institut de formation en masso-kinesitherapie de rennes

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institut de formation en masso-kinesitherapie de rennes
INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE DE RENNES
INTERET D’UNE COOPERATION APA-KINE
DANS L’APPROCHE PROPHYLACTIQUE DE LA
REATHLETISATION
DU SPORTIF OPERE D’UNE PUBALGIE
LOTHORE Mathieu
Année 2010-2011
Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou
partielle faite sans le consentement de l'auteur est illégale.
Ministère de la santé et des sports
Région Bretagne
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes
INTERET D’UNE COOPERATION APA-KINE
DANS L’APPROCHE PROPHYLACTIQUE DE LA
REATHLETISATION
DU SPORTIF OPERE D’UNE PUBALGIE
Travail Personnel présenté par :
Mathieu LOTHORE
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur Kinésithérapeute
Année 2010-2011
Préface
Ce travail personnel a été réalisé dans le centre mutualiste de rééducation et de réadaptation
fonctionnelle de Kerpape situé à Ploemeur en Bretagne. Situé à 8km de Lorient, dans un parc de 35
hectares en bord de mer, le CMRRF de Kerpape accueille des patients adultes ainsi que des enfants
dans le cadre d’hospitalisation à temps plein, à temps partiel de jour ou de traitements ambulatoires.
Il comporte un plateau hospitalier adulte pouvant accueillir jusqu’à 152 lits, auxquels on peut
ajouter 45 places en hôpital de jour, ainsi qu’une unité de soins enfants/adolescents de 53 lits et un
hôpital de jour enfants/adolescents de 25 places.
Le plateau de rééducation se compose de 5 plateaux techniques :
-
Traumatologie/Orthopédie/Rhumatologie
-
Blessés Médullaires
-
Neurologie centrale
-
Amputés/Brulés/Cardiaques/Vasculaires/Rachis
-
Pédiatrie
Les moyens de ce centre en matière de prise en charge rééducative sont composés d’une
équipe constituée de 16 médecins MPR, 2 cardiologues, 5 plateaux de kinésithérapies, 3 plateaux
d’ergothérapie, 1 équipe pluridisciplinaire (psychologues, neuropsychologues, psychomotriciens,
orthophonistes, éducateurs, APA…).
Résumé
Lors de mon premier stage de dernière année de formation, a u CMRRF de Kerpape (56), j’ai
dû prendre en charge un sportif semi professionnel sortant du centre de formation du Football Club
de Lorient. Celui-ci venait de subir une intervention chirurgicale suite à l’apparition une pubalgie
devenue chronique après 5 mois de repos et de traitement conservateur. Cette prise en charge a été
très intéressante de part d’abord une phase de rééducation post opératoire, puis une phase de
rééducation associée à une réathlétisation en vue d’un retour sur le terrain en coopération du
Masseur Kinésithérapeute avec un professeur APA (Activités physiques adaptées).
Ce mémoire a pour point de départ une question que je me suis posée, suite à une discussion avec
un professeur APA, sur laquelle nos points de vue divergeaient concernant les domaines de
compétences de chacun.
Je remercie les différentes personnes qui ont participé à l’élabora tion de ce travail.
Mots clés :
-
Pubalgie
- Groin pain
-
Réathlétisation
- Pubalgia
-
Masseur Kinésithérapeute
- Detraining
-
Professeur APA
-
Activité physique adaptée
-
Syndrome de désadaptation à effort
SOMMAIRE
Résumé
Sommaire
I.
Introduction
1
II.
Revue de littérature
3
2.1 Rappels anatomiques
3
2.2 La pubalgie du sportif
4
2.3 Les indications chirurgicales
8
2.4 Le syndrome de désentrainement à l’effort
9
Présentation du cas clinique
10
3.1 Anamnèse
10
3.2 Bilans médicaux
11
3.3 Bilans Kinésithérapiques
13
3.4 Diagnostic
14
3.5 Objectifs
14
3.6 Principes
14
Proposition d’un protocole de rééducation en phase de
réathlétisation, en coordination APA-Kiné
15
4.1 La réathlétisation, une nécessité chez le sportif
15
4.2 Compétences, rôles, spécificités de L’APA, du Kiné
16
4.3 Protocole de rééducation en phase de Réathlétisation
21
V.
Discussion
27
VI.
Conclusion
31
III.
IV.
I.
Introduction
Ce mémoire a été réalisé dans le service de Traumatologie/Orthopédie/Rhumatologie lors de
mon premier stage de troisième année d’étude en Août-Septembre 2010.
La pubalgie est une pathologie découverte relativement récemment par un médecin italien :
Spinelli en 1932, en observant des douleurs au niveau du pubis chez des sportifs pratiquant
l’escrime [1]. Pour cet auteur l’origine de cette nouvelle pathologie du sportif provenait des
sollicitations du pied placé en arrière lors du combat en escrime, placé en abduction et rotation
externe de hanche. Depuis de nombreux auteurs se sont penchés sur l’étiopat hogénie de ce
syndrome.
La pubalgie est connue du grand public de part sa médiatisation dans le milieu sportif, en
particulier dans le football. La complexité anatomique de la région pubienne, ainsi que l’intrication
de nombreuses pathologies diverses dans le tableau clinique, rend difficile un diagnostic précis et
rapide. L’incidence de cette pathologie est importante dans les sports collectifs professionnels.
Actuellement aucun consensus n’a été rédigé [2] [3], et le terme de pubalgie ne désigne aucune
pathologie précise. Il s’agit d’une douleur du carrefour inguino-pubien dont les étiologies, même
chez le sportif sont très diverses[2][4], pour les plus fréquentes : fracture de fatigue du pubis,
tendinopathies des adducteurs, des grands droits, arthropathie pubienne primitive, hernies variées,
lésions du psoas, du pectiné, de la hanche, des syndromes canalaires, bursite, syndrome myofascial,
le dérangement intervertébral mineur de la charnière dorso- lombaire T12-L1 de Maigne, syndrome
sacro- iliaque.
Le terme de pubalgie n’est significatif que d’une douleur régionale dont l’origine peut être
très diverse et qui ne préjuge ni de la nature (inflammatoire, mécanique, infectieuse, ou tumorale),
ni d’une lésion précise. L’incidence importante de ce syndrome chez le sportif, dont les structures
lésées sont essentiellement le couple os-tendon, a amené certains auteurs dans la littérature, depuis
les années 2000, à n’utiliser le terme de ‘’pubalgie’’ que dans la pathologie abdomino- inguinopubienne rencontrée exclusivement chez le sportif. La pubalgie est alors définie par ‘’un syndrome
pubien chronique du sportif, d’origine le plus souvent micro-traumatique et en rapport avec une
souffrance du canal inguinal’’ [4]. Cette pathologie est en lien avec un surmenage du carrefour
inguino-pubien en raison de l’intensivité de l’entrainement et des contraintes qui s’y appliquent
pendant les différents gestes techniques [1]. La découverte chez un sportif de ce syndrome,
1
nécessite un traitement conservateur médical et kinésithérapique, le plus rapide possible. L’arrêt
sportif est le plus souvent la première recommandation prescrite.
L’arrêt sportif de plus de 3 mois, parfois associé comme dans ce mémoire à une intervention
chirurgicale, est lié à un syndrome de désentrainement avec une diminution des capacités
physiologiques et métaboliques nécessaires à la pratique sportive. Ce cas clinique aborde la
rééducation d’un joueur de football en centre de formation constituant un contexte spécial en raison
des enjeux importants pour l’éventuelle future carrière du joueur blessé. En effet, au delà de la surmédiatisation et rémunération importante des superstars du football, la précarité des carrières
professionnelles est un sujet masqué par l’attractivité d’un salaire conséquent tout e n pratiquant une
passion sportive. Le football est un domaine où la concurrence est rude en particulier dans les
centres de formations où le nombre de joueurs est nettement plus conséquent que celui des joueurs
pouvant participer aux compétitions. Les joueurs en formation se lancent alors dans des courses au
‘’temps de jeu’’ et à la performance. La sélection est très difficile et seuls les meilleurs sont pris.
Selon le syndicat des joueurs : L’union nationale des apprentis footballeurs professionnels
(UNAFP) évalue à 20% le pourcentage de joueurs issus des centres de formation qui accèdent au
professionnalisme [5].
Cette incertitude de contrat professionnel futur, associé au risque de blessure physique, facilite la
construction d’un sentiment d’inquiétude vis à vis de l’avenir de ces jeunes joueurs. On comprend
ainsi mieux pourquoi il y a régulièrement un refus de signaler blessures ou douleurs pour ne pas être
mis à l’écart du groupe en formation et de mettre en péril une éventuelle future carrière
professionnelle.
La prise en charge rééducative suite à l’intervention chirurgicale de ce type de patient sportif
est particulière. Après rééducation et traitement des suites opératoires, la prise en charge
rééducative va rechercher à développer des capacités et qualités supra- fonctionnelles via une
réathlétisation du patient déconditionné à l’effort et au sport pratiqué. Aussi, une approche
préventive, en particulier envers la pathologie opérée est nécessaire. En effet, malgré une
intervention effectuée pour éliminer les symptômes de la pathologie, les contraintes mécaniques,
engendrées par un retour à l’entrainement intensif précoce, peuvent faire ressurgir la pubalgie si le
patient n’est pas préparé spécifiquement au retour sur le terrain. La prise en charge, en relation avec
les incertitudes concernant l’éventuelle future carrière du joueur en formation, doit être fait avec des
délais relativement courts pour permettre un retour sur le terrain le plus rapide possible et dans les
meilleures conditions.
2
La prise en charge d’un sportif semi-professionnel, en centre de rééducation, semble être
intéressante réalisée en pluridisciplinarité. En effet à l’image, d’une rééducation effectuée par le
staff technique et médical d’un club professionnel par un Masseur-Kinésithérapeute(MK) associée
à un préparateur physique, on peut entrevoir d’effectuée cette rééducation avec un MK associé à un
professeur en activité physique adaptée en centre de rééducation. L’action de chacun des
protagonistes dans la rééducation est à déterminer, en effet en fonction des connaissances de chacun
son rôle sera plus précis et adéquate.
La problé matique posée dans ce mé moire est de déterminée le rôle précis du MK intégré dans
un protocole de réathlétisation en vue d’un retour sur le terrain d’un sportif de haut niveau
opéré d’une pubalgie.
Pour répondre à cette problématique, une revue de la littérature a été effectuée pour bien
cerner le sujet et en particulier pour mettre en évidence les différentes données anatomopathogéniques, retrouvées dans la littérature, concernant la pubalgie et le syndrome de
déconditionnement à l’effort. Aussi, une présentation du cas clinique servant de support à ce
mémoire est décrite. Ensuite, une analyse des compétences, rôles et spécificités du MK et du
professeur APA, ainsi que l’établissement d’un protocole de réathlétisation en vue d’un retour sur le
terrain permettent d’apporter les éléments nécessaires à la discussion dans laquelle la réponse à la
problématique posée est développée.
II. Revue de littérature
2.1
Rappels anatomiques
La ceinture pelvienne est la base du tronc et constitue un anneau ostéo articulaire fermé
constitué des 2 os iliaques ainsi que du sacrum, avec 3 articulations dont 2 sacro iliaques et
l’amphiarthrose qu’est la symphyse pubienne [2]. Celle-ci est recouverte d'une fine couche de
cartilage hyalin dont les 2 berges sont unies entre elles par un fibrocartilage, les surfaces articulaires
sont elliptiques, obliquement d’avant en arrière et de dehors en dedans, leur grand axe forme un
angle de 30° par rapport à l’horizontale. Elle est renforcée par un manchon fibreux périphérique
constitué par 4 ligaments (les ligaments antérieur, postérieur, supérieur et arqué) et également par
un ligament interosseux [6] [7].
3
Cette région est incluse dans le complexe lombo-pelvi- fémoral, c’est pourquoi la ceinture pelvienne
constitue un carrefour où les forces qui s’exercent sur le rachis se transmettent vers les membres
inférieurs. Les mouvements de chaque partie de ce complexe sont étroitement intriqués, e ntrainant
fréquemment des compensations. La transmission et le trajet des forces se fait grâce à une
organisation trabéculaire de l’os, permettant une conduction de ces contraintes dans l’anneau
pelvien [2].
La région pubienne est le lieu d'insertion de 2 groupes musculaires : paroi abdominale antéro
latérale et adducteurs de la cuisse [6][2][4][8]:
-Les muscles de la paroi abdominale : dont le muscle droit de l'abdomen, le muscle
pyramidal (inconstant) et les muscles obliques externes et internes de l'abdo men et le transverse de
l’abdomen.
- Les muscles adducteurs de la hanche sont constitués par l'obturateur externe, le muscle
