l`histoire du chateau-musee de nemours
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l`histoire du chateau-musee de nemours
L’HISTOIRE DU CHATEAU-MUSEE DE NEMOURS FAITS MARQUANTS ET PERSONNAGES CLEFS Jacques de Savoie Nemours 1977 1710 Gauthier 1er de Villebéon 1515 1672 1150 AdolpheArdail 1810 Jacques d’Armagnac 1404 1276 Philippe d’Orléans Justin Sanson 2002 1789 Ernest Marché 1903 Charles III de Navarre 1811-1900 2007 Orson de Nemours L’histoire du château de Nemours en quelques dates Au Moyen-Age Vers 1150 Gauthier Ier de Villebéon, chambellan des rois de France Louis VII (1120-1137-1180) et Philippe Auguste (1165-1180-1223), lance la construction du château de Nemours. 1276 Les Villebéon, ruinés par les croisades, vendent leurs droits sur la seigneurie au roi Philippe III (12451270-1285), Nemours est alors intégrée au domaine royal. 1404 Sur décision royale, Nemours devient un duché. Pendant les temps modernes 1515 Le duché de Nemours devient propriété de la famille de Savoie pendant plus de 150 ans après avoir été brièvement possession de la famille de Médicis (1515-1516). 1672 Louis XIV (1638-1643-1715) donne le duché à son frère, « Monsieur », le duc d’Orléans (1640-1701). Le château devient alors un auditoire de justice. A l’époque contemporaine 1789 Le statut de duché est abandonné avec la Révolution Française. Le château n’est pas détruit par les Révolutionnaires et est vendu comme bien national. 1810 Le maire de Nemours l’achète puis le rétrocède à la ville l’année suivante dans l’idée d’y installer une école publique. 1811-1900 Le château occupe différentes fonctions : espaces de séchages, caves, école, salle de danse, salle de spectacle… On projette aussi d’y installer la mairie. 1903 Sous l’impulsion de trois artistes nemouriens – J.-C. Sanson (1833-1910), A. Ardail (1835-1911) et E. Marché (1864-1932) – le château est transformé en musée avec un fonds « Beaux-Arts » important. 1977 Le château est classé « Monument historique ». Au XXIe siècle 2002 Le Château-Musée obtient le label « musée de France » 2007 Réouverture du Château-Musée au public après des travaux de rénovation. Chronologie des propriétaires du château de Nemours Seigneurs de Nemours 1120-1148 : Orson de Château-Landon, fils du vicomte Foulques de Gâtinais 1148-1174 : Aveline de Château-Landon († 1196), fille du précédent, mariée en 1150 à Gauthier Ier de Villebéon († 1205), seigneur de Beaumont-en-Gâtinais (seigneur de Nemours de par sa femme). 1174-1191 : Philippe I de Villebéon, fils des précédents. 1191-1222 : Gauthier II de Villebéon, fils du précédent. 1222-1255 : Philippe II de Villebéon, fils du précédent. 1255-1270 : Gauthier III de Villebéon, fils du précédent. 1270-1274 : Philippe III de Villebéon, frère du précédent. La seigneurie de Nemours est vendue au roi Philippe III en 1274. En 1404, Nemours devient un duché. Ducs de Nemours Maison d’Evreux-Navarre 1404-1425 : Charles III (1361-1425), roi de Navarre de 1387 à 1425 et comte d'Évreux de 1387 à 1400. Maison de Bourbon 1425-1464 : Éléonore de Bourbon (1412-1464), petite-fille du précédent, fille de Jacques II de Bourbon et de Béatrice d'Évreux-Navarre. Mariée en 1429 à Bernard d'Armagnac (1400-1462). Maison d’Armagnac 1464-1477 : Jacques d'Armagnac († 1477), fils des précédents, marié à Louise d'Anjou (1445-1477). En 1477, Jacques d'Armagnac est jugé pour trahison et exécuté. Ses biens sont confisqués, mais le roi Charles VIII rend Nemours à son fils, Jean d'Armagnac, en 1483 : 1484-1500 : Jean d'Armagnac (1467-1500), fils aîné de Jacques d’Armagnac et de Louise d'Anjou. 