Céramique grecque antique

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Céramique grecque antique
Association ATHENA
Documentation : Monde hellénique
De la Grèce et de Rome,
notre héritage vivant.
Céramique grecque
Ref : GR DG C05a
Pithos
Amphore
Péliké
Dinos
Le pithos, que l’on rencontre dès les hautes
époques (par exemple en
Crète, dès le XIXème s av
JC), est une grande jarre
ovoïde, contenant soit de
l’huile, soit des graines. Ce
rôle en fait un vase domestique, qui trouve sa place
dans les celliers des quartiers d’habitation.
Grand vase pansu à deux
anses, elle servait indifféremment à conserver les
aliments solides et les liquides. C’est, avec la
coupe, le vase antique par
excellence. Le type a connu deux grandes variantes,
l’une où l’épaule et le
corps ont formé une courbe
continue, l’autre, plus récente en principe, où
l’épaule est nettement séparée du corps : c’est
l’amphore à col.
Elle représente une variété
de l’amphore, s’évasant
vers la base ; elle apparaît
à Athènes vers la fin du
VIe siècle et recueille dans
la céramique tardive du
IVe siècle l’héritage de
l’amphore.
Il peut être défini comme
un chaudron sans anses,
posé sur un support mouluré. Assez en faveur à
l’époque archaïque, aussi
bien en Ionie qu’en Attique, ce type de vase connaît ensuite une éclipse
relative, bien que de très
beaux exemples attestent
sa survie jusqu’à la fin du
Ve siècle.
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LES CRATÈRES
Ce sont de grands vases où l’on mélangeait l’eau et le vin, selon une tradition qui fut celle de toute
l’antiquité grecque.
Cratère
à Colonnettes
Vase de forme pansue et
ventrue, il doit son nom
à la forme particulière de
ses anses, genres de tiges
cylindriques aboutissant
à un appendice horizontal. Ce type connaît une
grande popularité au VIe
siècle et tend ensuite à
disparaître.
Cratère à Volutes
Cratère en Cloche
Cratère en Calice
Il tire son nom de la
forme de ses anses. Il
apparaît plus tard que le
cratère à colonnettes,
mais se maintient jusqu’aux dernières années
du Ve siècle.
Il affecte la forme d’une
cloche renversée, munie
de deux anses au sommet de la panse. Ce type
tardif triomphe dans la
dernière période de la
céramique peinte.
Il présente une panse en
forme de calice, s’évasant largement à son
sommet. Les deux anses
sont placées à la base du
calice. La forme en est
inconnue des céramiques
archaïques et se maintient jusqu’à la fin de la
céramique peinte.
cratères visibles au musée de Ruvo en Apulie (Puglia).
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Quelques vases courants
Alabastre
Aryballe Globulaire
Aryballe Piriforme
Askos
Canthare
Coupe
Épinétron ou
Onos
Hydrie
Lagynos
Lébès Gamikos
Lécythe
Lécythe Aryballisque
Lékanis
Loutrophore
Œnochoé
Phiale
Psykter
Pyxis
Skyphos
Stamnos
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FORMES ET FONCTIONS DES VASES
D’après H. Metzger in La céramique antique, 1964 1
Comparés à ceux des autres pays de l'Orient méditerranéen, les vases grecs s'imposent à
l'admiration des modernes par la finesse de leurs lignes, l'harmonie de leurs proportions et, plus
encore peut‐être, par l'équilibre obtenu entre les divers éléments (col, embouchure, anses, pied et
corps). Des études fort suggestives ont porté sur la géométrie de ces vases et sur l'histoire des
formes. Nous donnerons ici un tableau des principaux types existant à la bonne époque et indique‐
rons, pour chaque type, sa destination pratique.
Le pithos que l'on rencontre dès les hautes époques, est une grande jarre ovoïde, contenant
soit de l'huile; soit des graines. Ce rôle en fait un vase domestique qui trouve sa place dans les cel‐
liers des quartiers d'habitation.
L'amphore grand vase pansu à deux anses, servait indifféremment à conserver les aliments
solides et les liquides. C'est avec la coupe, dont nous parlerons plus loin, le vase attique par excel‐
lence. Le type a connu deux grandes variantes, l'une où l'épaule et le corps ont formé une courbe
continue, l'autre, plus récente en principe, où l'épaule est nettement séparée du corps : c'est l'am‐
phore à col.
