Le contrôle judiciaire a priori du motif économique du licenciement
Transcription
Le contrôle judiciaire a priori du motif économique du licenciement
02 JUIL 12 Hebdomadaire Paris Surface approx. (cm²) : 279 N° de page : 1 1 RUE EUGENE ET ARMAND PEUGEOT 92856 RUEIL MALMAISON CEDEX - 0 825 300 302 Page 1/1 Le contrôle judiciaire a priori du motif économique du licenciement Par Joël Grange, associé, Flichy Grange Avocats ans l'affaire Viveo, la Cour de cassation a refusé, le 3 mai dernier, que les juges contrôlent a priori la validité du motif économique des licenciements avant le prononcé des licenciements Maîs le nouveau gouvernement a annonce qu'il entendait soumettre au Parlement un projet de loi tendant à permettre aux juges d'interdire les « licenciements boursiers » qui ont « pour seul motif d'augmenter un peu plus les dividendes versés à l'actionnaire » ll fallait s'attendre à une telle reaction. Doit-on pour autant s'en réjouir ? miques ' Les juges ont-ils les compétences et l'expérience requises pour censurer des choix de gestion de l'entreprise ? D Cette semaine • Social et fiscal : K&d Gates s'équipe a Paris (pz) • Linklaters et Allen S'il n'est pas discutable que nos magistrats sont dotés de réelles qualités intellectuelles, il est clair aussi qu'en choisissant leur orientation professionnelle ils n'ont, par hypothèse, pas fait le choix de l'entreprise. Comment vont-ils alors être en mesure d'apprécier la complexité des choix de l'entreprise ? Certes, la décision du juge sera précédée d'un débat contradictoire et chacune des Tout d'abord, la définition de ce qui sera interdit pose de sérieuses difficultés. Ni le parties pourra être entendue On constate cependant que les juges terme dè licenciement boursier, ni celui de distrise réfèrent le plus souvent ww buer des dividendes ne En choisissant leur orienta- aux rapports des expertscomptables du comité peuvent constituer des tion professionnelle, d'entreprise designés criteres clairs et précis pour les magistrats, par hypothèse, justement pour leur perles entreprises ll n'existe n'ont pas fait le choix mettre de contester le pas de licenciements de I entreprise Plan Ils pourraient aussi boursiers en tant que tels La notion de distribution de avoir recours à un expert judiciaire. Au-delà des dividendes est plus précise sur le plan juridique et comptable Maîs faut-il coûts inhérents à toute expertise, se poserait cependant la question des délais de résolucomprendre qu'une entreprise ne pourra plus tion des conflits. distribuer des dividendes dans l'hypothèse où elle envisage des licenciements economiques et, si tel est le cas, pendant combien de temps Et c'est là une seconde difficulté : le avant et après ces derniers ' calendrier des entreprises n'est pas celui de la justice. Il ne s'agit pas ici de critiquer les Au-delà des circonstances interdisant de magistrats qui souvent font tout ce qu'ils licencier pour motif économique qui devront peuvent Ces dossiers sont suffisamment être précisées par le législateur à la lumière de importants pour qu'on ne leur demande pas de bâcler leur decision Maîs les délais, a fortiori s'il la nécessaire conciliation entre les intérêts des y a appel, restent longs Le contrôle du juge a salariés et la liberté d'entreprendre, l'institution priori du motif économique des licenciements judiciaire est-elle bien armee pour assurer ce rôle de gendarme des licenciements éconoest-il vraiment une bonne solution ' sur l'émission obligataire jumbo de GDF Suez (p3) • Darrois et Wachtell sur le mariage d'Alliance Boots et de Walgreens (p4) • Passerelle et examen déontologique : quelles modalités ' (ps) • Bénédicte QuerenetHahn, associée gérante de GGV (pô) JJ FLICHY 0294292300508/GBV/MSK/3 1322 G est en milliards d euros le chiffre d affaires des societes du CAC 40 en 2011 en hausse de 4 % par rapport à 2010 Source Ricol Lasteyrie Profil financier du CAC 40 26 juin 2012 Eléments de recherche : FLICHY & ASSOCIÉS ou FLICHY GRANGÉ AVOCATS : cabinet d'avocats, appellation citée, toutes citations