Journée d`étude ANR
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Journée d’étude ANR 26 novembre 2011 Les panthéons civiques dans les monnayages provinciaux de l’époque sévérienne (193-218) Programme 9.30 M. Amandry, Introduction 10.00 S. Kremydi, Divinités et cultes sur le monnayage du Péloponnèse 10.45 J. Dalaison et B. Rémy, Les divinités d’origine indigène et iranienne sur le monnayage des cités du Pont 11.30 F. Delrieux, La déesse Rome dans le panthéon monétaire carien Déjeuner 14.30 L. Bricault, Panthéons monétaires des colonies romaines du Levant 15.15 N. Belayche, Quelques réflexions en guise de conclusion Paris, BnF, site Richelieu, 5 rue Vivienne, Salle des Commissions Sophia KREMYDI Divinités et cultes locaux sur le monnayage du Péloponnèse RÉSUMÉ Le monnayage sévérien du Péloponnèse offre un matériel iconographique extrêmement riche qui apporte des témoignages importants sur la vie religieuse des communautés péloponnésiennes. Les grandes villes, comme Argos, Messène, Mégalopolis ou Lacédémone, ainsi que des petites bourgades comme, par exemple, Thisoa en Arcadie, Bura en Achaïe ou Las en Laconie, pour lesquelles les témoignages littéraires et archéologiques sont très limités présentent, sur leurs monnayages, une palette iconographique impressionnante. Dans cette communication on a choisi de se concentrer sur quelques exemples qui permettent d’éclairer l’usage de mythes et cultes locaux sur les émissions péloponnésiennes. L’iconographie monétaire offre un témoignage important pour confirmer l’existence de cultes connus par d’autres sources, mais aussi pour fournir des informations nouvelles. L’apport des sources littéraires pour l’interprétation de types monétaires, qui sont parfois énigmatiques, est essentiel. L’usage de scènes mythologiques, ancrées dans des périodes très anciennes, l’accent mis sur des divinités ancestrales et sur la localisation de leurs cultes montrent l’importance de la mémoire dans la construction de l’identité civique; la `rivalité` entre les villes sur le parrainage de cultes souligne l’importance de leur rôle pour les communautés. Même si les noms des notables n’apparaissent pas sur les monnaies péloponnésiennes de l’époque sévérienne, leur rôle dans le choix de types monétaires devait être déterminant. Les membres des élites provinciales exerçaient des magistratures pour entretenir les temples et les sanctuaires, les embellir avec de nouvelles constructions et des statues, pour organiser des jeux ainsi que pour offrir des sacrifices en l’honneur des divinités locales. La présence de cultes sur les monnaies civiques évoquait la vie religieuse de la ville, mais en même temps soulignait le rôle important des magistrats qui s’en chargeaient. 2 Julie DALAISON, Bernard RÉMY Les divinités d’origine indigène et iranienne sur le monnayage des cités du Pont sous les premiers Sévères RÉSUMÉ C’est sans doute sous Trajan, dès la fin de 114, que les cités du Pont, c’est-à-dire du Pont Galatique (Amaseia, Sebastopolis et Comana Pontica) et du Pont Polémoniaque (Polemonium, Cerazus, Trapezus, Neocaesarea, Zela et Sebasteia) sont passées de la Galatie à la Cappadoce, dont elles étaient le complément naturel. Dans le panthéon « monétaire » de ces cités, nous retrouvons des divinités d’origine indigène (Mâ, Mèn, Zeus Stratios), des divinités d’origine iranienne (Anahita-Anaïtis, Mithra) et des divinités apparemment grécoromaines (Apollon, Asclépios, Athéna, Nikè, Tychè…). Il vaut la peine de remarquer que, sauf Sebastopolis, les cinq autres cités pontiques honorent sur leur monnayage une divinité d’origine indigène ou iranienne. Il nous a semblé intéressant de regarder de plus près cet aspect particulier. À la différence des autres divinités du panthéon gréco-romain « traditionnel » que l’on peut retrouver sur des monnaies de différents ateliers, ces dieux et ces déesses sont propres à chaque cité. Leur persistance et leur survivance sous les premiers Sévères ne sont pas liées à un quelconque regain d’intérêt pour un passé lointain, mais confirment au contraire l’importance de l’implantation et de l’influence indigènes et iraniennes dans le Pont. Toutefois, au long des siècles, ces divinités ont profondément évolué. Leur culte est le résultat d’une histoire au cours de laquelle différentes « couches » se sont ajoutées et superposées pour aboutir à des figures complexes, qui, sous l’Empire romain, ne sont plus exactement identiques à ce qu’elles étaient aux origines. Comme leurs dévots, elles se sont grécisées, puis romanisées. 3 Fabrice DELRIEUX La déesse Rome dans le panthéon monétaire carien RÉSUMÉ Type bien connu du monnayage romain à l'époque impériale, l'image de Rome dans celui des cités grecques d'Asie Mineure occupe une place plus importante qu'il ne paraît au premier abord. En effet, si les émissions nommant la Ville s'élèvent aujourd'hui à presque 80 dans plus de 50 ateliers, de nombreux autres types, cette fois muets, montrent aussi le visage de Rome, souvent confondu avec celui d'Athéna. Les ateliers de Carie n'échappent pas plus que ceux d'autres régions à ce phénomène, et la réalisation du RPC V sur les premiers Sévères a été l'occasion de sortir de l'ombre des bronzes de Stratonicée trop longtemps mal décrits. La représentation alors exceptionnelle de Rome en armes et porteuse du Palladion invite à rechercher les raisons pour lesquelles, au début du IIIe siècle p.C., les habitants de Stratonicée ont éprouvé le besoin d'utiliser ce type sur des monnaies frappées par ailleurs en très grande quantité. L'enquête qui s'en est suivie a permis de mettre en évidence, non seulement la situation financière particulière de la cité à cette époque, mais l'étroitesse des relations entre Rome et les Stratonicéens depuis la fin de l'époque hellénistique. 4 Laurent BRICAULT Panthéons monétaires des colonies romaines du Levant à l’époque sévérienne RÉSUMÉ Parmi la vingtaine de colonies romaines du Levant ayant frappé monnaie à l’époque sévérienne, rares sont celles qui ont fait montre d’une grande variété dans le choix des types iconographiques utilisés. La Tychè, Sarapis, Jupiter et Marsyas y sont les plus fréquemment représentés, au côté de divinités plus directement liées au patrimoine religieux de chaque cité et renvoyant à leur passé pré-colonial dans des proportions toutefois moindres que ce que certaines études, construites sur une documentation plus large, ont récemment fait ressortir. À ce titre, les émissions monétaires semblent davantage refléter les institutions cultuelles importées par Rome que la profonde diversité des cultures religieuses observables dans ces colonies. 5