La Chevauchée des Walkyries, extrait de l`opéra La Walkyrie

Transcription

La Chevauchée des Walkyries, extrait de l`opéra La Walkyrie
La Chevauchée des Walkyries, extrait de l’opéra La Walkyrie
Richard Wagner
XIXe siècle
Romantisme et post-romantisme
Opéra
Allemagne
1870
Extrait :
Il s’agit du prélude de l’acte III de l’opéra La Walkyrie (Die Walküre).
Celui-ci appartient à une œuvre gigantesque, L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen), cycle de
quatre opéras inspirés de la mythologie germanique et scandinave. Cette œuvre était qualifiée par Richard
Wagner de « festival scénique en un prologue et trois journées » liant la musique à la poésie, au théâtre, et à la
peinture :
• prologue : L’Or du Rhin ;
re
• 1 journée : La Walkyrie ;
e
• 2 journée : Siegfried ;
e
• 3 journée : Le Crépuscule des dieux.
La première représentation telle que l’avait souhaitée le compositeur eut lieu en 1876 au Palais des festivals
de Bayreuth. Créé par Wagner, ce festival donne en représentation chaque année l’intégralité de l’œuvre
L’Anneau du Nibelung.
La Chevauchée des Walkyries est le nom de la version de concert jouée seule, indépendamment de l’opéra.
Formation instrumentale :
Grand orchestre symphonique
Wagner écrivait ses orchestrations pour un très grand nombre d’instruments (134 pour L’Anneau du Nibelung
), choix qu’on ne respecte pas toujours aujourd’hui pour des raisons diverses (financières, matérielles,
artistiques…).
La disposition particulière de l’orchestre, superposée et non juxtaposée, dans la fosse du Palais de Bayreuth
permet au chant de ne pas être couvert. En outre, Wagner a fait créer des instruments nouveaux, comme le
hautbois alto ou le « tuben » (tuba wagnérien) plus apparenté au cor qu’au tuba, malgré son nom. Il a
également introduit à l’orchestre la trompette basse.
Auteur / compositeur / interprète :
Le compositeur : Richard Wagner (1813 -1883)
Originaire de la Saxe, Richard Wagner est le compositeur qui a renouvelé le genre de l’opéra, son ambition
étant d’en faire une œuvre d’art totale (Gesamtkunstwerk), caractérisée par la jonction de diverses disciplines
artistiques. Concevant l’opéra comme un drame auquel collaborent tous les arts et particulièrement la
musique, Wagner a aussi écrit les livrets.
Compositeur, dramaturge, il était également chef d’orchestre et l’auteur de nombreux écrits théoriques : Art et
révolution (Die Kunst und die Revolution), Opéra et drame (Oper und Drama)…
Les clés de lecture :
Pour écrire L’Anneau du Nibelung, Wagner s’est inspiré de La Chanson des Nibelungen (Nibelungenlied),
e
légende nordique du xiii siècle peuplée de personnages mythologiques.
Les Walkyries sont des êtres surnaturels, des divinités mineures qui servent Odin (Wotan), maître des dieux.
Elles sont ses messagères et des guerrières. Selon les vœux d’Odin, elles se rendent sur les champs de bataille
pour guider les combats et choisir les plus braves, les héros qui vont mourir. Elles les emmènent au Walhalla,
le palais des défunts, vaste salle resplendissante d’or au toit recouvert de boucliers./p>« Walkyrie » signifie
« celle qui choisit qui succombera ».
La Chevauchée des Walkyries illustre le retour du champ de bataille. Ce thème est identifié comme étant le
prélude de l’acte III où Brunehilde, fille préférée d’Odin à qui elle a désobéi, va devoir affronter la colère de
celui-ci.
Dans L’Anneau du Nibelung, chaque personnage est associé à un leitmotiv (thème conducteur) dont les
variations nous informent sur la situation dramatique dans laquelle il évolue.
Voici le thème des Walkyries :
L’instrumentation est dominée par la forte présence des cuivres (trombones, cors…), qui jouent le thème
principal en lui apportant un caractère militaire, puissant, guerrier.
