elle-raconte-semis
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elle raconte SYLVIE, REINE DU SEMI EN FOLIE Sylvie Giani, Marseillaise de 49 ans, s’est lancé le pari d’intégrer le Seven Continents Club alors qu’il y a quatre ans seulement elle débutait en course à pied. Du Pérou à l’Australie en passant par le Canada, la Chine et le Maroc sans oublier l’Antarctique et les Britanniques, voyage au pays du semi. Par Sylvie Giani R ien ne me prédestinait à courir : je n’avais jamais fait de sport, je sais à peine nager ou pédaler mais un jour, l’âge venant (45 ans), je me suis dit qu’il fallait me bouger. Avec un mari marathonien la course à pied s’est imposée, pas de contrainte d’horaire, d’équipements, c’était parfait. J’ai donc débuté comme cela, moitié courant moitié marchant au début, puis courant plus longtemps mais toujours lentement ! Je commence alors les compétitions, 5, 10 Km jusqu’au jour où mon mari décide de courir l’Antarctica Marathon pour devenir un « Seven Continents Finisher ». Quelques mois avant le départ, j’apprends par un été le fameux semi en Antarctique en mars 2015. J’ai donc acheté la panoplie recommandée par l’organisateur, qui comprenait trois couches de vêtements de type Gore-Tex. J’ai entendu dire que certains athlètes couraient dans des frigos pour résister au froid et tester leur équipement ! Après avoir rejoint les organisateurs à Buenos Aires, nous sommes partis pour Ushuaia embarquer sur le navire qui allait nous conduire vers le pôle sud. 48 heures plus tard nous débarquons sur l’immensité blanche de l’Antarctique à la rencontre des pingouins, phoques, otaries et autres baleines. Nous étions hors du temps, les paysages étaient magiques. Le jour J, je En Antarctique, les pingouins remplacent les piétons sur ton parcours ! ami qu’il existe un semi. Il me lance alors un défi : « Quitte à aller si loin, autant le courir non ? » Des Beatles aux otaries Me voici donc, m’entraînant d’arrachepied : fractionnés courts le mardi, longs le jeudi et une à deux sorties longues (1h30 à 2h) le week-end. Et surtout je commence aussi à parcourir le monde pour courir. Je commence avec mon premier semi en Europe, à Liverpool en mai 2014. Très jolie ville, berceau des Beatles, à 1h30 de chez moi par avion, cette course rythmée par des groupes de rock et roulante était parfaite pour commencer. Mon deuxième continent a été l’Océanie avec Sydney en septembre 2014. Superbe ville, parcours agréable, malgré quelques dénivelés dus aux nombreux ponts et parcs. L’organisation est sans faille avec une superbe arrivée devant le célèbre opéra. Le troisième a 64 | running pour elles suis sur la ligne de départ, dans le grand froid, équipée de mes trois couches de vêtements que j’ai gardées tout au long de la course. En effet, un vent glacé vous fait faire du surplace, c’est terrible. Le circuit, qui n’est jamais le même pour cause de météo ou de praticabilité du sol, consistait cette année-là en trois boucles de 7 km alternant petites côtes gelées et chemins boueux, avec des panneaux « be careful, penguin crossing » ! Irréel ! Selon le traité de l’Antarctique, nous ne pouvions pas apporter de déchets, alors oubliez vos papiers de barres céréales ou peaux de bananes. Il n’y a pas de ravitaillements, vous êtes en autosuffisance, vos gourdes sont posées par terre sur la glace, alors vous avez intérêt à courir vite pour qu’elles n’aient pas le temps de geler. De plus, seul une centaine de concurrents peuvent prendre le départ chaque année, ce qui permet de très vite se connaître et de s’encourager. Sans parler du fait que le top 100 est assuré ! L’apogée au Macchu Pichu J’enchaîne ensuite avec les quatre continents qu’il me manque, car il me tardait de recevoir mon diplôme et la médaille du club. En septembre 2015, je cours à Montréal du Nord. Là encore il s’agit d’un « rock’n’roll » avec un parcours qui traverse le circuit automobile Gilles Villeneuve et un tour de ville avec quelques ponts et montées pour corser la chose. Pour valider le continent asiatique, je suis au départ du China Coast à Hong Kong en janvier 2016. C’est le semi le plus difficile que j’ai couru : il faisait très froid, 600 mètres de dénivelé, cela monte dès le départ. Mes jambes s’en souviennent encore… Je n’ai pas oublié la vue du barrage hydraulique où nous passions et les super ravitaillements ! Mon sixième continent fut l’Afrique avec le semi de Rabat, en mars 2016. Un joli parcours avec quelques petites montées mais une organisation qui laisse à désirer : que de l’eau au ravitaillement, pas de vestiaires et une arrivée assez éloignée du centreville. Heureusement les Marocains étaient comme toujours très gentils et le séjour qui a suivi agréable. Et mon dernier, mon septième continent a été Lima au Pérou pour l’Amérique du sud en mai 2016. Que dire sur Lima... C’est une très grande ville, très peuplée, très polluée, mais la course était très bien organisée. Le parcours était plat, très roulant même si la moiteur de l’air nous a littéralement trempés avant même de commencer à courir. Mais tout fut vite oublié lorsque nous sommes allés à Cusco et au Macchu Pichu ! Quels décors ! Une magie indescriptible. En deux ans la boucle fut bouclée, j’avais ma place dans le Seven Continents Club. Des projets ? Tout recommencer ! running pour elles | 65