Le Dieudo Illustré

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Le Dieudo Illustré
LE DIEUDO ILLUSTRÉ
Chères Citoyennes, Chers Citoyens,
L’ADEIG et la SUJS – en tant que représentantes respectivement
des Etudiants juifs de Genève et de Suisse - ne peuvent rester
silencieuses face à l’acceptation par la Fondation de la Cité universitaire d’accueillir en son sein Dieudonné, politicien manqué
et humoriste déchu empli de haine ! Depuis de trop nombreuses
années - comme vous pourrez le constater en pages intérieures l’ancien comique s’est perdu dans un délire purement diffamatoire
et antisémite ; délire auquel nous devons nous opposer non pas
simplement en tant que juifs, mais surtout en tant que citoyens
d’un Etat de Droit et résidents d’une ville symbole de Paix, de
Justice et d’Humanisme.
« En Iran […] il y a une grande liberté d’expression », ou encore
qu’il revendique son soutien à l’idéologie qui a débouchée sur la
Révolution islamique iranienne… Il est temps de se réveiller !
A l’opposé des revendications de Dieudonné, nous ne voulons pas
d’une Suisse muselée par les médias et par l’armée, nous ne voulons pas d’une justice arbitraire, nous ne voulons pas d’un gouvernement négationiste !
Cependant, à l’instar des responsables de la Cité Bleue, certains
diront : «le spectacle « Sandrine » qui sera produit, n’a pas un caractère antisémite et n’as jamais donné lieux aux débordements»
tels que la montée sur scène de Robert Faurisson ou d’un régisseur déguisé en déporté. Mais
En tant que citoyens, les prole problème n’est pas là, ou
pos antisémites de Dieudo nous
du moins n’est plus là ! Dieudégoûtent ! La mémoire de six
donné a démontré à plusieurs
millions d’individus ne peut être
reprises que sa parole n’avait
salie et présentée comme « un
pas de valeur. En 2004 déjà,
business » ayant servi le droit à
afin de présenter son spectacle
l’établissement d’un Etat pour
« Le Divorce de Patrick » sur
une population. De plus, les
le territoire genevois, Dieudo a
souffrances endurées par les
présenté une lettre à la munivictimes de la Shoah ne doicipalité : « J’aimerais par cette
vent jamais être minimisées, et
lettre m’excuser auprès d’elles
d’autant moins pour servir à la
[ndlr : « des personnes de conrevendication et l’entretien du
fession juive »] et leur confirmer
souvenir d’autres populations
que je condamne avec la plus
ayant également subies des
grande fermeté l’antisémitisme
atrocités ! La transmission du
ainsi que toutes les autres forsouvenir de l’Holocauste, des
mes de racisme. ». Aux vus de
génocides Rwandais et Cam- Djilly Diagne, producteur de Dieudonné en Suisse, pose aux ses déclarations durant les six
bodgiens ou encore de la Traite côtés de Johanne Gurfinkiel, Secrétaire général de la CICAD. années suivantes, comment
des Noirs sont des combats Djilly Diagne semble partager nos idées.
peut on oser laisser libre court
que nous partageons. Ce devoir Qui peut encore soutenir Dieudonné ?
à cet individu qui instrumentalise
de mémoire doit nous alerter,
et manipule ses auditeurs sous
chacun, indépendamment de nos croyances ou orientations po- couvert d’une liberté d’expression ? Liberté d’expression qu’il a
litiques, pour mettre en garde les générations futures des dérives bien trop de fois outrepassée !
racistes possibles.
