quelques lieux emblématiques
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15 Partie 1 : repères historiques et artistiques quelques lieux emblématiques Le château de Versailles vu du ciel légendes cour royale 2 cour d'honneur 3 pavillon Gabriel 4 chapelle royale 5 aile des Ministres Nord départ des visites-conférences 1 6 3 8 1 4 5 6 aile des Ministres Sud Point Information 7 7 pavillon Dufour 8 accès aux jardins 2 6 1 1er étage du château 5 légendes 2 3 1 4 rez-de-chaussée 2 1 salon d'Hercule 3 salle du Sacre 4 galerie des Batailles 5 chambre du roi 6 galerie des Glaces 1 salles d'introduction à la visite 2 appartements du dauphin et de la dauphine 3 5 accès des visiteurs individuels et des groupes avec gratuité 4 grille royale 5 accès des groupes autonomes 4 3 chambre de la reine 2 avec réservation de crénaux horaires 16 La chambre du roi À l’origine, le salon central séparait le petit appartement du roi de celui de la reine. En 1701, il devient la chambre de Louis XIV, au centre du château. Le roi n’est pas frileux, ainsi une seule cheminée chauffe cette pièce de 95 mètres carrés et de 10 mètres de hauteur sous plafond. La chambre du roi est à tout moment fréquentée : le roi y tient audience (reçoit et écoute des visiteurs), prend son dîner au Petit Couvert, c’est-à-dire son déjeuner en public mais seul à table. Le roi se plie aux cérémonies du lever et du coucher en public. Tous les matins, la bonne santé du roi est vérifiée par ses médecins : après une rapide toilette, le roi choisit sa perruque et se lève, puis certains courtisans* privilégiés entrent (un huissier* contrôle les accès). Au XVIIIe siècle, les rois recherchent un peu d’intimité. Louis XV et Louis XVI se font aménager des chambres privées plus confortables et moins froides, où ils dorment tout en continuant le matin et le soir à suivre les cérémonies du lever et du coucher dans la chambre du roi, selon les règles de l’étiquette. Lit à baldaquin Brocards : étoffes de soie ; les tissus étaient changés selon la saison, froide ou chaude Alcôve, partie « privée » de la chambre, réservée au seul usage du roi Balustre : délimite la partie « publique » (en avant) de la partie « privée » la journée de louis XIV 7 h 30 Cérémonie du lever 10 h Messe à la chapelle 11 h Conseil du roi 13 h Dîner au Petit Couvert Chasse (2 à 3 fois par semaine), promenade dans le jardin 18 h Divertissements dans les appartements certains soirs, avec ou sans le roi selon sa charge de travail. 22 h Souper au Grand Couvert* 23 h Cérémonie du coucher 17 que mangeait le roi? Le repas est servi sur des assiettes d'or. Il est constitué d’un service de potages, c’est-à-dire de deux potages comportant viande et légumes cuits dans un bouillon et servis avec du pain, suivi du service des entrées avec de nombreux plats (comme de la poularde aux truffes) et du service du rôt, soit une succession de plats comportant toute sorte de viandes et de salades. En fin de repas, des fruits, confitures, biscuits, oranges confites, compotes, sont présentés. Le repas s’accompagne de vin mais celui-ci n’est pas bu pur puisqu’on le coupe avec beaucoup d’eau. la Vie à la cour Pour accéder à la galerie des Glaces, il faut traverser toute une série de salons au premier étage (le grand appartement du roi). C’est dans ces salons qu’ont lieu « les soirées d’appartement », les lundis, mercredis et jeudis de 19 heures à 22 heures. La famille royale et les courtisans* s’y divertissent ; le roi aime notamment jouer au billard. La cour a de multiples divertissements. Régulièrement ont lieu des concerts, représentations de danse et de théâtre, mais aussi lors d’occasions « officielles » telles que naissances, mariages… Les courtisans* doivent toujours servir et plaire au roi. Cette situation renforce l’autorité royale qui peut ainsi contrôler la noblesse du royaume et combattre les éventuels complots dirigés contre elle. En effet, pour les courtisans*, l’étiquette* régit l’ordre d’arrivée dans les pièces, la possibilité d’assister à certaines cérémonies, les habits qu’ils peuvent porter. Par exemple, devant le roi, peuvent s’asseoir les fils et filles de France et petits-fils et petites-filles de France, les princesses de sang, les duchesses et les princesses étrangères, tandis que les autres courtisans* restent debout. En fonction de la noblesse de leur famille ou des faveurs données par le roi, les courtisans* ont des privilèges (avantages) et