La péliké représente une variété de l'amphore, s'évasant vers la base ; elle apparaît à
Athènes vers la fin du VIème siècle et recueille dans la céramique tardive du IVème siècle l'héritage de
l'amphore.
Les cratères sont de grands vases où l'on mélangeait l'eau et le vin, selon une tradition qui
fut celle de toute l'antiquité grecque.
Le cratère à colonnettes, vase de forme pansue et ventrue, doit son nom à la forme parti‐
culière de ses anses, genres de tiges cylindriques aboutissant à un appendice horizontal. Ce type
connaît une grande popularité au VIème siècle et tend ensuite à disparaître.
Le cratère à volutes tire son nom, comme le précédent, de la forme des ses anses. Il appa‐
raît plus tard que le cratère à colonnettes, mais se maintient jusqu'aux dernières années du Ve
siècle.
Le cratère en calice présente une panse en forme de calice, s'évasant largement à son
sommet. Les deux anses sont placées à la base du calice. La forme en est inconnue des céramiques
archaïques et se maintient jusqu'à la fin de la céramique peinte.
Le cratère en cloche affecte la forme d'une cloche renversée, munie de deux anses au
sommet de la panse. Ce type tardif triomphe dans la dernière période de la céramique peinte.
1
Col Que sais-je ? p. 14 à 21)
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Le dinos peut être défini comme un chaudron sans anses, posé sur un support mouluré. As‐
sez en faveur à l'époque archaïque, aussi bien en Ionie qu'en Attique, ce type de vase connaît en‐
suite une éclipse relative, bien que de très beaux exemples attestent sa survie jusqu'à la fin du Ve
siècle.
Le stamnos se distingue par ses petites anses horizontales et son embouchure relativement
étroite. On l'employait pour conserver le vin, en particulier à l'occasion des fêtes célébrées devant
l'idole de Dionysos.
L'hydrie dont le nom dérive du mot grec signifiant eau, affecte une forme assez voisine de
celle du stamnos, mais présente trois anses, une grande anse verticale à la hauteur du col servant
au transport du vase et deux petites anses latérales permettant de verser le contenu. On rencontre
ce genre de vase depuis l'époque archaïque jusqu'à la fin du IVème siècle.
Les auteurs anciens nous enseignent que la loutrophore jouait un rôle dans les cérémonies
du mariage athénien (elle servait au transport de l'eau de la fontaine Callirhoé, nécessaire au bain
de la fiancée). On dressait aussi ce genre de vases sur les tombes de ceux qui étaient morts sans
avoir connu le mariage.
Le lébès gamikos se présent comme une variante du dinos, munie de deux anses doubles à
la hauteur de l'épaule. Il jouait un rôle, encore mal exprimé, dans les cérémonies de mariage.
Le psykter affecte la forme d'une toupie. D'après son étymologie (psykter dérive du mot
grec signifiant froid) et d'après certaine textes, on suppose que les Anciens remplissaient le psykter
d'eau froide ou de neige et le plongeaient ensuite dans un cratère, de façon à rafraîchir le vin avant
le festin.
L'oenochoé vase de petite taille, permettait de puiser du vin dans un cratère ou un stamnos
et de le verser dans le canthare ou la coupe des convives. C'est une des formes les plus communes
parmi les vases grecs et nous en connaissons plusieurs variantes. Une catégorie particulière est faite
d'exemplaires de très petite taille offerts en présents aux enfants lors de la fête des Choés.
Le canthare, la coupe, la phiale, le skyphos, jouent un rôle de vases à boire et présentent
les uns et les autres de multiples variantes.
 Un autre groupe, non moins nombreux, est formé par les vases à parfums.
Les deux premiers, l'aryballe globulaire et l'aryballe piriforme appartiennent en propre à
la céramique corinthienne : ils présentent l'un ou l'autre un goulot étroit et de larges bords permet‐
tant. d'étendre le parfum sur la peau.
L'alabastre affecte une forme cylindrique et présente le même genre de goulot étroit et de
rebord que les précédents.