L’utilisation des cymbales et des timbales confirment cette couleur, lui donnant une dimension grandiose,
théâtrale. Les cordes et les flûtes évoquent par de rapides mouvements d’arpèges ascendants et descendants
l’envolée et la nature aérienne des Walkyries.
Le rythme, soutenu, incisif, obstiné, est maintenu par les bassons, les trompettes et les cors.
Une analyse musicale :
• Introduction
¤ 0 à 0’21’’
- Introduction successive des instruments de l’orchestre
- Cordes (violons, violoncelles…)
- Flûtes, clarinettes, bassons
• Partie A
¤ 0’21’’ à 2’08’’
- Exposition du thème (leitmotiv), répété plusieurs fois sur d’autres hauteurs
- Cuivres (trombones, cors…)
- Arpèges rapides ascendants et descendants des violons
• Partie B
¤ 2’08’’ à 2’56’’
- Mouvements descendants
- Tutti, ponctué des timbales et cymbales
- Roulement de caisse claire
• Reprise de la partie A
¤ 2’56’’ à 3’33’’
- Reprise du thème
- Cuivres (trombones, cors…)
- Arpèges rapides ascendants et descendants des violons
¤ 3’33" à 4’06"
- Reprise du thème par tout l’orchestre sur un tempo plus lent
- Tutti, dominé par les cuivres
• Final
¤ 4’06" à 4’47"
- Montée par paliers du thème, se terminant par des mouvements descendants
- Tutti, ponctué des timbales et cymbales
- Roulement de caisse claire en crescendo
Des pistes pédagogiques :
• Écoutes répétées et comparaison avec une autre œuvre symphonique évoquant la guerre :
•
er
¤ Les Planètes de Gustav Holst, 1 mouvement : Mars ;
¤ BO de La Guerre des étoiles de John Williams.
• Engagement du corps pour suivre les mouvements ascendants ou descendants, la sensation du tourbillon,
avec puis sans accessoire (foulards, rubans…).
• Repérage du leitmotiv et reproduction vocale de celui-ci (ou d’un autre, proposé par les élèves) sur
plusieurs hauteurs en fonction d’un geste donné par un chef.
• Recherche de la structure ABA et codage graphique en fonction des timbres entendus successivement et
des nuances. Invention à partir de corps sonores en suivant ce codage.
Une mise en réseaux avec d'autres oeuvres :
• La Chevauchée des Walkyries a été souvent utilisée dans des films d’animation ou au cinéma, notamment
dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979).
Elle accompagne également la scène de poursuite par les néo-nazis dans le film The Blues Brothers de John
Landis (1980).
Ce choix nous rappelle que l’œuvre a été utilisée pour la propagande nazie, à l’instar d’œuvres de Franz
Liszt, d’Anton Bruckner…, à cause de son caractère guerrier reflétant la suprématie du génie germanique.
• Architecture : le Palais des festivals (Festspielhaus) de Bayreuth.
Site (en allemand et en anglais) du Festival de Bayreuth, avec vidéo guide du théâtre :
www.bayreuther-festspiele.de
Informations complementaires :
Les Nibelungen, dont le nom signifie « ceux du monde d’en bas » sont des nains possédant de grandes
richesses. La Chanson des Nibelungen a donné lieu à de multiples versions sur des supports aussi variés que la
BD, les mangas ou encore les jeux vidéo.
Mais la légende a surtout inspiré Tolkien lors de l’écriture du Seigneur des anneaux.
• Musée Richard Wagner de Lucerne (en anglais et en allemand) :
http://www.richard-wagner-museum.ch/en/index/index.php
• Musée Richard Wagner de Bayreuth (en français) :
http://www.wagnermuseum.de/francais_42.html
• Sites très completzs (en anglais) sur les opéras de Wagner :
http://www.wagneropera.net/ et http://www.wagneroperas.com/
• Site très complet sur le « tuba-Wagner » :
http://www.wagner-tuba.com/
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