dè Chanel - Mona Bismarck American Center

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dè Chanel - Mona Bismarck American Center
03 JUIL 13
Quotidien Paris
OJD : 323303
14 BOULEVARD HAUSSMANN
75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00
Surface approx. (cm²) : 1637
N° de page : 1-2
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Le «MetropoTis »
dè Chanel
Dans une mise en scène hollywoodienne,
au Grand Palais, la maison de la rué Cambon
a proposé une mode sophistiquée, innovante,)
à la fois futuriste et imprégnée de références
aux classiques de la haute couture. PAGE 34
MEMENTO FILMS DAN KITWOOD/GETTY IMAGES/AFP. SEBASTIEN SORIANO/LE FIGARO
BISMARCK
2383786300501/GST/OTO/1
Eléments de recherche : FONDATION MONA BISMARCK ou MONA BISMARCK AMERICAN CENTER FOR ART & CULTURE : fondation de
promotion des échanges culturels franco-américain à Paris 16ème, toutes citations
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Quotidien Paris
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Surface approx. (cm²) : 1637
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an He
Haute couture
à grand spectacle
COLLECTIONS Emmenée par un fabuleux défilé Chanel au
Grand Palais, la mode cette saison se vit en CinémaScope.
Chanel
BISMARCK
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Eléments de recherche : FONDATION MONA BISMARCK ou MONA BISMARCK AMERICAN CENTER FOR ART & CULTURE : fondation de
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Quotidien Paris
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'
DÉCRYPTAGE
GOOFREY DEENY
gdeeny(i>leflgaro.fr
La petite
robe noire
E
lle est la pièce
maîtresse de toute
garde-robe féminine,
et le test ultime du talent
d'un styliste. Mais, comme
le prouve l'exposition du
Mona Bismarck American
Center à Paris, la petite robe
noire n'est pas forcément
noire et encore moins petite.
En maille ornée de chaînes
chez Balenciaga par Nicolas
Ghesquière, incisée d'une
multitude de zips chez
Azzedine Alaïa, hérissée
de tessons de verre avec plus
de vingt kilos chez Calvin
Klein, version grand souciiez Oscar de la Renta,
en tulle et taffetas sur trois
étages chez Pierre Cardin...
Cette pièce se révèle tour à
tour piquante, chic, raffinée
ou erotique - ou tout cela.
« Je voulais montrer
que la petite robe noire
est une chose et mille choses
à la fois », explique le
commissaire de l'exposition,
Andre Leon Talley,
également collaborateur
du Vogue américan. Et de
conclure : « J'espère que
' les visiteurs retiendront
Vidée d'individualité
et de possibilités multiples.
La petite robe noire n'est ni un
uniforme ni l'apanage d'une
certaine catégorie sociale. »
Exposition « Little Black
Dress » au Mona Bismarck
American Center, 34, avenue
de New-York, Paris (XVK).
Jusqu'au 22 septembre.
BISMARCK
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GODFREY DEENY,
ÉMILIE FAURE ET
HÉLÊNE GUILLAUME
est le futur qui se pique de
tradition », lance Karl Lagerfeld, au milieu d'une foule de journalistes et de
stars qui se pressent au Grand Palais,
dans un théâtre dévasté par les bombes
qui sert de cadre au nouveau défilé
Chanel. Dans ce décor digne d'une
production hollywoodienne, avec pour
fond de scène une Metropolis du
III6 millénaire, le couturier livre une
proposition moderniste alliant haute
technicité, séduction subtile et inventivité affûtée. Lagerfeld entend relier
l'ancien monde aux looks de demain.
Et si la ville futuriste de ce décor
panoramique évoque Dubaï ou
Singapour, la carcasse poussiéreuse et
délabrée de ce sublime amphithéâtre
- entièrement sculpte en polystyrène rappelle plutôt Hanoï ou La Havane.
Une fois encore, Chanel exploite tout le
potentiel scénique de ce monument.
