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& La revue de presse La télé des Filles de Joie 18 janvier 2009 Juliette Dragon 19 mars 2009 Juliette Dragon 23 mars 2009 Juliette Dragon et les Filles de Joie 5 avril 2009 Reportage Ecole des Filles de Joie 8 septembre 2009 Juliette Dragon 13 septembre 2009 L’école des Filles de Joie La télé des Filles de Joie (suite) Novembre 2009 Paris Burlesque Festival 15 février 2010 Juliette Dragon 2 novembre 2009 Paris Burlesque Festival 15 avril 2010 Riot Grrrlz Festival #2 28 novembre 2009 Paris Burlesque Festival Février 2011 Calendrier Juliette Dragon Mardi 26 avril 2011 Désinhibez-moi ! A l’Ecole des Filles de Joie, à Paris, des femmes ordinaires viennent apprendre l’effeuillage burlesque. Un art coquin né dans les Années folles, revisité par le féminisme américain et pimenté punk. La mélodie suave de la Panthère Rose caresse ses courbes parfaites, enrobées au plus près d’une robe de cuir moulante et ras les fesses. Ses jambes interminables avancent doucement sur scène, dévoilant à chaque minute un centimètre de résille supplémentaire. Son regard est franc, rieur et son décolleté étourdissant. Della, l’Italienne, force l’admiration des dames. Les hommes dans la salle sont émoustillés, goguenards. Sur la scène de la Bellevilloise, petit cabaret du XXe arrondissement parisien, elle est irréprochable, professionnelle, magnétique. Son numéro d’effeuillage burlesque, elle l’a peaufiné pendant des heures, des semaines, pour le présenter ce soir à la «scène ouverte», aboutissement de ses répétitions. Pourtant, à la ville, cette brune de 39 ans est professeure d’italien. Ce soir, comme souvent, elle est vamp, effeuilleuse. Sûre d’elle et de ses charmes. Entre James Bond Girl et Bonnie Parker, elle arrache d’un coup son petit bonnet rayé, dévoilant de longs cheveux bouclés en cascade sur ses épaules. Sur un rythme latino, c’est sa robe qu’elle saisit lentement, avant de la jeter au sol. Sa lingerie ne lui résistera pas longtemps. Une épaule, puis l’autre. Le soutien-gorge de dentelles noires est au sol. Surprise. En lieu et place des tétons, deux petits pompons, les nippies, tournoyant au gré de ses déhanchés. Car l’effeuilleuse burlesque a pour règle d’or de ne point dévoiler le bouton rosé de ses seins. Un grand écart - en porte-jarretelles - des sourires flatteurs pour ses dents du bonheur, et la sculpturale pin-up se retire, exultant. «Ce rapport avec le public, cette intimité sont essentiels, soufflet-elle de son accent marqué. Cela n’a rien à voir avec le strip-tease, on ne cherche pas à exciter les mecs, mais à nous plaire à nous, les femmes.» Pour Della, tout a commencé il y a un peu plus d’un an. Amoureuse de danse, elle cherche un endroit où exercer sa passion. Un lieu où elle pourrait apprendre à regarder en face ses «grosses fesses». Autour d’un verre entre copines à la Bellevilloise, elle a une sorte de révélation. Ce soir-là, c’est «scène ouverte» des «Filles de Joie» dans le petit cabaret. Une poignée d’amatrices se dénudent au plus près de 300 personnes. Toutes prennent des cours d’effeuillage à l’Ecole des Filles de Joie. Della est séduite. Mardi 26 avril 2011 (suite) Devenir des pin-up, pas des femmes objet Alors depuis un an, Della se rend tous les samedis dans cette drôle d’école parisienne. Sans se cacher. «Il n’y a rien de vulgaire, ce n’est pas du strip-tease. Mes parents, mes collègues, mes amis : tout le monde sait ce que je fais», dit-elle en souriant. Pour autant, le regard des autres dissimule parfois quelques préjugés, des amalgames. «Peu de gens savent ce qu’est vraiment le burlesque. Mes collègues ne viendraient pas me voir sur scène. Entre savoir et voir, il y a un monde.» Créée en 2008 par Juliette Dragon, l’Ecole des Filles de Joie apprend aux femmes ordinaires à devenir des pin-up, pas des femmes objet. «Il y a dix ans, je faisais monter sur scène des gamines de la Ddass. J’ai réalisé combien la scène pouvait être une thérapie, qui permet de s’aimer, de se mettre en valeur, de se dire qu’on est capables de jolies choses», se souvient Juliette Dragon, la femme aux neuf vies: chanteuse, danseuse, performeuse et mannequin burlesque, artiste de cirque, productrice, directrice artistique, meneuse de revue et féministe. «Le nom de l’Ecole est un clin d’œil : on détourne les codes des catins du XIXe siècle. Ces filles apportent la joie, ne subissent rien, s’amusent.» Au-delà de l’effeuillage, c’est une formation scénique complète que peuvent suivre les participantes : danse, maintien, maquillage, etc. «On s’adresse à tout le monde, de la jeune fille à la femme mûre . Toutes veulent assumer leur féminité», explique Aurélie, alias Cherry Lyly Darling, performeuse burlesque et enseignante à l’Ecole des Filles de Joie. A 30 ans, la jeune femme est tombée amoureuse de l’univers rétro et glamour des pin-up. «Elles ont quelque chose d’agréable, de mystérieux et d’accessible à la fois. Elles ne sont ni canons ni parfaites, mais sensuelles, légères.» Le Divan japonais, 1894. C’est dans ce cabaret de la rue des Martyrs, à Paris, que le genre trouve ses origines. Sur scène, Blanche Cavalli se dévêtit complètement, en musique, avant de se glisser dans son lit. L’érotisme entre au théâtre: c’est une petite révolution. Dans les années 1920, le spectacle, désormais nommé «burlesque» tant il joue du second degré, connaît un succès fou dans les cabarets de la capitale. Il devient le spectacle parisien par excellence, un reflet du chic à la française. Bientôt, le genre traverse l’Atlantique, des Américaines se mettent à l’effeuillage. Même les pin-up des années 1950 vont s’inspirer de l’esthétique burlesque. Ainsi Betty Page, l’une des premières playmates du magazine Playboy, considérée comme la reine des pin-up. Après une enfance modeste dans le Tennessee, sa célèbre chevelure de jais, sa frange et ses seins coniques vont faire le tour du monde et devenir un symbole d’une certaine libération sexuelle. Mardi 26 avril 2011 (suite) Au diable les plastiques parfaites Quelques décennies plus tard, le burlesque américain pimente ses spectacles d’une bonne dose de militantisme féministe et d’une pointe de punk, et invente le «néoburlesque». Le corps «différent» y est brandi en étendard, les codes du féminisme sont détournés. Corsets et autres soutiens-gorge barbares reviennent en grâce. Figure de proue du mouvement : le Velvet Hammer Burlesque, troupe née en 1995 à Los Angeles qui doit son nom à un cocktail à base de cointreau, de café et de crème fraîche. Michelle Carr met à l’honneur des femmes naines, girondes, déjantées, banales. Et dédramatise l’exposition de la chair, comme le fera Mathieu Amalric avec Tournée une quinzaine d’années plus tard. Au diable les plastiques parfaites : cet état d’esprit hante l’Ecole des Filles de Joie. «Les féministes des années 1970 jetaient les carcans au feu, nous, on détourne leurs codes, s’amuse Juliette Dragon. Beaucoup de femmes ont peur d’être sexy, car les filles sexy sont trop souvent cataloguées comme stupides.» «Ici, toutes les femmes sont belles, renchérit Della, l’Italienne, on oublie nos complexes. La philosophie du lieu nous met vraiment à l’aise. Et surtout, on est en sécurité.» Petites, obèses ou tatouées. «Des corps parfaits, pas refaits», scande Juliette Dragon. Ainsi, la brunette Aurélie qui a vu sa silhouette de danseuse se transformer après un accident a trouvé le salut dans le néoburlesque. «J’avais pris des kilos. Il fallait que je m’épanouisse. Les plumes, les paillettes, l’ambiance du cabaret combinées au second degré : j’ai eu un coup de cœur.» De l’époque des années 1920, le néoburlesque a gardé le goût de l’artisanal. Des costumes au nom de scène, tout est souvent fait maison, comme autrefois. «Le nom de scène reflète la personnalité. Bien souvent, il contient un anglicisme, une référence à l’alcool ou à une gourmandise», décrypte Cherry Lyly Darling, si amoureuse des cerises qu’elle en a fait tatouer sur son flanc. «Confectionner ses tenues fait partie du plaisir que me procure l’effeuillage», renchérit Elvira Debord, frêle brune membre de l’Ecole des Filles de Joie depuis deux ans. «Flâner dans les brocantes, au marché Saint-Pierre ou dans les merceries aide à passer le cap, à s’imaginer sur scène.» A 39 ans, Elvira Debord, en recherche d’emploi, ne se pensait «pas assez jolie» pour oser prendre part à la scène ouverte. Jusqu’à ce qu’elle fabrique des nippies, les essaie, et se «paie une tranche de rigolade mémorable. Je me suis lancée dans un effeuillage improvisé, et avant que je m’en rende compte, mon soutif virevoltait au-dessus de ma tête !». Chaque samedi après-midi, une trentaine de femmes troque donc tailleurs et blouses pour talons et cache tétons. Dans le lumineux studio en retrait de cette petite rue de Belleville, débutantes et habituées viennent pour une décharge d’adrénaline et un antidote à la pudeur. Calfeutrées près de la porte d’entrée, Anaëlle, Laurène et Adèle sont un peu décontenancées. Les trois amies travaillent dans l’architecture, la communication et le développement durable, et c’est leur première fois. Dans un coin de la salle, certaines filles sont déjà en petite culotte de soie. Elles sont prêtes pour la leçon du jour, un cours inspiré des spectacles de reverse strip donnés dans les années 1940 par Lili St. Cyr, sulfureuse blonde du Minnesota restée célèbre pour avoir inventé «le strip-tease à l’envers». Mardi 26 avril 2011 (suite) Jamais nues Anaëlle et Adèle ont offert cette drôle de séance à Laurène pour ses 24 ans après avoir vu, en décembre 2010, le docu Strip burlesque ou la philosophie du corset, de Constance de Médina et Hélèna Noguerra. «Je me suis dit que ce serait une bonne occasion de se marrer entre copines», dit Adèle. En attendant de savourer son cadeau (20 euros la séance d’une heure trente), Laurène ne sait pas trop quelle tenue adopter. «On doit se mettre à poil ?» Non. L’effeuilleuse ne se montre jamais entièrement nue. Une bouée de sauvetage pour ces jeunes femmes qui se décrivent paradoxalement comme «pudiques». En sous-vêtements, elles apprennent à enfiler des bas en nylon. Cherry Lyly Darling ponctue ses indications de soupirs lascifs et de boutades : «On n’enfile pas ses chaussures avec les pouces comme chez mémé ! Soyez sensuelles !» Au fil de la leçon, le trio se détend. Et l’érotisme, dans tout ça ? Ici, on se dit loin de l’univers du strip-tease, très près de celui de l’expression corporelle. «On se fait très vite aux discussions en petite culotte !», lance Anaëlle. Cette drôle d’intimité crée une complicité entre un panel de femmes pour le moins éclectique. «Dans la vie, la pub, les magazines : tout nous pousse à nous comparer. Ici, on est toutes égales, solidaires.» Passés les regards en coin du début, chacune cesse vite de lorgner sa voisine. Myriam, l’ingénieure, côtoie Chantal, l’élancée, travailleuse «du milieu de la justice». Coquette, Chantal préfère taire son âge. Chevelure discrètement argentée et lingerie rose satinée : «Ça me change de mes tenues sportives ordinaires !» Venue régler ses comptes avec son corps, elle découvre de nouvelles sensations avec cet ex-ennemi, dans un studio voulu sans miroir, où on travaille aussi, beaucoup, l’attitude. Ce jour-là, sur Ce soir je serai la plus belle pour aller danser, on travaille la démarche, on apprend à «poser son petit popotin sur une chaise». Aussi ludique que technique.Adèle, Laurène et Anaëlle sont conquises, se promettent de revenir, et pourquoi pas, de monter sur scène, comme Absolut Nikita, Murena Pink, Elvira Debord, Lady Adelaïde Greed et les autres. «Le public ne veut pas voir des pros, mais des filles qui se lancent, pour s’identifier à elles», constate Cherry Lyly Darling. Ces filles culottées sont de plus en plus nombreuses : à Paris, ces trois dernières années, quatre écoles d’effeuillage burlesque ont ouvert leurs portes. Les leçons ponctuelles se multiplient, s’exportent à Strasbourg, Lyon, Lille ou Bordeaux. «La nouvelle génération du féminisme est en marche.» En talons. Virginie Ballet / photos: © Jean-Philippe Carré avril-mai 2011 Bordel de luxe des Hurlements d’Léo “Juliette Dragon pose avec un canard mazouté dans un hôtel de luxe. L’idée était que quelque soit l’endroit où tu te trouves, la marée noire peut t’atteindre. J’avais pensé la faire poser dans un bain noir avec une armée de canard. mais l’hôtel n’a pas eu confiance dans nos colorants, on a dû abandonner l’idée. Cette photo est un rappel à l’univers des HDL par le cri, le dernier album montrait déjà un enfant qui criait. Quand je fais une photo, j’essaie toujours de me rappeler l’identité du groupe et son passé.” Propos d’Anouck Durand recueillis par Audrey Lavallade Du 26 mars au 1er avril 2011 ATOUT CORPS La sortie du filme de Mathieu Almaric, « Tournée », l’a popularisé : l’effeuillage burlesque est la nouvelle activité à la mode. Une manière, souvent, de se réconcilier avec soi-même. Que fait Géraldine, neuropsychologue, à ses heures perdues ? Du footing, du yoga, de la natation ? Non, elle prend des cours d’effeuillage burlesque. Ou art du déshabillage avec humour, popularisé par le film de Mathieu Amalric, « Tournée », dont les actrices ont enflammé le Festival de Cannes l’an dernier. En pleine résurgence aux Etats-Unis depuis les années 1990, l’effeuillage burlesque séduit de plus en plus de femmes car il s’affranchit des normes de beauté et de minceur en vigueur pour célébrer le corps féminin quelles que soient ses formes. Son succès est tel que les écoles fleurissent, depuis deux ou trois ans, dans toutes les grandes villes de France. Géraldine, trentenaire d’allure timide, n’est pas encore très à l’aise en porte-jarretelles et talons aiguilles à plate-forme, dans cette parodie de poses sexy des pin-up des années 1950. Coachée par son professeur, la pulpeuse Lady Flo, il lui faut apprendre à se déhancher, à battre des cils à coups de clins d’œil appuyés, à prendre des poses lascives, et tout cela en dévoilant gracieusement son corps. Le plus difficile étant pour elle de parvenir à faire tourner sur eux-mêmes les pompons de ses « nippies » ou cache-tétons. Or le temps presse : Géraldine, alias Blanche Canaille, son futur nom de scène, a décidé de franchir une étape en se produisant pour la première fois en public.Il lui reste trois semaines pour créer un numéro, en répéter la chorégraphie, imaginer et coudre son costume. Dans le « civil », la jeune femme gère de lourdes pathologies au sein d’une clinique parisienne. Ses patients sont atteints de lésions cérébrales nécessitant une rééducation. Rien à voir avec le coquin hobby de la thérapeute qui chercherait en celui-ci, et avant tout, à se réconcilier avec elle-même. « J’ai besoin du regard des gens pour me trouver désirable, avoue Géraldine. Je me dis que si les autres m’apprécient, peut-être que je m’apprécierais alors un peu plus. » Du 26 mars au 1er avril 2011 (suite) Fondée par Juliette Dragon, le Cabaret des Filles de Joie, aboutissement du travail de l’école du même nom, se produità la Bellevilloise, Paris (20e). Curieusement, le manque de confiance en soi est souvent ce qui pousse les jeunes femmes vers l’effeuillage burlesque. Telle Aurélie, rebaptisée Cherry Lyly Darling, qui a décidé d’en faire son métier. Trois fois par semaine, cette jolie fille tout en rondeurs se produit sur scène en tant que « performeuse burlesque ». Mais n’allez surtout pas lui dire qu’elle se livre à un strip-tease. Elle se mettrait en colère. Car le but des effeuilleuses n’est pas de se mettre nues pour attiser de libidineuses convoitises, mais de jouer de leur sex-appeal, en se gardant bien de tout montrer. « J’ai pris le burlesque comme une forme de thérapie parce que cela m’a permis d’aimer mon corps, d’accepter aussi mes formes et le fait que j’ai cette grande cicatrice sur le ventre », déclare Aurélie qui œuvrait autrefois dans la mode. Comme les spectacles ne lui apportent pas de revenus suffisants, cette ancienne danseuse donne par ailleurs des cours d’effeuillage. Aux clientes d’une boutique de lingerie de Sanary-sur-Mer (Var), qui a fait appel à ses services, Cherry Lyly Darling explique : « On n’est pas des femmes-objets. Vraiment pas ! On a repris tous les codes de la féminité. On a repris les corsets et les soutiens-gorge. On est dans une démarche un peu féministe d’assumer notre corps et de revendiquer ce que l’on fait en disant : « C’est moi qui décide. Je fais ce que je veux ! » » Dans le film « Tournée », l’effeuilleuse Dirty, qui joue son propre rôle dans la vie, et qui figure aussi dans ce décoiffant reportage, déclare à son manager – à propos de son numéro – que c’est elle qui commande et non pas lui. Voilà pourquoi les effeuilleuses se considèrent féministes… Mais de la génération néo. A Paris, leurs spectacles font le plein. L’un des hauts lieux de leurs prestations étant La Bellevilloise, théâtre où se produit une fois par mois le Cabaret des Filles de Joie, fondé par Juliette Dragon, précurseur du genre en France. Ces soirs-là, la salle est occupée à 80% par des femmes en majorité trentenaires, qui viennent ici s’amuser et s’initier à des postures sexy qu’elles pourront reproduire devant leur compagnons. Les hommes présents dans le public savent qu’ils n’ont pas intérêt à faire de commentaires déplacés. Sinon, ils seront poussés sur la scène et copieusement moqués. L’effeuillage burlesque est apparu dans les années 1920-1930, aux États-Unis, à l’époque des flappers ou garçonnes. Il est aujourd’hui pratiqué jusqu’en Laponie. Par des filles dont le modèle reste l’insurpassable et sulfureuse Dita Von Teese. Jeudi 31 mars - France 2 - Magazine Envoyé Spécial : Je m’effeuille donc je suis Sylvie Véran / Photo : © Di Crollalanza Astrid/SIPA 16 février 2011 Le Klub des Filles de Joie 2011, l’année du new burlesque ? Après “Tournée” et “Burlesque” au cinéma, le Klub des Filles de Joie s’installe à Paris, 14, rue Saint-Denis, et propose, tous les premiers vendredis du mois, un spectacle avec les stars du genre dont Juliette Dragon et Flora la Douce. Et prescrit au plus acharnées des cours de danse sexy. 10 février 2011 Les Filles de Joie chantent l’amour XXe. Tourbillon de paillettes, de boas et de danses coquines sur la scène de la Bellevilloise. Le Cabaret des Filles de Joie, glamour et burlesque, se donne en spectacle au fil de 25 numéros. Claquettes, strip-tease, danses, chants, orchestre se succèdent, avec comme thème “l’ode à l’amour”, annionciateur de la SaintValentin. Sur scène, les artistes de cette troupe de Cabaret moderne, dirigée par Juliette Dragon, se mêlent à leurs élèves. Dimanche, la revue est suivie d’un bal, où artiste et public se mélangent pour danser jusqu’à minuit. 25 janvier 2011 Juliette Dragon sort un calendrier très «burlesque» Vous n'avez pas encore acheté votre calendrier pour l'année 2011? Alors jetez un coup d'œil à celui de Juliette Dragon, la danseuse burlesque à la tête du «Cabaret des Filles de Joie». On a l'habitude de croiser Juliette Dragon lors de soirées très appréciées des lesbiennes de la capitale. On a pu apercevoir la performeuse de burlesque (et leadeuse du «Cabaret des Filles de Joie») au Pulp il y a quelques années, à la Bellevilloise et au bar rock La Féline plus récemment, ou encore à la soirée de lancement de TÊTUE. On pourra désormais la voir... sur les murs de notre chambre. La meneuse de revue vient de sortir un calendrier coloré où l'on retrouve son goût pour les corsets, les faux-cils et les nippies (cache-tétons). Celle qui anime les nuits parisiennes avec son truc en plume et son déhanché ravageur y incarne 12 personnages décalés devant l'appareil du photographe Christophe Luxereau. Quand elle ne danse pas en corset, Juliette Dragon fait aussi de la musique, avec son groupe Rikkha (dont nous vous parlions ici). Maman du «Paris Burlesque Festival», elle nous reviendra en février avec la troisième édition du festival «Riot Grrlz». Un événement qui mêlera performers, chanteuses, danseuses, musiciennes, vidéastes... pour une soirée engagée et réjouissante. Le calendrier Juliette Dragon est disponible ici (www.lebison.com) ou aux boutiques l'Oeuf, 9 rue Clauzel et 4 rue de Fleurus à Paris. Marie Kirschen / © Christophe Luxereau 22 janvier 2011 DANSE ET BROC AND ROLL ! Paris XXe. Une brocante vintage, un brunch et pour finir, un bal ! Demain, à la Bellevilloise, on ne va pas s’ennuyer… Dés 9 heures, ambiance Années Folles tout autour dues stands de la brocante vintage. Vous cherchez un meuble Art Deco ? Des livres anciens ou bien un accessoire de mode de la Belle Epoque ? Une cinquantaine de particuliers et professionnels vous proposent tout cela, et même un peu plus, puisq’un stand de coiffure rétro sera également ouvert. Sur la scène du Forum, les charmantes effeuilleuses burlesques, accompagnées d’une quinzaines d’artistes, font le spectacle. Un concours de danse et un grand bal clôtureront la journée. J.M. N. 8 janvier 2011 ON VA AU STRIP-TEASE AVEC SON AMOUREUX Au rayon érotisme chic, découvrez toute cette scène arty d’effeuilleuses rétro-glam. De Juliette Dragon à Lady Flo, Miss Glitter Painkiller ou Lalla Morte, Dita Von Teese peut aller se rhabiller. On peut suivre leur actu sur www.beburlesque.com. La troupe de « Tournée » (le film de Mathieu Amalric) se produit, quant à elle, au Théâtre de la Cité Internationale jusqu’au 15 janvier. Décembre 2010 LA FIEVRE BURLESQUE Paillettes, plumes, talons aiguilles et bas couture, assurément le cocktail glamour de cet hiver à Paris ! Remis au goût du jour depuis quinze ans aux Etats-Unis, il a fallu attendre un peu plus de temps en France pour voir le strip-tease burlesque évoluer du milieu underground à un public plus large. Depuis quelques mois le strip chic cartonne, avec des spectateurs de plus en plus nombreux et fidèles. Flashback : le burlesque est un divertissement inspiré des cabarets français de la belle époque, qui a finalement peu existé chez nous, mais qui a été surtout important aux Etats-Unis des années 1920 à 1950. Il disparaît au début des sixties car on lui préfère des strip teaseuses moins cheesy, en string et compensées plexi. Ce sont les