indiana jones et le temple maudit

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indiana jones et le temple maudit
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INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
INDIANA JONES AND THE TEMPLE OF DOOM
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Titre original : INDIANA JONES AND THE TEMPLE OF DOOM
Autre titre : INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
Année : 1984
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Harrison Ford, Kate Capshaw, Ke Huy Quan (Jonathan Ke Quan), Amrish Puri, Roshan Seth, Philip
Stone & Dan Aykroyd
Réalisateur : Steven Spielberg
Scénario : George Lucas, Willard Huyck & Gloria Katz
Musique : John Williams
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1935... Indiana Jones parvient de justesse à échapper à
d'impitoyables criminels orientaux. Mais, sa fuite en avion se
solde rapidement par un fiasco, et il se retrouve en plein cœur
de la jungle indienne. Il trouve refuge dans un village très
pauvre, dont les habitants le supplient de retrouver leur pierre
sacrée, le "Shiva linga", volée, selon eux, par le maharadjah du
palais de Pankot...
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE a été un
triomphe et, très rapidement, Lucas et Spielberg envisagent la
mise en chantier d'une suite. Le réalisateur de LA GUERRE
DES ÉTOILES avait toujours envisagé trois épisodes des
aventures de l'archéologue américain, mais il n'a pas d'idée
bien précise en tête pour ce nouveau film. Le scénariste du
premier volet, Lawrence Kasdan, se consacre alors
essentiellement à sa carrière de réalisateur (amorcée en 1983,
avec la sortie du thriller LA FIÈVRE AU CORPS). Lucas se
replie sur le couple Willard Huyck - Gloria Katz, qui avaient
déjà rédigé son AMERICAN GRAFFITI. Il leur soumet une
histoire extrêmement basique, se limitant, en fait, à la petite
introduction rédigée ci-dessus. Toutefois, il apporte aussi
quelques éléments plus précis, comme l'usage du culte de la
déesse guerrière Kali, la présence d'un enfant (il souhaitait une
fillette, mais Spielberg préfèrera un garçon) et l'abandon de
Marion Ravenwood comme personnage féminin principal.
Harrison Ford, que le personnage d'Indiana Jones a
définitivement propulsé au rang de star internationale, reprend
bien sûr son rôle. Toutefois, on ne retrouve aucun des autres
acteurs du volet antérieur, même parmi les personnages
secondaires. Kate Capshaw, alors peu connue, décroche le rôle
de Willie Scott. Elle allait apparaître la même année dans le
film fantastique DREAMSCAPE, sans pour autant que cela ne
lance réellement sa carrière. Le jeune Ke Huy-Quan, âgé de 12
ans, n'avait aucune expérience de comédien auparavant ; il
décida de poursuivre dans le domaine du cinéma
(GOONIES...) et a récemment coopéré aux cascades de THE
ONE et X-MEN sous le nom de Jonathan Ke Quan.
Après LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE et
E.T., Spielberg est désormais LE réalisateur le plus respecté
d'Hollywood. L'heure n'est donc plus vraiment aux économies
de bouts de chandelle, et INDIANA JONES ET LE TEMPLE
MAUDIT sera filmé pour 28 millions de dollars. Le tournage
démarre sur des sites naturels exotiques. La seconde équipe,
toujours dirigée par Michael Moore (responsable de la
poursuite en camion du premier film), commence à mettre en
boîte la fuite en voiture dans les rues de Macao. Les extérieurs
des scènes indiennes sont filmés au Sri Lanka (expéditions en
éléphant, le village, le pont...). Puis, tout ce petit monde
retourne au studio anglais d'Elstree pour y filmer la plus
grande part du métrage, Spielberg avouant alors une nette
préférence pour le travail en intérieur. Y sont notamment
tournées toutes les séquences du temple et des sous-terrains,
certaines scènes d'extérieurs nocturnes, le night-club chinois,
ainsi que certains plans sur le flanc du ravin. Finalement,
l'équipe se rend en Californie, dans des parcs naturels, pour y
filmer la folle course du canot. Les techniciens de l'ILM
prennent le relais pour les effets spéciaux, nettement plus
nombreux que dans le premier film, dans lequel la seule grosse
séquence en la matière était l'ouverture de l'Arche. Le
tournage finira en retard, notamment à cause des difficultés
causées par les problèmes de santé qui clouèrent Harrison Ford
trois semaines sur un lit d'hôpital...
