.
FREDERIC MERCIER « SPIRIT » (7’40)
(F. MERCIER)
(P)1978 CARRERE
FROM LP « PACIFIC »
Figure oubliée du Space Disco français, Frederic Mercier a pourtant publié en 1978 un
premier album, Pacific, devenu culte auprès des fans du genre. En déployant avec
langueur des vagues synthétiques successive sur un rythmique mécanique, Mercier
parvient à créer ici un climat aussi sensuel qu’oppressant. On peut imaginer les
rêveries érotiques d’un androïde abandonné dans un sauna. Après un second album
instrumental, Music From France, où il reprend notamment la Marseillaise au synthé,
Frederic Mercier se consacrera à la photographie d’art.
MAX BERLINS « SLOW WAVE » (3’46)
(MAX BERLINS-TED BARYSON)
(P)1980 CYCLADE
EDITIONS CYCLADE
FROM LP « 500W » OU « NEW WAVE »
Max Berlin aka Jean-Pierre Cerrone ( il serait de la famille de Marc) a accompli en
une poignée de lps, eps et singles (dont le fameux Elle et Moi) l’un des parcours les
plus météoriques et mirifiques de la disco française. Tiré de l’album New Wave, Slow
Wave est une odyssée synthétique qui nous projette, au ralenti donc, vers d’autres
infinis. L’avenir du futur commence ici.
GEORGES RODI « INDIAN LOVE MELODY » (3’04)
(G. RODI)
(P) ? CREASOUND
EDITIONS CREASOUND
FROM LP « ELECTRONIC SOUNDS »
Claviériste émérite pour la french disco connection (il a joué avec Juvet, Cerrone,
Arpadys, Voyage, Revelacion, Don Ray etc...) Georges Rodi a également réalisé pas
mal d’albums de library music pour le label Creasound. Tiré d’Electronic Sounds,
Indian Love Melody évoque ces friandises acidulées qui pétillent sur la langue. Naïf ,
modeste, minimaliste donc rigoureusement indispensable.
CRISTAL « PHONIC » (LONG VERSION) (7’25)
(WISNIAK-CERRONE)
(P)1977 CROCOS RECORDS
PUBLISHED BY CERRONE MUSIC
Publié en « 45 tours géant » sous le nom de Crystal, Phonic est un extended play
réalisé par Cerrone d’après le morceau éponyme composé pour le film Brigade
Mondaine en 1977. Depuis les cartons de Love in C Minor et Supernature, Cerrone est
l’un des acteurs majeurs de la disco mondiale. Il le prouve une fois de plus avec ce
Phonic vicieux et romantique qui résonne comme une virée en berline sur les trottoirs
de Bangkok un soir de déluge tropical.
FROM 12’’
CERRONE « GENERIQUE (DEBUT) » (3’13)
(WISNIAK-CERRONE)
(P)1978 MALLIGATOR
PUBLISHED BY CERRONE MUSIC
FROM LP B.O.F. « BRIGADE MONDAINE »
Une batterie (son instrument de prédilection) et quelques notes de synthés : il n’en faut
pas plus à Marc Cerrone pour nous introduire en 1978 dans l’univers interlope des
brigades mondaines. La série, édité par Gérard de Villiers, aura droit à deux autres
adaptations cinématographiques (la secte de Marrakech et Vaudou aux Caraïbes)
également mises en musique par Cerrone qui capture ici parfaitement l’angoisse de la
strip teaseuse au moment de se lancer sur scène.
JEAN-MICHEL JARRE « BLACK BIRD » (3’06)
(J.M. JARRE)
(P)1972 JEAN-MICHEL JARRE / DREYFUS-JEAN MICHEL JARRE
PUBLISHED BY LABRADOR
FROM LP « RARITIES » (2011)
Beaucoup ont enregistré leur propre version de Pop Corn, y compris Jean Michel Jarre
en 1972 sous le pseudonyme de Pop Corn Orchestra avec en face B ce Blackbird qui
est une variation de Bridge of promises paru la même année sur son premier album
Deserted Palace. Quelque part entre Pierre Henry, Procol Harum et Morricone, Jarre
tente et réussit ici le grand saut entre la rude alchimie des sons électroniques et la pop
baroque européenne.