américaines de la troupe Velvet Hammer qui dépoussièrent le genre en 1995 et y ajoutent une modernité rock’n roll plus décalée. Il y a donc deux écoles, la classique et rétro avec Dita en chef de file, et ladite « new burlesque » second degré et moins lisse, représentée par la Cabaret New Burlesque, les filles du film Tournée d’Amalric ! Vous voyez ? Alors vous vous demandez maintenant, mais où voir du burlesque dans la capitale ? Dans la branche classique, plusieurs soirées filles glamour, bouches en cœur, et coiffures soignées sortent du lot. D’abord la Paname Burlesque Revue qui a lieu une fois par mois au mythique Balajo. Elle est menée par la pétillante Lady Flo. « Je présente et raconte l’histoire pour créer l’interaction entre les artistes, le public et la scène. Les performers renouent avec l’esprit du music-hall, du cabaret à ses origines, du café-concert ou encore du freak-show. » Il y a aussi la mystérieuse Ema Montès et sa troupe La Petite Cour des Astres vous donne rendez-vous mensuellement au China. « Nous sommes cinq personnalités variées et extravagantes toutes muées par un intérêt commun : un goût pour le burlesque chic et raffiné ! Notre principal moteur est une recherche esthétique reprenant en partie les codes des revues d’époque des années 1800 à 1950. » Enfin la voluptueuse Chloé van Paris, également DJette, réunit sur scène des artistes confirmées et internationales avec de nouvelles recrues qu’elle forme et met en scène. Son truc à elle c’est la musique, de la comédie musicale, en passant par le rock 50’s, la new wave ou encore l’électro ! Elle officie régulièrement à la Nouvelle Eve et au Comedy Club. Décembre 2010 (suite) La scène « new burlesque » n’est pas en reste avec ses performeuses félines, sensuelles et maitresses de l’autodérision ! La reine du cabaret moderne c’est Juliette Dragon qui organise ses événements, dont le Festival Burlesque de Paris, à la Bellevilloise. « Notre style c’est du cabaret new burlesque avec souvent un orchestre live et des numéros de cirque, des chorégraphies de danses jazz, orientale, french cancan, comédies musicales et bien sûr des numéros d’effeuillages ! » L’exubérante Miss Glitter Painkiller est aussi effeuilleuse et organise une fois par mois dans un lieu différent La Glitter Fever. « Je veux surprendre le public à chaque fois en proposant des numéros originaux et décalés. J’aime qu’il y ait beaucoup de filles sur scène, de la bonne musique et que le spectacle soit aussi dans la salle. Mon credo : rock, paillettes, humour et glamour ! » Enfin, la petite dernière à se mettre à l’organisation c’est Valentina del Pearls qui dans son spectacle Deuxième étage porte gauche, raconte l’histoire d’un vieil immeuble parisien, de sa propriétaire acariâtre et de ses locataires aux mœurs douteuses, en mixant l’effeuillage, avec la danse, le théâtre et le chant. Rafraîchissant ! Mathilde Didier / Photos : © Geoffrey Benoit Décembre 2010 Le burlesque, c’est fou Burlesque ne rime plus avec grotesque. Ce mouvement envahit l’univers de la fête et du spectacle avec ses strip-teases décalés et son comique outrancier. C’est quoi ? C’est qui ? Burlesque vient de burla (« farce ») et désigne au départ un pastiche littéraire. Aujourd’hui, ce terme englobe un mélange de comique absurde et d’extravagance. Ses adeptes frisent parfois le vulgaire mais sans se prendre au sérieux. Spectacles, mode mais aussi déco empruntent ses codes pour dynamiser les conventions. Paroxysme du mouvement, le néo-burlesque débarque chez nous. Né aux Etats-Unis dans les années 90, ce strip-tease s’inspire avec humour du cabaret et des pin-up des années 50. Le cinéma a senti la tendance. Prix de la mise en scène à Cannes, Tournée, de Mathieu Amalric, raconte la vie d’une troupe de strip-teaseuses néo-burlesques, et Burlesque, blockbuster hollywoodien avec Cher et Christina Aguilera, sort en janvier. C’est nouveau ? Le burelque est né… à la Renaissance. On le trouve chez Rabelais avec l’extravagant Gargantua et dans les personnages décalés de Molière tels Arnolphe (L’Ecole des femmes) ou Sganarelle (Don Juan). Au début du XXè siècle, il touche le music-hall au Chat Noir parisien. Puis le cinéma s’en empare avec Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, les Marx Brothers ou les Monthy Python. Y en a vraiment partout ? Impossible d’echapper à Dita Von Teese, icône du strip-tease burlesque, à prendre au second degré. L’Américaine, déjà VRP pour Wonderbra, le maquillage MAC ou la liqueur Cointreau, (dés)habille aussi les bouteilles de Perrier. Elle a aussi inspiré un gâteau au très BCBG salon de thé parisien Angelina et se pique de déco à l’Hôtel Particulier à Montmartre. Au théâtre, la Clique et son cirque subversif et potache ont créé l’événement à Nantes et à Paris tandis qu’Edouard Baer et sa pièce Miam miam, dont l’intrigue par en vrille, ont joué les prolongations. A la télé, c’est Guillaume Gallienne, de la Comédie Française, qui parodie les bonus DVD de films sur Canal+. Même le sérieux Muséum d’histoire naturelle s’y et avec des vidéos sur l’évolution ! Celle où un VRP tente de vendre un sirénien – mammifère aquatique – en carton-pâte est drôlissime. Enfin, on s’encanaille à la Olala Party avec ses fêtes d’esprit cabaret à Grenoble et aux nuits Burlesqu’O’Rama à Lyon. Décembre 2010 (suite) Comment s’équiper ? Pour la jouer Mimi de Meaux – héroïne de Mathieu Amlaric – les femmes achètent des tenues aux noms évocateurs comme Bad Girl sur pinupattitude. com, des faux-cils à plumes (faux-cils.com et les vernis pailletés de la gamme « Burlesque » d’OPI. Pour la déco, les papiers peints et coussins de K-Lou Desing dévergondent la toile de Jouy. Et avec les accessoires capitonnés pour salles de bains de Chantal Thomas, on revisite l’esprit boudoir. Ca s’apprend ? Les exubérantes Miss Glitter Painkiller et Lady Flo livrent les secrets de l’effeuillage décomplexé dans toute la France. Les Parisiennes peuvent suivre les leçons de l’Ecole des Filles de Joie de Juliette Dragon ou de la Coquineries School, qui enseignent aussi le maquillage de pin-up. Si vous vous sentez plus une âme de comédien, on trouve de nombreux cours de théâtre burlesque (Compagnie la « Vie qui va » à Toulouse ou Centre du Samovar à Bagnolet). Gaëlle Renouvel / Illustration : © Julien Bartoleschi Du 11 au 17 décembre 2010 Sous l’effeuillage Strass, plumes et cache-tétons : le strip burlesque s’offre une nouvelle jeunesse, glamour ou rock. Né dans le Paris des Années Folles, le strip burlesque émigre en 1950 aux Etats-Unis, où il connaît un grand essor. Menacé par le développement du cinéma pornographique, au début des seventies, il renait de ses cendres deux décennies plus tard et, en 2004, le new burlesque retraverse l’Atlantique. Helena Noguerra et Constance de Médina ont suivi dans leurs activités pailletées trois prêtresses de ce type de strip-tease très particulier, qui se moque des diktats de la beauté sur podium et papier glacé et ne lésine pas sur l’autodérision. Elles s’appellent Miss Anne Thropy, Juliette Dragon et Inga la Douce. Mince ou girondes, glamour ou rock, romantiques ou volontiers trash, féministes ou non, les trois demoiselles ont des personnalités, des silhouettes et des revendications différentes. Mais ces maitresses femmes partagent la même passion pour un art dont elles ont su faire un métier. Un métier qui s’exerce à travers leurs propres performances mais aussi la création de revues, de festivals, et d’écoles, et dont elles parlent toutes trois avec pertinence et sensibilité. Isabelle Pia / Photo: © Master Image Du 9 au 15 décembre 2010 Le « very good strip » d’Helena Noguerra Touche-à-tout, la chanteuse et comédienne a coréalisé son premier documentaire sur le strip néoburlesque. Sexy et bien vu. « Ces filles, qui assument leur corps tel qu’il est, m’ont décomplexée. Ma cellulite et mes petits bourrelets ne m’inquiètent plus du tout », avoue très sérieusement Helena Noguerra, ex-mannequin à la taille de guêpe. Pour son premier documentaire, Strip Burlesque ou la philosophie du corset*, la sœur de Lio a travaillé avec Constance de Médina, rencontrée sur le tournage de Peep-Show Heroes, son court métrage érotique diffusé sur Canal+, en 2008. « J’avais aimé le boulot d’Helena sur l’image, raconte la journaliste. Je voulais réaliser une série sur le néoburlesque et qu’elle incarne la Dita von Teese du scénario, mais les producteurs étaient réticents. Ils ne connaissaient pas le milieu, car le film de Mathieu Amalric, Tournée, n’était pas encore sorti. Je lui ai proposé de coréaliser le documentaire. Elle s’est occupée de la forme et moi du fond. » De mai à octobre, elles foulent la scène du burlesque. Et découvrent trois strip-teaseuse françaises, incarnation du mouvement néoféministe lancé dans les années quatre-vingt-dix par des Américaines telles Dirty Martini ou Kitten on the Keys. Juliette Dragon, grande gigue de 1,84m, crache du feu sur scène et dirige l’Ecole des Filles de Joie à La Bellevilloise à Paris. Miss Anne Thropy – jeu de mots avec « misanthropie» cultive le glamour avec humour. Et Inga la Douce, comédienne engagée, ose tout avec culot. Tatouées de la tête aux pieds, ces effeuilleuses, issues du milieu punk ou rockabilly, ont repris les codes des pin-up des années cinquante. Depuis 2005, elles sont une dizaine à exercer en France. « Ce qui nous intéressait, explique Helena, c’est la contradiction assumée entre femme-objet et femme libérée. » Les féministes des années soixante-dix avaient jeté au feu leurs soutiens-gorge. Avec leurs armes de femme fatales, ces filles affublées d’un corset et perchées sur des talons aiguilles revendiquent le droit d’avoir un cerveau. Via le néoburlesque, elles dénoncent le diktat des canons de beauté. « Me déshabiller sur scène alors que je pèse 80 kilos est un acte politique en soi », affirme Inga la Douce, à la tête de la troupe Kisses Cause Trouble. Sur scène, elle joue la générale Va Fa’nculo (« vas te faire enc… », en italien) qui se désape avec un couteau. Ou une religieuse qui se frotte, nue, à un crucifix. Miss Anne Thropy, ex-assistante de direction claquemurée des années dans un bureau, entend, elle, ne faire passer aucun message politique : « Je ne suis pas féministe et j’ai toujours accepté mon corps. Mais je vais plus loin qu’une Dita von Teese. Sa plastique a beau être magnifique, elle ne dégage rien. Il ne faut pas se prendre au sérieux. » Contrairement au strip burlesque des années cinquante représenté par Bettie Page, le néoburlesque est devenu une contre-culture. C’est ce qu’ont réussi à démontrer les réalisatrices dans ce documentaire dont les images vintage, retravaillées par Helena, cadrent avec l’esprit cabaret de ce mouvement underground. Se mettre à poil n’est pas un fin en soi pour ces artistes. Elles ne quittent jamais leurs « nippies » (cahe-tétons) ni leur string ou leur « cache-kiki ». Car le but n’est pas d’exciter le mâle. « Pas leurs numéros drôles et décalés, conclut la chanteuse, elles posent la question : qu’est-ce qu’être une femme aujourd’hui ? » * Le 12 décembre à 23h, sur France 3. Julie Gardett / Photo: ©Jean Picard-VSD O.Dumouch - Master Image 8 décembre 2010 Attitudes Paris, nouvelle capitale du burlesque L’érotisme nouvelles […] chic et effeuilleuses politiquement incorrect enflamme les nuits de ces parisiennes. Juliette Dragon (www.collectif-surprise-party.com) est une matrone chic et rock, tendance féministe. On doit à l’instigatrice de Paris Burlesque festival les célébrissimes soirées du Cabaret des Filles de Joie (le 19 décembre à la Bellevilloise, XXe) et les leçons de féminité de l’Ecole des Filles de Joie (le samedi, de 10h à 17h, 15€ le cours de 1h30, toujours à la Bellevilloise.) […] Hadrien Gonzales et Elodie Rouge Du 6 au 12 décembre 2010 Strip Burlesque ou la philosophie du corset Cils démesurés, cache-tétons en strass, chez elles il y a de l’extravagance et de la générosité, le don de soi et le goût du jeu, du glamour et de l’humour. Strip-teaseuses ? Pas du tout, effeuilleuses burlesques. La nuance, apparemment de la minceur d’une ficelle de string, est en réalité de taille, eu égard au but recherché, au profil des intéressées et à la dimension politique que certaines d’entre elles assignent à leur métier, cette envie d’en découdre avec les schémas classiques de la féminité et avec les mensurations calibrées du corps de la femme. Apparus entre deux prestations comiques dans les Années Folles au sein de cabarets parisiens, ces numéros d’effeuillage conjuguant théâtralité et nudité traversent l’Atlantique. En France, il tombe en désuétude dans les années 1970 où un film sur trois au cinéma est un porno. Vingt ans plus tard, il connaît, aux Etats-Unis, un nouvel essor sous l’impulsion des mouvements féministes et punk et dans la lignée du Pussy Power. Quelques troupes voient le jour tel le Velvet Hammer qui récupère les codes de la femme objet pour mieux en jouer. En France, la première édition du Paris Burlesque festival s’est tenue à l’automne 2009. RIDICULISER LA DICTATURE HETERO NORMEE Constance de Médina et l’actrice-chanteuse Helena Noguerra se sont attachées à portraiturer quatre danseuses inventives parmi les dizaines de performeuses qui se produisent régulièrement. Elles ont suivi en coulisses, dans les salles et dans leur vie, ces artistes plus trash, aux spectacles moins commerciaux et au discours moins lisses que la célèbre Dita Von Teese à l’impeccable plastique. Ces reines de la nuit ne sont pas toutes plantureuses, loin s’en faut, comme les héroïnes du film Tournée de Mathieu Amalric que le Lieu Unique à Nantes avait recrutées dés 2004 pour le Cabaret New Burlesque. Juliette Dragon, par exemple, est anguleuse, haute de taille (1,84m) et petits seins, Inga la Douce porte allègrement ses 90 kilos et arbore plusieurs tatouages. Elle a créé sa propre compagnie, Kisses Cause Trouble, qui ridiculise avec férocité la dictature hétéro normée. Sur scène, cette mère de famille déchire au couteau ses sous-vêtements, extirpe de sa culotte de larges serviettes hygiéniques et simule des cunnilingus. Son personnage fétiche ? Le Général. Venue du milieu rock, Juliette, 40 ans, a découvert sa féminité auprès des drag-queens. Cette féministe tient que le cabaret est « une merveilleuse manière d’apprendre à s’aimer ». C’est le credo qu’elle martèle à ses élèves au sein de l’Ecole des Filles de Joie. Ni bimbos ni potiches, ces artistes irradient de vitalité et, autant que leurs soutiens-gorge, font allègrement valser les étiquettes qui s’attachent à l’image de la femme. Macha Séry / Photo: © Master Image 27 novembre 2010 PIN-UP FEVER Avec sa taille de guêpe et son jeu de jambes, la bombe atomique version fifties est de retour… en mieux. Exit la femme-objet. Désormais, non contente de montrer son Q.I., elle joue de sa plastique comme d’un argument féministe. Et son sex-apeal fait le succès des cours de pole dance et autres ateliers d’effeuillage. FEMME-OBJET… DE RECHERCHE Elle est partout ! Lèvres pulpeuses, bas couture, soutien gorge push-up, la pin-up, épinglée dans les cabines des cammioneurs, dès les années 50, puis plaquée sur les bombardiers, réapparait en force. Frappés par la tendance, deux chercheurs en cinéma ont décortiqué le phénomène dans un opus richement illustré*. Ces néo pin-up appartiennent à la génération des filles de Madonna, humour et décalage en bandoulière. Leur hyperféminité n’est pas une façon de courber l’échine devant le désir masculin, mais un moyen d’affirmer un réel pouvoir de femme : « Toutes ces néo-bimbos prônent, à leur manière, un féminisme dit différentiel, explique Mélanie Boissonneau, coauteur de l’ouvrage, un mouvement de fond qui affirme l’égalité sexuelle sur fond de différence au plan physique, émotionnel et psychologique. » Une idéologie très courue aux Etats-Unis, mais peu appréciée en France, où domine la tendance beauvoirienne de l’effacement des différences sexuelles. D’où des grincements de dents des Chiennes de Garde devant ces attributs hypersexués… LE TEMPS DES GLAMZONES Pour le tendanceur Vincent Grégoire, ce retour de la bimbo es tune saine réaction, « un contre-pied logique à l’overdose de corps lisses et androgynes : on rêve de gourmandise, de cupcakes, de grandes fêtes ». Dans son cahier de tendances, Vincent Grégoire a identifié, pour 2011, la « glamazone », un mix entre le galmour etl’amazone dont le complément masculin est la « barbarchaïque » (barbare et archaïque). « L’époque, en manque de repères, phobique du flou, recherche de vraies incarnations sexuelles : le mâle velu façon Sébastien Chabal et la bimbo mais avec tous ses codes bourgeois. » Reste qu’on peut s’interroger sur la vraie nature du décolleté de la pin-up. S’agit-il du sein rassurant, maternel ? Ou bien du sein obus, que les psychanalystes voient comme un attribut phallique, donc un instrument de pouvoir ? La bimbo 2011 surfe sur les deux tableaux. Elle fait semblant de se laisser séduire et d’attendre le bon vouloir de l’homme, mais, au fond, c’est elle qui tire les ficelles. Tout l’inverse d’une potiche ! 27 novembre 2010 (suite) PAS SI BLONDES Ces néo-bimbos revendiquent leur Q.I., telle la pulpeuse Scarlett Johansson, dont on admire autant le sens de la répartie que les mensurations. Ou encore Eva Mendes, comédienne passée depuis peu du côté de la production. Aux Etats-Unis, les stars du burlesque – cet art de l’effeuillage micomique, mi-érotique qui revient en force – font passer sur scène des messages politiques très hot. Le numéro préfré de la pulpeuse Dirty Martini, égérie du film « Tournée », de Mathieu Amalric, consiste à se débarrasser langoureusement de son seul vêtement, le drapeau américain, tout en exhibant des dollars plein la bouche, pour illustrer, à sa façon, la crise des subprimes. Jasmine Vega, autre super star californienne, démonte les clichés de la femme au foyer en jouant langoureusement avec ses gants jetables plastifiés. Sous son apparente légèreté, le burlesque est devenu un vrai strip-tease idéologique. CABARET POUR TOUTES ! Finis le jogging, les abdos-fessiers, le sport qui sent la sueur et le labeur. En ville, on ne jure désormais que par les cours de pole dance ou de lap dance, chorégraphie coquine et aguicheuse héritée du burlesque. Au Club Med Gym, la gestuelle est rebaptisée « sensual move ». De son côté, la danseuse Juliette Dragon propose depuis deux ans, dans son école des Filles de Joie, des ateliers cabaret. Au choix : french cancan, effeuillage burlesque avec boa, gants de bal et faux-cils… « Ici, explique la maitresse des lieux, on développe le regard qui tue et la démarche féline : un art thérapie pour celles qui manquent de confiance en elles. » Le succès de Juliette Dragon est exponentiel. « Il ne s’agit pas de se produire comme objet de désir, insiste-t-elle, mais d’affirmer sa différence. Le burlesque brise les diktats de la beauté formatée. C’est si jubilatoire et décomplexant ! »Avis aux amateurs, la fameuse Miss martini et son « New Cabaret Burlesque » se produiront sur la scène parisienne au théâtre de la Cité Internationale (du 27 décembre 2010 au 15 janvier 2011). Sophie Carquain * « Les Pin-up au cinéma », de Laurent Jullier et Mélanie Boissonneau, Ed. Armand Colin. 10 septembre 2010 VIVE LES NEO-PIN-UP ! « On les croirait sortie d’une boite de strip-tease des fifties : les effeuilleuses sont partout. Elles remettent le burlesque à la mode et font les délices des branchés. Vite, réservez ! […] JULIETTE DRAGON Son background. De la night, Juliette connait tout ! Au début des 90’s, ses performances ont la cote dans les meilleures raves. A la grande époque du Queen, elle est la seule nana drag-queen. Aujourd’hui, à la tête des Filles de Joie, elle redonne aux noctambules le goût des grandes revues. Ses shows. Belle Epoque, Années folles… Ces Filles de Joie affectionnent plumes et boas, s’effeuillent sur Mistinguett et assurent en french cancan. Entre deux numéros ? Juliette joue les Madame Loyal, à lancer des blagues féministes bien envoyées. Où la voir ? Au Bal des Filles de Joie le 26 septembre et au Paris Burlesque Festival du 6 au 10 octobre. Le tout à la Bellevilloise (Paris- 20ème). […] » Thomas Jean 23 juillet 2010 Rodez. Denys-PuechLes 100 ans, un bilan réjouissant ! Le centième anniversaire du 17 juillet 2010 n’a rien eu à envier au 17 juillet 1910 ! Ce fut une belle et grande fête, un moment convivial qui clôtura avec bonheur cette journée particulière du passage du Tour de France !De 18 h 30 à 2 h du matin, près de 2 000 personnes sont venues découvrir les spectacles et, bien entendu, le musée et ses collections. Après avoir dégusté l’incroyable gâteau d’anniversaire, le public a pu se régaler devant l’exceptionnelle Mme Raymonde, avant de retourner guincher sur le parvis en compagnie des détonants musiciens du p’tit vélo. Malgré la fraîcheur de la nuit tombée, les plus motivés ont pu apprécier le cabaret des filles de joie avant de continuer la soirée en dansant sur les rythmes endiablés des dj’s Crew-Pions. Un grand merci à tous les participants ! Et longue vie au musée Denys-Puech. 