Les monnaies locales, une réponse à la crise ?

Les monnaies locales, une réponse à la crise ? - Le Point
09 août 2012 | Mise à jour 13h15
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Le Point.fr - Publié le 08/08/2012 à 13:05 - Modifié le 08/08/2012 à 13:37
Les monnaies locales, une réponse à la crise ?
Créer de la monnaie n'est pas seulement un privilège réservé aux banques. Environ 4 000
communes dans le monde ont franchi le pas avec succès.
Photo d'illustration © Becus / La Dépêche du Midi
"Muse" d'Angers, "Luciole" d'Ardèche, "Bogue" d'Aubenas... Ces noms poétiques fleurissent aux quatre
coins de la France sur de nouveaux billets fraîchement créés par les citoyens eux-mêmes. Et les
Français semblent bien décidés à rattraper leur retard : près de trente monnaies locales circulent
Par SOPHIE BARTCZAK
aujourd'hui sur le territoire, alors qu'elles n'existaient pas il y a seulement trois ans. Dans le reste du
monde, on constate le même phénomène : en Allemagne, une soixante de communes vivent au rythme
des monnaies locales ; au Brésil, grâce aux "palmas", certains habitants des favelas font désormais leurs
courses dans leur quartier, favorisant l'emploi local et le pouvoir d'achat ; à Ithaca, une petite ville dans
l'État de New York, "l'Ithaca Hours" sévit depuis presque 20 ans auprès de 1 500 boutiques et
entreprises, brassant l'équivalent de 2 millions de dollars en vase clos. Au total, dans le monde, une
cinquantaine de pays y auraient recours.
Stabilité économique
Le phénomène n'est pas tout à fait nouveau... Au Moyen Âge, les monnaies locales étaient courantes :
un évêque, un seigneur ou même une ville pouvaient alors "battre monnaie". Plus récemment, à partir de
la crise de 1929, elles sont réapparues en Allemagne, en Autriche, et même en France à Lignières-enBerry, avec un certain succès puisqu'elles permirent la relance de l'économie locale et une diminution du
chômage. Inquiètes de leur succès, les banques firent pression sur les États pour les interdire ! Toutes
sauf une : le WIR. Depuis 1934, elle est la monnaie suisse locale échangée par 60 000 entreprises, soit
près de 20 % de l'économie du pays ! D'après Bernard Lietaer, ex-directeur de la Banque centrale de
Belgique, cette exception suisse de double monnaie participe à la stabilité et à la robustesse
économiques du pays. En cas de crise, les entreprises échangent plus de WIR et sont moins affectées
par les diminutions des crédits.
Plus de sens
Alors, plan B face à un euro fragile, pied de nez aux banques jugées amorales, les monnaies
complémentaires locales seraient-elles la réponse à la crise financière ? Oui, mais pas seulement,
explique Philippe Derudder, auteur du guide Les monnaies locales complémentaires : pourquoi,
comment ? (éd. Yves Michel). Selon lui, la démarche sous-entend une vraie philosophie. "Une monnaie
locale complémentaire est émise par les citoyens eux-mêmes pour redonner sur leur territoire l'humanité
et le sens que la monnaie conventionnelle n'incarne plus." L'objectif est de remettre l'argent à sa juste
place, à savoir un simple moyen d'échange. Alors qu'une majorité des flux financiers sont absorbés par
la spéculation, les monnaies locales visent à investir 100 % des montants dans l'économie réelle en
redonnant du sens à l'argent pour relocaliser les échanges, favoriser l'emploi et créer du lien.
