Poil de Carotte - biblio

Transcription

Poil de Carotte - biblio
C
Poil de Carotte
Jules Renard
Livret pédagogique
Établi par Béatrice Mandopoulos
et Albine Novarino,
professeurs en collège
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page
PAON
Illustration
Harvey Stevenson
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122-4 et
L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage
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articles 425 et suivants du Code pénal.
© HACHETTE LIVRE, 2001.
43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.
I.S.B.N. : 2.01.168226.6
S
O M M A I R E
RÉPONSES
AU X Q U E S T I O N S
4
Du côté des animaux
Les poules, Les perdrix,
C’est le chien, Les lapins, La taupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Les moutons, Les têtards, Les poux, La mouche . . . . . . . . 7
Personnages
Honorine, La marmite, Réticence, Agathe . . . . . . . . . . . . . 9
L’ a v e u g l e , P a r r a i n ,
La fontaine, Les prunes, Mathilde . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Les choses
La pioche, La carabine, La trompette . . . . . . . . . . . . . . . . 16
La timbale, Le por te-plume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Les joies de la famille
Le jour de l’an, Le bain,
La mie de pain, Aller et retour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Comme Brutus, La mèche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
PROPOSITION
DE SÉQUENCES DIDACTIQUES
28
E X P L O I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
30
PISTES
D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S
BIBLIOGRAPHIE
C O M P L É M E N TA I R E
3
31
32
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
D U C Ô T É D E S A N I M A U X ( p p. 7 à 1 5 )
Les poules, Les perdrix, C’est le chien, Les lapins, La taupe
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Les personnes composant la famille Lepic sont M. et Mme Lepic, Ernestine,
Félix et Poil de Carotte. Les premiers sont les parents ; suivent les prénoms des
enfants et le surnom du cadet dont on ignorera toujours le vrai prénom.
2. Dans ce passage le narrateur semble être extérieur au récit, mais on peut
aussi considérer que c’est Poil de Carotte qui est le narrateur de ce récit. En
effet, il apparaît « en direct » par le biais du dialogue dans lequel le pathétique
de la situation est manifeste.
3. Le passage qui fournit l’explication du surnom est : « Elle donne ce petit nom
d’amour à son dernier-né parce qu’il a les cheveux roux et la peau tachée. » (lignes 17
et 18). Cette expression ironique est typique de la manière dont un narrateur
omniscient intervient perspectivement dans le récit. Il sait ce qui s’est passé
avant cet épisode et ce qui se passera ensuite et maîtrise ce qui est de l’ordre
du non-dit. Cette omniscience de l’auteur assure la cohérence de l’œuvre et
en réduit également l’aspect épisodique.
4. Poil de Carotte a pour mission « d’achever » les deux perdrix.
5. En réalité, Poil de Carotte aime le melon mais il est manipulé par sa mère
à son insu.
Les détails du texte qui permettent de connaître son goût pour le melon sont :
– « en tenant l’assiette bien horizontale afin de ne rien renverser » (lignes 16 et 17) ;
– « …partageons » (ligne 23) ;
– « …et boit le jus lui-même : c’est doux comme du vin doux. » (lignes 26 et 27) ;
– « Puis il racle avec les dents […] derrière. » (lignes 28 à 30).
6. Poil de Carotte ne parvient pas facilement à tuer la taupe :
– « …elle s’arrête de mourir » (lignes 8 et 9) ;
– « Il a beau la lancer assez haut pour couvrir une maison, jusqu’au ciel, ça n’avance
plus. » (lignes 9 et 10) ;
4
Du côté des animaux
– « Mais le ventre informe bouge toujours. » (ligne 20) ;
– « Et plus Poil de Carotte enragé tape, moins la taupe lui paraît mourir. » (lignes 21
et 22).
7. Ce massacre organisé et d’une violence répugnante se déroule en étapes que
l’auteur semble prendre un sadique plaisir à décrire par le menu :
a) « D’abord, tout va bien et rondement. » (ligne 5).
b) « Mâtin de mâtin ! elle n’est pas morte ! » (ligne 11) ;
« Mâtin de mâtin ! crie Poil de Carotte qui s’acharne, elle n’est pas encore morte ! »
(lignes 15 et 16).
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
8. Les présents contenus dans ce passage sont des présents actuels qui décrivent les actions au fur et à mesure qu’elles se déroulent sous nos yeux, en
direct.
On retrouve ici le talent de Jules Renard dramaturge et l’aspect cinématographique de l’œuvre.
9. Les impératifs ont valeur de prière, d’imploration, de supplication et ont
une sorte de résonance pathétique. Mais comme c’est l’usage, Poil de Carotte
« parle dans le désert ».
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
10. Les expressions synonymes sont :
a) Fermer le poulailler ;
b) Tu iras fermer le poulailler tous les soirs.
11. Le champ sémantique du mot « col » :
– partie étroite, rétrécie d’un récipient ;
– dépression formant un passage entre deux sommets montagneux ;
– partie du vêtement qui entoure le cou.
Dans l’extrait, à la ligne 8, « col » a le sens ancien de « cou ».
5
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
12. Chemineau : vagabond qui parcourt les chemins et vit de petites besognes,
d’aumônes et de larcins.
Fracas : bruit violent.
Cet exercice peut donner l’occasion d’évoquer l’homonyme hétérographe
« cheminot » qui désigne un employé des chemins de fer. On notera aussi que
le terme de « chemineau » est devenu obsolète car il traduit un mode de vie
aujourd’hui révolu.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
13. Pour lire le texte à haute voix, il faudra cinq lecteurs pour Mme Lepic,
M. Lepic, Poil de Carotte, Félix et le narrateur.
14. Les répliques composées au discours direct sont :
a) précédées d’un tiret dans Les poules (le récit et l’ambiance ainsi que les sentiments de Poil de Carotte sont mis en valeur par la prose qui permet d’amples
développements) ;
b) précédées du nom de la personne qui prend la parole dans Les perdrix (la
présentation théâtrale permet de rendre compte de toute la vivacité de la scène
de famille).
Ce style original qui mêle intimement le récit en prose et la scène constitutive de l’acte théâtral est permanent dans Poil de Carotte.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
15. Le contraste entre les deux pronoms personnels montre que Mme Lepic
veut faire preuve d’autorité, et sans doute aussi d’élégance stylistique, ce qui la
ridiculise.
16. a) La comparaison est : « il est hardi comme un bouc » (ligne 23).
b) Le comparé est Poil de Carotte (désigné ici par le pronom « il »), le comparant est le bouc.
c) Comparaisons mettant en scène des animaux : fier comme un paon, doux
comme un agneau, têtu comme un âne, fort comme un bœuf, gai comme un
pinson, etc.
