HALLOWEEN Pourquoi l`Eglise est contre (oct 2014)

Transcription

HALLOWEEN Pourquoi l`Eglise est contre (oct 2014)
LA FÊTE D'HALLOWEEN
Pourquoi l’Eglise catholique est-elle défavorable ?
Textes tirés entre autre de : http://cybercure.catholique.fr/archives/fetes_toussaint_halloween.htm#dangereux
Proposé par Fr Gilles Le Goff pour les chefs d’établissements (avec les conseils de Fr Jean-Pierre Le Rest)
1ère partie : en résumé, si vous êtes pressés !
Voici quelques repères pour aider à comprendre pourquoi l’Eglise Catholique
et l’Enseignement catholique demandent de ne pas «fêter» Halloween.
1/ Ce n’est PAS à cause de la récupération commerciale dont a fait l’objet cette fête.
Noël et Pâques aussi !.. On a déjà donné !… Et le Père Noël, comme la chasse aux œufs de Pâques, ne nous
dérangent pas, tant que ces choses ne détournent pas les chrétiens de la fête elle-même.
2/ Ce n’est PAS à cause des déguisements et de l’aspect festif qui plaît tant aux enfants !
Les éducateurs savent l’importance de l’imaginaire et du rêve.
3/ C’est d’abord parce que Halloween est une façon non chrétienne d’exorciser la peur de la mort
La peur de la mort est naturelle.
Les Celtes, (qui fêtaient Halloween) essayaient d’exorciser leurs craintes devant la mort, au moment où la nature
s’enfonce dans les brumes et la nuit de l’hiver. Ce qui est très remarquable en occident, surtout dans le nord.
Au contraire foi chrétienne nous apprend à considérer la mort avec espérance : comme un passage à la vie
éternelle auprès de Dieu.
C’est le sens de la fête de la Toussaint, mais surtout de la fête de Pâques !
C'est la fête de la vie éternelle, la fête du ciel !
4/ Par rapport aux enfants : Halloween amène trop à jouer avec la PEUR.
Ce peut être innocent de « se faire peur », bien sûr ; l’émotion fait partie du jeu pour les enfants.
Mais jouer avec la peur peut être dangereux, surtout dans le contexte de cette fête.
Si on admet le « Père Noël » dans nos écoles, c’est justement parce qu’il n’a aucun caractère lié à la peur.
La peur est tout le contraire du message chrétien : « N’ayez pas peur ! » dit Jésus.
5/ Parce que Halloween a, dans son origine, l’idée de rencontrer les esprits des défunts,
et tout un monde occulte…
A l’origine, cette fête était célébrée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre ;
d’où l’appellation plus tard de « All Hallows-eve », « veille de tous les saints ».
Elle amenait à faire peur aux esprits, à essayer de les apaiser pour qu'ils ne fassent pas de mal ;
il s’agissait donc de se protéger des esprits mauvais, des fantômes !...
Les masques et les déguisements servaient à cela ; les citrouilles (devenues navets !) symbolisaient les âmes
errantes chassées du ciel… et de l’enfer !
« Il est dangereux pour les enfants de banaliser le monde occulte et de les initier au monde des ténèbres. »
6/ Parce que Halloween a des dérives liées au satanisme.
Elle donne l'idée qu'il est possible de faire appel aux forces occultes démoniaques.
Cette célébration de la mort est même parfois devenue la célébration du diable.
Aujourd'hui, dans le monde entier, c'est la cérémonie la plus importante pour les satanistes !
7/ Parce que Halloween risque de faire oublier la fête de la TOUSSAINT
La Toussaint n’est pas la fête des morts (c’est le 2 novembre), mais la fête des vivants !
Témoignage : « Fêter la Toussaint c'est rendre hommage au repos des morts ;
mais ce n’est pas du tout les déterrer et jouer aux mort-vivants avec des déguisementsde fantômes
et des crânes en guise de masque !
La fête de la Toussaint est une belle occasion de parler de la mort avec espérance.
Le chrétien, en effet, parle de la mort en disant sa foi en la résurrection.
C’est cette foi qui a fortifié la vie de tous ces bienheureux que nous appelons les Saints. »
8/ Enfin : notre calendrier chrétien a été déjà suffisamment détourné, « sécularisé » !
