Cantares : poésies espagnoles avec une traduction francaise
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Cantares : poésies espagnoles avec une traduction francaise
MARIUS ANDRÉ Ci\I'JTl~RES POÉSIES ESPAGNOLES avec une traduction française par l'auteur EDITORIAL «LE LIVRE LIBRE» 141, Boulevard Péreire, 141 PARIS MCMXXX CANTARES ee recueil est un jeu de poète. Disciple et ami de Mistral, rien de ce qui était latin n' était étranger à 1Harius André. L'Espagne, notamment, était sa seconde Patrie. Il en avait tellement pénétré l'âme qu'il a fait des vers espagnols. Et quels vers! Les plus sal'oureusement populaires des vers espagnols, des vers de ces coplas qu'il commente dans la belle préface de ce petit livre. Les coplas de lvlarius A ndré rendent un son si pur, si castillan, que des espagnols, qui les ont connues inédites, ont pu croire qu'illes avait cueillies sur les lèvres des cantaores et q'll,8 la traduction seule était de lui. « Il faudra, disait Marius .4ndré, que fe publie un jour mes coplas en un recueil. » Deux ans après sa mort, la piété de sa veuve a réalisé le 'VŒU du poète. Grâces lui en soient rendues. MARIUS ANDRÉ CANT ARES POÉSIES ESPAGNOLES avec une traduction française par l'auteur EDITORIAL l'II, ((LE LIVRE LIBRE» Boulevard Péreire, PARIS MCMXXX 141 A ma femme bien~aimée. La chanson que je vais chantant A ta grâce, à ta splendeur, A moi t' unit à jamais Dans la gloire et dans l'amour. A ml mujer querida. La canCtOn que voy cantando A. tu gracia, a tu esplendor, A mí te une para siempre En la gloria y en el amor. PRÉFACE Il y a quelques années, je reçus la visite d'un ami quI' était Venu directement, par le sud-express, de Paris à Madrid. Amoureux d' art, de poésie, de pittoresque et de couleur locale, il avait déjà passé huit jours à visiter consciencieusement le musée du Prado, celui des armures, les divers monuments et curiosités signalés par son Guide et lcs livres d' histoire. « En fait d' art, me dit-il, et surtout de peinture, je suis servi à souhait; mais il me manque quelque chose. ]' ai une grande déception: je n' ai pas vu de pures danses espagnoles, je n' ai rien entendu de ces chants espagnols si vantés, le peu d' espagnolisme que j'ai vu dans les théâtres de van'étés de lHadrid m' a paru revenir adultéré, perverti ou banalisé, de l'étranger. Pour tout le reste, 8 PREFACIO Hace algunos años recibí la visita de un amigo que había venido directamente, por el sudexpreso, de París a Madrid. Enamorado del arle, de la poesía, de lo pintoresco y del color local, había ya pasado ocho días visitandn detenidamente el Museo del Prado, el de la Armería y los di'Versos monumentos y curiosidades señalados por su Guía y los libros de historia. (En cuanto a arte, y sobre todo a pintura-me dijo-me he despachado a mi gusto; pero me falta algo. He tenido una gran decepción: no he visto a esas castizas bailarinas españolas; no he oído nada de esos cantos españoles tan elogiados, y el poco españolismo que he visto en los teatros de variedades de Madrid me ha parecido que venía adulterado, pervertido a vulgarîzado del extranjero. Lo 9 p R É F A e E e' est l'art - si on peut appeler cela l'art de n'importe quel établissement siml'laire de chez nous, dans nos plus petites préfectures. Il y a des danseuses et des chanteuses à Montmartre plus espagnoles que celles de la capitale de l'Espagne. 11 faudra, sans doute, visiter des bourgades et des villages d' A ndalousie ou d' Extrémadure pour troUVer ce que je cherche)). Je lui répondis qu' il pouvait le trouver aussi bien en plein Madrid et, le soir du m~me jour, je le conduisis au café~chantant d' un quartier pauvre dont le Guide ne parlait point et dont ia chronique théatrale et musicale de la presse madrilène ne s' occupe jamais. Lorsque nous entrames, la salle était déjà remplie par un public d' ouvriers, d' employés, de petits boutIquiers, et de femmes en cheveux ménagères, domestiques, couturières, etc. Sur une estrade, une fille quelconque v~tue d'une robe courte, aux couleurs criardes, pailletée et décolletée, chantait, accompagnée par un piano, une romance senllmentale, niaise, incolOlre, qui aurait pu ~tre de la pire importation française, italienne ou autrichienne. Lorsqu' elle eut terminé, elle se retira au milieu de l'indifférence générale d' un public qu' elle n' avait m~me pas intéressé par ses gestes provocateurs, - gestes automatfques de music-hall qui sont les m~mes partout. La salle et la scène n' auraient pu ~tre plus mornes. 