7 juillet 2010 «Tournée» : la critique de Juliette Dragon Parmi les personnages du film, on retrouve Mimi Le Meaux, qui était à l’affiche du premier Paris Bulesque Festival, en octobre 2009. À l’occasion de la sortie du dernier film de Mathieu Amalric, Tournée, récompensé à Cannes pour la mise en scène, le75020.fr a demandé à Juliette Dragon, fondatrice du Cabaret des Filles de Joies et danseuse de New Burlesque, ce qu’elle en a pensé. Tournée retrace l’épopée d’une troupe américaine de New Burlesque, se produisant dans plusieurs villes en France. Quelles ont été vos premières impressions sur le film ? Je l’ai trouvé à la fois réaliste et triste. Réaliste, parce que Mathieu Amalric montre bien ce qu’est le New Burlesque. Un spectacle de femmes pour les femmes. C’est un visage de la féminité qu’on avait oublié, un visage explosif et éclatant. Mais nous ne sommes pas pour autant des objets sexuels. On est pas là pour te faire bander. M. Amalric le montre bien dans son film. Le côté triste on le ressent avec le personnage de Mimi Le Meaux. Elle se rend compte qu’elle vieillit et qu’elle ne veut pas faire du strip-tease toute sa vie. Mais aussi avec le producteur de la troupe, Joachim Zand, joué par Mathieu Amalric. Dans le film c’est un loser, que je ne trouve pas particulièrement sympathique. C’est dommage qu’il ait choisi un ton mélancolique, alors qu’il aurait pu prendre un parti plus second degré. Vous êtes-vous retrouvée dans le film ? Oui. Sur la galère de trouver des salles dans Paris, sur les spectacles, qui existent réellement. Par exemple, la scène où les femmes fabriquent les dernières retouches sur leurs costumes dans le train… Tout ça on connaît. Mais aussi sur leur rapport à leurs propres corps. Mimi le Meaux dit très justement dans le film : « il faut du temps pour aimer son corps. » Et puis, ce sont des femmes que je connais. J’ai eu la chance de les voir sur scène à Nantes où elles étaient en résidence. J’ai rencontré entre autres Kitten on the Keys et Dirty Martini, qui sont deux bombes sur scène. Ce sont toutes les deux des artistes confirmées dans leur domaines : Kitten on the Keys dans le chant et le piano, et Dirty Martini dans la danse classique. Mimi Le Meaux, elle n’a pas tous ça, mais elle a un charisme hors norme. Elle a un sourire qui ferait quitter père et mère. Finalement, on voit bien avec elle, que la technique n’est que 30% du travail de la scène. Les 70% autres c’est le charisme et la générosité. Mais je n’ai pas trouvé le rôle du producteur très crédible. On ne le voit pratiquement pas faire son travail de producteur et pourtant il arrive à remplir les salles. On ne voit pas aussi le rapport de la troupe avec son public. On ne comprend pas trop bien aussi où Mathieu Amalric veut en venir. Certains passages relèvent du docu-fiction et d’autres sont surréalistes. On est un peu entre deux eaux. Une dernière recommandation ? C’est un film qu’il faut aller voir, parce qu’il représente bien ce qu’est le New Burlesque et ça fait du bien en temps de crise. J’espère que ce film suscitera l’intérêt des gens à venir voir des spectacles live. M. Guillon - Photos © Le Pacte; F. Reunier 30 juin 2010 Le Burlesque est de retour CULTURE - Le nouveau film de Mathieu Amalric, «Tournée», lui fait honneur... Un besoin de «rugir contre les corps qu’on nous inflige et qu’on nous demande d’avoir»: c’est ce qu’a senti Mathieu Amalric chez les artistes du néo-burlesque, et c’est ce qu’il a décidé de filmer dans Tournée, sorti ce mercredi, et lauréat du prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Le new burlesque, c’est le burlesque des années 50 revu dans les années 90: une maîtrise de l’effeuillage chez des femmes qui assument leurs rondeurs, leur corps qui ne ressemblent pas aux couvertures de Glamour et de Cosmopolitan. Tant mieux pour elles. Tant mieux aussi pour les autres, car ce mouvement artistique fait des émules. A Paris, les salles de concert, les écoles s’en emparent. Au cinéma, Tournée donc, mais bientôt aussi Burlesque (avec Cher et Christina Aguilera). Une histoire d’époque En 2008, la danseuse burlesque, icône du genre, et féministe Juliette Dragon vient trouver l’établissement parisien la Bellevilloise, pour leur proposer de travailler ensemble. «Elle nous a exposé le burlesque comme une manière de permettre aux femmes de s’assumer complètement» explique Philippe Jupin, directeur associé du lieu et programmateur. Une volonté engagée et volontaire à l’époque où faire 45 kilos est un poil trop pour une fille. «Sa démarche pour aller vers la réalité, vers la vraie vie dans ses spectacles», mais tout en restant dans le fantasme et l’onirique, a séduit Philippe Jupin. Depuis, un festival de burlesque a été créé, et des cours de new-burlesque sont dispensés. Des femmes de tous âges et de toutes professions viennent s’amuser, apprendre à danser sensuellement sans se prendre au sérieux, à se maquiller comme des pin-up, à se déshabiller de manière sexy. Le burlesque se développe aussi à Paris alors que l’on dit que «Paris n’est plus une fête» : la Bellevilloise donc, mais aussi le Moulin Rouge, la Java ou le Crazy Horse (qui a acceuilli Dita Von Teese) s’en emparent. «C’est un espace de liberté selon Philippe Jupin. On manque de sensualité dans nos espaces musicaux et le burlesque leur en redonne. Avant il y avait des grosses soirées dans Paris, il n’y en a plus tant que ça, et le new-burlesque redonne un peu de mouvement.» Initiés Le phénomène a beau grossir, le public reste cantonné à un réseau de connaisseurs, d’amateurs. «Cela fonctionne beaucoup par le bouche-à-oreille, et le monde du burlesque fait sa com’ sur la toile.» Certains profanes se retrouvent un peu par hasard dans cette ambiance cabaret en pensant trouver du Pigalle. Et ce sont Juliette Dragon, Mimi de Montmartre, Lady Bird, ou Louise De Ville qui leur font face. Mais avec la sortie de Tournée et de Burlesque en salles, la notoriété devrait prendre définitivement. Charlotte Pudlowski 22 juin 2010 Le Néo-Burlesque s’épanouit à Paris Avec le Néo-burlesque, les femmes assument leur statut d’icônes et se réappropprient leur image et leur puissance physique avec l’art de l’effeuillage. À Paris, les écoles fleurissent, et les salles de spectacles burlesque affichent complet. Revue de détails et histoire d’un art qui fait tourner les têtes de plaisir. Aujourd’hui, Paris accueille de plus en plus de spectacles qui se revendiquent de l’héritage burlesque, en plus des nombreux cours destinés aux curieuses venues découvrir les astuces de cette pratique artistique. Le choix est pluriel, diversifié et souvent de qualité. Parmi les figures incontournables du genre, on compte Lady Flo, directrice artistique du Paname Burlesque show et des Apéros du Moulin Rouge, qui voit dans le néo-burlesque «un genre de spectacle dont le clou est un effeuillage chorégraphié faisant de la femme une icône sur scène». Une pratique artistique née en temps de crise économique Né aux Etats-Unis après la crise de 29, ce courant artistique prend son envol vers 1950 avec Betty Page, Tempest Storm et l’ascension du rock’n’roll. Mais quelques années plus tard, l’érotisme se banalise et le burlesque est marginalisé. Il faut attendre les années 90 pour qu’il revienne sur le devant de la scène. Ce revival du burlesque, communément appelé le «néo-burlesque», doit sa résurrection à un mouvement lesbien avec les filles déjantées des Velvet Hammer, et à l’émergence de personnages aussi glamour que Dita Von Teese et Dirty Martini. Le talon-aiguille comme acte de résistance Autant de pin-up tatouées qui puisent leur force créatrice dans l’exhibition de leur forme, dans une imperfection assumée du corps, dans la mise en scène de leur nudité, dans une féminité outrancière et dans cette douce rage d’abattre les diktats de la mode. Les danseuses burlesques, en se jouant du machisme dans la bonne humeur, déploient un féminisme insolent. Le soutien-gorge devient une nouvelle forme de pouvoir, l’accessoirisation de la féminité, un fétichisme des temps modernes. «Porter des talons-aiguilles, c’est un acte de résistance. Rien à voir avec le mythe de la femme-objet», déclare haut et fort Louise de Ville, performeuse lesbienne qui se plaît à détourner les archétypes féminins. Elle propose des show engagés lors de soirées lesbiennes, mixtes ou branchées, en posant des questions sur le genre et la sexualité et vient de jouer, dimanche dernier, la première de son spectacle “Betty speaks”. Citons encore les filles de joie, chapotées par la désormais incontournable Juliette Dragon. Deux fois par mois, ces femmes délicieusement mutines se représentent sur la scène de la Bellevilloise, quand ce n’est pas d’autres cabarets parisiens réputés, offrant à qui veut les dévorer (des yeux), des spectacles chorégraphiés qui rivalisent toujours plus d’inventivité, de provocation et de satire sociale. Les salles ne désemplissent pas Depuis la création de ces nombreux spectacles, les salles ne désemplissent pas. Et pour cause, ces spectacles font rêver le public. Morose face à la crise, il vient là se changer les idées et s’émerveiller devant des fantasmes vivants. «A chaque fin de représentation, le public – que ce soit des hétéros, des gays, des lesbiennes ou des trans – vient nous voir, fasciné par cette explosion joyeuse de liberté», explique Elvira de Bord, danseuse burlesque pour les Cabarets des filles de joie, ouvertement lesbienne et ravie de l’être. «Les filles sont plus belles les unes que les autres, dans leurs costumes clinquants», fait-elle remarquer. Et, en effet, comment ne pas voir dans le néo-burlesque une apologie du corps de la femme ? Mieux : un amour des femmes, voué à celles qui débordent d’érotisme et échauffent les esprits d’un simple dénuement du poignet… «Le burlesque est fait par les femmes pour les femmes !», clame l’une des six performeuses filmées par Mathieu Amalric dans son dernier film, Tournée. Puissante grâce au désir de l’autre, la femme devient une guerrière, belle, menaçante. Et quelque part, invulnérable. Cécile Strouk - Photo © Mélanie Bert 22 juin 2010 Ces rockeuses qui séduisent le public lesbien (...) Juliette Dragon, néo-féminisme et esthétique queer Finis la musique jazzy et le french cancan: quand Juliette Dragon invite son Cabaret des Filles de Joie sur la scène de Rikkha, seuls les bas résille et les escarpins rappellent l’univers burlesque rétro. Le groupe entame alors son rock endiablé, les Filles de Joie dansent sur la scène, le bar et les podiums, colliers à piques autour du cou, habillées en Riot Girls belles et rebelles. «Les lesbiennes sont les bienvenues, elles se sentent à l’aise ici, elles sont chez elles, nous répond Juliette Dragon. En général d’ailleurs, le premier rang, c’est toujours des goudous, elles sont à fond la caisse!». Mais alors, qu’est-ce qui leur plait tant? «Ce qui m’intéresse c’est de mettre en avant la féminité et le pouvoir de séduction de la femme. On est loin des femmes-objets qui sont là pour plaire aux hommes. C’est ma vision du féminisme à l’heure actuelle: montrer des femmes qui sont bien dans leur peau, qui s’assument et qui s’éclatent. Ca, ça plait pas mal aux lesbiennes. Mais ce n’est pas le but de les attirer». Un côté «rentre-dedans» Même pas un brin d’opération séduction à destination du public lesbien? «Je crois pas qu’on ait besoin de les draguer. Nous, on fait tout pour que toutes les filles soient respectées, quels que soient leurs penchants sexuels. Comme l’équipe est très queer, on est très sensible à ça.» Sur scène, le guitariste et compagnon de Juliette Dragon, Archi Seb, est un personnage androgyne à talons. «Et moi, je me trouve assez masculine dans mon expression de la féminité, continue Juliette. J’ai une voix qui est assez grave, je suis carrée d’épaules, c’est arrivé plusieurs fois que je descende dans la salle mettre des pains à un gars parce que j’aimais pas comment il regardait les filles...». Un côté «rentre-dedans» qui «fait marrer les lesbiennes», selon Juliette. Pour autant, Rikkha ne milite pas pro-queer et ne rêve pas d’un public 100 % lesbien: «On n’a pas envie de s’enfermer dans un ghetto et je pense que c’est la démarche la plus constructive qui soit contre l’homophobie». Les groupes Demi Mondaine et Rikkha seront tous les deux sur la scène des Nuits Fatales de Juliette Dragon, le vendredi 9 juillet à 22h au Club de la Bellevilloise. Mélanie Vives Photo © Jean-Philippe Carré Juliette Dragon et les Filles de Joie: tout feu, tout femmes ! 28 mai 2010 Juliette Dragon (ici à droite sur la photo, avec Flora La Douce) vous connaissez ? En quelques années, cette belle brune au tempérament de feu s’est imposée dans l’hexagone dans le spectacle dit Burlesque, avec le Cabaret des Filles de Joie (le site officiel est ICI), revue parisienne et collectif flamboyant d’effeuilleuses, danseuses, acrobates aériennes, et autres contorsionnistes accompagnées d’un orchestre en live. Et si Juliette et ses copines enfilent corsets, bas et porte-jarretelles, c’est d’abord pour se faire plaisir, avant de le communiquer à son public autant féminin que masculin. Juliette Dragon et les Filles de Joie sont ce week-end au Paris Burlesque Festival 2010 (le site officiel est LÀ), à la Bellevilloise. Interview exclusive de Juliette Dragon. Juliette Dragon, vous êtes de nouveau la maîtresse de cérémonie du Paris Burlesque Festival, dans la plus pure tradition du music-hall, remis au goût du jour par les pin-up modernes, dont vous êtes l’une des reines françaises de la nuit, avec votre troupe, à l’égal de la popularité de Dita von Teese. Comment expliquez-vous ce regain de passion pour les pin-up d’aujourd’hui et le spectacle dit Burlesque ? “Vous me flattez beaucoup, je vais rougir ! En pleine récession économique, le public ressent, je pense, un besoin accru de divertissement. L’époque est angoissante ? Le Burlesque nous rassure avec ses pin-up aux corpulences humaines. Elles ne sont ni photoshopées, ni lyposucées et ne ressemblent pas à ce que la société de consommation cherche à nous imposer tous les jours dans ses publicités télévisées ou imprimées. Elles guérissent les femmes de leurs complexes et mettent tout le monde d’accord : toutes les femmes sont belles ! Ce n’est pas une question de corpulence mais seulement de générosité, d’élégance, de distinction, d’humilité et de sens de l’humour. Et puis, je crois qu’on en a marre d’être des “vaches à lait”, seulement bonnes à dépenser son argent pour des produits chers de qualité moindre. On a envie de passer du bon temps. Le Burlesque est un art populaire. Chez nous, l’entrée d’un spectacle de qualité n’excède jamais 20 euros, place assise avec un verre offert ! Ce week-end, pour l’avant-goût du Paris Burlesque festival, les entrées vont de 15, 12, 10 à 3 euros pour la journée du dimanche ! Rien que du bonheur et pour toutes les bourses.” Le Cabaret des Filles de Joie est un spectacle de “Cabaret moderne” où le music-hall flirte avec les performances les plus déjantées. Comment est née cette troupe et pourquoi ? “J’ai commencé en 1993 avec la Glück Family, un collectif d’artistes queer de cabarets transformistes qui organisaient des cabarets dans les rave party. Sabrina la doyenne, ex-directrice artistique de l’Alcazar de Jean-Marie Rivière dans les années 1970, m’enseigna comment me transformer en “femme” : tous les codes des travesties (perruques, paillettes, faux cils démesurés, costumes étincelants). J’ai par la suite appliqué ma carrière à explorer les 1001 facettes du pouvoir de séduction de l’éternel féminin, jouant à me réappropier les codes surranés de mes idoles : Bettie Page, Rita Hayworth, Marilyn Monroe, Ava Gardner... Pourquoi de telles divas n’existaient-elles plus ? Qu’est-ce qui faisait la quintessence de leur irrésistibilité ? En 2003, après 10 ans de carrière solo, j’ai eu envie de réunir d’autres artistes autour de moi pour représenter d’autres archétypes féminins. C’était au Pulp, le club lesbien parisien. J’ai invité toutes mes amies artistes à jouer autour d’un thème “le Cabaret des Filles de Joie”. Chanteuses, danseuses, acrobates, échassières, musiciennes, sont venues exprimer leur vision de ce thème qui m’a toujours été cher : le côté musichall/cabaret/comédie musicale mélangé aux attributs de la féminité exacerbée. Nous nous sommes tellement éclatés, le public et nous, que j’ai décidé de continuer cette expérience qui s’est transformée en belle aventure.” Juliette Dragon et les Filles de Joie: tout feu, tout femmes ! 28 mai 2010 (suite) Les Filles de Joie sont des artistes complètes : quel est donc l’esprit visuel d’un beau spectacle dit Burlesque, terme plus ou moins adapté à de tels shows d’ailleurs ? “J’ignore s’il y a une recette infaillible. Je crois que dans le cocktail il faut du talent, de la générosité, du glamour et de l’humour. Tout le reste n’est affaire que de détails. Néanmoins, de beaux costumes aux finitions irréprochables, de beaux maquillages pour sublimer la beauté naturelle de chacune, de beaux éclairages adaptés, de bonnes conditions techniques, une équipe logistique adéquate, tout joue ! On voit une seule artiste sur scène et c’est au moins quatre ou cinq personnes qui travaillent dans l’ombre pour que le show soit réussi. Visuellement, je conçois les numéros de la troupe comme des tableaux - vivants -, il faut que ce soit graphique. Des codes couleurs précis, de jolis détails assortis, ça compte aussi ! Je crois que le terme “Burlesque” est là pour rappeler que les artistes ne sont pas sur scène pour se prendre au sérieux mais pour divertir le public. Au fond, c’est seulement cela qui compte. Les meilleurs numéros sont ceux qui sont à la fois élégants et drôles.” Juliette Dragon, comment cette passion est-elle née pour vous ? “Adolescente, je regrettais amèrement de ne pas être un garçon. Ce sont mes amis gays travestis qui m’ont appris les 1001 atouts de la féminité et le pouvoir jubilatoire que cela donne d’être une femme en pleine possession de ses moyens ! Depuis, je n’ai eu de cesse d’explorer tous les codes de séduction féminine selon les époques, les classes sociales, les âges, etc. Cela me fascine et me passionne.” Qu’est-ce que Juliette Dragon et les Filles de Joie, ou Dita von Teese, ou toutes les autres jolies effeuilleuses à l’affiche du Paris Burlesque Festival, notamment, apportent indirectement aux femmes dans la vie, public féminin aussi présent que les hommes ? “Je ne suis pas persuadée que ce que nous faisons au Cabaret des Filles de Joie apporte quelque chose de comparable à ce que fait Dita von Teese. Entendons-nous bien, je respecte beaucoup le “produit” Dita, infailliblement travaillé à la perfection. Son image est lisse, parfaite, sublime, elle fait rêver les jeunes femmes sans pour autant les décomplexer. Pour ressembler à Dita, il faut beaucoup d’argent, un bon chirurgien, et une équipe de professionnels aguerris qui travaillent à votre image à plein temps. Mon voeu le plus cher est de prouver que toutes les femmes sont belles, sans chirurgie plastique, ni photoshop. C’est ma vision personnelle du Burlesque. En temps qu’artiste, c’est ce qui me plait dans ce mouvement artistique. Quand je mets en scène le Cabaret des Filles de Joie, j’aime qu’elles se mettent en valeur en s’entretenant bien ou grâce aux artifices de la scène pour se sublimer, et qu’elles s’expriment artistiquement pour montrer qu’elles ont du tempérament, que ce ne sont pas (juste) des potiches. Le public est majoritairement féminin parce que les femmes peuvent se projeter en nous, nous leur donnons envie d’oser, elles aussi, assumer leur féminité. C’est jubilatoire !” Juliette Dragon et les Filles de Joie: tout feu, tout femmes ! 28 mai 2010 (suite) Vous travaillez aussi à l’organisation du Paris Burlesque Festival ? “Quand je travaille sur la direction artistique du Paris Burlesque Festival, j’essaie de montrer un panel plus large de pin-up. Je ne suis pas là pour juger si elles ont un message à transmettre, ou si elles sont jolies selon mes goûts. Je recherche des artistes représentatives de la scène burlesque internationale. Le mouvement est devenu extrêmement vaste : on a du burlesque queer et militant, il y a de ravissantes danseuses d’éventails de plumes sur pointes qui font rêver le public de par leur grâce et leur poésie, d’autres sont à hurler de rire, certaines font ça pour prouver qu’on peut le faire, et c’est bien aussi. Ce week-end, à l’avant-goût du Paris Burlesque festival, il y aura des numéros traditionnels sur du jazz ou du swing rétro à la Grande Revue de Paris, et des shows déjantés new burlesque sur du rock’n roll punk à la Nuit Fatale, mais aussi une brocante vintage, une scène ouverte où découvrir les starlettes de demain, et dimanche, un bal rétro au Burlesque Bazar. Le Burlesque est une scène de plus en plus riche et variée, en plein essor, et j’espère que cela ne fait que commencer. La situation économique, écologique et politique du monde a bien besoin d’être compensée par la joie de vivre, du rêve et de l’amour et ce, pour encore un bout de temps, je le crains fort ! Les pinup sauveront-elles le monde ?”. Article: Valmont Photos © Jean-Philippe Carré 10 avril 2010 Paris Burlesque Cabaret “Seven years ago nobody in France was talking about ‘Burlesque,’ the fashion was more art performance,” says Juliette Dragon. “When I founded the Cabaret des Filles de Joie, people told me ‘what a strange idea: cabaret is so old fashioned! But the audiences came and grew.” This weekend Dragon and her troupe will celebrate their 7th anniversary with a ‘best of’ revue featuring their two favourite themes: 1880’s Moulin Rouge (feathers, corsets, French cancan, typically retro French numbers) and a tribute to the roaring twenties (Bob Fosse style choreography, Lisa Minelli characters, tap dancing, charleston, flappers ...) “All the team will be there with 25 artists on stage” says Dragon. “Our special guest is Rachel Gardner Smith who played with the cabaret back in the beginning. And we have also two famous and skilled tap dancers: Jazmin Baret (Australia) and Marion Sandner (Germany).” The cabaret will also feature some of the students from Juliette Dragon’s Ecole de Filles de Joie which runs every Saturday at the Bellevilloise. The monthly cabarets are leading up to the second annual Paris Burlesque Festival which will take place October 6-10, 2010 with a teaser event on May 29. 