Quelle femme n'envierait pas l'allure
suprêmement chic et enlevée des jeunes
demoiselles qui ouvrent le show ? Vestes et minijupes en laine bouclée à gros
boutonnage, épaules aigues et nouvelle
ceinture ultralarge posée sur le haut des
hanches comme dans un péplum, l'ensemble produit une formidable silhouette inédite. Lagerfeld y ajoute une
paire de stocking boots, cuissardes en
daim moulantes, nouées sur des bottines
à talon - là encore, pour un résultat
efficace et piquant. Et comment résister
à ces extraordinaires tuniques et robes
de cocktail en 3D, savante architecture
de rubans dans des nuances de gris, qui
créent un effet de profondeur, comme
dans une gravure d'Escher ? « Je ne veux
pas avoir l'air de prendre parti, mais
Chanel est l'une des meilleures maisons de
couture et cette collection est vraiment
remarquable», salue la ministre de la
Culture, Aurélie Filippetti, également
remarquée au défilé Dior la veille.
Empire de mode, Chanel est aussi un
laboratoire de beauté, peu de créateurs
maîtrisant la coiffure et le maquillage
comme Lagerfeld, qui a choisi ce qu'il
décrit lui-même comme « un chignon
haut à la Grace Jones, avec une fine tiare
de cristal posée devant-derrière ».
Les sourcils sont épaissis et étirés
sur les tempes, les pommettes rosées
(lire ci-contre). Lagerfeld présente
aussi une série de petites « bagues
d'ongles » en cristal, portées à bout de
phalange, ingénieuse création pour la
division joaillerie. On peut dire que le
couturier sait décidément faire vibrer
chacun des cylindres de cette sublime
Rolls Royce de la mode qu'est la maison
Chanel - sachant que le chauffeur de
Lagerfeld lui-même ne conduit rien
d'autre, bien sûr...
G. D.
Posée, policée, mesurée, la collection
de Gianibattista Valli allie l'élégance de
la céramique la plus fine au classicisme
d'un jardin antique. Présentée sur un
podium où se dressent cinq imposantes
statues néoclassiques, immaculées et
ornées de fleurs, la proposition de
Valli puise son inspiration dans les
grandes manufactures de porcelaine
européennes - Sèvres, Meissen et
Wedgwood. Valli est un véritable magicien de la haute couture, et aujourd'hui,
son plus beau tour consiste à faire grimper des fleurs le long de ses robes, crescendo, depuis la taille jusqu'aux épaules. En vrai Romain, il ne recule pas
devant les robes pourpres, gonflant les
siennes à l'arrière pour les raccourcir à
l'avant - de quoi plaire à sa plus jeune
clientèle. Mais une injection de tenues
de ville pourrait pousser ce styliste si
talentueux vers de nouveaux rivages. La
haute couture est un espace d'expérimentation privilégié dans lequel
Giambattista Valli semble se contenter
d'éléments trop familiers.
G. D.
Sa couture est un laboratoire. Sans
doute quèlques célébrités culottées
porteront Iris van Herpen sur red
carpet, mais ce qu'elle aime avant tout,
c'est déplacer les lignes de l'anatomie.
Réputée pour ses procédés d'impression 3D, la jeune Néerlandaise détourne
ici une technologie destinée aux prototypes d'organes dans le domaine
chirurgical. Van Herpen incise au scalpel la soie iridescente d'une longue veste-kimono, greffe des reliefs en silicone
hérissés par l'attraction magnétique,
implante des oiseaux sur les épaules
d'un manteau en fourrure de silicone,
et glisse des piercings sous-cutanés
dans des résines molles. Les volumes
cocon des vestes, les cols montants
d'une robe qipao suggèrent la mutation. Il y a du Cremoster de Matthew
Barney dans ce vestiaire tant l'impression d'étrangeté - accentuée par le jeu
de scène des modèles (guidée par
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Carmen Kass) - filtre parfois la beauté
de ces « vêtements » hors du commun.
H. G.
Le minimalisme ne passera pas par
Alexis Mabille. Le créateur rajoute ici de
la georgette constellée de paillettes argent, là un feuilleté d'organza amande.
Ses silhouettes de matador en boléro
brodé de « rayons de soleil de perles nacrées », dixit le communiqué, et pantalons taille haute de brocart impeccablement, ajustés, précèdent des robes
crissantes nouées de velours noir. Les
filles de Mabille, petites têtes laquées et
peintes, prennent la pose devant une remarquable installation florale, signée
Rambert Rigaud, mêlant pivoines, hortensias et jacinthes. L'ensemble, plutôt
liquoreux, a son charme, et si la Parisienne éprise d'épuré ne se laissera sans
doute pas convaincre par les fourreaux
de sirène et autres tutus de ballerine dans
les tons de pèche ou de lait-fraise, elle
applaudira sûrement le manteau peignoir écarlate qui clôturait le show. É. F.
