Le cinéma de fantasy partie 3
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Le cinéma de fantasy partie 3
Numéro 11 - Août 2010 Sommaire L’édito Interview de Dany Dossier Éditions Voy’[el] Dossier les mythes et légendes mésopotamiens Le prix Merlin 2010 Suite et fin La sellecsssion Les Conseils de lecture du Mage blanc Le cinéma de fantasy partie 3 Manga collection : Taifu Comics Page de l’association Le concours du nain boiteux L’édito 3 4 5 7 14 15 18 22 24 28 29 L’édito Rédaction (ISSN : 2102-5932) Au programme de ce numéro : Le gagnant du prix Merlin 2010. Notre sélection de livre pour l’été. Le concours de Bd avec deux nouvelles planches de nos gagnants et le prochain concours avec un invité de choix : Marcel Uderzo. Rédacteur en chef : Mestr Tom (proposition d’articles ou de couvertures : [email protected]) Correctrice : Isabelle Marin (Les Netscripteurs) Publicité : Gildas, [email protected] Journalistes : Mestr Tom Christophe Dehay Le Nain boiteux Le Mage blanc Leti Aquilegia et Leo Couverture : Séverine Bourdon Mise en page & conception graphique : Maël Duplissy Nous contacter : [email protected] Courrier des lecteurs : [email protected] Note sur le copyright : Les illustrations des articles appartiennent aux éditeurs et aux illustrateurs. Merci de respecter les droits d’auteurs. 3 Interview de Dany Qui est Dany ? Je suis dessinateur de bande dessinée et j’ai commencé il y a deux siècles et demi avec Olivier Rameau avec Gregg puis histoire sans Héros avec Van Hamme. Quel scénario aimeriez vous que l’on vous En 1990 J’ai dessinée une série d’album de blagues propose ? J’aimerais que l’on me propose quelque choses que je coquines illustrées (ça m’intéresse ?, NDLR) n’ai jamais fait . Parlez moi des Guerrières de Troy ? Combien d’album des Guerrières de Troy il y aura-t-il ? C’est un scénario sur mesure écrit pour moi par Arleston et Melanÿn je voulais que l’on parle dans ce livre d’une arnaque à l’humanitaire car un sujet d’actualité m’avait à l’époque fait réagir. La présence de Jeunes filles aussi qui ne pouvait être que très peu habillées. Au début Arleston voulait faire juste quelques albums basés sur le monde de Troy avec des dessinateurs avec qui il voulait travailler mais les guerrières de Troy ont acquis une collection particulière et il devrait y avoir une quinzaine d’album Si vous étiez un personnage de fantasy qui Combien de temps mettez vous à faire une seriez vous ? planche ? Je ressemblerais facilement à un Troll de Troy 2 à 3 jours couleur comprise en temps normal mais comme on a toujours quelques choses d’autre à faire Votre Bande dessinée préférée ? Même si il y en a beaucoup notamment les bandes à coté cela prend souvent un peu de retard dessinée que je lisais étant enfant et adolescent je Quel conseil donneriez vous à un dirais Gil Jourdan Sinon je citerais Jijé et sa bande (Franquin, Will , dessinateur débutant ? Peyo et Morris).Dans les artistes actuels je citerais Bien réfléchir avant de commencer car ce métier n’est Tronchet pour l’humour , Matthieu Lauffray pour pas toujours facile financièrement. Et conseil très important ne jamais accepter de faire « à la manière Long John Silver et JL Mourier pour Trolls de Troy de » . Il est très important de garder son style et de rester soi même . Nous associons dans notre magazine de jeunes scénariste à des dessinateur célèbres, pourriez vous participer à l’un de ces concours ? Pourquoi pas si j’ai le temps. Interview 4 Éditions Voy’[el] Jean-Christophe Chaumette Le Neuvième Cercle Né en 1961, Jean-Christophe Chaumette a exploré pendant vingt ans les différentes facettes de la littérature de l’Imaginaire : Science-fiction (Le Niwaâd), Fantastique (Le Jeu, L’Arpenteur de mondes, Les sept saisons du Malin, L’Aigle de sang, Le Dieu Vampire) et Fantasy avec la saga du dernier Sven, conté dans un cycle repris par les Éditions Voy’el, qui commence avec Le Neuvième Cercle. Il a obtenu à deux reprises le Prix Masterton, et a récemment publié un roman historique (Le Pays des Chevaux Célestes). Ce mois-ci sort le deuxième tome du Neuvième Cercle, l’Impossible Quête. Résumé du tome 1 : Résumé du tome 2 : Les Kreels l’ont trouvé agonisant sur un champ de bataille et l’ont sauvé. Pour le peuple oublié, une seule question compte : qui est réellement l’étranger qu’ils ont recueilli ? Un simple mercenaire blessé, l’être qui doit accomplir leurs anciennes prophéties, ou bien un fauve à face humaine ? Estil l’homme-requin des légendes, celui que les sages avaient annoncé à l’aube de leur civilisation ? Afin de gagner le droit d’épouser Aoni et surtout pour conjurer les démons qui le hantent, Stanley se lance dans une quête impossible : trouver les Naa-Gundis, les sept pèlerins, afin de leur ravir leurs orbes de lumière et d’atteindre à son tour le neuvième cercle. Mais s’...il parvient à surmonter toutes les épreuves qui l’attendent, sera-t-il encore humain, lorsqu’il rejoindra la première chanteuse du peuple kreel ? Vous pouvez dores et déjà commander le tome 1 du Neuvième Cercle sur le site des Editions Voy’el (www. editions-voyel.fr) en version couverture souple ou deluxe (couverture rigide et dédicace de l’auteur). Ce titre est aussi disponible chez votre libraire (version souple uniquement). Les frais de port sont offerts pour la France métropolitaine. Le Peuple Oublié : 15x23 cm – 334 p. – 22 €. (ISBN : 978-2-916307-32-9) L’Impossible Quête : 15x23 cm – 376 pages – 23 € à paraître fin août. 5 Dossier Éditions Voy’[el] Le Prince des Brumes Cyriane Delanghe Roman Jeunesse Présentation : Lyett, l’enfant-shaman, vit à l’orée de la Forêt des Brumes. Son peuple est menacé par la cupidité de ses voisins qui souhaitent s’emparer d’un minerai enfoui dans le sol du Pays Sunète. Pour cela, ils n’hésitent pas à traquer Lyett et sa famille afin de les obliger à leur révéler l’emplacement du sanctuaire de la déesse Varousha dont les serviteurs retardent l’exploitation minière. Le jeune garçon et ses soeurs se retrouvent ainsi livrés à eux-mêmes. Traqués dans la ville de Kashtoul qu’ils connaissent à peine, ils ne doivent leur salut qu’à l’aide du chevalier Wanel, de son fidèle écuyer Vaast et de Dame Syrvane que son ordre a envoyée enquêter sur le danger qui pèse sur la Forêt des Brumes et qui pourrait bien annoncer la fin des anciens dieux. RDV sur le site des Editions Voy’el, à compter du 18 août, pour le lancement de la souscription du Prince des Brumes, roman de Fantasy à partir de 10 ans. Vous pourrez commander votre exemplaire dédicacé par l’auteur. Vous pouvez dès maintenant découvrir les trois premiers chapitres du livre sur www.editions-voyel.fr Dossier 6 Les mythes et légendes mésopotamiens Il y a près de 6000 ans, dans une contrée lointaine située entre le Tigre et l’Euphrate naissait un empire. Créé par le peuple sumérien, cet empire d’abord divisé deviendra par la suite une grande nation. Berceau des ivilisations modernes, cette nation était autrefois florissante, et a apporté de nombreux principes tels l’urbanisation ou encore l’écriture. Je vous propose aujourd’hui de partir à la découverte des histoires, mythes et légendes qui sont nés de cette culture et qui ont su traverser le temps. Je vous invite donc aujourd’hui à percer les mystères des légendes sumériennes et de faire connaissance avec les dieux et héros de leur temps. L’apparition de cette civilisation Pourtant certains auteurs, sédentaire et urbaine est comme Jean-Louis Huot relativement soudaine et se (cf. Bibliographie) pensent situerait vers le IVe millénaire que cette civilisation est le av. J.-C. On ne sait que très résultat de la lente évolution Représentation de Babylone et de la tour de Babel peu de choses sur la provenance par sédentarisation des réelle des sumériens. Le fameux mythe d’Abgad ou communautés humaines qui occupaient le sud de la des Sept Sages impute la première civilisation du Mésopotamie depuis une dizaine de millénaires. À pays par ces nouveaux immigrants mi-hommes, miun certain moment, elles se sont dotées de l’outil qui poissons arrivés de la mer, dispensant leur savoir leur permit de noter leur langue, le sumérien. aux hommes encore à l’état de nomades. Selon les Le Tigre et l’Euphrate symbolisent les frontières historiens, il serait possible que ces derniers soient naturelles du royaume sumérien. Le peuple venus du sous-continent indien ou d’Asie en longeant s’est effectivement étendu sur toute cette terre le littoral iranien. De nombreuses hypothèses seront propice à la culture de différentes céréales. Les deux émises quant à l’origine de cette civilisation si fleuves vont donc avoir une extrême importance développée pour l’époque. Certains même iront dans leur culture et leur croyances. On retrouvera penser que les sept sages de la légende seraient les de nombreuses métaphores concernant les deux quelques rescapés de la mythique Atlantide perdue. fleuves dans les textes religieux, notamment dans La civilisation sumérienne serait apparue du fait que l’Enuma Elisha, le