Ne laissons pas la Toussaint être confisquée !
En réaction à Halloween, des chrétiens ont créé «Holy-wins»,
« la sainteté gagne! » ; voir le site : http://www.paris.catholique.fr/593-Holywins.html ).
Voir les pages suivantes : les origines et l’histoire rocambolesque de Hallowenn…et un bel article d’un évêque
1
2ème partie : pour aller plus loin…
A) ORIGINE ET HISTOIRE
DE LA FÊTE D'HALLOWEEN
Les entreprises américaines en France en font la
promotion : Disneyland Paris, Coca-Cola ,
McDonald's.
1. Origine d'Halloween
La fête d'Halloween est l'héritière de la célébration de
«Samhain », célébrée il y a plus de 2.500 ans chez les
Celtes et les Gaulois et qui était la plus importante de
leurs festivités.
Dans le monde celte, la nuit du 31 octobre au 1er
novembre était le début de la nouvelle année.
La fête d'Halloween et les coutumes d'Halloween se
sont plus répandues dans les pays du nord de l'Europe
que dans les pays méditerranéens.
4. Mais le succès de cette fête est en baisse…
L' histoire d'Halloween témoigne de son grand succès
commercial, particulièrement pour les déguisements.
Elle a un marché mondial estimé à 4,57 milliards
d’Euros.
Cependant, il y a actuellement une baisse du succès en
France de la fête d'Halloween.
Les motifs de cette baisse peuvent être divers :
- on voit dans cette fête une opération commerciale,
- on réserve son budget pour Noël et la fin d'année
- et on ressent l'anti américanisme en Europe.
La fête d'Halloween était la célébration de la
divinité celtique « Samhain ».
Elle était marquée par tout un cérémonial.
Pendant cette nuit les esprits des trépassés pouvaient
revenir dans leur demeure terrestre et les vivants
devaient les accueillir.
Mais l’ouverture des portes de l’autre monde
permettait aussi l’intrusion d’esprits maléfiques.
Les esprits des morts de l'année devaient partir dans
l'autre monde.
5. Date d'Halloween : « la veille de la Toussaint »
La date d'Halloween est le 31 octobre au soir, la veille
de la Toussaint qui est célébrée le 1er novembre.
« All Hallows-eve »
Cette date d'Halloween vient de la date de la cérémonie
celtique de Samhain qui était célébrée dans la nuit du
31 octobre au 1er novembre ;
elle marquait le1er jour de l'année celtique. La date
d'Halloween est la même tous les ans, elle n'est pas
mobile.
La célébration de Samhain a été appelée fête
d'Halloween après l'introduction en France de la
célébration liturgique de la Toussaint en 835.
Le mot est un nom anglais qui est la contraction de
« All Hallows-eve » qui signifie littéralement
« la veille de la Toussaint ».
2. La fête arrive aux États-Unis
L' histoire d'Halloween est assez complexe.
A la suite d'une famine, les coutumes et les pratiques
celtiques se déplacèrent, avec l'émigration irlandaise
de 1646/48, vers les États-Unis.
C'est à la fin du 19eme siècle, qu'elle devient une
grande festivité aux Etats-Unis avec les déguisements
et les décorations tournant autour des citrouilles, têtes
de morts, fantômes, squelettes, sorcières.
B) SIGNIFICATION ET SYMBOLES
DE LA FÊTE D'HALLOWEEN
1. La signification
La signification de la fête d'Halloween vient du début
de l'histoire d'Halloween.
Les âmes errantes des morts peuvent revenir sur terre
dans leur demeure terrestre dans la nuit du 31 octobre
au 1er novembre. Elles sont parfois chassées à la fois
du ciel et de l'enfer.
Donc il faut faire peur aux esprits ou les apaiser pour
qu'ils ne fassent pas de mal, pour se protéger des
esprits mauvais.
Les masques et le déguisement ont pour fonction de
faire peur aux esprits.
La fête d'Halloween se transforma alors en jour des
enfants. Les enfants déguisés en sorcières ou en
fantômes défilaient dans les rues en frappant aux
portes et en revendiquant des petits cadeaux (des
bonbons) sous menace de malédiction en cas de refus.