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Le lécythe et le lécythe aryballisque sont réservés à la céramique attique. Le premier, de
beaucoup plus fréquent, apparaît dès l'époque archaïque ; revêtu d'un englobe blanc il connaîtra
une faveur étonnante au Vème siècle comme vase funéraire.
La pyxis est un genre de boîte à fard, affectant des formes assez variées.
La lékanis variante de la précédente, munie de fortes anses et d'un couvercle, paraît avoir
eu la même destination.
Le lagynos genre de carafe réservé à l'art alexandrin,
L'askos vase à forme recourbée, imitant peut‐être les outres en peau et
L’épinétron ou onos instrument servant aux femmes à filer la laine, dont le mode de déco‐
ration s'apparente à celui des vases.
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PROCÉDÉS DE FABRICATION
D’après le même, ibid pp 10 à 21
Les procédés de fabrication qui ont eu cours dans les divers ateliers du monde grec on été
très nombreux et variés.
L’exposé qui suit se contentera de présenter brièvement la fabrication des vases attiques.
 Le potier
Nous savons par les auteurs anciens que toute argile n'est pas bonne pour la céramique :
parmi les potiers les uns préféraient la terre rouge, d'autres la blanche, d'autres faisaient un mé‐
lange des deux, mais, de toutes façons, il fallait l'épurer et la malaxer. La terre du cap Kolias au sud‐
est d'Athènes était la meilleure de toutes : on la mélangeait avec du miltos, ocre rouge ou minium,
afin de diminuer la porosité du vase. Une fois malaxée et épurée, l'argile était portée sur le tour ce
dernier se compose d'un plateau tournant sur un axe vertical et mis en mouvement avec la main.
L'opération se fait avec la main gauche engagée dans la pâte, tandis que la main droite façonne et
polit l'extérieur en faisant manœuvrer le plateau. La pièce, une fois tournée et façonnée avait be‐
soin d'être séchée : en principe le séchage à l'air suffisait. Après quelques jours l'argile acquérait une
dureté qui permettait le dessin, la peinture et même l'incision, mais un polissage était encore né‐
cessaire pour donner à la surface sa finesse et boucher aussi les petits pores de l'argile.
 Le peintre
C'est alors que commence le travail du peintre. Jusqu'aux premières années du Vème siècle les
figures, sur la majorité des vases attiques, se détachent en noir sur le fond naturel de l'argile. Ce‐
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pendant, à partir de 525, un nouveau procédé est apparu, qui consiste à peindre le fond en noir et à
laisser à la silhouette la couleur claire de l'argile. Je reviendrai sur l'histoire de ces deux techniques,
figures noires et figures rouges, dans mon aperçu historique et je m'en tiendrai ici à des observa‐
tions générales. Le « vernis attique » a été l'objet de longues controverses. « Il est maintenant assu‐
ré qu'il ne s'agit ni d'un vernis à l'huile obtenu par cuisson, ni d'une glaçure proprement dite, qui se
vitrifierait à une température de 900‐1000. En fait sa composition n'est autre que celle d'un engobe,
c'est‐à‐dire d'une suspension argileuse... Ces différences de couleur, ainsi que le contraste qui op‐
pose l'argile rougeâtre des vases attiques à la belle couleur noire de la couverte, sont dus unique‐
ment à des phénomènes d'oxydation et de réduction, car l'argile utilisée dans la fabrication du vase
et celle qui constitue « le vernis » sont de même composition ; cette oxyde contient un oxyde de fer
qui est normalement rouge (oxyde ferrique Fe2 03), mais prend une couleur noire par réduction
(oxyde ferreux Fe O). Quant au brillant de la couverte, il est le résultat d'un phénomène de « pepti‐
sation » ou début de vitrification sous l'action d'un alcali tel que la cendre de bois...(J. Deshayes,
Les origines de la civilisation technique, t. I, p. 205).
Le peintre de la figure noire a parfois recours à une esquisse, elle‐même au noir délayé ; il
commence en général par indiquer en silhouette opaque tous les personnages de son sujet puis,
quand cette couche est sèche, il prend un burin et incise le noir de façon à entamer l'argile et à in‐
diquer en clair la musculature et les détails accessoires. Ce travail de gravure est essentiel et c'est
lui qui, dans la plupart des cas, donne sa qualité à une peinture à figures noires. Les couleurs de
retouche viennent ensuite, parfois après une première et légère cuisson.