texte de la création du monde. l’épeautre, céréale poussant naturellement depuis Au-delà de ces frontières naturelles, le monde reste des millénaires à proximité des berges du Tigre et peu connu pour les Sumériens. de l’Euphrate, a permis il y a 9000 ans à l’homme Selon leurs légendes, il n’y existe que peu de choses. d’alors de se sédentariser en remplaçant le besoin Une étendue de sable immense allant jusqu’au bout de s’alimenter au jour le jour par la possibilité de du monde, puis la mer s’étale ensuite et mène à stocker des céréales, donc des aliments, sur une la demeure des Dossier les mythes et légendes année. Cette mutation décisive induisit les premières mésopotamiens Représentation de Babylone et de structures urbaines, rendant nécessaires des travaux la tour de Babel d’irrigation d’une exceptionnelle ampleur, sur des dieux. Sur cette même mer se situerait une île isolée milliers d’hectares. La civilisation sumérienne se du monde, loin des hommes, habitée par celui qui développa en inventant l’écriture et l’architecture. sauva le monde du déluge, cet homme devenu immortel, gardant son secret sur son île. Dossier 7 Les mythes et légendes mésopotamiens Le texte abordant le mythe de la création du monde sumérien s’intitule l’Enuma Elisha. Composé de sept tablettes différentes probablement, les plus anciennes datent du IIe millénaire avant J.-C. Ces écrits relatent en détail plusieurs histoires. La première partie aborde la création du ciel, des étoiles et de la venue des dieux primitifs sur terre, en voici un extrait : décidera de le déjouer. Il plonge Apsu dans un profond sommeil, le tue et enchaîne Mummu. Enfin débarrassé de ses ennemis, Ea engendre un fils, Marduk, qui dès sa naissance est supérieur aux autres dieux. De nouvelles perturbations provoquées par la naissance de Marduk attisent la colère de certains dieux. Ces derniers parviennent à persuader Tiamat de venger la mort de son époux Apsu en les aidant à détruire les fauteurs de troubles. Tiamat crée alors une armée de monstres et en donne le commandement à Wê-ilu. Dans l’autre camp, Marduk accepte finalement de combattre Tiamat en échange de la place la plus élevée dans la hiérarchie des dieux. Marduk parvient à tuer Tiamat et avec sa dépouille, il crée l’univers. Après le passage manquant, qui figurait sur la cinquième tablette, Marduk décide de créer l’homme pour qu’il serve les dieux. Ea tue Wê-ilu et avec son sang crée l’humanité. Le texte se termine par une liste de cinquante noms donnés à Marduk et par un appel aux hommes à le vénérer. Cette légende se retrouvera également dans les légendes d’Atrahasis que nous aborderons par la suite. Selon les croyances sumériennes, les humains sont venus au monde uniquement pour servir leurs dieux. En effet, toute la société mésopotamienne est construite dans ce sens. Même les plus grands monarques doivent respecter cette règle. L’épopée débute avec le récit de la conception par Apsû (l’eau douce) et Tiamat (l’eau salée) des premiers dieux. Trois générations de dieux vont ainsi se succéder. Mais les derniers-nés, bruyants et perturbateurs attirent la colère d’Apsu. Celui-ci, avec l’aide de Mummu, son fils, qui est également son conseiller, décide de les détruire. C’est le jeune dieu Ea, qui découvrira le complot et qui Ainsi, les villes sont souvent construites autour des temples dédiés aux différentes divinités protectrices de la ville. Les temples sont donc des lieux importants et un budget colossal leur est consacré. D’ailleurs, chaque citoyen devra, s’il le peut, participer financièrement à la vie du temple. De nombreux prêtres et prêtresses y habiteront, et c’est un des honneurs les plus grands du monde que de servir son dieu. Les grands prêtres et prêtresses seront par la même occasion de grands conseillers pour le roi de la cité. Le temple principal a donc une importance énorme sur la ville et les dirigeants demanderont toujours l’avis des prêtres avant de mettre en action leurs grandes décisions. L’idée de la création de l’homme serait venue du dieu Marduk. Ce dernier jugea nécessaire de créer une forme de vie qui pourra, sur le long terme subvenir Marduk dans son combat contre aux besoins des l’armée de Tiamat dieux. Il se servira du Dossier sang de Wei-lû, dieu au service de Tiamat lors de son affrontement contre Marduk, afin de donner vie aux hommes. Cette histoire est relatée dans les légendes de l’Atrahasis. Ces tablettes d’environ mille deux cents vers peuvent être divisées en deux parties. La première partie se situe avant la création de l’homme et relate l’histoire du panthéon, de son organisation et de la façon dont les dieux vivent. Après les événements rapportés par l’Enuma Elisha, les dieux se retrouvent divisés en deux castes bien distinctes. Les dieux de premier ordre se nommeront les Annunakis et seront dirigés par Anu, le roi des dieux. Le dieu Ea quant à lui sera à la tête des Igigi, dieux de second ordre. Les divinités de second ordre avaient pour tâche de travailler et subvenir aux besoins des Annunakis. Ces derniers vivaient donc dans l’opulence et l’oisiveté, laissant les basses besognes aux igigis. Les dieux inférieurs, mécontents de leur statut, finirent par se révolter et refusèrent de servir la caste des dieux supérieurs. Une révolte éclata au sein du panthéon, les Igigi brûlèrent leurs outils et laissèrent leurs divers travaux agricoles à l’abandon, 8 Les mythes et légendes mésopotamiens privant ainsi les dieux supérieurs de toute nourriture, les amenant lentement vers la famine. Leur roi Enlil, successeur d’Anu au sein des Annunakis, devenait de plus en plus furieux, allant jusqu’à menacer de mort les Igigi qui refusaient de lui obéir et de les servir. Son frère Enki, dirigeant de la caste inférieure, essaya de calmer les ardeurs d’Enlil. Il lui expliqua d’abord que le massacre ne résoudrait rien sinon d’obliger les grands dieux à travailler. Cherchant à l’apaiser, Ea, sur le conseil du dieu Marduk, lui proposa alors, pour résoudre le problème, de créer l’Homme. Celui-ci serait physiquement semblable aux dieux, mais ne disposerait pas du don d’immortalité. Ces derniers auraient pour tâche principale de travailler pour nourrir les Annunaki ainsi que les Igigi. Les castes des dieux resteraient telles qu’elles sont, à l’exception près que les Igigi n’auraient plus à travailler. L’idée fut acceptée à l’unanimité et le Panthéon retrouva son calme. Ainsi, l’homme fut créé. Pour le façonner, les Dieux utilisèrent de l’argile, terre malléable par excellence, de manière à pouvoir le façonner. A cet argile, on ajouta le sang du dieu Wê-ilu (qui donna par la suite le nom awîlu(m), «l’homme (libre)»), immolé, pour pouvoir travailler l’argile plus aisément . Puis, la déesse-mère Ninmah insuffla la vie à cet être nouvellement créé en crachant dans cette mixture. Ceci relate donc l’histoire de la création du peuple sumérien. Le nom des divinités peut varier selon la ville où elles sont vénérées. Il est donc très difficile d’établir un tableau précis des différents êtres supérieurs. De plus, certains dieux auront différentes fonctions, tel Ishtar, à la fois dieu de l’amour et de la guerre. C’est le roi Nabuchodonosor Ier, fier guerrier et roi à la grande puissance qui fortifiera les frontières de l’empire sumérien et transformera sa cité en véritable capitale militaire et culturelle de l’empire. Durant son règne, la cité connaîtra un essor extrêmement important, d’où son influence sur les mythes sumériens, perses et même les légendes que l’ont retrouvera dans l’ancien Testament JudéoChrétien. quasi totale. Depuis qu’ils ont donc été créés, les hommes exécutent leur tâche à la perfection, ils travaillent dur à l’élaboration de nombreux temples et effectuent de nombreux sacrifices. Cependant, ils demeurent certaines fois très gênants pour les dieux maintenant devenus plus oisifs que jamais. En effet, les hommes sont devenus de plus en plus bruyants. Les nombreuses guerres ainsi que les différentes mésententes entre villes et peuples parviendront à l’oreille des différents dieux et les irriteront au plus haut point. Il leur devient donc de plus en plus difficile de trouver le repos dans le vacarme que font les hommes, d’autant plus que ces derniers ne cessent de se multiplier et que leur nombre croit sans cesse. Pour résoudre cet ennuyeux problème, Enlil, le dieu suprême envoya d’abord de terribles épidémies, ainsi que divers cataclysmes afin de provoquer la famine et ainsi décimer une grande partie de ses serviteurs devenus trop nombreux. Mais Ea, dieu porteur des destins et protecteur des humains déjouait toujours les plans d’extermination d’Enlil, et ce, par l’intermédiaire de son protégé Atrahasis, le très sage. En effet, cet homme toujours prévenu par Ea des troubles à venir sauvait à chaque fois les siens Dossier Par la suite, l’émergence des Assyriens issus de la grande ville de Babylone apporteront leur pierre à l’édifice de la religion mésopotamienne, notamment par le biais du Dieu