Poste à galène n°20

Transcription

Poste à galène n°20
Le poste à galène
-
bulletin de liaison n°20
-
9 mars 2009
Association Longueur d’ondes
48, rue d’Armorique - 29 200 Brest
02 98 49 00 15 / 06 08 30 34 89 / 06 61 99 68 88
[email protected] - www.longueur-ondes.fr
édito
La 7e édition, qui aura lieu du 3 au 6 décembre
2009, s’efforcera de continuer dans cette
veine. Des thématiques se dessinent : l’argent,
l’année 1969 ; d’autres atermoient : notre
cœur balance entre Roumanie et Portugal.
Des noms circulent – il est trop tôt pour les
évoquer –, des imaginations galopent – bateau
d’écoute, balade brestoise radioguidée,
une soirée « Paris-Brest ». C’est le moment
de l’année où chacun a toute licence pour
élucubrer, proposer, échafauder… quand
bien même il n’en resterait pas grand-chose
au bout du compte. Nos envies passeront ainsi
nécessairement par le tamis de la réalité, des
coups de fil dans le vide, des courriers sans
réponse… Mais bien sûr, des rencontres aussi,
des découvertes stimulantes,
des envies partagées, des
enthousiasmes sincères. Voilà
ce qui attend l’équipe de
Longueur d’ondes au fil des
mois jusqu’à l’été – trouvailles
et tâtonnements. Pour suivre
ces
micro-événements,
la
rubrique « actualités » de notre
site internet distille, tel un
baromètre associatif, les humeurs, nouvelles
et petits riens du quotidien.
Mais avant d’en arriver à la 7e édition, une
autre échéance se profile, celle de la sortie de
notre revue Une larme du diable. Sans doute
avez-vous reçu l’appel à souscription par mail.
Merci à tous ceux qui y ont déjà répondu.
Grâce à eux, nous sommes prêts du but ! Vous
trouverez, en plus du bulletin d’adhésion
qui accompagne traditionnellement le PAG,
le bulletin de souscription pour ce nouveau
projet éditorial. Si vous avez déjà souscrit,
ou si cela ne vous intéresse pas (il n’y aurait
pas de mal…), n’hésitez pas à le faire circuler
autour de vous.
Et maintenant, place au bric-à-brac de la
galène : un souvenir de 1969, année… civique ;
une rencontre avec Marie ; un auditeur de la
BBC ; une évocation radio-ludique en famille ;
un rapport de lecture sur l’écoute ; un arbre
radio-généalogique…
Premiers rayons sur la rade. Un PAG de fin
d’hiver pour donner des nouvelles du temps :
le temps d’une association qui se recompose
après l’acmé de décembre, l’hibernation du
début d’année et la reprise de l’activité au fil
des premiers mois ; le temps qu’il fait sur la
culture, plus particulièrement celle d’une ville
qui doit arbitrer, faire des choix, trouver des
solutions ; le temps qu’il fait dans le poste, à
l’heure où nous explorons les possibles d’une
programmation en chantier, tandis que Radio
France ouvre un forum sur son avenir… Avis
de tempête ou brise marine, clapotis rassurant
ou quarantièmes rugissants, le moins que l’on
puisse dire c’est qu’on est loin de la pétole ou
du calme plat.
Dans ce paysage de fortunes de
mer (les bien mal nommées) ou
de rafiots en péril, Longueur
d’ondes se sent un peu miraculé.
L’emploi de permanent pérennisé
en 2008 n’est aucunement
remis en question. La Ville de
Brest, principal pourvoyeur de
financements pour ce poste, a
reconduit notre subvention alors
que de nombreuses associations font face à des
baisses parfois très sensibles. Ceci couplé à une
gestion toujours aussi rigoureuse (pourquoi
ne pas s’en féliciter ?), l’avenir financier paraît
assuré, même s’il repose toujours sur la friable
alchimie d’apports divers (département,
région, sociétés d’auteurs) qui rendrait
l’entreprise très fragile si un seul venait à
manquer. Les mois qui viennent nous diront
si l’équilibre est maintenu et si l’ensemble des
partenaires continuent (ont les moyens de
continuer) de nous soutenir. Rien ne permet
d’en douter pour le moment, ce qui devrait
nous permettre d’arriver à bon port.
Celui de notre programmation 2009 par
exemple, point de mire de la navigation
aussitôt le cap de la 6e édition dépassé. Celle-ci,
nous l’avons déjà dit par ailleurs, s’est soldée
par un bilan positif : fréquentation en hausse
sensible, première édition des Immédiatiques
fructueuse, une journée du documentaire
très suivie, une présence accrue des écoles, de
belles rencontres, cartes blanches, échanges…
L’année 2008 introduisait pas mal de
changements dans les habitudes festivalières,
en termes de lieux et de rythme notamment.
Poste à galène n°20
Bonne lecture.