10 p R E F A e 1 a demás que he visto, es el arte-si a eso puede lla~ marse arte--de un establecimiento similar de nUes~ tro país, en cualesquiera de nuestras más modestas provincias. En Montmartre hay bailarinas y cantantes más españolas que las de la capital de Es~ paña. Será menester visitar los pueblos y aldeas de Andaluda o de Extremadura para encontrar lo que busco.)) Le respondí que podía encontrarlo también en pleno Madrid, y aquella misma noche le acompañé a un café cantante de un barrio popular del que no hablaba su Guía y del que nunca se ocupa la crónica teatral y musical de la prensa madrileña. Cuando entramos, la sala estaba ya llena de Un público de obreros, de empleados, de tenderos y de mujeres del pueblo: trabajadoras, criadas, modistillas, etc. En un tablado, una cancionista cualquiera, ataoiada con una falda corta de colores chillones, llena de lentejuelas y escota da, cantaba, acompañada al piano, una romanza senttmental, vulgar, incolora, que habría podido tomárseZa por malfsima importación francesa, italiana o austriaca. Cuando terminó, retiróse en medio de la indiferencia general de un público al que ni siquiera logró interesar con sus aaemanes provocadores, rasgos automáticos de music-hall que Son los mismos en todas partes. La sala y la escena no pudieron estar más apáticas. 11 p R É F A e E Mon ami aussi commençait de s' étonner que je l'eusse conduit à un pareil spectacle, lotsqu' un garçon de café prit deux chaises dans la salle et les plaça sur le devant de l' estrade. Sur l' une vint s' asseoir un guitariste; sur l'autre, une jeune femme qui, jusqu'à ce moment, était restée parmi le public attablé et n' avait pas attiré notre attention, bien qu' elle fût tout près de nous, car elle ne portait pas un costume de théâtre et ne se distinguait en rien des ménagères du quartier venues pour [' entendre. A ssise à côté du guitariste qui Va l' accompagner, elle semble être chez elle, dans son arrièreboutique ou dans le patio de la maison, en compagnie de voisins avec lesquels elle passe la soirée à se divertir honnêtement. Elle chante, sans autre mouvement que celui de sa main droite levée en cornet vers sa bouche lorsqu' elle a une note aiguë aL prolongée à donner. Les conversations ont cessé, toutes les oreilles, tous les regards sont tendus vers elle. A peine a-t-elle terminé la première strophe que tous les assistants battent des mains et crient leur enthousiasme. Mon Parisien prend part à cette ivresse, avant même que je lui aie traduit les couplets ; la musique lui suffit, cette populaire musique langoureuse, ardente, plaintive, impérieuse, passionnée dont Bizet s' est si heureusement inspiré en maintes pages de Carmen. Elle 12 p R E F A e 1 o Mi amigo empezaba también a extrañarse de que le hubiera llevado a un espectáculo semejante, cuando un camarero cogió dos sillas de la sala y las colocó en la delantera del escenario. En una vino a sentarse un guitarrista; en la otra, una mujer joven que hasta aquel momento había permanecido entre la concurrencia, sin que hubiera llamado nuestra atención, aunque se hallaba cerca de nosotros, porque no llevaba traje de teatro ni se distinguía en nada de cuantas mujeres del barrio habían venido a escucharla Sentada al lado del guitarrista, que iba a acompañarla, aquella mujer parecía hallarse en su domicilio, en la trastienda o en el patio de su casa, en compañía de los vecinos con quienes pasa la velada divirtiéndose honradamente. Empieza a cantar, otro movimiento que el de su mano derecha levantada como una corneta cuando tiene que dar una nota aguda o prolongada. Han cesado las conversaciones, y todos los oídos, todas las miradas, se dirigen hacia ella. Apenas ha terminado 'a primera estrofa, todos los asistentes aplauden y gritan de entusiasmo. Mi parisiense toma parte en esta embriaguez, antes de que le haya traducido la canción. Le basta la música, esta música popular, lánguida, ardiente, lastimera, imperiosa y opasionada, en la que tan felizmente supo inspiTorse Bizet en muchas páginas de Carmen. La can- sm 13 p R É F A e E avait commencé par ce superbe quatrain qui est peut-être l'œuvre d' un berger et que beaucoup de poètes subtils voudraient avoir trouvé. Je jette des perles à la lune, Au soleil doré, des jasmins, Et à mon amant des chaînes D'amour pour qu'il ne m'oublie pas. et elle termina par celui-ci qui, comme le premier, vaut tout un poème : Je montai à un pin élevé Pour voir si je l'apercevrais Et je ne vis que la poussière De la voiture qui l'emportait. A près cela, il y eut quelques numéros de banal café-concert, puis, de nouveau, des chants populaires et, enfin, une danseuse andalouse - une vraie. Et nous remarquames que, dans ce pro.gramme très mal composé du meilleur et du pire, les applaudissements allaient síÎrement, Sans erreur ni hésitation, à tout ce qui avait un caractère nettement espagnol, populaire, traditionnel. Ce soir-là, mon compatriote eut une Impression de ce qu' est l' ame d' un peuple amoureux et poète qui met de l' harmonie dans l'expression de Ses sentiments. 14 p R E F A e 1 o tante había comenzado por esta magnífica copla que acaso sea la creación de un pastor, pero que muchos poetas sutiles querrían haberla escrito: Tiro flores a la luna y perlas finas al sol, y una cadena a mi amante pa que no olvide mi amor. y terminó con esta otra, que, como la primera, vale por todo un poema: Me subí a un pino muy alto por ver si la divisaba, pero no vi sino el polvo del coche que le llevaba. Después de eso, hubo algunos números de vul~ gar café concierto, seguidos nuevamente por cantos populares, y, por último, una bailarina andaluza, pero auténtica. Y notamos que, en ese programa, muy mal compuesto de lo mejor y la peor, los aplausos se dirigían seguramente, sin error ni va~ cilación, a todo la que tenía un carácter clara~ mente español, popular y tradicional. Aquella no~ che mi compatriota tuvo una impresión de la que es el alma de un pueblo enamorado y poeta que impregna de armonía la expresión de sus senti~ mientas. 