1500-1503 : Louis d'Armagnac (1472-1503), fils cadet de Jacques d’Armagnac et de Louise d'Anjou. À sa mort, Nemours revient à la Couronne de France. Maison de Foix En 1507, le roi Louis XII (1462-1498-1515) le donne à son neveu Gaston de Foix : 1507-1512 : Gaston de Foix (1489-1512), comte d'Étampes et duc de Nemours, fils de Jean de Foix, comte d'Étampes, et de Marie d'Orléans. À sa mort, Nemours revient à la Couronne de France. Maison de Médicis En 1515, le roi François Ier (1494-1515-1547) donne Nemours à Julien de Médicis : 1515-1516 : Julien de Médicis (1478-1516) À sa mort, Nemours revient à la Couronne de France. Maison de Savoie En 1528, le roi François Ier donne Nemours à Philippe de Savoie : 1528-1533 : Philippe de Savoie-Nemours (1490-1533) marié en 1528 à Charlotte de Longueville (1512-1549). 1533-1585 : Jacques de Savoie-Nemours (1531-1585), fils du précédent, marié en 1566 à Anne d'Este (1531-1607). 1585-1595 : Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours (1567-1595), fils du précédent. 1595-1632 : Henri Ier de Savoie-Nemours (1572-1632), frère du précédent, marié en 1618 à Anne de Lorraine, duchesse d'Aumale (1600-1638). 1632-1641 : Louis de Savoie-Nemours (1615-1641), fils du précédent. 1641-1652 : Charles Amédée de Savoie-Nemours (1624-1652), frère du précédent, marié en 1643 à Élisabeth de Bourbon, mademoiselle de Vendôme (1614-1664). 1652-1657 : Henri II de Savoie-Nemours (1625-1659), archevêque de Reims, frère du précédent, marié en 1657 à Marie Anne de Longueville, duchesse d'Estouteville (1625-1707). À sa mort, Nemours revient à la Couronne de France. Maison d’Orléans En 1672, le roi Louis XIV donne Nemours à son frère, Philippe de France, duc d'Orléans. Il se transmet ensuite jusqu'à Louis-Philippe Ier, qui le donne en apanage à son fils : 1672-1701 : Philippe de France (1640-1701), dit « Monsieur », fils du roi Louis XIII. 1701-1723 : Philippe d'Orléans (1674-1723), dit « le Régent », fils du précédent. 1723-1752 : Louis d'Orléans (1703-1752), fils du précédent. 1752-1785 : Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785), fils du précédent. 1785-1793 : Philippe d'Orléans (1747-1793), fils du précédent. 1793-1830 : Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), fils du précédent, il est aussi roi des Français de 1830 à 1848. 1830-1896 : Louis d'Orléans (1814-1896), fils cadet du précédent. Gauthier 1er de Villebéon (v. 1125-1205) Fils cadet de Josselin II de Villebéon (1100-1145), modeste fonctionnaire de la Cour, seigneur de Beaumont-en-Gâtinais et de la Chapelle en Brie, le fief de Villebéon est probablement venu à lui par héritage de sa mère, Héceline Haran (1105-?). Il part pour la Deuxième croisade en 1149 et se marie, à son retour, avec Aveline de Château-Landon (1130-1196) et entre au service du roi. Il devient grand chambellan de France de Louis VII en 1196. À cette époque se fait sentir un grand besoin d'ordonner les rouages de la monarchie. Déployant ses talents d'administrateur, il s'élève rapidement à la cour aux côtés de son frère aîné Étienne de la Chapelle, évêque de Meaux puis archevêque de Bourges. Après une brève éclipse au début du règne de Philippe Auguste, il revient en grâce à la cour de nouveau en tant que grand chambellan, fonction qu’il occupe jusqu'à sa mort en 1205. Il est vraisemblablement à l’origine de la construction du château de Nemours à partir de 1170. Il construit son château sur un point stratégique : la rive gauche du Loing, face au comté de Champagne, au passage d’un gué jalonnant une voie de communication importante vers le cœur du domaine royal. L’ensemble castral comporte une basse cour avec chapelle et écuries et une haute cour dont l’accès est limité. Le château de Nemours est