des devoirs. « En fonction de la noblesse de leur famille ou Leur vie quotidienne est des faveurs données par le roi, les courtisans réglée par l’étiquette, ont des privilèges (avantages) et des devoirs. » c’est-à-dire l’ensemble des règles qui codifient la vie de cour, indiquant à chacun le comportement à suivre et fixant son En contrepartie, les courtisans ont des rang. Ces règles s’appliquent aussi bien au roi et avantages financiers, des invitations dans à sa famille qu’à l’ensemble des courtisans*. les maisons royales, aux fêtes, aux chasses, L’étiquette* existait avant Louis XIV mais il lui l’autorisation de jouer aux jeux de hasard et donne toute son importance. L’étiquette* d’argent ou de vivre à Versailles. En effet, on marque chaque moment de la vie du monarque ne peut pas refuser cet honneur, même si cela (comme la cérémonie du lever). Elle est un implique de vivre dans de petits appartements moyen pour Louis XIV de concentrer plutôt que dans une grande demeure provinciale l’attention des courtisans* sur la défense de et de supporter certaines nuisances comme leurs préséances* et de les détourner ainsi des le froid, la saleté ou le vol. affaires de l’Etat. 18 La chambre de la reine Le Grand Appartement de la Reine, comme celui du roi, est constitué d’une enfilade (suite) de pièces. La chambre à coucher de la reine en est la pièce principale. La reine doit se plier quotidiennement aux mêmes règles que le roi, avec les cérémonies du lever et du coucher, recevant dans la journée les dames de la cour. naissance des enfants royaux est identique à celle du roi, avec une balustre séparant le lit du reste de la pièce. Les meubles (en fait: tissus des murs et mobilier) y sont également changés selon les saisons, chaude et froide, soit deux fois dans l’année. L’organisation de la chambre Dans l’alcôve, deux petites portes donnent sur les cabinets intérieurs* de la reine. C’est par là que Marie-Antoinette, prévenue par un de ses gardes, quitte Versailles en 1789 sous la pression du peuple. Marie-Antoinette reine de France et ses enfants Elisabeth Vigée-Lebrun, Versailles. qu'est-ce qu'un appartement ? C’est une suite de pièces reliées par des portes (sans couloirs), selon le schéma suivant : salle des gardes, antichambre, chambre et éventuellement cabinets. A Versailles, il existe un appartement pour chaque membre de la famille royale. L’appartement d’apparat du roi (en opposition à l’appartement privé) comporte la salle du trône. Chambre de la Reine Les enfants du roi et de la reine naissent en public dans la chambre à coucher de la reine, dans le respect de l’étiquette* établie par Louis XIV. Cette pratique est en usage depuis le Moyen-Âge dans les familles royales. C’est un moyen de ne pas contester la légitimité de ces nouveaux-nés (que l’on ne substitue pas une fille par un garçon par exemple). Dix-neuf enfants sont nés dans la chambre de la reine. La naissance d’un nouvel enfant est annoncée à l’Hôtel de Ville de Paris. La coutume veut que le peuple célèbre cette annonce par de grandes fêtes. Les enfants des rois et des reines sont élevés par une gouvernante, de leur naissance jusqu’à l’âge de sept ans. Puis les garçons sont placés sous l’autorité d’un précepteur pour leur éducation. 19 La galerie des glages voûte corniche sculptée fenêtre cintrée lustres revêtement en marbre bras de lumière en chiffres torchères parquet Versailles agencement spécifique des planches de bois du roi et de la reine sont construits symétriquement et reliés par un salon central (côté cour) et une terrasse (côté jardin). La terrasse a été supprimée en 1678, ainsi que les deux derniers cabinets des grands appartements du roi et de la reine, pour laisser place à une grande galerie couverte : la galerie des Glaces. Elle est entourée par deux salons : le salon de la guerre au nord et celui de la paix au sud. Les appartements l'éclairage au château Le moyen d’éclairage le plus courant au XVIIIe siècle est la chandelle (à base de suif), mais ce sont des bougies en cire pure qui sont utilisées au château jusqu’au XIXe siècle. La bougie a l’avantage de ne pas fumer (elle ne noircit donc pas les murs), mais elle coûte cher et se consume vite. Il existe différents supports pour recevoir les bougies : (ci-contre : lustres et torchères de la galerie des Glaces). Les lustres accrochés au plafond, ils peuvent être en bois ou en métal, garnis ou non de cristaux, avec plusieurs binets (réceptacle rond dans lequel la bougie est enfoncée). Les lustres de la galerie étaient accrochés uniquement les soirs de fêtes. Les torchères appelées également guéridons, ce sont des socles hauts terminés par un plateau rond, sur lequel est posée une girandole (objet en métal à plusieurs branches et garni de cristaux permettant de refléter la lumière). Les torchères sont souvent décorées de motifs végétaux et de personnages. Ce sont aussi des objets décoratifs. De même que les lustres, les torchères actuelles sont des reproductions d’après originaux. Bras de lumières, bougeoirs, etc., complètent l’éclairage des pièces. 