Le groupe Andréani met un pied dans le réseau Renault - Haut-Rhin

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Le groupe Andréani met un pied dans le réseau Renault - Haut-Rhin
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Economie
JE UDI 17 DÉ C E M B RE 201 5
L ' AL S A CE
DISTRIBUTION AUTOMOBILE
TRAVAIL
Le groupe Andréani met
un pied dans le réseau Renault
39 heures chez Smart : plus de 90 % des employés ont signé
Le groupe mulhousien de distribution automobile HPM va doubler de taille au 1er janvier. Christian Andréani va, en
effet, reprendre au groupe Grasser les concessions Renault Dacia de Saverne, Sarreguemines et Sarrebourg,
Automobiles Christian Andréani
Christian Andréani s’était donné trois
ans (L’Alsace du 20 janvier 2015) pour doubler le chiffre d’affaires de son groupe de distribution automobile. Moins d’un an plus tard, l’affaire est entendue puisque HPM, holding de tête du groupe Andréani, va intégrer en son sein les concessions Renault Dacia Nissan de Saverne et Renault Dacia de Sarreguemines et Sarrebourg. Ces affaires, qui emploient 130 personnes environ et représentent un chiffre d’affaires de 55 à 60M€
(millions d’euros), étaient, jusqu’alors, propriété du groupe Grasser qui conserve ses concessions Renault Dacia à Wissembourg, Renault Dacia Nissan à Haguenau et Nissan Infiniti à Strasbourg.
« Notre stratégie consistait à devenir distributeur d’une marque française ou premium. L’occasion s’est présentée et, parmi de nombreux autres
candidats, notre offre a été retenue pour la reprise de ces concessions Renault », explique Christian Andréani qui, par cette opération, élargit le périmètre de son groupe, jusqu’alors cantonné à l’Alsace, à la Lorraine.
Outre un doublement du chiffre d’af-
faires et du nombre d’employés, le groupe HPM va aussi doubler de volume de ventes avec un potentiel supplémentaire de 2 000 véhicules neufs
(1 400 Renault, 500 Dacia et 100 Nissan) et 5 000 voitures d’occasion. Par contre, les affaires Renault Dacia Nissan seront dissociées de l’entité déjà existante, incluse dans une filiale propre au groupe HPM. Excepté Christian Andréani et son directeur administratif et financier, Claude Witz, avec qui il est aussi associé, il n’y aura aucune fonction transversale. « C’est l’occasion de solidifier et même de pérenniser le groupe, sachant que nous avons d’autres projets en cours qui devraient aboutir au premier semestre 2016. Pour nous, c’est un challenge et une opportunité
formidable », indique Christian Andréani selon qui « cette croissance n’aurait pas été possible sans la confiance de nos partenaires financiers et, bien sûr, des collaborateurs sans qui le groupe n’est rien ».
Sarreguemines
MOSELLE
BAS-RHIN
Sarrebourg
Saverne
Trois nouvelles implantations
Renault, Dacia, Nissan
Molsheim
Sélestat
Colmar
HAUT-RHIN
Avant acquisition
au 1er janvier 2016:
110 salariés
60 M€ CA
Mulhouse
Après acquisition:
240 salariés
et 115 M€ à 120 M€ CA
Infographie L’Alsace
Laurent Bodin
En attendant d’arborer la marque au losange dans le Bas-Rhin et la Moselle, le groupe Andréani connaît à Mulhouse une transformation physique avec des gros travaux à la concession Opel/Kia/Lotus. Un investissement de 1,5 M€ qui ne passe pas inaperçu.
« Le défi : créer un guichet unique » pour l’Alsace
Le Cahr a dressé hier son bilan 2015. Philippe Trimaille, président de l’agence de développement économique haut-rhinoise,
a aussi évoqué la fusion en cours avec l’Adira et plaidé pour que la nouvelle agence unique alsacienne facilite la vie aux chefs
d’entreprise. Une demande forte de ces derniers, souligne-t-il.
On sait que les conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont
acté cet automne le principe de la fusion de leurs agences de développement économique respectives, le Cahr et l’Adira. En présentant, hier à
Mulhouse, le dernier bilan annuel du Cahr dans sa configuration solo, Philippe Trimaille, son président, a donné des précisions sur les modalités et les objectifs de la fusion.
Rappelons que l’agence unique alsacienne portera le nom d’Adira. Son siège sera à Mulhouse, dans les actuels locaux du Cahr au Parc des Collines. Le calendrier ? Le traité de
fusion sera signé en mars prochain. « Et en avril, une assemblée générale extraordinaire déclenchera la fusion. Cette AG sera suivie d’une
assemblée ordinaire pour établir les instances dirigeantes », annonce
Philippe Trimaille.
vier que les deux équipes – une dizaine de salariés pour le Cahr, une vingtaine pour l’Adira – n’en formeront plus qu’une, qui travaillera sous la direction unique de Vincent Froehlicher, jusqu’ici directeur général de l’agence bas-rhinoise. Les implantations strasbourgeoises et colmariennes resteront en place. Vincent Froehlicher, lui, s’installera donc à Mulhouse. « Mon bureau est
prêt ! », souriait hier le Bas-Rhinois, présent aux côtés des membres de l’équipe du Cahr.
