Document enseignants - Musée des Beaux

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Document enseignants - Musée des Beaux
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
1
SOMMAIRE
MODALITES DE VISITES……………………………………………...p.
...p.3
VISITES
...p.3
Cartels ………………………………………………………………..p.
..p.5
..p.5
PISTES PEDAGOGIQUES 1ER DEGRE /
Arts visuels, Histoire des Arts………………………………p.
p.12
Arts
p.12
PISTES PEDAGOGIQUES 2ND DEGRE /
Arts plastiques…………………………………………………...p.
...p.16
plastiques
...p.16
Lettres………………………………………..……………………...p.
...p.22
Lettres
...p.22
Histoire………………………………………………..……………...p.
...p.27
Histoire
...p.27
BIBLIOGRAPHIE / SITOGRAPHIE
p.31
SITOGRAPHIE……………………………………p.
GRAPHIE
p.31
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Musée
des Beaux-arts
de Nantes
Chapelle de l’Oratoire
Fernand Léger
Reconstruire le réel
19 juin– 22 septembre 2014
Chapelle de l'Oratoire (place de l'Oratoire, 44000 Nantes)
Ouverte tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 20h.
L’escalier du bâtiment classé monument historique ne permet pas l’accessibilité aux personnes
à mobilité réduite
L’EXPOSITION
Le musée des beaux-arts de Nantes, en collaboration avec le musée national Fernand Léger de Biot,
met à l’honneur l’artiste pendant la période estivale.
L’exposition présente une partie de ses productions artistiques de 1924 à 1946 mettant en lumière
celles qui ont des similitudes avec certaines préoccupations formelles traitées par les surréalistes.
Bien qu’il n’ait jamais adhéré au groupe, sa pratique et son répertoire pictural tendent à le rapprocher
de ce mouvement. Attentif à leurs œuvres, il collabore avec certains d’entre eux et expose à leurs
côtés, notamment pendant son exil à New-York.
Profondément marqué par la Première Guerre mondiale, Fernand Léger modifie sa vision du monde
réel dès 1920. Les lumières de la ville, l’agencement des objets dans les vitrines et les éléments
mécaniques deviennent ses sujets de prédilection.
Composée de six sections, l’exposition met en scène les thématiques développées par Léger pendant
ces décennies. L’œuvre cinématographique Le Ballet mécanique ouvre le parcours en 1924 et rappelle
l’importance des objets dans le travail de l’artiste. Elle introduit également les questions de contrastes
(forme, couleur) et d’apesanteur développées dans le parcours. La visite se conclut en 1946 par la
période new-yorkaise de Léger.
PRESENTATION DE L’EXPOSITION AUX ENSEIGNANTS
Il est fortement conseillé de s’inscrire à la présentation de l’exposition réservée
aux enseignants
Le mercredi 25 juin 2014 à 14h30
>Gratuit/ sur inscription, 02 51 17 45 74 ou sur [email protected]
>A la Chapelle de l’Oratoire/ présentation de l’expo et des outils mis à votre disposition par une conférencière
du musée et les professeurs chargés de mission.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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LES VISITES SCOLAIRES
Réservations obligatoires (au moins 2 semaines avant la date pour une visite
avec médiation)
[email protected]
Ou par téléphone au 02 51 17 45 74
Lundi, mardi, jeudi, vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h
Visites d’1 heure maximum.
1/ Visites en autonomie, tous niveaux
1h de visite / Réservation obligatoire / Gratuit
Après étude du dossier d’accompagnement, choisissez 3 ou 4 œuvres et faites autant de groupe d’élèves que
d’œuvres. Vous devez diviser votre classe, la capacité d’accueil dans la chapelle étant réduite et la circulation
difficile.
Prévoir des accompagnateurs pour encadrer chaque groupe.
2/ Visites avec médiation, tous niveaux
Visites accompagnées d’un conférencier du musée, dans la limite des créneaux disponibles
1h de visite/ Réservation obligatoire / Animation payante sauf pour les Primaires nantais / pour
tous les autres niveaux : Nantais : 25 € - non Nantais : 35 € par classe
Déroulement : Classe divisée en 2 groupes
Moitié de la classe avec médiatrice
30 min
Introduction du sujet de l’exposition
Observation des œuvres
Moitié de la classe avec l’enseignant
30 min
Observation d’œuvres choisies par
l’enseignant (avec l’aide du document
d’accompagnement)
Au bout de 30 minutes, l’enseignant et la médiatrice changent de groupe.
A NE PAS OUBLIER
1/ Réserver votre visite auprès du secrétariat du Service des Publics
2/ Avant la visite
Ce moment mérite d’être préparé avec vos élèves comme avec les personnes qui les accompagnent.
Une attention toute particulière vous sera demandée quant à l’attitude de respect envers les œuvres, les autres
visiteurs et le personnel garant de la sécurité.
3/ Sur place
• laisser les sacs et manteaux dans l’entrée pour être à l’aise et éviter de heurter les œuvres,
• ne pas toucher les œuvres, pour les préserver car certaines ont déjà traversé des siècles, notre devoir
collectif est de les conserver pour les générations à venir,
• n’utiliser que des crayons de bois car un geste malheureux peut toujours arriver,
• enfin, pour que tous les visiteurs puissent profiter de l’exposition, marcher et parler doucement dans la
chapelle.