Plus de richesses
http://www.lepoint.fr/economie/les-monnaies-locales-une-reponse-a-la-crise-08-08-20... 09/08/2012
Les monnaies locales, une réponse à la crise ? - Le Point
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Les monnaies complémentaires ne concurrencent pas l'euro et se limitent à un territoire précis. Ainsi, si
vous êtes à Romans, c'est en "Mesures" que vous pourrez régler vos achats. Pour ce faire, rendez-vous
dans l'un des six comptoirs d'échange (Biocoop, marchand de chaussures...). Contre 50 euros par
exemple - qui seront placés dans des projets éthiques et solidaires - il vous sera remis 50 "Mesures" en
billets. Vous pourrez alors les dépenser chez l'un des 60 commerçants adhérents (coiffeur, alimentation,
théâtre, restaurants, etc.), tous engagés dans une démarche écologique et citoyenne. Attention, si vous
n'utilisez pas les "Mesures" dans les trois mois, elles perdront 2 % de leur valeur. Car c'est le propre des
monnaies complémentaires d'être "fondantes", ce qui favorise leur circulation. "Plus une monnaie circule,
plus elle crée de richesses, constate Philippe Derudder. L'argent traditionnellement déposé en banque
est utilisé pour des placements souvent éloignés de l'économie locale, voire de l'économie réelle." Pour
éviter une fuite de la monnaie, il n'est pas possible au consommateur de changer ses "Mesures" en
euros. Seul le commerçant le peut, moyennant une commission de 2 %. Une somme qu'il accepte
facilement, puisque cela lui apporte une nouvelle clientèle. Pour certains, l'apport est mineur et
représentera 2 ou 3 % de chiffre d'affaires en plus ; pour d'autres, c'est une véritable aubaine, comme
cet artisan de Villeneuve-sur-Lot qui a vu son activité doubler depuis qu'il vend de la farine en monnaie
"Abeilles". Les boulangers de la région, qui utilisaient des farines venant parfois de l'autre bout de la
France, ont vu là un bon moyen d'utiliser la monnaie locale récoltée auprès de leurs clients. Pour
répondre aux nouvelles commandes, l'artisan a dû embaucher. La boucle est bouclée : emploi,
économies d'énergie liées au transport, lien social, création de valeurs... Si certains jugent encore les
bénéfices trop minces parce que marginaux, d'autres, de plus en plus nombreux, sont conquis et font le
pari que la monnaie peut être un outil de réconciliation. De doux rêveurs ? L'avenir le dira.
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Commentaires
milpétar
le 09/08/2012 à 08:46
Avancée vers le passé !
Eric64
le 08/08/2012 à 19:36
Revenons tout simplement au Franc !
petrus6524
le 08/08/2012 à 18:39
Euros et monnaies locales...
spa
le 08/08/2012 à 18:28
Et des monnaies nationales indexées sur l'Euro...
Allez, on enfourche sa draisienne et on fait marche arrière ! Comment peuton prôner de telles absurdités ?! L'Euro est un fabuleux facteur de progrès,
il favorise les contacts et les échanges, il offre l'opportunité d'appartenir à
une gigantesque famille, il élimine, ou du moins limite considérablement, les
possibilités de spéculation. Il est un facteur de progrès et de stabilité.
Seulement voilà, il faut le vouloir et accepter les inconvénients tout autant
que les avantages. [...]
0,15€ c'est un franc, point barre ! Revenons à notre Franc et arrêtons de
tergiverser et d'accepter de payer un demi-pression 3 euros, soit 20 francs
et buvons le à 3 francs, comme avant.
L'histoire ne nous dit pas si ces monnaies rapportent de la TVA à l'état...
Que font les commerçants de l'argent qu'ils reçoivent ainsi et qu'achètent-ils
avec ? Ils sont obligés de l'utiliser pour acheter des produits négociables
dans cette monnaie, on a donc une création d'un circuit parallèle qui
échappe aux impôts... Bref une fraude fiscale !
Au lieu de supprimer l'euro, il faudrait indexer les anciennes monnaies
nationales sur l'euro avec ensuite une liberté du taux de change... Ces
devises nationales ne pourraient être échangées que contre des euros.
Ensuite au niveau international, tous les échanges auraient lieu en euros.
En conséquence, cela laisserait à la BCE, la possibilité d'avoir en interne un
ajustement possible entre les différents pays et monnaies de la zone euro...
C'est techniquement très facilement réalisable et serait probablement très
efficace pour sortir de la crise de la zone euro !
http://www.lepoint.fr/economie/les-monnaies-locales-une-reponse-a-la-crise-08-08-20... 09/08/2012
Les monnaies locales, une réponse à la crise ? - Le Point
Myrsit
le 08/08/2012 à 16:47
Mais bien sûr...