composé d’un large donjon cantonné de quatre tourelles d’angle où le seigneur et sa famille vivent, d’une haute tour de guet pour la surveillance et d’une galerie pour relier ces deux espaces, également affectée à la surveillance. Par son mariage en 1150 avec Aveline de Château-Landon, dame de Nemours, il a sept fils et une fille : - - - - - Philippe, seigneur de Guercheville et de Nemours (1155-1191), il épouse Aveline de Melun (1160-1191), fille du vicomte de Melun. Il suit Philippe-Auguste en Palestine pour la troisième croisade en qualité de chambellan et meurt au siège de Saint-Jean-d'Acre. Gauthier de Nemours (1160-1221), seigneur de Villebéon et de La Chapelle-Gauthier, il succède à son père en novembre 1205 dans la charge de grand chambellan. Lors de la campagne du prince Louis en Angleterre, il se serait suffisamment distingué pour que le roi Philippe Auguste le nomme maréchal. Parti en croisade en 1218, il est fait prisonnier et meurt en 1220. Étienne de Villebéon (?-1222) : évêque-comte de Noyon de 1188 à 1222. Pierre II de la Chapelle, (?-v. 1219), évêque de Paris de 1208 à 1219 et Trésorier de Saint-Martin de Tours, il meurt au siège de Damiette lors de la cinquième croisade. Guillaume de Villebéon (?-1221), d'abord chantre de Paris, il participe à la croisade des Albigeois où il invente des engins balistiques qui assurent le succès des assauts contre les châteaux ; devenu archidiacre de Paris, il est élu évêque de Meaux en 1213 jusqu'à sa mort en 1221. Orson de Nemours (1165-1233), baron de Brécy-en-Berry, il est nommé chambellan du roi puis du prince royal, le futur Louis VIII dont il devient le plus intime conseiller. Il accompagne d’ailleurs ce dernier dans sa désastreuse campagne d'Angleterre en 1216. Marguerite, première épouse d’Eudes II de Sully-Beaujeu. Jean (?-1216) prévôt de Paris avant 1198, sous-Chambrier du Roi et collaborateur de son père, il épouse Marie de Corbeil-Beauvais. Emprunte du sceau de Gauthier Ier Château Musée de Nemours Charles III de Navarre (1361-1425) Fils du roi Charles II de Navarre et de Jeanne de France, elle-même fille du roi de France Jean II le Bon et de Bonne-Judith de Luxembourg, il fut roi de Navarre de 1387 à 1425, duc de Nemours et comte d'Évreux. Il succéda à son père en 1387, et s'appliqua à vivre en paix avec ses voisins. Il renonça aux prétentions de son père sur plusieurs provinces de France par l’intermédiaire du traité de Paris en 1404. Dans un contexte de crise économique, de pacifisme extérieur et d’aristocratisation croissante de la société, Charles III inaugura une politique plus conforme aux possibilités et aux ressources de Navarre. Il réussit également à desserrer les liens avec la Castille, l’Aragon, la France et l'Angleterre grâce à une politique de collaboration, d’appui au pape d'Avignon et d’alliances matrimoniales. Concernant Nemours, la seigneurie est élevée au rang de duché le 19 juin 1404. L'abandon de la politique expansionniste de son père, Charles II de Navarre, permit à Charles III de Navarre de mettre en œuvre un processus de distanciation par rapport à la France et de « navarrisation » de ses territoires. Ses différends avec le roi Charles VI de France (1368-1380-1422) furent résolus par le Traité de Paris en 1404, de par sa renonciation aux fiefs français de sa maison : la Champagne et la Brie. Les jours suivants ce traité, Charles III de Navarre reçoit les clefs du château de Nemours. La ville s’émancipe alors et édifie notamment son enceinte urbaine. De son union avec Éléonore de Trastamara, fille du roi Henri II de Castille, naquirent huit enfants dont cinq atteignirent l’âge adulte : - Jeanne d'Evreux (1382-1413), épouse Jean de Grailly, comte de Foix en 1402 à Olite. Blanche Ire de Navarre (1385-1441), reine de Navarre de 1425 à 1441. Marie d'Évreux (1383/1384-1406). Béatrice d'Évreux (1386-1407), épouse Jacques II de Bourbon-La Marche en 1406 à Olite. Isabelle d'Évreux (1396-1444), épouse Jean IV d'Armagnac en 1419 à Tudela. Charles d'Évreux (1397-1402), prince de Viane. Louis d'Évreux (1399-1400) Marguerite d'Evreux (1402/1403-1406). Statue de Charles III de Navarre Pampelune, Espagne Jacques d’Armagnac (1433-1477) Fils de Bernard d'Armagnac, comte de Pardiac et vicomte de Carlat, et d'Éléonore de Bourbon, comtesse de la Marche et duchesse de Nemours, il fut comte de Pardiac et vicomte de Carlat. de 1462 à 1477, comte de la Marche et duc de Nemours de 1464 à 1477. Dans sa jeunesse, il fut comblé de bienfaits par Louis XI (1423-1461-1483), qui lui fit épouser une de ses cousines, l'investit du duché de Nemours et lui confia des commandements importants. Loin de se montrer reconnaissant, Jacques d'Armagnac se rangea parmi les ennemis du roi, et accéda à la Ligue du Bien public. Néanmoins, il obtint le pardon du roi avec la menace, qu’en cas de récidive, ses terres soient confisquées, ses privilèges de pair de France abolis et à être jugé par des juges nommés par le roi. Il complote à nouveau contre le roi Louis XI, ce dernier le fit saisir et amener à la Bastille, où il fut enfermé. Le duc de Nemours fut interrogé dans sa cage de fer et y reçut son arrêt. On le confessa ensuite, selon l'usage pour les princes condamnés, et il obtint pour toute grâce d'être enterré en habit de cordelier. Condamné par le parlement de Paris, il est mis à mort le 4 août 1477. L'échafaud fut dressé dans la Halle (futures Halles). Les enfants du duc, placés sous l’échafaud, étaient revêtus de robes blanches afin que le sang de leur père rejaillisse sur eux. Après l’exécution, on les conduisit à la Bastille, dans des cachots où leurs corps étaient en continuel supplice. Lorsqu’ils sortaient de ce lieu épouvantable, ils étaient fustigés et subissaient divers tourments. L'ainé Jacques, âgé de neuf ans, mourut des mauvais traitements subis. Ce récit est connu et attesté par la requête que Louis de Nemours, le plus jeune, fit après la mort de Louis XI en 1483, l'ainé étant devenu, quand à lui, fou. Les divers travaux d’embellissement du château de Nemours sont attribués à Jacques d’Armagnac qui aurait fait un long séjour à Nemours. Ainsi, la coursive en bois est supprimée ce qui autorise le percement de nouvelles fenêtres ouvrant sur le Loing. Le jardin est transformé en jardin d’agrément et on aménage une aire de jeu de paume. Un soin particulier est également apporté au décor des portes, fenêtres et cheminées. De son union avec Louise d'Anjou (1445-1477), elle-même fille de Charles IV d'Anjou, comte du Maine et d'Isabelle de Luxembourg, ils ont six enfants : - Jacques d'Armagnac (1468-1477). Jean d'Armagnac (1470-1500), duc de Nemours et comte de Pardiac. Louis d'Armagnac (1472-1503), duc de Nemours et comte de Guise. Marguerite d'Armagnac (1464-1503), comtesse de Guise, mariée à Pierre de Rohan-Gié († 1513), seigneur de Gié. Catherine (1466-1487), mariée en 1484 avec Jean II (1426-1488), duc de Bourbon. Charlotte d'Armagnac (1477-1504), comtesse de Guise, marié à Charles de Rohan-Gié († 1528), seigneur de Gié, fils de son beau-frère Pierre de Rohan-Gié. Jacques d’Armagnac le jour de son exécution Dessin, collection particulière Jacques de Savoie-Nemours (1531-1585) Fils de Philippe de Savoie, comte de Genève et duc de Nemours, et de Charlotte, fille de Louis Ier, duc de Longueville, il était le petit-fils du duc Philippe