D`UNE - Un Dimanche à Paris

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D`UNE - Un Dimanche à Paris
CAROLE B.
UNE HISTOIRE DU BLUES : À LA RENCONTRE D’UN ESPACE/D’UNE VIE, D’UNE
AMÉRIQUE, EN ROUTE VERS LES RACINES.
Au départ il y a une musique, une émotion, une sensualité, une sorte d’incantation, quelque chose qui
vous transporte au sein de votre histoire et vous emmène à la rencontre de l’Histoire, et ses mythes, ses
légendes. Partant de cette émotion, j’ai cherché l’origine de cette musique qui me fait vibrer, me tient
éveillée, me parle de la vie, de ses joies, de ses difficultés, de l’amour, des frustrations, du plaisir pur, de la
mort, du labeur.
J’ai écouté le son d’aujourd’hui le rap, le jazz, le rock, le blues, la country et suis partie à la source, sur la
route ; vers le Blues du Delta, en passant par la country, le zydeco et toutes leurs influences européennes.
J’ai choisi de descendre le Mississippi à l’inverse des pèlerins, poètes conteurs du Sud qui préféraient le
remonter en quête d’un jour meilleur dans ces villes du Nord, cosmopolites, libérées en partie de
l’oppression raciale et du joug d’une population sur une autre.
Guidée par l’art et les vies d’Armstrong, Billie Holiday, Buddy Guy, BB King, Johnny Cash, Robert Johnson,
Son House, Sonny Boy Williamson, Skip James, Cj Chenier, Taj Mahal, Seasick Steve, j’ai atterri à New York,
Harlem, le Bronx, Coney Island…
Puis j’ai entamé un voyage : point de départ : Chicago, la ville, l’architecture, la course vers la modernité :
le Blues électrique.
J’ai ensuite suivi la direction de St Louis, Illinois par la route 66 pour prendre un bus Greyhound et arriver
à Nashville, sorte d’Hollywood de la musique américaine folk : la country, le rock, le blue grass où tout se
joue encore dans les mêmes salles, les mêmes bars, les mêmes studios d’enregistrement au doux
enchantement diffusé quotidiennement par la radio locale, qui distille l’histoire de cette ville musique et
avec elle celle d’une partie des Américains.
En fin de journée, en gare de Nashville j’ai attendu un autre bus vers Memphis, Tennessee, à la croisée des
chemins, frontière entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest : le Blues et le rock, Beale Street ou la seule rue
des Etats-unis quasi interdite aux Blancs à l’époque, où le destin de tant d’étoiles de BB king et Lucille, sa
guitare à Elvis et Graceland sans oublier Martin Luther King et le motel où il fut assassiné devenu musée
des droits civiques, s’est joué. Le temps semble arrêté, comme ce savoir-faire si particulier : la fabrication
des guitares Gibson.
Au petit matin, après trois heures de patience débarque enfin cette espèce de paquebot roulant : le train
Amtrak, qui m’a fait traverser la Louisiane, les champs de coton puis de cannes à sucre, destination la
Nouvelle-Orléans, dépravée, envahie de fêtes et de spiritisme où les fantômes des ancêtres et des morts
plus récents hantent la ville de bout en bout : le jazz avec Louis Armstrong entre autres et où tout a
commencé. Port commercial depuis toujours, cette ville a assisté aux premiers arrivages d’esclaves, de
colons, d’immigrés, on trouve ici l’Afrique, l’Europe, les Antilles, les Caraïbes, l’Amérique centrale et les
nouvelles générations décomplexées.Théâtre d’évènements extrêmes le poids de son histoire confère
parfois à cet endroit une chaleur et des odeurs étouffantes enivrées que les orages spectaculaires qui ne
suffisent pas à rafraîchir. Je ne peux m’empêcher d’évoquer cette légende de la musique qui est morte ce
jour-là quand j’étais à La Nouvelle-Orléans : Mickael Jackson. Me revoilà, enfin, sur la route vers les Indiens
et les cajuns des bayous célébrés par James Lee Burke entre autres : Houma et ses plantations,
Henderson et le bassin de l’Atchafalaya : le zydeco, l’accordéon, des paroles en français. Le temps reste
suspendu comme cette mousse espagnole accrochée aux cyprès dans les marécages habités de
multiples yeux rouges guettant : les alligators.