gracile, le pectiné, les petit, moyen et grand adducteurs.
Le canal inguinal [2] [8] est un interstice entre les éléments de la paroi abdominale antéro latérale, il
n’est constitué que par des éléments aponévrotiques et musculaires. Long de 5cm il est situé dans la
région inguinale au dessous de la partie interne de l’arcade crurale, il est oblique en bas en dedans et
en avant, il présente 4 parois :
-
Paroi ant, oblique externe
-
Paroi sup bord inf. du transverse et de l’oblique interne formant le tendon conjoint passant
en pont au dessus du cordon spermatique
-
Paroi post formée par le fascia transversalis
-
Paroi inférieure constituée du ligament inguinal
2.2
La pubalgie du sportif
La pubalgie est une pathologie connue du grand public de part l’attention que lui porte les
médias, en particulier dans le monde du football, sport le plus incriminé dans l’apparition de
douleurs au niveau pubien chez les professionnels, mais aussi les amateurs. En effet, la pubalgie est
une des rares pathologies rencontrée uniquement chez le sportif à partir de 2 à 3 séances
d’entrainement par semaine [4]. Les sports concernés par cette pathologie, se pratiquent en
4
exécutant des mouvements comme le tacle, les coups de pieds, le shoot, les phases rapides
d’accélérations et de freinage, changements brutaux de direction, les contre-pieds. La pubalgie se
retrouve essentiellement dans le football, le rugby, la course à pied, le hockey sur glace et le tennis
[2]. Touche les sportifs aux extrêmes de leur carrière entre 17-18ans et 30-35ans
Dans 70% des cas la douleur apparait de façon progressive sans signe de traumatisme précis,
généralement à la fin d’un entrainement ou d’un match, débutant d’abord par une gène puis allant
en s’accentuant, et cédant au repos. Parfois (30% des cas) le début est brutal avec notion de
traumatisme déclenchant des phénomènes douloureux, ce traumatisme est lié souvent à un
changement brusque de direction, un mouvement forcé en adduction rotation externe (travail
brusque en excentrique des adducteurs), ou encore frappe de balle. Il s’agit de douleurs inguinales
unilatérales survenant à l’effort, vers l’abdomen, vers la face antéro interne de la cuisse, vers les
testicules et le périnée. Le sportif ressent douleur et raideurs de la région pelvienne en début et fin
d’entrainement ainsi que le matin au lever. La douleur est augmentée par la toux, la défécation,
l’appui unipodal, l’accélération [4] [9] [10].
Il a été remarqué que cette pathologie intéressait un morphotype particulier augmentant les
contraintes mécaniques sur la région pelvienne, celui-ci est bréviligne en hyperlordose lombaire, en
antéversion pelvienne [11], avec des obliques hypotoniques, des adducteurs puissants et des Ischiojambiers rétractés. Aussi, il a été remarqué une diminution significative des amplitudes en rotation
médiale et latérale de hanche [10]. Au niveau abdominal, le bilan retrouve parfois, dans le cas de
pathologie parieto-abdominale, le signe de Malgaigne correspondant à une voussure au dessus de
l’arcade crurale à la manœuvre de Valsalva (contraction abdominale à glotte fermée) [4].
Malgré sa connaissance au niveau du grand public et une incidence élevée dans certains sports, la
pubalgie est une pathologie dont l’origine est encore mal connue, même si de nombreux auteurs
s’accordent sur de nombreux points.
Des tentatives de classification des étiologies, de la pubalgie chez le sportif, ont été décrites, celle
que l’on retrouve le plus dans la littérature est celle de BOUVARD et al. [4] :
-
Insuffisance pariéto-abdominale
-
Arthropathie symphysaire pubienne
-
Tendinopathie des adducteurs
-
Tendinopathie d’insertions des grands droits de l’abdomen
5
De nombreuses études ont montré que dans le cas de pubalgie du sportif, on retrouvait
régulièrement des souffrances musculo-tendineuses (moyen adducteur, gracile et droit de
l’abdomen), lésions/faiblesse du canal inguinal, lésions au niveau de la symphyse. Généralement,
on retrouve à l’examen, voire durant l’intervention chirurgicale, une corrélation e ntre ces différents
symptômes [12].
La pubalgie chez le sportif, présente des facteurs, dans son installation, d’origines
extrinsèques et intrinsèques.
Le principal facteur extrinsèque est le surmenage mécanique du carrefour inguino pubien par
excès d’activité physique, et de mouvements incriminés (tacles, shoot…). Aussi, plus le niveau
professionnel est élevé, plus les calendriers de match sont chargés. Un changement de catégorie, de
club, d’entraineur, de préparateur, de surface peuvent être à l’origine du déclenchement de douleurs
au niveau pubien [4]. Une étude épidémiologique française [13] a également montré que l’incidence
des blessures chez le footballeur variait tout le long d’une saison avec des pics de recrudescence
durant la phase estivale de préparation, mais également au mois de novembre, et de février à avril.
Ces facteurs extrinsèques sont en grande partie à l’origine des tendinopathies aux niveaux de
l’insertion des grands droits, mais également au niveau des adducteurs très sollicités en appui
unipodal, dans la conduite de balle, et dans les changements brutaux de direction, avec une
composante lésionnelle importante lors de sollicitations excentriques, pendant le match.
Le facteur intrinsèque qui est largement cité sans la littérature, est le dérèglement musculaire
entre une musculature hypotonique au niveau abdominal et une musculature puissante et rétractée
des membres inférieurs, cela serait le facteur principal entrainant par la suite des dérèglements au
niveau postural et articulaire.
La symphyse pubienne est un carrefour ostéo- musculaire solidarisé par les muscles du tronc
et ceux des membres inférieurs et où s’exercent des contraintes transférées entre le rachis et les
membres inférieurs [9]. Lors de toute activité physique, il est important que le bassin soit stabilisé,
surtout dans les sports en charge et dont l’appui unipodal est fréquent. Cela permet d’une part une
meilleure stabilité durant la course, une gestuelle efficace (par exemple shoot au football, rugby…),
et d’autre part pour limite les contraintes excessives au niveau symphysaire. En effet, la symphyse
pubienne, lors de certains mouvements plus ou moins violents, est soumise à différentes forces [4]
[7]. Les principales contraintes sont celles en distraction et rotation lors de l’appui unipodal et en
particulier lors du shoot et du tacle. Aussi, lors de chutes, les contraintes se font en compression.
Des contraintes excessives peuvent entrainer des lésions du fibrocartilage, des érosions osseuses
6
avec géodes (observables à la radiographie), œdème osseux avec inflammation, ces signes
articulaires sont retrouvés lorsqu’une pubalgie est associée à une ostéo-arthropathie pubienne, mais
son observation radiologique n’a pas forcément de retentissement dans la clinique [7].
A l’état non pathologique, les différents éléments anatomiques (osseux, musculaires,
aponévrotiques, articulaires) et en particulier la sangle abdominale et muscles de la cuisse,
permettent de stabiliser et d’équilibrer les contraintes au niveau symphysaire. Le syndrome
pubalgique est lié à la rupture de cet équilibre musculo-articulaire au niveau de la jonction entre le
rachis et les membres inférieurs [4].
Dans l’activité physique, le contrôle des différents mouvements de la hanche implique une
co-contraction synergique de la paroi abdominale ainsi que des fessiers, des ischio-jambiers et des
adducteurs, pour permettre de contrôler en permanence la bascule du bassin et la position du rachis
lombo-sacré, permettant un mouvement de meilleure qualité. Une faiblesse de ces muscles ou un
défaut d’endurance de ces muscles provoquent une instabilité fonctionnelle et un surmenage des
différentes structures, mais également des modifications posturales.
La pubalgie étant un syndrome de surmenage du complexe inguino-pubien, il est aisé de
comprendre l’incidence des tendinopathies au niveau des adducteurs, puisque si l’on prend
l’exemple du football, ces muscles sont constamment sollicités, dans l’équilibre unipodal, la
conduite de balle, les changements de directions, les accélérations… Cependant, il a été montré
qu’un ratio force des adducteurs sur celle des abducteurs de hanche inférieur à 80%, était un facteur
de risque d’apparition de tendinopathies au niveau des adducteurs [14]. A l’inverse, un déficit des
rotateurs latéraux et abducteurs de hanches, entrainent une hypertonie et rétraction entrainant des
réactions inflammatoires au niveau des insertions des adducteurs [9] [15].
L’atteinte des adducteurs concerne surtout la couche superficielle constituée du gracile, du
pectiné et du moyen adducteur, celui-ci possède son insertion proximale au niveau du pubis, mais se
confond avec des éléments fibreux provenant de la musculature abdominale, il y a donc une
continuité entre la musculature abdominale et celle des adducteurs, d’où la présence régulièrement
retrouvée, des différentes formes chez le même individu atteint [9].
La faiblesse des obliques et du droit de l’abdomen permettant la flexion du tronc mais
surtout ici le contrôle de la rétroversion, rend compte régulièrement d’un morphotype en
antéversion pelvienne et hyperlordose [9]. Plusieurs études, dans la littérature, ont montré par
7
expérimentation sur cadavres que la variation du degré de bascule du bassin, tout en mesurant la
pression au niveau de la symphyse pubienne, faisait varier considérablement les contraintes
symphysaires [11]. Il semblerait aussi que l’antéversion provoque la décoaptation de l’articulation
symphysaire augmentant la sensibilité car augmentant la possibilité d’amplitude des forces de
cisaillements [16].
Une faiblesse de l’oblique externe et du transverse de l’abdomen est à l’origine des douleurs
inguinales rencontrées dans les formes pariéto-abdominales. En effet, cette faiblesse rend moins
résistant le mur postérieur du canal inguinal, dans lequel passe le cordon spermatique chez
l’homme, et constitue une zone de faiblesse lors d’augmentation de la pression intra abdominale
lors de l’effort. En effet c’est le transverse de l’abdomen qui permet la contention des viscères dans
le péritoine, cette fonction étant diminuée, les viscères créent une déhiscence au niveau du canal
inguinal comprimant plus qu’à la normale le cordon spermatique à l’origine de douleurs à l’effort
[12]. En lien avec l’observation précédente, une étude a montré que chez des sujets pubalgiques, la
contraction réflexe du transverse de l’abdomen (feed- forward) lors de mouvements réalisés par le
membre inférieur, était retardée par rapport à celle réalisée plus précocement chez des individus
sans antécédents de pubalgie [17].
Le point de départ de cette pathologie complexe, reste actuellement peu clair devant le grand
nombre de causes et de formes possibles.
2.3
Indications chirurgicales
L’indication chirurgicale est généralement posée après un traitement conservateur associant
traitements médical et kinésithérapique bien conduits depuis 3 mois [4], mais l’intervention
nécessite un bilan poussé avec différents bilans para-cliniques : Radiographie du bassin pour
visualiser d’éventuelles malformations osseuses, IRM pour affiner le diagnostic peut permettre de
faire apparaitre une tendinopathie, un œdème osseux, la protrusion inguinale, [18], test par bloc
anesthésique ilio- inguinal et ilio-hypogastrique permettant d’impliquer le canal inguinal dans le
tableau de la pubalgie [19], éventuellement un examen biologique pour objectiver une
inflammation, l’échographie peut aussi être effectuée pour visualiser la protrusion (voire hernie)
inguinale en y associant la manœuvre de Valsalva ou encore une tendinopathie des adducteurs.
8
Les examens complémentaires (imageries, examen biologiques) permettent d’effectuer un
diagnostic différentiel et d’écarter certaines pathologies (comme, les pathologies rhumatismales, les
infections, les fractures de fatigue).
2.4
Syndrome de désadaptation à l’effort
Nombre d’études montrent une diminution des capacités aérobies ainsi que musculaires liées
à un arrêt de la pratique sportive. Le syndrome de désadaptation à l’effort ou en anglais : detraining
correspond à une perte partielle ou complète des adaptations anatomiques, physiologiques et
métaboliques induites par l’entraînement, conséquence d’une réduction ou d’un arrêt de
l’entraînement [20].Les mécanismes expliquant la diminution des capacités sont nombreux et
touchent en particulier le système cardio-respiratoire et circulatoire, ainsi que l’activité musculaire.