Dès lors, pourquoi a-t-il la possibilité de se représenter ce
En tant que Juifs, quand nous entendons de Dieudonné que le soir dans cette salle ? Pour quelles raisons la Ville de Genève a-tjeune Ilan Halimi a eu la « chance […] d’être accueilli et de mourir, elle décidée de fermer ses portes à Dieudonné ? Pour les mêmes
quand même, dans les bras fraternels des secouristes », alors que celles que nous avançons ce soir et que nous rabâchons dequ’il a été enlevé, séquestré dans une cave et torturé pendant trois puis des années ! Comme tous centres universitaires, la Cité Bleue
semaines au cutter et à l’alcool à brûler…nous nous inquiétons devrait être un lieu d’échange, de culture, de réflexion et de vie,
sérieusement de l’Etat que Dieudo défend. Un Etat dans lequel le mais cela toujours dans le respect et la tolérance. Cependant, la
simple fait d’être Juif est une raison valable pour qu’on vous fasse Fondation, par son acceptation, encourage le mépris et déshonsubir les pires supplices ? Sommes nous sur la voie du retour des nore les institutions universitaires ! En tant qu’étudiants, nous ne
années 40 ? Si nous continuons à laisser de tels propos se répan- pouvons accepter que Dieudo l’Energumène ne se produise et védre, bientôt probablement. Alors, oui, sans aucune paranoïa, nous hicule son discours nauséabond au cœur de la vie estudiantine, et
avons peur de ces propos ! Peur que les messages antisémites de dénonçons vigoureusement la décision lâche et dangereuse des
Dieudo façonnent de nouveaux Youssouf Fofana ! C’est pour se responsables de la Cité Bleue.
dresser contre cette haine que nous élevons la voix ce soir.
Que votre esprit citoyen, Que vos valeurs de justice et de
En tant qu’étudiants suisses, nous défendrons toujours la liberté vérité, Que votre honneur s’expriment et s’opposent au
d’expression, le droit à la critique et à l’information, le droit des message écoeurant et haineux que Dieudonné véhicule
femmes et des minorités, ainsi que tant d’autres valeurs de res- aujourd’hui, mais qui sera repris par d’autres demain !
pect qui nous unissent dans nos diversités. Alors, quand DieuNathan CHICHEPORTICHE
Raphaël LEVY
donné déclare qu’il faut être fier du Président Ahmadinejad, car
Président de l’ADEIG
Président de la SUJS
POUR LES ESPRITS CONFUS
Définitions
-
1.- Antisémitisme
« Antisémitisme » signifie, dans son acception commune
: « une attitude d’hostilité à l’égard des minorités juives,
quel que soit, d’ailleurs, le motif de cette hostilité »1. Cette
hostilité peut aller d’une aversion individuelle jusqu’à des formes
de persécution idéologiques et institutionnalisées.
Le Centre européen de surveillance du racisme et de la xénophobie
(European Monitoring Center on Racism and Xenophobia;
EUMC) – en étroite collaboration avec le Bureau des institutions
démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation pour
la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), des experts
internationaux de l’antisémitisme et des organisations de la société
civile – a entrepris d’examiner une approche commune pour la
collecte de données sur l’antisémitisme. Cet effort a conduit à
la rédaction d’une Définition de travail sur l’antisémitisme, dont
voici une traduction : « L’antisémitisme est un certaine perception
des Juifs, qui peut s’exprimer comme une haine envers les Juifs.
Des manifestations rhétoriques et physiques d’antisémitisme sont
dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et / ou contre leurs
propriétés, contre les institutions de la communauté juive et contre
des installations religieuses. »
En complément à cette définition, l’EUMC fournit un texte explicatif
qui décrit les types d’actes qui peuvent être considérés comme
antisémites : « [...] L’antisémitisme accuse fréquemment les Juifs
de conspirer pour nuire à l’humanité, et est souvent utilisé pour
blâmer les Juifs comme étant «la raison pour laquelle les choses
vont mal». Il est exprimé oralement, par écrit, sous des formes
visuelles, ainsi que par l’action, et emploie de sinistres stéréotypes
et des traits de caractère négatifs.
Des exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique,
dans les médias, à l’école, sur le lieu de travail et dans la sphère
religieuse peuvent […] inclure, sans y être limité :
- Le fait d’appeler à, d’aider ou de justifier le meurtre ou le mal
causé aux Juifs au nom d’une idéologie radicale ou d’une
vision religieuse extrémiste.
- Le fait de faire des allégations fallacieuses, déshumanisantes,
diabolisantes ou stéréotypées à propos des Juifs en tant que
tels, ou du pouvoir des Juifs en tant que collectivité – telles
que, particulièrement mais non exclusivement, le mythe d’un
complot juif mondial ou des Juifs contrôlant les médias,
l’économie, le gouvernement ou d’autres institutions
sociales.