2010. Performances are Saturday April 17 at 7pm and Sunday April 18, 5pm at La Bellevilloise, 19 rue Boyer, Paris 75020 (Metro Gambetta or Melinmontant). Ruby Boukabou 9 avril 2010 C’est la tendance du moment: les femmes libérées prennent des cours pour réviser les lassiques que le féminisme leur a fait oublier. Françoise Marmouyet est, elle aussi, retournée en classe. La branchitude à parfois du bon. Il a suffi un jour que La Bellevilloise (spot parision célèbre pour ses concerts, ses expos et sa clientèle bobo) lance son Ecole des Filles de Joie, pour ouvrir la voie. L’idée ? Apprendre à ces dames l’art de l’effeuillage burlesque, exhumé du siècle dernier par la pin-up Dita Von Teese. mag::jeunes 1er mars 2010 Le cabaret des Filles de Joie : quand Queer rime avec séduire Sexygirl a poussé pour vous la porte du Cabaret des Filles de Joie, où officie Juliette Dragon. L’occasion de vous prouver que Queer peut rimer avec séduire... Juliette, c’est un sacré personnage. Entrée en scène en petite tenue, jaquette de M. Royal, haut de forme, grandes bottes. On devine la performeuse dans cet habile mélange des genres que propose sa tenue. Même si elle fait principalement des shows burlesques avec sa compagnie des Filles de Joie, elle reste proche de la scène Queer sur laquelle elle a commencé, en 1993, avec un collectif d’artistes dans le sud de la France : la Glück Family. « Nous organisions alors des rave party dans les bois avec décors et spectacles de cabaret transformiste techno, nous raconte Juliette. C’est avec Sabrina, ex directrice artistique de l’Alcazar de Paris, notre doyenne, que j’ai appris l’art de la scénographie et du maquillage ainsi que toutes les astuces de la scène ». Elle nous dresse le programme de la revue « Prohibitions » placée sous le signe de la transgression des interdits et des tabous. Et parmi les interdits, il y a celui du corps. D’où l’effeuillage : Juliette, dans ses spectacles, met en scène « l’éternel féminin et son pouvoir de séduction ». « J’aime me travestir en femme fatale, dit-elle, me réapproprier les codes vestimentaires des pin-up : lèvres rouge sang, résilles, corset, plumes, strass, faux cils, talons vertigineux, incarner le pouvoir de séduction de l’éternel féminin et m’en amuser pour prouver qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Plus je suis apprêtée plus on me prend pour un trans M to F, cela trouble beaucoup certains hommes hétéros qui me demandent si je suis un homme ou une femme. J’aime leur répondre : Quelle importance si je te plais ?! ». Car s’effeuiller, mesdemoiselles, c’est assumer aussi son corps tel qu’il est, avec ses imperfections et ses réussites, affronter le regard de l’autre et accepter de jouer le jeu de la séduction. C’est dans cet esprit que Juliette enseigne à ses élèves : « Une Fille de Joie est une artiste qui monte sur scène pour mettre le public de bonne humeur en jouant les courtisanes kitsch d’une autre époque, avec glamour et humour. A l’Ecole des Filles de Joie on enseigne toutes les disciplines du Cabaret (danse, comédie, effeuillage), astuces pour savoir se mettre en valeur, prendre confiance en soi et s’assumer telle que l’on est, sans recourir à la chirurgie esthétique. » Voilà de quoi voir le cabaret d’un autre oeil : un excellent moyen de pimenter sa vie de couple et son célibat (en poussant la porte de la Bellevilloise), tout en apprenant à se connaître ! « Défaire le genre » n’est donc pas synonyme de baisser les bras quant à la séduction, au contraire ! C’est d’autant plus un jeu qu’on en connaît les règles par coeur... SexyGirl 4 janvier 2010 Parisian Woman: Juliette Dragon Juliette Dragon is the sobriquet of the creative director of the Cabaret des Filles de Joie, an avant-garde burlesque troupe enjoying much popularity in Paris. Not content with straight burlesque, Juliette and her filles incorporate live fire acts and more than just a little soupçon of feisty rock-and-roll attitude. Juliette recently produced the International Paris Burlesque Festival, which took place in October. When did your begin your current career and who/what was your inspiration? I started working in the performance industry in 1993 with a queer cabaret collective in the South of France. We organized rave parties in the countryside with huge installations in the trees, and everybody dressed to the nines with glitter, over-the-top makeup and colorful, outrageously dramatic costumes! Sabrina was the eccentric, talented and famous drag queen who was a mentor to us all. She taught me to make up and transform myself. While the men transformed into women, I transformed from girl into “femme.” So I started as a transformist girl playing all the woman roles. This subject fascinates me still: woman and her power of seduction, the codes of the almighty female (eternel feminin), the embodiment of femininity and, indeed, the gender question—what is femininity? I appreciate great icons such as Bettie Page, Rita Hayworth, Marilyn Monroe, Poison Ivy and even the Virgin Mary (so sexy!). What does your favorite day consist of in Paris? Where are the two or three places you must go to make it the perfect day? My perfect day happens regularly! It starts at 8 a.m. I wake up for a freshly squeezed grapefruit juice, go for a run (a gentle half-hour jog), participate in the daily free 9 a.m. qigong class in the Parc des Buttes Chaumont, take a quick shower and am fresh and ready to start work in the Cabaret des Filles de Joie production office at 10:30 a.m. I work with the other girls in the company—booking gigs, organizing the next productions and cabarets, planning the École des Filles de Joie, etc. At 2:30 we’re famished, so it’s a trip downstairs to an Asian restaurant, often Le Rouleau de Printemps (The Spring Roll). Belleville, the area where I live and work (in the 19th Arrondissement) is the Chinatown of Paris and also very multicultural—my favorite part of Paris! Over lunch we discuss the new projects and take notes. We then have a quick strong coffee at one of our favorite Kabyle (Algerian) bars—Folies or Zorba. This puts us in form for rehearsal! We learn new choreographies, work on our performances and look at costumes for upcoming shows. A few hours later I leave the girls to it and dash out to a business meeting—and, since we are talking about my favorite day, I sell a huge show or am offered an international tour with great conditions for the cabaret. To celebrate, I hook back up with the girls and we are joined by other friends and our lovers at a bar such as the Cantine de Belleville, where there is a basement with free concerts (often our musician friends); we have drinks, dance and laugh. We stay out and suddenly realize we have had so much fun we have forgotten to eat! Dinner is late—at 1 a.m. at Dalaat, a large Vietnamese-owned restaurant right next to the Belleville metro. We stroll home chatting. It is 2:30 a.m. and the day starts again tomorrow at 8! I love the architecture of Paris. This city dates back to the Romans, so there are nearly 2,000 years of history beneath our feet and around us. No matter where I go in Paris, I find beauty: the magnificent buildings when crossing the Seine, the panoramic view of Paris and the Eiffel Tower from above the Parc de Belleville, La Tour St. Jacques, Le Marais and its tiny towers (fairy-tale-princess towers!) from the Middle Ages . . . I think beauty is a form of energy, and seeing these beautiful objects gives me energy. I like to think that with the Cabaret des Filles de Joie I am reviving an important history and tradition of Paris—and not just like a museum, but something that is alive and relevant and vibrant, for both locals and tourists. I love mixing tradition and rock-and-roll and thinking that I am creating a page of Paris for the present and for the future. What is your favorite French saying? “Voulez vous coucher avec moi ce soir?” ;) Who are you listening to and reading right now? I am listening to the musical bubbles of a thick vegetable soup I am making for myself and the girls at the Palais Mascotte in Geneva, where we have five-week residency (it’s Monday, our night off). I am reading Histoire et sociologie du strip tease, by Jean Charvil. It is brilliant—it was published in the ’60s, and I have been looking for it for 17 years! Ironically, I finally found it at the burlesque bazaar at the Paris Burlesque Festival in October! JULIETTE RECOMMENDS Parc des Buttes Chaumont Rue Botzaris, rue Manin and rue de Crimée, in the 19th. Aux Folies Belleville 8, rue de Belleville, in the 20th. 01 46 36 65 98. Zorba 137, blvd Faubourg du Temple, in the 10th. Cantine de Belleville 108, blvd de Belleville, in the 20th. 01 43 15 99 29. Parc de Belleville 47, rue des Couronnes, in the 20th. La Tour St. Jacques Rue de Rivoli, near blvd de Sébastopol, in the 4th. Amy Barnard http://www.girlsguidetoparis.com Janvier 2010 Etes-vous prête pour un comic strip ? Ecoles d’effeuillage et revival cabaret, ça s’appelle le néo-burlesque et en 2010, tout le monde s’y met. “La troupe de Cabaret des Filles de Joie menée par Juliette Dragon fait le show à La Bellevilloise...” “Preuve que la tendance cartonne: le burlesque a même eu droit à son premier festival parisien en octobre dernier avec expos, brocante vintage et shows d’artistes venues du monde entier.” “Même programme à l’Ecole des Filles de Joie de Juliette Dragon, qui offre des ateliers pour ‘sublimer son allure’...” Edouard Rostand 28 décembre 2009 Pin-up, torna la donna fatale “Anti-velina che seduce con ironia” (...) “Ci spogliamo per un pubblico, non per dei clienti”, chiarisce subito Juliette Dragon. Nel suo cabaret-boudoir di Belleville ha creato alcuni dei più famosi spettacoli del “neo-burlesque” o “new burlesque”. Coreografie che sono quasi una parodia della sensualità, il genere inventato nell’Ottocento viene infatti dall’italiano “burla”. I nomi d’arte delle protagoniste sono improbabili. “Mademoiselle”, “Coco”, “Champagne”. Non ci sono però limiti di età o canoni di bellezza prefissati: a modo suo, è una piccola rivoluzione. “A noi piace un’immagine della donna senza Photoshop né chirurgia estetica - racconta Dragon - Rompiamo gli attuali stereotipi femminili mortificanti e ci divertiamo così”. Nella scuola annessa al cabaret ogni mese vengono a bussare decine di ragazze, aspiranti “femmes fatales”. Le lezioni insegnano come vestirsi, truccarsi, spogliarsi. Ma anche come creare una propria “personalità” artistica, un alter ego in scena. Si iscrivono studentesse e non solo: “casalinghe disperate”, professioniste in carriera, c’è di tutto. “E’ semplicemente un modo - conclude Dragon - per riappropriarsi del proprio corpo”. ANAIS GINORI Du 25 novembre au 1er décembre 2009 TROUPES BURLESQUES - DES PIN-UP POUR RIRE Ce genre de strip-tease n’a rien à voir avec l’effeuillage à la papa, façon peep-show. Il fait salle comble et redonne le moral. “Je ne me suis jamais rasé l’entrejambe ni fait refaire les seins, ça ne m’empêche pas de gagner ma vie en m’effeuillant.” Suzanne Ramsey est américaine et, sous le coquin pseudo de Kitten on the Keys, elle se déshabille en public en reprenant des chansons des années trente sur son ukulélé. Dans le genre, c’est une pionnière: d’abord outre-Atlantique puis dans l’Hexagone, voilà plus de quinze ans qu’elle a remis au goût du jour cette antique forme de striptease, aussi éloignée que faire se peut du peep-show tristoune pour pioupious en goguette, comme on le pratique en bâillant d’Hmbourg à Pigalle. On appelle ça, désromais, le “burlesque”, et ça marche: du Casino de Paris à La Bellevilloise, et de Dita von Teese à Kitten on the Keys, on vient en masse s’encanailler façon Belle Epoque. Maigres ou dodues mais jamais siliconées. Ce qui étonne dans le burlesque, c’est la fréquentation; le public est majoritairement féminin, et l’ambiance, absolument pas onaniste. C’est juste un titillement. Une bouffée d’érotisme. Les femmes qui défilent sont belles sans répondre aux draconiens canons de beauté. Comme dans un défilé de JeanPaul Gaultier ou un film d’Almodovar, elles peuvent être grandes ou bien petites, tatouées ou pas, maigres ou tout en générosité. Mais en tout cas, jamais siliconées. Elles se présentent au naturel, mais elles savent mieux que quiconque se rendre irrésistibles. Ce sont des femmes qui ont envie de séduire. Au cours de leur numéro, elles se mettent en scène d’une manière souvent parodique, car elles aiment rire d’elles-mêmes, mais cachent l’essentiel. Jamais vulgaires. Le bas reste protégé, et des cache-tétons masquent la pointe de leur féminité. A l’origine, burlesque vient de l’italien “burlare” qui signifie “se moquer de”, et si cet art revient aujourd’hui en force, c’est que le public a besoin de défoulement. Depuis deux ans, une vingtaine de troupes égayent soirées privées et publiques. Une école de strip-tease vient même d’ouvrir dans la capitale. Du 25 novembre au 1er décembre 2009 (suite) “Le strip-tease est un art qui remonte au début du siècle dernier, assène Suzane - Kitten, et il a connu son apogée après la grande dépression de 1929. Une des raisons pour lesquelles il a explosé aux Etats-Unis au début des années 2000, c’est que nous étions en pleine crise. Le président américain s’appelait George W. Bush. Nous avions besoin d’une soupape. Reprendre possession de son corps, refuser les implants, la toxine botulique ou le silicone, c’est un acte militant.” La quarantaine passée, Suzanne ne laisse personne indifférent. Mathieu Amalric lui a même demandé de participer à son film “Tournée” (en cours de production), relatant l’histoire d’un français qui exporte le strip-tease burlesque aux EtatsUnis. Car le strip-tease, avant d’être magnifié par Demi Moore au cinéma ou Dita von Teese au Music Hall, est une invention française. C’est au Divan du Monde, que tout a commencé au 1897. Les Folies Bergères et, évidemment, le Moulin Rouge reprirent l’idée de ces tableaux intégrants des nus au nom de l’art. Ils firent la réputation de Pigalle, qui devint la capitale mondiale du strip-tease. Un siècle plus tard, Juliette Dragon est l’une des héritières de cet art populaire.“Je suis grande, 1,84m, et on me prend toujours pour une sorte d’hermaphrodite. L’un de mes premiers numéros mariait le feu et l’effeuillage. Au départ, je suis habillée avec un pantalon, on me confond avec un mec, mais, au fur et à mesure que je me déshabille, on se rend compte que je suis une femme. Les réactions sont amusantes. Pour corser le jeu, je manie des boules de feu, et plus je suis dénudée, plus je suis inaccessible, voir dangereuse à aborder. C’est un joli contraste. Je suis strip-teaseuse, mais, ce n’est pas pour ça que je suis une fille facile. L’idée, c’est de détourner les codes du strip-tease traditionnel et de s’en amuser car, à l’inverse des filles du peep-show, nous jouons pour un public, nous n’avons jamais de clients.” Toute la nuance est là. Les filles qui font des strip-tease dans les quartiers chauds des capitales s’amusent rarement, la prostitution n’est jamais loin. Rien à voir avec le burlesque. “Moi, je fais de la scène pour rendre les gens heureux, affirme Juliette Dragon, ça les rend moins cons. Ils réalisent qu’il ne faut ps toujours se fier aux apparences, que les femmes ne sont pas des objets. Le burlesque, c’est du cabaret, cela signifie qu’il doit être subversif et second degré, populaire et donc pas cher, contrairement au music hall, plus lisse, et dont le prix d’entrée est plus élevé. Les entrées ne coûtent jamais plus de 10 euros, ça permet de passer une bonne soirée à petit prix, et d’oublier ses soucis quotidiens. Il est évident que sur scène je ne peut m’empêcher de brocarder la société de plus en plus liberticide, mais je ne nomme personne. Suffit d’évoquer la clope qu’on ne peut plus griller nulle part ou l’alcool qu’on ne peut évoquer en public pour que tout le monde sache de quoi on parle. Le strip-tease a toujours bien marché en période difficile et il est évident que c’est l’une des raisons de son succès actuel.” Le burlesque ? Un remède à la crise et, au moins, à la morosité. Christian Eudeline Photos © Carlos Muños Yagüe DU DÉLIRE ET DU SEXE POUR RIRE A l’occasion du Paris Burlesque Festival, les caméras de la TéléLibre se sont faufilées, le vendredi 23 octobre, dans les locaux de la Bellevilloise. Au programme, une scène alternative, subversive et assumée. Grande ou petite, enflammée ou vorace, délicieuse ou trash, les filles du cabaret interlope n’ont pas fini de retourner les scènes de Paris et d’ailleurs. Réunies ici, au Paris Burlesque Festival, qui se tenait du 22 au 25 octobre dernier, ces artistes d’un nouveau genre reprennent les codes du « vieux » burlesque (des années 30, où l’art de l’effeuillage était joliment consensuel) pour diffuser leurs revendications, sous le prisme d’un féminisme insolent. Certaines choquent et 28 novembre 2009 nous font rire, comme ce duo de comédiennes, Patricia & Colette, avec leur défilé de Miss Lorraine et leur performance Paris Burlesque Festival osée de body art. D’autre nous invite à un spectacle grâcieux, dans une ambiance tamisée, comme l’exquise Flora La Douce. La performeuse Ghoulina, de la troupe parisienne Kisses Cause Trouble, vient déranger notre quotidien avec un spectacle où elle joue une zombie-pom-pomgirl-végétalienne et dévoreuse de cervelle... Un festival qui a vu le jour grâce à Juliette Dragon, directrice artistique et meneuse du Cabaret des Filles de joie : « On veut véhiculer l’image de la femme émancipée qui montre son corps et qui l’assume. La femme est bien loin d’être un sexe faible ! Ici, elle est puissante et en pleine possession de sa séduction... » Oubliez donc les pin-up naïves, à qui l’on a sermonné pendant des années « sois belle et tais-toi ». Ici les demoiselles reprennent le pouvoir avec leur corps et leur inventivité, pour explorer vos sens. Vous serez prévenus. Margaux Duquesne Images: Géraldine Pasquier Montage: Julian Grieco Langlet Ruby TV at the Paris Burlesque Festival! We were going to do a report on the first Paris Burlesque Festival for the Australian television with a small but top team and great equipment... when that didn’t happen we nearly decided to just enjoy the event. But on arriving for opening night and seeing how beautiful the Bellvilloise looked, all dressed up with the hilarious Kitten on the Keys in mid concert and hearing how good the rest of the line up was for the 4 day festival, we couldn’t resist sharing it with you.. so pulled out our mobile phones then borrowed a little old hand held to grab bits and pieces between catching shows, changing costume and dancing on the bar (with camera in one hand, light in the other!). We hope you enjoy. The Cabaret des Filles de Joie girls will be dancing soon again in Paris and then at the Palais Mascotte in Geneva. 2 novembre 2009 Paris Burlesque Festival 27 octobre 2009 Succès pour le Paris Burlesque Festival Le Paris Burlesque Festival a comblé la Bellevilloise ! Pour sa première édition, il a rassemblé environ 3000 personnes. Rançon du succès : l’organisation a même dû refuser du monde samedi soir, devant une affluence trop importante pour les lieux. 140 bénévoles Tentures satinées et petites tables rondes de cabaret, rien n’a été laissé au hasard pour que l’ambiance collât parfaitement à l’esprit du burlesque durant ces quatre jours. Du 22 au 25 octobre, l’événement a cumulé expositions de photos, piano bar, numéros engagés et peep shows étonnants. Autant dire un foisonnement de création, de joie et d’humour. Une luxuriance rendue possible par 140 bénévoles. Et coordonnée notamment par Juliette Dragon, fondatrice du Cabaret des Filles de Joie et organisatrice du festival. « Ce qui m’a particulièrement fait plaisir, en tant que programmatrice, c’est de pouvoir programmer des artistes très différents : clown, chanteur manga, musiciens, danseuses... Venus d’Argentine, du Japon, d’Australie, des Etats-Unis, d’Allemagne : ce sont des gens du monde entier qui ont ainsi donné leur interprétation du burlesque. » Les «attributs» de Jean Sarkozy Le succès de cette première a encouragé la jeune femme à lui donner une suite, très probablement à l’automne 2010. En attendant, elle souhaite proposer des événements burlesques encore plus régulièrement. Les échos positifs qu’a rencontré la brocante, dimanche, pourraient donner lieu à d’autres videgreniers du même genre. D’ici-là, le Cabaret des Filles de Joie proposera sa Typically French Revue, le 21 novembre. La soirée risque de compter de nouveaux adeptes, à en juger par la réussite de ce Paris Burlesque Festival. Une réussite qui doit beaucoup à une bonne dose de talent et un humour volontiers mordant (l’Américaine Kitten on The Keys n’hésitant pas, par exemple, à prendre pour cible les «attributs» de Jean Sarkozy), grâce auxquels les artistes présents ont montré qu’on pouvait arborer de la lingerie sans faire nécessairement dans la dentelle. F. Rieunier Photos ©Gilles Rammant Comment le striptease est devenu féministe Porté par la mode du burlesque, il renouvelle et détourne les codes érotiques 22 octobre 2009 Succès populaire des revues de Dita Von Teese, annonce par les sites people d’une prochaine comédie musicale avec Kristen Bell et Christina Aguilera intitulée Burlesque, festivals organisés un peu partout dans le monde (et pour la première fois à Paris du 22 au 25 octobre)... le burlesque fait son grand retour dans la mode et le spectacle. Aujourd’hui on parle volontiers de new- ou de neo-burlesque, et des débats enflammés naissent sur les blogs et les forums dans d’improbables tentatives de spécifier ce qui est burlesque et ce qui ne l’est pas... Qu’on évoque les premières stripteaseuses de Pigalle à la fin du XIXème, la tradition du cabaret ou les pin-up de l’après-guerre, l’esprit burlesque est très étroitement lié aux spectacles mettant en scène des femmes à la fois glamour, provocantes et indépendantes. Se développant souvent dans des lieux interlopes et remplissant la double fonction d’affrioler et d’amuser le public, le burlesque se rapproche des spectacles de variété et de music-hall. On remarque dans cette histoire de l’effeuillage de constants va-et-vient entre l’Europe et les Etats-Unis. Les Américains utilisent volontiers l’adjectif «burlesque» pour désigner tout spectacle de comédie chargé d’érotisme et se réapproprient les clichés associés au glamour français: «Champagne», «Coco», «Mademoiselle», se retrouvent croisés à toutes les sauces dans les noms de scène hauts en couleur des effeuilleuses burlesques. Renouveau Alors qu’une plus grande liberté sexuelle contribuera dans les années 60 à ringardiser les numéros légers du burlesque au profit de spectacles plus directs, le renouveau du mouvement viendra des Etats-Unis. Dans les années 90, Michelle Carr créé le troupe du Velvet Hammer, dans une salle de concert de sa propriété à Los Angeles où se retrouvent