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Art de vivre
Bernard Pichon
«J’habite
dans un bocal
de verre»
Dans sa nouvelle maison
tout en transparence,
Bernard Pichon cultive
un art de vivre
à l’élégance épurée,
réchauffé par des œuvres d’art
et des bonsaïs.
Le maître des lieux, des feux de la rampe
à la lumière naturelle.
En médaillon: le lustre «gothique».
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C’
Temps d’orage
«J’étais dans une galerie d’art en
Australie. Je cherchais un tableau
aborigène, mais je trouvais les prix
beaucoup trop élevés. Et puis j’ai
vu ce bâton de pluie. C’est assez
incroyable, on le secoue un peu et
l’on entend pendant cinq minutes le
bruit de la pluie».
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est une grande maison
en verre et en bois noir
aux allures japonisantes qui se dresse dans la campagne
lausannoise. A droite de l’entrée,
un étang où nagent des poissons
rouges souligne encore l’agréable sentiment d’exotisme que l’on
éprouve. C’est là qu’habite depuis
5
quelques mois le journaliste et animateur TV Bernard Pichon.
«Bienvenue dans mon bocal, ditil en riant. J’avais lu une interview
d’Andrée Putman qui disait être
malade en voyant le désordre dans
les hôtels qu’elle avait décorés,
maintenant je comprends pourquoi. Ma maison ne le supporte pas
non plus! Il faut faire attention au
quotidien pour conserver le côté
épuré de l’endroit».
La rencontre de Bernard Pichon et
de sa maison tient du hasard. C’est
au cours d’une promenade, près de
Montreux, qu’il découvre les réalisations du constructeur allemand Huf.
«J’avais depuis longtemps envie de
faire bâtir sur ce terrain que j’avais
hérité de mon oncle et ma tante,
ce fut le déclic. Je suis allé voir les
maisons construites en Suisse et je
me suis rendu en Allemagne pour
examiner les différents modèles témoins. J’ai été séduit».
La construction de base – «aussi
bien réglée que celle du chapiteau
du cirque Knie» – n’a duré qu’une
semaine, mais les finitions ont demandé trois mois.
Dans cet univers de lumière où la
frontière entre extérieur et intérieur
est floue, Bernard Pichon a joué sur
les contrastes, mariant certains de
ses anciens meubles de style campagnard à un lustre baroque aux
accents presque gothiques ou à des
appliques lumineuses d’esprit «pop
art», qui changent régulièrement de
couleur.
«J’ai pris un immense plaisir à
chiner des objets, reconnaît Bernard Pichon. J’ai piqué des idées
à droite à gauche. Par exemple, le
lustre noir du salon, un peu surprenant, m’a été inspiré par celui de la
boutique Dolce & Gabbana à Mi-
lan. Seulement le leur était dessiné
par Philippe Starck dans du cristal
Baccarat et coûtait 1900 euros! Le
mien, je l’ai déniché chez Interio à
165 francs. S’il y a une chose que j’ai
découverte, c’est qu’il ne faut pas
avoir de préjugés. On peut trouver
partout un objet original».
L’espace s’étire sans être cassé par
des parois. L’immense salon est
aussi salle à manger et cuisine. «Je
voulais garder cette fluidité, tout en
donnant un rythme à la pièce. J’ai
trouvé sur Internet une sorte de filet
agrémenté de pots pour les plantes
qui m’a permis de séparer la salle à
manger du salon sans rien fermer ni
cacher».
La touche japonisante se retrouve
aussi dans la galerie au sol en bois
qui s’étend tout au tour de la maison, s’élargissant parfois pour former de petites terrasses recouvertes
de galets. «Je tenais beaucoup aux
matériaux naturels, précise Bernard
Pichon. Le bois, la pierre, la céramique noire sur les sols à l’intérieur…
La maison s’intègre dans la nature
sans la heurter». n
Wladimir Bianchi
Objet ethno
«C’est un cadeau de mon oncle
car il sait que j’apprécie beaucoup
les objets qui témoignent de
cultures différentes. Ce retable
transportable vient du Pérou. Il est
particulièrement intéressant, car
l’artiste a imaginé une procession
religieuse qui se termine mal. Pour
une fois, le mal l’emporte sur le
bien».
Les voyages d’Odyssée
«A cause d’Odyssée, j’ai bien
failli renoncer à cette maison.
Sa structure ne permettait pas
l’installation d’une chatière.
Heureusement, on a trouvé une
solution en aménageant une entrée
pour le chat par le soupirail de
la cave. Quelques croquettes ont
convaincu Odyssée d’utiliser ce
passage pour ses allées et venues».
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