Janvier : atterrissage New York : concert de jazz avec vue, hockey bien frappé, neige et vent coutumiers...
direction Washington : la musique toujours, mais la vie aussi et ses symboles historiques et actuels, l’art :
Lincoln, La Maison Blanche habité par un Noir, ses musées où les Indiens apparaissent tout de même un
peu comme des sauvages, et puis ses restos et ses prix à l’Européenne, ouf un bar concert
cajun!...Philadelphia : Gangsta rap, Coltrane, une ville multicolore aux murs recouverts de fresques
évoquant la vie, la musique, la nature... Je n’ai de cesse de fredonner «Streets of Philadelphia», je ne faisais
que passer, il fait moins 5°C et pourtant je m’arrête, je flâne chez un disquaire dans ces rues à échelle
humaine et je repasserais de nouveau au retour.
Mon voyage est loin d’être terminé : je souhaite rejoindre la Californie Los Angeles, San Francisco,le rock,
la surf music, en traversant le Texas : la country, le blues, les influences mexicaines et remonter vers
Seattle, le Grunge. Puis il y a les Indiens dans les Appalaches et ceux forcés de migrer dans les grandes
plaines au-delà du Mississippi il y a bien longtemps : leur musique traditionnelle, son évolution vers le
Blues avec Jan Michael Looking Wolf Reibach par exemple.
Démarche
J’ai choisi de présenter mon travail en diptyque : d’un côté les lieux, espaces, architectures, évocateurs,
symboles des états du blues, en tentant de rendre ces images intemporelles tant par l’aspect graphique
(moyen format, cadre) que par la couleur accentuée par le traitement croisé renforçant les bleus
rappelant les notes du blues ; et d’un autre côté des portraits tout aussi éclectiques et édifiants
concernant les visages, les métiers, les générations qui gravitent autour de cette musique ; ils sont en noir
et blanc dans ce même souci d’intemporalité. Le contexte vous est donné par les légendes, dans tous les
sens du terme, objectives et subjectives que je propose sur ces images. Et enfin ce travail se regarde
autant qu’il s’écoute c’est pourquoi je joins des fichiers musicaux soit seulement 5 morceaux à passer tout
de suite, soit vraiment la playlist Bienvenus dans une histoire du blues : à la rencontre d’un espace/d’une
vie, d’une Amérique, en route vers les racines. à laquelle je fais référence dans mes légendes pour
s’imprégner de cette histoire.
RÉSUMÉ
Au départ il y a une musique, une émotion, une sensualité, une sorte d’incantation, quelque chose qui vous
transporte au sein de votre histoire et vous emmène à la rencontre de l’Histoire, et ses mythes, ses légendes.
Partant de cette émotion, j’ai cherché l’origine de cette musique qui me fait vibrer, me tient éveillée, me parle de
la vie, de ses joies, de ses difficultés, de l’amour, des frustrations, du plaisir pur, de la mort, du labeur.
J’ai écouté le son d’aujourd’hui le rap, le jazz, le rock, le blues, la country et suis partie à la source, sur la route ;
vers le Blues du Delta, en passant par la country, le zydeco et toutes leurs influences européennes.
Une Histoire du Blues est un voyage visuel et sonore : je regarde autant que j’écoute.
Chaque diptyque est composé d’un lieu et d’un portrait illustrés par des titres de chansons qui soulignent,
évoquent, racontent les symboles et l’univers qui gravitent autour du Blues.
Le contexte est donné par des légendes, dans tous les sens du terme, parfois subjectives parfois objectives.
Voici un extrait de 25 diptyques et 5 morceaux qui vous donnent un aperçu de l’histoire plus large réunissant
environ 100 titres musicaux et photographies.