L’équipe de Longueur d’ondes
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Fais comme chez toi…
Un voyage. Des valises. Des
retrouvailles. Les murs ont
changé, je ne reconnais pas les
lieux, j’y ai perdu mes repères. Ou
bien peut-être n’en ai-je vraiment
jamais eus. Dans tous les cas, à
peine me suis-je installée dans la
chambre qui sera la mienne pour
quelques jours que mon hôte me
rassure avec cette petite phrase
bienveillante : « Surtout, tu fais
comme chez toi. »
Faire comme chez soi ; en
voilà une belle idée ! Comme s’il
était possible de débarquer chez
quelqu’un avec toute son intimité,
ses gestes quotidiens, naturels,
sans que cela perturbe l’équilibre
du lieu que l’on investit.
« Est-ce que je pourrais
regarder rapidement ma boîte
mail ? »
- Ah oui… Attends, il faut que
je sorte l’ordinateur de sa housse,
que je le branche… Je ne le sors
pas beaucoup habituellement, tu
sais. »
Le matin, mon réveil sonne et
la radio me manque. À la table
du petit déjeuner, la radio me
manque encore. À midi aussi.
En voiture, je m’assois dans le
fauteuil du passager et cherche
machinalement le gros bouton
rond de l’autoradio. « Ah, je
ne t’ai pas dit ?, me lance mon
hôte, je me suis fait voler mon
autoradio… »
Je ne peux tout de même pas
lui en vouloir pour ça !
Les jours passent et je m’adapte
au mode de vie de la maison. Je lis
La République du Centre, j’oublie
mon courrier électronique et me
résous à ne pas mettre à jour mes
podcasts. Je finis même par ne
plus y penser.
Dimanche
soir,
0h30.
Rebelote :
voyage,
valises,
avec cette fois-ci la fatigue en
prime. J’ouvre la porte d’entrée
et dépose mes affaires dans
la chambre. Machinalement,
j’attrape la télécommande de la
chaîne hi-fi tout en m’allongeant
sur le lit. Une voix se déclenche et
j’écoute. Le son me berce et un
bien-être m’envahit. Comment aije pu vivre tout ce temps en étant
privée de ce sentiment ? Quand
on y pense, c’est rassurant :
malgré mon âge avancé, je suis
encore adaptable !
La radio tourne toujours et les
voix se succèdent. À ce moment
précis, je fais et je me sens comme
chez moi.
C. M.
8, 6, 1… partez !
Ça s’appelait Minuit dix.
Depuis janvier, ça s’intitule Studio
168. L’horaire n’a pas bougé.
Le principe de l’émission est le
même. De l’art de recycler une
idée qui put faire sens un temps
et qui, à force d’être répétée,
perd de son sel et, pour tout
dire, de son intérêt. En officiant
après que l’impérissable – c’est
un compliment – Alain Veinstein
fut rétrogradé et raccourci
tout en demeurant, de justesse
toutefois, un adepte « du jour au
lendemain », Laurent Goumarre
avait su trouver un ton auquel,
sans adhérer totalement, j’avais
appris à m’habituer peu à peu.
Le café Costes Étienne Marcel
avait ce petit côté Paris intramuros fashion et tellement chic
que l’on pouvait se demander si
ce nouveau « bar noir » avait des
chances d’exister réellement ;
Paquita Paquin ressemblait à ces
icônes suffisamment surfaites
dont on se plaît à penser que la loi
selon laquelle la nature a horreur
du vide est de temps à autre
vérifiée ; les invités n’étaient pas
toujours à la hauteur mais, de la
hauteur à cette heure-là, ce n’est
peut-être pas ce que l’on attend
définitivement rompu. Intrigué
par cette aptitude à parler
dans le vague – un art de la
prestidigitation en somme –, j’ai
continué de me laisser porter.
Il était tard et à cette heure
tardive, des voix parlaient et ne
disaient plus rien. Miracle de
l’interlocution sans ces échanges
qui font la discussion. Immense
abîme. Profonde solitude de
l’auditeur qui se regarde écouter
et quitte l’éveil dans un état de
soupçon – ne pas comprendre, ne
rien capter, se sentir dans un état
d’abandon (puisque la voix qui
parle de l’autre côté du transistor
ne dit plus rien qui vaille).
camouflé(e) sous les draps. Bref,
l’esprit était un brin primesautier
à défaut d’être immédiatement
audible et, les mois passant, on
pouvait se prendre à « ouvrir »
le poste afin de se trouver au
rendez-vous. Laurent Goumarre
appelé à piloter, depuis la rentrée
2008, le 18-20 de France Culture,
on put se dire que Minuit dix
avait eu la chance de disparaître
suffisamment tôt – de cette
mortalité juvénile qui accable
nombre d’émissions de radio
– au risque, sinon, de mal vieillir
et de disparaître incognito.
Minuit dix résista quatre mois.
Quatre longs mois pendant
lesquels Aude Lavigne officia,
seule ou presque. Et la nuit s’étira.
Longuement, l’on sombra. La
nature n’avait donc pas horreur
du vide. C’est ce que l’on pensa.