6
Du côté des animaux
D U C Ô T É D E S A N I M A U X ( p p. 1 9 à 3 0 )
Les moutons, Les têtards, Les poux, La mouche
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. L’autre animal présent dans Les moutons est le pou (le « berdin » en patois
nivernais).
2. La phrase qui précise la manière dont les enfants jugent Mme Lepic est :
« Mme Lepic ne badine guère et les enfants des autres s’approchent d’elle prudemment
et la redoutent presque autant que le maître d’école. » (lignes 55 à 57).
Les enfants jugent Mme Lepic sévère, redoutable, dangereuse et effrayante.
3. La famille Lepic juge Poil de Carotte avec sévérité, injustice et méchanceté
quand il revient de pension. Ce n’est pas de sa faute s’il rentre sale de la pension. Par ailleurs, il n’est certainement pas plus sale que son frère mais « On
le trouve plutôt enlaidi sous ses cheveux trop longs et d’un rouge sombre. » (lignes 29
et 30).
4. La plaisanterie favorite de M. Lepic est de passer la main dans la chevelure
de Poil de Carotte et de faire « crépiter ses ongles comme s’il voulait tuer des poux »
(ligne 35).
5. Poil de Carotte juge cette plaisanterie sans doute lourde et humiliante, mais
comme pour les précédentes il « rit de bon cœur » (ligne 33).
6. a) Dans les deux cas, il s’agit d’appréciations scolaires portées sur des bulletins.
b) Les élèves apporteront une réponse personnelle à cette question dans le
cadre d’un exercice oral ou écrit. À noter qu’ils ont une perception souvent
précise des codes qui régissent ces appréciations.
7. Mme Lepic se comporte sévèrement envers son fils cadet, sans aucune compréhension, elle le rabaisse, l’humilie, le rabroue, comme à chaque fois.
8. Poil de Carotte ment à son père. C’est lui qui a bu progressivement toute
l’eau de vie comme cela est indiqué aux lignes 9 et 10 « gorgée par gorgée, il boit
presque tout à lui seul » puis « Poil de Carotte […] vide le flacon » (ligne 14) et enfin
« il […] vide une deuxième fois [la bouteille], pour le cas où M. Lepic imaginerait de
réclamer sa part » (lignes 30 et 31).
7
RÉPONSES
◆ É TUDIER
AUX
QUESTIONS
LE VOCABULAIRE
9. « Il fait doux. » signifie que le temps est clément, que la température est
agréable.
10. Le champ sémantique de l’adjectif « doux » :
– qui a un goût faible ou sucré ;
– agréable au toucher par son caractère lisse, souple ;
– qui procure une jouissance calme et délicate ;
– qui n’a rien d’extrême, d’excessif ;
– qui ne heurte, ne blesse personne, n’impose rien, ne se met pas en colère ;
– tendre.
11. Adjectifs de la même famille : douce, douceâtre, doucereux, doucet ;
noms : doucette, douce-amère, douceur, adoucissant ; adverbe : doucement ;
verbe : adoucir.
12. « Passer au peigne fin » signifie :
a) au sens propre : démêler les cheveux avec un peigne à dents fines et serrées ;
b) au sens figuré : examiner avec un soin infini, sans omettre aucun détail.
c) Expressions au sens figuré : un pot de colle, se heurter à un mur, baisser les
bras, sonner les cloches, sortir de ses gonds, faire des vagues, retourner sa
veste…
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
13. a) Le verbe est conjugué au futur simple de l’indicatif.
b) Il indique une action qui va se dérouler dans un avenir proche.
c) Mme Lepic profère ces paroles sur un ton menaçant, prophétique.
d) Son intention est d’effrayer les enfants et de les séparer.
e) Les enfants sont effectivement effrayés, elle leur ôte leur joie de vivre et leur
envie de jouer ensemble.
◆ É TUDIER
LE GENRE
14. Il faut quatre intervenants pour lire le texte : Rémy, Poil de Carotte, Mme
Lepic et une personne pour le narrateur.
15. Les lignes du texte qui ne sont pas dialoguées sont celles du début (lignes
1 à 6) et de la fin du texte (lignes 42 à 67).Ces lignes fournissent des infor8
Personnages
mations sur les circonstances de l’action, les conditions dans lesquelles se
déroulent ces échanges verbaux, les caractères et sentiments des protagonistes.
16. S’il s’agissait d’une pièce de théâtre, ces indications seraient des indications
scéniques.
Certaines phrases peuvent être comparées à des didascalies théâtrales :
– « Mme Lepic colle son oreille au carreau. » (ligne 16) ;
– « Mais Mme Lepic agite la tête et fait clairement signe que non. » (lignes 19 et 20).
L’étude de cet extrait peut permettre de réviser certains termes clés : le récit
encadré, la prose, le dialogue, les didascalies. Après l’étude du texte, d’un point
de vue technique, on pourra demander aux élèves de rédiger des textes sur le
même modèle.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: LA
VIE AU XIX e SIÈCLE
17. Poil de Carotte joue en liberté surveillée et le plus souvent seul. Rémy lui
propose d’aller pêcher des têtards (Les têtards) mais Mme Lepic s’y oppose.
Quant à Félix et Ernestine, ils s’amusent à torturer leur jeune frère.
18. L’image de la vie en pension est très négative : inconfort, saleté, misère, etc.
P E R S O N N A G E S ( p p. 3 4 à 4 5 )
Honorine, La marmite, Réticence, Agathe
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Le message principal que Mme Lepic veut faire passer à Honorine, c’est
qu’elle est vieille, qu’elle perd la vue et qu’elle est donc devenue incompétente.
2. Afin de donner davantage de poids à son message, Mme Lepic fait intervenir son mari. En relatant un épisode – probablement inventé ou en tous cas
grossi – de la veille : celui du verre sale qui aurait attiré la colère – rentrée –
de M. Lepic.
Cette ruse a pour effet d’ébranler Honorine, de la fragiliser et de l’humilier.
3. L’indice fourni par les détails concernant l’eau est un indice historique :
l’eau courante n’existait pas à l’époque.
9
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
4. On peut envisager, au début du texte que soit Poil de Carotte, soit sa mère
a ôté la marmite du feu, afin de la mettre dans l’embarras et d’apporter une
preuve tangible aux allégations de la veille.
5. L’extrait Réticence nous permet de confirmer l’hypothèse que c’est Poil de
Carotte qui a dérobé la marmite et de comprendre les raisons de son geste.
6. En réalité, c’est Poil de Carotte qui s’était emparé de la marmite pour
rendre discrètement service à sa mère.