CHRIS CRAFT « DISCOSMIC DANCER » (5’32)
(CH. NOEFNET)
(P)1978 EURODISC ou VOGUE
FROM LP « DISCOSMIC DANCE »
Tiré de l’unique album des belges de Chris Craft, Discomic Dance, produit par
Philippe Renaux, Discosmic Dancer synthétise les obsessions d’une époque qui voit
des étoiles scintiller sous les boules à facettes. Drogues et lasers, hédonisme et
stroboscopes : soit l’art et la manière du « tossing » (faire l’amour avec un(e)
inconnu(e) sur une piste de danse sans échanger une seule parole).
MAGICAL RING « BLACK SAFARI » (3’14)
(J .P. DECERF-G. ZAJD-T. CERONA)
(P)1977 CHICAGO 2000
EDITIONS CHICAGO 2000-PEMA MUSIC
FROM LP « LIGHT FLIGHT MORE AND MORE »
Derrière le pseudo Magical Ring se cache Jean-Pierre Decerf qui signe alors un
nombre impressionnant d’albums d’illustrations sonores. Il nous offre ici sa vision
d’une Afrique futuriste où l’on se déplacerait à bord d’un spaceship à travers une
savane artificielle peuplée d’une faune de robots. What a trip !
RENE ROUSSEL « CARAMEL » (4’26)
(R. ROUSSEL)
(P) ? MP2000 – EDITIONS MONTPARNASSE 2000
FROM LP « RUBRIQUES »
Peu d’informations sur ce mystérieux René Roussel auteur d’un unique album,
Rubriques, sur le label Montparnasse 2000. Avec Caramel il construit avec les moyens
du bord une épure minimaliste : rythmique mécanique, synthés funky, et si nous étions
ici en présence d’un prototype de la house et de la techno ?
VIDEO LISZT « DESTROYER EYE » (3’30)
(XOL)
(P)1981 EPIC
FROM LP « EKTAKROM KILLER »
Produit par le mystérieux Moogi le Moog ( Richard Pinhas ?) au Heldon Studio,
l’unique album de Video Liszt est un album de transition. Il clos l’époque Space Pop
et disco des 70’s et s’aventurer dans l’age de glace : celui de la new wave des années
80. Avec ses synthés tranchants, ses nappes sombres et sa voix vocodée, Destroyer
Eye nous fait ainsi lentement glisser sur une banquise éclairée aux néons.
PIERRE BACHELET « MOTEL SHOW » (2’27)
(P. BACHELET)
(P)1978 PEMA MUSIC
EDITIONS PEMA MUSIC
FROM LP B.O.F. « LE DERNIER AMANT ROMANTIQUE »
S’il se destine à la réalisation, Pierre Bachelet ne passera jamais derrière la caméra
mais composera de nombreuses bandes originales qui firent sa réputation durant les
années 70: celle d’Emmanuelle et d’Histoire d’O de Just Jeackin, de Coup de tête de
Jean Jacques Annaud ou des Bronzés font du ski de Patrice Leconte. En 1978, il
retrouve le réalisateur d’Emmanuelle pour Le dernier amant romantique qu’il gratifie
de cet élégant Motel Show d’humeur électro disco.
DROIDS « SHANTI DANCE PART 1 & PART 2 » (6’28)
(YVES HAYAT)
(P)1978 BARCLAY
EDITIONS BARCLAY
FROM LP « STAR PEACE »
C’est en sortant de la projection de Star Wars qu’ Yves Hayat, alors label manager
chez Barclay, décide de former un groupe de robots, The Droids, afin de concevoir un
space opéra. A bord de son vaisseau, il embarque le clavier Richard Lornac et le
batteur Jean-Paul Batailley. Star Peace sera leur unique album. À l’écoute de Shanti
Dance part 1 & 2 on peut imaginer nos trois Droids alanguis sur une plage de diamant
sirotant des cocktails électriques en compagnie de quelques sirènes vénusiennes.