BONNE VISITE !
CARTELS
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Le Ballet mécanique
1923-1924
Film 35 mm noir et blanc, muet
Achat en 1975
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
Réalisé dès 1923 avec les américains Dudley Murphy, Man Ray et George Antheil, Le Ballet mécanique, rend
hommage à la poésie de l'objet moderne. Lors de sa présentation au public en 1924, il est ainsi défini par son
auteur comme « le premier film sans scénario » : chapeau de paille, bouteilles, éléments mécaniques se
multiplient et s’animent, comme autant de mises en valeur de l’objet standardisé. Ce film manifeste un lien
particulier avec ses recherches picturales du moment : « A cette époque, je réalisais des tableaux avec, comme
éléments actifs, des objets dégagés de toute atmosphère et dans des rapports nouveaux. On avait déjà, les
peintres, détruit le sujet », explique-t-il.
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Nature morte
1931
Huile sur toile
Donation Maurice Jardot
Belfort, Coll. Musée(s) de Belfort
Cette nature morte propose une solution picturale atypique. Léger réalise une nouvelle association d’objets,
mais en les superposant les uns aux autres, il refuse à la fois l’ordonnancement architecturé des contrastes
d’objets réunis ici et le dynamisme des objets dans l’espace.
Positionnés au centre de l’espace pictural, les objets nous donnent l’impression d’être vus du dessus. Leurs
contours affaissés suggèrent une forme de ramollissement ou de dissolution telle qu’ils deviennent difficiles à
reconnaître. Exposé plus loin, un dessin présente le même type de composition et permet d’identifier une lampe
de poche, une chaînette, un journal, un couteau, un morceau de pain, etc.
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Nature morte au compas
1928
Huile sur toile
Paris, Fondation Le Corbusier
Les objets du quotidien, livre, fleurs, compas, feuille, sont suspendus dans l'espace et, par effets de contrastes,
dévoilent leur matière et leur densité. Des pointillés, des fragments de lignes courbes, distribués savamment
s'ajoutent au cloisonnement de l'espace construit de formes colorées. Ces effets strictement picturaux proposent
une mise en scène qui distribue les objets dans un ordre inventé pour que s'opère la magie du tableau.
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Composition à la main et aux chapeaux
1927
Huile sur toile
Dation en 1982
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
Entre 1924 et 1927, Fernand Léger peint une série d’imposantes natures mortes. Les objets représentés
acquièrent une majesté inédite, renforcée par le surdimensionnement des produits manufacturés. Le cinéma et
les sciences modernes apportent en effet leur lot d’innovations visuelles. Fernand Léger utilise les procédés de
gros plan et de fragmentation. Il attribue par ailleurs une fonction précise aux couleurs : les bruns et les noirs
découpent l’espace en profondeur tandis que la lumière artificielle diffusée par le blanc donne aux objets un
aspect presque irréel. En 1931, il explique : « Le cinéma personnalise le fragment, il l'encadre et c'est un
nouveau réalisme dont les conséquences peuvent être incalculables ».
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Composition en bleu et jaune
1929
Huile sur toile
Donation Maurice Jardot
Belfort, Coll. Musée(s) de Belfort
« Le signe plastique de notre temps c'est la libération de l'objet en tant que valeur plastique. Il a une valeur en
lui même qu'il est nécessaire de mettre en évidence, » écrit Léger. A partir d'éléments mécaniques, des formes
du canon et de la crosse placées sur un dispositif de plans multiples se met en place la suggestion de l'objet.
Quelques morceaux de cartouchière dispersés dans l'ordre du tableau précisent et complètent le travail
minutieux de jeux d'accords et de distances déterminés par le format de la toile. A la même époque (faut-il y voir
une relation ?) Magritte utilise des canons et des fusils dans ses jeux surréalistes.
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La Joconde aux clés
1930
Huile sur toile
Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969
Biot, Musée national Fernand Léger
Revendiquant une beauté moderne adaptée à son époque, Fernand Léger confronte des objets quotidiens avec
cette célèbre peinture de la Renaissance italienne. « Un jour j’avais fait sur une toile un trousseau de clés. Je ne
savais pas ce que j’allais mettre à côté. Il me fallait quelque chose d’absolument contraire aux clés. Alors quand
j’eus fini de travailler, je suis sorti. J’avais à peine fait quelques pas et qu’est-ce que je vois dans une vitrine ?
Une carte postale de la Joconde ! J’ai compris tout de suite : c’est elle qu’il me fallait, qu’est-ce qui aurait pu
contraster plus avec les clés ? Comme ça j’ai mis sur ma toile la Joconde. Après j’ai ajouté aussi une boîte de
sardines. Cela fait un contraste aigu. C’est un tableau que je garde, je ne le vends pas ».