Les effets cardio-respiratoires et circulatoires [20] [21]
La diminution de la capacité aérobie est directement corrélée à la diminution du volume
sanguin et plasmatique, en effet suite à l’arrêt de l’entrainement le corps produit moins de
catécholamines ainsi que de protéines sanguines entrainant une diminution d u volume plasmatique
et donc sanguin pouvant atteindre 12% au bout de 4 semaines. Cette diminution est également à
l’origine d’une augmentation de la viscosité du sang et donc de la résistance à l’intérieur des
vaisseaux et pour finir participe à un retour veineux moins efficace.
Au niveau du cœur une diminution du volume sanguin, provoque un volume télé diastolique
diminué engendrant lors de la systole, une diminution également du volume d’éjection systolique
maximale d’environs 17% à 3 semaines et donc une diminution du débit cardiaque maximal
pouvant atteindre 8% à 3 semaines, mais aussi une légère augmentation de la fréquence cardiaque
maximale de 5 à 10%. Au niveau pulmonaire, il a été montré une diminution du volume ventilatoire
maximal à 3mois de 11%.
Enfin directement liée à la diminution de débit cardiaque et à la diminution du volume
ventilatoire maximal, une diminution de la consommation d’O 2 est observable et objectivable grâce
9
à l’étude la VO2Max qui diminue progressivement lors des 8 premières semaines d’arrêt sportif
puis se stabilise en suite. Des études ont montrés qu’après 3 semaines, une diminution de la
VO2Max entre 5 et 10% est notée pouvant atteindre 20% à 3 mois.
• Les modifications métaboliques et musculaires [20] [21].
Au niveau métabolique, une diminution notable et significative de la capacité
mitochondriale de production d’ATP est observable, en lien avec la diminution rapide du pouvoir
des enzymes oxydatives mitochondriales ainsi qu’à la diminution d’activité des enzymes
glycolytiques (nécessaire à l’hydrolyse du glucose nécessaire à la production d’ATP). Aussi un
déséquilibre acido-basique est observé, car le muscle conserve plus longtemps, en pratique, sa
capacité anaérobie que sa capacité aérobie. Cela est dû au fait de la diminution d’activité des
différentes enzymes mitochondriales. Le sujet désentrainé va plus rapidement arriver à son seuil
ventilatoire et devoir utiliser son métabolisme anaérobie d’où une accumulation plus précoce des
lactates sanguins démontrant une diminution du seuil lactique.
Egalement, une diminution des taux de glycogène musculaire est notée pouvant atteindre 20% après
4 semaines chez l’athlète, cela est dû à une diminution de la sensibilité à l’insuline
Au niveau musculaire, l’arrêt de l’entrainement provoque une diminution de la densité
capillaire atteignant 6% au bout de 2 semaines. Un arrêt de plusieurs semaines va également
entrainer des modifications des proportions au niveau des fibres lentes et phasique en fonction du
sport pratiqué et donc des diminutions de force et endurance des différents types de fibres.
III. Présentation du cas clinique.
3.1
Anamnèse
Présentation du patient
Mr. D, âgé de 18 ans, célibataire, a été admis au CMRRF de Kerpape le 03/08/10 en
hospitalisation de jour, pour rééducation d’une pubalgie opérée le 27/07/10 à l’hôpital de la Pitié
Salpêtrière à Paris où également le bilan de cette pathologie avait été établi.
10
Mr. D est un jeune joueur de football du FC Lorient depuis 2 ans, et actuellement en centre
de formation, il fait parti de l’équipe de réserve de ce club et participe aux championnats de
catégorie CFA. Au centre de formation, les journées de Mr. D sont organisées entre 4h
d’entrainement ainsi que 4h de cours du lundi au vendredi, en effet il vient de passer un CAP
logistique et entreprend d’entrer en septembre prochain en 1 ière STG. Il faut aussi noter que
quasiment chaque weekend, avant sa blessure, il participait à un match de championnat.
Il habite à la périphérie du centre de Lorient dans un immeuble avec ascenseur, et il est
amené au CMRRF de Kerpape en taxi.
Histoire de la maladie
Durant le courant de la dernière saison de championnat, Mr. D a commencé à ressentir des douleurs,
brutalement au niveau du pubis, ainsi qu’aux adducteurs. D’abord, l’effet du repos soulageait la
douleur puis, progressivement, une installation des douleurs s’est fait ressentir avec une
prédominance du coté gauche entrainant une impossibilité de continuer les entrainements ainsi que
les matchs. Malgré le repos, les anti- inflammatoires non stéroïdiens, la prise en charge par le
masseur kinésithérapeute du club, puis ensuite les infiltrations au niveau des tendons des
adducteurs. Les symptômes ne s’améliorant pas, il est envoyé à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à
Paris où il a été examiné et où a été décidé une intervention chirurgicale.
Projet et attentes du patient
Mr. D étant en centre de formation du FC Lorient club de ligue 1, son attente principale est
de retourné au plus vite aux entrainements ainsi que sur le terrain. En effet, c’est sur le terrain que le
footballeur est observé, et éventuellement recruté. L’importance d’une récupération rapide est donc
déterminante pour son avenir professionnel. De plus, avant l’apparition des symptômes, Mr. D était
considéré comme semi-professionnel, il bénéficiait d’un salaire mensuel ainsi que des primes (de
but, de match…) assez importantes malgré son jeune âge. Depuis le mois d’avril, Mr. D ne
participant plus aux entrainements ni aux matchs, son statut est passé de semi professionnel à
amateur diminuant considérablement ses revenus.
3.2
Bilans médicaux
11
Antécédents médico-chirurgicaux
Présence d’une hernie ombilicale ancienne mais peu symptomatique non opérée. Entorse bénigne
de la cheville durant la saison 2009-2010.
Traitement chirurgical
Opération effectuée à la Pitié Salpêtrière consistant en une ténotomie bilatérale des tendons des
longs adducteurs, associée à une cure d’hernie inguinale par la méthode de Lichtenstein, ainsi que à
une cure d’hernie ombilicale. Sous anesthésie générale
Ténotomie bilatérale [22] [Annexe n°2] : l’intervention se déroule avec le patient en
décubitus, avec hanche à 90° de flexion et en abduction maximale pour bien visualiser et
différencier le tendon du moyen adducteur de celui du muscle gracile. D’abord, l’incision se fait
dans l’axe du moyen adducteur, puis la ténotomie est effectuée au ras du pubis, ensuite, la fermeture
est faite plan par plan sur drainage aspiratif. Cette intervention est effectuée selon le même procédé
de l’autre coté.
L’intervention de Lichtenstein [23] [Annexe n°3] : Cette technique permet de renforcer le
mur postérieur du canal inguinal grâce à la pose d’une prothèse. L'incision cutanée correspond à la
bissectrice de l'angle formé par 2 droites : (tubercule pubien-EIAS et tubercule pubien-bord externe
du muscle grand droit). Elle débute au tubercule pubien et mesure en moyenne 7 cm.
Après hémostase soigneuse par ligature des veines du tissu sous cutané, l'aponévrose du muscle
oblique externe de l'abdomen est incisée jusqu'à l'orifice inguinal superficiel. Un écarteur autostatique assure une bonne exposition du champ opératoire. La libération du cordon spermatique
permet de visualiser la paroi postérieure du canal inguinal constitué par le fascia transversalis.
L'aponévrose du muscle oblique externe est séparée du tendon conjoint sur une distance d'environ 3
cm pour préparer le positionnement de la prothèse.
Le fascia transversalis est remis en tensio n par plicature du fil (surjet). Cette mise en tension
du fascia transversalis facilite le positionnement et la fixation de la prothèse qui est un voile de
tissu en polypropylène. Elle est fixée par des points de surjet au niveau du tendon conjoint et de
l’arcade crurale. Les 2 extrémités externes sont solidarisées entre elles en enserrant le cordon.
L'aponévrose du muscle oblique externe puis le fascia superfic ialis sont refermés en avant du
cordon par des surjets de fil à résorption lente.
12
Traitements médicamenteux
A l’arrivée dans le service, Mr. D est sous traitement médicamenteux antalgique avec du
Doliprane© 1g 4 fois par jour ainsi que du Monoalgic© LP100 le soir.
3.3
Bilans kinésithérapiques de début de prise en charge
Déficiences de structures et de fonctions
A l’arrivée dans le service de traumatologie-rhumatologie de Kerpape à 3 jours de
l’intervention, Mr.D a coté sa douleur à 4 sur l’EVA.
Les douleurs sont de types mécaniques réveillées essentiellement à la palpation et lors de
mouvements brusques et se localisent dans les fosses iliaques ainsi qu’au niveau des adducteurs
avec une prédominance du coté droit. On note également des douleurs à la contraction de la paroi
abdominale, lors de certains transferts, durant les premiers jours suivants l’opération.
L’examen cutané-trophique et vasculaire montre une cicatrice propre, avec des fils en place,
et ne présentant pas de suintement. Aucun œdème ni d’hématome n’est visible. Aucun trouble de la
sensibilité n’est a noté.
Au niveau articulaire, Mr.D présente des limitations en particulier en abduction et en
extension, en rapport avec la cicatrice et des douleurs dues à l’intervention, avec une prédominance
du coté droit. La palpation retrouve des contractures au niveau médial des 2 cuisses.
Limitation d’activité
La douleur semble être le facteur à prendre particulièrement en compte puisqu’elle est à
l’origine des limitations d’amplitude au niveau de la hanche, en extension, flexion et abduction.
Restriction de participation
Mr. D ne peut toujours pas retourner sur le terrain pour l’entraînement de foot. Mr. D n’a
aucun problème pour effectuer ses AVQ ainsi que ses loisirs.
13
3.4
Diagnostic Kinésithérapique
Mr. D, 18ans, footballeur semi professionnel en centre de formation du Football Club de
Lorient, est arrêté depuis 5 mois durant lesquels il n’a pu effectuer aucun entraînement ni match
pour cause de pubalgie. L’intervention chirurgicale réalisée récemment est à l’origine de douleurs
post opératoires diminuant rapidement. L’arrêt sportif supérieur à 3 mois laisse sous entendre un
désentrainement à l’effort notable au niveau des systèmes neuro- musculaire ainsi que cardio
pulmonaire. Cela engendre des restrictions de participation puisque Mr. D ne peut retourner
s’entrainer avec son club ni participer aux matchs de championnat. Ces restrictions de participation
sont à prendre en compte dans la rééducation car le fait de ne pas participer aux matchs peut avo ir
des influences sur son éventuelle future carrière professionnelle.
3.5
Principes de rééducation
-
Application de la règle de non douleur.
-
Respect des consignes médico-chirurgicales.
-
Respect de la fatigabilité.
-
Encourager et motiver le patient.
-
Travail en progression, de la course musculaire, de la résistance, de la vitesse.
-
Respect de temps de repos.
3.6
Objectifs de la rééducation
-
Mobilisation de l’articulation de hanche
-
Etirement des adducteurs
14
-
Travail en excentrique des adducteurs
-
Massage antalgique et décontracturant
-
Réentrainement à l’effort
-
Travail de renforcement du plan abdominal
-
Travail proprioceptif
-
Education thérapeutique
_
IV.
Proposition d’un protocole de rééducation en phase de
réathlétisation
4.1
La réathlétisation, une nécessité chez le sportif
Pour les sportifs professionnels opérés, généralement la prise en charge post’opératoire est
effectuée dans le centre d’entrainement du club sous la direction du préparateur physique, de
l’entraineur et du staff médical. La prise en charge au sein du club peut se faire plus précisément en
fonction de chaque joueur et de leur capacité, en fonction de la durée d’arrêt et de la pathologie.
Mais l’opération de la pubalgie peut également être prescrite chez des sportifs de niveau amateur