- Le fait d’accuser les Juifs en tant que peuple d’être responsables
de méfaits réels ou supposés commis par un simple individu
ou groupe juif, ou même d’actes commis par des non-juifs.
- Le fait de nier les faits, la portée, les mécanismes (p.
ex., les chambres à gaz) ou l’intentionnalité du génocide
du peuple juif par l’Allemagne national-socialiste et ses
défenseurs et complices durant la Deuxième Guerre mondiale
(l’Holocauste).
- Le fait d’accuser les Juifs en tant que peuple, ou Israël en tant
qu’Etat, d’avoir inventé ou d’exagérer l’Holocauste.
- Le fait d’accuser les citoyens juifs d’être plus loyaux envers
Israël, ou envers les priorités supposées des Juifs dans le
monde, qu’aux intérêts de leur propre nation.
Des exemples de la manière dont l’antisémitisme se manifeste en
rapport avec l’Etat d’Israël […] pourraient inclure :
- Le fait de nier au peuple juif son droit à l’auto-détermination.
- Le fait d’appliquer un double standard en réclamant [d’Israël]
un comportement qui n’est exigé ou attendu d’aucune autre
nation démocratique.
-
Le fait d’utiliser les symboles et images associées à
l’antisémitisme classique (p.ex., l’affirmation que les Juifs
ont tué Jésus ou les accusations de meurtre rituel) pour
caractériser Israël ou les Israéliens.
Le fait de dresser des comparaisons entre la politique
israélienne et celle des nazis.
Le fait de tenir les Juifs pour collectivement responsables des
actions de l’Etat d’Israël. »
2.- Antisionisme et critique d’Israël
Définition de l’antisionisme :
Bien que le terme « sionisme » désigne en réalité plusieurs
idéologies et sensibilités différentes (religieuse, laïque, de gauche,
de droite,…), il est possible d’identifier un certain nombre de
caractéristiques communes à ces différentes idéologies. Le
sionisme peut ainsi se définir comme « le mouvement de
libération nationale du peuple juif »2, dont le but est de
« donner un Etat au peuple juif dispersé de la Diaspora »3.
Le terme « sionisme » a été créé en 1890 par l’intellectuel
Nathan Birnbaum, l’un des premiers penseurs sionistes4, et fait
directement référence au Mont Sion, symbole de Jérusalem et de
la Terre d’Israël.
L’antisionisme n’a donc rien à voir avec une quelconque critique
de la politique israélienne, mais s’assimile bel et bien à de
l’antisémitisme. Doudou Diène ne s’y était déjà guère trompé
lorsqu’il déclarait, en 2007: « L’amalgame entre l’Etat d’Israël et
toutes les communautés juives de la diaspora ou vivant en Israël,
quelles que soient leur nationalité, l’essentialisation du peuple
juif et la non-reconnaissance de sa diversité culturelle, religieuse
et politique, sont les sources profondes de cette nouvelle forme
d’antisémitisme.»
Critique d’Israël :
Dans un régime démocratique, la critique politique est garantie
au titre de la liberté d’expression (art.16 al.2 de la Constitution
fédérale: « Toute personne a le droit de former, d’exprimer et de
répandre librement son opinion »). Il est donc permis à tout un
chacun de critiquer les actes ou la politique d’un Etat et Israël
n’échappe pas à cette règle. Les Israéliens eux-mêmes ne se
privent d’ailleurs pas de critiquer leur gouvernement ou leurs
institutions.
Dans ce cadre, l’EUMC précise, dans sa définition, que la critique
d’Israël similaire à celle élevée contre n’importe quelle nation ne
peut être regardée en soi comme antisémite.