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Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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La Danseuse bleue
1930
Huile sur toile
Don de Paul Rosenberg en 1947
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI en dépôt depuis 2001 au musée national Fernand Léger, Biot
La photographie a toujours fasciné Léger. Il ne fait pas lui-même des prises de vues. L'intéressent les inventions
de ses amis photographes : la prise de vue instantanée ou travaillée, les cadrages, les gros plans et les techniques
du tirage. Rendre compte de l'instant où dans la lumière orangée de l'atelier apparaît en négatif une souriante
danseuse était un sujet à peindre. La danseuse s'oppose aux fragments d'un instrument d'atelier voire une pince
disproportionnée. Dans le bas du tableau, un disque en noir et blanc fait et donne un effet d'ouverture tel le
diaphragme de l'appareil photographique. Cet objet hétéroclite accentue la mystérieuse alchimie de la
composition.
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Les Clés (composition)
1928
Huile sur toile
Don de Madame Fanny Wadsworth en 1951
Londres, Tate Gallery
Les clefs sont un des motifs récurrents que Léger emploie dans diverses expérimentations picturales de 1925
jusqu'à La Joconde aux clés (1930). En aplat, au premier plan de la composition, les clés apportent les formes
circulaires des anneaux, les lignes verticales des tiges pour cloisonner l'espace. La forme découpée d'un
panneton inscrit la lettre E inversée. Les clés divisent en deux le tableau, à gauche le profil à droite un motif
abstrait d'essence minérale ou végétale, librement offert à notre imagination. La juxtaposition de formes
abstraites et réelles, procédé également adopté par les surréalistes, est complétée d'effets de profondeur créés
par les plans colorés.
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Feuilles de houx (étude)
1930
Huile sur toile
Donation Maurice Jardot
Belfort, Coll. Musée(s) de Belfort
Les éléments végétaux apparaissent timidement dans les natures mortes peintes en 1926 puis leur utilisation
s'intensifie progressivement jouant de juxtapositions, d’accumulations, d'effets de transparence ou de
colorations extrêmes, jusqu'aux feuilles de houx qui occupent alors tout le tableau. Récoltées pour être étudiées,
elles se raidissent tout en conservant la brillance de leur texture. Le peintre accentue les bordures acérées,
module de noir et d'effets lumineux leur couleur verte afin d'apparenter ce bouquet à une draperie métallique.
Isolées et agrandies ces feuilles à elles seules deviennent véritable objet d'art.
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Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Paravent, composition sur fond marron
1930
Trois feuilles, huile sur toile
Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969
Biot, Musée national Fernand Léger
Dans les années 30, l'intérêt de Fernand Léger pour les images scientifiques influence ses motifs. L'illustration
d'un ouvrage de Camille Flammarion lui inspire ce paravent à l'iconographie astronomique, commandé par ses
amis américains Sara et Gerald Murphy pour leur villa antiboise. Inédit dans sa production, cet objet décoratif
illustre la prise de distance de l'artiste avec la période mécanique et abstraite qui précède. De nombreux travaux
préparatoires mettent en place les formes molles et la répartition des blancs qui procure une étrange luminosité
à la composition. Initialement peint sur deux faces (marron et noire), le paravent est dissocié par la suite. Le
musée national Fernand Léger possède le revers de cet objet aux représentations si nettement biomorphiques.
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Troncs d’arbre
1928
Huile sur toile
Achat en 2013
Biot, Musée national Fernand Léger
Par l’isolement et l’agrandissement, l’objet chez Fernand Léger se métamorphose. A l'instar des recherches
surréalistes, des formes mystérieuses apparaissent, mêlant origine naturelle et apparence humaine. Reprenant
ici l'un de ses motifs privilégiés (celui du tronc d'arbre en hiver), il lui fait subir une transformation
anthropomorphique en prolongeant les branches par une chevelure. Récemment acheté par l'Etat, ce portrait
humanisé d'un fragment végétal se retrouve dans des compositions plus vastes, telle La Baigneuse (1932)
appartenant au musée national Fernand Léger qui fait dialoguer amoureusement un nu féminin en cours de
pétrification et un tronc d'arbre aux rondeurs évocatrices.
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Silex
1932
Gouache, encre de Chine et mine graphite sur carton
Achat en 1981
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
A la recherche du merveilleux, Fernand Léger mène une étonnante exploration formelle en dessinant des objets
personnels conservés dans sa ferme normande à Lisores et des formes naturelles observées au gré de ses
déplacements. Entre matière et mémoire, il s'immerge avec une rêverie toute bachelardienne dans la beauté
primitive de la Nature. En compagnie de Charlotte Perriand, de Pierre Jeanneret et de Simone Herman, il
collecte chaque dimanche des silex, des bois flottés ou des troncs de poirier à Dieppe ou à Bourron près de
Fontainebleau. Il procède de même à Bad Aussee en Autriche, chez ses amis américains, Sara et Gerald Murphy.
Son ami Le Corbusier, qui en fait tout autant, qualifie ces naturalia d'« objets à fonctionnement poétique ».
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Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Etude de noix
1931
Encre sur papier
Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969
Biot, Musée national Fernand Léger
Au début des années 1930, Léger réalise une série de dessins témoignant d’une observation minutieuse du réel.
Il les décrit comme des « dessins au trait très finis, des genre Dürer, serrés, durs, éclatants, même méchants ».