Shanghai, 1935... L'archéologue Indiana Jones se rend à la
boîte louche Obi Wan afin d'y rencontrer le caïd Lao Che. Ils
doivent y conclure une transaction : les cendres de Nurhachi,
qu'apportent l'américain, contre une énorme pierre précieuse,
en la possession de l'asiatique. L'échange tourne mal, mais
Jones réussit à s'enfuir en compagnie de Willie Scott, une
chanteuse américaine travaillant dans le night-club. Avec l'aide
du très jeune Demi-Lune, ils parviennent à l'aérogare, d'où ils
fuient en avion. Mais ils sont trahis par les pilotes, qui les
abandonnent en plein vol ! Indiana, Demi-Lune et Willie
échappent de justesse à une mort certaine, mais se retrouvent
perdus en plein cœur de l'Inde. Ils sont accueillis par les
habitants d'un village misérable, soumis au joug cruel du
maharadjah du palais de Pankot. Celui-ci leur a subtilisé leur
pierre sacrée, le "Shiva linga", qui assurait la prospérité de leur
communauté, puis a enlevé tous leurs enfants afin de les faire
travailler pour son compte. Indiana Jones compte bien
récupérer la pierre sacrée pour la ramener en Occident, où cette
trouvaille archéologique lui vaudra "fortune et gloire"...
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En situant son action en Inde, INDIANA JONES ET LE
TEMPLE MAUDIT poursuit toute une tradition de films
d'aventures dans lesquels des héros occidentaux affrontaient
des indiens d'Asie, généralement assimilés à des adversaires
redoutables et cruels. On trouve ainsi, dans les années 1930,
d'héroïques colonisateurs britanniques sous les traits de Gary
Cooper dans LES TROIS LANCIERS DU BENGALE de
Henry Hattaway, ou d'Errol Flynn dans LA CHARGE DE LA
BRIGADE LÉGÈRE, signé Michael Curtiz. Surtout, à la même
époque, dans GUNGA DIN de George Stevens, trois soldats
anglais, aidés par un autochtone appelé Gunga Din, justement,
affrontent une secte de Thugs, des assassins fanatiques prêts à
toutes les cruautés pour chasser les colons britanniques. Ce
film marquera suffisamment les esprits pour que la firme
britannique Hammer s'en inspire avec LES ÉTRANGLEURS
DE BOMBAY de Terence Fisher "himself", en 1960,
longtemps après l'indépendance de l'Inde (1947). Les thugs,
très sadiques, y coupent des mains et y crèvent des yeux en
l'honneur de la déesse Kali. De tels méchants anticolonialistes
et sanguinaires, menés par des gourous illuminés et ennemis
jurés de la race blanche, relèvent, comme les méfaits de Fu
Manchu, de craintes occidentales pour le moins démodées dans
les années 1980 ! Le scénario de INDIANA JONES ET LE
TEMPLE MAUDIT choisit donc d'en faire des esclavagistes
(adversaires de certains héros de serial, comme dans TARZAN
THE TIGER par exemple), histoire de les rendre plus
évidemment antipathiques. Quant à la description du fastueux
et lumineux palais de Pankot, dont les sous-sols cachent
d'étranges cultes, de dangereux pièges et de pathétiques
captifs, elle évoque immanquablement le diptyque LE TIGRE
DU BENGALE - LE TOMBEAU HINDOU, réalisé par Fritz
Lang en Allemagne, à la fin des années 1950.