Un générique identique, des
chroniqueurs
patentés,
des
articulations rôdées, des rires et
des gloussements et un rythme
saccadé ne restituaient plus
le ponctuel alliage qui avait
permis à l’équipe précédente de
trousser un cinquante minutes
en suspension. Le charme était
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Qu’il devint bon d’entrer dans
la nuit en coupant le son.
En janvier, Minuit dix est
devenu Studio 168. Aude Lavigne
n’est plus seule. Affublée d’un
cicérone – Xavier Delaporte, en
l’occurrence –, elle continue de
nous faire croire que nos jours
sont plus beaux que ses nuits.
Pour combien de temps encore ?
L. L. G.
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p. 2
Retranscription documentaire
Marie a 79 ans. Elle tient un bar et une ferme à Locmélar
depuis qu’elle a 18 ans. Elle n’a pas fait d’études, parce que
ça ne l’intéressait pas ; le bar, parce qu’elle aime le contact ;
la ferme, parce qu’elle aime les bêtes. En décembre dernier, le
21 décembre à 9h00 pour être aussi précis qu’elle, Marie a été
encornée par Ukraine. Elle va vendre ses bêtes au printemps,
mais elle garde son bar, résolument. En juin dernier, elle me
parlait de sa rencontre avec son mari.
des chevaux, mais on avait pris un tracteur, un Renault,
parce que c’était la mode. Bon, alors, fin septembre,
mon père arrive à tomber paralysé, lui aussi, et il n’a
été que huit jours avant de décéder. J’ai donc perdu, en
quatre mois, deux de ma maison. Je me suis retrouvée
seule avec un vieux tonton de 65 ans. Et quand on
arrivait dans la maison, après le travail, on arrivait pour
pleurer tous les deux. « Bon, écoute, qu’il me dit, si
tu te décides pas à faire quelque chose, on va vendre.
Parce que moi, je ne peux pas tenir cette ferme tout
seul ». Et il y avait aussi le bar. Et en plus, je faisais
restaurant à l’époque.
— Et c’est comment que tu as rencontré Roger,
alors ?
— Oh vadoué ! Je n’avais que 18 ans. C’était pour
le pardon de Rumengol, celui du mois d’août. À ce
moment-là, il y avait un bar au Pontig, « chez Denise »
au Pontig qu’on disait. Madame Costiou. Son mari
était garde fédéral de chasse à Saint-Cadou. Et elle,
elle tenait un bar et un restaurant. Oh, un très bon
restaurant, c’étaient les grands chirurgiens de Brest
qui venaient là ! Elle faisait une cuisine traditionnelle,
elle savait cuisiner. Et pour le pardon de Rumengol,
les gens allaient à pied. Bon. Alors. Pour stopper les
clients là, elle avait mis deux bâches entre 2 maisons et
puis elle avait fait un petit bal musette avec une sono
et des disques… et les gens s’arrêtaient. Et moi, j’avais
mes parents au bourg et j’étais libre, alors je suis partie
avec ma copine qui tenait une boulangerie. Et c’est là
que j’ai dansé pour la première fois avec mon mari…
avec Roger. J’avais 18 ans et lui, il en avait 22. Ça, c’est
formidable, parce que je me souviens toujours quel
costume il portait ! Je l’avais bien copié quand même,
puisque je me souviens toujours de son costume. Il me
disait qu’il était de Lampaul. Et puis c’est tout… On est
restés comme ça jusqu’en 73.
Mariés trop tard
Alors c’est arrivé comme ça, à la fin de l’année.
Roger est venu à la fin du mois de novembre avec des
copains. Même que quand il était au funérarium à
Landerneau, quand il est décédé, ses voisins sont venus
le voir et ils ont pleuré à chaudes larmes. C’était un bon
copain. Voilà. Ils étaient bons copains. Et ils disaient
qu’il travaillait comme deux. C’était un travailleur, mon
mari, c’était un travailleur ; c’était pas un homme pour
faire du chiqué. Tu as entendu ton père dire ? Il aimait
bien prendre l’apéritif avec ton père, quand il venait
là. Et puis, il a été paralysé en 1999. J’ai quand même
gardé mon mari avec moi jusqu’à la fin… Je l’ai gardé
sept ans et demi avec moi… Sept ans et demi que
je l’ai gardé avec moi. Je ne voulais pas qu’il aille en
maison de retraite. Il est tombé malade le 24 juin 2006.
Et il conduisait encore son tracteur et sa fourgonnette,
sa C15, le 24 juin. Il est tombé malade dans la nuit.
La doctoresse m’a dit qu’il n’était pas opérable, qu’il
avait un cancer au colon et au foie. Un homme qui
n’a jamais… enfin, il faisait comme les autres… mais
on ne buvait que de l’eau à table ou de la limonade. Il
faisait comme tout le monde, mais jamais il n’a abusé,
sauf du travail. Voilà comment ç’est arrivé. Mais nous
n’avons pas eu le bonheur d’avoir des enfants. Mariés
trop tard. 44 ans.
La vallée pour nous séparer
J’avais 44 ans quand je me suis mariée. Et lui, 48.