II de Savoie au même titre que le roi François Ier de France, son cousin germain. Il fut comte de Genève et duc de Nemours de 1533 à 1585. Pendant les guerres d'Italie et les guerres de religion, il a combattu dans l'armée royale. Il se signala notamment au siège de Lens en 1552, à la défense de Metz contre Charles Quint en 1553, servit ensuite en Flandre et en Italie jusqu'à la trêve de Vaucelles (1556). Il fut fait colonel général de la cavalerie légère et continua de se distinguer durant les guerres de Religion contre les protestants. Après avoir pris part à la bataille de Saint-Denis en 1567, il fut chargé de s'opposer à l'entrée des troupes que le duc de Deux-Ponts envoyait aux vaincus. Il échoua dans cette expédition par la faute du duc d'Aumale, son rival, et se retira dans son duché de Genève (le comté avait été érigé en duché en 1564), où il se livra à la culture des lettres et des arts. Séducteur reconnu pour son charme et sa galanterie, le duc de Nemours fut, pendant l'été 1559, un prétendant sérieux de la reine Elisabeth d'Angleterre. Le mariage était tenu pour fait à la cour de France, mais les réticences coutumières de la reine et la guerre en Écosse laissèrent ce projet d'alliance sans suite. Il épousa finalement Anne d'Este, la veuve de François Ier, duc de Guise et petite-fille du roi Louis XII en 1566. Protagoniste important de la cour de France, Jacques de Savoie-Nemours s’est fait connaître sur ces terres car il est le héros « M. de Nemours » décrit dans le roman de Mme de Lafayette (1634-1693) : La Princesse de Clèves. Il est ainsi décrit : « Ce prince était un chef-d'œuvre de la nature ; ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul ; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s'habiller qui était toujours suivie de tout le monde, sans pouvoir être imitée, et enfin un air dans toute sa personne qui faisait qu'on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait. » De son mariage avec Anne d'Este (1531-1607) il eut quatre enfants : - Charles-Emmanuel (1567-1595), duc de Nemours. Marguerite Marie (1569-1572). Henri Ier (1572-1632), duc de Nemours, épouse en 1618 Anne de Lorraine, duchesse d'Aumale (1600-1638). Emmanuel Philibert (?). Portrait de Jacques de Savoie, duc de Nemours Chantilly, musée Condé Philippe d’Orléans (1640-1701) Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche et frère de Louis XIV, il est surtout connu sous son titre de duc d’Orléans ou comme « Monsieur ». Côté financier, l'apanage de Monsieur faisait de lui un des personnages les plus riches du royaume. Il récupère, entre autres, les duchés d'Orléans et de Chartres, qui lui assurent de vivre à la hauteur de son rang, mais son frère lui refusera toutefois le comté de Blois et le Languedoc qui auraient aussi dû lui échoir. Philippe recevra néanmoins une importante rente du roi et tirera aussi des revenus de la construction du canal d'Orléans. Monsieur restera toute sa vie écarté du pouvoir par le « Roi Soleil » et se consacrera à ses débauches et à ses châteaux après avoir conçu sans plaisir six enfants pour assurer sa descendance tout en veillant scrupuleusement sur l'étiquette à la cour. Duc de Nemours, Monsieur est à l’origine de la transformation du château en tribunal avec des cachots en sous-sols. Des travaux sont alors engagés pour donner à l’ensemble castral une allure plus conforme aux goûts de l’époque soit un aspect plus classique avec perron, corniches, portail… De cette époque subsiste un décor peint de fleurs de lys dans l’encadrement de la porte d’entrée et des fenêtres du rez-de-chaussée. Marié avec Henriette d’Angleterre en 1661, il eut trois filles et un