7. Une fois de plus, l’effet qu’il escomptait ne se produit pas. Sa mère ne lui
manifeste aucune reconnaissance, alors qu’il avait agi pour se rendre utile et
pour s’attirer ses bonnes grâces.
8. Qu’Agathe ne soit pas une employée de maison parfaite, notamment pour
le service à table, est attesté par plusieurs détails, en particulier :
– « Et elle parle trop vite, rit trop haut, a trop envie de bien faire. » (ligne 14)
– « Elle ne peut s’empêcher de bâiller, les bras écartés, devant l’un et devant l’autre. »
(lignes 36 et 37)
9. L’attitude de M. Lepic à l’égard d’Agathe durant ce déjeuner est sournoise,
mesquine et très déstabilisante pour la jeune fille. M. Lepic rivalise là de sournoiserie et de cruauté mentale avec sa femme.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
10. a) Cette expression signifie qu’Honorine y voit aussi clair que lorsqu’elle
était jeune et qu’elle pense que sa vue n’a pas baissé.
b) une claire journée, un temps clair, un ciel clair, il fait clair, un ton clair, un
teint clair, des cheveux clairs, une sauce claire, de l’eau claire, une voix claire,
un texte clair, une affaire claire, un clair de lune, tirer une affaire au clair, une
émission en clair, parler clair.
c) Champ sémantique de l’adjectif clair :
– qui a l’éclat du jour ;
– qui n’est pas foncé ;
– peu serré ;
– pur et transparent ;
10
Personnages
– net et pur ;
– explicite, intelligible ;
– apparent, certain, évident ;
– lucide, perspicace, pénétrant.
11. – « Prendre en main la direction des affaires » signifie les diriger, les conduire,
les mener à bien en assumant ouvertement un maximum de responsabilités
(niveau de langue courant).
– « Vous me démontez » est une expression familière qui signifie, au sens figuré :
vous m’étonnez au point que j’en perds mon assurance, vous me déconcertez,
vous me décontenancez.
– « Je la trouve, raide, ma parole ! » est une expression familière, obsolète qui signifie : je trouve que c’est dur à accepter, à croire, c’est fort de café.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
12. - J’y serais bien allé, moi, dit Félix.
– Nous y serions bien allés, nous, dirent Félix et son père.
– Nous y serions bien allés, nous, dirent M. et Mme Lepic.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
13. a) Cette expression imagée, savoureuse et rustique, signifie : est-ce que
vous êtes plantée comme un arbre, aussi immobile que lui ? On peut rapprocher cette expression d’autres du même style comme « planté comme une
balise » ou « rester les deux pieds dans le même sabot ».
b) La figure contenue dans cette expression est une métaphore. La jeune
employée est implicitement comparée à un arbre.
c) Mme Lepic pose cette question sur un ton brusque et agressif.
d) Agathe est fatalement humiliée d’être ainsi apostrophée, elle se sent en faute.
◆ É TUDIER UN THÈME :
L ES RAPPORTS ENTRE M ME L EPIC
ET SA SERVANTE
15. Les activités auxquelles se livre Honorine chez les Lepic sont celles d’une
bonne à tout faire, c’est-à-dire le ménage, la cuisine, la lessive (au lavoir), la
11
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
couture, etc. Certains travaux comme tirer l’eau au puits par exemple exigeaient une force physique certaine. On peut faire remarquer aux élèves
qu’Honorine est âgée de soixante-sept ans (ligne 2, page 34) ce qui est un âge
avancé pour l’époque.
16. Mme Lepic traite Honorine avec la même cruauté dont elle use avec tout
le monde. Elle fait preuve aussi à son égard de la plus évidente mauvaise foi
mais également d’hypocrisie. Un certain nombre de passages du texte sont
significatifs de cet état d’esprit. On pourra choisir par exemple de commenter
les lignes 7 à 11 (page 34) avec la chute « On vous relèvera morte. » qui est une
apothéose de cruauté. On remarquera également qu’on ignore le patronyme
d’Honorine réduite par sa condition de domestique à son seul prénom.
17. Parce qu’elle est la patronne et dispose donc d’un certain pouvoir, Mme
Lepic l’emporte sur Honorine.
18. Mme Lepic a eu gain de cause. Elle a convaincu sa domestique qu’elle ne
pouvait plus assurer son service. Honorine est donc remplacée par Agathe qui
est sa petite-fille et qui est donc plus jeune qu’elle.
◆ L IRE L’ IMAGE
19. Pourvoyeuse : (féminin de pourvoyeur) personne qui fournit, procure
quelque chose.
20. Honorine
21. La pourvoyeuse prête l’oreille à la conversation entre les deux personnages
que l’on aperçoit à l’arrière-plan (sans doute une jeune domestique et son
amoureux).
Si l’on transpose cette scène chez les Lepic, on peut imaginer que la servante
à l’arrière-plan est Agathe et qu’elle discute avec Mme Lepic de ses nouvelles
fonctions dans la maison.
12
Personnages
P E R S O N N A G E S ( p p. 5 0 à 6 4 )
L’aveugle, Parrain, La fontaine, Les prunes, Mathilde
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. L’aveugle vient ainsi régulièrement chez les Lepic parce qu’il vit de la charité publique et que les Lepic lui donnent dix sous à chacune de ses visites.
2. Les sentiments de Poil de Carotte à l’égard de son parrain, tels qu’ils s’expriment également dans d’autres extraits de l’œuvre (La fontaine et Les prunes),
sont des sentiments d’affection. Celui-ci ne le rejette pas comme tous les autres
membres de sa famille, il lui manifeste même une certaine tendresse. Au reste,
le parrain n’est pas sans éprouver de la pitié pour Poil de Carotte.
3. Les sentiments que le parrain éprouve à l’égard de son filleul sont tout à fait
positifs, compte tenu de sa personnalité : « il n’aime personne et ne supporte que
Poil de Carotte » (lignes 4 et 5). Pour preuve, cette remarque acide : « Je parie que
tu ne manges point ton content, chez ta mère » (lignes 54 et 55) qui montre que le
parrain a une parfaite connaissance de Mme Lepic et de sa manière de vivre.
Elle prouve également qu’il n’hésite pas à parler de ce qui fâche et qu’il a la
dent dure, comme les autres membres de la famille Lepic.
4. Autre titre possible pour La fontaine : La noyade.
5. Cette remarque est à mettre en rapport avec la phrase inaugurale du texte :
« Il ne couche pas avec son parrain pour le plaisir de dormir. » (ligne 1). En effet, à
chaque fois que Poil de Carotte se trouve en situation de vivre un moment
agréable (cf. Le bain, Le jour de l’an), celui-ci présente des aspects pénibles.
6. Le rapport existant entre ce texte et les deux précédents est que tous sont
organisés autour de la présence du parrain et que ces épisodes se suivent.