A l’époque des figures rouges, la suite des opérations est un peu différente. Le peintre avait
d'abord recours à une esquisse à la pointe dure, puis à l'aide d'un gros pinceau, il silhouettait d'un
fort contour les éléments principaux de la composition, ce qui lui permettait de rectifier certaines
erreurs de l'esquisse. Ensuite il exécutait les détails intérieurs à l'aide de pinceaux plus fins : cer‐
tains de ces traits, obtenus sans doute à l'aide d'un pinceau à soie unique, sont d'une finesse éton‐
nante qui fait l'admiration de tous ceux qui étudient les vases attiques. D'abord très sobre, la tech‐
nique de la figure rouge redécouvre peu à peu le sens de la polychromie et s'enrichit, dans la se‐
conde moitié du Ve siècle, de tons bleus, roses ou dorés qui « tendent à faire du vase un objet plus
luxueux que pratique» (Pottier).
 La cuisson
Pourvu de son décor, la vase était alors confié au four pour la cuisson. Celle‐ci comportait
plusieurs phases ; au cours de la première la température atteignait environ 600 et l'atmosphère
était maintenue très oxydante, ce qui donnait à l'argile une belle couleur rouge et au décor un ton
plus soutenu. Puis l'arrivée d'air était interrompu, l'atmosphère devenait réductrice, cependant que
la température était poussée jusqu'aux environs de 950° ; l'oxyde ferrique se transformait alors en
oxyde ferreux, opération que l'on facilitait peut‐être en provoquant la formation de la vapeur d'eau
à l'extérieur du four ; le décor devenait alors d'un beau noir, tandis que l'argile prenait une teinte
grise. Enfin la température était abaissée, en même temps que l'on faisait affluer l'air à nouveau : la
minceur de la couche qui recouvrait le fond d'argile n'empêchait pas qu’elle se réoxyde, tandis que
la couche plus épaisse qui tantôt constitue le décor figuré, tantôt le fond de ce décor, résistait plus
longtemps à l'oxydation et conservait sa couleur noire ; en temps opportun, avant que celle‐ci ne
s'oxydât à son tour, il fallait retirer rapidement les vases du four. Quand on désirait que le décor fût
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entièrement noir, comme dans certains vases à reliefs hellénistiques, on en restait à la seconde
phase de la cuisson.
Des rehauts blancs étaient parfois obtenus à l'aide d'une argile non ferrugineuse, tandis que
les rehauts violets sont produits par addition d'ocre qui contient jusqu'à 80% de fer et dont la
structure physique permet une réoxydation facile (J. Deshayes, Les origines de la civilisation tech‐
nique, t. I, p. 206).
Ces diverses opérations impliquent un assez nombreux personnel groupé autour du maître
de fabrique et aussi un certain nombre de bâtiments, plusieurs fours, des hangars. En somme le
côté industriel est ici fort important, plus peut‐être que le côté artistique.
 Les artisans du Céramique
L'industrie des vases était à ATHENES concentrée dans le quartier du Céramique, situé entre
l'Agora et la porte Dipyle, d'où partait la route d'Eleusis. La fabrication comme la vente était en gé‐
néral aux mains des métèques, étrangers domiciliés à Athènes comme nous l'apprend l'examen des
noms et des surnoms d'artistes que nous connaissons. On a beaucoup épilogué sur la condition
sociale de ces artistes industriels, d'aucuns la plaçant assez haut, d'autres la rabaissant à l'excès. La
vraisemblance se situe ici sans doute dans un juste milieu, le fabricant de vases représentant un
milieu moyen de commerçants et d'industriels dont les deux activités se trouvaient étroitement
liées. Nous connaissons aujourd'hui bon nombre de ces artisans, grâce aux signatures qu'ils ont
laissées sur leurs vases. Tantôt la signature s'accompagne du verbe grec epoièsen (™po…hsen = a fait)
et désigne le maître d'œuvre ou mieux le chef d'atelier. Tantôt le nom de l'artiste est suivi du verbe
egrapsen (œgrayen = il a peint) ; il s'agit alors du peintre de vase qui, dans la plupart des cas, n'est
qu'un collaborateur du maître d'œuvre. Ces signatures se rencontrent surtout à la fin du VIème
siècle. Elles tendent ensuite à disparaître et le classement des peintures de vases pose de délicats
problèmes aux spécialistes.