Une sélection en est présentée en avril 1934 à la galerie Vignon, Paris, sous le titre « Objets par Fernand
Léger : gouaches – dessins 1933-34 ». Dans un inventaire à la Prévert, le sous-titre indique l’hétéroclisme des
objets représentés : « racines, silex, quartier de mouton, tire-bouchon, vase, pantalon, morceau de bœuf,
fromage, noix, etc. » Les cerneaux de la noix sont rendus méconnaissables par leurs dimensions. Ecorce d’arbre
ou hémisphères d’un cerveau ? L’œil hésite avant de reconnaître le fruit.
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Cordage et quartier de bœuf
1933
Encre de Chine sur papier
Achat en 1985
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
Titré, signé et daté, le dessin est une œuvre à part entière pour Léger. Il est également une étude de formes
destinées à la composition picturale. En juxtaposant sur une même feuille, un cordage et un quartier de bœuf,
l’artiste propose un contraste d’objets étonnant. La surprise naît de la perturbation du rapport d’échelle et du
mouvement qui semble animer la corde, telle un lombric.
L’intérêt pour l’objet (souvent modifié) parcourt le milieu surréaliste dans les années 1930 : sculptures-objets de
Miró, exposition surréaliste d’objets à la galerie Charles Ratton en 1936, etc. Dans ses dessins, Léger choisit de
porter un regard plus « dur », « moins romantique » sur l’objet. « Sa fatalité l’oriente vers les choses brutes et
parfaites : l’objet à poils », écrit Carl Einstein.
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Les gants
vers 1930
Encre sur papier
Achat en 2000
Biot, Musée national Fernand Léger
Cette série de dessins est l’occasion pour Léger de se confronter à une double contrainte : faire naître la couleur
de la modulation du noir et blanc et donner à percevoir les volumes et les matières (« peu d’éléments autour de
soi, mais en faire bien le tour » écrit-il).
Les pièces vestimentaires sont des objets de prédilection pour Léger. Ceinture, étude de draperie (le manteau de
l’artiste), gants sont autant de témoignages du « vrai » : la trace de l’usage, le chiffonnement, voire l’usure,
renvoient aux corps qui ont habité ces habits. Pour Léger, les gants revêtent une signification
sensuelle particulière : le toucher de la main reste l’apanage des amants, mais l’organe est aussi l’outil premier
de l’ouvrier, comme de l’artiste.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Composition sur fond orange
1932
Gouache et crayon sur papier
Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969
Biot, Musée national Fernand Léger
Cette composition est un des rares exemples d’abstraction totale chez Léger. L’artiste, qui prône l’abandon du
sujet au profit de l’objet, propose ici d’y parvenir par l’emploi de formes aux contours irréguliers et le recours à
un nombre restreint de couleurs. L’œuvre est à rapprocher de la série de gouaches dite « des vaches », exécutée
en 1932. Dans une grande liberté formelle, Léger évoque les rapports de formes et de tons qui animent sa
campagne normande. La série des « Queues de comètes », datant de 1930, propose également des formes
nuageuses et inconsistantes. Evocation lyrique des taches d’une vache normande ou des nébuleuses célestes,
cette composition est-elle finalement une pure abstraction colorée ?
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Femme à la rose
1930
Encre sur papier
Paris, Galerie Jaeger Bucher/Jeanne-Bucher
Par l'intermédiaire de Blaise Cendrars, le poète belge Robert Guiette (Anvers, 1885-1971) rencontre Léger à
Paris en 1920. Le projet d'un spectacle rapproche les deux artistes en 1935, mais reste lettre morte. Le peintre
accepte de fournir un dessin pour illustrer Mort du fantôme de Robert Guiette, édité aux éditions G.M.L, en
1937 à Paris. Parmi plusieurs variantes, Léger choisi le dessin d'une danseuse énigmatique située dans un
paysage de formes flottantes qui fait écho aux premiers vers du poème.
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Paysage polychrome
1937
Huile sur toile
Saint-Denis, Musée d’Art et d’Histoire
Ce paysage imaginaire fait référence au paysage normand et par ses jeux de formes colorées peut être rapproché
de certaines œuvres de Joan Miró. Ce tableau a appartenu à Paul Eluard et atteste des liens d'amitiés entre le
poète surréaliste et Fernand Léger qui se sont renforcés au cours de leurs carrières. Dans une peinture intitulée
L'Araignée bleue (1938), Léger a donné l'occasion au poète d'intégrer sur la toile ces vers « Mange ta faim/Entre
dans cet /œuf Où le plâtre/s'abat ». En écho, ce tableau illustre le poème de Paul Eluard dédié « A Fernand
Léger » publié dans l'ouvrage Voir en 1948.
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La feuille verte
1945
Huile sur toile
Nantes, Musée des Beaux-Arts
Exécuté en 1945 aux Etats-Unis, La Feuille verte synthétise expérience américaine et préoccupations plastiques
présentes dès les années 1920. Lors de ses séjours estivaux à Rouses Point, campagne au nord de New-York, de
1943 à 1945, Léger est marqué par les objets au rebus abandonnés dans le paysage : « Je cherche ce choc entre
les aspects naturels et les éléments mécaniques. » Positionnant les objets sur un fond blanc, espace abstrait,
Léger ne compose pas un paysage mais reprend la méthode des « objets dans l’espace ». Par une technique
proche du collage, il juxtapose des éléments qui ont auparavant été observés et dessinés séparément : son
manteau, des éléments de grillage, un morceau de barrière, un poteau indicateur, une aile d'avion, une feuille
verte, etc.