On s’est mariés en mars 1973. Donc imagine, j’avais
que 18 ans quand je l’ai connu ! Et restés comme ça…
pendant 26 ans. Il n’y avait que la vallée pour nous
séparer, parce qu’il habitait de l’autre côté. Donc lui,
entre temps, il a fréquenté. Moi, j’ai fait aussi, bien
sûr. Mais ça ne marchait pas. Et il a fallu qu’il vienne
un jour, un soir, avec des voisins que je connaissais très
bien, pour jouer aux dominos. Et ça a démarré comme
ça. Imagine, en 73 ! Donc, il avait ça en tête, et moi,
j’avais aussi. Je ne l’avais pas toujours en tête, mais
bon, je le suivais un petit peu, et lui, de son côté, me
suivait aussi. Oui… Alors tu vois, ce qui est écrit arrive.
Ah, il faut attendre… Tu vois, moi, mon mari est venu
vers moi. Moi, j’osais pas, et lui était timide. Et puis
bon, c’est arrivé. Mais tu vois, ce qui est écrit arrive.
Voilà, c’est comme ça
C’est ici, à Locmélar, que nous nous sommes mariés
et c’est mon oncle qui m’a conduit à l’église. Mais
c’est compliqué quand même de se décider, c’est une
voie difficile à prendre. Mais non, ça ne sera pas plus
difficile pour nous que pour les autres, qu’on s’est dit.
Alors, on s’est lancés. Il est venu jouer aux dominos et
il a posé la question… à la fin de la soirée. Mon oncle
jouait avec eux. Et il me disait : « Ceux-ci ne sont pas
venus pour des prunes, ils sont venus pour quelque
chose ». Et puis on s’est lancés comme ça. Il m’a
donné un rendez-vous et après, il m’a demandé en
mariage. Je le connaissais bien, je connaissais la famille
très bien. Il tenait une ferme aussi, était avec sa mère,
tout seul aussi. Il était coincé, comme moi. Il tenait une
jolie ferme avec des poulaillers, des pondeuses. Voilà,
c’est comme ça !
— Et comment c’est arrivé alors, en 73 ?
— Je venais de perdre, en 72, un oncle qui conduisait
le tracteur. Il charruait et il est tombé paralysé. Il n’y a
eu qu’un mois entre tomber malade et décéder. Il est
tombé en mars et il est décédé le 12 avril. J’avais un
autre oncle et mon père. Mon autre oncle allait avec
le tracteur, mais pas sur la route, seulement dans le
champ ; il avait des notions, quand même, de tracteur,
mais il n’avait pas appris à aller en tracteur. En fait, on
avait surtout des étalons à ce moment-là, on faisait
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Ph. L.
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p. 3
Radio : musique et parole ou parole et musique?
Dans son ouvrage Radio paru chez Fayard,
Dominique Jameux nous fait part de sa réflexion
sur les rapports étroits qu’entretiennent radio,
musique et parole.
voix (son grain, ses réflexes de langage...). Une
musique diffusée nécessite-t-elle un commentaire,
une indication ou bien son écoute se suffit-elle
à elle-même ? Le débat n’est pas clos mais une
chose est sûre : un peu d’humour et de modestie
ne nuisent pas. Dominique Jameux lance l’idée
d’une radio musicale expérimentale qui sortirait
des sentiers battus, rêve d’une radio parfaite qui
créerait « un discours sonore inouï ».
Permettez-moi d’évoquer ici quelques points
qui m’ont particulièrement intéressée.
Parle-t-on trop sur France Musique ? Selon
l’intérêt et le besoin de l’auditeur, celui-ci écoute
ou pas les « parleurs » ; en effet, il garde toute
liberté quant à l’utilisation de son poste ! D’après
l’auteur, Radio France est unique au monde avec
ses différentes déclinaisons que sont France Inter,
France Culture, Vivace et France Musique ; comme
point de comparaison, l’Allemagne revendique
ses écrivains-musiciens, la France ayant elle
des écrivains mélomanes, des compositeurs
qui « tâtent de la plume » et des « écrivants
spécialisés sur la musique ». Plutôt que de lasser le
lecteur en lui dévoilant la cuisine institutionnelle,
Dominique Jameux nous fait entrer dans un studio
et s’attarde sur ses moyens techniques et ses
créateurs d’émissions radiophoniques : le micro,
« un être vivant extrêmement sensible à la façon
dont on lui parle », le Technicien « intouchable »,
le Réalisateur « ou plutôt la réalisatrice », le
Producteur « un violoniste raté » (!).
Pour le plus grand bonheur de notre imaginaire,
nous voyons la musique avec nos oreilles, le son
prend le pouvoir, temps et espace se confondent
alors... Avez-vous déjà essayé le cinéma
radiophonique ? En effet, quoi de plus fascinant
que d’écouter un film ! Dominique Jameux revient
sur ses expériences passées dans le domaine et en
tire des enseignements sur le manque de présence
de cinéma diffusé à la radio et l’importance du
traitement de la bande-son (voix, musiques,
dialogues, bruitages, silences...). Il évoque
également les liens mystérieux qu’entretiennent
film et musique, film et son. Il nous suggère de ne
pas renoncer à aller entendre en direct la musique
vivante lors d’un concert ; il n’y a rien de plus fort,
de plus jouissif et communicatif. Sans oublier la
musique contemporaine qui ne donne le meilleur
d’elle-même qu’en salle de concert !