73 mètres de long 10,50 mètres de large 12,30 mètres de hauteur 17 fenêtres cintrées (surmontées d’un arc de cercle) faisant face à 17 arcades ornées de 357 miroirs La réalisation de la galerie des Glaces commence en 1678 sous la conduite de deux maîtres d'œuvre : le peintre Charles Le Brun et l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Un an plus tard, elle reçoit son revêtement de marbre (aujourd’hui recouvert de parquet). En 1680, les sculpteurs achèvent leur travail. L’architecture, le jeu des miroirs, le décor sculpté et peint ont créé une galerie majestueuse, donnant sur la grande perspective du jardin. Posséder des miroirs est alors un véritable luxe, ils coûtent très cher et cette manière de les exposer dans une salle montre toute la richesse de Louis XIV. L’accès au Château et à la galerie des Glaces est possible pour tous, il suffit de porter une épée et d’être bien habillé. Ceux qui n’ont pas d’épée peuvent en louer une à la grille du château. La galerie, lieu de passage, devient en différentes occasions l’espace des audiences lors d’ambassade, ou encore salle de bal. 20 La chapelle royale Cinq chapelles ont été construites à Versailles. La quatrième chapelle, utilisée durant trente ans, occupait l’emplacement actuel du salon d’Hercule. Cette cinquième chapelle est la dernière construction (1698-1710) du règne de Louis XIV. Elle est dédiée à Saint Louis. C’est une chapelle palatine, c’est-à-dire sur deux niveaux. Elle est l’un des projets les plus audacieux de Jules Hardouin-Mansart. Le roi de France tient son pouvoir de Dieu, il se doit donc d’être un bon chrétien. Le roi, en compagnie de la cour, va quotidiennement à la chapelle royale pour la messe de 10 heures. Il traverse ainsi les grands appartements pour s’y rendre. C’est l’occasion pour les courtisans de l’approcher. La famille royale se positionne à la tribune du premier étage, directement accessible depuis les appartements et face au grand orgue placé à l’est, contrairement à la disposition observée habituellement. Les personnages importants de la cour se répartissent de part et d’autre de la tribune royale, dominant le reste des fidèles, 44 mètres de long qui se tient debout au rez-de-chaussée. L’orgue 17,82 mètres de large de la chapelle est toujours utilisé aujourd’hui, 25,59 mètres de haut que ce soit pour des auditions ou des récitals. en chiffres l'opéra royal Louis XIV confie dès 1682 son projet de construire un opéra royal à Jules Hardouin-Mansart. Il ne sera édifié qu’un siècle plus tard par Jacques-Ange Gabriel, en raison de contraintes financières, à la fin du règne de Louis XV. Son inauguration a lieu à l’occasion du mariage du petit-fils de Louis XV, le futur Louis XVI, avec Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, le 16 mai 1770. Cette salle de spectacle se transforme grâce à un plancher escamotable qui peut se relever jusqu’à hauteur de la scène et offre un très grand espace pour dresser des tables, comme lors du mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette. Elle peut également être configurée en salle de bal pouvant accueillir 1500 personnes. Entièrement faite de bois, cette salle à l’italienne de forme ovale est parée de décors de styles « rocaille* et néoclassique* ». Au troisième étage, des demi-lustres se reflètent dans des miroirs, donnant l’illusion de lustres entiers pour une impression de grandeur et de profondeur. En configuration spectacle, la salle pouvait recevoir un millier de spectateurs, ce qui en faisait le plus grand théâtre de cour existant alors. Mais cette salle coûtait cher : pour son éclairage, 3000 bougies étaient nécessaires. Aussi, elle n’était utilisée qu’occasionnellement. Louis-Philippe fait ensuite repeindre l’opéra en rouge pour accueillir les séances de l’Assemblée nationale en 1871.