Les menteries de Ribécourt-Dreslincourt

Transcription

Les menteries de Ribécourt-Dreslincourt
Les menteries
de Ribécourt-Dreslincourt
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Lignes d’écritures
collection Textes en ligne
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Classe de BEPA2
Les menteries
de Ribécourt-Dreslincourt
Lycée agricole
atelier d’écriture créative 2009-2010
avec la participation de Jean Foucault
poète de service
et de Sophie Lapaquette, professeure
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Présentation
Les menteries des pommes de terre
Le projet d’écriture consiste ici à inventer des
mensonges. Ne croyons pas que l’exercice des menteries
soit facile : Il faut « s’autoriser » à « voir » autre chose ___
qu’une peau de patate ! Et de proposer des rencontres inattendues. Ainsi fut éliminée une patate qui se retrouve
chez MacDo ou MacCain, car c’est sa vie normale.
On a tous dans la tête un imaginaire qui ne
demande qu’à être développé. Mais on s’en préoccupe
peu. Je cherche donc ici à pratiquer de la gymnastique
de l’esprit qui en a besoin, tout comme le corps.
Apprendre à dépasser l’impression de déjà vu,
de monde sans surprise, c’est s’autoriser à création, se
donner l’habitude de ne pas se satisfaire du monde tel
qu’on croit qu’il se présente. Dans notre tête c’est beaucoup plus riche que cela.
« Menterie » est un vieux mot de la langue française et les « menteries » que nous avons pris pour
exemple, sont attribuées aux bateliers de la Meuse au
XVIIe siècle. Elles sont sur le modèle « Compère qu’astu vu ? » que nous avons repris ici.
Chaque lycéen était aussi invité à montrer sa
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pomme de terre (qu’on venait de distribuer) à l’appareil
photo. Et c’est à partir de l’observation de cette pomme
de terre qu’est née la menterie de chacun.
Un dernier mot peut-être sur les mots « patate »
et « pomme de terre ». Le premier mot vient de la langue
quechua, langue des Indiens d’Amérique du Sud : « papa
». « Pomme de terre » vient du latin (« malum terrum »).
En disant « patate » notre langue donc se souvient que
nous avons pris aux Indiens ce tubercule, comme nous
avons pris les tomates, le caco ou l’or !
Jean Foucault, écrivain de service
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu une tortue
Qui marchait dans le ciel
Et grilla un feu rouge
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu une goutte
Qui chantait dans un champ
A la fin de l’été.
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu deux patates
Qui marchaient à quat’pattes
Dans un tout petit parc.
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu un pirate
Avec un short violet
Qui avait peur de l’eau.
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu un hamster
Qui dansait en string rose
Dans une maison close.
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu une patate
Qui criait « mort aux vaches »
A des ornithorinx
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu des patates
Qui dansaient le tango
Au dos d’un escargot
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu un manchot
Qui grattait un banco
En sortant du resto
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu des patates
Qui poussaient sur un arbre
Un hiver enneigé
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu un guerrier
En maillot de bain blanc
Qui calmait un chien
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai bu une patate
Qui fumait un bédo
Au milieu des gendarmes
Compère vous mentez !
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Compère qu’as-tu vu ?
Ah ! j’ai vu j’ai vu…
J’ai vu un morpion
Qui nageait dans la mer
Avec son ex-beau-frère
Les menteries de Ribécourt-Dreslincourt
numérisé en mai 2010
reproduction interdite pour tout usage autre que pédagogique
(avec accord préalable)
contact : [email protected]
site : www.lignesdecritures.org
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