les groupes underground et des figures de la contre-culture. Dans un souci constant du détail esthétique retro, elle ranime l’esprit de cabaret et choisit des numéros qui mêlent effeuillages sexy et arts du cirque, incarnés par des femmes de toutes tailles et de toutes corpulences... Des stars comme Dirty Martini ou Kitten de Ville sont passées par cette troupe mythique qui a influencé tout le mouvement burlesque contemporain. Depuis 2001, des événements comme le festival Tease-O-Rama ou le concours annuel Miss Exotic World en Californie propagent le style burlesque en faisant découvrir chaque année de nouvelles artistes vénérées par les amateurs du genre. Dans les numéros actuels le burlesque a aussi absorbé les influences du rock n’ roll et des icônes fétichistes comme Bettie Page. Dita Von Teese a magistralement intégré ces sources d’inspiration diverses pour raviver cet amour de la pin-up. Avant, son mariage (désormais rompu) avec le chanteur Marilyn Manson l’avait révélée à un public plus large tout en l’associant au mouvement gothique. En France, le phénomène n’a jamais vraiment disparu mais ce n’est que tout récemment qu’il s’est trouvé dans le label « neo-burlesque » un début de conscience collective. Les soirées estampillées «burlesque» sont l’occasion pour le public de rencontrer ses idoles et de retrouver cet esprit de glamour un peu suranné qu’il apprécie tant (revues de la Gentry de Paris, soirées Glitter Fever). A côté de cette tendance plus esthétique, des artistes utilisent ce style faussement innocent pour explorer les questions d’identité sexuelle et la place du corps dans la société avec des performances plus trash (Juliette Dragon, Wendy Delorme, Miss Marion). Face à l’engouement que suscite cette forme de spectacle retro, les spécialistes ont mis en place de véritables formations... La Gentry de Paris, temple de la revue burlesque, anime ainsi une Ecole supérieure de striptease burlesque. Des cours sont aussi assurés par le Cabaret des Filles de Joie de Juliette Dragon ou par le duo Miss Glitter Painkiller et Cerise Diva Champomy. Effeuillage Vs Pole dance Le profil des pratiquantes, qu’elles soient « pro » ou simples amatrices se produisant occasionnellement, n’a pas grand-chose à voir avec celui des danseuses du Pink Paradise. Le striptease classique permet aux professionnelles de gagner de l’argent et n’a jamais été une vocation. L’approche burlesque est, à l’inverse, plutôt un loisir, voire un engagement. Alors que certaines filles prennent des cours payants pour apprendre à « stripteaser », la plupart des artistes exercent un métier en parallèle de leur implication dans le milieu car il est difficile de vivre de cette pratique marginale. Les artistes burlesques ont trouvé le moyen de se distinguer clairement de leurs collègues stripteaseuses par une astuce langagière: elles parlent d’effeuillage, un mot élégant et joliment désuet pour rappeler qu’il y a dans leur démarche une exploration de la vieille tradition du spectacle grivois, quand le striptease moderne a plutôt une simple fonction d’excitation du public. Il faut aussi rappeler que contrairement aux stripteases de club qui peuvent aller très loin, l’effeuillage proscrit la nudité totale et n’a rien à voir avec la danse contact ou le pole dance. Plus sensuel que sexuel, moins agressif et volontiers parodique, le burlesque s’est ainsi attiré un public plutôt féminin. D’ailleurs la plupart des magazines et des sites qui se sont penchés sur le mouvement sont liés au féminisme (à l’exception notable du site Be Burlesque qui rassemble plutôt des amateurs de l’esthétique burlesque comme art de vivre). 22 octobre 2009 (suite) Et les hommes qui se retrouvent dans les lieux où se produisent les danseuses y viennent dans un état d’esprit différent de ceux qui fréquen taient les bars de striptease. En fait ce n’est plus vraiment le parfum de scandale qui attire dans le burlesque: mais plutôt la mise à distance d’une manière jugée trop directe de mettre en scène le corps... La nouvelle vague burlesque se réapproprie certains codes de l’histoire de l’effeuillage: porte-jarretelles, talons vertigineux, plumes, corsets et pastilles constituent toujours des ornements très en vogue. Mais l’intention s’écarte de plus en plus de ce que l’on connaît du striptease. Les numéros sont en général basés sur un décalage, une pointe d’humour ou de loufoquerie qui fait passer l’héroïne du show pour une femme fatale un peu ridicule, exagérément prétentieuse et sûre d’elle. Les propos des artistes burlesques témoignent bien de cette volonté de sortir définitivement de la catégorie « striptease » aux yeux du grand public ou des médias. Dans le même temps, la volonté de séduire ce public est encore bien présente. « Le féminisme ne veut pas non plus dire que la femme n’a pas le droit de jouer de sa séduction et qu’elle doit s’habiller comme une patate! », explique Miss Glitter Painkiller. « Elle est alors maîtresse de son corps et libre d’en faire ce qu’elle veut, que ça plaise ou non! Il y a un côté paradoxal, mais je pense que c’est un trait de caractère particulièrement féminin! » Ce paradoxe va parfois très loin: dans A wink and a Smile, un documentaire sur une classe de burlesque à Seattle, l’assistante de la prof joue le rôle de la poupée asiatique hyper sexualisée, répondant au doux nom de « The Shanghai Pearl ». Le retournement des stéréotypes est ainsi brandi comme une arme contre ces mêmes stéréotypes. Détournement des codes Dans les cours de burlesque, les filles apprennent à danser et à s’effeuiller bien sûr, mais aussi à développer leur personnalité de scène. Elles doivent trouver un pseudo et se construire un personnage, qui est un prolongement et une exagération de leur propre caractère. Beaucoup y voient la possibilité de mieux accepter un corps qui s’écarte du modèle que renvoient justement les stripteaseuses professionnelles... C’est un point sur lequel s’accordent les différentes sensibilités du neo-burlesque : la diversité physique est revendiquée comme une spécificité. La surmédiatisation de vraies pin-up à la plastique parfaite comme Dita Von Teese étant ainsi régulièrement critiquée, même si c’est paradoxalement grâce à elle que le grand public a redécouvert l’effeuillage. Jouer à la pin-up est considéré par les profs de burlesque comme un loisir mais aussi comme une arme, une manière de s’approprier ses atouts et de prendre confiance en soi. Le cours devient alors une sorte de coaching... Pour Juliette Dragon, emblématique de la scène burlesque engagée, c’est d’ailleurs ce jeu libre avec les codes de la séduction, cette manière d’être sexy sans ressentir de culpabilité qui est le propre du féminisme contemporain. Là où les grandes sœurs des années 70 voyaient l’ordre patriarcal pointer derrière le moindre soutien-gorge, la nouvelle vague s’accommode bien de la mise en valeur du corps, y compris dans un spectacle d’effeuillage! Montrer son corps et déclarer son indépendance est une constante de l’histoire du féminisme, comme le rappelle Juliette Dragon qui renvoie aux garçonnes des années folles qui jouaient de l’ambiguïté de leur apparence. Chez les féministes traditionnelles le sujet est jugé un peu anecdotique, et provoque en général rejet ou mépris. Rejet parce que la thématique du corps reste problématique chez les féministes françaises. Il suffit d’évoquer les «Chiennes de garde» pour ressentir l’ampleur du décalage culturel avec les artistes burlesques. Mépris encore, parce qu’il y a des sujets plus sérieux, plus politiques, que ceux liés au corps et à l’image qu’il renvoie... Mais certaines ont compris que, le personnel étant toujours politique, la redécouverte du corps et son utilisation consciente peuvent être un acte d’émancipation. Et à défaut une occasion de s’amuser un peu en oubliant la crise, le burlesque ayant toujours prospéré dans les périodes troublées de l’histoire... Jean-Laurent Cassely Merci à Juliette Dragon, Miss Glitter Painkiller et Chris Do Carmo de Be Burlesque Jeudi 22 octobre 2009 Paris Burlesque : pin-up et filles en joie Festival. A l’honneur jusqu’à dimanche, une vision décalée de l’effeuillage et du cabaret. Quatre jours durant, dans le lointain sillage de Dita von Teese qui animait le Crazy Horse en février dernier, le burlesque revient à l’honneur à Paris, sa ville d’origine. Le festival Paris Burlesque invite pour l’occasion une flopée d’artistes internationales, dont la joueuse d’ukulélé Kitten on the Keys. Projections cinéma, exposition de photographie, peepshow, cabaret... jusqu’à dimanche, toutes les formes du phénomène vont être déclinées à la Bellevilloise (www.parisburlesquefestival.fr). Juliette Dragon, initiatrice du projet, est à la tête du Cabaret des filles de joie. Elle propose aussi des ateliers où on apprend l’art de l’effeuillage, le french cancan, le théâtre... «On souhaite véhiculer une image de la femme naturelle, sans Photoshop ni chirurgie esthétique. On se réapproprie tous les codes de la féminité que les féministes des années 70 ont détruits. Et on s’en amuse !» explique-t-elle, en plein préparatifs à la veille de l’ouverture du festival. Pour Miss Glitter Painkiller (sur scène samedi soir), c’était au départ une aventure personnelle, presque thérapeutique. «Le plus dur, ce n’est pas de se déshabiller, mais de captiver l’attention.» Dans ces cabarets contemporains, on croise des grosses, des petites, des grandes... «Le burlesque, c’est magique : on met en avant ce qu’on veut montrer et on cache ce qu’on n’aime pas»,explique Miss Glitter Painkiller qui, dans un domaine où chacun crée son personnage, se définit comme la «desperate housewive qui pète les plombs». Talons aiguilles, décolleté, paillettes... cette «ultraféminité» représente, selon Stéphanie Arc, auteure et journaliste pour le CNRS, spécialiste des réflexions sur le genre, «une mise en scène des normes sociales dans un lieu et un temps donnés. Et le faire sur scène, dans une attitude choisie et assumée Jeudi 22 octobre 2009 (suite) comme le font les actrices du burlesque, est une sorte de performance de, ou sur, la performance : la performance première étant celle du genre lui-même. C’est justement ce qu’elles montrent en le surjouant.» Entre cinéma, photographie, spectacle ou musique, le burlesque, c’est aussi le dessin. A preuve, Maly Siri, 24 ans : adolescente, elle se prend de passion pour Elvis Presley puis, plus largement, pour le vintage. A force d’écumer les brocantes, elle tombe sur des vieux magazines de pin-up et flashe sur une photographie de Betty Page. Coup de cœur ! Pour elle, leur coiffure et leur style vestimentaire sont l’essence même de l’élégance : «J’aime dessiner leur lingerie, corsets, gaines, dentelles, jarretelles, bas de soie...» Aujourd’hui, elle prépare une bande dessinée et expose ses croquis sur son site internet à la gloire du burlesque (pinup-doodles.blogspot.com). Elle fait par ailleurs partie des habitués des soirées Dr Sketchy’s Anti-Art School (www.drsketchy.com), un cours de dessin de modèles vivants (des pin-up). Créé à Brooklyn par l’illustratrice Molly Crabapple, ce concept a trouvé son public et se développe aujourd’hui dans de nombreuses villes à travers le monde. Prochain rendez-vous à Paris, le 7 novembre, en l’honneur des «vamps chinoises des années 30». Margaux Duquesne Photo © Francis Campiglia Octobre / Novembre / Décembre 2009 J’ai testé l’Ecole des Filles de Joie Juliette Dragon a créé une école de cabaret pour nous aider à retrouver la féminité qui nou manque au quotidin. Danse avec boa ou trémoussements avec seins à l’air. Le tout dans une atmosphère décontractée. Montrer son corps n’est pas si évident pour les filles. Il est inscrit dans nos inconscients d’une jupe courte est une jupe-ras-la-touffe et que montrer ses jambes, c’st allumer les étalons du pré d’à côté. Juliette Dragon, artiste de cabaret, a décidé de nous déproàgrammer à l’Ecole des filles de joie. Tous les week-ends, dans le loft de la Bellevilloise (Paris) , les apprenties filles de joie ont trois heures pour apprendre à être sensuelles. Une fois tous les deux mois, elles montent un spectacle d’un soir, pour le public sélectif de cette salle de concerts branchée. Mais cela ressemble-t-il ? Une seule solution: sauter dans mon tutu et jouer les exploratrices pour vous raconter mon expérience. Le loft est au dernier étage de la Bellevilloise. Pas de regards indiscrets, mais un commité d’accueil bien sympathique. On m’explique que pendant la première partie de l’après-midi, nous apprendrons une chorégraphie avec un boa en plumes; Moulin Rouge me voilà ! Le second cours sera un atelier de nippies: ces cache-têtons à pompon. Je visualise la scène: seins nus devant tout le monde à faire tourner mes nichons. Heureusement, je suis venue avec une gentille accompagnatrice (GA) pour me sentir moins seule ! Je rejoins la bande à Juliette sur la piste. Elise, une jolie brune est en place devant nous: “on va commencer par s’échauffer en douceur”. Le ton est dynamique, le rythme aussi. Une quinzaine de filles (des jeunes femmes comme moi, de tous physiques et assez timides) sautille sagement, les yeux rivés sur notre maître à danser. Mais nos deux hôtesses racontent de petites anecdotes, ont le sourire et nous font rire ! Assouplissements, abdos, fessiers, cardio... ce n’est pas pour les fillettes ! Après l’échauffement, nous recevons chacune un boa en plumes. Elise nous explique: “toujours sur les avant-bras, passant par le milieu du dos, jamais le cou, ça tasse la silhouette. Gardez le menton bien en avant, votre port de tête doit être altier, pour être plus gracieuse. Et si vous avez des difficultés à manier le boa, la meilleure parade est votre sourire. Soyez heureuses, amusez-vous, soyez coquine même: votre maladresse ne se verra plus le public sera charmé par votre jeu, c’est ce qui compte !” Ok, le sourire je l’ai. Le port altier et le maniement du boa ? C’est moins sûr. Elise montre les mouvements, sans musique pour le moment. Mais le rythme est soutenu et il faut retenir les pas ! J’ai une mémoire de poisson rouge. Ayant fait une grande carrière de danseuse classique à 6 ans, pendant 6 mois, j’ai développé une technique faillible mais rassurante: copier sur la voisine de devant. Je suis donc avec sagesse ce que fait ma GA, le sourire ancré sur mon visage. “Je mets la musique, vous allez être parfaites !” Elle est optimiste. Maryline Monroe chante “Diamonds Are a Girl’s Best Friend” et j’enchaîne les mouvements. Ca va vite, mais à force de recommencer, la choré commence à rentrer. Octobre / Novembre / Décembre 2009 (suite) “Maintenant, vous vous divisez en deux groupes,” annonce la jolie maestria. Pendant que le premier passe, les autres regardent et vice versa. “Les filles vous avez un public, jouez-en.” C’est parti. J’oublie un pas ? Je trémousse des fesses et j’agite le boa en attendant de rattrapper les autres. J’ai l’impression d’être légère. On sautille, on rebondie, on pétille ! Le boa glisse beaucoup mais je m’y cramponne. Une dernière pirouette sur les demi-pointes et la musique s’arrête. Les danseuses gardent la pause, restent en apnée. Nos spectatrices nous applaudissent, leur sourire marque le signal: on a réussi ! Nous passons à l’atelier nippies... presque confiantes. “Installez-vous autour de la table” lance Juliette. “J’ai posé tout le matériel pour fabriquer les nippies. Les cônes que vous recouvrerez de galons doivent faire la taille de votre mamelon: j’en ai fait d’avance. Essayez-les et dites-moi s’il faut un plus grand ou un plus petit.” Et nous voilà les unes à côtés des autres, à soulever les t-shirts, un cône dans une main, le sein dans l’autre: “tu penses que ça va ?” “Il est trop petit pour toi” “Je ne vois pas bien, tu peux regarder si mon téton dépasse ?” On caquette autour de la table, on discute chiffon, mais glamour le chiffon ! Notre hôte nous montre comment fabriquer nos petits chapeaux-pointus-seins-nus-à-pompons: “vous pouvez travailler à deux. L’une tient le cône, l’autre applique la collle et place le galon pour qu’il s’enroule comme un escargot sur tout la surface des nippies.” On colle, on tourne, on recouvre... Ca y est ! Nous sommes prêtes pour les porter. Nous badigeonons nos cônes mammaires à postiche et courrons devant la glace des toilettes. Pose à la chaîne. Les mamelons disparaissent sous leurs décorations. Et chacune vient montrer aux autres ce que ça donne. Personne ne se connaissait, ou très peu, avant l’heure de danse. Et pourtant, nous pratiquons la secousse mammaire sans gêne, un pantalon en bas et quasi topless en haut. Juliette nous explique comment faire tourner les pompons de nos nippies: il suffit de claquer nos talons sur le sol et en rythme. Et ça tourne ! Mais ça fait mal aux seins. Ma GA souffre moins, sans doute parce qu’elle est très filiforme. L’ffet est plus joli sur des petits seins. Les décolletés généreux ballottent trop... Une de nos camarades nous raconte qu’elle est infirmière et travaille de nuit: “Je vais garder mes nippies pour aller bosser ! Mes patients ont le cafard d’être à l’hôpital, ça fera rire tout le monde !” Bénédicte Crabouillet Du 21 au 27 octobre 2009 Les petites femmes de Paris De Finlande, de Californie ou d’ailleurs, les petites soeurs des effeuilleuses des années 20 décoiffent. Coquinieries, strip-teases, peep-shows artistiques sont au programme du premier Paris Burlesque Festival, initié par Juliette Dragon, célèbre meneuse du Cabaret des Filles de Joie. Rencontre. Qu’est-ce que le “new burlesque” ? Juliette Dragon : Le “burlesque”, aux Etats-Unis, était l’art de s’effeuiler; le “new burlesque” en est une réinterprétation créative par des artistes actuels. Un art engagé, qui prône une certaine émancipation de la femme. Une strip-teaseuse travaille pour un client, une pin-up burlesque s’effeuille pour réjouir le public, mais aussi réfléchir aux rapports homme/femme. Paris, capitale du genre ? J.D. : Tout à commencé ici, dans les Années folles. Puis des girls shows à la française ont sillonné les Etats-Unis, toujours avec des noms français ! Des coups de coeur dans la programmation ? J.D. : La scène française actuelle, avec une diversité de styles unique au monde: numéros traditionnels jazzy (Scarlett Diamond), performances queer engagées (Kisses Cause Trouble, Patricia et Colette). Et la fameuse Californienne Kitten on The Keys, pionnière du style. Propos recueillis par L.J. Photo © Francis Campiglia 15 octobre 2009 Paris Burlesque Festival Un peu de burlesque dans ce monde sinistre, voilà déjà une bonne raison de sa rendre à La Bellevilloise entre le 22 et le 25 octobre 2009 où un festival vous ouvre grand les portes. La Bellevilloise sera redécorée, “drapée de velours luxueux et se satins voluptueux, tels les salons licencieux d’une ancienne maison close” (dixit le dossier de presse). Alléchant, non? Une expo photo (Katharina Bosse), un hommage à Betty Page, un Cabaret Interlope (“âmes puritaines s’abstenir”, dixit encore le dossier), films, cabarets, bazar, bref, tout devrait valoir le coup d’œil et d’oreille, d’autant que la librairie-videoclub Hors-Circuits : http://www. horscircuits.com/ , décalée et indépendante à souhait, est l’un des partenaires, ainsi entre autres que “ Le Bison productions “ (superbe site avec des vidéos à recommander : http://www.lebison.com/ ) . Donc, allez voir le programme détaillé, avec dates et tarifs, en cliquant sur http://www.parisburlesquefestival.fr/ 1er Octobre 2009 Ecole du Cabaret des Filles de Joie widens palette and opens to men From the 3rd October, Juliette Dragon’s new Paris Cabaret School (L’Ecole du Cabaret des Filles de Joie) is lengthening their opening hours to offer extra classes with a variety of disciplines, shuffling in this Saturday with some tap dance. Alongside the weekly jazz and strip tease classes, the Cabaret de Fille de Joie students- who are a mix of amateur, © Gilles Rammant professional, aspiring and recreational can now taste a variety of disciplines and learn some new skills. These classes are designed for the participants to be able to awaken ideas to splash into their existing or future cabaret numbers, to develop a bag of tricks to pull from their literal and metaphoric pockets as party tricks or simply to transport them behind the scenes and skills of the colourful world of cabaret for a few hours n a Saturday ... “The morning classes are opens to a wider public,” says Dragon. She says that where some people shy away from the jazz and strip classes, the idea is to offer a wider palette. There will be clowning, magic, circus skills... “These classes are also open to men,” she smiles. This week- October 3 starts with a tap workshop with Jazmin Baret! (you may know her..) who recently performed at the 1930s cabaret of Juliette Dragon and will perform in the Paris Burlesque festival in October before an Asian tour with the troupe. The students will learn some basic tap vocabulary, work on their sense of rhythm, be taught techniques they can practise at home (or on the metro) and learn a fun, cabaret style choreography. Tap shoes are not required for the first workshops, just hard soled shoes that make some sound. “The workshop is not just for aspiring tap dancers,” Jazmin tells Ruby TV. “We are surrounded by and create constant rhythms every moment of our lives. Eating, breathing, walking, laughing, talking... By working on rhythms, becoming aware of them and understanding them more, we can access resources we may not be otherwise aware of and get in sync with ourselves and our surroundings. After all, a magical or positive twist of fate is often just a matter of good timing...” She winks. The class will however still present some of the classic tap moves and give an introduction to an artform that can puts smiles on faces instantly and globally. Broadway style will be sliced into more full bodied rhythmics. Jazmin influences range from tap to body percussion to theatre and music and she has trained and performed with many of the top international dancers and choreographers. Returning students will eventually have the opportunity to participate in a performance. The next classes are Dance Oriental (Egyptian) with Adeline of 1001 Nights (October 10) and French Can Can with Lolaloo des Bois (October 17). Ruby 22 septembre 2009 Juliette Dragon : Fille de Joie tout feu, tout femme Quel est le point commun entre une petite fille munie d’un arc et d’un carquois et une meneuse de revue ? Vous donnez votre langue au chat ? A 36 ans, Juliette Dragon a pris le temps de méditer la réponse. « Enfant, je jouais aux Indiens. Je faisais le maquillage de guerre pour toute la tribu. J’ai continué à faire le même truc : déguiser et maquiller mes copains et mes copines ! », raconte-t-elle simplement. Photo : F. Rieunier Des plumes d’aigles aux plumes d’autruches Originaire de Montpellier, la fondatrice du légendaire Cabaret des Filles de Joie a commencé à se frotter au monde de la nuit au travers de festivals de musique électronique. A 20 ans, elle organise une rave de cabaret moderne. Empruntant aux formes du spectacle vivant ses numéros de cirque, de théâtre de rue ou de jonglerie, elle en profite pour faire la démonstration de ses propres performances pyrotechniques. Pour ne pas brûler plumes et corset, Juliette Dragon s’en déleste en un strip-tease burlesque avant d’empoigner ses torches. Pulp Faction En 1996, Juliette Dragon s’installe à Paris. Après avoir été gogo danseuse au Palace puis avoir tenu le vestiaire au Pulp, elle fonde en 2003 le Collectif Surprise Party. Et le Cabaret des Filles de Joie, dont la légende veut qu’il soit formé par des courtisanes mises à la rue lors de la fermeture de leur lupanar. Une rumeur alimentée par le fait que la troupe a donné sa première représentation d’effeuillage burlesque à Pigalle, entre les murs du Joyce, un squat calé entre deux peep shows. Le succès est alors au rendez-vous, au point de provoquer l’irritation des voisins qui reprochent au cabaret de voler leur clientèle. Cette inimitié n’est pas la seule que s’est attirée la revue. Plus tard, alors qu’elle doit participer à un festival de funk, sa venue est finalement annulée. Un des partenaires de l’événement refuse de se voir associé au Cabaret des Filles de Joie dont il trouve le nom vulgaire. Pourtant, quoi que cette appellation ait de provocante, ses membres l’assument. Juliette Dragon résume la démarche de la troupe comme «la voie du milieu entre pute et soumise tout en n’étant ni pute ni soumise». Flammes je vous aime Lors de ses représentations, Juliette Dragon entre en scène vêtue d’imposants costumes avant de faire monter la température de quelques degrés en empoignant ses torches. Un problème technique se pose alors. Comment passer des plumes aux flammes sans calciner ses tenues ? La solution fait figure de transition. Elle décide de se débarrasser de ses vêtements en un strip-tease burlesque, ajustant une corde supplémentaire à l’arc de ses talents. La meneuse de revue n’est pas sans pudeur pour autant. Son véritable nom, elle le garde pour elle afin de préserver la frontière entre vie privée et vie publique. 