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT s'ouvre,
comme LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE et les
James Bond, sur un prologue, prétexte avant tout à proposer un
petit film dans le film, ultra-dynamique et surprenant, mettant
d'emblée le spectateur dans l'ambiance. Cette séquence, située
à Shanghai, permet notamment d'introduire deux nouveaux
personnages dans l'action. D'abord, la chanteuse Willie Scott,
qu'Indiana enlève par intérêt (elle détient l'antidote au poison
que les gangsters viennent de faire avaler à l'archéologue) et
qui va l'accompagner tout au long de cette aventure. Féminine
dans un sens caricatural du terme, elle réagit de manière
hystérique à la moindre situation risquée, se montre coquette
dans les moments les plus déplacés et traque la fortune à
épouser... Bref, elle semble le total contraire de l'énergique et
indépendante Marion Ravenwood. L'idée, très discutable, de
faire changer Indiana Jones de compagne pour cette aventure
vient en fait de Lucas. Spielberg a, de son côté, déclaré qu'il
aurait mieux aimé conserver le personnage incarné par Karen
Allen. Néanmoins, cela s'inscrit assez logiquement dans la
psychologie d'Indiana Jones, voyageur sans attache, accordant
plus d'importance à ses recherches archéologiques qu'aux
attentions de Marion. L'aventurier se trouve encore
accompagné par Demi-lune, un orphelin chinois qu'il a
recueilli. L'idée de ce personnage vient peut-être de KIM, le
petit orphelin indien qui accompagne l'aventurier incarné par
Errol Flynn dans le film de Victor Saville...
Hélas, dès le prologue, il semble bien que quelque chose
cloche. Les trouvailles sont toujours présentes (le générique en
forme de comédie musicale, le diamant tombant parmi les
glaçons, la portière de l'avion...), mais tout ne fait pas mouche,
et cette ouverture trahit un certain flottement. Willie Scott,
stupide et peu sympathique, tape vite sur les nerfs, tout comme
le petit garçon, de prime abord assez énervant. La surenchère
semble de mise (avec la chute en canot, reprenant une idée
initialement prévue pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE
PERDUE) et la perfection du premier volet semble d'abord
assez lointaine. Pourtant, au fil des séquences, les nouveaux
personnages finissent par se ménager des scènes très réussies
(Indiana Jones et Willie s'attendant l'un l'autre, chacun dans
leur chambre) et, surtout, permettent à l'aventurier de se
montrer plus doux.
Ainsi, il regrette son arrogance face à Willie, et, surtout, se
trouve un rôle de père quant au petit garçon qui lui sauvera plus
d'une fois la mise. Dans un premier temps, Indiana considère
que sa mission se limite à récupérer le Shiva linga dans l'antre
des thugs et à filer avec ce trésor en Occident, sans se soucier
de la destinée des habitants du petit village qu'elle est censée
protéger. Mais, dans le temple maudit, il assiste aux mauvais
traitements subis par les enfants-esclaves et manque lui-même
de devenir un serviteur du culte maléfique. Finalement, son
attitude va évoluer vers plus de sagesse, plus d'humanité, et
moins de matérialisme. Les humains auront, en fin de compte,
plus d'importance à ses yeux que leurs trésors.
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT verserait
donc dans le politiquement correct ? En fait, ce n'est pas
vraiment le cas. Sous l'impulsion de Lucas, l'œuvre devient, à
partir du premier sacrifice humain, extrêmement sombre,
relevant nettement plus du film d'épouvante que du cinéma
d'aventures classique. Jusqu'alors un peu hésitant, le métrage
finit par trouver ses marques et accumule, dans un
foisonnement assez terrible, les détails macabres. C'est à un
véritable festival de peaux d'écorchés, de crânes humains, de
membres fraîchement coupés et de traitements sadiques que
nous convie cette oeuvre claustrophobe, parée d'éclairages
expressionnistes à la Mario Bava. L'énorme et lugubre décor
du temple est, dans cette optique, un des plateaux les plus
hallucinants jamais vus au cinéma ! Nocturne et sinistre,
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT ne recule
devant aucune monstruosité, allant même jusqu'à faire
commettre des actes de cruauté par un enfant, ou à montrer son
héros, possédé par les forces du mal, en train de brutaliser un
jeune garçon.
Finalement, l'évasion des souterrains fera se clore le film sur
une époustouflante séquence d'action non-stop, dans laquelle
Spielberg retrouve la virtuosité et la fluidité de son meilleur
cinéma. Cette fuite dans la mine (là encore, une idée prévue
initialement pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE
PERDUE) grouille de détails amusants, bien que le recours très
fréquent a des plans truqués (projections, incrustations,
modèles réduits...) semble peut-être un peu voyant.