inférieur, la prise en charge est différente. En effet les clubs amateurs ne possèdent pas forcément
de kinésithérapeute attitré, ni de préparateur physique. Souvent l’entraineur assume le rôle de
préparateur physique.
D’après
la
littérature,
il est
nécessaire d’envisager
un
travail
spécifique
de
reconditionnement dès 10 jours sans activité physique, et la désadaptation est complète à partir de 3
mois. Cette phase de réadaptation est souvent sous estimée voire oubliée, en particulier dans les
clubs amateurs où la prise en charge individuelle n’est pas possible. Elle se fait généralement dans
ces clubs, avec l’ensemble du groupe avec réintégration aux entrainements sans préparation
adéquate [20].
Or cette phase est une période à risque de récidive car le sportif sans préparation, va
soumettre sa cicatrice à des contraintes auxquelles elle n’est pas préparée. Il peut aussi se produire
15
des compensations dues à des modifications posturales, à des attitudes antalgiques pouvant être à
l’origine d’apparition de nouvelles pathologies.
Cette phase est également importante dans la reprise de confiance en soi, en retrouvant les repères
sur le terrain, les gestes techniques, les appuis, les trajectoires de balles, mais aussi surtout toutes
ses capacités métaboliques nécessaires à la pratique du football. Elle est également importante pour
le profil psychologique du sportif, dont la blessure est vécue comme une exclusion de l’équipe, et
pouvant comme dans ce cas avoir des répercussions sur la carrière sportive.
Dans le cas de la pubalgie opérée, la littérature ne propose aucun protocole adapté, nous
allons ici tenter de déterminer un protocole adapté en fonction des données anatomo-pathogéniques
décrites dans la littérature. Nous décrirons un protocole, appliqué à M.D, dans le but de retourner
sur le terrain le plus rapidement possible et avec des capacités optimales. Ce protocole portera sur 2
objectifs :
-
Un objectif à visée de reconditionnement à l’effort, préparation physique et travail du geste
sportif
-
Un objectif curatif et préventif
Les enjeux de la réathlétisation en vue d’un retour sur le terrain sont importants pour
redonner les capacités antérieures du sportif, et éviter les récidives. Cette phase de
reconditionnement doit allier un suivi rigoureux avec un temps limité en raison des pressions
exercées par le monde du football sur le sportif professionnel.
Nous considérerons le début de la phase de reconditionnement, à partir de l’absence de
signes fonctionnels et cliniques d’inflammation, de douleur consécutive à l’inter vention
chirurgicale. Soit à environ 1 mois de l’intervention, à partir duquel, la rééducation va s’intensifier.
4.2
Compétences, rôles, spécificités de L’APA, du Kiné
4.2.1
Le professeur en Activités Physiques Adaptées (APA)
4.2.1.1 Définition
L’activité physique adaptée est définie par l’ensemble des activités physiques dispensées à
des personnes ayant des besoins spécifiques, contribuant à diminuer la déficience au niveau
16
fonctionnel et le handicap. Le professionnel a pour vocation de participer à la conception, la
conduite et l’évaluation de programmes de Réadaptation et d’Intégration par l’Activité Physique
Adaptée auprès de groupes de personnes relevant des catégories suivantes : troubles fonctionnels et
métaboliques, troubles sensoriels et moteurs, troubles du comportement et de la personnalité,
déficiences intellectuelles, inadaptation sociale, troubles liés au vieillissement [24]. Il inscrit son
action dans un cadre de rééducation pluridisciplinaire, sous forme d’activités physiques adaptées à
chaque patient et à leurs objectifs [25] [24].
4.2.1.2 Rôle
Le professeur APA conçoit, planifie, supervise et évalue des programmes de santé par l’activité
physique adaptée. Ces programmes sont généralement destinés à un public présentant une maladie,
situation de handicap, déficience intellectuelle, ou encore âgée. Il occupe une fonction de cadre (si il
possède un niveau Master 2) dans une structure (secteur privé, public, associatif, organisations) de
prévention, réhabilitation, de réadaptation, de réinsertion, de rééducation, et peut diriger une équipe
composée de professeurs APA (licence). L’objectif des APA est d’améliorer l'état de santé,
l’autonomie, la qualité de vie et la participation sociale des usagers. Leur action peut prendre
différentes formes [26] :
-
développement de la condition physique (réentraînement à l'effort et renforcement
musculaire)
-
éducation physique et sportive spécialisée
-
éducation à la santé (prévention notamment)
-
animation d'activités physiques et sportives adaptées
4.2.1.3 La formation
Elle aboutit à un diplôme national avec la mention licence STAPS (BAC+3) en activités
physiques adaptées et santé. Cette mention de Licence est organisée comme suit [26] [27] :
Durant les quatre premiers semestres (L1 et L2), un tronc commun, avec essentiellement des
enseignements en sciences de la vie (anatomie, physiologie,…), en sciences humaines et sociales,
en activités physiques et sportives (avec pratiques de différents sports) et théorie à propos de la
physiologie du sport (métabolisme, renforcement musculaire, étirements, prévention) sont proposés.
La spécialisation progressive, en particulier à partir des semestres 3 et 4 durant lesquels, les
enseignements fondamentaux sont poursuivis et auxquels s’ajoute une unité d’enseignement
17
préprofessionnel en accord avec la licence APA (théorisation de l’intervention des APA, histoire du
sport et handicap, étude du système nerveux, biomécanique du mouvement et traumatologie) avec
un stage obligatoire.
Spécialisation accrue au cours des deux derniers semestres (L3), conduisant à l'obtention de la
Licence STAPS avec l'une des mentions APAS, durant lesquels il y a continuité des enseignements
scientifiques des et activités sportives, et avec une orientation préprofessionnelle avec analyse des
handicaps et incapacités, connaissance des différents milieux et publics, nutrition, planification,
programmes de prise en charge, 2 stages de 2 semaines sont également obligatoires.
4.2.1.4 Compétences [24] :
1 - Participer à la conception de projet
2- Concevoir et organiser des programmes
3- Conduire et évaluer des programmes
4- Participer au pilotage du projet
4.2.1.5 Législation
Le professeur APA possède un diplôme national ainsi que des compétences, des domaines et
secteurs d’activité ainsi que les types d’emploi répertoriés dans le RNCP [24] (Répertoire National
des Certifications Professionnelles), l’inscription du diplôme (licence ou master STAPS Activité
Physique Adaptée, Activités Physique et Santé) au RNCP se fait après étude du dossier par la CNCP
(Commission Nationale des Certifications Professionnelles) la demande est ensuite transmise au
Premier Ministre qui prononce les arrêtés.
4.2.2
Le Masseur-kinésithérapeute
4.2.2.1 Définition
Art. 1er : La Masso-kinésithérapie consiste en des actes réalisés de façon manuelle ou
instrumentale, notamment à des fins de rééducation, qui ont pour but de prévenir l’altération des
18
capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou
d’y suppléer. Ils sont adaptés à l’évolution des sciences et des techniques [28].
4.2.2.2 Formation [29]
Elle se déroule sur trois ans et alterne des périodes de formation théorique et pratique à
l'IFMK et des périodes de formation clinique sur des terrains de stage a gréés par le directeur de
l'Institut. La formation théorique se divise en 2 cycles [Annexe n°4]. Les Stages Cliniques se
répartissent sur 6 stages à temps complet en milieux hospitaliers, centres de rééducation, pôles
sportifs de haut niveau et en cabinets libéraux.
Le Diplôme d'Etat est décerné par un jury présidé par la DRJSCS, organisé par le Préfet de Région
et comportant une épreuve orale de soutenance du travail écrit.
4.2.2.3 Compétences [30]
Tirées du projet de réforme de la réingénierie du diplôme des MK, mais actuellement c’est la
Nomenclature Générale des Actes Professionnels des MK qui est en vigueur [31].
1 - Elaborer un diagnostic en kinésithérapie
2 - Concevoir et conduire un projet d’intervention en kinésithérapie.
3 - Mettre en œuvre les activités de rééducation, de réadaptation de réinsertion et de réhabilitation
dans le domaine de la kinésithérapie
4 - Concevoir et conduire une démarche de conseil, d’éducation, de prévention et dépistage en
kinésithérapie et en santé publique
5 - Conduire une relation dans un contexte d’intervention kinésithérapique
6 - Analyser et améliorer sa pratique professionnelle
7 - Rechercher et traiter des données scientifiques et/ou professionnelles
19
8 - Gérer une structure et ses ressources
9 - Coordonner des activités de santé et coopérer avec des professionnels de santé
10 - Informer et former des professionnels et des personnes en formation
4.2.2.4 Législation
Les détails de la formation et des modalités du diplôme d’Etat sont régies par le décre t n°89633 du 5 septembre 1989. Le décret n° 2000-577 du 27 juin 2000, relatif aux actes professionnels et
à l’exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute [28], définit la Masso-kinésithérapie,
décrit les domaines d’application de la profession et les différentes actions pouvant être mise nt en
place. Aussi, le MK est qualifié de professionnel de santé selon le Titre II, du Livre III dans la 4 ième
Partie du Code de la Santé Publique. Le MK possède un diplôme d’Etat dont le programme d’étude
est validé par le ministère de la santé et celui de l’éducation national et de l’enseignement supérieur.
Le MK est inscrit au Registre Partagé des Professionnels de Santé (RPPS) [32].
L’Ordre des masseurs kinésithérapeutes est une structure de droit privé ayant une mission de
service public. L’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes a été institué par la loi de santé publique du
9 Août 2004. Il régit les rapports entre les professionnels et leurs patients et entre les professionnels
eux- mêmes. Il élabore le code de déontologie de la profession et il est mandaté pour faire respecter
les règles instaurées et pour cette raison doté d’un pouvoir de justice. En lien avec la Ha ute Autorité
de Santé (HAS), l’Ordre à la mission d’organiser des actions d’évaluation des pratiques
professionnelles (EPP), et chargé de diffuser les règles de bonnes pratiques professionnelles [33].
4.2.3
Synthèse
Le professeur APA, comme le MK travaillent sur prescription médicale, et ont pour buts
communs, envers le patient, une amélioration ou une préservation de l’état de santé, des capacités
fonctionnelles, ainsi que de prévenir leur altération. Au niveau de la santé publique, leur statut est
différent. En effet, comme nous l’avons vu, le MK est d’après le code de Santé Publique, considéré
comme professionnel de santé paramédical. Contrairement au professeur APA qui ne l’est pas,
néanmoins, il peut être qualifié, selon la définition de l’OMS [34], comme ‘’Professionnels de
20
domaines associés à la santé’’ correspondant à tous les prestataires de soins travaillant en dehors du
système de santé mais proposant des services qui ont un impact sur la santé.
Un professionnel de santé correspond à une personne qui exerce une profession de santé et
dont les compétences l'amènent à traiter ou soigner des malades, ou encore à contribuer au maintien
ou à l'amélioration de l'état de santé des patients. D’après ces définitions, on peut dire que le
professeur APA ne peut prodiguer de soins au sens législatif, et pratique une discipline intervenant
en complément des soins en matière de rééducation ou autres.
4.3
Protocole
de
Rééducation
en
phase
de
réathlétisation