3. Arrivée en France
Jusqu'au début des années 90, cette festivité est
inconnue de la plupart des Français.
La fête d'Halloween est arrivée en France en 1992,
lorsque la société César, spécialisée dans le
déguisement, travaille afin d'implanter en France ces
coutumes.
C'est le début de l'histoire d'Halloween en France.
L'année du grand lancement, massif est 1997.
2. Les principaux SYMBOLES sont les citrouilles,
les squelettes, les fantômes et le diable.
Ces symboles demeurent au cours de l'histoire
d'Halloween.
Les citrouilles symbolisent les âmes
errantes chassées à la fois du ciel
et de l'enfer.
La coutume de transformer des navets,
puis citrouilles en lanterne vient
du folklore irlandais.
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Elle est aussi liée à la légende de Jack O’Lantern, un
homme obligé d’errer sur terre après sa mort car ni
Dieu, ni le Diable ne voulaient de lui.
Le déguisement amuse les enfants. Son coté actif et
visuel leur plaît.
Les citrouilles illuminées dans la nuit permettaient à
Jack de retrouver son chemin.
Les fantômes évoquent les esprits
des morts qui reviennent sur terre.
Les squelettes ont certainement pour origine les
reliques de Saints vénérées le jour de la Toussaint.
Le diable vient séduire les vivants pour qu'ils lui
rendent un culte
Mais sous ses airs "bon enfant", cette cérémonie d'
Halloween présente bien des dangers.
* Elle risque de nous faire perdre le sens de la
célébration chrétienne de la Toussaint.
* De plus, il est dangereux pour les enfants de
banaliser le monde occulte et ses hideux personnages
et de les initier au monde des ténèbres.
* Les défunts et leurs fantômes viennent avec le démon
nous menacer de la mort.
C) ASPECTS ACTUELS
DE LA FÊTE D'HALLOWEEN
2. Réaction de l'Église
Les croyants, essentiellement les chrétiens, catholiques,
protestants et orthodoxes, contre-attaquent, surtout à
partir de l'année 2000.
Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont-Ferrand et
vice-président de la Conférence épiscopale et Mgr
André Vingt-Trois manifestent leur opposition, la
réaction de l'Eglise.
1. Fête des enfants
La fête d'Halloween est très appréciée des enfants,
Halloween est une fête des enfants. Ils jouent à se
faire peur et s'amusent à faire peur à ceux qu'ils
rencontrent.
Les déguisements sont le meilleur moment de la fête.
Quand approche la date d'Halloween, les enfants se
déguisent avec des costumes qui font peur et des
maquillages terrifiants.
Ils jouent aussi à tailler des citrouilles.
Ils racontent des histoires qui font peur.
Même dans certaines écoles publiques on célèbre cette
fête comme une fête des enfants, mais la plupart des
inspecteurs du primaire l'interdisent
Diverses initiatives ont été prises pour faire pièce à
cette célébration païenne et remettre en valeur la
Toussaint.
Des jeunes catholiques ont pris l'initiative de témoigner
de leur espérance chrétienne en faisant une fête à la
date d'Halloween le 31 octobre. Ils ont appelé
"HOLYWINS".
Déclaration sur la TOUSSAINT et HALLOWEEN
du Père Stanislas LALANNE en 2001 ; il était porteparole de la Conférence des évêques de France.
2. Les déguisements des enfants pour faire peur
Les déguisements des enfants sont caractéristiques de
la fête. La fête d'Halloween est le jour du
déguisement.
Les adultes et surtout les enfants se déguisent avec des
masques, des maquillages et des costumes. Il y a
beaucoup de manières de se déguiser.
On fait des déguisements le jour d'Halloween,
déguisements en fantôme, en vampire, en sorcière, en
démon.
« Vers quel avenir l’abus de la dérision et des
mascarades nous conduit-il ?
Squelettes et sorcières, potirons et fantômes, jusqu’où
une opération mercantile, Halloween, peut-elle
continuer à dénaturer le sens de la vie et de la mort ?
Depuis des décennies, les chrétiens sont choqués par
l’exploitation commerciale des fêtes religieuses. Entre
Pâques et Noël, la fête de tous les saints avait été
épargnée.