Vincent Froehlicher, jusqu’ici directeur de l’Adira, coiffera l’ensemble. DR
« Ne pas perdre six mois
pour savoir quel est
le bon interlocuteur »
d’une part, la refonte de l’organisation territoriale ; de l’autre, la situation économique de la région, une L’objectif de cette fusion ? « Faire Alsace qui n’est plus « ce territoire plus et mieux sans dépenser plus, plutôt florissant » et « qui souffre voire en faisant des économies, en particulièrement de la désindustriamutualisant les moyens », résume lisation ».
Philippe Trimaille. Qui considère la création de cette agence unique À l’approche de la fusion, l’équipe du
d’autant plus « nécessaire » qu’elle Cahr est allée à la rencontre d’une Mais concrètement, c’est dès jan- s’inscrit dans un double contexte : centaine de chefs d’entreprise, pour sonder leurs attentes, au fil de rencontres à Mulhouse, Guebwiller, Altkirch et Colmar. « On ne peut pas Des projets avec près de 4000 emplois en jeu
construire cette agence de dévelopEn 2015, le Cahr a travaillé sur 351 dossiers d’entreprises, contre 260 en pement d’Alsace sans avoir pris la 2014. Parmi eux, l’ensemble des dossiers de création, reprise et dévepeine d’écouter les chefs d’entrepriloppement d’entreprises existantes portent sur 1063 emplois et 290 M€ se », souligne Philippe Trimaille. Ce d’investissement. Les projets en cours d’étude totalisent à terme un qui ressort de cette consultation ? potentiel de près de 1,2 milliard d’investissement et 3 035 emplois, Côté doléances, beaucoup pointent chiffre le Cahr. Quelques exemples de projets qui sont engagés avec « une lourdeur administrative et rél’appui de l’agence : la reconversion d’une friche en centre de congrès à glementaire ». « Ils ont le sentiment
Pulversheim, un investissement de 5 M€ ; l’extension des outils de de perdre une énergie folle pour pouproduction de la société agroalimentaire Sojinal à Issenheim (140 M€ voir développer leurs projets. Ils ont d’investissement, 180 créations d’emploi) ; le développement de Husbesoin de souplesse, de réactivité,
sor (coffrage métallique) à Lapoutroie ; la création – qui reste à valider – de proximité…, synthétise le présid’une plateforme logistique pour produits chimiques à Cernay (15 M€ dent du Cahr. On a aussi entendu d’investissement, 40 emplois)… Le Cahr a suivi cette année 23 entrepribeaucoup de choses sur “les banses en difficulté. Certaines ont fermé. Mais des solutions de reprise ont ques qui ne font plus leur métier”. »
été trouvées pour d’autres, comme les Transports Kessler à Ensisheim, où l’ensemble du personnel (100 salariés) a été repris, ou pour Sevenday
Autre « message : Les chefs d’entreà Soultz, repris par Nimbus avec deux tiers des 112 emplois préservés.
prise ont le sentiment d’une indifférence ou d’une incompréhension de la part des élus de leur secteur. » Les attentes sont en lien avec ces diverses observations : « Ils souhaitent
que l’agence joue un rôle de facilitateur pour le montage de projets et la
résolution des problèmes ; qu’elle soit un intermédiaire, un médiateur.
Ils nous disent : on veut pouvoir rester concentrés sur notre cœur de métier. »
Ce rôle de facilitateur et d’interface, en particulier entre collectivités locales et entreprises, les deux agences alsaciennes le jouent déjà largement, font valoir leurs dirigeants. Les collectivités, c’est dans
leur ADN. Et si le Cahr et l’Adira émanent des Départements, la grande
Région et les agglomérations alsaciennes vont aussi intégrer la future Adira unique. « Un organisme porté par les trois niveaux de collectivités locales pour démêler les problèmes
des entreprises », résume Vincent Froehlicher.
Philippe Trimaille n’élude pas la problématique de la multiplicité des acteurs qui interviennent dans le domaine du développement économique, bien au contraire : « Ça veut
dire une espèce de jungle dans laquelle on ne se retrouve pas facilement. […] Le chef d’entreprise, lui, il
nous dit : “Moi, je veux faire mon boulot, pas perdre six mois pour savoir quel est le bon interlocuteur.” Et ça, c’est notre challenge : il faut que
l’ensemble des acteurs du développement économique soient en synergie et qu’il y ait une porte d’entrée unique. Ça n’enlève rien au travail de chacun dans sa spécificité.
Par contre, ça facilite la vie au chef d’entreprise. C’est le défi que je propose pour la nouvelle Adira : devenir
ce guichet unique, cette porte d’entrée pour les entreprises. »
IRE02
Archives AFP
Plus de 90 % des employés de l’usine Smart à Hambach (Moselle) ont
signé l’avenant au contrat de travail distribué par la direction, les faisant notamment passer à 39 heures payées 37, a annoncé Smart
France mardi soir. La direction de l’usine a précisé à l’AFP que les emplois seraient garantis jusqu’à fin 2020 sur le site, vu le très fort taux de retour.