Réentrainement à l’effort :
Pour proposer un programme de réentrainement à l’effort, il est intéressant de calculer la
VMA (Vitesse Maximale Aérobie) correspondant à la vitesse à partir de laquelle le patient utilise le
maximum d’oxygène, c'est-à-dire atteint sa VO2 max. Pour évaluer la VMA du patient on peut
utiliser le test de Léger-Boucher : on demande au patient de courir sur tapis roulant à une vitesse
progressive, le test commençant à 8km/h, sous contrôle d’un cardiofréquence-mètre. Par palier de 2
minutes, la vitesse est augmentée de 1 km/h. Le dernier palier effectué entièrement permet de
définir la VMA, ainsi que la fréquence cardiaque correspondante que l’on nommera FC max [36].
La distance moyenne parcourue par un joueur, durant un match, est de 10 à 13km, cette distance
évoluant en fonction du poste occupé par le joueur sur le terrain [20]. Il a été également montré que
70% du temps de match, le joueur consomme un volume d’oxygène d’environ 70% de sa VO2max
d’où une utilisation prédominante de la filière aérobie. Lors d’un match, un joueur effectue entre
150 et 250 actions intense et brèves à titre d’accélérations, shoots, due ls, dribbles, sprints (60 à 70
par match avec une distance moyenne de 15 à 17 mètres) de 2 à 3secondes [37]. Lorsque ces efforts
dépassent 1 seconde, la filière anaérobie alactique (utilisation de la créatine-phosphate comme
substrat énergétique) est complémentée par la filière anaérobie lactique (utilisation du glycogène
comme substrat énergétique) pour produire de l’énergie, avec une augmentation progressive de la
lactatémie au cours du match [20].
21
La Créatine-phosphate se régénère à 80% lors de la première minute après l’action, la
régénération est dépendante de l’apport en oxygène et de la capacité capillaire du muscle, cette
régénération sera donc d’autant plus rapide que le potentiel aérobie sera important [20].
D’abord, à partir de J30 poursuite du développement de la capacité aérobie, mais à la place du
vélo, le patient est en course, on privilégie des efforts longs (supérieurs à 12minutes) avec des
intensités faibles c'est-à-dire à 50-60% de la FC max. La reprise de la course doit être progressive
donc on commence par 20min, puis à chaque séance on rajoute 5min. Jusqu’à J45. Le travail en
capacité aérobie est nécessaire en début de réentrainement car permet d’avoir un impact sur la
masse grasse et le développement de la qualité psychologique (renforcement de la volonté).
Ensuite alternance de travail alliant le développement de la capacité et de la puissance aérobie :
-
Travail de la capacité aérobie en efforts continus d’intensité moyenne permettant de
travailler entre les 2 seuils ventilatoires à 70-80% de la FC max durant 30min avec contrôle
des pulsations toutes les 5min.
-
Travail de la puissance aérobie, plus spécifique du football, en travail de type intermittent
d’abord par intervalles longs avec 2 séries de 6min à 90% FC max suivi de 4 minutes de
récupération active à 60% de FC max. Puis travail intermittent à intervalles moyens type 5
fois 2min/2min voire courts par exemple 30/30sec. [36] [38]
Ces exercices de réentrainement à l’effort sont précédés d’un échauffement de 15minutes sur
ergocyclomètre ou en footing, et suivi d’une récupération active associée à des étirements. Ce
travail de réentrainement à l’effort se fera d’abord en course en ligne droite sur terrain plat, puis en
progression, course sur herbe, puis virage.