15 p R É F A e E *** J' ai résumé ce souvenir --- auquel je pourrais joindre d' autres - d' un long séjour en Espagne pour montrer qu' au sud des Pyrénées la chanson populaire est toujours vivante et qu' elle n' a pas cessé de faire les délices du peuple. Il n' en est pas de même dans la plupart des autres pays. En France, par exemple, nous voyons, en beaucoup de nos prov¡'nces, le trésor traditionnel des poésies surgies du cœur de la race tomber dans l'oubli. On en fait rie belles et savantes éditions pour l' amusement des curieux, la joie des musiciens et des leUrés; mais, à part quelques exceptions, qui sont presque toutes des rondes enfantines ou des chants de soldats, elles ont cessé d' être vraiment populaires, c'est-à-dire d' être chantées à la fois dans les soirées familiales et sur les places publiques, au théatre, aux champs et dans les ateliers. La poésie populaire espagnole étant, au con· traire, très vivante, le peuple ne se borne pas à chanter les strophes qu' il tient de ses ancêtres ; il en accro1t sans cesse le nombre. Il n' y a pas de printemps sans fleurs nouvelles, il n'yen a point sans nouvelles chansons . Tous les sujets y sont traités: la morale, l'amitié, les sentiments filiaux, les métiers, les travaux des champs, la nature, la guerre, l'amour - ah! surtout l'amour; les quatre 16 p R E F A e 1 o *** He resumido este recuerdo-al que podría agregar otros-de una larga estancia en España para demostrar cómo en el Sur de los Pirineos sigue viviente la canción popular, la cual conh'mía deleitando aún al pueblo. No ocurre lo mismo en la mayoría de los demás países. En Francia, por ejemplo, Vemos cómo en muchas de nuestras provincias Va cayendo en el olvido el tesoro tradicional de las poesías surgidas del corazón. Suelen hacerse bellas y elegantes ediciones para entretenimiento de los curiosos y regocijo de músicos y literatos; pero, aparte algunas excepciones, que son casi todas rondas infantiles o cantos de soldados, han dejado de ser verdaderamente populares, es decir, de ser cantadas a la Vez en las veladas familiares y en las plazas públicas, en el teatro, en los campos y en los talleres. Por el contrario, como la poesía popular española tiene mucha vida, el pueblo no se limita a cantar las estrofas que conSerVa de sus antepasados, sino que aumenta sin cesar su número. No hay pdmavera sin nueVas flores, ni tampoco sin canelones nuevas. En éstas se tratan todos lo~ temas: la moral, la amistad, los sentimientos filiales, los oficios, los trabajos agrícolas, la naturaleza, la guerra y el amor. i Ah, sobre todo el 17 p R É F A e E cinquièmes au moins disent les joies et les douleurs d' aimer. Au point de vue de la forme, elle est caraeiérisée par sa brièveté; chaque chant est complet en une strophe de trois à sept Vers. Ce genre de poème minuscule existe aussi dans la poésie populaire italrenne et dans les littératures d' extrêmeorient. Les poésies d' amour en plusieurs strophes sont très rares; ce sont, en général, des sérénades. Le chant populaire le plus répandu, celui en lequel l'Espagnol s' est le mieux complu à mettre son cœur et sa poésie est la strophe ou copla de quatre Vers de sept syllabes. C'est bien court! Oui, mais sa concision est un des éléments de sa beauté; e'est grâce à cette brièveté qu' elle devient vite populaire lorsqu' elle est bien rythmée et interprète avec bonheur un sentiment, un désir, une boutade ou un caprice d' un grand nombre d' amoureux. Voici une copla que j'al entendue maintes fois dans plusieurs provinces et dans les milieux les plus divers: Elle mourut, et sur son visage Je jetai un mouchoir Pour que la terre ne touchât La bouche que j'ai baisée. Peut-on 18 rêver un poème d' amour point et de mort p R E F A e 1 o amor I Las cuatro quintas partes expresan las alegrías y los dolores de amar. Desde el punto de vista de la forma, la canción española se caracteriza por su breoedad: cada canto está completo en una estrofa de tres a siete Versos. Este género de poema minúsculo existe igualmente en la poesía popular italiana y en las iiteraturas del Extremo Oriente. Las poesías de amor en varias estrofas SO'1 muy raras, y generalmente son serenatas. El canto popular más di. vulgado, aquel en que mejor se complace el español en poner su corazón y su poesía, es la estrofa o copla de cuatro Versos de siete sílabas. j Muy corta, sí, pero su concisión es uno de los elementos de su belleza; y gracias a esta brevedad la copla se hace en seguida popular cuando está bien rimada e interpreta felizmente un sentimiento, un anhelo, una ocurrencia o un capricho de un gran número de enamorados. Ved aquí una copla que he oído muchas veces en varias provindas, y entre la gente más diversa: Al morir con un pañuelo la carita la