LETTRE D`INFORMATION FISCALE N° 180 16 Décembre 2013
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LETTRE D`INFORMATION FISCALE N° 180 16 Décembre 2013
LETTRE D’INFORMATION FISCALE N° 180 16 Décembre 2013 ACTUALITES FISCALES ACTUALITES FISCALES Publication des lois visant la fraude fiscale Au Journal Officiel, ont été publiées le 6 décembre 2013 les lois organiques n° 2013-1115 relative au procureur de la République financier et n° 2013-1117 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière. Rappelons qu’un certain nombre de mesures ont été censurées par le Conseil constitutionnel : Utilisation par l'administration de renseignements d'origine illicite L'article 37 de la loi insère dans le Livre des procédures fiscales un dispositif permettant à l'administration fiscale d'utiliser les renseignements portés à sa connaissance à l'occasion de l'exercice de son droit de communication ou d'une demande d'assistance administrative internationale dans le cadre des procédures de contrôle autres que les procédures de perquisition (LPF, art. L. 10-0 AA). L'article 39 de la loi institue un dispositif similaire en matière douanière. Ces articles 37 et 39 sont déclarés conformes à la Constitution, mais sous réserve de ne pas permettre aux services fiscaux et douaniers de se prévaloir de pièces ou documents obtenus par une autorité administrative ou judiciaire dans des conditions déclarées ultérieurement illégales par le juge. En revanche, les articles 38 et 40 qui auraient permis aux administrations fiscale et douanière d'utiliser toutes les informations qu'elles reçoivent, quelle qu'en soit l'origine, à l'appui des demandes d'autorisation de procéder à des visites domiciliaires fiscales ou douanières sont censurés. États et territoires non coopératifs Un principe d'échange automatique d'informations fiscales devait être institué (loi art. 57), les États refusant cette procédure étant automatiquement inscrits sur la liste des États et territoires non coopératifs. Cette mesure est censurée. Sanctions pour refus de délivrer les copies des documents consultés lors d'un contrôle fiscal La loi autorise les agents des impôts à prendre copie des documents qu'ils sont amenés à consulter dans le cadre d'une vérification de comptabilité ou d'une vérification personnelle (ESFP) (LPF, art. L. 13 F). Le refus de communiquer les documents entraîne l'application d'une amende de 1 500 € pour chaque document, sans que le total des amendes puisse être supérieur à 10 000 €. Le Conseil constitutionnel a censuré la partie de cet article qui fixait le montant maximal de l'amende à 1 % du chiffre d'affaires ou des recettes déclarés par exercice ou année soumis à contrôle (loi art. 44). TUP : délai d'opposition de créanciers L'article 29 de la loi, modifiant l'article 1844-5 du code civil, avait pour objet de porter de 30 à 60 jours à compter de la publication de la dissolution-confusion, le délai pendant lequel les créanciers peuvent y faire opposition. Cet article ne présentant pas de lien, même indirect, avec la loi est censuré Autre mesures censurées Parmi les autres mesures censurées, on signalera - l'article 3 qui aggravait les peines criminelles ou correctionnelles encourues par les personnes morales - l'article 66 qui instaurait une garde à vue de 96 heures en cas de fraude aggravée ACTUALITES FISCALES Les gouvernements européens tentent toujours de s’entendre sur la Taxe sur les Transactions Financières La présidence du Conseil a proposé d'exclure le repo du champ de la taxe sur les transactions financières que souhaitent instaurer onze pays. Les gouvernements européens espèrent toujours accorder leurs violons au sujet de la taxe sur les transactions financières (TTF).Les représentants des 28 Etats de l'Union se retrouvaient le 12 décembre dernier à Bruxelles pour essayer de progresser sur ce dossier. Sur le point de passer le flambeau de la présidence du Conseil à la Grèce, la Lituanie a tenté de faire avancer les discussions en proposant d'exclure du champ de la taxe certaines activités. Pour mémoire, la proposition présentée par la Commission début février suggérait de taxer