Renforcement musculaire global
Pour retourner sur le terrain, le patient doit avoir retrouvé toutes ses capacités musculaires
nécessaires à sa discipline pour être performant, ainsi que pour éviter les blessures. Un travail de
musculation des différents paramètres (vitesse, force, puissance) et différents modes de contraction
(excentrique, concentriques, isométriques) adaptés aux groupes musculaires doit être effectué. Le
renforcement musculaire se fera en particulier sur les membres inférieurs, mais un travail de
gainage et renforcement des membres supérieurs peuvent également y être associés.
22

Renforcement musculaire spécifique :
Renforce ment des adducteurs :
Le patient ayant subi une ténotomie bilatérale du moyen adducteur en raison d’une
tendinopathie chronique nécessite un travail préventif au niveau musculaire dans le but de renforcer
ce groupe musculaire ainsi que de prévenir une rechute.
Pour rappel, sur le plan physiologique, le mode de contraction excentrique permet le
développement d’une tension supérieure à celle d’un effort concentrique pour une contraction
maximale. Aussi en excentrique, la position d’efficacité maximale se situe dans la course
musculaire externe, ainsi qu’en excentrique, l’augmentation de la vitesse de contraction voit
s’accroitre la tension développée [39]. Lorsque la force est maximale, on explique qu’elle soit
supérieure à celle d’une contraction concentrique, par le gain associé à la résistance à l’étirement
des tissus élastiques en parallèle (epimysium, endomysium, périmysium) et en série (tendon)
permettant de suppléer la force musculaire en transmettant une partie de la force passive (résistance
élastique) à l’os [40] [41].
L’exercice musculaire de type excentrique va être intéressant puisque va permettre des
adaptations structurelles à l’intérieur du muscle avec une augmentation de l’activité des ténoblastes
participant à l’accélération de la synthèse de collagène, de l’augmentation de la résistance des fibres
de collagène, sollicitation des fibres musculaires modifiant leur orientation dans le sens de la
sollicitation en traction. Enfin, il va permettre une augmentation du diamètre du tendon [41].
L’objectif du renforcement musculaire excentrique consiste à refamiliariser le patient avec le
développement des tensions excentriques élevées en fin de mouvement (course externe) en
particulier pour des muscles ayant une action frénatrice, comme les ischio-jambiers ou encore les
adducteurs (changement de direction, tacle…) [39].
Nous utilisons le protocole de Stanish [Annexe n°5] au niveau des adducteurs une fois que la
contraction concentrique et l’étirement sont indolores, se déroulant en 5 étapes à réaliser une fois
par jour [42] :
 échauffement par des contractions musculaires statiques et concentriques permettant une
augmentation de la vascularisation locale. En effet, travail excentrique induit une hypoxie
tissulaire par diminution de la vascularisation locale.
 étirements légers en tension active.
 travail excentrique (3 séries de 10 répétitions), le patient est en décubitus genou tendu, le
thérapeute exerce une force excentrique dans le sens de l’abduction de hanche.
23
 étirements passifs.
 glaçage.
Ce protocole se fait en progression en fonction du ressenti de la douleur du patient, en modifiant la
vitesse ainsi que la résistance [Annexe n°6]
Le renforcement musculaire excentrique par dynamomètre isocinétique au niveau des adducteurs
peut également être ajouté au renforcement et semble être un outil intéressant dans ce type de prise
en charge. En effet, le protocole informatisé permet une gestion rigoureuse des paramètres de
vitesse du mouvement ainsi que des amplitudes et des résistances prédéterminées [39] [43]. Cela
semble pertinent dans une optique de progression thérapeutique, permettant une objectivation
chiffrée. De plus, le mouvement étant imposé par l’appareil sur la base d’une tension musculaire
minimale ou maximale à développer par le patient, cet outil est intéressant en terme de sécurité
puisque un limitateur de couple garantit de ne pas dépasser une tension musculaire maximale en
faisant arrêter le dispositif [39]. Le renforcement
par dispositif isocinétique doit se faire en
progression tout en respectant la règle de non douleur et doit être précédé d’un échauffement de
qualité, 3 fois par semaine en effectuant 5 séries de 10 mouvements [44] [Annexe n°7].
Enfin, en progression, l’intégration d’exercices pliométriques sollicitant les adducteurs
semble indiquée, car beaucoup plus fonctionnels et plus proche de l’action de ces muscles lors de la
pratique sportive. L’exercice pliométrique regroupe l’ensemble des paramètres favorables à la
cicatrisation tendineuse (charge mécanique, coordination inter et intra musculaire, stimulation des
boucles reflexes), tout en se rapprochant des conditions sur le terrain [43].
Renforce ment de la paroi abdomino-lombo-pelvienne :
Egalement, un renforcement des muscles de la sangle abdominale est nécessaire, puisque
comme nous l’avons vu dans la revue de littérature, le sujet pubalgique présente une hypotonie des
muscles obliques de l’abdomen ainsi que du transverse de l’abdomen, entrainant une antéversion
pelvienne excessive. Ces muscles travaillent en synergie avec les muscles rachidiens érecteurs du
rachis, et sont à l’origine du maintien correct de la posture du complexe abdomino- lombo-pelvien.
Le tronc est la base anatomique sur laquelle sont reliés les membres inférieurs et supérieurs, chaque
mouvement a donc pour origine le tronc. Un bon maintien, ainsi qu’un contrôle adéquate de la
région abdomino- lombo-pelvienne permet d’améliorer l’efficacité des mouvements des membres
[45]. Il semble donc intéressant de mettre en place un travail de gainage permettant un renforcement
des 4 faces abdomino- lombaires (antérieure, postérieure, latérales) [42].
24
Du fait de l’action posturale importante qu’exercent ces muscles sur cette région, le
renforcement débute par un mode isométrique en maintenant une position corrigée, avec pour but le
développement en endurance. L’exercice est d’abord effectué au sol, le patient face vers le sol en
appui sur les coudes et les orteils, la position corrigée se fait en diminuant la lordose et en évoluant
vers la rétroversion. L’exercice peut aussi être effectué en latéral. La difficulté de l’exercice peut
être intensifiée progressivement en augmentant le temps de maintien de la position, en demandant
de soulever un membre, en utilisant un ballon de Klein pour donner une composante proprioceptive
à l’exercice. Plus tard, les exercices devront se faire dans une position la plus fonctionnelle possible,
c'est-à-dire debout pour se rapprocher du geste sportif.
Aussi, en progression, il peut être effectué, en complément du gainage, un renforcement de
cette région (en particulier les obliques) en utilisant des composantes excentriques et concentriques
en sollicitations axiales et rotatoires, afin de travailler dans des courses musculaires différentes
d’abord en course interne puis externe [2] [45].
Renforce ment des rotateurs latéraux et abducteurs de hanche :
Il a été décrit que un déficit des rotateurs latéraux et des abducteurs de hanche était à
l’origine de hypertonie et rétraction des adducteurs à l’origine de réactions inflammatoires au
niveau de l’enthèse des adducteurs. L’utilisation du protocole de Kabat est une approche
intéressante pour la coordination motrice de l’ensemble du membre inférieur ainsi que pour le
renforcement de ces muscles [15].