Marduk, divinité principale de la ville. Ce dernier se verra propulsé tout en haut de la hiérarchie des dieux sumériens. En effet, ce fils du dieu Ea, divinité mineure du panthéon se retrouvera catapulté sur le trône des dieux après avoir vaincu Tiamat dans le récit de la création du monde. Selon les historiens, l’ascension de Marduk au rang de dieu supérieur peut être assimilée à la montée en puissance de la cité assyrienne de Babylone au sein de l’empire sumérien. Cette dernière imposera peu à peu sa domination militaire et culturelle dans l’enceinte du pays d’entre Une des tablettes de l’Atrahasis les deux fleuves. Deux histoires se démarqueront grandement et marqueront les cultures, ce sont le mythe du déluge ainsi que celui de la très célèbre tour de Babel. Ce texte est historiquement plus ancien que les faits relatés dans la bible et laisse donc fortement croire que l’histoire issue de l’ancien testament en soit fortement inspirée. Cette légende, inscrite sur une ancienne tablette sumérienne relate l’histoire d’un sage nommé Atrahasis. Les tablettes d’Atrahasis relatent deux histoires bien distinctes. La première, nous l’avons dit plus haut, relate l’histoire de la création des hommes. La seconde quant à elle va plutôt nous raconter sa destruction 9 Les mythes et légendes mésopotamiens du danger prochain. Enlil, plus exaspéré que jamais, décida d’en finir une bonne fois pour toutes avec les humains en déclenchant un immense Déluge capable de recouvrir la terre entière, et cette fois-ci, il interdirait à Ea de communiquer avec Atrahasis, afin qu’aucun humain ne puisse être averti. Mais ce dernier réussit à contourner cette interdiction en s’adressant à Atrahasis directement à travers un songe(rêver n’est pas parler), lui enjoignant de construire une arche étanchée au bitume qui soit capable d’embarquer avec lui des spécimens de tous les êtres vivants. L’arche fût construite à temps et les êtres vivants prirent donc place à bord. À peine l’écoutille avaitelle été fermée, que Nergal, dieu destructeur et fils d’Enlil , arrachait les étais des vannes célestes, et que Ninurta, la déesse de la guerre se précipitait pour faire déborder les barrages d’en-haut. Teshub, le dieu de la foudre, étendit dans le ciel son silence-de-mort, réduisant en ténèbres tout ce qui avait été lumineux. Les Anunnaki enflammèrent également la Terre tout entière. Ainsi, le déluge détruisit puis recouvrit le monde. Les flots allèrent même couvrir le sommet des montagnes des plus hautes montagnes. Six jours et sept nuits durant, bourrasques, pluies battantes, tonnerre, éclairs et ouragans brisèrent la Terre comme une jarre. Les dieux eux-mêmes en furent épouvantés. Ils prirent donc la fuite et escaladèrent jusqu’au ciel d’Anu où ils demeurèrent pelotonnés, attendant la fin de la destruction. Le septième jour, la mer se calma et s’immobilisa. L’arche continua lentement sa navigation et finit par s’échouer sur le mont Nishir. Dix jours plus tard, ayant retrouvé ses esprits, Atrahasis prit une colombe et la lâcha ; la colombe s’en fut, mais elle revint. Ensuite, l’homme prit une hirondelle et la fit prendre son envol ; l’hirondelle s’en fut, mais revint également. Le sage attendit donc encore quelques temps puis enfin, il prit un corbeau et le lança vers le ciel. C’est ce dernier oiseau qui trouva le retrait des eaux. Il picora, croassa, s’ébroua, et ne revint pas. Alors, Atrahasis dispersa aux quatre vents tous les spécimens des êtres vivants qui se trouvaient encore dans l’arche. Enfin, il fit un sacrifice afin de remercier les dieux de l’avoir sauvé du déluge. Il déposa le repas sur le faîte de la montagne et plaça de chaque côté sept vases-rituels à boire et, en retrait, versa dans le brûle-parfum, cymbo, cèdre et myrte. Les dieux, humant la bonne odeur, redescendirent du ciel et virevoltèrent comme des mouches autour du sacrificateur. Enlil, d’abord furieux de voir ses plans une fois de plus déjoués, finit par retrouver son calme et fit la paix avec les autres dieux. Enfin conscient que la disparition des hommes ramènerait les dieux à leur situation antérieure, Enlil reconnut son erreur et remercia Atrahasis, et pour le récompenser, il lui accorda alors l’immortalité. Cependant, il fit en sorte que les humains troublent moins sa quiétude, en exigea d’Ea qu’il diminue la durée de vie des hommes. C’est ainsi que furent introduites les différentes maladies, ainsi que la stérilité et que tout autres maux qui peuvent nuire à la durée de vie de l’homme. Par la suite, Atrahasis devenu immortel alla s’établir à l’embouchure des Grands Fleuves, dans le Jardin de Dilmun où demeure Ea. Selon la légende mésopotamienne, il y vit toujours. Ce mythe inscrit sur ces anciennes tablettes sumériennes sera repris de nombreuses fois à travers les royaumes et les âges. La représentation la plus connue de cette histoire se retrouvera parmi l’ancien testament, et se verra devenir une véritable base pour certaines croyances et cultures. Un autre mythe tiré de l’histoire de Babylone se verra transporté à travers le temps et fascinera un grand nombre de peuples, il s’agit de l’histoire de la tour de Babel. Originellement conçue par les hommes pour rejoindre le monde des dieux, la Tour de Babel devrait être le symbole du pouvoir grandissant des hommes. Elle symboliserait l’intelligence ainsi que la grandeur de l’homme. Accablés devant tant de fierté et d’arrogance, les dieux décidèrent de punir les hommes devenus si fiers d’eux-même. Ils constatèrent que leur force venait surtout de leur unité toujours grandissante. Ainsi, ils décidèrent de les diviser en les rendant étrangers les uns des autres. Pour ce faire, les dieux entreprirent de confondre les langages afin que les hommes ne s’entendent plus les uns les autres. Ainsi, ils retrouveraient leur humilité ainsi que la crainte des dieux qui les régissent. Dossier L’origine de ce mythe est bien évidemment la Mésopotamie mais ses modalités d’élaboration restent aujourd’hui encore mal définies. Son origine pourrait être la déportation à Babylone d’une partie de la population juive en 597 avant J.-C., après la prise 10 Les mythes et légendes mésopotamiens de Jérusalem par le roi Babylonien Nabuchodonosor II (604-552). La déportation de populations civiles était en effet une pratique courante à cette époque pour amener le calme dans les régions rebelles. Les Juifs auraient été subjugués par la grande ziggurat, temple de culte mésopotamien dédié au dieu Marduk, protecteur de la grande cité de Babylone. Cette dernière située au cœur du sanctuaire de l’Esagil qui signifie littéralement «temple dont la tête est élevée». La ziggurat en elle-même était également appelée l’Etemenanki:, qui peut se traduire par : « temple-fondation du ciel et de la terre ». Selon Francis Joannès, professeur d’histoire ancienne à l’université de Paris VIII, elle était conçue comme pour être le pivot qui réunissait le ciel et la terre et qu’elle assurait la stabilité et l’unité de l’Univers». Les ziggurats ont été construites dans toute la Mésopotamie dès la fin du troisième millénaire à l’occupation achéménide. Les plus anciennes sont l’œuvre d’Ur-Nammu (2112-2095), roi sumérien de la dynastie d’Ur III. Cette Etemenanki était exceptionnelle par ses dimensions. Elle a bénéficié à la fois des travaux de reconstruction entrepris par le roi Assarhaddon (680-669) et des embellissements réalisés par les souverains néo-babyloniens qui ont pu profiter d’un gigantesque butin. La ziggurat avait une base de 90 mètres de côté et peut-être une hauteur équivalente. Cela devait en faire un des monuments les plus spectaculaires de toute l’Antiquité. Elle comptait probablement 7 étages, colorés par des parements de briques émaillées (le chiffre 7 avait une valeur symbolique en Mésopotamie). Cependant contrairement à l’image que les légendes font de la tour de Babel,sa forme n’était pas circulaire : toutes les ziggurats avaient une base carrée ou rectangulaire. L’origine des représentations picturales d’une tour ronde peut être liée à une association tardive entre la tour de Babel et le minaret de la mosquée de Samarra. La tour Malwiya, qui n’est ni plus ni moins celle que l’on peut admirer dans la majorité des représentations de la tour de Babylone, sa forme unique, en spirale, a influencé de nombreux peintres et explorateurs. Cependant cette mosquée date du IXe siècle, et n’a par conséquent aucun lien avec la cité antique de Babylone. Il existe d’autres mythes antérieurs expliquant l’origine des langues par une intervention divine. Le plus vieux d’entre eux est le mythe sumérien appelé Enmerkar et le seigneur d’Aratta. Le texte est assez fragmentaire et difficile d’approche. Enmerkar, fondateur légendaire de la cité d’Uruk, tente de soumettre la cité d’Aratta, située sur le plateau iranien et demande l’aide de la déesse Ishtar. Celle-ci lui conseille d’envoyer un héraut pour négocier avec le seigneur rival. Au cours des négociations, le héraut récite une incantation dédiée