Il se remémore son émission hebdomadaire
d’analyse musicale La Musique prend la Parole,
titre faisant émerger quelques idées fortes : « La
Radio, c’est de la musique qui prend la parole et
l’inverse », « C’est dans leur relation intime que
réside la magie radiophonique », « La Parole c’est
l’avenir de la Radio ». Le Gai Savoir, ennemi de
l’ennui, est une politesse à l’égard de l’auditeur
curieux et ouvert qui partage délicieusement ces
moments d’antenne avec le narrateur. Ce dernier
nous entraîne à sa suite dans ses découvertes et
ses univers, nous séduit en jouant au mieux de sa
Dominique Jameux termine son ouvrage
en essayant de répondre à « la règle des cinq
Ws : Who ? What ? When ? Where ? Why ? » et
surtout « How many ? » pour tenter de deviner
qui nous sommes (mais le sait-on vraiment après
tout ça ?), nous les auditrices et auditeurs sans qui
la radio n’existerait pas et qui accompagne nos
vies comme une amie fidèle et passionnée.
H. P.
Dominique Jameux, Radio, Paris, Éditions Fayard, 2009
God save the Queen
Anglophile de la première heure, et
au risque de passer pour un original
parmi mes proches, j’ai toujours été un
auditeur plutôt assidu des émissions
de la radio anglaise.
Écouter (sans tout comprendre of
course) ces voix étrangères à l’accent
d’Oxford était pour moi un moyen de
revivre l’ambiance de séjours effectués
Outre-Manche.
Déçu par les conditions d’écoute
sur mon vieux transistor, j’avais un peu
délaissé nos amis anglais jusqu’à ce
que je découvre le site de la BBC sur
internet.
Depuis j’y puise abondamment et
j’aime particulièrement écouter, en
direct ou en différé, des émissions
de la BBC 4 (www.bbc.co.uk/radio4),
que je conseille à nos lecteurs, comme
Open Country ou Farming today sur
BBC Radio 4.
Ces émissions nous parlent de façon
très vivante de l’Angleterre profonde,
décrivant toutes les traditions qui en
font son charme, mais également la
vitalité de ses campagnes et de ses
habitants en prise avec les évolutions
du
monde
moderne,
comme
l’envahissement des rurbains et
l’explosion du prix des terres.
Je ne résiste pas à l’envie de vous
donner quelques titres d’émissions
récentes d’Open Country :
- « Wild cornish weather »
- « Beavers in Gloucestershire »
- « Portland quarries »
- « Spring in the Scilly Isles »
Il suffit de tendre l’oreille pour
franchir le Channel !!!
Poste à galène n°20
M. L. B.
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p. 4
Il
a écouté et fait
écouter France Culture
très religieusement, le poste
sur la table du salon. Quand
la radio marchait, toute la
famille se taisait.
Ils
n’écoutent la radio
que quand leurs enfants leur
rendent visite, afin de montrer
qu’ils utilisent bel et bien leur dernier
cadeau de Noël.
Mais si le Figaro se lançait sur les
ondes, ils resteraient jour et nuit
autour du poste.
Elle
a écouté
(obligatoirement)
France Culture.
Depuis son veuvage, elle
est branchée sur RTL
en permanence.
Mère de
famille parisienne
oblige, elle est branchée sur Parenthèse
Radio. Parfois, elle pose
même des questions
au Doc.
Elle
a écouté
(obligatoirement)
France Culture.
A fait sa crise d’adolescence
en écoutant le top 50 sur Europe
enfermée dans sa chambre.
Aujourd’hui, c’est plutôt
Radio classique.
Il
Parisien
n’a pas de goût
oblige, il n’a
prononcé pour la radio.
jamais écouté que
Mais en bon papa, il a été un
FIP. Il nous parle
fidèle des émissions - plus déjanencore de son histoire
tées les unes que les autres - auxd’amour avec une
quelles participaient ses enfants sur
Fipette..
la radio associative du coin, Radio
Tilt, puis sur Radio Campus.
Aujourd’hui, il a coupé le
son.
Ado oblige, il
écoute Fun et
Skyrock. Mais il n’est
jamais passé à l’antenne,
nous dit-il. Depuis peu, il a
son audioblog et se lance
dans des bruitages plus
que douteux avec
ses amis.
Elle a commencé à écouter la
radio la nuit en travaillant
sur ses démonstrations de
mathématiques. Petit à petit, ce
média a pris une place grandissante
dans son quotidien. Aujourd’hui,
elle est même bénévole dans
l’association Longueur
d’ondes.
