l?épopée du rock américain 1964

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L’É
L’ÉPOPÉE
’ÉPOP
POPÉE DU ROCK
AMÉRICAIN 1964
En 1954, grâce à « Rock Around The Clock » de
Bill Haley et « That’s All Right » d’Elvis Presley, le rock’n’roll acquiert ses lettres de
noblesse, dominant la seconde moitié des
années 50. A partir de 1961, la récupération de
ce phénomène aboutit à la suprématie des
teenage idols et du twist, tandis que les
Beach Boys et Bob Dylan fourbissent leurs
armes dans l’attente de la british invasion.
Jacques Barsamian inventorie ce pan méconnu,
année par année et mois par mois, de cette
période du rock américain du début des sixties.
1964
suite
MAI : « N’Y Pense Plus, Tout Est Bien », adaptation de « Don’t Think Twice, It’s All Right » par
Hugues Aufray, contribue à la reconnaissance de
Bob Dylan en France où on découvre Marvin
Gaye grâce aux versions de « Can I Get A Witness » par les Rolling Stones et Monty (« Un Verre
De Whisky »). La composition de Bob Gaudio et
Bob Crewe « Ronnie » par les Four Seasons est
6e. L’album « Shut Down - Vol. 2 » des Beach
Boys est N°13. Les Impressions sont 14e au Hot
100 avec « I’m So Proud » ; leur 33 tours « The
Never Ending », 52e. Rick Nelson, devenu un
adepte du karaté, y est 26e avec « The Very
Thought Of You » qui donne son titre à un album.
Ce succès a été N°1 par Ray Noble en 1934. La
reprise du « Money » de Barrett Strong par les
Kingsmen est 16e Hot 100 où « My Girl Sloopy »
par les Vibrations, quartet R&B de Los Angeles,
sur Atlantic, est 26e. Auparavant chez Checker, ils
s’étaient signalés en 1961 avec « The Watusi ».
« Rock Me Baby » par BB King, sur Kent avant
qu’il signe chez ABC, est 34e Hot 100. L’album de
Muddy Waters « Folk Singer » apporte un nouveau public au bluesman qui est très populaire en
Angleterre grâce aux Rolling Stones. Les
Ronettes sont 39e Hot 100 avec « (The Best Part
Of) Breakin’ Up », cosigné par leur mentor Phil
Spector. Martha & The Vandellas y sont 44e
avec « In My Lonely Room ». King Curtis, saxophoniste de Fort Worth au Texas, est 51e avec
« Soul Serenade » sur Capitol. Il a débuté dans le
jazz avec Lionel Hampton et Horace Silver, puis
accompagné Bobby Darin, les Coasters, Buddy
Holly, Little Eva, Bobby Lewis, Ronnie Hawkins,
Sammy Turner, Brook Benton, Nat King Cole,
Andy Williams, les Shirelles, Aretha Franklin, Sam
& Dave, Wilson Pickett, Donny Hathaway, Eric
Clapton, etc. King Curtis, qui a donné un relief
indispensable à bien des titres sur Atlantic, sera
tué le 13 août 1971 devant son appartement newyorkais sur la 86e rue West à Manhattan lors d’une
dispute. Composé par le producteur Bert Berns,
« One Way Love » des Drifters est 56e Hot 100 où
Ella Fitzgerald est 34e avec « Can’t Buy Me
Love » des Beatles. Tommy Roe y est 61e avec
« Carol » (de Chuck Berry) tiré de son album « Ballads And Beat ». Gene Pitney est lui 64e avec
« Yesterday’s Hero ». Tandis que « Security »,
extrait de son premier 33 tours, « Pain In My
Heart », est 97e, Otis Redding participe au Hot
summer revue tour avec Solomon Burke, Arthur
Conley, Don Covay, Ben E. King, Garnett Mimms
60
et Wilson Pickett. Flanqué des Nashville Teens,
Carl Perkins met en boîte à Londres « Big Bad
Blues » et « Lonely Heart ». Tommy Tucker est 96e
Hot 100 avec « Long Tall Shorty » dans le même
esprit que « High Heel Sneakers ». L’album des
Isley Brothers « The Fabulous - Twisting And
Shouting », comprend « Please Please Please »,
« Stagger Lee » et « Long Tall Sally ». Sur leur
simple « Testify », Jimi Hendrix tient la guitare.
Elektra publie le premier 30 cm du chanteur folk
Tom Paxton, « Ramblin’ Boy ». Dionne Warwick
est 9e en Grande-Bretagne avec « Walk On By »
qu’elle interprète à Top Of The Pops sur BBC-TV.
(2) Les Beatles, avec « Second Album », succèdent à « Meet The Beatles », N°1 aux USA. La BO
du film d’Elvis Presley « Kissin’ Cousins » est 6e.