Que notre société soit en mal d’inspiration pour la
décoration de ses vitrines au mois d’octobre est une
chose.
Que la construction de l’imaginaire des jeunes enfants
passe par le divertissement en est une autre.
Mais que des éducateurs jouent avec leur inconscient et
leur crédulité est un problème beaucoup plus grave.
Les enfants, confrontés tous les jours aux images de
guerre et de morts d’enfants diffusées par la
télévision, méritent pourtant qu’on leur parle de la mort
en vérité et en famille.
La fête de la Toussaint en est une belle occasion.
Le chrétien, en effet, parle de la mort en disant sa foi en
la résurrection.
C’est cette foi qui a fortifié la vie de tous ces
bienheureux que nous appelons saints.
3. Le but des déguisements des enfants
et des adultes est souvent d'être effrayant.
Les déguisements des enfants se font en fantôme ou en
sorcière pour faire peur.
Les déguisements effrayants de cette fête sont d'un
style différent des déguisements du carnaval plus
variés, drôles et pittoresques
D) QUE PENSER DU DANGER
DE CETTE FESTIVITÉ?
1. Cette cérémonie est-elle dangereuse ?
Pour beaucoup, ce n'est qu'une cérémonie folklorique
avec des citrouilles ou les enfants se déguisent, un
moment de détente, un jeu et des costumes.
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HALLOWEEN - Les fantômes et la Toussaint
Monseigneur Hippolyte SIMON Evêque de Clermont-Ferrand
« Collision » – une histoire vraie !
C’est un histoire (vraie) que m’a racontée l’un des
lecteurs de mon livre. Cela se passe dans une ville de
province. A l’école, toute la classe s’est préparée
pour la fête d’Halloween.
Sous la direction de leur institutrice, les enfants
costumés en sorcières, en diables, en fantômes ou en
squelettes, commencent à défiler dans la rue.
Arrivés à un feu rouge, il attendent pour traverser,
lorsque s’avance un corbillard suivi d’un cortège de
voitures.
L’un des enfants, tout excité, commence à crier : « un
mort ! un mort ! ».
Tous les enfants s’y mettent à leur tour. Sans penser à
mal, et tout à leur fête, ils gesticulent, crient,
s’interpellent : « un mort ! un mort! ».
Un homme, manifestement en colère, descend de l’une
des voitures du cortège et se met à crier. Il veut faire
taire les enfants. N’y parvenant pas, hors de lui, il se
dirige vers l’institutrice. Insultes, crise de larmes.
Les enfants se mettent eux aussi à pleurer. La fête
est finie.
Le retour du religieux
Cette petite histoire vécue mérite que
l’analysions. Elle comporte au moins
enseignements.
nous
deux
1/ Le premier enseignement concerne l’Ecole.
En France, pays de la laïcité, on est très sourcilleux
sur tout ce qui touche à la religion.
Même si depuis quelques années, des enseignants et
des responsables ont entamé un réflexion sur la
manière d’aborder les questions religieuses, il reste
qu’il y a là un sujet un peu " tabou ".
On n’imagine pas, par exemple, qu’une institutrice
conduise sa classe dans une église pour lui faire
découvrir un vitrail relatif à la Toussaint et lui
explique le sens de cette fête chrétienne. Ce serait
perçu comme une démarche religieuse et certains
parents ne l’accepteraient pas.
Même en expliquant qu’il ne s’agit pas pour elle
d’inviter les enfants de sa classe à croire mais
seulement de leur exposer ce que croient les
chrétiens. L’institutrice ne parviendrait sans doute
pas à justifier sa démarche. Elle ne pourrait pas
davantage le faire si elle s’avisait d’expliquer à ses
élèves ce qu’est la fête juive du Kippour ou la fête
musulman de l’Aid.
Par contre, à en juger par ce qu’il se passe dans de
nombreuses écoles, il est admis que l’on fête
Halloween. Cette fête, qui fait retour –avec fureurHALLOWEEN Pourquoi l'Eglise est contre (oct 2014) 2.doc
dans la société française, n’est pas considérée pour
le moment, comme une fête religieuse.
A cela, deux raisons :
* elle se déroule dans l’espace quotidien,
* et elle se prête facilement à une fête commerciale.