22 septembre 2009 (suite) Sois belle et ouvre-la ! Mais attention ! Si la jeune femme se dévêt sur scène, elle ne s’y présente pas les mains nues. «Avec deux torches, je ne suis pas vulnérable. Je ne suis toujours pas offerte, même si je suis déshabillée », assène-telle. D’ailleurs, avec ou sans feu, quand elle endosse le rôle de Fille de Joie, Juliette Dragon n’en conserve pas moins la maîtrise de la situation. A travers le burlesque, il ne s’agit nullement de se soumettre au désir masculin, mais de chercher à se faire belle, à se mettre en valeur pour se sentir en confiance. «On reprend les corsets parce qu’on en a envie, pas spécialement pour un homme, mais pour nous. » La Dragon déploie ses elles Cette volonté de libération des femmes quant à leurs corps, leurs attitudes ou leurs manières de s’habiller est également un credo qui accompagne l’Ecole des Filles de Joie, institution qui a vu le jour en février 2009 et délivre des cours de danse et de strip-tease burlesque une fois par semaine à La Bellevilloise. Outre l’art d’exécuter un parfait demi-plié et un élégant port de bras, ou de délacer son corset, c’est surtout une aisance corporelle qui est transmise. Parallèlement se dessine l’image d’une femme qui est émancipée, qui ne subit pas sa place dans la société, quelle que soit sa morphologie. L’Ecole accueille «toutes les corpulences et toutes les origines», souligne Juliette Dragon. LesplusgrandessallesparisiennesaccueillentleCabaretdesFillesdeJoie,maisJulietteDragongardeunfaiblepourleslieuxpopulairesdu20earrondissement.Photo:GillesRammant Les plus grandes salles parisiennes accueillent le Cabaret des Filles de Joie, mais Juliette Dragon garde un faible pour les lieux populaires du 20e arrondissement. «L’Olympia en maison close» Art populaire, le burlesque fait logiquement école dans le 20e arrondissement. Le Collectif Surprise Party a d’ailleurs ses locaux rue des Cascades et lorsque Juliette Dragon et ses Filles de Joie délaissent La Bellevilloise, c’est souvent pour se produire à La Féline... où il leur arrive d’attirer plusieurs centaines de personnes alors que le bar en contient difficilement plus d’une cinquantaine ! Un goût pour les salles à taille humaine que conservent ces dames alors qu’elles ont leurs entrées sur des scènes aux dimensions plus imposantes. Les planches de l’Élysée Montmartre et du Bataclan ont été les témoins de leurs effeuillages. Mais c’est un autre lieu qui a marqué la mémoire de Juliette Dragon, en février 2008, à l’occasion d’un spectacle pharaonesque : cinquante personnes sur scène, un spectacle composé d’un tableau 1900, d’un autre des années 30 et d’un dernier mêlant futurisme, manga et fétichisme. «On a transformé l’Olympia en maison close !» Mais doit-on s’étonner qu’une salle au nom évoquant un mont divin de la Grèce caresse les grâces du septième ciel ? F. Rieunier 21 septembre 2009 All 1930s with Juliette Dragon and her Cabaret des Filles de Joie this Saturday in Paris Looking for some colour in Paris on Saturday night? Juliette Dragon talks to Ruby TV about her 1930s ‘ParisBerlin’ themed cabaret at the Bellevilloise this Saturday 26th September with Le Cabaret des Filles de Joie. Not in Paris? Stay tuned for the pics- here are some from resident photographer Gilles Rammant from their last cabaret, which was a hit. And if you haven’t seen it yet, check the Ruby TV webcast featuring Juliette. Ruby TV: Tell us a little about the theme of this cabaret. Juliette Dragon: This revue is about the 30’s, between both wars. It was a very strange period. All around Europe, people wanted to forget the 1st world war and so sought to have lots of fun. They danced the Charleston and women cut their hair which symbolised their new found independence (i.e. they found life outside their husbands!) The flappers showed a new way of life. They smoked, they swam, they danced, they flew planes, they lived the fastest they could... The black music captivated the white youths- they danced wildly to these compelling new rhythms. Who is involved in this cabaret? There will be of us playing: dancers and musicians, real old fashioned jazz standards like ‘why don’t you do right’, ‘fever’, ‘indigo mood’, etc. There is a tribute to Bob Fosse’s “Cabaret” (with Lisa Minelli), typical French songs of the 30’s and retro musicals. This Cabaret des Filles de Joie presents different guests: Leslie Bertine, a sweet and gorgeous pianist and singer, Marion Sandner and Jazmin Baret, a fabulous tap dance duo (one from Germany, one from Australia). There’s gonna be other burlesque numbers also. How have your cabarets evolved in the last year? We play in bigger and bigger places because the audience keeps getting bigger. The stages are bigger too so we can organise larger choreographies with many dancers on stage together with a live band. 21 septembre 2009 (suite) How have you evolved as a performer and organiser? What have you learnt about cabaret and life over the last year? I started performing in electronic music festivals 16 years ago, then in clubs and now we play in cabarets, theatres and music venues. I’ve learned that life is short and nothing can be taken for granted! I’ve learned a lot about women: their strength, their beauty, their fears... I’ve learned a lot about human and group behaviour-the game of appearances, the manner in which performers present themselves on first encounters and the way in which their real personalities seep through when we begin to know them more. Some are lovely to begin with then reveal egocentric and pretentious qualities; others are cold and not instantly likable but then are sensitive and generous. One must never judge on appearances! What counts is the long term- I prefer marathons than sprints- easier said than done! Confidence comes with time... The next big thing is the Paris Burlesque Festival? Tell us a little about it and how it is shaping up. It’s gonna be beautiful. A special team is going to decorate the whole Bellevilloise with purple curtains and pink and red drapes everywhere. Artists from all over the world are going to play for 4 days and nights: California, Japan, Berlin, Geneva, Argentina, Australia and la crème de al crème of the French burlesque scene. There’s gonna be a burlesque pin-up photo exhibition, conferences, master classes, jazz, swing and rock’n roll concerts, performances, arty peep show installations, an old fashioned feathered burlesque revue, queer experimental cabaret, new burlesque rockabilly shows and a vintage bric à brac pin-up market. The daily line-up: Thursday October 22nd: piano burlesque bar with Kitten on the Keys, Inga la Douce and Miss Marion. Friday October 23th: Cabaret Interlope with fabulous queer artists, lots of fun and very engaged performances. Saturday October 24th: master classes during the day, then conferences, then, in the evening: Revue de Paris and during the night Nuit Fatale. Sunday October 25th: Burlesque Bazaar, pin-up brunch bric-a-brac and fashion show. www.myspace.com/parisburlesquefestival What else is going on for you and the Cabaret des Filles de Joie in the coming months? After the festival, we’re going to play in Macao and China, then we play for 6 weeks in Geneva. This week’s Cabaret is an early affair – 1930-22h and entry is a startlingly cheap 3 Euros. Ruby Septembre 2009 Coup de coeur Têtu En plus d’être une magnifique danseuse tout feu tout flamme, Juliette Dragon, la mère maquerelle du collectif des Filles de joie, est aussi une organisatrice hors pair. Après le cabaret puis l’école des Filles de joie, après les cours d’électro gym qui vous amusent en vous musclant le fessier, la Dragon passe à la vitesse supérieure et organise... Un festival! Le «Paris Burlesque Festival» s’annonce comme le premier festival français du genre. Au programme: les shows de danse burlesque des Filles de joie bien sûr, mais aussi d’autres artistes comme Kitten on the Keys, des «peep-shows», une expo photo, ou encore des courts, moyens ou longs-métrages allant des classiques aux riot movies ou aux productions queer. A Têtue, on aime! 8 Septembre 2009 Parigi, a scuola di seduzione (...) Juliette Dragon, direttore artistico del Bellevilloise, club di ballo che ogni settimana vede settanta aspiranti sexy ballerine dimenarsi nelle sale prove, spiega: “Lo striptease ha un certo successo di questi tempi. Sono numerose le ragazze che vengono vestite in abiti sexy, costumi da pin up, con un boa di piume attorno al collo, tacchi a spillo e reggicalze: tutto per meglio immedesimarsi nella parte delle seduttrici, nei giochi alla Basic Instinct”. L’importante è crederci. 8 septembre 2009 L’Ecole des filles de joie fait sa rentrée des grâces à la Bellevilloise Les beaux jours s’en sont allés. Les feuilles tombent... et, dans le 20e, les vêtements aussi. En ce samedi 5 septembre, l’Ecole des filles de joie fait sa rentrée et enseigne justement à ses élèves l’art de s’effeuiller. Face à un grand mur bleu, de vieux fauteuils et des canapés élimés traînent dans les coins du forum de la Bellevilloise. Les tables et les chaises ont été poussées sur le côté. Un paravent au fond de la salle abrite les apprenties danseuses parties se changer avant d’entrer en piste. Composé de deux parties, l’après-midi commence par un cours de modern jazz, suivi d’une leçon d’effeuillage burlesque. Une doyenne de 64 ans Alors que quelques participantes finissent de régler leur abonnement ou de se raconter leurs vacances, la première partie démarre. Sur une estrade, Lolaloo des Bois – leur professeur – montre à ses écolières une série d’exercices d’étirement : «On vient toucher le sol avec les mains en gardant les jambes tendues.» Toutes ne sont pas égales face à la souplesse, mais c’est dans un rire partagée avec leurs condisciples plus élastiques que les moins flexibles d’entre elles plient légèrement les jambes. Vient le cours proprement dit. Rythmé par Moby ou par la bande originale de Slumdog Millionaire, tout un vocabulaire corporel se déploie dans l’espace. Demi-plié, port de bras, couronne, demi-pointe, autant de postures qu’exécutent sans trop d’hésitation la trentaine de jeunes femmes présentes – bien que la doyenne de l’Ecole des filles de joie soit âgée de 64 ans et sa cadette de 18 ans, la plupart d’entre elles ont entre 20 et 30 ans. Ne pas y toucher A 15h30, la première partie touche à sa fin et laisse place au cours d’effeuillage burlesque. Retour derrière le paravent. Distribution de boas et de gants noirs. Corsets, bottes, talons hauts, bas, soutiens-gorge et culottes à froufrou font leur apparition au milieu d’une salle à présent jonchée de chaises. Sous le commandement d’Eva la Vamp, les danseuses – assises sur leurs sièges – se maquillent et se pomponnent, jouent les effarouchées avant de se faire franchement lascives en jetant de langoureux regards alentours. «Jouez, faites-en trois tonnes !», les encourage-t-elle. Guidées par une musique de piano bar sur laquelle minaude une sensuelle clarinette, elles posent les mains tantôt sur les hanches, tantôt sur les fesses, sans se départir de ce port altier et de cet air de ne pas y toucher qui donne toute sa force au spectacle. 8 septembre 2009 (suite) Adieu les complexes ! Au-delà de cette sensualité affichée, l’Ecole des filles de joie reflète un véritable engagement en faveur de la féminité. Dans une société où règne souvent la norme du zéro calorie, zéro pour cent, zéro défaut, la peur de ne pas entrer dans le moule émaille facilement la vie d’une jeune fille en quête d’épanouissement personnel. Ce que dénonce Juliette Dragon, qui dirige le Cabaret des filles de joie et fait partie du corps enseignant de l’Ecole. A ses yeux, ses cours de burlesque sont justement un moyen de «tuer la peur du ridicule» et «d’accepter de rire de soi-même, ce qui permet de se débarrasser de pas mal de complexes». Bon enfant En même temps, ne pas se laisser dicter une définition unique de la beauté n’empêche pas de vouloir parfois s’adonner au plaisir d’affirmer sa féminité. De se faire belle, de se rendre désirable. «Le pouvoir de séduction fait partie des plaisirs de la vie.» Une manière de voir qui ne fait pas de l’Ecole des filles de joie un lieu de débauche. «Les gens ont souvent une espèce de fantasme, ils pensent que c’est très hot alors que c’est très bon enfant.» Elise, qui suit ces cours régulièrement depuis un an et participe à la revue du Cabaret des filles de joie, ne dément pas l’existence de cette vision caricaturale. Pour autant, elle ne cache cette activité ni à ses amis, ni à sa famille et cela ne l’empêche pas de «retrouver le plaisir de danser sans contraintes et dans une bonne ambiance». Un esprit sain dans un corset, en somme. Frédéric Frieunier Photos © Gilles Rammant 7 septembre 2009 Les cours de strip-tease affichent complet Boa, bas résille, talons hauts et guêpières colorées. Sous le regard professionnel d’”Eva la Vamp”, une vingtaine de jeunes femmes se lance sourire aux lèvres dans un strip-tease. Pardon: un “effeuillage burlesque”, “parce que cela doit rester ludique, sensuel, tout le contraire de la vulgarité”, précise d’emblée Juliette Drgon, metteur en scène et directrice artistique. Ce cours pas comme les autres se déroule le samedi, depuis six mois, à La Bellevilloise (XXe), qui accueille le Collectif Surprise Party et le Cabaret des Filles de Joie. Et l’effeuillage connait un certain succès - 70 élèves par semaine -, à tel point que les organisatrices, contraintes de refuser des candidates, songent à ouvrir un autre cours. Tout commence par une séance de danse modern jazz, pour la grace et la souplesse, puis on enchaîne sur le cours de strip-tease. Libre à celles que le veulent de rester... Et elles sont nombreuses à enfiler tenues légères et sous-vêtements de pin-up pour se prêter à ce qui doit rester un simple jeu: “on s’imagine que les femmes viennent ici pour offrir ensuite un strip-tease à leur mari” s’amuse Juliette Dragon, avant de balayer d’un éclat de rire la remarque. Pas du tout: “les filles viennent entre copines, pour s’amuser, se débarasser de leurs complexes... Apprendre à se sentir belles pour avoir le monde à leurs pieds ! C’est cela être une fille de joie.” “J’ai hésité, et puis, j’ai vraiment trouvé ça sympa” sourit une habituée. Une autre jeune femme quitte, elle, le cours de jazz, sans s’attarder. “Je n’aime pas voir la nudité”, lâche-t-elle. Mais, de nudité, il n’y a point, car l’effeuillage suggère plus qu’il ne montre: “il faut enlever des choses mais pas forcément tout enlever”, glisse Juliette Dragon. Chacune assise sur sa chaise, les effeuilleuses laissent langoureusement tomber un gant au sol, oeil mi-clos et sourire en coin. Les plus assidues d’entre elles participeront même à la revue du Cabaret des Filles de Joie. C.B. Juin 2009 Mon corps, je l’adore “Il a fallu que je fasse le tour de ma virilité pour découvrir ma féminité” “Le plus difficile avec un corps comme le mien, c’est de l’habiter complètement. Quand tous les jours de votre vie on vous dit: “qu’est-ce que t’es grande”, on a tendance à se tasser. Enfant, je grandissais, je grandissais... J’étais tellement maigre qu’on m’appelait “la sauterelle”. Puis je me suis mise à fond aux arts martiaux et à la danse, jusqu’à en faire mon métier (elle est performeuse sous le nom de Juliette Dragon, ndlr). Pendant 10 ans, je me suis entrainée pendant 8 heures, je suis allée au bout de mes limites et j’ai fini par casser mon corps. J’étais hyper musclée avec des épaules carrées, et je ne m’habillais qu’en jogging et baskets. Un vrai garçon manqué. Jeune, je pensais qu’être un homme c’était mieux, et je crois avoir eu du mal à accepter ma féminité. Apprendre à être une femme, c’est via la scène que je l’ai fait. Je me suis exercée à encore grandir mon corps, et aussi à être gracieuse, ce qui n’est pas simple quand on mesure 1,84m. Je crois qu’il a fallu que je fasse le tour de ma virilité pour découvrir ma féminité. Je me suis adoucie aussi avec les années. Il faut dire que je n’ai eu que des mecs féminins et doux alors, si je ne voulais pas les casser... Ce qui m’a libérée aussi, c’est de me rendre compte qu’on avait toute un complexe. Moi, je n’ai pas de seins mais je dis que pour dormir sur le ventre c’es plus pratique (elle rit). Mon atout physique ? Mes jambes: 1,20m au garot ! A mes élèves au cours de strip-tease burlesque, je dis: “viens t’habiller en lingerie, viens assumer tes rondeurs, ta féminité !” L’effeuillage n’est pas un truc de femme soumise, c’est au contraire une vraie action féministe qui dit aux mecs : “c’est moi qui mène la danse, c’est où je veux, jusqu’où je veux !” Christine Regnier Photo Sylvie Benoît Mai 2009 04/05 Wie zijn sexy zelve wil leren kennen, kan vanaf nu afreizen naar Parijs. Daar leidt de Franse burleske diva Juliette Dragon haar eigen pin-up school. Juliette Dragon werd ruim 15 jaar geleden al geroemd omwille van haar provocerende dansstijl in de groep ‘Cabaret des Filles de Joie’. Nu wil Dragon haar kennis overbrengen op andere vrouwen, omdat iedereen verdient zich sexy te voelen. Volgens de voormalige danseres is het niet zo moeilijk om je innerlijke pin-up te leren kennen via dans, make-up en striptease. Bovendien mag je na de les je kunnen aan het grote publiek tonen tijdens een optreden van de dansgroep ‘Cabaret des Filles de Joie’. Mai 2009 Pas besoin d’avoir le physique de Lili Marleen pour électriser une salle de cabaret. Avec une sacrée dose d’humour et d’indépendance, les apprenties pin-up de l’École des Filles de joie bousculent les idées reçues et les tabourets de La Bellevilloise, à Paris. Reportage. Paru le 30.04.2009, par Gaëlle Rolin Piercing sous la lèvre inférieure, tatouage qui s’aventure hors de son débardeur léopard, Juliette Dragon applaudit et, dans un éclat de rire, invite ses élèves à s’amuser. Sur le parquet, les collants résille croisent les pantalons de jogging, les sages carrés châtains se mêlent aux mèches carmin. Comme tous les samedis après-midi, le Loft de La Bellevilloise, dans le XXe arrondissement, sert de boudoir à des femmes qui veulent apprendre à jouer aux pin-up. « Elles viennent surtout pour se lâcher et rigoler ! » confie Juliette Dragon. Artiste de cabaret, tour à tour metteuse en scène, productrice et artificière, c’est elle qui a fondé, il y a quelques mois, cette école de danse pas tout à fait comme les autres. À son origine, il y a le Cabaret des Filles de joie, dont Juliette fait partie : « C’est une troupe de cabaret burlesque qui se produit dans les théâtres, les salles de spectacles, mais aussi pour les comités d’entreprise. » Du spectacle vivant qui mêle concerts et chorégraphies sexy, mais où les filles aguichent avec second degré : « Quand on arrive sur scène, les femmes dans le public pestent et les hommes applaudissent. Puis, au fur et à mesure du show, les choses s’inversent. Elles voient bien qu’on s’éclate à jouer les pin-up affranchies avec nos boas et nos faux cils, mais les hommes, eux, sont rapidement intimidés. » En effet, pour cette grande brune de 1,84 m, tout est dans l’attitude : « Nous avons le regard frondeur, nous nous assumons