Camaraderie n.261 xe - Fédération nationale des Francas
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Camaraderie n.261 xe - Fédération nationale des Francas
PARTENAIRES Histoire de situer les choses… La Catalogne espagnole est une région située au Nord-Est de l’Espagne dont la capitale est Barcelone. Elle est limitée au Nord par la France et la principauté d’Andorre ; à l’Est par les régions d’Aragon et de Navarre. La langue est le Catalan. Le département français des Pyrénées-Orientales constitue la Catalogne française. Les Francas souhaitent développer des actions éducatives entre partenaires français (les Francas dans l’ensemble des départements de la chaîne des Pyrénées) et espagnols (Catalans, Basques, Aragonais et Navarrais). Nom : Esplais Catalans (Esplac). Date de naissance : 1982. Pays d’origine : Espagne et plus précisément la région de la Catalogne. CITOYENS DU MONDE Rencontres sans frontières ! Interreg C’est un programme européen pour la coopération transfrontalière, interrégionale et transnationale. Financé par des fonds structurels, il est mis en œuvre dans le cadre de la politique régionale de l’Union européenne qui vise à réduire les écarts de développement entre les différentes régions. Le programme actuel court sur les années 2000-2006. Le programme Interreg France-Espagne n’est pas un programme spécifique de la politique de massif des Pyrénées. Néanmoins, sur les deux dernières générations du programme, la prise en compte des espaces naturels et plus généralement des problématiques liées à la montagne ont fait l’objet de mesures particulières (gestion concertée, amélioration de la connaissance des massifs, etc.) Pour en savoir plus : http://www.datarpyrenees.gouv.fr/fr/ dispositif/interreg Les Francas ne sont pas seuls ! Ils ont des partenaires en Europe et dans différents pays. L’Esplac, association catalane d’éducation dans le temps de loisirs des enfants et adolescents est à l’honneur. Julien : 26 ans, Catalan du Nord, travaille dans une association en tant qu’animateur sportif. Marc : 18 ans, Catalan du Sud est étudiant au lycée français de Barcelone. Martha : 17 ans, Catalane du Sud, étudiante et animatrice, aime jouer de la guitare… Malgré leurs frontières on ne peut plus proches, ils auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais un projet, celui de développer des échanges et des partenariats de part et d’autre de la frontière à partir d’un programme « Interreg » a créé l’événement. C’est ainsi qu’onze stagiaires (sept Catalans et quatre Français) ont suivi une formation commune. Qu’en pensent-ils ? C’est ce que Camaraderie leur a demandé. le magazine des Francas n° 261 MB 18 Marc Le contact avec d’autres cultures, d’autres manières de penser et de vivre me passionnent. C’est très intéressant d’échanger autour de l’éducation et de comprendre ce qui se fait dans les centres de loisirs en France. La manière dont les animateurs s’y prennent pour monter des projets change complètement de la nôtre. Par exemple, nous avons élaboré un projet commun que nous avons budgétisé. Julien a proposé que l’État le subventionne. Cela nous a fait rire, nous les Catalans du Sud mais en fait, c’était très sérieux. Je trouve que l’État français participe beaucoup. En Espagne, l’État ne subventionne absolument pas. Il y a des fondations qui apportent des aides, notamment la Fondation Terra. Elles ne sont pas suffisantes donc c’est à nous de trouver la façon de financer les séjours. Par exemple, nous fabriquons des objets que nous vendons ensuite. Voilà une des richesses de ce travail commun. Catalogne du Nord : Louis Duran Les Francas et l’Esplac travaillent ensemble depuis longtemps. Nos deux associations se connaissent bien et cela facilite forcément les choses. Nous travaillons depuis deux ans sur un projet spécifique aux départements situés sur la chaîne des Pyrénées. Dernièrement, l’idée d’une formation commune entre les Francas et l’Esplac s’est dessinée. Nous avons donc organisé un stage transfrontalier devant permettre aux Catalans du Nord d’entamer le cursus du Bafa et pour les Catalans du Sud, d’acquérir le brevet de moniteur délivré par la Catalogne du Sud. Une fois l’idée lancée, il a fallu lui donner formes et couleurs. C’est là que le fait de se connaître a été utile. Nous n’avons guère eu de temps pour mettre en place le déroulement de la semaine mais comme nos idées et nos méthodes sont assez semblables, cela n’a pas été bloquant. Ceci dit, il est nécessaire que les formateurs travaillent ensemble en amont, qu’il y ait des échanges sur les contenus des formations. Les jeunes ont progressé ensemble au niveau de la