Est-elle, cependant moins religieuse que la Toussaint
qu’elle tend à supplanter ?
En France, n’est considéré comme « religieux » que
ce qui se rapporte aux religions historique.
Tout ce qui est catholique, protestant, juif, musulman,
bouddhiste, est reconnu comme lié à une religion.
Mais tout ce qui relève du « religieux spontané » n’est
pas identifié comme tel.
Pourtant, ces rites et croyances spontanés, enracinés
dans l’expérience païenne, sont en vérité
profondément religieux, mais ils ne sont pas perçu
comme tels.
Cette méconnaissance ou cette bévue peuvent
s’expliquer. N’ayant plus de connaissances
religieuses précises, n’ayant pas non plus de
références historiques, les Français d’aujourd’hui,
dans leur majorité, ne savent pas reconnaître comme
religieux ces rites qu’ils prennent tout simplement
pour du folklore.
La « sécularisation »
Les sociologues ont longtemps considéré que notre
pays était en voie de sécularisation.
C’est très clair en ce qui concerne notre calendrier.
Pendant des siècles, le temps de la société française
a été rythmé par les fêtes liturgiques chrétiennes et
par quelques fêtes civiles (14 juillet, 11 novembre,
etc.).
Puis les références chrétiennes ont commencé à
s’effacer. On l’a vu lorsque le week-end a remplacé
le dimanche ou lorsque les vacances de printemps
ont supplanté les vacances de Pâques.
On peut encore parler de sécularisation lorsque la fête
de la musique remplace les feux de la Saint-Jean ou
lorsque le téléthon s’installe à l’entrée du solstice
d’hiver.
Avec la journée du patrimoine, au moment de
l’équinoxe de septembre, nous retrouvons déjà une
démarche plus " religieuse ", si l’on admet, avec
Danièle Hervieu-Léger, que la religion a d’abord
pour fonction de nous relier à l’histoire de ceux qui
nous ont précédés.
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Avec Halloween, nous arrivons au moment ou le
caractère religieux de certains de ces rites sociaux
commence à réapparaître.
La différence dans le caractère religieux ?
C’est simplement que ce caractère religieux,
- est païen, et non plus historique,
- il n’est pas séparé de la vie " ordinaire ".
Il est en quelque sorte " invisible " car il n’est pas
organisé par un groupe religieux identifiable.
Il imprègne, de façon plus ou moins consciente, les
comportements quotidiens.
On peut alors parler de re-sacralisation du temps.
Ce retour à des rites assez proches de ce qu’étaient les
rites sacrés des peuples païens est actuellement
orchestré par les entreprises commerciales.
Mais il est clair que Halloween ne rencontrerait pas le
succès qu’elle a si elle ne touchait pas à des ressorts
profonds de la vie humaine et ne répondait pas à des
attentes diffuses dans la société.
Halloween est une fête qui retrouve les gestes et les
aspirations de nos ancêtres celtes, des païens d’avant
le christianisme. Mais, contrairement à ce que
semblait penser l’institutrice qui conduisait le défilé
de ses élèves : c’est bel et bien une fête religieuse.
2è enseignement : le lien avec la mort.
Et c’est ici que nous trouvons le second enseignement.
Sous des apparences folkloriques, la fête
d’Halloween établit un lien, elle relie (c’est en quoi
elle est religieuse) la génération des vivants aux
générations disparues.
Elle exprime notre façon de comprendre la mort et la
situation de nos défunts.
Elle tente aussi d’exorciser nos craintes et nos
fantasmes devant la mort.
Mais, comme elle n’a pas encore conscience de son
caractère religieux, elle s’assume mal comme telle.
Elle est donc désarçonnée lorsqu’elle rencontre la
réalité de la mort.
C’est là, me semble-t-il, que réside l’enjeu
fondamental autour d’Halloween : cette fête, avec
ses rites et ses coutumes qui miment la mort , nous
prépare-t-elle à affronter la réalité mystérieuse mais
incontournable de la mort " réelle " ?
La société française fait tout pour refouler la mort à sa
périphérie. Elle en confie la gestion à des
professionnels et tend ainsi à l’occulter, à la
refouler.
Halloween peut alors s’analyser comme une sorte de
retour du refoulé . Mais lorsque le refoulé refait
surface et rencontre le réel, il y a collision et
confusion.