7. Ce titre s’explique par l’allusion que fait le parrain aux petits vers contenus
dans les prunes (lignes 35 et 36), allusion qui est suivie (lignes 42 à 45) par la
dégustation de prunes véreuses.
8. Parmi les titres possibles : Écœurement.
9. Le parrain de Poil de Carotte se sert des vers comme appât pour la pêche
mais il les mange aussi, notamment sur des tartines (lignes 34 et 35).
13
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
10. On peut supposer que Mathilde est une petite voisine des Lepic, comme
Rémy. En effet, certains indices comme la phrase d’Ernestine : « Poil de Carotte
joue encore au mari et à la femme avec la petite Mathilde » (lignes 4 à 6) laisse supposer que les enfants se connaissent et jouent souvent ensemble. La réflexion
de Mathilde « ta maman va le dire à ma maman » (ligne 86) confirme cette hypothèse.
11. Les enfants s’amusent à simuler une cérémonie de mariage en se déguisant avec des fleurs.
12. Mme Lepic réagit naturellement de manière négative « elle arrive droit,
inévitable comme l’orage » (ligne 77).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
13. On peut employer les termes de « malvoyants » ou « non-voyants » qui
sont des euphémismes.
14. Le parrain de Poil de Carotte appelle son filleul « canard ».
15. Ce terme est affectueux, c’est un surnom, un sobriquet ; c’est une expression populaire et démodée.
16. « Le costume des dimanches » désigne la tenue particulièrement élégante
que les gens du XIXe siècle (et dans une certaine mesure du XXe siècle) portaient uniquement le dimanche, les jours de fêtes et pour les grandes occasions,
par opposition à la tenue de tous les jours.
17. Le mot « somme » au féminin a pour champ sémantique :
– quantité formée de quantités additionnées ;
– ensemble de choses qui s’ajoutent ;
– quantité déterminée d’argent ;
– œuvre qui résume toutes les connaissances relatives à une science, à un sujet.
Le mot « somme » au masculin signifie : sieste, courte période de sommeil.
18. Homonymes homographes de « vers » :
– Je roule vers la frontière.
– Je récite des vers de Victor Hugo.
19. Homonymes hétérographes de « vers » :
– Cendrillon finira-t-elle par retrouver sa pantoufle de vair ?
14
Personnages
– Ce sapin est d’un vert remarquable.
– Vous prendrez bien un verre de lait !
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
20. a) L’infinitif est « pleuvoir ».
b) Ce film m’a beaucoup plu.
21. a) Cette phrase est à la forme interrogative.
b) – Ta maman ne te corrige pas.
– Ta maman te corrige.
– Ta maman ne te corrige-t-elle pas ?
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
22. a) Mme Lepic prononce cette phrase sur un ton brusque, hargneux, désagréable, agressif.
b) Elle laisse transparaître sa méchanceté, son impatience, sa hargne, sa mesquinerie.
c) L’aveugle ne peut ressentir que de la peine, un sentiment d’exclusion, de
rejet.
23. Cette phrase est d’une profonde méchanceté et d’un grand cynisme puisqu’elle donne comme possible que la personne à laquelle elle s’adresse pourrait décéder très rapidement.
24. Mme Lepic est cruelle avec l’aveugle de toutes les manières possibles :
– en faisant à haute-voix et intentionnellement des réflexions désagréables ;
– en salissant exprès le sol avec les sabots de l’aveugle.
25. On peut citer de nombreux détails qui montrent que Mme Lepic est sournoise :
– sa remarque perfide des lignes 26 et 27 ;
– son autre remarque, mezzo voce : « il ne démarrera plus » à la ligne 38 (il s’agit
presque d’un procédé théâtral.) ;
– le fait qu’elle rende le bâton à l’aveugle sans le lui rendre (lignes 57 à 60) ;
– le fait qu’elle le pince (ligne 63) ;
– les formules finales qu’elle lui adresse (lignes 69 à 72).
15
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
L E S C H O S E S ( p p. 6 8 à 7 5 )
La pioche, La carabine, La trompette
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. C’est Poil de Carotte qui se blesse.
« Poil de Carotte reçoit un coup de pioche en plein front » (lignes 7 et 8).
On peut penser qu’il se blesse pour deux raisons qui se conjuguent : parce
qu’avec son frère ils « abattent de la besogne et rivalisent d’ardeur » (ligne 5) et aussi
parce que c’est lui, tout seul, qui a confectionné sa pioche. La raison est donc
aussi la défectuosité du matériel.
2. C’est grand frère Félix qui se trouve mal parce qu’il ne supporte pas la vue
du sang (le sang de Poil de Carotte).
3. C’est Félix qui est l’objet de toute l’attention familiale : « Toute la famille est
là, debout, sur la pointe du pied, et soupire, appréhensive. » (lignes 11 à 13).
4. Il est particulièrement injuste que toute l’attention familiale se porte sur
grand frère Félix dans la mesure où c’est Poil de Carotte qui est blessé, souffre
et saigne.
5. C’est Félix qui tue le moineau après avoir arraché la carabine des mains de
son frère qui la portait.
6. Poil de Carotte éprouve de la déception, de la jalousie et de l’amertume, un
sentiment d’injustice et de révolte.
7. Le « presque » de Poil de Carotte qui clôt le texte fait précisément allusion
au moment où, injustement, mesquinement, il a été dépossédé de la carabine
par son frère.
8. L’avantage de la trompette sur le pistolet pour Poil de Carotte est : « ça ne
part pas dans les mains » (lignes 10 et 11).
9. L’avantage du pistolet sur la trompette pour Poil de Carotte est : « qu’un garçon de sa taille ne peut jouer sérieusement qu’avec des armes, des sabres, des engins de
guerre » (lignes 11 à 13).
10. Poil de Carotte s’exprime souvent par bravade et dans l’espoir de faire
plaisir à ses parents.
16
Les choses
11. M. Lepic a rapporté de Paris une trompette à son fils cadet, mais ce cadeau
restera inaccessible.
12. M. Lepic est fourbe, dissimulé et de mauvaise foi lorsqu’il affecte de vouloir respecter les préférences de son fils. Il est opportuniste et malveillant. Son
attitude est à mettre en rapport avec celle qu’il a dans Le porte-plume. De surcroît, naturellement, il a une préférence lui aussi pour ses aînés.
13. Mme Lepic clôt cet incident avec autorité et méchanceté et avec sa mauvaise foi coutumière, elle punit Poil de Carotte d’avoir menti en lui confisquant la trompette.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
14. « Appréhensive » signifie : pleine d’appréhension, en proie à une crainte,
une anxiété vague. Ce terme est aujourd’hui obsolète.