langue. Nous avions un traducteur mais au fur et à mesure, les jeunes se sont compris. Ils étaient très attentifs les uns aux autres, respectueux de ce qui se fait dans l’autre pays où la culture des centres de loisirs diffère totalement, où les rythmes des enfants ne sont pas du tout les mêmes. Cela ne les a pas empêchés d’élaborer et de mettre en vie des projets communs. C’est vraiment un bilan positif que je fais de cette semaine. Et puis, rien que pour moi, cela a été extrêmement enrichissant. Je suis un vieux routier des formations et là, cela m’a redonné une pêche terrible. Ce type de stage réinterroge démarches et méthodes. Rien que pour ça, je suis satisfait de ce que je viens de vivre. Julien Je recherchais un stage international quand j’ai découvert le thème de cette formation. Je me suis empressé de m’inscrire. Pour moi, c’est une deuxième session puisque j’ai déjà suivi une formation Bafa. Ce qui est surprenant, c’est que celle-ci n’a rien à voir avec la précédente. Le fait que nous ne parlions pas la même langue oblige à trouver des modes de communication. Ce sont les gestes qui traduisent le mieux ce que l’on veut se dire… Aller vers les autres demande des efforts et je trouve ça nouveau et intéressant. Pour construire des projets ensemble, il est important de bien se connaître, de savoir comment vivent les uns et les autres. On explique aussi nos conceptions des choses, les Catalans du Sud nous font part des leurs. C’est parfois diamétralement opposé et cela ne pose pas de problème. On trouve facilement un terrain d’entente. Cet été, nous allons faire nos stages pratiques ensemble. Début juillet, nous allons en Espagne et fin juillet, nous les accueillons chez nous. C’est donc hyper important de se connaître. J’ai plein de projets pour les enfants. Nous vivons tout près de l’Espagne et plein de gamins n’y sont jamais allés. L’occasion est belle de réaliser des échanges dans les deux sens, non ? Et c’est tout à fait sympa d’apprendre des chants et des jeux nouveaux dans nos langues respectives Et du côté des formateurs, qu’en disent-ils ? Pour répondre, Louis Duran, formateur Francas et Aïda, formatrice à l’Esplac. Catalogne du Sud : Aïda Je suis assez contente de l’organisation du stage, sur le travail qui a été fait. Le plus important, c’est ce qui s’est passé entre les jeunes. Les problèmes de compréhension se sont estompés très vite. Les membres du groupe ont vraiment progressé ensemble et c’est une expérience incroyable. Je suis satisfaite mais ce qui est important, c’est que tous ces jeunes sont également très contents. Les échanges de cet été sont attendus et je ne prends pas de risque en pensant que cela va être très intéressant à suivre ! ■ Martha ➜ Moi, je ne parle pas très bien le français et c’est aussi pour cette raison que je me suis inscrite à cette formation. Je suis d’accord avec tout ce que Marc a dit. Vivre avec des personnes différentes dans leurs cultures, leurs approches des choses est enrichissant. J’apprends des tas de choses intéressantes, je progresse dans la langue et les relations entre les personnes sont étonnantes. ■ Propos recueillis par Brigitte d’Agostini Photos © Droits réservés 19 Une association avec des valeurs Association laïque progressiste, indépendante et démocratique, l’Esplac est un espace de rencontre, de réflexion et d’échange d’expériences qui permet d’adapter les propositions éducatives à la réalité du monde actuel et aux nécessités des enfants et adolescents. Ce mouvement promeut l’éducation pour les enfants et les jeunes avec des valeurs comme la participation, la coopération, la solidarité et la justice sociale. Objectif : Réunir les centres de loisirs, des groupes d’adolescents et tout individu possédant des mêmes valeurs idéologiques afin de rénover les projets des centres de loisirs et de transformer ces structures en de véritables espaces pour les enfants et les jeunes. Représentation en quelques chiffres • 112 organisations situées en 46 zones de concentration urbaine en Catalogne. Sont concernés : - 8 300 enfants et adolescents, - 1 600 éducateurs, - 200 collaborateurs membres de l’association. Relations Internationales Dès 1983, avec les Francas, Arci Ragazzi (Italie), Tofola Chaabia (Maroc) et Onet (Tunisie), l’Esplac a contribué à la création de la FIEEA (Fédération Internationale pour les Échanges d’Enfants et de Jeunes), dont l’objet est de permettre la rencontre d’enfants et de jeunes, à partir d’un projet éducatif partagé par les Mouvements d’Éducation. Contacts • Un site : http://www.esplac.org/ • Une adresse postale : Carrer Avinyó, 44, 2N - 08002 Barcelone le magazine des Francas n° 261