HALLOWEEN Pourquoi l'Eglise est contre (oct 2014) 2.doc
Soyons " bilingues "
Depuis la parution de mon livre, ("Vers une France
paienne") j ai souvent été interrogé.
Que faire pour nos enfants ?
Comment les mettre en garde contre Halloween ?
J’ai même entendu cette question :
" Faites-vous une croisade contre Halloween ? "
A cela, je réponds : " Pour la croisade, l’évêque de
Clermont a déjà donné ! " Il ne s’agit donc pas de
partir en croisade. Il est probable que le succès de
cette fête va se confirmer dans les années à venir.
Et on ne s’oppose pas à un ras-de-marée.
C’est pourquoi, il me semble qu’il faut en priorité
éviter de mettre les enfants en porte-à-faux avec leur
maître d’école. Si les professeurs des écoles
organisent la fête d’Halloween, ce ne sont pas les
enfants qui peuvent, à eux seuls, s’y opposer.
Mais alors, il convient d’expliquer les significations et
les enjeux de cette fête.
Je suis persuadé que des enfants, même très jeunes,
peuvent les comprendre, si l’on prend le temps de
leur expliquer d’où viennent les rites d’Halloween,
et comment ils sont revenus chez nous à partir de
l’Amérique, après être partis de l’Irlande et des
traditions celtiques.
Les enfants pourront se situer sans angoisse vis-à-vis
des autres élèves. Il pourront comprendre comment
nos ancêtres les Celtes essayaient d’exorciser leurs
craintes devant la mort, au moment où la nature
s’enfonce dans les brumes et la nuit de l’hiver.
Mais il convient de leur expliquer, en même temps,
comment l’Eglise nous a libéré de ces peurs et de ces
fantasmes.
Depuis des siècles, elle insiste, au jour de la
Toussaint, sur l’espérance de la résurrection et sur la
joie de ceux qui ont mis les Béatitudes au centre de
leur vie.
Il est juste de dire que ces efforts de l’Eglise ont
rencontré de fortes résistances. Pour beaucoup de
gens , la Toussaint fait davantage penser au jour des
morts qu’à la joie de la Jérusalem céleste. (1)
Il ne faut pas avoir peur d’affronter ces questions.
Halloween et la Toussaint sont aux antipodes
l’une de l’autre.
Les signes y sont inversés.
* Pour l’une, Halloween, la mort est une fatalité, on
peut seulement la tourner en dérision. Mais à la fin,
ce sont les squelettes qui ont le dernier mot : ils
viennent chez les vivants pour leur annoncer leur
destin et les tirer vers le royaume des ténèbres. Quoi
que nous fassions, nous faisons cycliquement retour
aux profondeurs de la terre.
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* Pour l’autre, la Toussaint, la mort est une réalité
qu’il faut savoir assumer. Mais elle est un passage.
A la suite du Christ ressuscité, nous sommes en route
vers la Cité sainte où nous attend la foule immense
de ceux que le Seigneur a sanctifiés.
Parce que nous sommes nous-même nés dans le
paganisme, nous n’avons pas à nous étonner de
rencontrer les cortèges d’Halloween.
Sachons seulement discerner ce qu’ils signifient.
Apprenons à nous situer devant ces craintes et ces
fantasmes.
Sachons en parler, et c’est en ce sens que nous avons à
devenir bilingues.
Le Christ nous a libérés, mais les paroles de mort
peuvent encore rencontrer un écho dans nos vies.
Car l’espérance de la résurrection ne nous délivre
HALLOWEEN Pourquoi l'Eglise est contre (oct 2014) 2.doc
pas magiquement de l’épreuve de la souffrance ni
des affres de la mort. Laissons nous simplement
apprivoiser par l’Evangile. Ses paroles sont
puissance de vie pour nous.
(1) On les fête officiellement le lendemain, le 2
novembre, mais cette proximité a souvent donné une
tonalité funèbre à la fête chrétienne de " tous les
saints "
Source: oecuménisme- information " du mois de
novembre 2000.
Le livre que Mgr Simon a écrit et auquel il fait
allusion dans cet article s'intitule : "Vers une France
paienne" et est édité chez "Cana".
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