1
Encyclopédie Universalis
Frédéric Encel et François Thual, Géopolitique d’Israël, éditions du
Seuil, 2006, p. 353
3
Michel Mourre, Dictionnaire d’Histoire universelle, éditions Bordas,
2006, p. 1335
4
Né à Vienne en 1864, Nathan Birnbaum est le cofondateur, en 1882,
de la première organisation d’étudiants juifs, Kadima. En 1884, il publie
Die Assimilationsucht (« La maladie de l’assimilation »), un des premiers
textes à développer des thèses sionistes. La même année, il fonde
le périodique Selbst-Emancipation ! (« Auto-émancipation ! »), qui
reprendra, entre autres, les idées de Léon Pinsker, l’autre précurseur
du sionisme. C’est dans ce cadre qu’il crée les termes « sioniste »,
« sionisme » et « sionisme politique ». Ses idées seront plus tard reprises
et développées par Theodore Herzl.
2
© CICAD
RAPPELS
2002 – 2010 : D IEUDONNÉ
RÉVÈLE SA VRAIE PENSÉE
« Les médias – je veux dire ceux qui sont d’accord avec le sionisme – ne savent dire qu’une chose – et ils ne cessent de le ressasser: «antisémite, antisémite». Mais ce n’est pas vrai. La vérité est que je ne suis pas un antisémite, cela n’a jamais été le cas. En ce qui me concerne, je
n’ai évidemment jamais eu aucun problème avec le judaïsme. [...] »
Source : Press TV (télévision iranienne), 7 avril 2010
La preuve de sa bonne foi en quelques citations…
2002
Janvier :
Dieudonné déclare : « Les Juifs, c’est une secte, une escroquerie, c’est une
des plus graves parce que c’est la première ». Source : journal Lyon Capitale
Condamnation par la Cour de cassation le 16.02.2007
Octobre :
Dieudonné désigne les Juifs comme « un peuple qui a bradé l’Holocauste,
qui a vendu la souffrance et la mort, pour monter un pays et gagner de
l’argent ». « [...] le lobby juif déteste les Noirs, vraiment! Étant donné que le Noir,
dans l’inconscient collectif, porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas,
parce que c’est leur business! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour
montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance ».
Source : journal BlackMap
2003
1er décembre :
Dieudonné apparaît sur France 3 sur le plateau d’« On ne peut pas plaire à tout
le monde », grimé en juif orthodoxe, faisant le salut nazi au cri de « IsraHeil ! ».
Il compare ainsi la politique israélienne et la pratique du judaïsme au nazisme.
2004
Février :
Dieudonné associe les Juifs à des «négriers reconvertis dans la banque, le
spectacle et l’action terroriste» qui auraient «fondé des empires et des fortunes
sur la traite des noirs et l’esclavage». Source : Le Journal du dimanche
Condamnation à 5’000€ le 15.11.2007
2005
Février :
« Pour moi, le sionisme c’est le sida du judaïsme ».
Source : journal L’expression
Février :
Lors d’une conférence de presse à Alger, Dieudonné se plaint de ne pouvoir
réaliser son film sur la traite des Noirs à cause des «autorités sionistes» qui
dominent le cinéma français. Evoquant «l’exploitation du souvenir de la Shoah»
et ses commémorations, il dénonce une «pornographie mémorielle».
La Cour d’appel confirme la condamnation à 7’000€ le 26.06.2008
2006
11 novembre :
Dieudonné participe à la Fête des Bleu-blanc-rouge du Front National (FN) au
Bourget. Il y rencontre Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch.
2008
26 décembre :
Devant cinq mille spectateurs, dont Jean-Marie Le Pen, Dieudonné invite sur la
scène du Zénith à Paris Robert FAURISSON, négationniste français bien connu et
condamné, à plusieurs reprises, pour ses propos et thèses antisémites. Dieudonné
lui fait remettre à cette occasion par son régisseur, «déguisé» en déporté d’un camp
de concentration, «le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence».
Condamnation à 10’000€ par le Tribunal Correctionnel de Paris le 27.10.2009
2009
30 mai :
« […] le puissant lobby de youpins sionistes qu’il [Pascal Berheim] représente
est voleur, raciste et menteur. J’ajoute que je l’emmerde profondément, lui et
toute sa clique d’enculés, ceci, bien sûr, dans un contexte, vous l’avez compris,
parfaitement humoristique, je crois que chacun l’aura noté […].» Message
adressé au Procureur général de Genève Daniel Zappelli suite au classement de
la plainte contre M. Bernheim. Source : YouTube
1er juin :
Présentation, pour les élections législative européennes, de la « liste antisioniste »
menée par Dieudonné.
