Le haka du corps enseignant - SNES

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Le haka du corps enseignant - SNES
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DNA Immobilier
Rentrée / Collège de Bourtzwiller
ROGER IMBÉRY
Décès d’un
humaniste
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Première pour les sixièmes
Les 127 sixièmes du collège du nord de Mulhouse et leurs parents ont eu droit hier matin à une rentrée sur mesure. L’établissement, l’un des six de l’académie d’Alsace classé Ambition réussite, table sur la mobilisation des adultes et l’accompagnement
éducatif pour aider les élèves à mieux réussir.
Roger Imbéry. (Photo DNA -S.B.)
Roger Imbéry est mort dans
la nuit de mardi à mercredi.
Il n’avait pas 70 ans. Mulhouse perd une de ses figures les plus attachantes. Né
le 10 octobre 1939, Roger
Imbéry a été ouvrier-chaudronnier à la SACM à partir
de 1954. Représentant
CFDT, membre du CE central, il a vécu les dernières
années de la Société alsacienne de construction mécanique, mais aussi participé
à une grande fraternité ouvrière. Franc et direct, Roger
Imbéry s’est engagé dans la
politique en 1974 en adhérant au Parti socialiste. Il a
été un des fondateurs de la
première section d’entreprise du PS dans le Haut-Rhin.
Élu d’opposition en 1983 au
conseil municipal, il devint
adjoint après la victoire de la
gauche conduite par JeanMarie Bockel en 1989. Pendant 18 ans, il fut un adjoint
travailleur mais accessible,
connaissant parfaitement
ses dossiers, notamment celui de l’eau, - il a été président du syndicat du barrage
de Michelbach - et celui de
la démocratie locale en animant la vie des conseils de
quartiers.
Roger Imbéry, qui a été
conseiller prud’homal, a mené également un grand combat en faveur des victimes
de l’amiante. Il a mis en place le CHSCT de la ville de
Mulhouse. Simple, ouvert et
chaleureux, celui qui se définissait comme un « social
démocrate», est resté fidèle
au PS en 2007 quand
Jean-Marie Bockel est entré
dans le gouvernement Fillon.
Cette année 2007 a doublement affecté Roger Imbéry.
Déjà touché par la maladie, il
assistait impuissant à la disparition de Marie-Thérèse,
son épouse aimée qui lui
avait donné trois enfants.
Sa droiture, sa compétence
et sa modestie ont toujours
fait l’unanimité auprès de
ses amis et de ses adversaires. Hier après-midi, JeanMarie Bockel a salué « l’humaniste et l’homme soucieux de rester toujours au
plus près des réalités du terrain et du quotidien... ». Pierre Freyburger au nom du PS
a rendu hommage à celui
« qui a consacré sa vie aux
combats contre les inégalités
et l’injustice... Notre famille
politique, la CFDT, la gauche
perdent un homme fidèle à
ses convictions et ses valeurs de gauche, d’humanisme et de solidarité ».
Les obsèques de Roger Imbéry auront lieu le samedi 5
septembre à 10 h en l’église
Sainte-Thérèse. A Fabienne,
Franck et Serge, ses enfants,
et à ses proches, les DNA
adressent leurs très sincères
condoléances.
E.Ch.
■ 9 h. Le principal Christian
Horn entre dans la salle de
classe des 6ème 1. A deux par
bureaux, 22 enfants écoutent
leur professeur principal décrire l’emploi du temps. Au
fond de la classe, une quinzaine de parents, surtout des
mamans, invités à accompagner leurs rejetons. « Dans
nos établissements, on a une
difficulté à mobiliser les parents », expose Christian
Horn. Car Bourtzwiller ce
n’est pas le Rebberg. « Ici les
familles sont souvent en difficulté sociale. Elles ont un peu
de mal à entrer à l’école ». Le
taux de réussite au brevet des
collèges, 64,2%, contre 80 %
sur l’académie, « un chiffre
honorable », en témoigne.
D’où l’invitation lancée aux
parents à s’impliquer dans la
rentrée et à rencontrer individuellement samedi prochain
le professeur principal « pour
poser les choses et faire en
sorte que les parents soient
plus à l’aise avec les acteurs
du collège. En cas de difficulté,
n’hésitez pas à prendre
contact avec moi, nous essaierons de la résoudre ».