Modetic
le 08/08/2012 à 16:25
Économie vs Écologie ?
Sicnarf
le 08/08/2012 à 16:23
@vérité9
Le capitaine
le 08/08/2012 à 16:13
C'est juste simple et évident... Sortir de l'euro...
lauery
le 08/08/2012 à 15:53
Franc
dr1
le 08/08/2012 à 14:33
Eh oui
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L'article possède un vrais sens qui inconsciemment est partagé par certains.
Si on paie plus cher certains produits, on a plus de marge et si l'on veut on
peut plus embaucher. Ce qui signifie très clairement que si les français
achètent plus cher leurs produits, ils économiseront moins et ça créera des
emplois, ce qui d'ailleurs n'est pas sûr du tout. En fait, c'est une sorte de
communautarisme qui avant avait cours dans les communautés fermées et
qui tente de se déployer dans la société civile. Le bio généralisé rêvé par
certains est de la même veine. [...] Les gens qui ont vocation à acheter tout
plus cher, ça existe, mais faut pas rever. Les emplois crées vivront avec
cette monnaie ils achèteront, système oblige, tout plus cher ! Le système va
très vite atteindre ses limites, comme les amap, comme le bio, ça gonfle, ça
gonfle puis ça se dégonfle comme un soufflet. Les hippies vivaient comme
ça dans les années 70, ce n'est ni plus ni moins que du troc à la sauce
moderne. Mis à part certains produits très locaux, il y a tous les autres
produits qui remplissent nos caddies, et là la monnaie locale ça marche
plus.
Les monnaies complémentaires locales ne sont pas en opposition à l'Euro
mais en complément, comme leur nom l'indique.
Elles ont aussi pour vertu de rapprocher 2 mondes qui s'opposent souvent :
l'écologie et le commerce.
Alors que les municipalités de tous bords bataillent contre la désertification
des centre-villes, que le prix du transport ne cesse de monter, tout comme
la température de notre seule planète (!), les monnaies complémentaires
locales répondent au diagnostic de ces 2 "mondes". Souhaitons que la
diversité de ces sensibilités offre à cette initiative une large adhésion... Un
peu de mesure pour la Mesure ?
Non, le retour au franc n'a rien à voir avec la "monnaie locale" évoquée
dans cet article. Il y a deux contraintes dans la monnaie locale qui font son
intérêt que ne peut avoir une monnaie nationale : la monnaie locale est
"indexée" sur une autre monnaie puisque vous achetez une contrepartie :
Vous achetez 50 trucs contre 50€ ou francs (suisses ou autres... ) La
deuxième vous devez consommer "localement" (dans des magasins qui
acceptent le système) et faire fonctionner l'économie locale. Donc, entre
autre pas d'épargne possible = obligation de consommer "localement" dans
une durée définie sous peine de dévaluation. Une monnaie isolée, non
bancaire et fluide. Plus beaucoup de rigueur dans la création de ce type de
monnaie et son utilisation. Tout le contraire de l'€ ou du Franc. Sinon les
Suisses, le Brésil, et autres, n'auraient pas besoin de se livrer à ce genre de
pratique.
Et cela va se faire, mais hélas bien trop tard... Revenons aux monnaies
nationales, qui seront ajustées (comme elles l'étaient avant la sinistre
blague de la monnaie unique) aux économies de chacun des États de
l'Europe... C'est simplement inéluctable... Quand on se noie, on retrouve le
réflexe de nager !
Petit à petit on viendra à nos monnaies, car aucun politicien ne sait comme
sortir de l'euro sans y laisser quelques plumes, mais si on continue avec lui
on va se retrouver complètement déplumés, alors vite sortons avant que ce
soit trop tard !
Il est curieux que les médias donnent audience à de telles pratiques alors
qu'elles ce résument à ce que veut faire le FN ! Cela a pourtant été mille fois
vanté comme étant stupide ! Le plus grave est que la récession nous guette
que la crise sur laquelle les socialistes ont surfé, ignorant son existence
avec l'appui inconditionnel des médias était bien réelle ! Ces politiques,
comme les médias, ont joué avec le destin de la France, dans des buts
purement intérressés ! Cela restera l'un des scandales de ces dernières
élections !
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