tapé, pa que no toque la tierra boquita que yo besé. (Puede soñarse un poema de amor y de muerte 19 p R É F A e E plus humain, plus intense que ces quatre Vers jaillis du cœur d' un amoureux pensant à la terre qui couvrira la bouche de l'aimée, et jaloux de cette terre ~ Que l' on donne ce sujet à un mauvais littérateur; il le développera en dix strophes ou plus. 11 en fera peut-~tre une nouvelle Charogne baudelairienne. Ce n' est pas lui qui aura écrit un chef-d' œuvre, mais l'Espagnol anonyme auquel quatre Vers ont suffi. Sans doute, les coplas n' atteignent pas toutes à cette perfection, à cette intensité. Il en est d' aNleurs, qui ne sont que d' aimables plaisanteries, des jeux d'esprit, des pointes. Elles amusent, elles ont été faites pour cela; elles ne viennent donc pas des profondeurs d' un cœur passionné et meurtri, comme celle que je viens de citer. Mais il est à remarquer que ce sont les plus parfaites, les plus émouvantes et les plus universellement humaines dans l'expression de la félicité et du tourment d' aimer, qui sont les plus populaires. Et cela prOUVe que le peuple espagnol a du goût. * ** Comm'ent naissent et se propagent ces chansons ¡¡ Disons d' abord qu' un certain nombre est r œUVre de lettrés. Si des gens du peuple dont beaucoup ne savent m~me pas lire les adoptent, e' est qu' elles ont toutes les qualités requises pour 20 p R E A F e 1 o más humano, más intenso que esos cuatro versos brotados del corazón de un enamorado que piensa en la tierra que cubrirá la boca de su amada, y celoso de esta tierra? Dése ese tema a un mal literato. Lo desarrollará en diez estrofas a más. Hará tal Vez con él una nueVa Carroña baudeleriana. Pero no llegará a escribir una obra maestra, sino el español anónimo a quien han bastado esos cuatro t'ersos. Sin duda que todas las coplas no alcanzan esa perfección ni esa intensidad. Además, hay otras que sólo son bromas amables, alardes de ingenio o de ironía; pero divierten, han sido hechas para eso, y no han salido de las profundidades de un corazón apasionado y triste, como la que acabo de citar. Mas conviene hacer notar que son las más perfectas, las más emocionantes y las más universalmente humanas en la expresión de la felicidad y del tormento de amar, que son las más populares. Yeso prueba que el pueblo español tiene gusto. * ** (Cómo nacen y se propagan estas canciones? Digamos en primer lugar que un gran número son la obra de letrados. Si 1" gente del pueblo-¡ y cuánta no sabe ni leer I--las adopta, es porque tienen todas las cualidades requeridas para hacerse 21 p R É F A e E devenir ít>apulaires, et elles le deviennent. Car enfin un' paète qui n' est pas paurri de mauvaise littérature parte en lui l' ~me de sa race; paurquai danc ne célébrerait-il pas, s'il le veut, les sentiments et les fantaisies de cette ~me à l'entière satisfactian des plus humbles de ses cancitayens ~ Mais, en grande majarité, les chants papulaires sant campasés, ilmpravisés sauvent, par des gens du peuple, aux champs, dans les ateliers, dans les fêtes publiques au familiales, les lieux de pélerinage, les casernes - et même les prisans. Des milliers de caplas naissent ainsi chaque année; elles ne vivent, en général, qu' une sairée, un jaur, au ne dépassent pas un cercle restreint. Quelques unes, celles qui méritent la durée dans le temps et espace, sant adaptées par les villages vaisins, puis par la pravince entière si elles .ont un caractère régianal, et enfin par taute l'Espagne si ce caractère est natianal au si san pravincialisme lui danne un attrait paur taut le public espagnal. Prenans un exemple bien différent du précédent. Une des caplas les plus papulaires, une de celles que nul Espagnal n'ignare est la suivante: r Si tu vas à Calatayud Demande la Dalarès ; C' est une fille très jalie Qui accarde aisément ses faveurs. 22 p R E F A e 1 a populares, y lo consiguen. Porque, en definitiva, un poeta que no esté imb uído de mala Uteratura lleva en sí el alma de su raza. ¿ Por qué no habría de celebrar, si lo desea, los sentimientos y las fantasias de este alma, con la entera satisfacdón del más humilde de sus conciudadanos? Ahora b¡''en, en su gran mayoría, los cantos popu~ lares están compuestos, a menudo improvisados, por gente del pueblo, en los campos, en los talleres, en las fiestas públicas o familiares, en los lugares de peregrinación, en los cuarteles y hasta en las prisiones. Así nacen cada año millares de coplas, aunque muchas no vivan, en general, sino una noche, un día, a no traspasen un círculo restringido. Algunas, las que merecen durar en el tiempo y el espacio, son adoptadas por los pueblos Vecinos, después por toda la provincia si tienen un carácter regional, y, por último, por toda España. si ese carácter es nacional o si su provincialismo le da un atractivo para todo el público español. Tomemos un. ejemplo muy distinto del anterior. Una de las coplas más populares, una de esas que ningún español ignora, es la siguiente: Si vas a Calatayud, pregunta por la Dolores, que es una chica muy guapa y amiga de hacer favores. 