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT, après un
début mitigé, s'avère donc, en fin de compte, une grande
réussite, renouvelant thématiquement LES AVENTURIERS
DE L'ARCHE PERDUE et enrichissant réellement son
personnage principal. Toutefois, à sa sortie, l'accueil critique
est très partagé. D'abord, comme pour tout bon film
d'aventures exotiques, INDIANA JONES ET LE TEMPLE
MAUDIT n'échappe pas aux reproches de racisme, que
quelques bien-pensants ne peuvent s'empêcher de voir partout
où cela les arrange. Plus grave, on lui reproche surtout sa
violence et son caractère horrifique, que certains adultes
trouvent ici "too much" pour le jeune public. Au Royaume-Uni,
pour obtenir la mention PG (accès autorisé aux enfants
accompagnés d'un adulte), plus d'une minute de métrage sera
retirée. Aux USA, le film reçoit, sans coupure, la même
classification, jugée trop peu sévère au goût de certains.
Spielberg, qui s'avoue lui-même mal à l'aise face à la cruauté
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de son film, tente de se racheter un peu en étant à l'initiative
d'une nouvelle classification : le "PG-13" (déconseillé aux
enfants de moins de 13 ans), qui, en pratique, ne change pas
grand chose... Quoi qu'il en soit, c'est encore un triomphe
commercial planétaire...
Logiquement, il s'agit du second disque inclus dans le
coffret "Les aventures d'Indiana Jones". A nouveau, on ne
signale aucune véritable interactivité, à part un accès internet
au site officiel de la série. L'image est proposée en format
scope d'origine et en 16/9. Le résultat est globalement de très
bonne tenue. Certes, le nombre de plans truqués étant très
élevé, on ne peut pas rater certains défauts de contraste (la
conversation nocturne entre Demi-Lune et Indiana Jones sur la
colline surplombant le village) ou de perte de définition,
somme toute assez inévitables. De même, les très nombreuses
scènes sombres causent parfois des petites difficultés pour la
profondeur des noirs (le passage secret). Par contre, les
séquences dans le sanctuaire lui-même sont magnifiques, avec
une définition et des couleurs absolument stupéfiantes. De
même, les plans (non truqués) dans la mine, pourtant assez
obscurs, passent formidablement bien. Quelles que soient les
difficultés posées par certains plans, le DVD ne se départit
jamais d'une compression de haute volée et d'une définition
extrêmement précise. Somme toute, du très bon travail...
La bande-son anglaise, en Dolby Digital 5.1, est, comme
pour LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE, un régal
de précision, de netteté et de finesse pour les oreilles. Elle
n'appelle donc pas de commentaire particulier. A nouveau, le
doublage français n'est proposé qu'en Dolby Surround
d'époque, mais ce mixage est tout de même suffisamment
puissant et convaincant. On retrouve les mêmes sous-titrages
que sur les autres disques du boîtier, parmi lesquels un en
français. Les bonus se trouvent en fait sur le quatrième DVD de
ce coffret, dédié aux seuls suppléments, décrit dans le test
d'INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE.
INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT est proposé
ici dans une édition très réussie, bénéficiant d'excellentes
qualités techniques. Cela permet de revisiter, dans les
meilleures conditions possibles, cet Indiana Jones aujourd'hui
encore assez controversé.
Emmanuel Denis
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : Paramount
Zone : 2 - France
Format Disque : 4 DVD
Durée : 114 minutes
Format d’image : 16/9 - 2.35
Format(s) sonore(s) : English (Dolby Digital 5.1),
Francais (Dolby Surround 2.0)
Sous-titrage(s) : English, Francais, Arabic, Bulgarian,
Russian, Letton, Estonian & Lithuanian,
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE
• INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT
• INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE
• Disque Bonus
• Indiana Jones : Naissance d'une Trilogie
• Les Aventuriers de l'Arche Perdue (50mn46)
• Indiana Jones et le Temple Maudit (41mn06)
• Indiana Jones et la Dernière Croisade (35mn)
• Featurettes
• Les Cascades dans Indiana Jones (10mn56)
• Le Son d'Indiana Jones (13mn18)
• La Musique d'Indiana Jones (12mn22)
• La Lumière et la Magie d'Indiana Jones (12mn20)
• Bandes-annonces
• Les Aventuriers de l'Arche Perdue
• Teaser
• Trailer
• Trailer promo
• Indiana Jones et le Temple Maudit
• Indiana Jones et la Dernière Croisade
• Teaser
• Trailer§
• Vidéo promo du jeu vidéo Indiana Jones et le Tombeau de
l'Empereur (1mn44)
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