Intervention par téléphone, depuis sa centrale de Poissy, d’un homme présenté
comme le terroriste Carlos : « Ces gens (ndlr : «cette bande de gitans et de
juifs ») sont protégés par l’anti-France, excusez-moi d’employer une expression
vichyste, c’est l’anti-France».
Réponse de M.Gouasmi, colistier, à un membre de l’assistance qui l’interroge
sur le caractère «dictatorial» du régime iranien : «Vous êtes en train de perturber
la salle avec vos idées. Ce que vous dites n’est ni plus ni moins que de la
désinformation sioniste». Prenant à témoin la salle tout en plissant du nez, d’un
air dégoûté : «Je ne veux pas ouvrir le débat avec ce monsieur. Je sens déjà
sa couleur…». Source: Abel Mestre et Caroline Monnot, lemonde.fr - mardi 2
juin 2009
2010
7 avril : Dieudonné à la télévision iranienne:
« […] en France, l’Holocauste, qui est maintenant devenu quasiment une
religion dominante, a même remplacé Jésus-Christ. Nous devons... nous
sommes obligés d’accepter ce dogme, et prions pour lui presque chaque nuit,
et l’enseigner à nos enfants.
Mais en France […] Ils [ndlr : les sionistes] ont beaucoup de puissance, et ils
sont violents, mais pas du tout courageux. Ils vous poignardent dans le dos
et vous neutralisent économiquement. […] Ils ont organisé toutes les guerres
et tous les désordres sur cette planète. Ils ont été impliqués dans le commerce
des esclaves.
[…] je peux vous dire que vous pouvez être fier de cette voix [ndlr : celle du
président Ahmadinedjad], parce qu’elle inspire des gens et leur donne du
courage.
[…]En Iran – particulièrement en ce qui concerne la question du sionisme... il y
a une grande liberté d’expression. »
[…] Il est clair que nous ne sommes qu’au début du chemin, mais une révolution,
basée sur le modèle iranien, est en train de se développer en France, et nous
adhérons à cette idéologie
Source : extraits d’une interview de Dieudonné, diffusée sur la chaîne iranienne
Press TV, sous-titres de MEMRI TV
8 avril :
Dieudonné apparaît sur une vidéo avec, sur sa poitrine, un insigne où il est inscrit
« Libérez Fofana », en référence à Youssouf Fofana, condamné à la réclusion
criminelle à perpétuité pour avoir, à la tête du « gang des barbares », séquestré
et torturé le jeune juif Ilan Halimi en hiver 2006.
Dieudonné ironise ensuite sur la « dépénalisation » des crimes racistes en France,
limitée « dans un premier temps » aux crimes commis « contre les goyims : les
Noirs, les Arabes, le Blanc chrétien, la merdasse. Les crimes contre les Juifs
resteront, eux, passibles évidemment de la perpétuité incompressible, avec
éventuellement torture, pourquoi pas, on peut tout imaginer. Ceci, évidemment,
en rapport avec la Shoah […] ».
Source: DailyMotion
16 Avril :
« Les gros escrocs de la planète sont tous des juifs », lance-t-il sans frémir.
En guise d’ultime provocation, il déclare: « Il faut être juif pour avoir la liberté
d’expression en France ». Et il finit sur son sempiternel délire victimaire antijuif:
« Ils nous ont tout fait, ils nous ont traîné dans la boue, ils nous ont mis à
l’état d’esclaves, ils nous ont colonisé... la mort sera plus confortable que
la soumission à ces chiens ». Sources : Vidéo Dailymotion et agoravox.tv samedi 17 avril 2010
Est-il encore possible de douter de l’antisémitisme de Dieudonné ?
Soutenir Dieudonné,
haineuses !
c’est
être
complice
de
ses
déclarations
© CICAD
Quel plus noble engagement que celui
qui guide l’action des étudiants qui ont
décidé de se mobiliser en faveur de la
lutte contre le racisme, l’antisémitisme
et la discrimination.