23 p R É F A e E Cette strophe est née évidemment du dépit d' un amoureux éconduit, à moins qu' une épouse délaissée pour cette Dolorès ne l'ait soufflée, par Vengeance, à un mendiant guitariste qui la chanta sur la place publique ou sous le balcon de la fille. La trouvaille était bonne. Aussi, dès le lendemain; tous les habitants connaissaient et répétaient ces vers. Dolorès vivait dans la petite ville de Calatayud en A ragon et était connue dans les environs ; aussi, le couplet gagna les villages voisins. A première vue, il semble qu' il ne devait pas aller plus loin, car quoi de plus local que ce petit incident ~ Or, il a eu une fortune prodigieuse, et si on faisait un plébiscite pour savoir quelles sont les douze copIas les plus populaires, ceUe de la Dolorès serait sûrement dans la douzaine: Et cela se conçoit. Il n'y a pas de localité en Espagne et ailleurs où on ne trouve une belle fille un peu volage ou aux mœurs faciles, des épouses négligées pour elle, des amoureux trahis ou repoussés par elle. La copIa est donc à la fois locale, nationale, universelle mSme. Sur les ailes de l'al1r musical de la Jota et de la danse, elle se répand en Aragon et gagne ensuite toutes les autres provinces. Enfin. un dramaturge, Feliú y Codina (auteur de María del Carmen. jouée à Paris sous le titre de : Aux jardins de Murcie) s' en empare et en faH un drame ; sa Dolorès est un des plus grands succès 24 p R E F A e 1 o Esta copla ha nacido, evidentemente, del despecho de un novio despedido, a menos que una esposa abandonada por p-sta Dolores no la haya sugerido, por Venganza, a un mendigo gut'tarrista que la cantó en la plaza pública a bajo el balcón de la aludida. La idea no fué mala. Así, desde el dfa siguiente, todos los habitantes conocían y re- petían sus VerSos. Dolores vivía en la ciudad de Calatayud, en Aragón, y era conocida en los alrededores. Por eso la copla llegó a los pueblos vecinos. A primera vista, parece que no debía ir más lejos, puesto que el incidente no podía ser más local. Ahora bien, ha tent"do una fortuna prodigiosa, y si Se hiciera un plebiscito para saber cuáles son las doce coplas más populares, seguramente que la de la Dolores estaría entre la docena. Ello se concibe. No hay localidad en España a en cualquier parte en la que no se encuentre una linda muchacha un poco veleidoso a de costumbres ligeras, esposas abandonadas por su culpa, y amantes engañados a rechazados por ella. La copla es, pues, al mismo tiempo, local y nacional, y hasta universal. En las alas del aire musical de la Jota y dd baile, se extendió por Aragón y Se divulgó en seguida a todas las demás provincias. Más tarde, el dramaturgo Feliú y Codina (autor de María del Carmen. representada en París bajo el tUulo de Aux jardins de Murcie), se apoderó de la 2S p R É F A e E de thé~tre en Espagne au XIX· siècle. Ce succès n' est pas près de prendre fin. Pour avoir été insultée par un inconnu en quatre vers bien frappés, une jeune fille arrogante et, Sans doute, vulgaire, en tout cas semblable à des milliers d' autres, est devenue plus illustre en sa patrie que Cléop~tre et Isabelle la Catholique. MARIUS 26 ANDRÉ p R E F A e 1 o copla e hizo con ella un drama: su Dolores, que fué uno de los mayores éxitos teatrales en España en el siglo XIX. Este éxito no lleva camino de dis~ minuir. Por haber sido insultada por un descono~ cido en cuatro Versos bien hechos, una joven arrogante y, sin duda, vulgar, a por lo menos parecida a millares como ella, ha alcanzado en su patria más popularidad que Cleopatra e Isabella Cat6lica. MARIUS (Versión espaliola ANDRÉ de José López.) 27 :MARIUS fi N DRÉ Sous ta fenêtre Il faut planter un lauriel Pour que ses feuilles et ses fleurs Couronnent notre amour. La rose de ta chevelure Jette-la sur un rocher, Et tu verras de ses semences Naître un jardin d'amour. 28 CANTARES Debajo de tu ventana Tengo plantado un laurel Pa que sus hojas y flores Coronen nuestro querer. La rosa de tu cabello Tírala sobre un peñón y verás de sus semillas Nacer un jardín de amor. 29 t%CARIUS fi N DRÉ Quand je m'approche de la porte, Mon cœur bat plus fort Que les vagues sur le quai Les nuits de tempête. Chaque fois que je regarde, Bllonde, l'azur de tes yeux Et les arcs de tes sourcils, Mon âme mon·te vers un trône. Cette fièvre qui me tue Et puis me redonne la vie, S'empara de moi dès que Tu me donnas un sourire . .30 CANTARES Cuando me acerco a tu puerta, Mi corazón bate más Que las olas sobre el muelle Las noches de tempestad. Cada vez que estoy mirando, Rubia, el azul de tus ojos y los arcos de tus cejas Mi aIma se sube hacia un trono. Esa fiebre que me mat:! y vuelve a darme la vida Se apoderó de mí luego Que me diste una sonrisa. 31 :MARIUS fiNDRÉ Si en arrivant à l'autre monde, Je ne te rencontre pas dans le sentier Où j'ai baisé ta bouche, Le ciel ne sera pas le cicl. Lorsque tu monteras au ciel, Mon amour, des milliers d'abeilles Accompagneront ton visage Jusqu'aux grilles divines. Lorsque tu seras au ciel, Si tu meurs avant moi, Lance une guirlande d' étoities Pour m'aider à monter. CANTARES Si llegando al otro mundo No te encuentro en el sendero Donde yo besé tu bocl, El cielo no será el cielo. Cuando te vayas al cielo, Niña, millares de abejas Acompañarán tu cara Hasta las divinas rejas. Cuando tÚ subas al ciclo, Si vas delante de mí, Echa una guirnalda de astros Para ayudarme a subir. 