à Enki qui entraîne la division des langues. Ce texte offre au final assez peu de ressemblances avec le récit biblique, aussi établir un lien quelconque entre les deux textes est pour l’heure peu évident. Enfin, on peut trouver sur Internet un récit assez étrange attribué aux Sumériens dans lequel Enki prive l’humanité du langage. Ce dernier ne dispose pas cependant de références sérieuses, ce mythe doit être pris avec beaucoup de circonspection. Mais l’ampleur des légendes mésopotamiennes ne s’arrête pas là. Des personnages importants vont venir apporter leur pierre à l’édifice du mythe. L’un des héros majeurs de ces légendes est le roi Gilgamesh. Cet homme, considéré comme le cinquième roi de la première dynastie d’Uruk a la réputation d’être celui qui a surpassé les autres rois. Deux tiers dieu, un tiers humain accomplira de nombreux exploits au cours de sa vie, allant même jusqu’à essayer de retrouver Atrahasis, le héros du déluge devenu immortel afin d’apprendre de sa bouche le secret de l’immortalité. L’épopée de Gilgamesh est un récit légendaire souvent comparé à l’odyssée chantée par Homère et qui raconte les différentes péripéties du héros Ulysse. Cette épopée fait partie des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité. La première version complète connue a été rédigée dans la Babylonie du XVIIIe siècle avant J.-C. Cette fable écrite sur des tablettes d’argile, s’inspire de plusieurs récits sumériens, composés vers la fin du IIIe millénaire. En effet, on y retrouvera de nombreuses références à l’Enma Elisha ainsi qu’aux tablettes des légendes d’Atrahasis. La fin du IIIe millénaire av. J.-C. voit le début de la rédaction de récits en langue akkadienne mettant en scène Gilgamesh. Cet ensemble de récits aboutira finalement dans l’élaboration d’un seul récit massif appelé Épopée de Gilgamesh par ses traducteurs contemporains. Elle rencontre un très grand succès 11 Dossier Les mythes et légendes mésopotamiens dans tout le Proche-Orient ancien : des versions de l’Épopée seront retrouvées jusqu’à Tell el-Amarna en Égypte ainsi qu’à Hattusha en Anatolie centrale. La version la plus complète est celle retrouvée à Ninive, appelée parfois « version standard », elle se compose de douze tablettes, et est notre meilleure source pour connaître le déroulement du texte. Roi fier et puissant, Gilgamesh règne sur la grande cité d’Uruk. Selon les légendes, il est l’auteur de nombreux travaux de modernisation de la ville. C’est sous sa domination que la cité connaîtra un essor sans précédent. Il est en effet celui qui fera construire la grande muraille protectrice de la ville et fera installer de nombreux canaux d’irrigations pour les champs alentours. Puissant guerrier, il partira à la conquête de nombreuses cités telles Ur ou en encore la cité de Kish. L’Épopée se divise en deux parties principales. Le début présente Gilgamesh, roi tyrannique d’Uruk. Il mène une vie remplie d’excès, remplie de femmes, de festins et de guerres. Il partira à la conquête de nombreuses cités assyriennes. Le Tyran deviendra donc de plus en plus riche et puissant et accomplira de grandes choses, comme la grande muraille entourant la ville d’Uruk, ainsi que la grande porte d’Ishtar, toujours visible sur les vestiges de la cité. Pour faire cesser ses différents excès, les dieux créent Enkidu, un être puissant à l’allure animale, capable de le combattre. L’affrontement qui a d’abord lieu entre les deux ne voit aucun vainqueur. Enkidu possède une force hors du commun et Gilgamesh ne peut prendre le dessus. Le roi d’Uruk décide donc de ruser et de tendre un piège à Enkidu. Gilgamesh tente d’affaiblir l’homme sauvage en lui proposant une courtisane qu’il ne pourra refuser. Il convoque donc Shamat, une prêtresse d’Ishtar au corps voluptueux. Enkidu est rapidement séduit et passera donc 7 jours et 6 nuits pendant lesquels il n’aura de cesse de s’unir à elle. Ce dernier finira donc complètement exténué, et c’est à ce moment que Gilgamesh décidera de le capturer. Enkidu, finalement reconnaissant envers le roi de lui avoir fait découvrir l’amour et la vie le prendra en amitié. C’est ainsi que les deux ennemis d’un jour deviendront les meilleurs camarades du monde. Ils accomplissent ensemble de grands exploits. L’un des plus remarquables est certainement le combat contre le géant Humbaba dans la Forêt de cèdres dont ils sortiront vainqueurs. Le héros brave donc toutes les épreuves que les dieux ont su lui imposer. Voyant cet homme au sang divin accomplir tant d’exploits, la grande prêtresse d’Uruk, incarnation vivante d’Isthar s’éprendra pour ce roi puissant, et ira jusqu’à l’inviter dans sa couche. Ce dernier refusera cependant ses avances, refusant de se laisser dominer par une déesse. Cette dernière, furieuse devant le refus de cet car cela irait à l’encontre du destin des hommes et que homme arrogant cherchera à se venger. les dieux s’y refusent obstinément. Ce Elle demandera en effet à son père le dernier lui dévoilera cependant le secret dieu Anu, de faire envoyer le taureau de la plante de longue vie, qui pousse au Céleste, créature divine impitoyable, afin fond de l’océan près de l’île. Heureux d’exterminer les deux compagnons. C’est d’apprendre une telle chose, Gilgamesh lors de ce difficile combat que le grand ira cueillir cette fleur puis décidera Enkidu finira mortellement blessé. La de rentrer à Uruk afin de l’absorber et mort finira donc par emporter l’homme retrouver la jeunesse. Malheureusement, autrefois sauvage après de nombreux ce dernier se fera dérober la plante par un jours de souffrances, et ce malgré le soin serpent alors qu’il se baignait dans une des plus grands médecins du roi d’Uruk. source pour se rafraîchir. La plante fut Cet événement marque la fin de la première donc perdue pour de bon, ainsi que tout espoir pour partie de l’œuvre, et va conduire Gilgamesh dans le roi de repousser la mort. Longtemps il pleura, puis de nouvelles pérégrinations. En effet, mortifié par décida de rentrer en Uruk afin de pouvoir profiter le décès de son ami, le roi décide de partir pour au mieux des jours qu’il lui reste avant de mourir. trouver un moyen d’éviter la mort et la souffrance. Il cherchera donc à mener une vie heureuse et bien Il décide donc de partir à la recherche du sage remplie jusqu’à sa mort. Atrahasis qui détient le secret de l’immortalité. Le roi, devenu homme solitaire voyagera aux confins Gilgamesh est présenté dans de nombreux du monde, cherchant l’endroit précis où vit le sage. récits épiques où il apparaît comme un personnage Cela l’amènera finalement sur une île située entre le hors du commun, de par sa stature et par les exploits monde des vivants et celui des dieux où vit reclus le qu’il accomplit. Il est grand, beau et fort, et sa seule sage devenu immortel. Le survivant du Déluge lui apparition sur les murailles d’Uruk suffit à effrayer apprendra qu’il ne pourra jamais obtenir la vie éternelle l’armée de Kish dans son épopée. D’après les titres Dossier 12 donnés par les Anciens Mésopotamiens à l’Épopée, il est « Celui qui surpasse les autres rois » ou même encore « Celui qui a tout vu ». Il est même capable de séduire une déesse, Ishtar. Un autre thème récurrent des mythes mettant en scène Gilgamesh est la mort. Deux mythes sumériens tournent autour de ce sujet : La mort de Gilgamesh et Gilgamesh, Enkidu et les Enfers. Ces deux textes ne sont pas repris dans l’Épopée, mais y sont intimement liés. En effet, ces deux légendes sont bâties autour de la quête de Gilgamesh pour éviter la mort. Gilgamesh est donc un personnage obsédé par la mort, qui cherche à comprendre ses mystères. Il cherchera même à essayer de connaître les Enfers dans le récit où Enkidu y est envoyé, et cherchera même à le délivrer. Il est effrayé par sa mort future, qu’il cherche à éviter. Mais même lui qui a accompli tant d’exploits surhumains ne peut éviter cette fatalité. Les Anciens Mésopotamiens avaient une vision pessimiste de la mort, qui touchait de façon égale les puissants et les pauvres, et les envoyait mener une existence de tristesse dans l’Au-delà. La morale de l’Épopée est qu’on ne peut échapper à la mort, symbole de la condition humaine, et qu’il vaut mieux chercher à profiter au maximum de son existence sur Terre. Gilgamesh est donc un héros qui aura fortement marqué les Sumériens. Tel Ulysse chez les Grecs, il est le représentant de l’homme parfait qui vise à être l’égal des dieux, il est celui qui se sort de la condition humaine. Il est d’ailleurs généralement présenté comme étant le descendant d’un être surnaturel, y Les mythes et légendes mésopotamiens compris d’une divinité. Gilgamesh apparaît sous de nombreuses formes à travers les légendes, il tiendra différents rôles, souvent celui de héros et de roi, mais sera aussi parfois un dieu, un démon ou encore même le grand gardien des enfers. Dans le récit standard de l’épopée, son père est Lugalbanda, roi d’Uruk ayant également accompli plusieurs exploits, mais d’après la version