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Adieu New York
1946
Huile sur toile
Don de l’artiste en 1953
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
En hommage à la modernité américaine, Fernand Léger achève cette peinture à son retour d'exil : « Ça c’est
l’Amérique, ma dernière toile Adieu New York écrit sur la banderole. Vous savez les USA sont un pays où les
décharges sont innombrables. On jette tout plutôt que de réparer. Alors, vous voyez ici, il y a des morceaux de
ferraille, des bras de machine et même des cravates. Ce que j’aimais là-bas, c’était faire des toiles éclatantes avec
tout cela.» Le contraste entre les machines abandonnées et la végétation caractérise la série des « Paysages
américains » découverts en 1943 à Rouses Point. L'association d'objets trouvés est une pratique qu'il partage
aussi avec les surréalistes.
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The Girl with a Prefabricated Heart
[La fille avec un cœur préfabriqué], 1944-45
Séquence du film Dreams that Money Can Buy [Rêves à vendre], réalisé par Hans Richter.
Musique : paroles de John Latouche, chantées par Libby Holman et Josh White.
Film 16 mm, sonore, couleur
Paris, Centre Pompidou, MNAM/CCI
En 1944, Léger est invité par Hans Richter, admiratif du Ballet mécanique, à prendre part à la réalisation d’un
film collectif. Ce premier long métrage (85mn) expérimental en couleurs réunit également Max Ernst, Man Ray,
Marcel Duchamp et Alexander Calder. Chacun réalise des séquences de rêve, liées par un fil conducteur inspiré
du film noir. Dans son bureau (décoré d’un tableau de Léger), Joe, le héros, propose de vendre des rêves à ses
clients : un don lui permet de pénétrer leur inconscient en les regardant dans les yeux. Léger met en scène une
histoire d’amour ratée. Vie moderne, mannequin, bicyclette sont autant de motifs de l’œuvre de Léger, partagés
avec la galaxie surréaliste. La mariée et la roue sont sans doute des allusions aux œuvres de Duchamp. En raison
de la présence d’un scénario, Breton refusera de considérer ce film comme surréaliste.
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Pistes pédagogiques 1er degré
Arts visuels – Histoire des arts
L'exposition débutant le 19 juin et s'achevant le 22 septembre, les pistes proposées pourront
être exploitées dans une séquence de fin d'année ou bien pour commencer l'année.
Contrastes et mélanges
Diversité des formes
Composition et association
d’objets
AVANT LA VISITE
Sensibiliser les élèves
Fernand, que fais-tu ?
- Découvrir La feuille verte qui est la seule œuvre de l’exposition appartenant aux collections du musée des
beaux-arts de Nantes. Elle est consultable en ligne sur :
http://www.collection.museedesbeauxarts.nantes.fr/Navigart/index.php?db=internet&qs=1
- Repérer quelques éléments de la composition : palette, éléments, formes, titre
- Observer le carton d’exposition : questionner les élèves sur le titre et le sens de cette exposition.
Fernand, où es-tu ?
- Cette exposition temporaire programmée à La Chapelle de l’Oratoire à Nantes sur la période estivale pourra
être redécouverte en famille.
- Montrer aux élèves la façade du musée national Fernand Léger de Biot où sont exposées de façon permanente
certaines œuvres de cet artiste.
http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger/le-musee-et-ses-collections/musee/batiment-etjardin/
Mosaïque monumentale sur la façade du musée de Biot
Fernand qui es-tu ?
- Rechercher des informations sur la vie de l’artiste.
- Consulter la biographie de Fernand Léger sur le site du Musée national Fernand Léger à Biot :
http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger/
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12
PENDANT LA VISITE
Trois pistes de travail permettent de répartir les élèves en trois groupes.
Piste 1. Inventer des histoires : l’enseignant prépare une boîte à contes.
Cette boîte contient :
- Des objets réels ou des images correspondant à cette liste : profil, masque, chapeau, feuille, branche, fruits
secs, main, cartes à jouer, cuiller, bouteille, pipe, cercle, cœur
- Des fonds de couleur : morceaux de tissu rouge, jaune, bleu, vert, noir et gris
- Des formes géométriques : cercles, rectangles, triangles
- Un mannequin en bois ou en carton
Les élèves piochent à tour de rôle une image ou un objet qui sollicite leur imagination. Ils inventent un court
récit devant les œuvres.
Pour les élèves des classes élémentaires, il est proposé de choisir trois étiquettes-verbes de cette liste :
rêver, rapprocher, rencontrer, rapetisser, répéter, flotter, sourire, superposer
Suggestion d’œuvres pour la piste 1 :
-
Composition à la main et aux chapeaux, 1927, huile sur toile, MNAM / CCI, Centre Pompidou, Paris
-
Nature morte au masque de plâtre, 1927, huile sur toile, Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, Suisse
Piste 2. Exprimer ses impressions devant les œuvres : l’enseignant prépare une boîte à mots
Flottement, géométrique, cerne, couleurs, aplats colorés, mouvement, superposition, lignes, trames, vides et
pleins, danse, chef-d’œuvre, figure, contraste, pointu, estompé…
Devant une ou plusieurs œuvres choisies, les élèves sélectionnent dans la boîte les mots-étiquettes que ces
peintures leur inspirent.