JOEL FAJERMAN ET JAN YRSSEN « ASTEROIDE » (3’32)
(J. FAJERMAN-J. YRSSEN)
(P)1978 MUSIQUE POUR L’IMAGE ©MUSIMAGE
FROM LP « RACINES SYNTHETIQUES »
Véritable cheville ouvrière de la library music hexagonale, Joel Fajerman publie en
1978 chez Musique pour l’image l’album Racines Synthétiques réalisé avec son
complice Jan Yrssen. Ils imaginent avec Astéroide, quelques dix ans avant ses
premiers balbutiement, ce que l’on définira comme de la deep house. Listening is
believing
THE PEPPERS « DO IT, DO IT » (2’43)
(P.A. DAHAN-M. CAMISON)
(P)1974 SIROCCO – DIST. DISCODIS
FROM LP « A TASTE OF PEPPER, A TASTE OF HONEY »
Suite au succès inattendu de Peper’s Box des Peppers (soit Mat Camison, Pierre-Alain
Dahan et Tonio Rubio, trois musiciens de studio qui travaillent alors pour la radio, la
télé et la publicité) basé sur un boucle totalement entêtante réalisée sur un ARP 2600,
le label Sirocco sollicite un album auprès groupe. A taste of Pepper sorti en 1974
révèle alors au monde ébahi 12 pépites électro soul, dont cet incroyable Do It, Do It
qui annonce à bien des égard la disco à venir. Carton mondial sur tous les dancefloor
de la planète. La disco serait elle une invention française ?
SPACE « MAGIC FLY » (4’18)
(ECAMA)
(P)1977 VOGUE
FROM LP « MAGIC FLY »
C’est avec Magic Fly que Space conquiert la planète bleue en 1977. À ses commande
un certain Ecama connu dans le monde de la variété française (il a composé pour
Régine, Nicoletta etc..) sous le nom de Didier Marouani. Hymne space disco ultime,
Magic Fly devient un tube dans le monde entier et consacre Space tel un véritable
phénomène qui vendra plus de 12 millions de leur trois albums (hors Union Soviétique
où le groupe est vénéré comme une divinité céleste). « Space is the place ». comme
disait Sun Ra.
FRANÇOIS DE ROUBAIX « SURVOL » (1’35)
(F. DE ROUBAIX)
(P) ? / PUBLISHED 2009 WEME MUSIC (BELGIUM)
FROM LP « L’ANTARCTIQUE »
Si François de Roubaix est l’un des plus grands compositeurs français de musique de
film ce n’est pas que pour son impressionnante productivité (il disparaît à 36 ans
laissant derrière lui plus d’une trentaine de B.O.) mais surtout pour ses talents
d’expérimentateur. Il est ainsi l’un des premiers à construire son propre home studio
rue de Courcelles où il fait dialoguer instruments électroniques et tribaux. Ce sublime
Survol est issu d’une partition refusée par le commandant Cousteau pour son
documentaire L’antarctique.
MOON BIRDS « ASTRO ‘9’ » (LONG VERSION) (5’15)
(COPPERMAN-GOLDERA-ALGARRA)
(P)1978 DISQUES IBACH
FROM 12’’
Comme le dit si bien Olivier Carrié, l’auteur de cette compilation : « Je n’ai
absolument trouvé aucune info sur ce groupe a part le fait que les morceaux sont
signés par Copperman un alias de Gilbert Chemouny qui a écrit des chansons disco
pour Sheila B Devotion, Disco baby Band, The Evidence, Akka B » Pas mieux.