Etirements :
L’intérêt des étirements, ici, est le gain d’amplitude articulaire passive [44] au niveau de l’anté
rétroversion, ainsi que dans les mouvements de la hanche. Comme nous l’avons vu dans la revue de
littérature, le sportif atteint de pubalgie possèdent un morphotype particulier en hyperlordose et en
antéversion pelvienne du bassin avec une horizontalisation du sacrum. Des étirements effectués
spécifiquement en fonction de ces caractéristiques semblent intéressants pour permettre d’améliorer
la mobilité pelvienne à l’origine d’une augmentation de l’amplitude de cisaillement au niveau de la
symphyse pubienne [16]. De même, le gain d’amplitudes articulaires au niveau de la coxo fémorale,
permet de diminuer les sollicitations en anté et rétroversion pelvienne lors des différents
mouvements effectués lors de la pratique sportive. Les groupes musculaires à étirer sont :
-
Les Adducteurs
25
-
Les Ischio jambiers
-
Quadriceps
-
Les Fessiers
-
Les Rotateurs latéraux et médiaux de hanche
-
L’Ilio Psoas
Ces étirements doivent être longs (30 à 60 secondes) [9], ils peuvent être effectués par le patient
seul après apprentissage des différentes techniques, ou bien de manière passive par le professionnel
de santé. L’utilisation de contracter-relâcher (ou activo passif) peut également être.

Reprogrammation sensorimotrice)
Travail postural
Comme nous l’avons vu dans la revue de littérature, l’importance de la posture, en particulier la
lutte contre l’antéversion et la lordose excessive en statique comme en dynamique, sont des
paramètres importants à travailler. Un travail proprioceptif à visée posturale semble être adapté en
effectuant d’abord une prise de conscience puis par un travail postural. Il se fait d’abord en statique
puis progressivement porté vers le dynamique, et ensuite intégré dans le sport pratiqué lui- même.
Le tronc est la base du corps sur laquelle s’attachent les membres, et le maintient d’une posture
inadéquate dans la pratique d’un sport de compétition peut diminuer l’efficacité d’un mouvement.
Le travail postural concernera en particulier le mouvement d’anté-rétroversion pelvienne, et la
délordose lombaire, à l’origine de disfonctionnements symphysaires. Il commence par une prise de
conscience et de contrôle de la mobilité lombo-pelvienne par exemple sur ballon de Klein.
Le travail postural ne devient fonctionnel qu’à partir du moment où il s’effectue dans un mode
le plus proche de la réalité du sport, c'est-à-dire en charge. On pourra donc utiliser des exercices de
gainage abdomino- lombo-pelvien dynamiques, comme courir sur place, ou encore sur trampoline,
en position corrigée, rattraper un ballon que l’on lui lance. Ces exercices dynamiques doivent
s’effectuer dans une position de gainage en rétroversion et délordose lombaire, afin d’automatiser
cette posture corrigée de la région abdomino- lombo-pelvienne.
Toujours dans une vision posturale, il a été décrit que dans le mouvement sportif impliquant les
mouvements de hanche, la bascule en anté-rétroversion du bassin ainsi que la position du rachis
lombo-sacré sont en permanence contrôlées par la co-activation des muscles de la paroi abdominale,
26
des fessiers, des ischio-jambiers [1]. Un protocole visant à corriger les modifications posturales
décrites dans la pubalgie a été créé : Le protocole de Pau-Toronto [3] [9]. C’est un programme
d’auto-rééducation quotidien, dont l’apprentissage et le contrôle se font régulièrement. Il cherche à
augmenter la force isométrique des muscles précédemment cités (stabilisateurs abdomino- lombopelviens) dans des secteurs angulaires de mobilité de hanche où ils sont dé fectueux [3]. Ce
programme s’effectue après avoir acquis la maitrise de la rétroversion, et avec une recherche d’un
équilibre monopodal performant. Il s’effectue, en appui unipodal en travaillant des 2 cotés, en
position corrigée (rétroversion et délordose lombaire). Le patient doit amener le membre inférieur
dans une position choisie (flexion, extension, adduction, abduction, rotations de hanche) en
maintenant la position du complexe lombo-pelvien. Le patient doit amener le membre inférieur dans
la position en 4 secondes, maintenir 4 secondes, puis revenir à la position initiale. En progression,
ce protocole peut d’abord être effectué en balnéothérapie, puis en charge à vide, puis sur plan
instable, et pour finir avec résistance élastique [9] [annexe n°8].
Travail proprioceptif
Les adducteurs, en particulier, le long adducteur (ténotomisé) et le gracile, sont d’importants
stabilisateurs du bassin en appui unipodal [1], de même il a été montré une contraction reflexe
retardée du transverse de l’abdomen lors de mouvements réalisés par le membre inférieur. Un
travail proprioceptif de stabilisation du bassin avec une coactivation des muscles de la sangle
abdominale et des muscles des membres inférieurs. Le travail se fait d’abord plan stable puis
instable comme par exemple sur plan a bascule ou sur trampoline, et en faisant des exercices en
bipodal puis en unipodal afin de stimuler plus spécifiquement les adducteurs dans leur rôle
stabilisateur. Le travail proprioceptif se fait en progression avec des exercices se rapprochant de la
gestuelle sportive en y introduisant des jeux de passes au pied avec ballon par exemple, tout en
conservant les corrections posturales acquises (cf paragraphe précédent) [9].
V.
Discussion
Dans la revue de littérature, nous avons vu que la pubalgie de type chronique, dont était
atteint le patient, avait des répercussions sur différentes structures. Les principales lésions
concernent les structures atteintes directement par la pa thologie (hypotonie du transverse de
l’abdomen, hypertonie des adducteurs, hyperlordose, antéversion excessive…) que la chirurgie a
tenté de corriger. Et aussi des atteintes indirectes à la pathologie, décrites dans le paragraphe
consacré au syndrome de désadaptation à l’effort. La pubalgie est ainsi responsable de l’altération
27
des capacités physiques fonctionnelles du patient en raison de l’atteinte des systèmes ostéotendineux, neuro- musculaire, et au niveau des métabolismes de l’effort. La définition de la capacité
fonctionnelle est : ‘’la disposition ou faculté, acquise ou développée, permettant à une personne de
réussir dans l'exercice d'une activité physique, intellectuelle ou professionnelle donnée’’. La
capacité fonctionnelle initiale de ce patient sportif correspond à celle qu’il avait acquise suite aux
années d’entrainement qu’il a effectué. L’apparition de la pathologie est venue altérer cette capacité
fonctionnelle acquise que l’on peut qualifier de supra- fonctionnelle du fait du haut niveau
d’exécution de cette discipline.
L’altération des capacités physiques fonctionnelles est à l’origine de la restriction de participation
au niveau de la pratique du football, mais n’a pas influencé ou engendré de limitation d’activité, ni
de perte d’autonomie au niveau des activités de la vie quotidienne. D’après l’Article L114 du code
de l’action sociale et des familles du 12 février 2005 [47] : " Constitue un handicap, toute limitation
d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une
personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions
physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de
santé invalidant". Le patient ne peut donc pas ici être considéré comme en situation de handicap.
On entend par activités physiques toute commande motrice volontaire en l’absence de
compétition et à un niveau de dépense énergétique supérieure au seuil de sédentarité et de perte
d’autonomie correspondant à une VO2max de 14ml/min/kg chez le sujet âgé ou malade [48].
D’après, sa définition, le professeur en APA, dispense des activités physiques à des patients ayant
des besoins spécifiques pour avoir un impact sur une déficience fonctionnelle ou un handicap. On
comprend donc que l’action du professeur APA sera d’augmenter ou de limiter la diminution des
capacités fonctionnelles physiques de patients dont celles-ci sont proches du seuil de sédentarité. En
effet, le professeur APA destine son action à un public présentant une maladie, situation de
handicap, déficience intellectuelle, ou encore âgée [24]. Dans le cadre de cette prise en charge, la
nécessité de faire effectuer un travail de réentrainement à l’effort ainsi que de musculation sous
forme d’activités physiques, n’est plus à démontrer. Le patient pris en charge ici ne se trouve pas en
situation de handicap, et ne montre pas de diminution de capacités fonctionnelles se rapprochant du
seuil de sédentarité du fait de son jeune âge, de l’entrainement intensif qu’il a enduré auparavant.
De plus, l’objectif ici est de redonner au patient des capacités optimales dans un but de retour à la
compétition. Ce patient sportif ne peut donc être considéré comme entrant dans le domaine d’action
du professeur APA en centre de rééducation.
D’après sa définition [28], le MK a pour but de prévenir l’altération des capacités
fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir. De plus, ses
28
compétences et connaissances lui confèrent une démarche de diagnostic permettant de cibler
précisément les structures atteintes ainsi que de mettre en place un programme de rééducation
adapté au diagnostic posé. Contrairement au professeur APA dont les domaines d’actions et les
types de patients pris en charge sont restreint et bien définis, le MK n’a pas de restriction du
moment que les capacités fonctionnelles sont atteintes. En effet, à l’inverse du paragraphe
précédent, le MK est habilité à rétablir les capac ités fonctionnelles détenues antérieurement à
l’apparition de la pathologie. De plus, d’après le Code de la Santé Publique, le MK est défini
comme un professionnel de santé paramédical, étant donc habilité à prodiguer des soins dans ses
domaines de connaissances et de compétences en matière de rééducation, et donc d’agir sur les
structures atteintes directement par la pathologie pubalgique. Le MK a donc une double action :
CURATIVE et PREVENTIVE [49].
On peut donc en conclure, d’après la législation et définitions relatives à la profession, que le MK a
la possibilité d’agir à la fois sur les structures touchées directement, mais aussi sur celles atteintes
indirectement. Cependant dans une optique pluridisciplinaire en centre de rééducation, il semble
plus judicieux de séparer la rééducation à proprement parler, et réathlétisation en parallèle.
En effet, comme nous l’avons décrit précédemment, cette phase de réathlétisation vise à
remplir 2 objectifs bien distincts mais indissociables. D’une part un objectif thérapeutique et
préventif avec focalisation sur la pathologie en elle- même, avec correction posturale,
proprioceptive, renforcement musculaire ciblé en fonction d’un bilan diagnostic précis. D’autre part
un objectif de réentrainement en vue du retour sur le terrain, avec réentrainement à l’effort
(nécessitant tests spécifiques), travail de réapprentissage du geste sportif, renforcement musculaire
global et spécifique du sport pratiqué.
Lors de mon stage au CMRRF de Kerpape, le professeur APA, dans cette prise en charge
était chargé du réentrainement à l’effort cardio-respiratoire ainsi que du travail du geste sportif par
la pratique en activité physique du football. Le kiné était chargé de la prise en charge de l’objectif
thérapeutique. Cette distribution des tâches reflète bien les 2 aspects de la prise en charge du MK
chez le sportif à savoir curatif et préventif. Aussi, les connaissances du professeur APA concernant
les filières métaboliques et la pratique en activité physique du football sont présentent. Cependant,
les connaissances du professeur APA en lien avec le sportif de haut niveau sont limitées quant à la
prévention des risques et blessures spécifiques, de la programmation du réentrainement à l’effort,
des besoins métaboliques adéquats à la pratique du football. Aussi, le professeur APA n’est pas
adepte des gestes ainsi que des programme de développement des qualités neuro- musculaires
spécifiques du football. Enfin, la prise en charge, lors de la phase de réathlétisation durant mon
stage, n’avait pas pris en compte de renforcement musculaire généralisé indispensable au retour sur
29
le terrain du fait de son rôle préventif en développant et harmonisant les qualités physiques
générales et en éliminant les points faibles.
Cette étude nous a permis de voir des lacunes dans la prise en charge du sportif de haut
niveau en centre de rééducation fonctionnelle traditionnel en particulier lors de la phase de
réathlétisation. Le meilleur compromis est de faire une analogie, avec la prise en charge du sportif
blessé en club sportif professionnel. Le staff médical (médecin, MK, podologue…) y travaille en
collaboration permanente avec le staff technique, sous la direction de l’entraîneur assisté d’adjoints
et de préparateurs physiques [50]. La prise en charge lors de la réathlétisation se fait plus
précisément entre le MK et le préparateur physique qui est un professionnel du sport de haut niveau.
Il va pouvoir ciblé plus précisément les moyens qu’il va mettre en place pour que le patient retrouve
ses capacités antérieures en un minimum de temps et en adaptant son programme individuellement.
Le préparateur sportif possède des connaissances générales [51] en commun avec le
professeur APA comme par exemple la planification, les différents métabolismes de l’effort, la
qualité musculaire, la qualité motrice [53]. Cependant, la formation reçue par ces 2 professions
distinctes, ne touche pas aux mêmes populations. En effet, le préparateur physique aura acquis des
connaissances après soit une Licence STAPS mention ‘’Entrainement Sportif’’ [54] pouvant être
complémentée d’un Master ‘’Préparation Physique/Psychologique’’ soit après un Diplôme
Universitaire (DU) après avoir effectué une Licence ‘’Entrainement et Management du sport’’ ou
autre cursus atteignant un Bac +3 accepté par un jury (titulaire d’un BEES, enseignant du CREPS,
professeur d’EPS). Ces connaissances sont adaptées à des populations de sportifs de haut niveau en
compétition mais aussi aux spécificités de la discipline pratiquée. Le programme de formation
inclus des cours à propos de la Méthodologie et programmation de l'entraînement, les dangers du
surentraînement, l'endurance générale et spécifique, la récupération, la prévention, la réadaptation,
la souplesse, l’évaluation de la force et de la vitesse gestuelle, la réathlétisation, la psychologie du
sportif, le tout adapté aux sports collectifs et sur fond de stage pratique [51].
Le préparateur physique possède donc un domaine d’action et des connaissances, dans le domaine
du sport de compétition et de la réathlétisation, qui seront plus bénéfiques pour le patient, dans une
optique de reprise de l’entrainement, dans des conditions les plus optimales.
Les conclusions de ce mémoire concernant la répartition des taches entre le MK et un
professionnel du sport, sont identiques à la prise en charge d’un patient en club [50] [52]. La
collaboration d’un MK avec un préparateur physique semble donc plus adéquate à la prise en
charge du sportif blessé en centre de rééducation. Ce mémoire ne veut en aucun cas juger de la
qualité du travail accompli entre les différentes professions citées dans ce mémoire. Son but est
uniquement de déterminer les conditions nécessaires à la prise en charge qui sera la plus adaptée au
30
patient et à ses objectifs. Le rôle du MK sera à visée curative, et le rôle du préparateur physique sera
le reconditionnement à l’effort avant le retour sur le terrain.
Même si les domaines d’actions ont été établis, et les rôles entre le Préparateur physique et
le MK répartis, les bilans mais aussi réaction, état musculaire, fatigue, ainsi que les moyens qui vont
être mis en place par chacun devront être régulièrement concertés et communiqués pour assurer une
bonne coordination dans la prise en charge. Cela va également permettre un contrôle médical
permettant de progresser plus rapidement sans générer d’effets délétères.
VI.
Conclusion
L’étude des différentes définitions, compétences, et textes législatifs nous amène à conclure que le
professeur APA n’est pas le professionnel du sport le mieux adapté à la prise en charge du sportif en
réathlétisation. Même si celui-ci possède les bases nécessaires à un réentrainement à l’effort bien conduit,
mais aussi les bases du renforcement musculaire, son domaine d’action est ciblé sur la personne en situation
de handicap. Ses spécificités sont de bien connaitre la demande de cette population et d’y répondre par le
sport adapté. Néanmoins, ses connaissances ne semblent pas englober précisément les spécificités de la
réathlétisation du sportif de haut niveau qui correspond à un tout autre domaine.
On peut conclure de cela que dans une optique pluri disciplinaire et avec en ligne de mire le
rétablissement du sportif dans un but de retour sur le terrain dans des conditions optimales. L’action curative
et préventive du MK est à mettre en relation avec l’action d’un professionnel du sport et en particulier le
préparateur physique.
31
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sur Internet : http://www.univ- montp1.fr/ (consulté le 23 avril 2011).
ANNEXES
Annexe n°1 : Autorisation de prise de vue
Annexe n°2 : Compte rendu opé ratoire Ténotomie Bilaté rale
Annexe n°3 : Compte rendu opé ratoire de L’intervention Bilatérale de Lichtenstein
Matières dispensées en Instituts de Formation en MassoKinésithérapie
1er cycle
La 1ère année constitue le 1ier cycle et se compose de 4 modules, et de stages cliniques