Ils argumentent et expliquent leurs choix.
Suggestion d’œuvres pour la piste 2 :
Section Objets dans l’espace
-
La danseuse bleue, 1930, huile sur toile, MNFL (dépôt du MNAM), Biot
-
La Joconde aux clés, 1930, huile sur toile, MNFL, Biot
Section Période américaine
-
Adieu à New York, 1946, huile sur toile, MNAM / CCI, Centre Pompidou, Paris
Section Contrastes d’objets
-
Contrastes d’objets, 1930, huile sur toile, MNFL (dépôt du MNAM), Biot
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Piste 3. Parcours de dessin thématique : « La feuille verte »
La feuille est un motif récurrent dans les œuvres présentées.
L’enseignant attire l’attention des élèves sur les variations du motif d’un tableau à l’autre.
Sur leur carnet de croquis, les élèves reproduisent différents motifs de feuilles au crayon de bois.
Ces croquis pourront être réutilisés en classe pour des réalisations plastiques.
APRES LA VISITE
Pratiquer les arts visuels en classe : les pistes proposées sont à adapter selon l’âge des élèves
ainsi que la formulation des contraintes.
Réaliser des compositions d’objets dans un cadre
Par groupes de trois, les élèves disposent de boîtes contenant des objets et des morceaux de tissus de couleur.
Ils sont invités à organiser des compositions dans des cadres vides de différents formats.
Puis, ils expliquent leurs choix de composition.
Une trace photographique ou un croquis peuvent garder la mémoire de ces recherches.
Expérimenter des opérations plastiques
Associer et changer d’échelle : « Maîtresse, j’ai rétréci les jouets ! »
Par le dessin ou le collage, l’élève associe une silhouette humaine et un objet sur ou sous–dimensionné en ayant
soin de créer un lien de sens à travers un décor ou une situation narrative.
Ex. : un casque minuscule, un gigantesque vélo, un petit enfant et un énorme chien…
Reproduire : « Les feuilles mortes se ramassent à la pelle… »
L’élève choisit un motif de feuille dessiné sur son carnet de croquis pendant la visite.
Il crée une composition qui répète ce même motif sur un format A3.
Il joue sur la taille ou l’orientation, l’espacement, la dispersion, l’organisation, le nombre, la couleur…
Se souvenir de la visite à La Chapelle de l’Oratoire : Boîte à contes, boîte à souvenirs
La boîte à contes est réutilisée pour retrouver la trame du récit inventé devant les œuvres.
Ces histoires sont écrites et illustrées par des dessins ou des collages.
Dessin
Dans l’exposition, plusieurs dessins de Fernand Léger sont présentés : Les gants, La ceinture, Silex, Troncs
d’arbres, Femme à la rose.
Ces titres sont des invitations pour chercher des modèles de dessin (objets ou images). Dessiner le même objet
avec la contrainte suivante : un dessin d’observation, un dessin d’interprétation et un dessin d’imagination
Les élèves utilisent l’encre de Chine, la mine graphite, le crayon de couleur, les encres et l’aquarelle sur des
papiers Canson de couleurs différentes.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
14
Histoire des arts
Natures mortes : Fernand Léger a donné pour titre Nature morte à plusieurs de ses œuvres.
Un questionnement est engagé avec les élèves sur ce qu’est une nature morte.
La comparaison avec des tableaux d’époques différentes apporte des éléments d’information sur la
représentation peinte d’objets inanimés et la composition. Une approche des genres en peinture peut être
abordée.
La figure humaine : Proposer aux élèves de découvrir d’autres périodes de création de Fernand Léger où la
figure humaine est représentée avec des scènes de groupe.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
15
Pistes pédagogiques 2nd degré
L'exposition débutant le 19 juin et s'achevant le 22 septembre, les pistes proposées pourront
être exploitées dans une séquence de fin d'année au collège ou bien pour commencer l'année
(au collège et au lycée).
Arts plastiques
L'exposition de la Chapelle de l'Oratoire propose cette année un regard neuf sur l’œuvre de Fernand LEGER. La
modernité de l'artiste se construit face aux préceptes du surréalisme. Quelles sont les questions qui nous
permettent de faire de tels rapprochements ? Comment la peinture de Léger intègre les éléments propres u
surréalisme ? Avant même de découvrir le choix des œuvres, la muséographie ou le propos de l'exposition, le
titre de cette dernière offre d'emblée une belle entrée en matière pour un professeur d'arts plastiques :
« Reconstruire le réel ». A lui seul, il pourrait presque faire office de situation d'enseignement ouverte.
Le quotidien comme source d'inspiration, un processus et un répertoire de formes comparable au surréalisme
sont de possibles entrées de l'exposition qui aboutissent à des questions plastiques communes telles que le
collage, la représentation de l'espace, l'exercice du regard face au traitement de l’échelle...... Les
quelques entrées ci-dessous ont pour objectif principal de proposer des pistes d'exploitation en classe qui
permettront à l'enseignant de traiter les points fondateurs de l’œuvre de LEGER tout comme ceux des
programmes de notre discipline du collège au lycée.