33 '. d :MARIUS fiNDRÉ Le jour que ta marraine Te porta aux fonts baptismaux, Une étoile tomba du ciel Et s' arrêta sur ton front. Autour de la lune Les étoiles s'agenouillent, Et s'agenouillent Iles roses Devant mon aimée. Toutes les fleurs qui naissent Au-dessus de ton sépulcre Ont une odeur semblable A celle de ta blonde che', elure. 34 CA1VTARES El día que tu madrina A la pila te llevó Cayó del cielo una estrella y en la frente se quedó. Alrededor de la luna Las estrellas se arrodiUan y se arrodillan las rosas Delante de mi querida. Todas las flores que nacen Encima de tu sepulcro Tienen olor parecido Al de tu cabello rubio. 35 j"{{ARIUS fi N DRÉ De la tombe de mon aimée Je vais à celle de ma mère, Et, au milieu du chemin, Mon âme en deux parts se brise. Je restai dans Toute une nuit Et je vis jailllir O mon amour, le cimetière sans lune deux étoiles, de ta tombe. Dans le cimetière vieux Il y a des sépultures sans fleurs Où, les nuits de mai, Les rossignols font des r •.;ulacles. 36 CANTARES De la tumba de mi amada Me voy a la de mi madre, y en el medio del camino Mi alma en dos trozos se parte, Me quedé en el cementerio Toda una noche sin IUila y vi brotar dos luceros, Amor mío, de tu tumba. En el cementerio viejo Hay sepulturas sin flores Donde, las noches de mayo, Gorjean los ruiseñores. 37 t'MARIUS fiNDRÉ Si une armée de Mores S'emparait de l'Espagne, Elle ferait moins de pris.mniers Que toi avec quelques regards. Comme ra servante du curé, Qui ne cuit pas et a du pain, Tu récoltes la fleur de « mille amours» Sans arroser ni semer. Si parce que tu es la plus belle, Dieu te fait asseoir à son côté, Prends garde de ne pas rendre fou Un ange enamouré. 3~ CANTARES Si un ejército de moros Se apoderara de España. Menos cautivos haría Que tú con unas miradas. Como la moza del cura, Que no cuece y tiene pdn, Tú cosechas mil amores Sin regar y sin sembrar. Si por ser la más hermosa Dios te da asiento a su lado, Cuidao con no volver k.co A un ángel enamorado. 39 :MARIUS fiNDRÉ Dans le jardin de mes rêves, Qui couvre toute la terre, Il y a sept anges qui dansent Aux accords de ton luth. Jusqu'à la cime escarpée De la montagne je suis monté; Dis-moi si mon amour t'offense Et je me jette dans l'abîme. Tu La Tu La 40 peux, oiseau, émerve', !1er forêt avec ta voix tendre, ne me feras jamais oublier voix d'une amante farouche. CANTARES En el jardín de mis su~ños, Que cubre la tierra toda, Hay siete ángeles que bailan Ai compás de tu bandola. Hasta la peña tajada De la montaña he subido; Dime si mi amor te ofende, y en el abismo me tiro. Puedes, pájaro, asombrar El bosque con tu voz tierna; No me harás nunca olvidar La voz de una amante fiera. 41 /MARIUS fiNDRÉ V3-t-en dire à ton père Que mon amour est si ietme Que les feux de l'enfer Ne pourraient le fondre. Les nougats de Gijon Me paraissent aigres Depuis le jour que j'ai cueilli La grenade de tes lièvres. Ma brune me retient plm Attaché par un cheveu Que si j' étais dans la pnson Avec des chaînes et des entraves. 42 CANTARES Anda y dile a tu padre Que mi querer es tan firme Que los fuegos del infi~rno No podrían derretirle. Los turrones de Gijón A mí me parecen agrios Desde et día que cogí La granada de tus labios. Más me tiene mI morena Atado con un pelito Que si estuviera en la cárcel Con cadenas y con grillos. 43 ,J([ARIUS fi N DRÉ Soldat du roi qui vas A Ja guerre de Mejilla Que portes-tu pour te consoler? - Un mouchoir de ma (nérie. Par cette rue chemine Un jonc qui sent la rose; Bénie soit la mère Qui t'enfanta si charmante! En La Tu De 44 passant sur tes lèvres pointe de ta langue, les enduis d'une couche sucre et de cannellle. CANTARES Soldado del rey que vas A la guerra de Melilla, ¿Qué llevas pa consolatte? -Un pañuelo de mi niña. Por esa came va andando Un junco que huele a rosa. i Bendita sea la madre Que te parió tan preciosa! Al pasar sobre tus labios La puntita de tu lengua Los untas con una capa De azúcar y de canela. 45 r1«.ARIUS fiNDRÉ Dans le jardin de ton visage, De ton cou et de ta poitrine, Combien de baisers je pl \llterais Si j'étais leur jardinier! Je bâtirai un château dans l'air Où je guérirai les plaies De tous mes papillons Blessés par tes regards. Lorsque ta mère t'enfanta, Moi, qui avais dix ans, J'eus un mauvais pressentiment Et je pleurai tout ce jour-là. 46 CANTARES En el jardín de tu cara, De tu cuello y de tu pecho, j Cuántos besos plantaría Si fuera su jardinero! Haré un castiJ10 en el rire Donde curaré las llagas De todas mis mariposas Heridas por tus miradas. Cuando te parió tu madre, Yo, que diez años tenía, Tuve un maF presentimiento y lloré todo aquel día. 47 ¿J(lARIUS fiNDRÉ Tais-toi, montagnarde, si tu veux, Je ne te demande plus rien, Car au milieu du silence Ton visage t'a trahie. Dans tes mains tremblantes Le matin que je bus, L' eau froide de lia rivière Se mit aussitôt à bouillir. Si tu n'as pas un amour Qui puisse vaincre les ¡agues, Pour toi le ciel se fermeïa Et tu ne sauras pas ce qu'est la gloire. 