C. M.
Poste à galène n°20
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Énigme
pourtant pas à décrédibiliser l’instant à son point
d’acmé. Il fallait la réponse. Celle-ci déterminerait
toute la suite de la conversation du repas : réponse
trouvée, s’ensuivait un développement sur
l’auteur, le personnage politique, la ville, l’animal
incongru… Réponse restée énigmatique profilait
une curiosité qui demandait à être éclairée ou une
frustration (passagère) face à l’évidence qu’on
n’avait pas su retrouver.
La lutte se mettait aussitôt en place, parfois
entraide, parfois fusion. Mon père était de loin
le meilleur candidat aux questions improbables
concernant les gypaètes barbus ou pipites des
forêts à queue bleue. Bien entendu, il avait de
nombreuses autres flèches à son arc. Mais quand
son aînée venait à entrevoir la réponse quelques
secondes avant lui (en général avant même que
la question ne soit achevée), alors, le patriarche
levait son chapeau bien haut et piquait son nez
dans les sardines, la réponse au bout des lèvres,
mais fier tout de même.
Le frère, quant à lui, s’insurgeait avec force
véhémence contre le pauvre bougre qui ne
connaissait rien au trésor historique des cinq
énormes volumes « 39-45 » goulûment dévorés
entre 2 heures et 4 heures du matin avant de
s’endormir pour une nuit pleine d’espoir.
En effet, chacun son domaine de prédilection :
politique, cinéma, histoire, science, littérature,
botanique, et macramé…
Ainsi se déroulait le repas, entre frustration
de ne pouvoir porter à ses lèvres le morceau de
beefsteak en même temps que la réponse à la
question posée par Madame Untel, de la région
Rhône-Alpes et qui a manqué de gagner 50
euros ; et délice de la réponse susurrée avec fierté
et érudition.
Rares ont été mes instants de gloire et je restais
toujours fascinée par l’orgueil humble de mes
prédécesseurs, fiers mais pas pédants, acceptant le
bénéfice du doute et se soumettant à l’ignorance
quand la question avait franchi le seuil du code
couleur réglementaire…
Puis la radio se faisait fond sonore des joyeuses
mastications. J’avais, quant à moi, fini depuis bien
longtemps.
C’est grossir le trait que de parler de lutte et
de ne voir en mes mentors que de pures pensées
accomplies, perçant avec justesse et vélocité
les questions les plus sinueuses et de couleurs
inconnues pour moi. Mais c’est justement de ma
vision de « petite dernière » dont il est question.
Aussi, les personnes concernées ne m’en
voudront-elles pas d’avoir livré si impudiquement
l’un des plus réjouissants de mes secrets de famille
concernant la radio. Petite boîte noire au gros
bouton gris fer, posée sur le plan de travail de
la cuisine, transformée pour l’occasion en salle
d’enregistrement.
Énigme. Qui, dans la boîte noire au gros
bouton gris fer, rythmait d’une voix malicieuse et
suggestive la mastication des familles rassemblées
pour l’occasion autour de la table, et animait par
cette voix toujours malicieuse et suggestive le
débat du jour ?
Un rayon de lumière caresse le bois brut de la
table de la cuisine où quatre assiettes annoncent
un repas imminent. Le premier geste en entrant
dans la pièce consacrée aux affaires de bouche
est d’allumer la radio, affaire d’oreilles. Le petit
poste est défectueux et grésillant, il nécessite
une incroyable torsion du cou pour satisfaire
l’ouïe, d’où peut-être cette attention muette et
concentrée qui n’a alors plus rien à voir avec une
quelconque solennité du repas familial.
En général, entendant le camion de mon
père depuis le bout de la rue, je sais que celuici va demeurer quelque temps le moteur allumé
afin de savourer encore les bribes du programme
précédant, LE programme qui rythmera notre
déjeuner.
Les portes claquent, les bottes bouent, le pain
atterrit sur le journal du jour, le bouton est tourné,
deux trois contrepèteries de salut, et tout le monde
est attablé pour participer au « jeu des 1000
euros ». Je dis bien « participer » ; et la ferveur
est telle que Louis Bozon pourrait bien se trouver
attablé avec nous sans que nous ne trouvions cela
étrange.
Imaginons la scène par un effet surplombant,
digne des plus grands auteurs décrivant la bataille
de Waterloo : un père, affamé par tant de labeur,
qui convoite du regard une assiette prometteuse,
se tient en face de ses trois enfants, sagement
muets sous l’emprise du « tic-tac-tic-tac » qui
fait résonner dans la cuisine un atroce suspense.
Attente crispante dont l’effet principal est de
plonger les esprits dans une profonde perplexité.
Sur le bout de la langue, au bout des doigts, aux
extrémités fumeuses des oreilles, la réponse se fait
attendre… Comme une diva, il lui manque son
plus bel apparat avant de se donner : les mots.
Suspense voire énigme. J’entends, en fait, pour
la plus petite de la fratrie qui reste fascinée par la
rapidité d’exécution de ses mentors : le père, dont
la sardine reste clouée au bout de la fourchette
sous l’effet libérateur d’une réponse enfin avouée,
la sœur qui a devancé le père de justesse et le frère
qui est parvenu à se faufiler entre tous, par un mot
plus haut que les autres, projeté du fin fond de la
gorge et expulsé dans un grand bruit d’éclair. À
cet instant, mon silence est d’or.