Module I : Anatomie - Morphologie - Cinésiologie - Biomécanique de l'appareil locomoteur

Module II : Physiologie humaine

Module III : Pathologie - Psycho-Sociologie

Module IV : Masso-Kinésithérapie - Activités physiques et sportives
2ème cycle
Les 2ème et 3ème années constituent le 2ème cycle qui alterne des périodes de formation théorique
et pratique (12 modules) et des périodes de formation clinique sur différents terrains de stages.

Module 1: Masso-Kinésithérapie. Technologie

Module 2: Psychologie sociologie. Réadaptation

Module 3: Rééducation et Réadaptation en Traumatologie et Orthopédie

Module 4: Rééducation et Réadaptation en Neurologie

Module 5 : Rééducation et Réadaptation en Rhumatologie

Module 6 : Rééducation et Réadaptation Cardiovasculaire

Module 7 : Rééducation et Réadaptation en Pathologie Respiratoire

Module 8 : Kinésithérapie en Médecine, Gériatrie et Chirurgie

Module 9 : Pathologie Infantile et Rééducation

Module 10 : Prévention, Promotion de la Santé, Ergonomie

Module 11 : Kinésithérapie et Sports

Module 12 : Législation, Déontologie, Gestion
Annexe n°4 : Les différents modules d’enseignements dispensés en IFMK [29]
Commencer avec des mouvements lents avec petite ou sans résistance
DOULEUR ?
rester au même
niveau
NON
OUI
Augmenter la vitesse (modérée)
DOULEUR ?
rester au même
niveau
NON
OUI
Augmenter la vitesse (rapide)
DOULEUR ?
rester au même
niveau
NON
OUI
Augmenter la résistance
DOULEUR ?
rester au même
niveau
NON
Annexe n°5 : Protocole de Stanish
OUI
Annexe n°6 : Travail excentrique au niveau des adducteurs
Annexe n°7 : renforcement musculaire isocinétique au niveau des adducteurs
Annexe n°8 : Protocole de Pau Toronto , Légende : 1 : travail des adducteurs ; 2 : des extenseurs ;
3 : des fléchisseurs ; 4 : des rotateurs latéraux ; 5 : des rotateurs médiaux ; 6 : des abducteurs