ENTREES PLASTIQUES
Du collage à l'assemblage
Les œuvres de Fernand Léger sont pour la majorité des peintures à l’huile. La notion de collage ne sera donc pas
à considérer au sens premier du papier collé qui se rapporte historiquement à l'intrusion de fragments de réel
dans l’œuvre d'art. Il s'agira avant tout d'une expérience de l’hétérogénéité : entre construction et
déconstruction, entre ordre et désordre, l'élève cherchera, à travers ces relations duelles, à trouver une
cohérence plastique et sémantique à sa production.
La notion de collage, plus vaste et plus riche que la technique du même nom, peut être envisagée en classe à
travers plusieurs techniques telles que la photographie, la vidéo mais également les pratiques
tridimensionnelles. Cela sera le rôle de l'enseignant de permettre aux élèves de comprendre les enjeux d'une
telle notion engendrant contrastes de formes, de figures, d'espaces,...Comment trouver de l’homogénéité à
partir d'éléments hétérogènes ?
Le collage n'a pas la même signification selon les mouvements artistiques qui l'emploie :
Pour les cubistes, « l'emploi des éléments collés répondait à l'exigence de trouver une solution au problème de la
réalité »1. Pour Dada, le collage est surtout « un moyen de subversion politique »2 alors que pour les
surréalistes, il s'agit d' «un procédé poétique 3».
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
16
Dans les œuvres de Fernand Léger, la notion de collage dépasse celle de l'élément collé. Les associations
d'objets, de figures sur une surface peinte comme dans un film mettent en exergue une seconde notion
inhérente à la première : celle de contraste.
Du collage, on peut également évoquer la notion d'assemblage. Celle-ci peut concerner une sculpture, une
image fixe mais également une image mobile, animée.
L'importance de l'usage de la vidéo dans le cursus d'un élève du collège au lycée n'est pas moindre.
L’enchaînement d'images et de sons construisent le temps et la narration pour ces deux médiums. L'image est
omniprésente dans les programmes de collège et de lycée. Comment l'image animée s'empare t-elle des mêmes
questionnements que l'image fixe ? Comment la pratique de tel médium permet-elle de mieux en connaître les
enjeux ?
Léger décrit son travail ainsi : « J’ai pris des objets très usuels que j’ai transposés à l’écran en leur donnant une
mobilité et un rythme très voulus et très calculés. Contraster les objets, des passages lents et rapides, des repos,
des intensités, tout le film est construit là-dessus » (conférence « Autour du Ballet mécanique », 1924-25 in
Fonction de la peinture)
L'enregistrement et la mise en scène du réel est un usage courant pour nos élèves, presque banal. Le cadre, la
profondeur de champ, l'angle de prise de vue et le point de vue sont les éléments constitutifs de l'image
qui induisent des choix et font sens. Fernand Léger évoque ses propres choix pour le Ballet Mécanique. Sans
scénario, le film est à analyser uniquement sur ces choix plastiques (ou non choix). La succession ou la
répétition des plans associée à l'alternance entre la figure humaine et les objets, les plans d'ensemble ou les gros
plans créent un rythme, parfois une frénésie donnant le tournis. En élaborant matériellement des images, les
élèves se confrontent aux modalités de leur réception et de leur diffusion. Quelles valeurs expressives
peuvent avoir les composants plastiques et matériels de ces images ?
Sur place....
Les œuvres permettant d'établir une réflexion autour de la notion de collage :
•
Composition à la main et aux chapeaux, 1927
Rencontre fortuite. La notion de collage est avant une rencontre entre deux éléments, deux objets, deux
représentations ou deux réalités. Ce tableau multiplie les points de vue, les codes de représentation et les
échelles. Un pêle-mêle d'objets et de formes dans un espace suggéré dessinant peu de profondeur de champ. Le
titre évoque clairement la notion de composition donc d'agencement, voire d'organisation des éléments les uns
par rapport aux autres dans une logique d'équilibre plastique, donc de forme et de couleur. Mais qu'en est-il du
sens produit par ces rencontres ? L'interprétation du spectateur est mise à mal. Le recours à la célèbre citation
de Lautréamont nous revoie à une image de la beauté comme motivation première. L'enseignant n'aura que
l'embarras du choix dans cette exposition pour travailler la notion de collage avec ses élèves dans cette
exposition. Paysage romantique, (1946), Nature morte (1931), Le ballet mécanique (1924).....
« Beau comme la rencontre fortuite, sur une table de dissection, d'une machine à coudre et d'un parapluie »
Isidore Ducasse, dit Comte de Lautréamont, Les Chants de Maldoror
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
17
La question de la représentation de l'espace
Les modes et les codes de représentation de l'espace sont multiples4. Du point de vue monoculaire de la
Renaissance à sa remise en cause au XXe siècle, la perception de l'espace réel ne change pas mais sa
représentation s'en éloigne pour expérimenter d'autres voies davantage sensorielles et plastiques.
« J'ai pris l'objet, j'ai fait sauter la table, j'ai mis cet objet en l'air, sans perspective, sans support » Fernand
Léger5
Les œuvres de Fernand Léger se caractérisent par cette perte de repères que sont la table ou le guéridon. Ce
renoncement engendre une sensation de flottement des objets dans l'espace représenté.