15. « Comme dans du beurre » est une expression familière, imagée qui signifie « facilement ».
16. a) « panser une blessure » signifie : appliquer un pansement sur une blessure.
– Mot de la même famille : pansement.
b) homonyme hétérographe : penser (concevoir, par le travail de l’esprit, de
l’intelligence, de la réflexion).
– Mots de la même famille : pensée, pensif, pensive, penseur.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
17. a) Le pronom « on » désigne, dans cette phrase, le groupe présent autour
du narrateur au moment où la phrase est prononcée (ici, Poil de Carotte et
Félix).
b) Dans ce cas, « on » désigne les gens en général, tout le monde.
c) On emmène le chien. On n’emmène pas le chien.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
18. Cette phrase, vérité de portée générale, est une incidente par rapport à
l’ensemble des autres éléments du récit.
17
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
19. a) Ce sont des phrases exclamatives.
b) Mme Lepic les prononce sur un ton de colère ; elle est excédée.
c) Elle s’adresse à lui pour le réprimander.
d) Il se sent fatalement déconsidéré, rabaissé, mal aimé, humilié par sa mère.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: L ES
OBJETS
22. On peut considérer la pioche et la carabine comme des objets utilitaires.
La trompette est au contraire un objet de loisir.
23. Poil de Carotte n’a qu’une fausse pioche qu’il a confectionnée lui-même
alors que son frère en a une vraie. Il n’est que « porteur » de la carabine, quant
à la trompette, elle est dans ses rêves. On lui prête parfois des objets mais il n’en
possède aucun. Le statut qui lui est réservé au sein de sa famille est celui du
mal-aimé.
L E S C H O S E S ( p p. 7 9 à 8 4 )
La timbale, Le porte-plume
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Poil de Carotte cesse de boire la première journée « parce que la température
et douce et que simplement il n’a pas soif » (lignes 11 et 12).
2. Les raisons qui le conduisent à ne plus boire ensuite sont que sa mère ne lui
a pas sorti sa timbale en mettant le couvert et qu’il n’a pas été la chercher luimême pour un ensemble de raisons mêlées et complexes : « caprice, oubli, ou
peur de se servir soi-même » (lignes 18 et 19).
3. Les compliments sont : « tu deviens économique … tant mieux pour les autres »
(lignes 8 et 9) ; « tu te perfectionnes […] te voilà une faculté de plus » (lignes 21 et
22). Ce ne sont pas de vrais compliments qui font plaisir, ce sont plutôt des
commentaires sur la situation, commentaires qui au demeurant manquent de
pertinence comme de gentillesse.
4. Les retrouvailles entre Poil de Carotte et son père se déroulent de manière
contrainte, à la limite de l’indifférence, dans une gêne et un malaise réciproque.
18
Les choses
5. Le passage de l’extrait qui justifie le titre que Jules Renard a donné est : « Tu
finiras par me crever les yeux avec ton porte-plume sur ton oreille. » (lignes 71 et 72).
Comme dans d’autres extraits de Poil de Carotte, le titre du récit ne correspond
pas tout à fait à l’idée que le lecteur s’en faisait avant la lecture. Ici, le porteplume (montrez cet objet aux élèves sur l’illustration de la page 68) est un objet
symbolique. Il rappelle le contexte dans lequel se situe le récit (l’institution
Saint-Marc). Il s’agit également d’un objet pointu, qui peut blesser. Ce porteplume apparaît ici comme une entrave aux relations père-fils. De manière à
éviter toute effusion sentimentale, M. Lepic prend prétexte de cet objet.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
6. « Tu deviens économique » signifie : tu nous fais épargner de l’argent, tu nous
coûtes moins cher.
7. a) Dans la phrase du texte de Jules Renard, le mot « faculté » signifie : possibilité, potentialité, aptitude, disposition naturelle.
b) Les facultés ont été remplacées par des unités de formation et de recherche
(U.F.R.).
8. – M. Lepic aime ainsi faire une surprise à ses garçons.
– M. Lepic lui demande s’il a des résultats convenables en grec.
– J’espère que tu n’es pas dans les derniers de la classe.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
9. Ce sont des noms composés.
10. Les noms composés, en général, prennent la marque du pluriel sur les deux
noms qui les composent, mais les verbes restent invariables.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
11. Ce genre d’expression toute faite se nomme un dicton, un proverbe.
12. a) Il s’agit d’une phrase qui ne reprend pas un terme attendu mais connu
par le contexte, en l’occurrence le terme « faculté ».
b) Il s’agit d’une ellipse (fréquente dans la langue orale ou le genre dramatique).
c) Une faculté rare, dit M. Lepic.
19
RÉPONSES
◆ É TUDIER
AUX
QUESTIONS
UN THÈME
: LE
CARACTÈRE DE
M. L EPIC
13. Lors des retrouvailles surprise, M. Lepic se comporte :
– affectueusement avec son fils aîné (« Il s’abandonnait au lieu de se retirer. » lignes
30 et 31) ;
– froidement, avec une indifférence marquée, avec son plus jeune fils :
(« Pourquoi m’évite-t-il ? » ligne 31).
14. Cette invitation, sans cesse reportée, est en fait une fausse invitation, c’est
une promesse dont M. Lepic sait qu’il ne la tiendra jamais. Il n’a nullement
l’intention d’inviter ses fils au restaurant.
15. Cette fausse invitation permanente révèle la fourberie, la mesquinerie,
l’hypocrisie de M. Lepic qui, en l’occurrence, partage les traits de caractère les
moins reluisants de son épouse, même si d’une manière générale, du point de
vue de Poil de Carotte en tous cas, il paraît un peu plus sympathique que sa
femme.
◆ L IRE L’ IMAGE
19. Ce tableau est une nature morte.
20. Les objets sont disposés de manière à ce que leurs formes respectives ainsi
agencées s’inscrivent dans un rectangle qui reprend les dimensions du tableau.
On pourra également soumettre aux élèves cette analyse développée dans :
Chardin, la chair et l’objet (éditions Adam Biro, 1991) ; René Démoris y écrit :
« L’ordre qui règne sur la toile n’est pas celui de l’anecdote. Ce qui justifie la disposition n’est pas l’action passée d’un acteur éventuel, mais bien celle du peintre qui a
entendu disposer les objets à son gré pour obtenir la composition souhaitée et ne prétend
pas avoir surpris, à l’office ou à la cuisine, tel spectacle pittoresque qu’il a saisi au vol.