hittite de l’Épopée, qui est la seule à mentionner la naissance de son héros, Gilgamesh aurait été créé par les grands dieux, notamment le Dieu-Soleil et le Dieu de l’Orage, qui lui donnent force et courage. Gilgamesh est donc un personnage hors du commun, supérieur aux autres hommes. Les exploits qu’il accomplit dans les différents mythes qui le mettent en scène illustrent cela : il porte le coup fatal au terrible Humbaba, démon gardien d’une ancienne forêt, au Taureau Céleste et se rend dans des lieux inaccessibles au commun des mortels. De fait, Gilgamesh est devenu un personnage important du folklore mésopotamien, et a même été reçu dans plusieurs civilisations voisines. Il est certainement l’un des personnages à avoir le plus marqué les légendes et l’histoire. Cette civilisation qui a fortement marqué les premiers siècles de l’histoire de la civilisation à finalement connu le déclin et a lentement disparu. Les historiens ne savent que peu de choses sur la disparition de cette civilisation pourtant forte et intelligente. Mais une chose est sûre, c’est que leurs mythes, leurs héros et leurs légendes ont laissé des traces indélébiles à travers les esprits et le temps. On retrouvera par la suite de nombreuses traces de leurs légendes parmi les futures civilisations, leurs traces ne seront jamais vraiment éteintes et la Mésopotamie vivra tant que resteront les légendes. 13 Dossier Le prix Merlin 2010 Suite et fin Et les vainqueurs sont : Dans la catégorie Roman, il s’agit de John Lang pour L’Orbe de Xaraz, éditions Octobre. Une victoire logique pour un grand succès populaire. Et dans la catégorie Nouvelle, c’est Anthony Boulanger qui remporte ce prix, pour La Descente aux enfers d’Orphées et d’Eurydice, dans «Les Héritiers d’Homère», aux éditions Argemmios. Il s’agit du second prix remporté cette année par l’anthlogie, après le prix Imaginales remporté par Les Sept derniers paiens de Romain Lucazeau. Belle réussite pour Anthony Boulanger (que Nous soutenions au second tour) et victoire mérité pour John Lang qui nous ravi depuis de nombreuses année déjà avec le donjon de naheulbeuk. Prix Merlin 14 La sellecsssion Le petit monde fantastique du jeu vidéo ne cesse d’évoluer, nous le savons tous. Peu avant la Coupe du Monde et la sortie de l’iPhone 4 s’est tenu un autre évènement, bien suivi par la plupart des fans de jeux vidéos, m’incluant donc. Oui, je veux parler, bien sûr, de l’E3, ou Electronic Entertainement Exposition, qui se tient chaque année au Etats-Unis, et où les développeurs de jeux vidéo ou autres producteurs de consoles de jeu viennent faire baver la presse en présentant leurs dernières nouveautés. Je ferai donc un tour rapide, plus en me basant sur les trois gros constructeurs, Sony, Nintendo et Microsoft, et finirai par toutes les petites annonces non exclusives aux trois géants. Sony, ou comment j’ai copié la Wii Microsoft, du neuf avec du vieux Comme chaque année, comme je le disais, chacun y a été de sa super nouveauté pour rameuter les gogos… euh consommateurs. Le premier a été Sony et sa baguette magique, j’ai nommé le Playstation Move. Sexy, non ? Une impression de déjà vu ? Allez donc voir chez Nintendo, ils ont une console qui s’appelle la Wii, y a le même genre de contrôleur dessus. Sony ne nous annonce malheureusement pas grand-chose dessus. Ah si, on pourra jouer a Tiger Woods PGA Tour dessus, a un jeu de magie pas folichon, mais surtout a Dead Space : Extraction et Killzone 3. Et c’est là que le gros japonais faisait fort : tout le monde colle des lunettes 3D, on va vous présenter Killzone 3… en 3D ! Déluge d’effets, tirs de partout, guérilla dans une tempête de neige, le jeu arrache la rétine. Et il nous présente aussi d’autres jeux compatibles, dont le très attendu Gran Turismo 5. Côté console, Microsoft aussi présente ses petites nouveautés, à savoir la XBOX 360 Slim, un truc noir pas très beau, qui rappelle étrangement la bonne vieille XBOX des familles, celle qui pesait lourd et prenait de la place. Wi-Fi intégré, plus de ports USB et un port Kinect (nous reviendrons dessus), et l’alimentation intégrée, tout est fait pour attirer le consommateur. Malheureusement pour nous, les chances de RROD sont toujours aussi élevées. Côté jeu, Microsoft se paye la licence Call of Duty jusqu’en 2012, s’offrant ainsi l’exclusivité de CoD : Black Ops, espérant ainsi surfer sur la vague de Modern Warfare. Puis arrive Hideo Kojima (vous savez, ce mec qui a créé Metal Gear Solid) qui nous présente un peu le nouveau MGS : Rising. Au programme : tranchage d’ennemis et de pastèques. Mais toujours pas de jeu en pratique. Suivent alors Fable III, qui sans doute tenter de rattraper le moyen épisode II, Gears of War 3, toujours aussi boucher, mais semblant dénué de vraies nouveautés, bien qu’on nous propose un nouveau 15 Dossier La sellecsssion mode multi nommé Beast. S’ajoute a ça Halo: Reach et Crackdown 2, et on voit bien que Microsoft compte sur les suites de jeux a succès pour faire de la vente. Et les nouveautés ? Ben on nous annonce Codename Kingdoms, par les créateurs de Crysis, dont le trailer m’a immédiatement fait m’écrier : « Oh merde, on dirait 300 ! » Passons rapidement sur Kinect. Kinect, en gros, c’est un peu le PlayStation Eye de chez Microsoft, mais en cent fois mieux. Avec lui, semble t’il, on n’a plus besoin de manette du tout, d’aucun capteur ni de quoi que ce soit, on est devant et tout fonctionne. J’ai personnellement de gros doutes quand à la véracité de la chose, surtout que les présentateurs étaient décalés avec l’image lors de la démonstration, nous faisant penser à du vilain playback, et que le line-up est exclusivement un horrible repompage des jeux a succès de la Wii. Et en plus c’est prévu a pas loin de 300€. Okay, je vais vendre mon bras pour jouer a une fausse Wii. Passons. Nintendo : « Bavez, humains ! » Et si on allait voir du coté du plombier ? Oui, je parle bien de Nintendo, qui nous avait réservé des surprises, et qui s’est révélé a mon gout plus sympathique que ses deux gros concurrents. On nous annonce donc un nouveau Zelda sur Wii, nommé Skyward Sword. C’est joli, ça tiens compte du Wii Motion Plus, mais en pratique ça sors pas avant 2011. Courage ! Par la suite, on nous inonde avec des horreurs comme un nouveau Mario Sports Mix, ou on va encor epouvoir faire du Hockey, du basket et je ne sais quoi d’autres avec Mario et ses amis, et un Wii Party, sorte de Mario Party avec les Mii familiaux, et enfin Just Dance 2, surfant sur la vague de succès du premier. S’ajoutait a ça le très sympathique Epic Mickey, un jeu d’action plate forme avec notre souris préférée, qui s‘avère plein de bonnes idées, ainsi que le nouveau Metroïd, un nouveau Kirby, le retour de Donkey Kong Country et surtout un remake de GoldenEye 007, le jeu emblématique de la Nintendo 64. Et tout ça, ce n’est que pour la Wii, car suit surtout la plus grosse annonce du constructeur : la 3DS. La 3DS, c’est nouvelle version de la Nintendo DS, avec de la 3D… sans lunettes 3D. Là, vous ne me comprenez pas, et je ne sais pas bien l’expliquer, alors allez vite sur Internet, et cherchez des vidéos de présentation, vous comprendrez mieux. Ajoutez à ça un moteur graphique excellent, surement au moins aussi puissant que celui de la Wii, et vous aurez le nouveau block buster console portable, pour botter les fesses de la PSP. Et comme Nintendo a décidé d’inonder d’un coup le marché avec du jeu estampillé 3DS, une liste énorme de jeux prévus à la sortie a été ajoutée. Je note, au hasard: Resident Evil: Revelations, Metal Gear Solid, Mario Kart 3DS, Super Street Fighter IV 3D Edition, Dead or Alive, mais surtout Kid Icarus 3D et le remake de Zelda: Ocarina of Time. Et n’oublions pas non plus la grosse annonce : Golden Sun Dark Dawn, qui est la suite tant attendu de cette mythique série, et nous montrera ce qui s’est passé plusieurs années après al fin de Golden Sun 2. Tout est dit, Nintendo a fait son show, et la baffe est mise. Maintenant, plus qu’a voir ce que ça donnera en pratique, mais si vous voulez mon avis, je sais quelle console je voudrai bientôt. Le reste du monde Jetons donc un œil maintenant à toutes ces non exclusivités, un peu en vrac certes, mais qui vont nous faire baver aussi. En premier lieu, mon petit coup de cœur : Marvel vs Capcom 3. Le retour du jeu de combat bourrin sans foi ni loi, où un 50 hits combo est considéré comme une performance moyenne, et où les déluges de pouvoirs spéciaux font recette. Au programme : du Marvel, beaucoup de Marvel, énormément de Marvel, mais aussi pas mal de persos Capcom, venus de Street Fighter, mais aussi de Darkstalker, Resident Evil ou même Lost Planet. Dossier 16 La sellecsssion Dans le même genre, on a noté le retour remarqué de Mortal Kombat, directement estampillé moins de dix huit ans, et seulement visible en salle fermée pour cause de grande violence. Toujours plus cruel, le jeu nous revient en grande forme, avec des graphismes en 3D et un gameplay 2D, tout comme l’a