Le Tennis Club de Paris plonge dans le
noir. Fier comme un hidalgo, le danseur de flamenco Rafael Amargo, casque de cheveux, vient claquer du talon.
La grand messe de Stéphane Rolland
peut commencer. Du noir, du bleu nuit,
du blanc optique. Des capes en crêpe de
laine souple, des robes grand soir aux
volumes ambitieux, des jabots de faille
blanc glacé, des ornements en Rhodoïd,
de la mousseline au kilomètre. La femme Stéphane Rolland se découpe dans
l'obscurité. Sa silhouette gagnerait à
ètre nettoyée d'un trop plein d'artifices. Et d'un peu de prétention. É. F.
Hors
podiums
Roger Vivier
*
« Regarder Ie passé tout
en pensant au présent »,
c'est ainsi que Bruno Prison!
évoque la nouvelle série limitée
qu'il signe chez Roger Vivier.
n s'est inspiré, ici, de l'usage
révolutionnaire du plastique par
le fondateur de la marque dans
les années 1960. Frisoni y ajoute
la sérigraphie, pour tatouer
souliers en plastique et bottes
incrustées de cristal, et emballe
un autre modèle dans un lamé
de soie. Posé sur un talon
virgule, un des classiques de la
maison, et ceint de cuir miroir
ou de plumes insolentes (photo),
le pied Vivier se dénude tout
en gardant sa part de mystère.
Roger aurait apprécié.
G. o.
Longchamp
Aux Galeries Lafayette
Haussmann, le corner
est actuellement pris d'assaut
par les fans de la griffe. Non,
on ne dira plus le maroquinier.
Car, après le prêt-à-porter,
Longchamp s'intéresse
aux souliers. L'hiver (photo)
a déjà pris place dans
une boutique dédiée,
au 271, rue Saint Honoré,
Paris I«. L'été
prochain vient
d'être présente en petit comité :
Sophie Lafontaine, petite-fille
du fondateur et directrice
artistique, parle d'« un luxe
optimiste » (et accessible) pour
cette collection fabriquée à côté
de Venise dans les mêmes
qualités de peaux que les sacs
maison : chaussures bateau
aux nuances Pantone, ballerines
reprenant la pastille métallique
du cabas Pliage, sandales
à brides en peau naturelle
et Stabilo, tennis de boxeurs
en toile Balzane et cuir, kittenheels en cuir platine...
H. G.
Hervé L. Leroux
On ne saurait se lasser de cette
maille de viscose ultra-Stretch
- imparable pour sculpter
la silhouette - qui a taille la
réputation du couturier français
(il signait à l'époque Hervé
Léger). Acqua, bonbon, malachite
ou canari, les teintes bien
nommées s'emparent des robes
de cocktail tubulaires travaillées
à losanges ou à côtes, quand les
traditionnels modèles blancs
optique et noirs à dos nageur
s'encanaillent à grands coups de
dentelle et de guipure. Quèlques
modèles couture divinement
drapés, entièrement réalisés
dans l'atelier parisien, étoffent le
vestiaire d'Hervé Leroux. De quoi
patienter en attendant l'arrivée
prochaine d'une ligne de maillots
de bain.
É. F.
FOCUS
Chanel en backstage
Derrière la scène de ce théâtre en mines,
le mot coulisses prend tout son sens.
Les mannequins ont le teint pâle, les sourcils
immenses et les cheveux montés en banane.
Un air de Sean Young dans Blade Rimner.
« Karl avait tout dessiné à la gouache, raconte
Peter Philips, le maquilleur. Je n 'ai utilisé que
des poudres pour un fini mat, presque
poussiéreux. Les sourcils sont ombrés, le blush
se dilate comme un petit nuage sur les joues, les
tempes et les paupières. » Un blush rose violine
déjà au catalogue Chanel qui devrait occuper
la scène beauté de la rentrée, tant on ne voyait
que lui (63 Plum Attraction). ÉMILIE VEYRETOUT
BISMARCK
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