VASES A FIGURES NOIRES
La technique « des figures noires » consiste à traiter les personnages en silhouette pleine sur
le fond naturel de l'argile. Les indications des détails sont données par des incisions et par des re‐
hauts de couleur blanche, rouge ou violettes ; les visages, les bras et les jambes des femmes sont
habituellement traités en blanc, ce qui éclaire considérablement le tableau et crée, avec les person‐
nages masculins, un effet de contraste auquel les grecs étaient sensibles.
Utilisée en attique depuis les environs de 600 et jusque vers 480 (et même jusqu'au IVème
siècle pour les amphores panathénaïques) cette technique repose sur un certain nombre de con‐
ventions : le visage est toujours, à de très rares exceptions près, dessiné de plein profil, avec l'oeil de
face ; le traitement des volumes ne peut être que sommaire, les effets de perspective restent limités
et la torsion des corps dans le mouvement est tout à fait irréaliste.
Mais il ne faudrait pas croire le dessin totalement plat : la disposition de personnages sur
plusieurs plans donne une timide impression de profondeur et l'usage des incisions est poussé au
maximum des possibilités; l'on voit d'ailleurs par le péliké que les limites techniques imposées au
peintre n'empêchent nullement la souplesse du pinceau ni la légèreté du stylet. Il suffit de compa‐
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rer les silhouettes grecques aux personnages de certaines fresques égyptiennes pour mesurer tout
ce que l'art grec a su leur apporter de mouvement et de fantaisie.
VASES A FIGURES ROUGES
La technique des figures rouges inverse exactement celle des figures noires ; le peintre doit
préparer avec soin le tracé des silhouettes qu'il réservera ; il les complétera ensuite à l'aide d'un
pinceau très fin qui donnera les indications anatomiques et le détail des vêtements. Inventée vers
530, la technique des figures rouges n'atteint pas d'emblée la qualité de celle des figures noires,
avec laquelle elle coexistera pendant au moins deux générations ; mais les larges possibilités qu'elle
offre vont permettre aussi aux peintres les études anatomiques auxquelles les sculpteurs s'intéres‐
sent de leur côté.
Dès lors, les peintres semblent se donner pour objectif une traduction plus réaliste des mou‐
vements, des volumes, de la profondeur du champs et même des traits du visage ; le dessin de l'oeil
est caractéristique de cette évolution : toujours vu de face sur la céramique à figures noires, il se
transforme par la suite jusqu'à se présenter de profil, les paupières formant un angle ouvert. Ce‐
pendant, l'art du peintre ne s'oriente que rarement vers la vérité du « portrait », bien qu'il ne dé‐
daigne plus de varier à l'occasion le dessin des physionomies :
Mais surtout, cette technique plus variée et plus « sensible » permet d'exprimer moins
sommairement les mouvements de l'âme, à une époque précisément où, surtout dans la deuxième
moitié du Vème siècle, le théâtre contribue, pour sa part, à développer la sensibilité psychologique
des Athéniens.
Quatre critères pour lire la peinture sur la céramique grecque classique et comprendre son évolution à partir de la peinture archaïque.
Le raccourci : les corps sont en volume, renonçant à la frontalité. Les positions sont diverses. Elles traduisent la vie.
L’éthos : expression des sensations et des sentiments. Mais aussi des rapports entre les personnages.
La skiagraphie. (Peinture des ombres, clair-obscur) : lumière, couleurs; rendu de la profondeur des
formes.
La scénographie : création d’un espace pictural : techniques diverses pour lui donner de la profondeur;
disposition des corps les uns par rapport aux autres.
Athéna
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oinochoai
Hydrie
Skyphos
Pélikè
Tous ces vases sont au musée de Ruvo, en Apulie2.
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Y est exposée une des plus belles collections de vases antiques, attiques et apuliens, magnifique par la variété des formes et par
la qualité des peintures.