SERGE GAINSBOURG « LE PHYSIQUE ET LE FIGURE » (3’00)
(SERGE GAINSBOURG)
(P)1981 GAUMONT
EDITIONS LA MARGUERITE ET MELODY NELSON PUBLISHING
FROM 7’’
Rare, voire unique, incursion de Serge Gainsbourg du coté de l’électronique, ce
morceau est la b.o. du court métrage Le physique et le figuré réalisé par ses soins en
1981. S’en dégage un climat sombre et frénétique qui rappelle des scores horrifiques
composés par les Goblin pour Dario Argento.
MILKWAYS « GALACTIC REACTION » (3’55)
(RODY SAINROCH)
(P)1978 JUSTINE MELODY / BARCLAY
PUBLISHED BY JUSTINE MELODY
FROM LP « MILKWAYS »
D’humeur italo, ce Galactic Reaction des mystérieux Milkways (un seul album
instrumental publié en 1978) joue la carte d’une mélodie simpliste et implacable qui
nous fait instantanément basculer de l’autre coté de la voie lactée.
JEAN-JACQUES PERREY « E.V.A. » (3’07)
(PAT PRILLY-DENE MANN-ANDY BADALE)
(P)1970 VANGUARD
PUBLISHED BY MELROSE MUSIC ASCAP
FROM LP « MOOG INDIGO »
Véritable pionnier de la musique électronique française, Jean Jacques Perrey publie en
1970 l’album Moog Indigo dont est tiré ce génial E.V.A. Samplé par le hip hop
(Gangstarr) et remixé par Fatboyslim E.V.A. est désormais un titre emblématique d’un
style électronique français aussi ludique et rêveur que fondamentalement percutant et
innocent.
SPACE PILOTS « FUTURE WOMAN » (2’37)
(PHILIPPE RENAUX)
(P)1978 VOGUE
FROM LP « SPACE MUSIC »
Produit par Phillipe Renaux, la compilation Space Music nous présente en 1978 les
meilleurs Space Pilots (Joe meek, Jarre, Magic Fly etc…) parti à la conquête des
musiques électroniques. Un panorama discoïde et lévitatif de la scène cosmique dont
cette Future Woman modelée à partir de poussières d’étoiles par les soins de Phillipe
Renaux.
ALAIN GORAGUER « LE BRACELET» (1’24)
(A. GORAGUER)
(P)1973 PATHE/EMI
FROM LP « LA PLANETE SAUVAGE»
Prix Spécial du jury à Cannes en 1973, La planète sauvage réalisé par René Laloux
d’après des dessins et un scénario de Roland Topor fait entrer l’animation française
dans l’age adulte. Son univers maléfique, baroque et angoissé est exacerbé par la
partition hypnotique d’Alain Goraguer qui parvient ici à un équilibre parfait entre
l’innocence et la cruauté. Une des plus belles bande originales françaises. Compositeur
et arrangeur prolifique (on lui doit également quelques b.o. de films porno sous
pseudo), Alain Goraguer a également fait perdre quelques kilos aux français en
composant en 1982 le générique de l’émission Gym Tonic.
FRANCIS LAI « BILITIS »
Prolifique compositeur de musique de film (notamment pour Claude Lelouch) Francis
Lai est l’un des premiers à utiliser des instruments électroniques dans ses partitions. Il
habille ainsi en 1976 les nymphes pré pubères de Bilitis, le premier film de David
Hamilton, d’un voile synthétique faussement pudique et réellement suggestif.
DVWB « Aqua » (inédit)
En 1978, Daniel Vangarde (le père de Thomas Bangalter des Daft Punk) est un
chanteur engagé qui vient de basculer dans la production disco avec Ottawan, les
Gibson Brothers et Sheila. Avec cet Aqua, inédit et destiné à Wally Badarou, il revisite
la tradition créole à la lumière de la technologie contemporaine : synthétiseurs, boites
à rythme et vocoder récrée ainsi un paradis artificiel et tropical. L’électro zook vient
de naître.

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