« Not Fade Away » est le premier titre des Rolling
Stones à s’inscrire au Hot 100, futur 48e, où le
Dave Clark Five récidive en classant 4e «Bits And
Pieces » ; alors que leur 33 tours « Glad All Over »
est 3e. James Brown, sur Smash, est N°95 avec
« Caldonia » dont Louis Jordan a fait un N°1 R&B
en 1945. Désormais chez Constellation, Gene
Chandler place son premier 45 tours sur cette
marque, « Soul Hootenanny », 92e Hot 100. Brenda Holloway, chanteuse soul californienne sur
Tamla, y entre avec la ballade « Every Little Bit
Hurts » (signée Ed Cobb, ex-Four Preps), N°13 en
juin, que reprendra sur son troisième simple le
Spencer Davis Group en Angleterre. (3) Lors de
l’Ed Sullivan Show avec (Little) Stevie Wonder,
Gerry & The Pacemakers présentent « I’m The
One » et « Don’t Let The Sun Catch You Crying ».
Le 10, ils refont cette émission avec « I Like It »
alors que Bobby Rydell y interprète « World
Without Love » de John Lennon & Paul McCartney. (6) Le chanteur texan PJ Proby se fait remarquer en Grande-Bretagne dans l’émission Around
The Beatles produite par Jack Good sur ITV. Il y
fait sensation, relooké avec catogan, chemise à
jabot et pantalon de velours moulant. Né James
Marcus Smith à Houston en 1938, il enregistre
sous le nom de Jett Powers pour des firmes de
Los Angeles à la fin des années 50. Après avoir
été leader des Mello-Kings, il forme les Moondogs avec Marshall Leib (futur Teddy Bears de
Phil Spector), Larry Taylor (plus tard dans Canned
Heat) et Elliott Ingber (futur Mothers Of Invention
de Frank Zappa). Il fréquente alors Ricky Nelson,
Eddie Cochran, Tommy Sands, Kim Fowley, Glen
Campbell, Johnny & Dorsey Burnette, Baker
Knight, Jackie DeShannon et Sharon Sheeley. Par
la suite, PJ Proby signe chez Liberty en tant
qu’auteur-compositeur où il réalise des ma-
quettes et des simples sans résultats dont trois
comme Jett Powers et un comme Orville Woods.
(8) Lors d’un séjour au Royaume-Uni, Little
Richard et Carl Perkins passent à Ready, Steady, Go! sur ITV avec les Swinging Blue Jeans et
Brian Poole & The Tremeloes. Auparavant, Little
Richard a été la vedette du show Spectacular sur
Granada-TV tourné à Manchester en octobre
1963 avec les Shirelles. Du 10 au 14, il donne des
concerts en Angleterre. (9) Louis Armstrong succède aux Beatles (« Can’t Buy Me Love ») au sommet du Hot 100 où il bat sur le fil « Do You Want
To Know A Secret ? » avec « Hello Dolly ! », titre
extrait de la comédie musicale du même nom.
Pour le trompettiste et chanteur de la NouvelleOrléans âgé de 63 ans, son précédent succès
majeur datait de 1956 avec « Mack The Knife »,
écrit par Bertold Brecht pour « L’Opéra De
Quat’Sous ». A Londres débute à l’Astoria de
Finsbury Park le triomphal périple de Chuck
Berry, s’achevant à l’Odeon de Southend dans
le Sussex, le 29. Les Swinging Blue Jeans, Nashville Teens, Animals, King Size Taylor & The Dominos et Carl Perkins y participent. Auparavant
Carl Perkins s’est produit avec Gene Vincent
dans des bases américaines en Allemagne. (10)
Bob Dylan arrive à Londres pour une première
tournée. (12) Aux 6e Grammy Awards, Ray
Charles remporte le Meilleur titre R&B avec
« Busted ». Peter, Paul & Mary gagnent pour la
deuxième année consécutive le Grammy Award
de la Meilleure prestation par un groupe vocal et
du Meilleur titre folk. (16) En tant qu’auteur, Smokey Robinson obtient son premier N°1 au Hot 100
grâce à « My Guy » par Mary Wells, cosigné avec
Ronnie White. C’est aussi le premier N°1 Motown.
Au sommet pour deux semaines, Mary Wells est
née le 13 mai 1943 à Detroit. Elle commence à
chanter à l’église, se perfectionne à la Jefferson
Junior High School puis à la Northwestern High
School où elle devient la voix de tête de la chorale. Admiratrice de Jackie Wilson, c’est avec un
morceau qu’elle lui destine que Mary entre chez
Motown. Berry Gordy Jr., producteur de Jackie
Wilson, est subjugé en l’entendant interpréter sa
composition et l’engage. Il la confie à Smokey
Robinson, compositeur-producteur de ses trois
tubes de 1962, « The One Who Really Loves
You », « You Beat Me To The Punch » et « Two
Lovers ». Avant qu’elle ne soit l’une des premières
artistes Motown à bénéficier du travail de Holland-Dozier-Holland, avec « You Lost The Sweetest Boy », où Mary Wells profite des chœurs des
Supremes et Temptations, N°22 en novembre