48 e A N TARES Calla, serrana, si quier~s; Yo no te pregunto nada, Porque en medio Te ha traicionado En tus manos del silencio tu <.:<'tra. temblorosas, La mañana que bebí El agua fría del río Pronto se puso Si no tienes a hervir. un querer Que pueda vencer las úlas Para ti se cierra el ciclo y no sabrás lo que es gloria. 49 8ílARIUS fiNDR.É Avec ton amour ou sans lm l\lon destin sera le même. Maudit soit le sort Qui t'a mise sur mon (.hemin! Brune est la Sainte Vierge, Brune ta Madeleine, Et brune ma petite chérie Née dans les Montagnes Brunes. On dit que dans les Montagnes Brune·; Se promènent deux voleurs: Ce sont tes yeux, petite :nontagnarde, Qui volent lies cœurs. 50 CANTARES Con tu querer o sin él! Será el mismo mi destino. i Maldita sea la suerte Que te puso en mi camino! Morena es la Bigen Santa; Morena, la Madalena, y morena mi chiquilla, Nasía en Sierra Morem. Dicen qu'en Sierra Morena Se pasean dos ladrone:s: Son tus ojos, serranita, Que roban los corazone8. 51 ~ARIUS fiNDRE Ta maisonnette, petite montagnarde. Est un magasin de grâc~ Plus resplendissant que le château De l'impératrice de France .. Petite montagnarde brune Si tu descends de tes rocllers, En te voyant se faneront Les fleurs blanches de la plaine. Le Du Dit La 52 ruisseau qui court rocher à la prairie qu'il n'y a point de fleur qui vaille bouche de ma brune. e A NTARES Tu casita, serranita, Es un armasén de grasia Más brillante que'r castíyo. De la empeïatr¡z de Fransia. Serranita moreniya, Si bajas e tus peñascos Se marchitarán ar berte Las flores blancas der yano. El arroyuelo que corre Del peñón a la pradera Dice que no hay flor que valga La boca de mi morena. 53 :MARIUS ./lNDRÉ Je ne regarde plus les étoites Depuis la nuit Que je vis Apparaître à cette fenêtre Les yeux de mon aimée. Colombe étrangère, Je deviens fou parce Que Comme toi une petite ~ltane Passa par ici et s' en fut. Tant de peines me cause L'amour de cette brune Que je mérite d'aller avec elle Au paradis du dieu gitane. 54 CANTARES Yo no miro las Desde la noche Asomarse a esa J .os ojos de mi estrellas que vi ventancl gachí. Palomita forastera, Me güerho loco porque, Como tú, una gitanilla Pasó por aquí y se fué. Tantas faitigas me da De esa morena er queré Que merezco irme con eya Ar paraíso de Undehé. 55 ¿J({ARIUS .Je montai Lorsque fiNDRÉ à mon oranger je te vis tout près: AJors je secouai J'arbre Pour jeter de l'or devant toi. Au milieu de la mer Il y a un immense lys bldnc Et, sans fin, tout autour Va, dansant, une sirène. Au milieu de la mer Il y a un pic si haut Que mes soupirs d'amour Peuvent 56 seul~ J'atteindre. CANTARES Yo subí a mi naranjo Cuando cerquita te vi: Entonces sacudí er árbol Pa echar om elante e ti. En el medio de J'a mar Hay una inmensa azucena Y, sin fin, alrededor, Va bailando una sirena. En el medio de la mar Hay una peña tan alta Que mis suspiros de amor Sólo pueden alcanzarla. 57 :MARIUS .Il N DRÉ Au milieu de la mer Si j'étais le roi de Turquie, J'élèverais un palais Pour te garder, ô mon trésor. Lorsque ma barque navigue Avec sa pêche vers Ee rivage Un vent de gloire nous pousse Où mon aimée m'attend. Ni la reine des Indes Ni les sirènes de la mer Ne me feront oublier, fillette, Ton baiser, si tu me le donnes. 58 CANTARES En er medio de la má, Si juera er rey de Turquía, Levantaría un palasio Pa guardarte, prenda mía. Cuando navega mi barca Con su pesca hacia la C'rilla Nos lleva un viento de gloria Donde aguarda mi querida. Ni la reina de las Indias Ni las sirenas del mar Me harán olvidar, chiquita, Tu beso, si me lo das. 59 :J«.ARIUS fiNDRÉ Les peines et les plaisirs Viennent et s'en vont toùs Et tous perdent Dans les grottes leur nO~J1 de la mer. Dans le plus profond de la mer Je crus noyer mon amour, Et, à mon retour, sur le quai Je le rencontrai ressuscité Sur le sable de la plage Il y a un château Autant Autant 60 d'amoL:r; de fois il s'est écr'-'ulé de fois il s'est rel~vé e A N TARES Las penas y los placeres Todos vienen y se van y todos pierden su nombre En las cuevas de la mar. En la más jondo der má Creí ajogar mi queré, y a mi regreso en er mueye Revivía l'encontré. En la arena de la playa Hay un castillo de amor: Cuantas veces se ha hundido, Tantas veces resurgió. 61 :J«.ARIUS fiNDRÉ Sur la mer une tourmenLe Ne put renverser ma barqlle, Et le souffle d'un éventa:! Suffit pour me briser I'ânll:. Une nuit de tourmente Je vis sur la vague I~ plo; haute Naître et s'épanouir une rose Et la mer redevint calm~. Dans la mer il y a un ve!ger Qu'une tempête protège Contre les hommes affan:és Qui voudraient le saccager. 62 CANTARES En el mar una tormenta No pudo volcar mi barca, y el soplo de un abanico Basta pa quebrar mi alma. Una noche de tormenta Vi sobre la ola más alta Nacer y abrirse una rosa, y al mar volvió la bonanza. En el mar hay una huerta Que una tempestad ampara Contra Jos hombres hambrientos Que quisieran asolarla. 