Après les questions rouges, bleues, vertes ou
roses à petits pois dont le code couleur n’effrayait
pas plus mes poulains surexcités et ravis de se livrer
à la bataille des méninges, venait le « banco » et le
« super banco ». Je réprimais le fou rire dont mon
père était la cause, puisque, nous ayant fait écouter
Le tribunal des flagrants délires, un autre jingle
me venait aussitôt en tête… Mais il ne parvenait
Poste à galène n°20
V. T.
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9 mars 2009
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p. 6
Cette année, Longueur d’ondes reviendra sur l’année 1969 dans le cadre de la thématique « Mémorables » du
festival. L’occasion d’évoquer des souvenirs de 1969 au fil des Poste à Galène de l’année. En voici un premier. Avis aux
lecteurs qui voudront bien nous faire partager les leurs pour les prochains numéros.
Le 27 avril 1969 , la première fois que j’ai voté
départ après onze ans de règne ininterrompu.
Le vent de contestation de Mai 68 était passé
par là : j’étais en quête, comme tant d’autres,
d’émancipation, de liberté, de modernité.
Le souvenir est très précis : mon cœur battait
la chamade. J’avais le sentiment de participer
véritablement à un moment très important. On
m’a dit de prendre les deux bulletins, d’aller dans
l’isoloir pour en glisser un dans l’enveloppe. Dans
la cabine, il restait plein de bulletins non utilisés. Je
les ai mis dans ma poche. Je suis ressortie, j’ai glissé
mon enveloppe dans l’urne.
J’avais voté.
J’ai toujours su que je m’inscrirais sur les listes
électorales dès qu’il y aurait une élection.
La première fois que j’ai voté, cela revêtait pour
moi une importance particulière. J’allais pouvoir
exprimer mon choix sur « la chose publique » et ce
dans le secret de l’isoloir.
C’était l’effervescence : trois mois plus tôt, le
président Charles de Gaulle, affaibli par la crise
de Mai 68, avait créé la surprise en annonçant
qu’un référendum sur la création des régions et la
rénovation du Sénat aurait lieu au printemps. En cas
de rejet, avait-il précisé, il quitterait ses fonctions. Très
vite les oppositions s’étaient mobilisées. Certains,
par leur vote, entendaient sanctionner avant tout
un homme, le Général de Gaulle, et provoquer son
N. M.
F. R.
Présence de la radio
Hasard des rencontres littéraires et cinématographiques de ces dernières semaines, la radio - l’objet et
son contenu - m’apparaît partout présente. L’habitude s’est installée de dire que nous vivons dans une
société de l’image, mais, comme un fait exprès, c’est le son qui, ces derniers temps, m’a sauté aux yeux.
Rien, sans doute, d’anormal ni de surprenant. Tout d’abord, parce que la prégnance de Longueur d’ondes
dans nos vies de bénévole de l’association nous convie incidemment à repérer tout ce qui touche de près
ou de loin à la galène. Ensuite, parce que, dans ces rencontres culturelles, il s’agissait soit d’un film ou d’un
livre anciens (Fleurs d’équinoxe de Yasujiro Ozu et Frankie Addams de Carson McCullers) dont les intrigues
se déroulent à une époque où le primat de l’image n’était pas encore de mise, soit d’un film tourné
récemment (Tulpan de Sergei Dvortsevoy) dont les personnages, perdus au milieu de la steppe kazakh, ne
disposent que d’un petit transistor pour capter les nouvelles du monde par la voix de la très officielle radio
d’État. Plus étonnante a été la découverte d’une pratique ultra-contemporaine décrite dans La formule
préférée du professeur, l’un des derniers ouvrages (parution en France : 2005) de Yoko Ogawa. Un petit
garçon, féru de baseball japonais, suit tous les matchs de son équipe favorite à la radio. Son intérêt pour
son sport fétiche l’incitera à demander, comme ultime récompense à ses devoirs d’école, la réparation d’un
vieux poste afin de ne pas perdre une seule retransmission des tournois... Accroc à l’antenne ou pratique
usuelle de jeunes Japonais délaissant l’image pour le son quand il s’agit de suivre le sport par média
interposé ? Ma lecture est peut-être biaisée.
H. V.
Poste à galène n°20
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9 mars 2009
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Rapport de non-écoute
Il est des univers radiophoniques
que l’on ne fréquente pas. Des
contrées sonores étrangères,
des terrae incognitae des ondes
dont nos oreilles sont préservées,
vierges presque. Elles sont
pourtant toutes proches, puisque
l’on ne parle pas ici des radios
ultramarines – d’ailleurs devenues
si faciles à capter désormais
avec un simple ordinateur. Non,
on pense bien à des stations à
portée de FM, mais que de fortes
habitudes confinant aux rituels
– elles-mêmes héritées le plus
souvent d’une éducation, d’un
entourage, d’un manque de
curiosité (ou le contraire) –, nous
ont empêchée de fréquenter.