fait Street Fighter IV afin de remonter la pente, et surtout avec les légendaires Fatality, et leurs combinaisons improbables. Vanquish, un TPS (FPS a la troisième personne, comme Gears of War par exemple) survitaminé, nous viens quand à lui tout droit de Platinum Games, qui nous avait déjà sorti Bayonetta en fanfare l’année dernière. Un univers futuriste, des soldats surarmés et des aliens belliqueux, ça fait penser a un tas de choses, et ça a l’air très bon. Reste à voir plus en détail. Suite du FPS ultra connu des joueurs PC, Deus Ex : Human Revolution tentera de rattraper le catastrophique épisode 2 de la série. Toujours plus musclé, avec des graphismes a couper le souffle, on ne peux que l’attendre en bavant. Concluons enfin par l’annonce de Roft : Planes of Telara, un ambitieux MMORPG de chez Trion Worlds, qui cherche a révolutionner le genre en ajoutant une grosse touche aléatoire et évolutive dans les mécaniques bien rodées des MMORPG du moment. Au programme : apparition aléatoire de monstres un peu partout, donjons évoluant à chaque fois que vous y revenez, et enfin la possibilité d’avoir des classes multiples, voir de changer complètement de classe en cours de jeu. Les joueurs de Donjon et Dragons ne se sentiront pas dépaysés, mais les habitués de World of Warcraft vont se ronger les ongles. Voilà qui conclut donc ce dossier. On se reverra maintenant a la rentrée, donc je vous souhaite de bonnes vacances, et ne jouez pas trop, ça nuira à votre bronzage 17 Dossier Les conseils de lecture du mage blanc Jack Spark 2 : Automne traqué de Victor Dixen chez JC gawsevitch Notre avis : Toujours aussi envoûtant, ce deuxième opus nous permet de retrouver tous les héros du premier, et quelques nouveaux alliés sortis de l’ombre. Néanmoins, ce tome est moins entraînant que le premier car on va d’un personnage à l’autre et l’intrigue s’épaissit. Le tome 1 a reçu le grand prix de l’imaginaire dans la catégorie roman français pour la jeunesse. Nous attendons la suite hivernale avec grande impatience. Comment lutter contre un dragon cinglé de Cressida Cowell chez Casterman Notre avis : Pour nos plus jeunes lecteurs, un roman fluide et sympathique. On regrettera seulement les illustrations intérieures trop simplistes pour l’âge des lecteurs. Une série à découvrir, car 5 autres tomes indépendants sont déjà sortis. De plus un film déjà connu a été tiré de ses aventures . Je parle biens ur du film Dragons chef d »oeuvre de chez Dreamworks. Agathine et les Murmols de Valery Anne Henrard aux éditions Atria Notre avis : La dernière fois que j’ai trouvé la découverte d’un monde aussi claire et définie, l’auteur a fait sept tomes et huit films… L’histoire est captivante et entraînante : une fois l’action lancée, cela n’arrête pas. On espère une suite pour bientôt. Conseils de lecture 18 Les conseils de lecture du mage blanc Louis le Galoup 4 : La cité de pierres de Jean-Luc Marcastel et de Jean-Mathias Xavier chez Nouvel Angle Notre avis : Un tome en demi-teinte comme tous les avant-derniers tomes de sagas. Le talent de Jean-Luc Marcastel et de Jean-Mathias Xavier est toujours au rendez-vous. L’histoire avance, avec sont lot de traîtres, de morts et de révélations. Mais qui dit avant-dernier tome dit aussi bientôt dernier tome, et donc fin de l’aventure, et c’est avec une peine immense que nous quitterons Louis le Galoup et ces amis à la fin du prochain opus. Igolane Jean Luc Bouton chez Publibook Notre avis : Un livre envoûtant de bien des manières. Un scénario sympathique qui réjouira tous les fans de sciencefiction et de découverte de nouvelles planètes. On regrette une fin rapide et quelque peu incompréhensible (et un prix d’ouvrage prohibitif). Un auteur à suivre cependant. L’Enchanteur des sables Michel Honaker chez Flammarion Notre avis : Un livre Captivant et bien rythmé qui nous entraine dans un polar fantastique époustouflant. Un des coups de coeur de la rédaction. Les Roses d’Ebulia de J. L. Chevillard – auto édité Notre avis : J. L. Chevillard nous amène dans le désert à la recherche des dragons d’or. Ebulia est un pays magnifique avec des clans qui vivent en harmonie et vont se réunir pour affronter Samar Abn Dazil et son dragon d’ébène. Nous avons aimé la présentation détaillée des différents personnages, ce qui nous permet de rentrer plus vite dans l’histoire. Nous attendons avec impatience le tome 2, pour savoir qui de Vimar ou Saada sortira vainqueur de cette bataille aux alentours d’Orientalis. Ash Scénariste François Debois Dessinateur Krystel aux éditions Soleil Notre avis: L’histoire de Princesse Sarah et Faust revue et corrigée par Clive Barker ou Dante. Un scénario solide pour un graphisme somptueux, des personnages attachants et intrigants: les fans du genre apprécieront. Une suite pleine de surprises et de rebondissements. Le coup de coeur Bd de la rédaction. 19 Conseils de lecture Les conseils de lecture du mage blanc Durandal Scénariste : JARRY Dessinateur : LEMERCIER Gwendal aux éditions Soleil Notre avis : un récit fantastico-historique sur l’autre Excalibur, servi par un scénario captivant et des graphismes à couper le souffle. La saga Farence Nous vous avions présenté le premier tome et son auteur il y a presque un an. Le tome 2 vient de sortir et déjà les fans ce sont pressés à la Japan Expo pour acheter le deuxième tome des aventures de Kamaïs et de Yatsun. Le premier Tome de la Trilogie : Et si votre destin était de sauver une planète ? Une planète dont vous ne savez rien, située dans un coin de l’univers où jamais vous n’auriez pensé mettre les pieds. Un monde ravagé par la guerre depuis vingt ans et dont vous êtes originaire. Une jolie elfide vient vous trouver un matin et, avec un sourire charmeur, vous fait comprendre que vous êtes son seul espoir. La seule chance de tout un peuple. Que feriezvous ? Kamais et Yatsun ont décidé de répondre oui… Le deuxième Tome de la Trilogie : Découvrez la suite des aventures de Yatsun et Kamais et partez, sur des terres inconnues, à la recherche de Syriel. Choisissez un camp et prenez part au nouveau combat de nos héros. Entre les Guhrs et les Slads une guerre fait rage mais sachez cependant que ceux contre qui vous combattrez ne sont pas forcement vos ennemis... Notre avis sur les deux premiers tomes. Une histoire entrainante à deux cents à l’heure melant habillement référence manga à la science fiction et à la fantasy. Tous les ingrédients d’un succès dont nous espérons un jour qui sait une adaptation au cinéma. Un auteur sympathique à ne pas oublier. Il est à noter la sortie prochaine de Pentacle une autre saga de l’auteur où nous retrouvons avec plaisir au dessin le talentueux Argwal (dont les dragons ont eu un grand succès durant la convention) 4e de couverture Ils sont parmi nous depuis toujours. Silencieux et discrets, ils gardent un oeil sur chacun de nous. A l’affût, ils doivent retrouver les élus, les former et les tenir prêts pour leur mission. Au fil des siècles, on les nomma les muets, ceux qui ont vu, les témoins, mais le plus souvent : les martyrs. Il y a dix huit ans, ils localisèrent une femme enceinte dont l’enfant naquit sous le signe du feu. Dernier des cinq chevaliers, il sera le plus puissant de sa génération. D’ici quelques mois, le cinquième dragon se révèlera à son tour au monde. Les analystes ont repérés deux cibles potentielles. Mais sur tout le territoire américain, des jeunes, nés le treize Conseils de lecture 20 Les conseils de lecture du mage blanc février, disparaissent les uns après les autres. Quelqu’un en a après le Pentacle… Beautiful Dead De Eden Maguire chez Flammarion Le premier tome de Beautiful Dead a été très agréable à lire, non seulement pour la simplicité de la syntaxe, pour sa fluidité, mais aussi pour son histoire, qui évolue au fur et à mesure des pages tout en gardant la candeur que l’on peut trouver au début du livre. Le lecteur peut entrer très aisément dans l’intrigue, les questions commencent à se bousculer dans sa tête dés le premier chapitre. La gamme de personnages est variée ; tous différents, ils semblent être tirés de la vie courante, et une identification à l’un d’entre eux passe pour quelque chose de naturel et d’imperceptible. De plus, ils arrivent successivement sans trop embrouiller l’esprit du lecteur et nous donne l’impression de les connaître depuis toujours. Les différents thèmes exposés dans ce roman, souvent abordés, gardent une originalité certaine tout au long des chapitres, du début à la fin. En revanche, comme dans nombre de récits, on retrouve beaucoup d’allusions à l’Amour avec un grand A, qui peuvent, dans certains cas, devenir ennuyeux et longs. Par contre, même si le livre en général est tourné vers ces sentiments, il n’entre pourtant pas dans le romantisme lourd et pesant comme il est cas dans certaines histoires. Pour conclure, je dirai que le roman dans son ensemble cache de nombreux retournements de situation, intéressants et brefs, qui donnent du piquant à l’histoire en général. En somme, ce premier tome s’est montré original tout en restant dans les anciennes traditions du récit, et la suite se fait attendre… alors qu’il vient à peine d’être refermé. 