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Art de vivre Bernard Pichon «J’habite dans un bocal de verre» Dans sa nouvelle maison tout en transparence, Bernard Pichon cultive un art de vivre à l’élégance épurée, réchauffé par des œuvres d’art et des bonsaïs. Le maître des lieux, des feux de la rampe à la lumière naturelle. En médaillon: le lustre «gothique». 14 N u m é r o 5 n o v e m b r e – d é c e m b r e 2 0 0 6 15 Art de vivre C’ Temps d’orage «J’étais dans une galerie d’art en Australie. Je cherchais un tableau aborigène, mais je trouvais les prix beaucoup trop élevés. Et puis j’ai vu ce bâton de pluie. C’est assez incroyable, on le secoue un peu et l’on entend pendant cinq minutes le bruit de la pluie». 16 N u m é r o est une grande maison en verre et en bois noir aux allures japonisantes qui se dresse dans la campagne lausannoise. A droite de l’entrée, un étang où nagent des poissons rouges souligne encore l’agréable sentiment d’exotisme que l’on éprouve. C’est là qu’habite depuis 5 quelques mois le journaliste et animateur TV Bernard Pichon. «Bienvenue dans mon bocal, ditil en riant. J’avais lu une interview d’Andrée Putman qui disait être malade en voyant le désordre dans les hôtels qu’elle avait décorés, maintenant je comprends pourquoi. Ma maison ne le supporte pas non plus! Il faut faire attention au quotidien pour conserver le côté épuré de l’endroit». La rencontre de Bernard Pichon et de sa maison tient du hasard. C’est au cours d’une promenade, près de Montreux, qu’il découvre les réalisations du constructeur allemand Huf. «J’avais depuis longtemps envie de faire bâtir sur ce terrain que j’avais hérité de mon oncle et ma tante, ce fut le déclic. Je suis allé voir les maisons construites en Suisse et je me suis rendu en Allemagne pour examiner les différents modèles témoins. J’ai été séduit». La construction de base – «aussi bien réglée que celle du chapiteau du cirque Knie» – n’a duré qu’une semaine, mais les finitions ont demandé trois mois. Dans cet univers de lumière où la frontière entre extérieur et intérieur est floue, Bernard Pichon a joué sur les contrastes, mariant certains de ses anciens meubles de style campagnard à un lustre baroque aux accents presque gothiques ou à des appliques lumineuses d’esprit «pop art», qui changent régulièrement de couleur. «J’ai pris un immense plaisir à chiner des objets, reconnaît Bernard Pichon. J’ai piqué des idées à droite à gauche. Par exemple, le lustre noir du salon, un peu surprenant, m’a été inspiré par celui de la boutique Dolce & Gabbana à Mi- lan. Seulement le leur était dessiné par Philippe Starck dans du cristal Baccarat et coûtait 1900 euros! Le mien, je l’ai déniché chez Interio à 165 francs. S’il y a une chose que j’ai découverte, c’est qu’il ne faut pas avoir de préjugés. On peut trouver partout un objet original». L’espace s’étire sans être cassé par des parois. L’immense salon est aussi salle à manger et cuisine. «Je voulais garder cette fluidité, tout en donnant un rythme à la pièce. J’ai trouvé sur Internet une sorte de filet agrémenté de pots pour les plantes qui m’a permis de séparer la salle à manger du salon sans rien fermer ni cacher». La touche japonisante se retrouve aussi dans la galerie au sol en bois qui s’étend tout au tour de la maison, s’élargissant parfois pour former de petites terrasses recouvertes de galets. «Je tenais beaucoup aux matériaux naturels, précise Bernard Pichon. Le bois, la pierre, la céramique noire sur les sols à l’intérieur… La maison s’intègre dans la nature sans la heurter». n Wladimir Bianchi Objet ethno «C’est un cadeau de mon oncle car il sait que j’apprécie beaucoup les objets qui témoignent de cultures différentes. Ce retable transportable vient du Pérou. Il est particulièrement intéressant, car l’artiste a imaginé une procession religieuse qui se termine mal. Pour une fois, le mal l’emporte sur le bien». Les voyages d’Odyssée «A cause d’Odyssée, j’ai bien failli renoncer à cette maison. Sa structure ne permettait pas l’installation d’une chatière. Heureusement, on a trouvé une solution en aménageant une entrée pour le chat par le soupirail de la cave. Quelques croquettes ont convaincu Odyssée d’utiliser ce passage pour ses allées et venues». n o v e m b r e – d é c e m b r e 2 0 0 6 17