Courrier à l`attention de la direction de la Rédaction de France

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Courrier à l`attention de la direction de la Rédaction de France
Courrier à l’attention de la direction de la Rédaction de France Football
Après l’énorme faux publié dans France Football vendredi dernier, nous attendions de votre part une
réponse digne et honorable qui seule aurait eu pour effet de vous absoudre de ce faux.
A partir du moment où l’édition de ce mardi laisse encore planer le doute et la suspicion dans cette
affaire, allant jusqu’à oser tourner en dérision nos contestations et celles de Franck Ribéry, nous
sommes dans l’obligation de nous élever contre de telles pratiques et de déterminer de nouveaux
rapports avec votre journal tant qu’il n’aura pas le courage intellectuel et moral de reconnaître ses
manquements et ses torts publiquement.
Quant à la mauvaise fois et à l’ironie du billet de Gérard Ernault, il nous surprend plus qu’il ne nous
indigne, eu égard à la considération que nous avons habituellement pour l’éditorialiste. Mais il est vrai
que l’auto-critique est toujours une tension douloureuse dans l’utilisation des mots.
Suffit-il que les propos rapportés soient « anodins aux yeux du lecteur lambda » comme vous l’écrivez
pour que leur véracité ou les conditions de leur production ne soient pas si fondamentales ?
Car c’est bien la véracité et le sérieux de ce prétendu entretien avec Franck Ribéry qui pose problème
et non la teneur de ses propos.
Lire que seule sa notoriété et le fait que Franck Ribéry ait exposé vendredi dernier son indignation sur
la place publique justifie que votre journal revienne sur cette affaire, trahit le peu de considération
accordé par France Football à une telle affaire.
Vous évoquez une enquête qui dure depuis vendredi après-midi et « qui continue » ! Est-il nécessaire
d’attendre aussi longtemps pour reconnaître ses torts et s’apercevoir de l’incongruité des explications
avancées par votre journaliste Marc Benoist, tout autant « à géométrie variable » que les déclarations
de Franck Ribéry que vous appréciez comme telles ?
Vous évoquez et menacez d’ « entreprendre toute action en justice jugée nécessaire si des éléments
probants vous étaient fournis dans tel ou tel sens, les jours ou semaines à venir ». Comment pouvezvous et osez-vous vous ériger en justicier fondé à désigner les coupables et les innocents dans cette
affaire quand vous êtes incapable vous-même d’adopter le profil humble et modeste du fautif ? Est-ce
déjà de votre part une manière de vous désolidariser de votre journaliste à qui vous semblez accorder
tout crédit malgré des méthodes et explications abracadabrantes (interview réalisée sur plusieurs
jours, le 11 ou peut-être le 12, entre deux matches, et publiée 15 jours après… !)? Pouvez-vous
oublier qu’en l’état, c’est bien de votre propre culpabilité dont il s’agit et de votre auto-jugement ?
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Quant à la déontologie en journalisme, elle implique aussi de ne pas avoir la mémoire sélective.
Souffrez lorsque vous rappelez des faits passés, d’en rappeler l’intégralité pour ne pas avoir à retenir
que les parties flatteuses pour vos arguments : Si le Conseil national d’éthique a bien sanctionné l’OM
dans un premier temps lors du match PSG-OM, n’omettez pas de rappeler aussi qu’il a été lui-même
déjugé par les instances supérieures quelques temps après.
A supposer que notre club n’ait pas toujours été irréprochable, cela vous dispense-t-il de faire
correctement et honnêtement votre travail de journaliste ? Un manquement – même avéré- n’a jamais
effacé un autre manquement et on ne peut pas transformer une faute en vertu.
Aussi, au lieu de se complaire dans la surlocution laborieuse et dans la nuance dénuée d’humilité,
France Football serait resté France Football si dans cette affaire il avait procédé à une vraie restitution
des faits et non à cette contre-expertise ratée. Car, derrière les pirouettes et les paravents charmeurs,
se dévoile, implacablement, votre difficulté à expliquer une faute grave, sans précédant dans l’histoire
d’un organe prestigieux et reconnu sous l’appellation justifiée de « Bible du football ». Si un grand
journal, c’est une histoire et un style, c’est aussi une capacité à l’auto-critique. L’enseignement doit
être retenu car France Football ne doit pas être apprécié sur sa simple mine.
La Direction de L’Olympique de Marseille
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