21 Conseils de lecture Le cinéma de fantasy partie 3 Que devient la Fantasy après la trilogie du« Seigneur des anneaux » au cinéma? Voici une problématique qui semble amusante au premier abord mais qui se révèle beaucoup plus profonde qu’elle n’y parait lorsqu’on y réfléchit. Une question qui pourrait aisément se poser aussi à « Star Wars » dans le registre du space opéra. En quoi la sortie du Seigneur des anneaux a-t-elle influencé la production de Fantasy actuelle? Quelle voie cinématographique a-t-elle ouverte? Le seigneur des anneaux est-il le n uveau mètre étalon ? Un elfe vaut-il vraiment deux orcs? Nous allons répondre à toutes ces questions et bien d’autres au cours de cet article. Mais tout d’abord, tout commence avec un hobbit qui trouve un anneau... Une des premières questions qui peuvent surgir est la suivante: « Pourquoi l’adaptation de Peter Jackson a-t-elle rencontré plus de succès que la précédente, oeuvre animée réalisée par Ralph Bakshi en 1978 »? Le problème majeur de l’adaptation animée de l’oeuvre de Tolkien, mis à part les sabrages éhontés de l’oeuvre originale, est qu’il s’adressait à un public trop restreint. A cette époque, c’était la firme de la souris aux grandes oreilles qui avait le monopole des films d’animations en Europe ou en Amérique. Un film d’animation sans chansons (seule une est entendue, au moment où les hobbits poussent la chansonnette lors de leur halte au « Poney Fringant », reprenant les paroles de l’oeuvre originale), avec une thématique sombre et de grandes scènes de bataille ne pouvait intéresser le grand public voulant divertir ses rejetons. De plus, la Fantasy n’avait pas encore connu sa période de gloire avec l’émergence des jeux de rôles. Bref, le film de Bakshi était sorti trop tôt et à part le premier Conan, qui reste une mauvaise adaptation du livre éponyme de Robert E. Howard, le grand public peinait à être au rendez-vous de la Fantasy au grand écran. En particulier quand une trilogie comme Star Wars débarque sur ce dernier. Les lasers, les vaisseaux spatiaux et des effets spéciaux convaincants finissaient de lever la barre cinématographique dans le divertissement en salle. « Kull », « Yor, le dernier chasseur du futur », « Dossier 22 le choc des titans », « Deathstalkers » ont bien essayé de mélanger les genres SF et Fantasy mais sans grand succès. « Star Wars » était le roi indétrônable et un classique du Space opéra. La Fantasy avait quelques grands films mais rien de comparable à l’effervescence que provoquèrent les films de Lucas et la technologie de pointe montante. Les essais ratés multiples finirent par tuer le genre en le discréditant aux yeux du public et des producteurs. On cherchait à faire du « Conan », sans essayer de puiser dans la littérature pourtant riche de la Fantasy. Heureusement un hobbit néo-zélandais décide d’inverser la vapeur et profitant du succès de ses précédents films et se jette dans le grand bain pour créer sa référence en héroïc-fantasy. L’aventure commence en 1995 et se finira avec la sortie du troisième film « Le retour du roi » en 2003. Le premier film engrangera 871 millions de dollars, le deuxième 926 millions de dollars et le dernier 1 119 263 306 dollars à travers le monde pour un budget de base de 300 millions de dollars en tout pour les trois films. Les fans de Fantasy avait enfin leur « Star Wars ». En terme de technique cinématographique, la trilogie du seigneur des anneaux s’appelle une locomotive. C’est à dire qu’elle crée un succès dont les autres futures productions du genre vont pouvoir profiter et ainsi se greffer à elle comme des wagons. Les producteurs décident donc de multiplier les projets avec des dragons, des orcs et exhument Le cinéma de fantasy partie 3 de vieux synopsis des placards. On peut citer le nanar « In the name of the king » avec Jason« transporteur »-Statham et ses orcs ninjas. Mais aussi l’adaptation d’Eragon qui a déçu les fans du roman ou encore la semi-déception de la Boussole d’Or, qui tient pourtant plus de la SF que de la Fantasy, vendu comme le nouveau succès des productions New Line (déjà responsable du Seigneur des anneaux), alors qu’il n’ose pas exprimer jusqu’au bout la philosophie de l’oeuvre originale, ce qui diminue grandement voire totalement son intérêt. Mais des épées magiques ou des créatures fantastiques ne suffisent pas pour faire un bon film sinon des nanars comme « Barbarians » auraient cartonné à leur époque. Deux adaptations cependant arrivent à sortir du lot, l’une peutêtre par chance « Les chroniques de Narnia » et l’autre par le buzz qui entoure la saga :« Harry Potter », tout deux tirés de romans éponymes anglais. Du côté des séries, « The legend of Seeker », produit par la chaîne américaine ABC et Sam Raimi, qui en est déjà sa deuxième saison, semble ouvrir une nouvelle voie. Et cela malgré le grincements de dents des fans des romans de Goddkind... L’auteur se justifie sur son website expliquant que l’adaptation télévisuelle de ses romans peut s’avérer compliquée mais il rassure en écrivant que Sam Raimi et lui travaillent ensemble afin de conserver sa vision. « Harry Potter » est aussi une locomotive. Il suffit de voir un film mettant en scène la sorcière Bibi Blocksberg pour comprendre que le bigleux à lunette avec une cicatrice en forme d’éclair au front a posé de nouveaux jalons dans le genre. Tout d’abord, c’est la première saga de Fantasy dont l’auteur peut superviser de son vivant l’adaptation (Tolkien a lu des scripts mais les films n’ont jamais été produit de son vivant) mais surtout la longévité de la franchise est surprenante. Huit films pour adapter les sept romans de l’écrivaine J.K. Rowling, un record pour un genre qui n’est ni une comédie, ni un film d’action. Les réalisateurs et les compositeurs se succèdent pour donner vie à toutes ces romans dont le dernier volet fera deux films.Pourtant malgré cela, beaucoup de maisons de productions aimeraient toujours avoir leur « Seigneur des anneaux ». Les bandes annonces dans lesquelles on aperçoit les mêmes travellings filmés depuis un hélicoptère sur un groupe d’acteurs escaladant une montagne puis marchant sur l’arête d’une montagne, chevauchant une plaine ou participant à une « grande » bataille épique, se succèdent. Le « Seigneur des anneaux » a aussi influencé d’autres supports comme par exemple les jeux vidéos (« Dragon age » de Bioware). L’adaptation du « trône de fer » par HBO aurait-elle eu lieu sans le carton planétaire de la trilogie de l’anneau ? Ce genre de succès est à double tranchant car il peut « bloquer » aussi des scénarii qui pourraient se révéler intéressant mais qui se retrouvent comparés au nouvel étalon pour au final être boudés par le grand public et les producteurs, comme la Boussole d’Or, dont le deuxième volet semble mal parti. N’oublions pas que la Fantasy existait avant les films de Peter Jackson et existera encore bien après. Ce qui a changé, c’est le regard du public. La trilogie a fait venir en salle des spectateurs qui ne seraient pas forcément allé voir des films comme « Conan » (l’acteur Swarzenegger n’était pas connu à l’époque) ou « Ladyhawke ». Un film de Fantasy qui sort maintenant a donc plus de chance d’être vu puisque les gens seront motivé par l’idée de réitérer l’expérience jacksonienne. C’est le plus grand bénéfice qu’à amené la trilogie de l’anneau au cinéma: l’ouverture d’esprit. Beaucoup de personnes ont su redécouvrir un genre qui pour eux étaient réservé aux enfants. Il ne reste plus qu’aux producteurs, réalisateurs, scénaristes à maintenir notre enthousiasme. 