63 85CARIUS fiNDRÉ La nuit où la mer englúutira La barque et les matelo[,~, Vers l'étoile du matin Mon amour prendra son vol De bon matin s'éveille Notre Dame de l'Aurore, Un sourire aux lèvres Et dans les cheveux une rose. La Vierge des Angoisses Qui est au-dessus de l'au~el Pleure Sur les amours mortes Quand la mer se met en tureur. 64 CANTARES La noche que el mar 'Se trague La barca y los marineros, Hacia el lucero del âlba Mi querer tomará el vuelo. Tempranito se despierta La Señora de la Aurora, U na sonrisa en los labios y en su cabello una rosa. La Virgen de las Angustias, Que está encima del altar, Llora los quereres mu.ertos Cuando se enfurece el mar. 6S 5 XARIUS .J1NDRÉ A la Vierge du Rosaire Un rosaire tu dois offrir, Fait du collier de perles Que j'ai baisé sur ton cou. Ce que souffre ma mère A cause de ton maudit amour La Vierge des Douleurs Seule peut le savoir. Avec les larmes de mesveux J'arrosai des rosiers En priant pour que me protège La Vierge de la Merci. 66 CANTARES A la Virgen del Rosa~io Un rosario has de ofrecer, Hecho del collar de perlas Que en tu cueiio yo besé. Lo que padece mi madre Por tu maldito querer, La Virgen de los Dolores Sola lo puede saber. Con el Hanto de mis ojos Unos rosales regué Rezando pa que m'ampare La Virgen de la Merced. 67 stCARIUS fi N DRÉ La Vierge des Péril~ Implore le pardon de Dieu Pour ceux qui sont plonl{és Dans les périls d'amour. La justice m'a pris. Adieu, Vierge du Reliquaire! A Ceuta j'aurai pour Vierge Celle des Forçats. Vierge des Forçats Fais que ma gosse ne m'oublie point, Sinon, d'un coup de poignard. Je la tue quand je serai libéré. 68 CANTARES La Virgen de los Peligros Pide de Dios el perdón Para los que están metidos, En los peligros de amor. La justicia me cogió; j Adiós, Virgen del Sagrario! En Ceuta tendré por Virgen A la de los presidiarios. Virgen de los Presidiarios, Haz que mi niña no me olvide; Si no, de una puñalada La mato cuando me libren. 69 :MARIUS fiNDRÉ Vierge de la So~itude, Dans ma solitude je pleure Depuis qu'à tes pieds j''11 vu La fille à la chevelure d' or. Tout près du Manzanarès Est la Vierge du Port. Quel port sera-ce, mon Dieu ! Et quelles barques y a-t-il? La Vierge de la Colombe Est la reine de toutes ~s autres Parce Que de la Ville et Cour Elle est la Vierge la pltl¡; populaire. 70 CANTARES Virgen de la So~edad, En mi soledad yo lloro Desde que a tus plantas vi La gachí del pelo de oro. Cerquita del Manzanarf:s La Virgen del Puerto está: j Qué puerto será, Dios mío 1 y en él, ¿qué barcos habrá? La Virgen de la Paloma Es reina de ,las demás, Por ser de la Villa y Corte La Virgen más popular. 71 t1í(.ARIUS .JlNDRÉ Sainte Vierge des Joies, Pour moi j'en veux une seule: C' est, devant ton image De me marier avec ma chérie. La Vierge la plus espagnolle Est ceIle du Pilar parce que Elle souleva son peuple Contre l'empereur français Capitaine aragonaise, Lorsque tu te mires dans I'Ebre, Le fleuve arrête ses eaux Et dit: « Ave, Pilarienne ~ J) 72 CANTARES Santa Virgen de los Gozos, Quiero uno solo para mí: Es, delante de tu imagen, Casarme con mi gachí. La Virgen más española Es la del Pilar, porque Levantó su pueblo contra El emperador francés. Capitana aragonesa, Cuando en el Ebro te miras El río para sus aguas y dice: ((j Ave, Pilarica!» 73 86CARIUS fiNDRÉ La Vierge de Montserrat Est la p~us riche d'Espagne En robes et bijoux, car elle est Grande dame catalane. La Vierge du Pilar dit A la Vierge de Montserrat: « Tu es riche, je suis vaillante; Laquelle des deux vaut le pl/us » ? La Vierge de Montserrat Répond à la Pilarienne : « Je suis vaillante comme toi Et, en outre, jo~ie et riche ». 74 CANTARES La Virgen de Montserrat Es la más rica de España En ropa y joyas, por ser Gran señora catalana, La Virgen del Pilar dke A la Virgen de Montserrat: <cTúeres rica, soy valiente, ¿Cuál de las dos vale más?» La Virgen de Montserrat Contesta a la Pilarica: «Soy valiente como tú Y. además, bonita y rica.» 75 :M.ARIUS .JlNDRÉ La Vierge des Etoiles est Jalouse de ma gosse, Qui est un soleil resplendissant Parce que Dieu l'a voulu ainsi. Sous un lys Saint Joseph est endormi, Et la Vierge dit à Jésus: « Reste tranquille, mon petit! » Dans le jardin des anges La Vierge cueille trois roses Et trois œillets qu'ellle offre En souriant aux trois Personnes. 76 CANTARES La Virgen de las Estrellas Celosa está de mi gachí, Que es un sol resplandeciente Porque Dios la quiso así. Debajo de una azucena San José está adormecldo, y a Jesús dice la Virg~n: «j Está quieto, hijito mío!» En è~ jardín de los ángeles La Virgen coge tres rosas y tres claveles, que ofrece, Risueña, a las tres personas. 77 :J4lARIUS fiNDRÉ A la cime de la montagne Un oiseau vola, Et de la cime jusqu'au ciel, En chantant Notre Seigneur. Au portail de Bethléem Une gitane délurée Lance à Jésus un œillet Avec un tendre regard. 78 CANTARES A la cumbre de la sierra Un pajarito voló. y de la cumbre hasta el cielo, Cantanào a Nuestro Señor. En el portal de Belén Una gitana avispada Echa a Jesús un clavel Con una tierna mirada. Imprenta aLe Livre Libre», 141, boulevard Péreire, Paris.