Nulle recherche donc d’un effet d’atmosphère. L’ordre de la toile est celui qu’a voulu le
peintre. »
20
Les joies de la famille
L E S J O I E S D E L A F A M I L L E ( p p. 8 8 à 9 8 )
Le jour de l’an, Le bain, La mie de pain, Aller et retour
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Ce matin-là, Poil de Carotte se distingue de son frère et de sa sœur en
offrant à ses parents une lettre ornée de dessins.
2. Cette intention est tout à fait délicate et touchante (comme nombre d’attentions de Poil de Carotte).
3. – Mme Lepic l’accueille froidement avec sa maladresse coutumière et blessante : « Tu as du style mais une si mauvaise écriture que je ne peux pas lire. » (lignes
40 et 41).
– M. Lepic joue une sorte de maladroite comédie de la jalousie qu’il interprète
d’ailleurs très mal (comme souvent lors de ces mises en scène artificielles). Puis,
l’intérêt qu’il manifeste pour la démarche et la production de Poil de Carotte
est minime, pratiquement inexistant (lignes 44 à 46).
– Les aînés de Poil de Carotte manifestent un intérêt pour la lettre de leur frère
mais uniquement pour se moquer de lui en cherchant les fautes d’orthographe.
4. Pour les étrennes, Ernestine reçoit « une poupée aussi haute qu’elle, plus haute »
(lignes 56 et 57), Félix reçoit « une boîte de soldats en plomb prêts à se battre »
(lignes 57 et 58) et Poil de Carotte « sur un papier jaune une pipe en sucre rouge »
(lignes 67 et 68).
5. Les cadeaux que les Lepic offrent à leurs enfants au moment des étrennes
témoignent de l’injustice notoire qui règne dans la famille. Il y a de vrais
cadeaux, attendus, symboliques et chers pour les aînés, une simple friandise
bon marché pour Poil de Carotte.
6. Le caleçon de Félix est « rouge et bleu » (ligne 13), celui de Poil de Carotte
est « sévère et sans dessin » (ligne 13).
7. Cela dénote une fois de plus l’injustice et la différence de traitement à tous
égards entre les enfants Lepic.
21
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
8. Les phrases qui précisent que l’eau n’est pas à la hauteur de l’espérance des
baigneurs sont : « Des reflets glacés miroitent sur l’eau enchantée. Elle clapote comme
des dents claquent et exhale une odeur fade. » (lignes 23 à 25).
9. Après cette baignade, Poil de Carotte se retrouve « la tête lourde, la gorge
raclée » (lignes 103 et 104).
10. Au cours des repas dans la famille Lepic, l’interlocuteur privilégié et attitré de Mme Lepic est le chien (lignes 14 à 17).
11. L’événement de ce déjeuner est que, cette fois, « Par exception, elle s’adresse
à M. Lepic d’une manière directe. C’est à lui, bien à lui, qu’elle demande une mie de
pain pour finir sa compote. » (lignes 23 à 26).
12. Les enfants Lepic retournent chez eux en diligence.
13. Cet indice historique fournit un renseignement sur l’époque à laquelle se
déroule l’action. Les élèves pourront être conduits à nommer ce qui n’existait
pas alors (automobiles, téléphone, télévision…).
14. Mme Lepic accueille et quitte ses aînés avec effusion : ces derniers « se partagent les caresses familiales » (ligne 14) à l’arrivée et lorsqu’ils repartent, elle « les
étreint d’une seule brassée » (lignes 27 et 28). Quant à Poil de Carotte, il est exclu
comme on peut le constater aux lignes 14 et 15 et 28 à 31.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
15. a) « épier » signifie : observer attentivement et secrètement.
b) mots appartenant au champ lexical du verbe « épier » : scruter, observer,
espionner, guetter, attendre.
16. Le champ sémantique du mot « plume » :
– Production caractéristique de l’épiderme des oiseaux composée d’un tuyau
transparent implanté dans la peau et prolongé par un axe effilé sur lequel s’insèrent de très fines lamelles.
– Petite pièce métallique fendue dont le bec sert à écrire et à dessiner.
– Poids plume : catégorie de boxeurs pesant entre 55,34 et 57,15 kilogrammes.
17. – Détresse : angoisse causée par un danger imminent ou par le besoin, la
souffrance. La situation de détresse est causée par cette angoisse, lorsque celleci s’installe.
– Honte : sentiment pénible causé par la conscience d’avoir commis une faute,
par le fait de se sentir déshonoré, inférieur ou ridicule.
22
Les joies de la famille
– Angoisse : sentiment d’appréhension, de profonde inquiétude.
18. a) Sœur Ernestine, qui reprend à son propre compte l’humiliation subie
par sa mère, éprouve une certaine crainte, une certaine appréhension.
b) Papa est de bonne humeur, détendu.
c) Mme Lepic crée la surprise, étonne tout le monde.
19. a) Le mot « original » vient du latin originalis, adjectif formé sur le nom
orige qui signifie : source, cause, origine.
b) Mot proche : originel.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
20. a) commençait, voulait, ôtait, pliait, nouait, finissait.
b) commença, voulut, ôta, plia, noua, finit.
21. Les enfants tombent, disparaissent, barbotent et se redressent, toussant, crachant, suffoqués, aveuglés, étourdis.
À l’occasion de cet exercice dans le droit-fil des exercices d’orthographe du
brevet, on pourra réviser : le présent de l’indicatif, le participe présent, et les
participes passés considérés comme adjectifs.
22. a) Le verbe « courir » est au futur simple de l’indicatif.
b) Les points de suspension traduisent l’incertitude.
c) Poil de Carotte exprime ici son indécision.
23. Les expressions qui montrent comment Mme Lepic se comporte avec son
plus jeune fils sont :
– « Ensuite elle le baise une fois au front pour ne pas faire de jaloux. » (lignes 19 et
20) ;
– Le dernier paragraphe du texte (lignes 33 à 45).
24. Une fois de plus, Poil de Carotte est victime de la méchanceté et de l’injustice de sa mère qui ne cesse de l’humilier et d’afficher une préférence
ouverte pour ses aînés.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: LA
VIE DE FAMILLE
25. La vie de famille se déroule toujours de la même manière, les jours ordinaires comme les jours de fête. La froideur, l’indifférence, l’injustice, la mes23
RÉPONSES
AUX
QUESTIONS
quinerie et la lourdeur d’esprit dominent (cf. La mie de pain, lignes 6 et 7 : « À
chaque réunion de famille, les visages se renfrognent. »).
26. Les liens qu’ont entre eux les différents membres de la famille sont froids,
conventionnels, dépourvus de réelle affection.
◆ L IRE L’ IMAGE
27. Les personnages présents sont, de gauche à droite, Poil de Carotte, Félix,
Mme Lepic et Ernestine. On identifie la mère à son âge mais surtout à la raideur de son attitude même lorsqu’elle embrasse sa fille (reconnaissable à ses
nattes). Le garçon le plus âgé est le grand frère et le plus jeune Poil de Carotte.