fils mort en bas âge : - Marie Louise d'Orléans (1662-1689) qui devient reine des Espagnes et des Indes en épousant Charles II de Habsbourg. Philippe Charles d'Orléans, duc de Valois (1664-1666). une fille née le 9 juillet 1665, morte peu après sa naissance. Anne-Marie d'Orléans (1669-1728) qui épouse en 1684 Victor-Amédée II de Savoie et devient ainsi reine de Sardaigne. Elle hérita par sa mère de l'aînesse de la succession royale britannique (succession jacobite), qu'elle transmit à sa descendance dans la maison de Savoie. De cette ligne sont donc issus nombre de princes italiens et espagnols. Philippe d’Orléans se maria en secondes noces en 1671 (après la mort suspecte d’Henriette d’Angleterre) avec Élisabeth Charlotte Wittelsbach von Pfalz dite la « princesse Palatine » avec qui il eut : - Alexandre-Louis d'Orléans, duc de Valois (1673-1676), mort en bas âge. Philippe d'Orléans (1674-1723), duc de Chartres, puis, ayant hérité des titres de son père, duc d'Orléans, et régent de France à la mort de son oncle Louis XIV. Élisabeth Charlotte d'Orléans (1676-1744), duchesse de Lorraine et de Bar en épousant le duc Léopold Ier puis régente des deux duchés de 1729 à 1737. Philippe de France, duc d’Orléans et frère de Louis XIV Musée des Beaux-Arts de Bordeaux Le château devient un musée… Après la Révolution, le château est acheté par le maire Hédelin en 1810 qui le rétrocède à la ville de Nemours en 1811. S’y installe notamment : une école publique, un atelier de filature, une salle de danse et de théâtre. Menacé de ruine à la fin du XIXe siècle, trois artistes nemouriens – Sanson, Ardail et Marché – le transforment en musée « Beaux-Arts » en 1903. Justin Sanson (1833-1910) Adolphe Ardail (1835-1911) Ernest Marché (1864-1932) Né à Nemours, il se perfectionne à la sculpture à Paris et à Rome. Il connaît une carrière prolifique sous le Second Empire et la IIIe République en exposant fréquemment au salon de la Société des Artistes Français. Il répond également à des commandes officielles (Hôtel de Ville de Paris, Opéra Garnier, Palais du Louvre) et se fait connaître par des commandes privées. A la fin de sa vie, il joue un rôle primordial dans la fondation du musée de Nemours. Il fait notamment don d’une partie de ses œuvres dès 1901 et fait entrer dans les collections nombres d’œuvres de ses contemporains. A sa mort, il lègue son fonds d’atelier au Château-Musée. Né à Nemours, il est apprenti pressier chez l’imprimeur Chardon. Il fait rapidement preuve de talent et de sensibilité artistique. Ses liens avec d’autres graveurs lui permettent d’acquérir une importante collection qu’il vend pour une somme symbolique à la Bibliothèque Nationale de Paris en 1901. Il prend une part active à la sauvegarde du château, il est d’ailleurs membre fondateur de la Société des Amis du Vieux Château. A la fin de sa vie, il fait don de ses dernières gravures pour constituer le fonds d’estampes du musée qu’il continuera à alimenter tout au long des dix années durant lesquelles il est conservateur. Né à Nemours, il rejoint rapidement Paris pour suivre les cours de l’Ecole des Arts Décoratifs et de l’Académie Julian. Il expose au Salon des Artistes Français où ses paysages des bords du Loing rencontrent le succès. C’est alors qu’il se consacre tout naturellement à une carrière de paysagiste. Parallèlement à son activité d’artiste-peintre, il apparaît comme une figure majeure et résolument engagée dans la vie culturelle et sociale de Nemours. Il participe très activement aux travaux de restauration du château, à l’organisation mais aussi au fonctionnement du musée dont il occupe la fonction de conservateur de 1911 à sa mort.