23 Dossier Manga collection : Taifu Comics Voici une présentation des série de fantasy d’un sympathique label qui n’a pas peur de créer une collection dédié au Yaoi (pour nos lecteurs avertis en fin d’article). Ceux es elfes sent d qui chas ち るモノた chi 狩 を フ t : エル Mono a Titre VO it: Elf wo Karu du Titre tra Yuu AGAMI Y / u u Y AMI De: YAG © Yu Yagami / Media Works Inc. • Type: Seinen • Genre: Aventure, Heroic-fantasy • Collection: Shonen • Pays: Japon • Nb de volume: 10 (en pause) • Nb de volume vo: 21 (terminée) • Illustration: n&b • Adulte: non • Age conseillé: 12 ans • Prix: 8.95 EUR Résumé : Téléportés dans un monde alternatif, médiéval fantastique, Airi, une actrice nominé au Oscars, Jumpei un champion de karaté, et Ritsuko, une lycéenne spécialistes des armes, n’ont qu’une seule solution pour retourner dans notre monde retrouver les fragments du sort partis se coller sur le corps de jeunes elfes .... Murder Princess Dossier 24 Manga collection : Taifu Comics ss er Prince d r u M : Titre VO it: N/C du Titre tra iko UI Sekih N I / o k i I Sekih De: INU c. Works In a i d e M / iko Inui © Sekih • • • • • • • • • • Type: Seinen Genre: Aventure, Fantastique Collection: Shonen Pays: Japon Nb de volume: 2 (terminée) Nb de volume vo: 2 (terminée) Illustration: n&b Adulte: non Age conseillé: 12 ans Prix: 7.95 EUR Résumé : Alors que son pays subit un coup d’état, Alita, la princesse de Forland, est envoyée hors de son château pour échapper à ses agresseurs. Dans sa fuite, elle tombe d’une falaise, et sa tête cogne contre celle d’une mercenaire nommée Phalis. Dès lors, leurs esprits sont intervertis, chacune se retrouvant dans le corps de l’autre ! À peine remise de ses émotions, Alita supplie la mercenaire et ses deux compagnons de venir rétablir la paix dans son royaume. En acceptant, Phalis devra protéger le pays en tant que princesse de Forland. C’est l’avènement de la “Princesse meurtrière”, la souveraine la plus puissante de l’histoire ! ark Shina D ルク イナ・ダ u ャ シ : Titre VO it: Shaina Daruk du Titre tra A Yukari G I H / o r unju YAMA B A K A N De: SHAINA DARUKU © 2007 YUKARI HIGA/ BUNJURO NAKAYAMA (ASCII MEDIA WORKS JAPAN) • Type: Shonen • Genre: Aventure, Fantastique • Collection: Shonen • Pays: Japon • Nb de volume: 4 (terminée) • Nb de volume vo: 4 (terminée) • Illustration: n&b • Prix: 6.95 EUR Résumé : Quand la lune et le soleil se rencontrent et qu’ils forment l’anneau d’Exoda, Le Seigneur Démon ressuscite et le Monde frissonne… Mais à Shina Dark, Satan n’est pas le diable, Dieu merci… ! Après l’émergence dans le ciel de l’Anneau d’Exoda, l’île démoniaque de Shina Dark et son Maître, le Roi Démon Exoda Cyril Crow, réapparaissent à la surface du Monde. Monde qui s’apprête désormais à vivre une ère de terreur et de désespoir… Cependant… 25 Dossier Manga collection : Taifu Comics e Dieu abuto - L K Corbeau ブト ス天狗カ u Kabuto ラ カ : Titre VO it: Karasu Teng du WA Titre tra TERASA / i h c i u B ASAWA De: TER Buichi hi / Taifu c i u B A RASAW © by TE • • • • • • • • • • Type: Shonen Genre: Aventure, Fantastique Collection: Cobra Pays: Japon Nb de volume: 3 (terminée) Nb de volume vo: 3 (terminée) Illustration: n&b + pages couleurs Adulte: non Age conseillé: 14 ans Prix: 8.95 EUR Résumé : Il y a 500 ans au Japon, lors de l’ère Tensho, un homme est apparu, accompagné des dieux du Bien, pour déjouer les plans d’un démon, Kuroyasha Dôki. Cet homme était Kabuto. Malheureusement le terrible démon de la Nuit Noire s’est échappé de sa prison et est revenu sur terre pour se venger des Kabuto. Les dieux décident de se regrouper afin d’aider Kabuto, 2ème du nom, ce dernier ayant désormais pour arme Hiryû, une épée diabolique douée de parole, forgée par son père. Kabuto est une histoire de ninjas qui se déroule dans un monde alternatif ressemblant beaucoup au Japon féodal, teinté de mythologie chinoise, mais avec une technologie parfois très avancée. Comme à son habitude, Terasawa aime mélanger les époques et les genres... Plongez- vous vite dans les aventures de ce nouveau héros ! Points Forts: Plongez dans l’univers des ninjas, dans un monde alternatif ressemblant beaucoup au Japon féodal, teinté de mythologie chinoise, mais avec une technologie parfois très avancée . Comme à son habitude, Buichi Terasawa aime mélanger les époques et les genres... Dossier 26 Manga collection : Taifu Comics Attention, pour lecteur averti seulement. es) Anges (l d’ Larmes • • • • • • • • • • gels eines En n e n ä r T : Titre VO it: N/C u d a lga Titre tr ALSKI O G O R / lga p ALSKI O G O R Tokyopo : / e i D k s l a g a Ro ls © Olg e g n E s e in Tränen E GmgH Type: Yaoi Genre: Fantastique, Romance Collection: Yaoi Pays: Allemagne Nb de volume: 1 (terminée) Nb de volume vo: 1 (terminée) Illustration: n&b Adulte: non Age conseillé: 14 ans Prix: 7.95 EUR Résumé : Lorsque Nico reçoit un jour un SMS de son petit ami, dans lequel ce-dernier lui annonce qu’il rompt avec lui, c’est tout un monde qui s’effondre pour ce garçon solitaire. Sa frustration d’être encore une fois laissé seul, éveille en lui une profonde envie de mort, ce qui provoque l’intervention de l’Ange de la mort Chagan. Rapidement, Nico offre sa confiance à cet étranger insolite et tombe amoureux de lui... tols Love Pis ols Sex Pist tols : O V e r t Ti Pis duit: Sex I Titre tra TOBUK O K / o arak BUKI T O T O K De: UKI Tarako KOTOB O K A R TA ISTOL © .Tokyo LOVE P lishing Co.,Ltd ub / Libre P • • • • • • • • • • Résumé : Type: Yaoi Genre: Romance, Fantastique Collection: Yaoi Pays: Japon Nb de volume: 4 (en cours) Nb de volume vo: 6 (en cours) Illustration: n&b Adulte: oui Age conseillé: 16 ans Prix: 8.95 EUR Norio croyait connaître le monde dans lequel il vivait. Mais un accident lui fait découvrir des choses qu’il n’aurait jamais imaginées… Ce garçon d’apparence plutôt ordinaire, obtient subitement des attentions aussi romantiques qu’indésirables d’hommes appartenant à une nouvelle « race mêlée »*, dont les membres sont classés par ordre de rareté et de désirabilité. Il s’avère que Norio est particulièrement convoité... Points Forts: Une histoire originale où les protagonistes mêlent raison humaine et instinct animal dans un cocktail explosif de sexualité pour la survie de leurs gènes. 27 Dossier Page de l’association Adhésion à l’association Pour nous soutenir, vous pouvez adhérer à l’association ou faire un don. Afin de nous permettre de continuer pour une année encore de vous envoyer ce journal vous pouvez faire des dons via Paypal sur le compte [email protected]. Pour ce adhérer, remplir le bon ci-dessous et nous le renvoyer avec un chèque de 16 euros à : La Bibliothèque de Mestr Tom 15, rue de l’hautil (Guibé) 78510 Triel sur Seine Les avantages des membres : - une réduction de 10 % sur leurs commandes à notre boutique, - la possibilité d’effectuer des pré-commandes sur nos livres et de les recevoir avant la sortie nationale, - des offres pour recevoir des cartes postales inédites ou des exemplaires dédicacés, - des invitations pour des repas avec des auteurs. Bon d’adhésion Mme □ Mlle □ M. □ Nom : Prénom : Profession : Adresse : CP : Ville : Pays : Tel : E-mail : Date de naissance : Pour les auteurs et illustrateurs Site web : Oui, j’adhère à l’association La Bibliothèque de Mestr tom pour l’année 2009. Je joins mon chèque de cotisation de 16 euros. Je déclare être majeur selon la loi française. Date et Signature Interview Page de l’asso 28 Le concours du nain boiteux CONCOURS de BD Fan 2 Fantasy Invité: Marcel Uderzo Cette fois-ci, le Nain boiteux nous organise un concours démentiel : avoir la chance de voir son scénario dessiné par un grand nom de la BD. 1. CONDITIONS GÉNÉRALES DE PARTICIPATION Le concours BD « Fan 2 Fantasy » est ouvert à toute personne âgée de 18 ans et plus, dont le travail n’a jamais été publié sous forme d’album ou de manière régulière dans un média à grand tirage. Chaque participant ne peut adresser qu’un seul projet. Les travaux collectifs ne sont pas acceptés. Le concours vise, en effet, à saluer et à encourager des auteurs complets. 2. PROJET À SOUMETTRE Chaque projet doit présenter une histoire originale complète, sur une planche, complètement scénarisée (synopsis non admis). Le/la participant/e privilégiera, au mieux, l’utilisation de la langue française pour ses éventuels textes et dialogues. Les nom, prénom, date de naissance (jour, mois, année), adresse complète, numéro de téléphone (fixe et/ou mobile) et adresse e-mail (obligatoire) du participant doivent figurer au verso du projet. Ce mois-ci, comme clause imposée, le scénario devra : - Ce passé durant la conquete de l’ouest - Avoir un personnage fantastique - Etre humoristique 1 3. DÉLAI DE PARTICIPATION Les participants au concours doivent faire parvenir leur projet à l’adresse de : Fan 2 Fantasy 15 rue de l’hautil (Guibé) 78510 Triel, Le 15 septembre 2010 (date du sceau postal faisant foi) au plus tard. Leur envoi induit l’acceptation du présent règlement. (participation par mail : [email protected]) 4. JURY Le jury du concours est placé sous la présidence de Marcel Uderzo (auteur et invité d’honneur de Fan 2 Fantasy). La décision du jury est souveraine. 5. RÉSULTATS ET PRIX Le gagnant sera publié dans le numéro 12 du journal Fan 2 Fantasy. Il recevra une reproduction de sa planche dédicacée par Eric Herenguel. Le gagnant sera averti par mail et par téléphone. Aucune correspondance ne peut être échangée au sujet du concours et de son jury. Toute voie juridique est exclue. 2 8. PROPRIÉTÉ DES PROJETS Le projet primé demeurera propriété du journal. Aucun droit ne pourra être perçu par les auteurs des projets pour les publications pouvant être réalisées dans la presse ou dans des réalisations ayant pour but d’assurer la promotion du journal ou de l’association Fan 2 Fantasy. Toute autre exploitation que celles citées ci-dessus ne pourra être réalisée sans l’accord des auteurs. 9. RESPONSABILITÉ Pour toute information : La Bibliothèque de Mestr Tom, Concours BD – Fan 2 Fantasy, 15 rue de l’Hautil (Guibé), 78510 Triel. Tél. : 06 80 83 47 19. Mail : [email protected]. Résultat du concours de dessin voici les deux planches dessiné par Xavier Dauje sur un scénario de Pierre Dubois. 29 Concours Copyright Noon et MestrTom copyright Fabrice Landais