28. Poil de Carotte tend le front pour mendier un baiser de sa mère, sous le
regard amusé de son frère aîné. On peut se demander s’il va obtenir satisfaction comme dans Aller et retour. Dans ce texte Mme Lepic « le baise une fois au
front pour ne pas faire de jaloux » (lignes 19 et 20) et recommence à la fin du texte
pour lui dire au revoir. Sur cette image, la mimique du jeune acteur exprime
fidèlement la complexité du caractère de Poil de Carotte qui est à la fois avide
de tendresse et soucieux de dissimuler sa détresse sous des dehors ironiques.
29. C’est en 1879 que l’américain Thomas Edison mit au point la lampe électrique à incandescence. À l’époque du roman de Jules Renard, cette découverte essentielle n’est pas encore entrée dans tous les foyers où l’éclairage à la
bougie demeure en usage.
L E S J O I E S D E L A F A M I L L E ( p p. 1 0 2 à 1 0 7 )
Comme Brutus, La mèche
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. a) « Le » désigne en l’occurrence Brutus : Marcus Junius Brutus, né à Rome
vers 85, mort à Philippes vers 42 avant Jésus-Christ. Cet homme politique
romain, neveu de Caton d’Utique, prit part avec Cassius à la conspiration
24
Les joies de la famille
contre César en 44 avant Jésus-Christ. Vaincu par Octavien et Antoine à
Philippes, il se suicida.
b) Mme Lepic ne connaît pas l’existence de Brutus car elle manque de culture.
Il faut dire que, comme sa fille Ernestine, elle n’a été que peu de temps scolarisée.
c) Poil de Carotte souhaite gentiment et diplomatiquement éviter le sujet, de
manière à ne pas ridiculiser sa mère en insistant sur son manque de culture
générale.
d) En insistant sur ce point (c’est-à-dire son manque de culture et de références) il pourrait précisément l’humilier et se venger de toutes les humiliations, de toutes les vexations qu’elle lui fait subir à longueur d’année, chaque
fois qu’une occasion se présente.
2. Les deux frères réagissent dans un premier temps avec une apparente passivité. Finalement, Félix se rebellera et versera de l’eau sur sa coiffure. Poil de
Carotte sera une victime silencieuse jusqu’à la fin comme on peut le voir à la
ligne 45 « Poil de Carotte se résigne d’un cœur habitué ».
3. Poil de Carotte admire Félix parce qu’il est capable de se révolter contre sa
sœur et de commettre des gestes « héroïques » : se verser une carafe d’eau sur
la tête, en l’occurrence. Un extrait du texte est significatif à cet égard : « Quel
type ! […] je ne déteste pas la pommade. » (lignes 42 à 44).
4. Sur la chevelure de Poil de Carotte, l’effet de la pommade ne dure pas
comme le montre la dernière phrase du texte ainsi que l’expression de la ligne
46 « Ses cheveux le vengent à son insu. ».
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
5. a) « La volonté de bûcher ferme » : celle de travailler avec ardeur, d’arrache-pied.
b) « Je crois que tu les manieras » : je crois que tu seras plus fort qu’eux, que tu les
domineras, que tu les vaincras.
6. a) « On les fait beaux » signifie qu’on les coiffe, les lave, les habille le plus élégamment possible, de manière à les valoriser.
b) « Tu es encore trop petite pour rouler un vieux de la vieille. » signifie : tu es encore
trop jeune pour me tromper, me faire faire ce que je n’ai nulle envie de faire.
25
RÉPONSES
◆ É TUDIER
AUX
QUESTIONS
LE DISCOURS
7. Il s’agit d’un futur de l’indicatif dont la valeur est prophétique.
8. a) Les indications en caractères italiques renvoient à des sortes d’indications
scéniques.
b) Leur rôle dans ce passage est de préciser les gestes, attitudes et comportements des protagonistes.
c) Ce type d’indications est fréquent dans le genre dramatique, dans les pièces
de théâtre.
La fonction de ce genre d’indications est, en général, de renseigner le spectateur ou le lecteur sur ce que pense intérieurement le personnage, mais aussi
sur ses gestes, attitudes, comportements, etc.
9. La chute du récit est : « Espèce de petite brute, va ! » (lignes 79 et 80).
10. Elle met en évidence l’autorité maladive de Mme Lepic qui veut toujours
avoir le dernier mot, mais également sa cruauté, sa mesquinerie.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: L’ HYPOCRISIE
11. L’hypocrisie de Mme Lepic se révèle dans la mesure où elle exige que ses
deux fils aillent à la messe sans se soucier de leur avis sur la question mais pour
se conformer aux usages et aux bienséances. Par ailleurs, elle s’attache à ce
qu’ils soient les plus beaux possible de manière aussi à donner une image de
vie de famille heureuse, épanouie, unie.
R E T O U R S U R L ’ Œ U V R E ( p. 1 1 0 )
1. Les noms d’animaux qu’il fallait retrouver sont, dans l’ordre : poules ; taupe ;
chien ; moineaux ; mouche.
2. a) Vrai. b) Vrai. c) Vrai. d) Faux (cf. La mie de pain lignes 1 à 5). e) Faux (Ils
portent une casquette : cf. Aller et retour, ligne 11 et La mèche ligne 31).
3. a) Les têtards. b) Aller et retour. c) Les prunes.
4. a) Honorine. b) Pyrame. c) Agathe. d) Papa Tissier. e) Rémy.
5. a) Une pension. b) Une rivière. c) Un toit ou toiton. d) Un pré.
26
Retour sur l’œuvre
6.
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27
PROPOSITION
DE SÉQUENCES DIDACTIQUES
Objectif principal : découvrir le monde de Poil de Carotte, enfant martyr.
Support : première partie Du côté des animaux, en entier.
PREMIÈRE SÉANCE
Axe de lecture
• L’univers animalier
familier
• La famille Lepic
• La vie à la campagne
Outils/mots-clés
Narrateur
Synonyme
Champ sémantique
Récit
Dialogue, répliques
Comparaison
Thèmes à exploiter
Compétences
• Reconnaître
la valeur du présent
de l’indicatif
• Reconnaître
la valeur de l’imparfait
de l’indicatif
• Savoir relever des
détails pour répondre
à une question
Expression écrite/orale
• Parler de soi
• Évoquer
des sentiments
• Formuler des
définitions de mots
en s’aidant
du contexte
• Les jeux d’enfants au XIXe siècle
• La vie en pension au XIXe siècle
• Les animaux et les hommes
• La cruauté
Objectif principal : comprendre les relations humaines dans le monde des Lepic.