toutes les transactions réalisées par des institutions financières, à hauteur de 0,1% pour les actions et les obligations et de 0,01% pour les produits dérivés. Cette proposition a été jugée cet été « excessive » par le ministre de l'Economie français, Pierre Moscovici. Les onze Etats qui ont proposé la TTF étaient, semble-t-il encore très divisés lorsqu'ils se sont réunis la semaine dernière. La France et l'Italie, soutenues par l'Espagne, défendraient une taxe plutôt restreinte sur le modèle de celle que les deux pays ont déjà mise en place tandis que l'Allemagne et les plus petits Etats militeraient en faveur d'une assiette plus large, aux revenus plus importants. La proposition lituanienne n'évoque pas l'un des points les plus épineux du dossier. La Commission suggère de taxer une transaction dès qu'une des parties est basée dans l'un des onze Etats membres de la coopération ou si le titre en question a été émis sur ce territoire. Les juristes du Conseil des ministres ont critiqué cette approche mais la Commission de défendre qu'elle était fondée juridiquement. JURISPRUDENCE - REPONSES MINISTERIELLES Taxe sur les cessions de terrains nus devenus constructibles et Apport d’un terrain constructible à une SCI soumise à l’IS Les communes, peuvent instituer une taxe forfaitaire sur la cession à titre onéreux de terrains nus devenus constructibles à la suite de leur classement dans une zone constructible (CGI art. 1529).. Cette taxe, due par le cédant, s'applique aux cessions à titre onéreux de terrains réalisées par les personnes physiques et les sociétés et groupements non soumis à l'IS afférent à la plus-value dans les conditions prévues pour les plus-values immobilières des particuliers (CGI art. 150 U), ainsi qu'aux non-résidents soumis au prélèvement sur leurs plus-values immobilières (CGI art. 244 bis A). La taxe ne s'applique pas : - aux profits tirés d'une activité professionnelle imposables à l'impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et commerciaux, des bénéfices agricoles ou des bénéfices non commerciaux - aux cessions réalisées par les personnes morales et sociétés passibles, de droit ou sur option, de l'IS En revanche, la taxe est due en cas d’apport, par une personne physique, d’un terrain nu constructible à une société civile immobilière soumise à l'impôt sur les sociétés. Cette opération d'apport constitue, en effet, une cession à titre onéreux Rép. Dupont n° 6111, JO 5 décembre 2013, Sén. quest. p. 3507. JURISPRUDENCE - REPONSES MINISTERIELLES Imputation des déficits d'une EURL sur le revenu global ? Les déficits réalisés par une EURL soumise au régime des sociétés de personnes qui n'est pas inscrite au registre du commerce et des sociétés en qualité de loueur en meublé professionnel ne peuvent être imputés par l'associé unique de cette EURL sur son revenu global. CE 9 octobre 2013, n° 346046 ACTUALITES FISCALES – PLF 2014 Pour rappel, le Projet de loi de finances pour 2014 a été rejeté en 1ère lecture par le Sénat le 27 novembre dernier. En conséquence, la Commission mixte paritaire a été chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances pour 2014 (texte déposé le 11 décembre dernier). Le projet de Loi est donc à présent à nouveau devant les députés de l’Assemblée Nationale depuis le 12 décembre dernier, les discussions portant sur les premiers articles sont actuellement en cours. Ainsi, les articles 3 (Abaissement du plafond de l’avantage procuré par le quotient familial), 5 (Suppression de l’exonération fiscale de la participation de l’employeur aux contrats collectifs de complémentaire santé), 6 (Suppression de l’exonération d’impôt sur le revenu des majorations de retraite ou de pension pour charges de famille) ont été adoptés sans modification. L’article 11 portant sur la réforme du régime d’imposition des plus-values de cession de valeurs mobilières ou de droits sociaux des particuliers a été adopté également. Les députés ont par ailleurs précisé, sur proposition de la Commission des Finances, que « l’abattement forfaitaire de 500 000 euros, dont bénéficient les dirigeants de PME partant à la retraite, s’applique