parfaitement, nous ne sommes pas assez offertes pour coller à l’image de la femme soumise au désir masculin. » « Des filles de 18 à 45 ans » « Donne un p’tit coup d’œil à tes fesses, là... » Lise, professeure de danse et membre du Cabaret des Filles de joie, coache la vingtaine de femmes présentes pour leurs trois heures de cours : une heure trente de modern jazz, suivie d’un thème french cancan, danse orientale ou atelier de strip-tease, selon le programme de la semaine. « On s’en fiche si tu ne montes pas ta jambe, on n’est pas à un cours de GRS ! » Au bout d’une heure, Lise sort les boas. Les filles remontent leurs T-shirts et se mordent les lèvres. « L’un des avantages de la salle, c’est l’absence de miroirs », note Lise. Elles ont pour la plupart entre 20 et 30 ans et correspondent aux standards de la femme française : 1,65 m, en moyenne, avec des formes. « On a des filles de 18 à 45 ans, de toutes les classes sociales, ajoute Juliette. Ce qu’on essaye de faire passer comme message, c’est que toutes les femmes sont belles à partir du moment où elles s’acceptent et où elles se redressent. » Contrairement aux idées reçues, ces filles ne viennent pas forcément pour faire une surprise satinée à leur homme. Alice, 22 ans, vendeuse, est là pour les paillettes : « Les plumes, le maquillage, les costumes, j’adorais ça. » Elle dit que ces cours de cabaret burlesque l’ont aidée à s’accepter davantage : « Avant, j’avais tendance à faire régime sur régime, à essayer de ressembler aux photos des magazines. » Idem pour Magali, 31 ans, infirmière aux urgences, qui avoue avoir cherché longtemps une école comme celle-là : « Moi, je ne viens pas pour la danse, mais clairement pour l’effeuillage ! C’est un défi que je me suis lancé. » Et leur entourage ? Quelle est sa réaction quand il apprend qu’elles passent leurs samedis après-midi à se déshabiller entre filles ? « Ça les fait rire, répond Magali. J’ai même des amies en province qui crèvent de jalousie ! Elles rêveraient d’avoir ça chez elles... » Mai 2009 (suite) « Yes, we cancan ! » À la pause, Eve, Mathilde et Emilie discutent colle à postiche, comme de vieilles copines. Pourtant, elles ne se connaissent que depuis quelques semaines. « Ici, il n’y a ni pression, ni jugement de la part des autres », précise Mathilde. Et dans ces conditions, les barrières tombent vite. « Dans les cours d’effeuillage, on confectionne des nippies, des pompons à seins, raconte Juliette Dragon. Certaines filles n’osaient pas les porter, mais en voyant les copines faire, elles se sont laissé convaincre. Je me souviens de les avoir entendues prendre un fou rire mémorable aux toilettes en essayant de les faire tourner comme des pros ! » Et quand ces dames laissent leurs complexes au placard, ce n’est pas que le temps d’un cours. Tous les mois et demi, elles sortent se produire sur scène, à La Bellevilloise. « Avec talons aiguilles et maquillage », précise Lise. « Si elles se trompent, on leur conseille de minauder, plaisante Juliette. L’essentiel, c’est qu’elles apportent de la bonne humeur, qu’elles se comportent en vraies filles de joie ! » Clémentine, 25 ans, reconnaît l’effet de son nouveau passe-temps sur son amoureux (et son cercle d’amis mâles) : « Savoir qu’on prend ce genre de cours, ça les affole ! » Eve, elle, attend le spectacle avec impatience. Pour cette jeune femme de 24 ans, cheveux coiffés avec une pince, sans une trace de maquillage sur le visage, l’École des Filles de joie est un véritable révélateur : « J’ai découvert qu’être féminine, ça pouvait être drôle. » Récemment, elle est entrée pour la première fois de sa vie dans un magasin de lingerie pour acheter l’attirail nécessaire au cours et avoue y prendre goût. Selon elle, ses amis l’attendent au tournant : « Ils se demandent si c’est un personnage que je me construis pour le cours ou si ça va changer des choses dans ma vie. Moi, je suis persuadée que oui. » Juliette reconnaît qu’il y a une forme de revendication féministe dans la création de l’école. Pour elle, une femme qui prend conscience qu’elle peut être ultra-glamour a des armes supplémentaires pour faire face aux hommes. Et la danseuse d’avoir trouvé sa devise : « Yes, we cancan ! » « On est plus drôles que Dita ! » Contre toute attente, il existerait un rapport entre spectacle burlesque et crise économique. « Effectivement, l’apogée du burlesque, à Paris ou New York, remonte à la fin des années 20, soit en pleine dépression, note Juliette Dragon. En ces temps troublés, les gens ont envie de voir des spectacles légers, qui ne se prennent pas au sérieux. Et nous, on s’estime plus drôles que Dita ! D’accord, ses shows sont magnifiques, mais elle n’est pas assez fun, pas assez engagée, et beaucoup trop siliconée ! » Le spectacle des Filles de joie est aussi plus abordable financièrement : « Nous nous voulons une alternative aux cabarets parisiens, qui sont hors de prix », explique Juliette. Idem pour les cours de danse : comptez 15 euros les trois heures, un prix défiant toute concurrence à Paris. Et 2 euros la participation du public pour voir le show des élèves. Le must pour madame Dragon serait d’ouvrir un lieu dédié au burlesque dans la capitale : « J’imagine une grande bâtisse en plein Paris avec une salle de spectacles et un bar au rez-dechaussée, des salles de répétitions à l’étage, des loges pour les danseuses... » En attendant qu’une fée corsetée se penche sur son cas, elle est à l’initiative du Paris Burlesque Festival, qui se tiendra du 20 au 25 octobre, toujours dans les locaux de La Bellevilloise. Une semaine de tables rondes sur le nouveau féminisme, des expos photos, des spectacles et une grande soirée de clôture au Bataclan : « Avec une scène spécialement ouverte aux groupes de rock féminins. » Pin-up et riot girrls du monde entier, unissez-vous ! Mai 2009 Elles s’appellent Alice, Julies, Marion. Elles sont vendeuse, hôtesse de l’air ou assistante de direction. Et, quelques heures par semaine, strip-teaseuses. Dans une salle de spectacle des quartiers populaires de la capitale, entre bas résille, fanfreluches et escarpins, ces Bettie Page des temps modernes se réunissent pour s’initier au burlesque. Né dans les music-halls parisiens au siècle dernier, cet art de la scène qui mêle érotisme et humour a créé le mythe de la pin-up, et s’est largement développé aux Etats-unis. Aujourd’hui remis au goût du jour, il est enseigné dans le respect des codes de l’esthétique rétro de son âge d’or, les années 40. Faux cils, teint diaphane, boa et taille de guêpe, la nouvelle égérie sexy respecte religieusement la ligne fondatric de cette mouvance sensuelle. Sans omettre les bases du show originel des années 20 : le rire la subversion. “Les élèves ont toutes un point en commun : elles viennent ici pour s’amuser. Entrer dan un rôle, jouer avec ses atouts, c’est un exutoire”, explique Juliette Dragon, productrice et meneuse de la revue du Cabaret-Ecole des Filles de Joie. L’humour en commun, donc, pour ces étiudiantes de l’effeuillage. Fan de rock accro à l’esthétique kitsch, lesbienne féministe ou mère de famille, toutes viennent s’initier à ces jeux corporels, pour se plaire avant-tout à elles-mêmes. Ainsi, ces pin-up novices apprenent à se maquiller, à dégrafer avec sensutalité un soutien-gorge, à fabriquer des “nippies” - ces embouts à pompon que l’on pose sur les tétons -, le croisement de jambes, mais aussi à user du regard pour enflammer les foules. Pour quelques heures, elles se transforment en une lolite timide ou en une vamp. Une formation qui leur permettra de se produite, au bout de deux mois, devant un public de cabaret. “Certaines filles, une fois maquillées et sculptées par un décolleté pigeonnant, n’en reviennet pas de se trouver aussi belles”, s’étonne la maîtresse des lieux. En féministe convaincue, elle prône l’art de séduire comme une arme. “Contrairement à ce qu’on nous a fait croire dans les années 70, ce n’est pas en ressemblant aux hommes que nous pourrons lutter. Notre puissance, ce sont nos atouts de femmes. Il faut les apprivoiser.” Newsweek Russe Avril 2009 Effeuillages féministes Avril 2009 Tout change. Longtemps perçu comme un symbole de la soumission de la femme aux attentes du regard des hommes, l’effeuillage est revendiqué, au contraire, par certaines féministes, comme un acte d’affirmation et de liberté... Ainsi L’Ecole des Filles de Joie, installée à Belleville, n’a pas hésité à lancer ses activités le 7 mars, veille du 8, qui constitue la Journée Internationale de la Femme. Dans la veine de l’érotisme burlesque des music-halls parisiens, recréant l’image des pin-ups américaines des années 40, il faut beaucoup de dérision pour inventer un nouveau genre de cabaret contemporain, drôle, subversif, qui brouille les genres. Chaque samedi après-midi, descours de danse s’agrémentent d’initiation à l’effeuillage, au maquillage de scène, à la fabrication et manipulation de boas et pasties. Tout ça en vue d’un Paris Burlesque Festival, qui aura lieu à l’automne 2009. Et qui ne devrait pas être triste ! www.parisburlesquefestival.fr Strip-Tease Burlesque Mai 2009 Se glisser sous le boa d’une pin-up pour un après-midi, c’est tentant. Et totalement réjouissant ! 1. Dess code. Toutes en push up, culottes à frou-four, bas et talons. Le corset, c’est si on veut, parce que c’est joli, mais ouf, ça serre ! 2. Girl Power. A quoi reconnaît-on une pin-up ? A sa démarche (lente), à son air (faussement) naïf, ) a sa (vraie) sensualité quand elle bouge un cil et à ses poses over glamour, jamais vulgaires. Le pouvoir de la féminité, sa s’appelle ! 3. Dégantez-moi. La musique de “Fever” nous pousse à jour à fond. D’abord le bout d’un doigt (entre les dents) puis, deux, puis on fait glisser et zaas, par terre. Gilda est en moi ! 4. Le coup du boa. Pas une ne sait le manier. Mais très vite, on le fait glisser, tourner, voleter, sans être intimidées. Des détendues de la plume quoi. 5. Bouquet final. Ôter un soutif sensuellement; c’est de l’art. Une bretelle, l’autre, le fermoir (à une main)on se retourne, et... hop, rideau. Moi aussi ! Où et quand ? L’Ecole des Filles de Joie. Tous les samedis à la Bellevilloise à paris, 11e. 7 euros le cours. www.parisburlesque.fr Agenda. Le 25 avril à la Bellevilloise pour le spectacle des Filles de Joie. Et du 21 au 25 octobre, à Paris, pour le premier Paris Burlesque Festival. Christine Regnier 15 au 21 Avril 2009 Mars 2009 Ever fantasize about being a cabaret performer in Paris? Well now’s your chance. The Cabaret de Filles de Joie have opened a school for aspiring professionals, amateurs and confirmed performers seeking to broaden their skills. En effet, les cours de strip-tease burlesque fleurissent dans les métropoles occidentales. A Paris par exemple, l’Ecole des Filles de Joie de Juliette Dragon fait un tabac. On y apprend dans la bonne humeur à se déshabiller langoureusement juchées sur ds talons aiguilles, la jambe gainée dans des bas résille tenus par un porte-jarretelle de dentelle et la taille corsetée dans du satin cramoisi. Rien de pornographique, ni de salace, les participantes avouent s’y amuser follement et assumer enfin leurs corps avec leurs défauts et leurs rondeurs craquantes. Le soir, à l’instar du dernier show élégant et sold out en février de Dita Von teese au Crazy Horse, les élèves de Juliette Dragon se produisent parfois dans des bars branchés de la capitale où les clients médusés tombent rapidement sous le charme de leurs épaules tatouées et de leurs boas à plumes... www.myspace.com/lecabaretdesfillesdejoie Karine Périllat It is open to girls who either plan to become professional performers or people who just want to take a class just for fun.” Classes (at an affordable 10-15E) include a basic modern jazz class for beginners and workshops teaching French The Cabaret de Filles de Joie is a cabaret/ new burlesque Cancan, tap dance, make-up and strip tease. Students at revue with dancers, singers, musicians, acrobats and ac- the school have opportunities to get valuable performing tors; their philosophy is to mix performance genres as experience and are guided through make up and costume well as audiences-- physically, mentally and socially. along side the resident Filles de Joie professional group Their latest project to come to fruition is L’Ecole de Fille with occasional live performances at the Bellevillioise. de Joie. Now with this unique new school, Paris can be truly a cabaret old chum... at least for an afternoon a week. “This project for opening a school dedicated to the art of cabaret has been bubbling for a long while,” says Juliette Dragon, founder of the Cabaret de Filles de Joie Info: Ecole de Fille de Joie http://www.myspace.com/ and mistress of the new school located at the Bellevil- lecabaretdesfillesdejoie loise in the 20th arrondissement.” L’effeuillage, un art bien culotté 13 Mars 2009 « L’effeuillage burlesque a indéniablement un aspect militant féministe et subversif, complète Juliette Dragon, la meneuse du « cabaret des filles de joie » de Ménilmontant qui a lancé il y a quelques jours une école et qui compte organiser le premier Festival burlesque de Paris en octobre. « Notre modèle est Rita Hayworth dans Gilda quand elle enlève son gant : c’est sulfureux au possible ! » Le strip-tease macho n’a plus qu’à aller se rhabiller. Alexandre Sulzer Juliette Dragon en couverture du magazine de Paintball “Jungle” Octobre 2008 Le Collectif Surprise Party anime le char de la Saison Européennée à la Techno Parade 2008 22 Septembre 2008 Août 2008 Juliette Dragon, 35 ans “Dépasser ma pudeur fut une sacrée révélation ! N’être plus qu’un corps de femme, sa peau, sa chair, son sexe, rien d’autre... J’ai d’abord été gogo danseuse en rave, puis au Palace, ensuite j’ai passé un diplôme d’artificier. Dans le “Cabaret des Filles de Joie”, je mélange pyrotechnie, effeuillage et chorégraphie. Plus je me déshabille, plus les effets pyrotechniques sont impressionnants. Avec mon 1,84m, mes 12cm de talons, une perruque, l’éventail et les gerbes d’étincelles, je fais plus de 2m. Souriante, avenante, mais inaccessible. Les féministes me reprochent de dégrader l’image de la femme. Je montre juste des filles belles, décoleté pulpeux, taille corsetée, jarretières clinquantes... La nouvelle féministe se doit d’être féminine. Le vrai pouvoir est dans la séduction. Dans le cabaret, il peut y avoir un travelo, un trans ou deux filles qui s’embrassent... Ce qui peut choquer certains mais exciter d’autres. Plus jeune, j’étais punk anarchiste, mais contre la matraque et le bâton, on ne peut pas grand-chose. Aujourd’hui, en stilettos et bas résilles, les gens m’écoutent plus que quand j’étais en rangers avec ma crête.” Prochains spectacles sur www.myspace.com/collectifsurpriseparty 1er Août 2008 Le strip-tease comme un jeu Juliette Dragon, intermittente depuis quinze ans, a monté sa troupe, le Collectif Surprise Party. Depuis trois ans, le “Cabaret des Filles de Joie” est leur spectacle de référence : l’oeil charbonneux, des plumes dans les cheveux, des robes à fanfreluches, du charleston et de la dentelle qui se dévoile à mesure que les vêtements tombent. Esthétique, un peu décadent, dans un pur esprit cabaret. Ces Filles de joie sont glamour, drôles ou sexy, et tous les physiques sont permis. Les conseils de Juliette Le strip-tease est avant tout un jeu, un petit numéo de cabaret. Moins on en enlève, plus c’est subjectif et mieux ça marche. A condition d’habiter son personnage. La tenue. On peut devenir une soubrette en enfilant un tailleur noir et un tablier blanc. Une écolière manga à couettes, chaussettes hautes et jupe plissée. Une dominatrice en robe de vinyle rouge et mini cravache. Se cacher derrière un personnage aide à trouver énergie et assurance. Le décor. On tamise la lumière, on met une musique sensuelle, et on change le dessus-de-lit en y jetant une pièce de satin ou un imprimé léopard. La lingerie. Portez un ensemble qu’il n’a jamais vu. Chez Soleil Sucré ou H&M, on trouve de la lingerie un peu kitsch avec des noeuds-noeuds, froufrous, des pantys, des guêpières... Mes danseuses portent à même la peau des résilles de danse noires qui gainent bien avec de la lingerie par-dessus : idéal pour faire le show sans se soucier de sa plastique. La mise en scène. Soignez les poses : jambes un peu croisées l’une devant l’autre, ça affine la silhouette. Regardez au loin : ça oblige à se redresser, rentre le ventre et relâcher les épaules. Ayez un maximum d’accessoires. Enlevez un bracelet, deux, trois bracelets. Enlevez votre gant, remettez-le, jouez avec comme Rita Hayworth dans “Gilda”. Epoussetez votre amoureux avec votre plumeau. S’il se fait trop pressant, bandez-lui les poignets avec votre bas. Le détail en plus. Faites-vous attendre. Tout se fait très lentement et en maintenant une distance physique. Délimitez dans la pièce son territoire et le vôtre : c’est vous qui tenez les rênes, lui ne bouge pas. Pour une fois, prenez le temps : vous, de vous déshabiller, et lui, de vous regarder. (myspace.com/lecabaretdesfillesdejoie) LE NEO-CABARET FAIT SON SHOW Du 7 au 13 Novembre 2007 „(...) La scène se produit à la Flèche d’Or, où Juliette Dragon mène ce soir-là son Cabaret des Filles de Joie. Né underground, ce spectacle aura bientôt les honneurs de l’Olympia. Véritable phénomène, le néo-cabaret, plus déjanté et plus sexy que les grandes revues traditionnelles, cartonne à Paris, attirant un public jeune et branché.” „(...) De ce mix entre guitares et french cancan, que les puristes ne s’inquiètent pas: le néo-cabaret ne renie en rien ses ancêtres de Berlin ou de Montmartre. Comme l’affirme Juliette Dragon: ’il suffit d’écouter les textes d’avant-guerre de Fréhel ! Elle ne parle que de crises d’amour, de défonces et de fêtes. Le cabaret a toujours été rock dans l’âme !’” TOUS AU BAL MASQUE ! Juliette Dragon „Faites en trop ...” 17 Décembre 2007 „Meneuse de revue baroque, effeuilleuse chic, show girl ultrasophistiquée, Juliette Dragon, avec ses comparses du Cabaret des Filles de Joie, fait souffler un vent de sex-appeal rétro sur les salles où elle officie. Elle nous livre quelques-uns de ses secrets de fabrication ...” Par Clémentine Goldszal ELLE. Le secret d’un déguisement réussi ? JULIETTE DRAGON. Y aller à fond et soigner les finitions car les accessoires font la différence. Pour mes shows, je mixe tout : très beau collier, des chaussures chics, des gants achetés dans une mercerie et plein de bijoux en toc qui flashent, un fumecigarette de farces et attrapes, de la fripe et des fleurs artificielles de boutiques chinoises. L’accumulation fait oublier le côté cheap, donc, il ne faut pas hésiter à en mettre beaucoup. Ma maxime préférée : „Si ce n’est pas trop, ce n’est pas assez !” ELLE. Le truc à ne pas faire ? J.D. Porter quelque chose que l’on n’assume pas. Si on a peur d’être vulgaire, on le devient. En revanche, en y allant carrément, on rentre dans un personnage et on sera crédible quoi qu’il arrive. Photo © Baudouin ELLE. Et côté maquillage ? J.D. J’achète tout chez Make Up For Ever. J’ai des centaines de paillettes de toutes les formes, tailles et couleurs, des fards dans tous les tons... Mais quelques paillettes, et quatre ou cinq plumes dans une queue-de-cheval haute suffisent à paraître déguisée. ELLE. Un conseil pour ne pas tomber dans le mauvais goût ? J.D. Je ne mélange jamais plus de trois couleurs : en rouge et noir avec des strass, vous aurez tout de suite l’air d’une femme fatale ! Sinon, j’aime aussi le total look noir ou blanc, avec juste la bouche très rouge, des gants carmin et une fleur couleur sang dans les cheveux.” LES NOUVELLES STRIP-TEASEUSES JULIETTE DRAGON: LA REFERENCE 26 Novembre 2007 „Formée aux techniques de cabaret, Juliette Dragon se targue d’être la seule femme transformiste de Paris. Elle joue avec les codes de la féminité et incarne tour à tour des héroïnes de manga ou des pin-ups à la Betty Page. Son atout : le feu, qu’elle manipule au cours de son strip-tease. La jeune femme est aussi la chef de file du Cabaret des Filles de Joie, une revue d’une quinzaine de pin-ups. Dans leur spectacle, une ancienne mère maquerelle tente de recycler ses ex-pensionnaires en stars du music-hall.” Caroline Hamelle NOUVEAU CLUBBING ENTRE AMIS 10 septembre 2007 „ Les Disquaires – Mini club et DJs phares ... On y court les yeux fermés car il s’agit du dernier bébé de Momo du 9 Billards ... avec à la programmation : Le cher Guido de la Goldrush. Répondront présents aussi : Juliette dragon et ses miss ...” LE REVIVAL DU BURLESQUE 4 Juin 2007 „C’est le revival du burlesque ! (...) Les compagnies de pin-up écument les lieux underground, avec danse, strip, apparitions comme Le Cabaret des Filles de Joie, les désormais célèbres soirées de Juliette Dragon. „La Réserve, ce petit café-théâtre accueille en résidence Le Cabaret des Filles de Joie. Cette troupe phare parisienne est ici en équipe limitée, donc vous n’assisterez pas à la revue en totalité. Mais l’impressionnante meneuse tatouée, Juliette Dragon, assure l’intendance avec plusieurs filles de sa troupe. Dès 21h, les sexy girls glamours en bustiers, dans un tourbillon de boas, présentent des troupes de musique.” „La Guinguette Pirate : Soirées musique et burlesque. La jonque reçoit également le Cabaret des Filles de Joie (...) Le 15 Juin, elles interviendront dans un univers de western, aux côtés d’un groupe du Texas. Le bateau sera parsemé de touches pin-up : tissus à paillettes, soutiengorge et bas résilles.” Katia Pecnik Photo © Gérald Chabaud Mai 2007 „Kitsch, frivole et léger, Le Cabaret des Filles de Joie met en scène un festival de créatures corsetées, mi-femmes fatales, mi-pin-up burlesques. Tout droit sorti de l’imaginaire de Juliette Dragon, une artiste polymorphe, égérie de la nuit parisienne depuis 15 ans, le spectacle attire les lesbiennes les plus sexy de la capitale. Juliette Dragon, alias Madame Dragon, y incarne une ex-mère maquerelle recyclée en meneuse de revue. A ses côtés, ses anciennes pensionnaires multiplient les performances délirantes. „Dans notre spectacle il y a beaucoup d’ambiguïté... et d’homo sensualité. C’est un savant mélange