Quand faut-il insister pour la technique de Goldmann ou pour la
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Quand faut-il insister pour la technique de Goldmann ou pour la
Q U E S T I O N - R É P O N S E Vos questions ! La rubrique Question-réponse vit grâce à vos questions. Vous avez une question sans réponse concernant un signe diagnostique, une indication thérapeutique, l’interprétation d’un examen complémentaire ou un problème pratique. N’hésitez pas ! Adressez-nous votre question à l’aide du coupon-réponse ci-dessous, par fax ou par e-mail à [email protected]. Elle sera soumise à un expert et publiée avec la réponse de ce dernier. Question.......................................... Il nous arrive de demander un champ visuel. Quand faut-il insister pour la technique de Goldmann ou pour la technique automatisée ? Réponse........................................... Le périmètre de Goldmann réalise une étude manuelle de l’ensemble du champ visuel sur un mode cinétique, c’està-dire que le patient signale quand apparaît dans son champ de vision la cible déplacée par l’examinateur. Les avantages du champ visuel de Goldmann sont sa simplicité pour le patient, sa bonne lisibilité pour le praticien, qu’il soit neurologue ou ophtalmologiste, et le fait qu’il teste rapidement l’ensemble du champ visuel de chaque œil. Cependant, les résultats obtenus dépendent de l’expérience du périmétriste et peuvent varier un peu entre examinateurs : idéalement, lors de la surveillance, le champ devra être répété par la même personne ; enfin, la sensibilité du Goldmann dans le dépistage des petits scotomes centraux est inférieure à celle de la périmétrie automatique statique. Les périmètres automatiques peuvent réaliser des examens selon un mode cinétique mais sont essentiellement utilisés en mode statique. Les trois principaux types d’appareils actuellement sur le marché sont : le périmètre de Humphrey, l’Octopus et le Moniteur Ophtalmologique. En périmétrie statique, l’appareil présente au patient une cible fixe de taille stable, dont l’intensité lumineuse varie à partir d’un seuil calculé en début d’examen (seuil fovéal). Les points 362 testés sont distants de 4 degrés au plus. On examine ainsi selon les cas les 10, 24 ou 30 degrés centraux. Chaque point est testé à plusieurs reprises. Deux stratégies peuvent être utilisées : – les tests de dépistage, rapides, où l’appareil travaille toujours à la même valeur, un peu au-dessus du seuil calculé en début d’examen. Les points sont ainsi notés en “vus” ou “non vus”, sans chiffrage de la sensibilité pour chaque point ; – les tests de seuil, plus longs, où l’appareil affiche pour chaque point une valeur en décibels et également la profondeur du déficit à l’aide de couleurs différentes ou de dégradé de gris. Pour chaque examen sont affichés des indices de fiabilité du champ (pertes de fixation, réponses faussement positives ou négatives), et des indices calculés par l’ordinateur à partir des réponses du patient (déficit moyen du champ visuel, importance de la profondeur d’un scotome localisé, variabilité des réponses sur un même point). Les principaux avantages du périmètre automatique sont : - le caractère standardisé et reproductible de l’examen, non dépendant d’un opérateur ; - le grand nombre de points testés, ceux-ci étant distants de 4° au plus. Son principal inconvénient est qu’il nécessite un apprentissage de la part du patient dont l’état de vigilance doit être bon, mais aussi de la part du lecteur. On peut également lui faire le reproche de ne tester que les 24 ou 30 degrés centraux, encore qu’il existe des programmes dits “neurologiques” combinant une étude statique du champ central et l’étude cinétique d’un isoptère périphérique à 60° (cependant, ce type d’examen est peu pratiqué en raison de sa durée). La lettre du neurologue - n° 8 - vol. V - octobre 2001 Enfin, les temps d’examen, qui étaient autrefois plus importants avec le périmètre automatique, ont été diminués grâce aux nouveaux programmes. En pratique, chez un patient présentant une atteinte du nerf optique, il est préférable de demander une périmétrie automatisée statique explorant les 24 ou 30 degrés centraux. Celle-ci pourra être répétée pour suivre l’évolution du patient. Dans les cas où la coopération est mauvaise (indices de fiabilité mauvais) et/ou si l’acuité visuelle est basse, par exemple, en cas de scotome central large, rendant un aspect de champ totalement noir avec de nombreuses pertes de fixation, on pourra compléter l’examen par un Goldmann, qui explorera aussi la périphérie. De même, l’évolution des anomalies campimétriques en rapport avec un œdème papillaire de stase est très bien quantifiée par la technique automatisée. Dans les pathologies chiasmatiques et rétrochiasmatiques, les deux examens peuvent être employés indifféremment, et le Goldmann est encore souvent préféré au péri- ✁ P mètre automatique en raison de sa simplicité et de sa grande lisibilité. Il y a cependant deux exceptions à cela : – en cas d’atteinte du genou antérieur du chiasma entraînant un déficit périphérique temporal supérieur controlatéral à la lésion, on préfère réaliser un Goldmann qui explore la totalité du champ visuel ; – à l’inverse, la suspicion d’un scotome central hémianopsique de petite taille dans une atteinte du pôle occipital doit faire demander une périmétrie automatisée (10 ou 24 degrés centraux) qui explore plus finement le champ visuel central. Enfin, le type de champ visuel demandé doit s’adapter à la pathologie suspectée mais aussi au patient : la périmétrie automatisée nécessite une vigilance parfaite et un bon état moteur. Si ces conditions ne sont pas remplies, il est préférable de demander un Goldmann où l’opérateur peut adapter son examen au patient testé. C. Vignal, services d’ophtalmologie, CH de Saint-Denis et hôpital Lariboisière, Paris. à découper ou à photocopier COUPON o s e z v o t r e q u e s t i o n votre nom : vos coordonnées (confidentiel) : À nous retourner par fax ou par courrier à l’adresse ci-dessous indiquée : Dr H. Chabriat, La Lettre du Neurologue, Edimark S.A., 62-64, rue Jean-Jaurès, 92800 Puteaux - N° de Fax : 01 41 45 80 25 La lettre du neurologue - n° 8 - vol. V - octobre 2001 363