« On a une très forte demande
de la part des familles »
Retour aux élèves, déjà reçus au collège les années précédentes pour faciliter leur
adaptation future au second
degré, ils sont là pour prendre leurs marques : « J’insiste-
42 196 Le principal Christian Horn s’adresse aux élèves de 6ème1 en compagnie de son adjoint Denis Grossheny et de la conseillère principale d’éducation. (Photo DNA -Sébastien Bozon)
rai sur deux choses, leur dit le
principal, la notion de respect
et la régularité du travail scolaire. Je crois que si vous respectez ces conditions de base,
tout se passera bien ».
Deux "conditions de base"
de succès indispensables venant de l’élève que vient
épauler le dispositif Ambition
réussite. Objectif : réduire et
compenser les handicaps liés
au milieu social et montrer
qu’il n’y a pas de fatalité sociale quand on se bat. « L’accompagnement éducatif est
bien en place depuis deux ans
et fonctionne au moins deux
heures chaque soir », affirme
Christian Horn. « Les professeurs prennent en charge les
élèves sur la base du volonta-
riat pour les aider à faire les
devoirs et à comprendre les leçons ainsi que les ouvrir à des
activités culturelles (échecs, vidéo), sportives et à des ateliers
linguistiques auxquels ils
n’auraient pas accès autrement. On a une très forte demande de la part des familles
et un investissement conséquent de nos enseignants ».
Mais une sonnerie assourdissante couvre la conversation.
9 h 50, c’est l’heure de la
récré, heure immuable survivant toutes les réformes de
l’éducation nationale. Et le
moment pour les 127 sixièmes de faire connaissance
entre eux et d’échanger leurs
premières impressions...
G. G.
Wittelsheim / Lycée Amélie-Zurcher
Le haka du corps enseignant
■ Pour protester contre la fermeture d’une classe, les professeurs du lycée Zurcher de
Wittelsheim ont executé des
danses « haka » dans la cour de
l’établissement.
La rentrée a été quasi-normale au lycée polyvalent Amélie-Zurcher. Les professeurs,
qui avaient lancé un préavis
de grève (voir les DNA du 28
août), ont décidé mardi de ne
pas l’appliquer, afin de donner priorité aux élèves et à la
bonne image de l’établissement.
Dès 8h, les secondes ont
été accueillies par le proviseur Hubert Nimtz pour la filière technologique, et par
son adjoint Marc Guillier
pour les classes générales. Un
grand panneau proclamait
« Bienvenue, bonne rentrée »
mais presque tous les profs
portaient un tee-shirt noir.
Au dos, un cœur, avec à l’intérieur un "2" à la puissance
Le directeur de la publication : Jean-Claude Bonnaud
lieu de la cour, en scandant :
« Amélie-Zurcher, tu nous es
cher, tous ensemble nous
vaincrons, nos secondes garderont, pas toucher not’ lycée,
il ne faut pas qu’on ferme ».
Les portables filment, les élèves applaudissent. « Il n’y a
plus que quatre secondes pour
six premières et six terminales, explique Bertrand Horny
(Snep-Fsu) au nom de l’intersyndicale. Mulhouse aspire
tout, on a juste un an de sursis. Notre lycée est beau et
bon, la qualité de vie est excellente ici, nous resterons donc
attentifs, vigilants et réactifs ».
Revêtus de maillots noirs, les professeurs du lycée de Wittelsheim ont exécuté hier à deux reprises le
« haka » avec pour cri de défi : « Amélie Zurcher, tu nous es cher ! » (Photo DNA)
5. Le message, qui paraît
clair, a été précisé dans les
classes : élèves et familles on
vous aime, et nous avons be-
soin du maintien des cinq
classes de seconde ! Or il n’y
en a plus que quatre cette année...
Actions de sensibilisation
A la récréation, une quinzaine de profs ont exécuté
une danse Ka-Ma-Té au mi-
No 205 - Jeudi 3 septembre 2009
Des actions de sensibilisation sont d’ores et déjà prévues en direction des élèves
de troisième des collèges et
de leurs parents.
P.Br.
LOF MU 01
Mulhouse 1