à l’ensemble des gains afférents à des actions, parts ou droits portant sur ces actions ou parts émis par une même société et, si cette société est issue d’une scission intervenue au cours des deux années précédant la cession à titre onéreux, par les autres sociétés issues de cette même scission. » Les débats des prochains articles du texte nous dirons si les députés ont suivi les recommandations de la Commission des Finances qui propose : - d’abaisser le taux de TVA applicable à la construction et à la rénovation de logements sociaux (Article 19) et notamment : . étendre aux travaux de rénovation réalisés dans les logements sociaux la prise en compte des travaux induits pour l’application du taux réduit de TVA . maintenir le taux de TVA à 7 % pour les logements situés à plus de 300 mètres et moins de 500 mètres de la zone ANRU pour lesquels une demande de permis de construire aura été déposée avant le 01/01/2014, et non le 16/10/2013 comme prévu actuellement . étendre le taux réduit de TVA aux logements-foyers, et foyers de jeunes travailleurs et aux centres d’hébergement d’urgence - de réformer le plan d’épargne en actions (PEA) en vue du financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) - Article 53 Seraient ainsi éligibles au PEA PME : . les parts de fonds communs de placement à risques (FCPR), . les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), . et les fonds d’investissement de proximité (FIP), qui sont des FCPR spécialisés, au même titre que les actions ZOOM SUR … La « saga » des plus-values immobilières sur les terrains à bâtir Comme vous le savez à la suite de la censure par le Conseil constitutionnel de la réforme du régime d’imposition des plus-values immobilières introduite en loi de finances pour 2013, l’article 18 du Projet de Loi de Finances 2014 reprend les principales orientations de cette réforme, dans le respect de la décision du Conseil constitutionnel, au travers principalement de deux mesures. La première consiste en un allègement de l’imposition des plus-values réalisées lors de la cession de terrains bâtis par la majoration du taux d’abattement imputable sur l’assiette des plus-values imposées à l’impôt sur le revenu. Cette majoration entraîne le raccourcissement de 30 ans à 22 ans de la durée de détention donnant droit à une exonération totale d’impôt sur le revenu. La seconde mesure, celle qui nous intéresse ici, alourdit l’imposition des plus-values au titre des cessions de terrains à bâtir par la suppression de tout abattement sur la plus-value, pour l’impôt sur le revenu, comme pour les prélèvements sociaux pour les cessions intervenant à compter du 1er janvier 2014. En première lecture, l’Assemblée nationale avait modifié cet article avec l’avis favorable du Gouvernement, afin de reporter la suppression de tout avantage pour les cessions de terrains à bâtir aux cessions définitives intervenant à compter du 1er mars 2014. En d’autres termes, à compter du 1er mars 2014, toutes les plus-values de cessions de terrains à bâtir seraient taxées à hauteur de 34.5%, et ce, quelle que soit la durée de détention du terrain par son propriétaire. Le rapporteur général proposait donc de modifier le présent article afin d’introduire une mesure transitoire plus favorable aux cessions de terrains non bâtis : le régime d’abattement en vigueur au 31 décembre 2013 s’appliquerait ainsi aux cessions pour lesquelles une promesse de vente a été conclue avant le 31 décembre 2013 et qui font l’objet d’un acte authentique de vente avant le 1er juin 2014. Mais … lors des débats nocturnes sur le PLF 2014 les députés ont décidé de ne pas adopter de mesure transitoire à la suppression de l’abattement pour durée de détention concernant les terrains à bâtir à compter du 1er mars 2014 => Aucun régime d’exonération ne sera mis en place s’agissant des terrains à bâtir Les plus-values immobilières dégagées lors de la cession de terrain à bâtir ne bénéficieront donc d’aucun abattement pour durée de détention à compter du 1er mars 2014. SARL Olivier PIETRI Consultant 5, lotissement Saint-Alphonse 13160 Châteaurenard [email protected] 06-73-86-31-11