Ils ont pris le parti d’agir afin de
parfaire la connaissance de tous sur
les débordements antisémites d’un exartiste qui a fait de son combat contre
les Juifs son fonds de commerce.
Certains responsables politiques et
associatifs, tels que la Cité Bleue, ont fait le choix d’accueillir et de
fermer les yeux sur l’incitation à la haine qu’exprime usuellement
Dieudonné.
Nous sommes fiers que des étudiants inscrivent leurs actes en
faveur d’idéaux de justice en se mobilisant contre les détestables
propos de Dieudonné. C’est bien lui qui déclarait que les Juifs sont
des « négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et l’action
terroriste» qui auraient «fondé des empires et des fortunes sur la
traite des noirs et l’esclavage » ou encore : « Les gros escrocs de la
planète sont tous des juifs».
dire que vous pouvez être fier de cette voix [ndlr : du président
iranien Ahmadinedjad], parce qu’elle inspire des gens et leur donne
du courage.
[…] Il est clair que nous ne sommes qu’au début du chemin, mais
une révolution, basée sur le modèle iranien, est en train de se
développer en France, et nous adhérons à cette idéologie
Comment imaginer s’enfermer dans un mutisme coupable face à de
tels propos ?
Que ceux qui ont décidé d’assister à son spectacle comprennent
bien qu’ils apportent une caution aux nauséabondes déclarations de
Dieudonné.
Dieudonné n’est plus un saltimbanque, ainsi qu’il se définissait, mais
un individu qui se répand en propos racistes.
Merci à l’ADEIG et la SUJS pour leur initiative que nous soutenons.
Alain Bruno LEVY
Président
Johanne GURFINKIEL
Secrétaire général
Enfin, promettant des lendemains apocalyptiques, il déclarait
récemment sur la chaîne iranienne Press TV : « je peux vous
PRISE
DE POSITION
La liberté d’expression est un droit fondamental consacré par la Déclaration universelle des Droits de l’homme (article
19), ainsi que par la Constitution fédérale suisse (article 16). Parallèlement, est admis, depuis l’époque des Lumières,
le principe suivant : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
Aujourd’hui, cette frontière a été franchie. Sous les airs politiquement corrects du terme « antisionisme », un prétendu
humoriste fait passer des messages racistes et imbibés d’une haine répugnante.
En pénétrant dans cette salle de spectacle, vous vous trouverez face à un homme qui s’est perdu, qui tente de transmettre une idée, mais qui en transmet une autre. Est-ce intentionnel ? Seul lui le sait. Mais lorsque vous assistez à
ses représentations, vous montrez que vous adhérez à sa « philosophie » plus que douteuse et d’une dangerosité
évidente. Vous perpétuez son incitation au racisme et à la haine. Vous devenez vous-mêmes ambassadeurs de cette
haine.
Tandis que la Cité bleue semble être le seul établissement genevois dont les directeurs sont aveugles, rejoignez
donc la ville de Genève, qui s’est opposée à fournir une tribune à Dieudonné, humoriste d’autrefois, propagandiste
d’aujourd’hui, en quittant ce spectacle avant même qu’il ne débute.
Ne dit-on pas : « L’Espoir fait vivre » ? Ce soir, nous avons cet espoir, celui que vous ne soyez pas encore endoctrinés. Cette première parution du « Dieudo illustré » contient entre autre les réelles définitions de l’antisionisme et
de l’antisémitisme (et non celles arbitrairement façonnées par Dieudonné) et une chronologie malheureusement non
exhaustive, reprenant les plus flamboyantes déclaration de notre cher baladin…
En espérant de tout cœur que vous ferez le bon choix, nous vous souhaitons un doux retour chez vous.
Lise Goldstein
Le Dieudo Illustré :
Réalisé par l’ADEIG (Association Des Etudiants Israélites de Genève), en collaboration avec la SUJS (Swiss Union of Jewish Stuidents) et avec l’appui de la CICAD
(Coordination Intercommunautaire Contre l’Antisémitisme et la Diffamation).
Mise en page : Johana Ohayon
Imprimé à Genève, mai 2010