la médecine du travail dans le football

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la médecine du travail dans le football
Notre vision : la médecine du travail dans le football
La médecine du travail englobe tous les aspects de la santé liés au travail qui agissent sur
l’aptitude de l’employé qui travaille efficacement : le lieu de travail, le type d’activité et l’état de
santé de l’employé. Outre les aspects purement physiques, il faut prendre en considération
également les influences sociales et psychologiques. Aujourd'hui, cette spécialité est une partie
indispensable aux soins médicaux.
Il est facile de constater qu'un ouvrier du bâtiment qui est payé selon le travail accomplit
dans un temps défini est soumis à un stress plus important qu’un jardinier ou un employé de
bureau accomplissant sa tâche dans des conditions normales. De plus, dans toute profession
certaines personnes auront régulièrement besoin de médicaments pour avoir un niveau de
performance normal (les diabétiques, les personnes souffrant d’hypertension artérielle, d’allergie
et de rhumatismes, etc.).
Dans de tels cas, tout stress supplémentaire dans l'environnement du travail peut
facilement amener une personne à rencontrer des difficultés presque insurmontables pour
accomplir physiquement la tâche attendue, et ce genre de personne se retrouve dans
l’incapacité de poursuivre leur travail ou ne peuvent le faire que sous contrôle médicale étroit.
Néanmoins, il existe des limites précises au stress compatible avec la poursuite de
l’activité chez de telles personnes, et le rôle de la médecine du travail consiste à reconnaître et à
apporter des solutions en rapport avec les limites du stress en question. La médecine du travail
vise à souligner aux employeurs et aux employés que seules des conditions susceptibles d’être
recommandées dans ce contexte, on pourrait retenir les modifications relatives au lieu de travail,
à l’horaire de travail, ou bien préconiser un traitement pour l’employé qui en ressent le besoin.
Les footballeurs aussi doivent travailler !
Beaucoup de joueurs souffrent d’allergies et le traitement sera le même que celui donné
à la population. La thérapie implique souvent une médication prise particulièrement pendant la
période de l'année à forte pollinisation. Puisque bon nombre de médicaments correspondant au
traitement considéré figurent sur la liste des substances interdites (par exemple, les
glucocorticostéroïdes), bien que leur prescription soit justifiée du point de vue médical.
Un autre exemple illustre très clairement la situation. Il s’agit d'une sportive
professionnelle américaine souffrant d'une rare affection qui expose sa pression artérielle et son
bilan hydrique à des variations extrêmes, moyennant quoi, cette sportive n’est pas en mesure de
poursuivre sa profession, au niveau requis, sans l’aide d’un traitement médical. Elle a besoin
d’un traitement continu contenant de la minéralocorticoïde. Mais, contrairement aux
corticostéroïdes, ce médicament n’induit aucun effet anabolisant ou antiphlogistique et n’est
donc pas être considéré techniquement comme une substance dopante à proprement parler.
On peut se demander s’il s’agit réellement de dopage lorsqu’un un joueur est en mesure
de fournir des performances au niveau attendu uniquement après avoir absorbé le type de
médicament considéré. Si le traitement prescrit pour des raisons médicales fondées et consiste à
prendre un médicament sans effet dopant intrinsèque, il ne saurait être question de dopage. On
parlera alors simplement de l’exercice normal de la profession sportive. En conséquence, la
prescription occasionnelle de substances prohibées, pour des raisons médicales sincères, devrait
être autorisée si les éléments du dossier sont présentés ouvertement par les médecins traitants.
Une charge de travail en constante augmentation : pourquoi ?
Une autre question est de savoir s’il est possible de compenser les exigences sans cesse
accrues vis-à-vis des joueurs professionnels (nombres des matchs et des tournois) par
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l’absorption de médicaments, pour reconstituer indéfiniment les capacités permettant de fournir
les performances au niveau requis.
Dans le football comme pour d’autres sports, le fait de pratiquer l’activité aussi souvent
dans des circonstances qui nécessitent plus ou moins l’administration d’analgésiques et d’antiinflammatoires peut avoir de graves conséquences pour la santé à long terme. Ces
conséquences ne sauraient être justifiées dans le cadre de la médecine du travail ou de l’éthique
médicale.
Certes, aucun ne prétend que l’absorption de médicament améliorant les performances
ne constitue pas un acte de dopage. Cependant, lorsque le traitement prescrit vise à supprimer
les symptômes des blessures et du surmenage, il y a manifestement un élément de dopage. Les
contraintes exercées à court terme sur les joueurs dans le cadre de l’activité professionnelle
produisent à la longue des effets que l’on ignore encore.
Mais tant que les joueurs ne modifieront pas leur approche, seule une attitude ferme de
la part de la médecine du travail et du sport fournira aux joueurs, assureront aux joueurs au
moins une protection partielle contre les effets nuisibles à terme. C'est encore une autre raison
pour poursuivre la campagne engagée contre le dopage délibéré.
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