Un référendum interne, purement consultatif, avait été organisé en septembre dans cette usine, installée aux confins de l’Alsace, de la Lorraine et de l’Allemagne, et qui produit les véhicules biplaces de la marque. Sur les quelque 800 votants, 56 % s’étaient prononcés pour. Un chiffre qui montait à 74 % pour les cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise, mais tombait à 39 % pour les ouvriers, « La direction se réjouit de ce très révélant des dissensions.
fort taux d’adhésion, qui démontre
toute la volonté et l’engagement Dès début 2016
des salariés de Smart France en faveur de la compétitivité de leur usi- Quelques semaines plus tard, le ne », est-il écrit dans un communi- pacte avait été mis en échec par la qué. Le chiffre de 90 % avait aussi CGT et la CFDT, représentant 53 % été évoqué à l’AFP dans l’après-mi- des salariés. La direction avait réadi par un responsable syndical, gi en distribuant, le 10 décembre, alors que les employés du site des avenants individuels au cond’Hambach ont jusqu’à ce vendre- trat de travail à tous les salariés. Un
di 18 décembre pour retourner ou délégué syndical avait alors fait non les avenants.
part de la crainte d’une délocalisation vers l’usine Smart de Novo Mesto, en Slovénie.
Pas de licenciement
d’ici 2020
AGENCES DE DÉVELOPPEMENT
François Fuchs
L’usine Smart de Hambach va repasser aux 39 heures.
Depuis plusieurs mois, la direction essaie de faire passer le « Pacte 2020 », qui prévoit notamment un retour aux 39 heures travaillées e et payées 37, et une diminution des
jours de RTT pour les cadres. En échange, elle s’était engagée à ne procéder à aucun licenciement économique d’ici à 2020.
Pour Annette Winkler, responsable de la marque Smart, « cette adhésion extrêmement importante prouve une fois de plus le professionnalisme, la compétence et la passion de nos coéquipiers ». Les mesures du « Pacte 2020 » seront mises en application « dès le début de l’année prochaine », a fait savoir la direction.
RETRAITES CHAPEAU
PSA réforme et redistribuera les économies à ses salariés
Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé hier une réforme
du dispositif de retraites chapeau pour ses dirigeants, en escomptant une économie de 34 M€ (millions d’euros) dès l’exercice 2015 qui sera reversée aux salariés. « Sur proposition du président du directoire [Carlos Tavares, NDLR], le conseil de surveillance de PSA a validé le principe de mettre fin au régime de retraite supplémentaire à prestations définies dont bénéficiaient les dirigeants mandataires sociaux et les membres du comité exécutif du groupe », détaille le groupe dont le président du directoire en 2013, Philippe Varin, avait dû renoncer
à l’époque à une retraite chapeau de 21 M€ face à une avalanche de critiques. De
même source, « un nouveau système de retraite à cotisations définies est mis en
place ; ainsi l’entreprise ne garantira plus un certain niveau de retraite mais versera un montant annuel directement lié aux résultats du groupe et à sa performance ». « Ce nouveau dispositif, qui générera une économie de 34 M€ dans les comptes 2015, […] sera par la suite moins coûteux pour le groupe », estime la société. La redistribution des économies aux salariés s’effectuera « en
complément des dispositifs actuels de rémunération et d’association aux résultats du groupe », précise encore PSA.
PÔLE D’AFFAIRES
TerraLorraine, projet mort né
TerraLorraine, le pôle d’affaires franco-chinois attendu depuis 2012 dans l’Est de la France et qui devait créer quelque 3 000 emplois, ne verra pas le
jour, selon Le Républicain Lorrain, mais aucun des acteurs du dossier ne souhaitait faire de commentaires hier.
TerraLorraine, qui devait être intégralement financé par des fonds privés, était destiné à servir de centre d’échanges commerciaux entre PME chinoises et entreprises locales. Mais le chantier sur le terrain de 130 ha, choisi à Illange (Moselle) pour abriter le centre, n’a pas énormément avancé depuis l’annonce de la création du site en 2012, faisant petit à petit douter de sa réalisation. En Lorraine, on s’est mis à comparer le pôle franco-chinois à Skylander, projet d’avion tout-
terrain qui devait ramener de l’emploi
dans la région et qui n’a finalement jamais vu le jour.
Selon Le Républicain Lorrain, le président du conseil départemental de la Moselle, Patrick Weiten, qui n’était pas joignable depuis mardi soir, aurait
appris que le projet ne se ferait pas dès
vendredi. Soit deux jours avant le second tour des élections régionales, pour lesquelles il était à la tête de la liste de droite en Moselle. Du côté de Comex Holdings, qui assure la maîtrise d’œuvre du projet, personne ne souhaitait répondre hier.
Toujours selon Le Républicain Lorrain, les investisseurs auraient argué de la hausse du commerce en ligne et de la contraction du marché chinois pour expliquer la mort du projet.