ECOULEMENTS GAZ -LIQUIDE DANS DES COLONNES A
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ECOULEMENTS GAZ -LIQUIDE DANS DES COLONNES A
ECOULEMENTS GAZ-LIQUIDE DANS DES COLONNES A GARNISSAGES STRUCTURES Manel Fourati Ce travail de thèse rentre dans le cadre de développement de modèles multiéchelles de simulation de colonne d’absorption gaz-liquide pour des applications de captage de CO2 en vue d’optimiser leur design. Il est le fruit d’une collaboration entre IFPEN et l’Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse. Les colonnes à garnissages représentent une technologie potentiellement intéressante pour les applications d’absorption gaz-liquide. Pour des applications de captage de CO2 aux amines, le liquide s’écoule sur les parois du garnissage idéalement sous forme de film ruisselant qui mouille toute la surface disponible et un gaz turbulent vient le cisailler à contre-courant de manière à promouvoir un transfert de CO2 de la phase gaz à la phase liquide. Un écoulement le plus homogène possible permet d’avoir les meilleures performances de transfert. Toutefois, l’expérience montre que des maldistributions, notamment de la phase liquide, peuvent apparaître même en cas de bonnes distributions en entrée de colonne. La distribution du liquide est régie par un phénomène de « dispersion » dont la quantification représente le principal objet de cette thèse. Pour ce faire, nous avons procédé dans ce travail de thèse à deux approches de caractérisation originale de la dispersion de liquide dans des garnissages : une approche expérimentale et une approche numérique. Le premier axe de l’étude abordé a été l’acquisition de données originales de distribution de liquide en partant d’une configuration d’alimentation sous forme d’un jet central en tête de colonne et ce pour deux types de garnissages : un garnissage structuré de type Mellapak 250.X et un garnissage vrac de type IMTP-40. La méthode de tomographie Gamma a été mise en œuvre afin de mesurer l’atténuation d’un flux photonique par le liquide en mouvement dans la colonne ce qui permet par une méthode de reconstruction d’établir des profils de rétention locale de liquide sur une section de colonne. Les cartes de rétention obtenues ont été ensuite exploitées afin de caractériser la dispersion de liquide dans le système pour des régimes d’écoulement allant des plus faibles aux plus fortes interactions gaz-liquide. Nous avons ainsi réussi à prédire l’étalement du jet de liquide via un modèle simple d’advection-diffusion faisant appel à un paramètre hydrodynamique clé qui est le « coefficient de dispersion ». Dans le cas du garnissage Mellapak 250.X nous avons pu mettre en évidence une dispersion qui est régie essentiellement par la géométrie du milieu. Le cas du garnissage IMTP-40 montre, lui, que la dispersion s’opère par des mécanismes plus complexes dus à la coexistence de plusieurs modes d’écoulement incluant des filets de liquide et des gouttes. Le deuxième axe de l’étude a consisté à proposer un modèle de simulation numérique de l’écoulement gaz-liquide à contre-courant dans le système. Un modèle Euler-Euler offrant la possibilité de modéliser le système à une macroéchelle a été retenu et associé à une description du garnissage par un milieu poreux équivalent. Les bases théoriques du modèle en question ont été investiguées et discutées et les différents termes à modéliser –ou fermer- mis en évidence. Nous avons par la suite, sur la base de travaux antérieurs, identifié et discuté les principales propositions de lois –ou modèles- de fermeture du système d’équation de Navier-stokes dans chacune des phases pour le cas particulier du garnissage structuré Mellapak 250.X. Des simulations ont été effectuées sur la base de ce modèle en utilisant le code Fluent. Des résultats en bon accord avec l’expérience sont obtenus tant en termes d’ordre de grandeur de la perte de charge que de celui des rétentions locales. Les écarts en termes d’étalement du jet de liquide nous ont permis, pour leur part, de discuter le modèle de dispersion adopté, d’en dégager les limites et de proposer des alternatives de modélisation à mettre en œuvre pour les travaux postérieurs. Enfin, et de manière indépendante, nous avons proposé une extension du modèle de frottement interfacial proposé par Iliuta et al. (2004) pour des régimes de fortes interactions entre phases.