La grève des ondes publiques
pousse bien de temps en temps
notre conservatisme d’auditeur à
l’exploration forcée, nous l’avons
déjà dit par ailleurs. Mais jamais
aussi loin, aussi bas. Et c’est
d’ailleurs bien un signe que notre
soudaine prise de conscience soit
plutôt le fruit d’une divagation
sur la toile, que d’une traversée
de la bande FM par le poste.
C’est ainsi (venons-en enfin
au fait !) que dernièrement, nous
sommes tombée sur le site d’une
radio certainement bien plus
facile à capter que celles où nous
avons nos habitudes – voix fortes
et claires, son net, fréquence
conquérante, quand on s’arrache
parfois
les
cheveux
pour
maintenir une voix grésillante
sur notre station préférée. Et
pourtant, nous avons toujours
passé notre chemin, en un geste
de l’oreille tout à fait pavlovien,
conditionnée par l’identification
d’un son repoussoir. Quand on
arrive sur le site internet, tout est
différent, on maîtrise le jeu. On
découvre une antenne et une
grille par un support visuel sans
subir son avatar sonore. On se
promène à loisir, on peut même
jeter une oreille d’un simple clic
à deux ou trois émissions coup
sur coup, en coupant-la-chiqueau-show quand on veut. Ah oui,
un détail : point d’« émission »
ici, c’est le règne du show
radiophonique – un joli oxymore
quand on y pense ! La notion du
show se subdivise elle-même en
un triptyque clé que je vous livre
en mille : « talk, info, sport ». Il y
a donc du talk, beaucoup de talk.
On talk de tout et de n’importe
quoi et surtout, tout le monde a
le droit de talker : les animateurs,
talkeurs en chef, mais aussi mon
voisin de palier, moi et mon chien
qui sommes invités à partager
nos points de vue à l’antenne dès
potron-minet dans un petit café
du commerce sympa, bardé de
bon sens et entrelardé de pub. À
table ! Il y a ensuite le sport, à peu
près 50% des shows. D’ailleurs,
le sport, c’est surtout le foot,
avec des after, des intégrales et
des coachs. Une bière ! Enfin, il y
a l’info, que nous gardons pour la
fin pour ce que ce mot recèle de
mystère : par quelle hérésie estil le rescapé sémantique du vent
de dynamisme qui souffle sur le
jargon de la station ? On aurait
plutôt vu le news l’emporter,
comme cela se dit déjà parfois
dans la presse écrite vaguement
branchée. Gageons qu’il ne
perdure pas longtemps de toute
façon. Be cool !
Une fois le système ternaire
bien intégré, qui s’affiche dans
le logo même de la station en
question, la grille est vite digérée :
des bonnes grosses tranches
débitées propres et larges, au
hachoir de boucher, cinq jours
par semaine : ici c’est du 7-11,
11-14, 14-16, 16-18, 18-20 et
20-23. Et la nuit, on rediffuse.
« Avec ça si t’as pas compris,
on peut rien pour toi, man »,
aurait sans doute l’obligeance
de rappeler un animateur du
matin. Forcément, le weekend vient perturber un peu cet
ordonnancement millimétré. Mais
fort heureusement, la subtilité
se décline aussi à la machette,
ce qui permet de ne pas tout à
fait perdre le fil quand on aborde
la grille de fin de semaine. Les
tranches sont plutôt moins
épaisses : deux heures maximum
(et minimum d’ailleurs, comme
ça on n’est pas complètement
noyé). Et comme c’est le weekend et qu’on va sans doute faire
un tour par le Géant ou l’Ikea ou le
Jardiland ou le Feu Vert, et qu’on
veut s’occuper de soi parce que
la semaine est vécue sur le mode
du don de sa personne à l’autre
(son patron, ses mômes, son
jules), la radio dégaine les quatre
points cardinaux : Votre maison,
Votre jardin, Vos animaux, Votre
auto. Tout y est pour terminer
la semaine en beauté parce que
« Vous êtes formidable ! ». Au
secours !
A.T.
P.S. : l’adresse du site de cette
reluisante station dont nous tairons
le nom ? www.rmc.fr
Le poste à galène numéro 20, c’est terminé. Bulletin de liaison de l’association Longueur d’ondes, notre modeste pubication ouvre ses colonnes à
toutes les bonnes volontés. Une ligne, une page, un aphorisme, des critiques, un dessin : Le poste à galène attend vos contributions : par courrier classique (48,
rue d’Armorique - 29 200 Brest), par courrier électronique ([email protected]), par téléphone (02 98 49 00 15).
À bientôt donc et...
rendez-vous prochainement pour un Poste à galène estival
Le poste à galène n°20 :
édition-conception-diffusion : Hélène Petton, Philippe Lagadec, Nicole Magnier, Michel Le Bras, Félix,
Céline Metel, Laurent Le Gall, Aurore Troffigué, Hélène Vidaling ; photographies du festival : Sébastien
Durand
Poste à galène n°20
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