de provocation et d’improvisations. Sur scène les filles donnent beaucoup d’amour. Forcément le public réagit”. Son diplôme d’artificière en poche, Juliette Dragon brûle littéralement 200 euros de lingerie Chantal Thomas à chacune de ses apparitions en flamme fatale. Du haut de son 1,84 m, la belle se félicite même „d’avoir réveillé chez certaines filles des désirs de féminité et l’envie de mettre des jupes.” Delphine Aunis ELECTRO CABARET Il est loin le temps du cabaret du Chat Noir. Mais ses petits s’acoquinent aujourd’hui avec l’électro dans les clubs parisiens. Le Cabaret des Filles de Joie, Candy Trash, Tim Exil donnent un coup de fouet à la génération free party. Emission TRACKS 8 mars 2007 Juliette Dragon „Depuis 1993, Juliette Dragon arpente les raves en talons aiguilles du haut de son mètre 84. Aujourd’hui, cette égérie de la nouvelle scène du cabaret électronique distille ses performances des raves aux night clubs. Avec son collectif „Surprise Party” Juliette saupoudre de glamour la techno. Dans l’une des dernières rues chaudes de Paris, le Club trône au milieu des sex-shops. C’est ici que Juliette Dragon rassemble sa troupe : le Cabaret des Filles de Joie. Pouf Daddy, Lady Chocolat, parmi d’autres personnages hauts en couleurs, se pressent chez Madame Juliette. Depuis 2 ans, le Cabaret des Filles de Joie pimente les soirées des clubbers en transformant les boîtes de nuit en maisons closes. Alors que les free parties ronronnent, Juliette métamorphosée en mère maquerelle sous le nom de „Madame Dragon”, joue avec les interdits des cabarets inventés au XIXe siècle.” Juliette Dragon Flamme Fatale – Artiste pyrotechnique www.myspace.com/juliettedragon Quel est votre plus cher désir ? La bonne humeur universelle, la paix et l’harmonie sur la terre. TECHNIKART MADEMOISELLE HIVER 07 N° 9 Edition Spéciale “DESIRS” Quel est le désir qui vous a coûté le plus cher ? Mon ambition. Qu’est-ce qui provoque le désir ? Le Cabaret des Filles de Joie ! Mix LE CABARET DES FILLES DE JOIE Le 16 novembre, à partir de 21h au Klub, 14 rue St Denis, 1ier. Garanti sans silicone et organismes génétiquement modifiés ! Un cabaret sur le modèle des revues d’antan, avec filles dénudées, kitsch, plumes, paillettes et chansons rétro qui dévient vers l’électro-rock. On y croisera entre autres, les entraîneuses nommées Candy Trash ou Sylvanie de Lutèce, sous la houlette de l’inénarrable mère maquerelle Juliette Dragon, qui finira par jouer les gogos pyrotechniciennes. Du 15 au 21 Novembre 2006 Cathy Blisson LE CABARET DES FILLES DE JOIE Du 2 au 8 Novembre 2006 Juliette Dragon et ses copines du collectif Surprise Party, investissent, chaque deuxième samedi du mois, le Glaz’art pour y présenter leur cocktail explosif et iconoclaste de concerts, mix, danses et autres pyrotechnies. Ca change de Vincent Delerme. Antoine Besse Octobre 2006 „Juliette Dragon surprend toujours. D’abord avec son collectif. Elle fait du cabaret moderne. (...) Elle a même son diplôme K4 : elle est artificière. Et parce qu’elle va toujours jusqu’au bout, Juliette n’hésite pas à faire du strip tease. Juliette Dragon veut rire de tout : „J’ai peut-être une vision manichéenne des choses, mais quand on fait notre spectacle, si on fait sourire, on rend certaines personnes moins connes, moins méchantes. C’est militant de mettre les gens de bonne humeur. „ Dans le Cabaret des Filles de Joie, le public joue les artistes si bien qu’on ne sait plus vraiment si son voisin fait partie du spectacle ou non. Partie intégrante du clubbing avec ses performances, Juliette Dragon lutte contre le trop trash, le trop glauque.” Dominique Chauday SURPRISE PARTY Septembre 2006 „Un mini cabaret, du clubbing, du live et des jolies filles très souriantes dans un immense bar chaleureux aux consos à petits prix ... Cette soirée s’annonce comme un de bons plans de ce week-end. Côté performances, c’est le retour du déluré duo des Surprises (Juliette Dragon & Sylvanie de Lutèce) ...” Cathy Blisson Du 17 au 23 Mai 2006 „Juliette Dragon... se donne en spectacle sur les dancefloors. On a ainsi pu voir dans d’innombrables festivals techno et free parties, cette belle plante de plus d’1m80 au dos orné d’un grand dragon... Elle organise avec ses copines du Collectif Surprise Party des soirées itinérantes dans des clubs parisiens, pendant lesquelles les concerts et les prestations des DJ sont ponctués par des interventions de performers tout en strass et en plumes. En préambule du Cabaret des Filles de Joie qu’elles reprendront le 22 Juin au Klub (rue St Denis), elles monteront une before aux 9 Billards le 17 mai. Et surtout une Manga Party au Pulp le 24 Mai.” Mai 2006 ”Juliette Dragon assure la conduite du cabaret des Filles de joie, ce joyeux bordel, qu’elle conclut par un spectaculaire numéro de pyrotechnie. « Nous travaillons beaucoup sur la séduction. Dans le milieu underground, on nous reproche parfois de ne pas être assez trash mais à la base je suis une militante anarchiste et je pense qu’il est plus facile de faire passer ses idées en étant jolie et souriante. L’idée c’est avant tout de faire la fête.” Antoine Calvino 20 Mars 2006 Photo © Florence Delahaye 20 Mars 2006 „ ... Le tout sera ambiancé par les Filles de Joie, qui viendront pousser la chansonnette et lâcher leurs gerbes d’étincelles.” 20 Mars 2006 „Les Filles de Joie... ont beau avoir abandonné le trottoir pour la scène, elles arborent toujours fièrement, bustiers, porte jarretelles, bas résilles, parures de brillants et plumes multicolores. Vers 1h du mat’... Juliette Dragon clôt ce joyeux bordel par un spectaculaire numéro de pyrotechnie ...” JE HAIS LES DIMANCHES 20 Mars 2006 “Je hais les dimanches’, chantait Gréco en 1951. un demi-siècle plus tard, ce refrain est devenu le nom d’un tea dance mixte et décalé, organisé par les Ginettes Armées, qui ont réussi à transformer les longs dimanches parisiens en événements déjantés et ouverts à tous. Pour leur come-back, dimanche 9 avril, les Ginettes s’installent dans un lieu historiques, l’ancien cabaret de Joséphine Baker ! Et la programmation, toujours aussi éclectique, fait la part belle au cabaret. (...) Happening avec Le Cabaret de Filles de Joie de Juliette Dragon” LES FILLES FONT LA NIGHT „Aujourd’hui, les filles de la night sont partout: aux manettes des soirées les plus courues et des clubs les plus branchés, derrière les platines, à la tête des meilleurs collectifs d’artistes...” „Les soirées cool et kitsch du Collectif Surprise Party, référence en matière de fête de filles. A sa tête, Juliette Dragon, en résille et jupette est devenu l’un des piliers de la nuit parisienne (...) Son objectif : mettre les gens de bonne humeur.” J’y étais... dans une vraie soirée de filles „Elle est incroyable, elle mesure 1,84m et a un énorme dragon tatoué dans le dos.” Ainsi m’avait-on présenté Juliette Dragon. Dans le microcosme de la night féminine, elle est connue comme le loup blanc. (...) Juliette Dragon est là, sculpturale dans sa guêpière rouge et sa mini à froufrous, talons vertigineux, longs cheveux noirs tirés en arrière. Elle et ses copines sont toute maquillées version cabaret, avec beaucoup de paillettes et du rouge à lèvres très rouge. „On est pas là pour être tendance, nous, on veut juste mettre tout le monde de bonne humeur”, explique-t-elle avec un immense sourire. (...) Il est déjà 5 heures, j’ai la tête qui tourne, des confettis dans les cheveux et de la chantilly sur le menton. C’est cool, les soirées de filles!” Laurent Bastide LA FEMME CAMELEON „Juliette Dragon incarne tous les fantasmes ...” 1er au 7 Février 2006 Elle débarque pimpante et féminine, presque BCBG, à l’exception d’un piercing. Naïvement, on attendait une créature semblable à celle qu’on avait croisée au gré de nuits parisiennes. Immense et plastiquement sans reproches, 1,84m de muscles-cuir-strass-résilles et d’exubérance conquérante, planté sur aiguilles. Quand Juliette Dragon est en costume de scène, on la prend quasi systématiquement pour un garçon. Surtout si elle force le trait de rouge sur les lèvres, en rajoute dans l’accessoire sexy à connotation féminine. Son personnage de fausse «travelotte travestie», traversant «perruquée» les fêtes et cabarets, Juliette l’a façonné auprès de Sabrina, né mâle et figure de l’âge d’or du music-hall, son maître ès costumes et maquillage « queer ». Repérée dans une soirée à 20 ans, elle danse alors “à la demande” dans les raves et les clubs de Montpellier, avec la Glück Family et Les Nuits Blanches, compagnies de cabaret reconverties dans l’électro. Ex-punkette anarchiste, elle se résout à troquer le drapeau noir contre boa, plumes et paillettes : “Quelqu’un qui voit un joli spectacle, c’est un pas de gagné pour le monde meilleur”. Juliette Dragon ? 1,84 m de paradoxe, comme son nom de scène l’indique. Angélique et provocante. Convaincante quand elle minaude sur Marilyn Monroe («I Wanna be Loved by You»), et néanmoins championne de France de Viet Vo Dao (kung-fu vietnamien). Elle est aussi femme d’affaires, « parce qu’il faut bien vendre mes spectacles et ceux des autres ». Capable de monter une tournée événementielle pour promouvoir le nouvel energy drink d’une world company), et d’en boycotter une autre pour raisons politiques. Dans son dos, un imposant tatouage : «C’est Elliott le gentil dragon, qui sauve les enfants malheureux.» Montée à Paris en 1996, miss Dragon se voit proposer le lendemain une place de gogo au Palace (qui fermera un mois plus tard). Se fait embaucher comme vestiaire looké, par les filles du Pulp, puis monte ses shows, mêlant transformisme, danse, chanson, acrobaties, arts martiaux et pyrotechnie. Elle a passé son diplôme d’artificière pour mieux jouer avec le feu, en tenues et positions suggestives... « Mon métier, c’est d’incarner des iconographies de femmes, des fantasmes mis en scènes ». La passive Geisha Blanche, femme-écran vidéo qui s’enhardit et s’humanise par la danse à mesure qu’elle s’effeuille; la dominatrice SM; l’héroïne Manga; la pin-up léopard... Elle endosse les costumes avec autant d’aisance chez Maxim’s ou dans un squat, à une fête hardcore ou au château de Diane de Poitiers. Depuis janvier 2005, dans sa nouvelle revue de cabaret moderne, elle joue les mères maquerelles avec les filles de son collectif Surprise Party en kitschissimes catins qui reprennent des chansons françaises rétro et dérivent vers l’électro-rock. C’était plutôt bon enfant le soir de la première, jusqu’à ce que sonne l’heure du pyrotechnique bouquet final.«Nous allons, sourit la reine de l’artifice, vous offrir une minute de pornographie intense.» Comique pose des filles, «yeux béats, bouche béante, entrejambe offert», selon une définition entendue à la télé. Le public est prié de soupirer, gémir, monter jusqu’à l’extase. «Et on dit merci aux filles de joie, parce que, franchement, à 3 euros, c’est pas cher l’orgasme !» Cathy Blisson Photo © Florence Delahaye SPECIAL NUIT – BUZZ BUZZ Du 7 au 13 Novembre 2005 “Les filles du Collectif Surprise Party investissent des lieux marrants comme les caves du Zorba, dans une ancienne maison close, « avec tous ses petits recoins intimistes pour danser sur du rock n’ roll, de la variété 60’s à 80’s, de la New Wave, du rocksteady, ska et ringardises qui font rire et chanter. Sans oublier les fameux quarts d’heure pour emballer votre dulcinée ...” Edouard Rostand 26 octobre 2005 “... Exception notable dans ces nuits mâles : le Collectif Surprise Party, qui commence depuis ses débuts en 2003, à su se tailler une solide réputation. A sa tête, Juliette Dragon... tout feu tout flamme... artiste protéiforme qui danse, passe des disques, organise les soirées, gère les DJ et met en place les thèmes des déguisements.” 9 septembre 2005 LEZ’TIME Webzine 14 avril 2005 WHO’S THAT GIRL ? „Une inspiration sulfureuse dans un corps taillé pour la performance. Artificière sans artifice, Juliette Dragon est avant tout une artiste aux idées débordantes dont la démarche s’inscrit dans un but unique : faire de la scène par envie d’apporter de la bonne humeur. „Militer par la force ne marche pas, donc j’ai trouvé un meilleur moyen d’améliorer les choses et d’amener les gens à être moins méchant : le sourire. Telle est ma mission” explique t-elle en riant. Au cœur d’étonnantes prestations scéniques depuis dix ans, elle a dévoilé son cabaret pyrotechnique dans de nombreuses boîtes et bars parisiens en mettant en scène une iconographie variée de personnages féminins glamour et sexy. „Je travaille sur l’imagerie féminine car je crois que nous avons d’autres qualités que les mecs, une autre énergie. Sans être militante féministe, je veux revendiquer l’image d’une femme qui fait rêver sans écraser celle de l’homme. Je revendique la féminité et je dis aux filles, qui justement se comparent aux hommes, ’ayez la force d’être des femmes, pas des mecs’ ”. Et comme l’union fait la force, elle a créé, il y a deux ans, un collectif d’artistes : Surprise Party. „J’ai eu envie de jouer avec mes potes tout en donnant carte blanche à de jeunes artistes. Le collectif existe autour d’un noyau dur de trois personnes (avec Fripouille et Thuy-Nhân) avec le but de faire la fête”. Et qui dit fête dit cotillons, décorations, confettis... autant d’ingrédients contenus dans chaque Surprise Party. Sans oublier „Des filles et des pédés ! Pour une fête réussie il faut des pédés. Non seulement ils mettent l’ambiance mais il n’y a pas de rapport de séduction. Et puis c’est ça la vie, c’est le mélange. Donc dans les Surprises Party, je veux homos et hétéros, de tout”. Mais pas d’entrée payante. C’est aussi le parti pris. Lives, shows, visuels, performances, chants et danses jalonnent ces soirées. Vous pourrez découvrir la prochaine le 6 mai à l’OPA (Bastille) sur une thématique neigeuse et rafraîchissante.” LE RETOUR DE LA SURPATE 16 mars 2005 On l’appelle comme on veut: (surpate, chouille, boum, teuf...) mais une chose est sûre, du mini-club du Baron où les DJs n’en sont pas vraiment, au 9 billards où tout le monde ramène sa chanson, du Gibus, où le patron himself apporte les siens, aux calendrier des DJs comme The Glimmers, Optimo, Radio Favela ou Electric Chair capables de mélanger les genres, le mouvement prend de l’ampleur. Pas une soirée de la fashion week ne s’est tenue sans que retentisse un vieux tube disco de Grace Jones version maxi 45 tours. Et ça marche partout : les filles dansent sur “Funkytown” de Lipps Inc, elles crient quand retentit “Groove is In the Heart” de Deee-Light, dansent comme des Beyoncé sur les derniers hits r’n’b sauce MTV Base. L’envie de faire la fête est revenue chez celles et ceux qui n’y comprenaient décidément plus rien au monde moderne, les parents sortent avec leur enfant, les DJ-stars d’hier jouent au Métropolis, ces DJs qui, justement, avaient oublié que pour réussir une soirée, il faut d’abord faire danser les filles. Juliette Dragon est un peu la gardienne du temple : à l’origine du Collectif Surprise Party, elle réunit des artistes majoritairement féminins pour organiser leur première surprise party. „On monte des fêtes à l’envie, en en faisant qu’à notre tête : l’entrée est libre ou la moins chère possible pour rester accessible au public le plus large possible et lui présenter nos exercices de style. On ne gagne pas d’argent, on se rembourse la création de spectacles qui nous plaisent sans attendre qu’ils soient commandés ou signés. La surprise party est réussie quand la fête a été conçue sur mesure pour le site investi. Que ce soit un club, un bar, un squat, un théâtre, un restaurant, n’importe quel lieu insolite devient l’idéal. La recette est simple. Je donne une thématique pour garder un fil conducteur et chaque artiste fait en fonction: des shows variés, des lives, des paillettes et de la pyrotechnie. Les DJ sets sont rock, électro, hip-hop, drum n’ bass. On adore aussi les vieilleries ringardes qui nous font rire et qu’on peut chanter à tue-tête. L’essentiel est la bonne humeur.” Et en moins de deux, vous vous retrouvez sur la piste en train de danser sur „Do You Really Want to Hurt Me ?” de Culture Club alors que vous vous étiez promis de ne plus jamais danser sur cette chanson. Edouard Rostand LA FEMI-NIGHT-TISATION DES NUITS PARISIENNES Février 2005 “... et bougé nos fesses avec le Collectif Surprise Party. Ces dernières organisent de temps à autre des concerts et des soirées.” SURPRISE PARTY A L’ECOLE Vendredi 10 Septembre 2004 Sous la houlette de Juliette Dragon,leTwins fait sa vraie rentrée scolaire.Cartables et uniformes bienvenus...Le 10 septembre auTwins. Sortez vos cartables, vos bermudas, vos jupes plissées : ce soir, c’est la rentrée scolaire sur le dancefloor du Twins ! Sur la petite piste enfumée, les cancres du rock font valser les écolières de l’électro, pendant que, sur scène, une tribu complètement survoltée donne la cadence à coups de lives et de mixes pleins de surprises. Au programme de ce grand bal de rentrée : Nick V, Pagan Flow, Lady Zinz, Thuy-Nhân... et les performances flamboyantes de Juliette Dragon, LA pin-up de la cour de récré ! Twins, 44 rue Vivienne, Paris 2e. A partir de 22 h ; 10€. 5€ avant minuit et 5€ pour les costumés. SURPRISE PARTY DANS L’ESPACE Mercredi 23 Juin 2004 SouslahoulettedeJulietteDragon,le23juinlePulpsetransformeenvaisseauspatialpourunecroisièreversd’autresgalaxiesélectroniques... Cosmonautes et petits martiens, parez-vous d’étoiles et de tenues argentées : ce soir, c’est la jungle intersidérale sur le dancefloor du Pulp ! Sur la petite piste enfumée, les Luke Skywalker du rock font valser les Princesses Leïa de l’électro, pendant que, sur scène, une tribu complètement survoltée donne la cadence à coups de lives et de mixes pleins de surprises. Au programme de ce bal sauvage : Kit, B-Side, Lady Zinz, Thuy-Nhân, Rybn... et les performances flamboyantes de Juliette Dragon, « la » pin-up de l’espace. Le Pulp, 25 bd Poissonnière, Paris 2e, 01 40 26 01 93. A partir de minuit ; entrée libre. 10 Mars 2004 LONGUEUR D’ONDES Rentrée 2003 „Surprise Party dans la Jungle : La plus extravagante soirée déguisée souffle sa première bougie au Pulp. Mercredi, c’est Dans la jungle que Juliette Dragon, l’organisatrice-performeuse, convie les citadins à libérer leurs instincts animaux et à sortir leur peau de bête la plus sexy...” Juliette Dragon, cette créature nocturne à demi surnaturelle, tatouée d’un grand dragon dans le dos, alliant plusieurs disciplines (danse, comédie, pyrotechnie, transformisme et arts martiaux) offre des „spectacles vivants”. Elle distribue sa bonne humeur dans divers lieux: la Loco (où elle réside), le Pulp, le Rex et de nombreuses salles de concerts et théâtres de rue. Passionnée par les costumes depuis son plus jeune âge, Juliette accepta vite de se rendre à des soirées où on la priait de venir déguisée. Par la suite, la compagnie Les nuits blanches l’engagea pour 5 ans de formation aux Troubadours du futur. Chorégraphie, sons, images projetées sur des costumes (collectif Light Sonic) se croisent dans son „cabaret moderne”. Depuis un an, elle organise, au Pulp, des „Surprise Party” qui accueillent librement de jeunes talents désirant donner concerts (électro ou acoustiques), arts du cirque ou expos photos entre autres. Dès à présent, Juliette entame avec la compagnie Land’oz une tournée allemande. Thuy-Nhân Dao JULIETTE DRAGON ET SON COLLECTIF SURPRISE PARTY Printemps 2003 « Ce sont plus des fêtes spectacles, des cabarets modernes que des “soirées”. Il y a des lives, des numéros de cirque, des tours de chant, tous types de musiques électro ou acoustiques, de la danse, des shows... c’est déguisé. On ri beaucoup ! » PEOPLE - Série « la nuit est à eux » (5/5) : la transformiste JULIETTE DRAGON, TOUT FEU, TOUTE FEMME 4 juillet 2003 Juliette est une fille romantique de 30 ans qui « aime les choses jolies et rendre les gens heureux ». Elle est surtout « Dragon » cracheur de feu, artificier professionnel (diplômée K4) et experte en arts martiaux. Viet vo dao pour le muscle, thaï chi pour la zenitude. En scène, Juliette danse, s’effeuille et laisse apparaître son immense dragon tatoué dans le dos. A l’affût d’un striptease, les hommes s’approchent. Mais l’ex-adepte des performances piercing hard s’est calmée. « Choquer, c’est facile. » Elle préfère faire rêver les branchées du Pulp, les clubbers des Bains ou les VIP de soirées événementielles. « Quand j’étais petite fille, j’adorais me déguiser... » Juliette a grandi, 1 m 84 sous la toise, mais n’a « pas lâché l’affaire » pour autant. Sous sa tenue de diva de cabaret, une « créature » apparaît, puis une autre – dominatrice SM, midinette aguicheuse, Lara Croft rasée. Juliette joue avec les genres, sans être transgenre. « J’explore toutes les facettes de la féminité. » En un quart d’heure et une bonne dose d’énergie, elle enchaîne quatre ou cinq rôles, sur autant de musiques. Les vies de ses personnages se nourrissent de son cheminement. La punkette montpelliéraine de 13 ans , fan des « rock stars mortes », a fait du chemin jusqu’aux boîtes branchées parisiennes. Elle en est revenue. « Aujourd’hui, on paye des DJ une fortune pour qu’ils apportent leurs disques, c’est désolant. » Ado, elle a vécu l’arrivée de la techno comme une délivrance. De raves en happenings, elle a fait le tour des fêtes du sud de la France. Mais vivre sa passion ne veut pas dire en vivre. « J’avais le choix entre mixer ou dealer. » Jusqu’au jour où un organisateur de soirées lui propose un cachet pour « venir danser déguisée à une fête ». Elle se perfectionne et monte à Paris en septembre 1996. Le temps de faire la gogo danseuse au Palace, avant sa fermeture. « Il n’y a rien d’artistique à montrer son cul, mais c’était quand même un endroit mythique. » Elle a la nostalgie des « grandes fêtes à plumes ». Assagie, la « Dragon » voudrait maintenant faire émerger une nouvelle génération de performers qui ferait le lien entre musique techno et cabaret. Benjamin Chapon Le Bison Production 41/43 rue Bisson 75020 Paris Tél: +33 (0)9 51 24 23 13 Presse: [email protected] Booking: [email protected] http://www.collectif-surprise-party.com http://www.lebison.com 19/07/11