Support : deuxième partie Personnages, en entier.
DEUXIÈME SÉANCE
Axe de lecture
• Les relations
humaines
• L’hypocrisie
et la mesquinerie
de Mme Lepic
Outils/mots-clés
Indices
Niveau de langue
Métaphore
Homonyme
Compétences
• Savoir faire le lien
entre deux textes
• Circuler dans
un récit
• Maîtriser l’accord
du participe passé
• Reconnaître les
formes affirmative,
négative
et interrogative
• Le vouvoiement
et le tutoiement
Thèmes à exploiter
• La manipulation mentale
• L’hypocrisie
• L’injustice
• L’humiliation
28
Expression écrite/orale
• Savoir commenter
une phrase en utilisant
le contexte
• Savoir utiliser une
expression en fin
de texte
PROPOSITION
DE SÉQUENCES DIDACTIQUES
Objectif principal : décoder des symboles, amorcer une lecture approfondie des textes.
Support : troisième partie Les choses, en entier.
TROISIÈME SÉANCE
Axe de lecture
• Le rôle des objets
et leur sens
• L’image du père
dans l’œuvre
de Jules Renard
Outils/mots-clés
Famille de mots
Contexte
Mots composés
Compétences
Expression écrite/orale
• Savoir expliquer
une expression grâce
au contexte
• Maîtriser les valeurs
du « on »
• Exploiter
les intonations dans
un texte en prose
où abondent
les répliques
• Employer des termes
abstraits courants
• Comparer deux
types de loisir :
jeu et jouet
Thèmes à exploiter
• Les objets de la vie quotidienne au XIXe siècle
• La déception, la déconvenue, la désillusion
• Les manifestations de l’affection dans la famille Lepic
Objectif principal : maîtriser des textes courts en profondeur.
Support : quatrième partie Les joies de la famille, en entier.
QUATRIÈME SÉANCE
Axe de lecture
• Fête de famille
et moments
exceptionnels
• L’image de Félix
pour Poil de Carotte
Outils/mots-clés
Champ lexical
Champ sémantique
Expression imagée
Caractères
typographiques
Rime intérieure
Ironie
Chute du récit
Compétences
• Maîtriser les valeurs
des temps du passé
(passé simple
et imparfait)
• Expliquer des
termes abstraits
Thèmes à exploiter
• La communication en famille
• Fête et fausse fête
29
Expression écrite/orale
Organiser un récit
autour d’un terme
abstrait :
le danger, le défi
E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆
L’étude du groupement de textes offrira un contrepoint heureux à l’univers
étouffant de l’œuvre de Jules Renard. Les sentiments qu’ils expriment ne sont
cependant pas étrangers à ceux éprouvés par Poil de Carotte. Écrits tous trois au
XXe siècle, ces textes permettent une comparaison entre l’enfance rurale des XIXe
et XXe siècles, à travers l’étude des décors et de la vie quotidienne qu’ils suggèrent.
◆
Trois axes de réflexion peuvent être privilégiés dans l’étude de ces textes :
a) l’expression de la peur ;
b) la perception du monde des adultes ;
c) le pouvoir de l’imagination.
Proposition de questionnaire
a) Dressez le champ lexical de la peur dans les textes de Saint-Exupéry, de
Carco et de Proust. Quel autre champ lexical peut-on établir qui renforce le
climat d’inquiétude dans lequel évoluent les enfants ?
b) Précisez qui sont les adultes présents dans les textes de Saint-Exupéry et de
Proust. En quoi s’opposent-ils radicalement ?
c) Montrez que l’imagination produit des effets différents dans les quatre extraits.
◆ Écrits tous quatre à la première personne du singulier, les textes regroupés
peuvent donner lieu à divers travaux, en écho au texte de Jules Renard :
a) Création de dialogues entre les personnages de Frayeur nocturne.
b) Transposition à la troisième personne de passages de Cœur battant.
c) Exercice d’imitation du style de Ma chambre d’enfant.
d) Parmi les titres suivants, cochez celui qui convient le mieux, selon vous, au
texte de Proust :
– Une adorable grand-mère ;
– Une nuit commes les autres ;
– Vivement demain !
◆ La notoriété des auteurs permet également des recherches sur leurs vies et
la valeur autobiographique de leurs textes. Cette dimension peut être également étudiée dans Poil de Carotte.
Proposition de questionnaire :
Après avoir effectué des recherches sur la vie des auteurs des extraits de ce
groupement, rédigez une courte notice biographique sur chacun d’eux à la
manière du dictionnaire et en insistant sur leurs années d’enfance.
30
PISTES
DE RECHERCHES
DOCUMENTAIRES
Plusieurs axes de recherche peuvent s’organiser autour de la lecture de Poil de
Carotte.
Ces travaux peuvent s’inscrire dans le déroulement d’une séquence. Ils peuvent également être proposés aux élèves dans le cadre d’exposés individuels ou
collectifs.
◆ A UTOUR
DE L’ ENFANCE DE
P OIL
DE
C AROTTE
– L’image parentale.
– La vie de famille.
– Les années d’enfance et d’adolescence.
– Le roman d’éducation / le roman d’apprentissage.
– Les enfants mal-aimés dans la littérature.
– Les pensionnats et internats au XIXe siècle.
◆ A UTOUR
DU GENRE LITTÉRAIRE
– Le récit court : conte, nouvelle, lettre fictive (ex. : Lettres de mon moulin, de
Daudet).
– La prose et les dialogues longs.
– Le récit conçu de manière dramatique.
◆ A UTOUR
DE
J ULES R ENARD
– L’enfance de Jules Renard (voir ses Lettres et son Journal).
– Jules Renard : le prosateur, le journaliste, l’auteur dramatique.
– Jules Renard et le Nivernais.
– Le pessimisme de Jules Renard.
– La cruauté mentale chez Jules Renard.
31
BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ É DITIONS
DES ŒUVRES DE
J ULES R ENARD
– Poil de Carotte, édition de H. Béhar, Pocket, 1990.
– Histoires Naturelles, édition J. Borie, Folio, Gallimard, 1984.
– Journal, édition L. Guichard et G. Sigaux, Gallimard, collection La Pléiade,
1972.
◆ É TUDES
SUR L’ ŒUVRE DE
ET SUR SA VIE
J ULES R ENARD
– Jules Renard, Maurice Toesca, Albin Michel, 1976.
– Jules Renard par lui-même, P. Schneider, Écrivains de toujours, Le Seuil, 1956.
– L’homme ligoté, Jean-Paul Sartre, Situation I, Gallimard, 1947.
– La langue et le style de Jules Renard, Droz, Genève, 1942.
– L’humour de Jules Renard, Klincksieck, 1978.

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