Le texte6 de claire Lebossé explique clairement, à travers des citations de l'artiste et des repères historiques, la
question de l'objet dans l'espace de représentation dans l’œuvre de Léger.
Comment se construit un espace sans repère de profondeur ? Quelle interaction se crée entre les
éléments représentés ?
Sur place....
Les œuvres permettant d'établir une réflexion autour de la représentation des objets dans
l'espace :
•
La Joconde aux clés, 1930
En apesanteur. Icône de la peinture et objet banal se côtoient dans un espace représenté sans ancrage
dans le réel. Si l'association des formes identifiables paraît incongrue, leur rapport à l'espace peint laisse
en suspens le regard du spectateur.
•
Femme à la rose, 1930
La figure humaine comme objet. L'inscription des corps aux côtés d'objets divers, de végétaux ici,
le tout sans respect des échelles et dans un espace de représentation sans repères concrets et réels,
entraîne le changement de statut de la figure humaine. « La figure humaine ne m’inspire pas plus que
des clés ou des bicyclettes » Fernand LEGER
•
Sans titre (racine), 1932
Dessus-dessous. Dans cette œuvre, les éléments représentés sont également en lévitation. Le seul
repère que le spectateur puisse percevoir se limite à la disposition des éléments représentés les uns par
rapport aux autres : 4 degrés de profondeur sont alors identifiables. Mais comment qualifier cet
espace ?
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
18
L'exercice du regard face au traitement de l'échelle
La question de l'échelle chez Léger est avant tout une histoire de repère. Ces derniers se construisent dans notre
rapport au réel avant même de se confronter à sa représentation. Lorsque cette rencontre se produit, une
comparaison s'instaure malgré nous. Une comparaison avec le réel fait émerger du sens ou un questionnement
mais une confrontation s'impose très vite : celle de l’œuvre au regard de l'histoire de l'art. Cette comparaison
induit un regard « éduqué » et moins instinctif mais il complète le premier.
Si la figure humaine chez Léger s’apparente à un mannequin, l’œil et l'esprit du regardeur adaptent très vite
l'échelle différente passant de celle l'homme à celle d'un objet. Cette adaptation n'est pas figée car le statut de la
figure humaine chez l'artiste ne l'est pas non plus.
« Si Léger parle bien des « fonctions » de la peinture, nulle part il ne réinterroge sur la fonctionnalité de
l'objet. L'objet interagit plastiquement avec son regardeur et son manipulateur ; sa mobilité imite l'humain,
oui. »
Par ailleurs, la peinture de Fernand Léger défie les règles de représentation de l'espace réel sur un
support bidimensionnel. A propos de sa peinture, Apollinaire écrivait :
« Encore un petit effort pour se débarrasser de la perspective, du truc misérable de la perspective, de cette
quatrième dimension à rebours, la perspective, de ce moyen de tout rapetisser inévitablement »
L'exercice du regard est donc perturbé par le jeu implicite ou explicite des rapports d'échelle.
Sur place....
Les œuvres permettant d'établir une réflexion autour du rôle de l'échelle dans le sens produit
des œuvre :
•
Composition à la main et aux chapeaux, 1927
Défier les règles de la perspective. Les objets se côtoient, s'associent visuellement aux aplats de
couleurs. Les zones rectangulaires colorées acquièrent un poids visuel identique aux objets peints
(bouée, bouteilles, chapeau, cuillère,...)
•
Contrastes d'objets, 1930
« La Joconde est pour moi un objet comme les autres ». La figure humaine traitée comme un
objet perd d'emblée son rapport au réel pourtant cher à la Renaissance. Une Joconde désacralisée,
banalisée et traitée tel un objet.
•
Troncs d'arbres, 1928
Un regard perturbé. Troncs et longues chevelures s'unissent dans une même forme tout en défiant
les rapports d'échelle. Dans un premier regard, le spectateur tente de déterminer la nature même de la
chose peinte puis prend conscience des écarts d'échelle : de la réduction des troncs ou de
l'agrandissement de la femme à travers sa chevelure.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Entre figuration et abstraction : la métamorphose du corps
L'espace pictural n'est pas chez Fernand Léger une condensation du réel mais un passage transitoire où des
formes connues et repérables se transforment, se métamorphosent. Cet entre-deux, figeant le passage d'un état
à l'autre, devient une source poétique.
La question du référent, de sa présence et de son identification, est prégnante dans l’œuvre de Fernand Léger.
Ce point permet un rapprochement avec le travail des surréalistes.
Derrière l'objet représenté, n'existe t-il pas un sens autre ? Ou ce dernier ne se révèle t-il pas par son association
visuelle à un autre objet ? Visible ou invisible, identifiable ou non, l'interprétation du spectateur est mise à mal.
L'imitation du modèle n'est plus privilégiée, en revanche la distance de l'image à son référent introduit la
réflexion. La figure humaine, récurrente chez Léger, se simplifie. Un ovale ou cercle détermine le visage. Un
léger modelé lisse la surface telle celle d'un objet. Les caractéristiques de la représentation font glisser la figure
humaine vers celle du mannequin. La géométrisation des formes achève toute sensualité dans la représentation.
Sur place....
Les œuvres permettant d'établir une réflexion sur la question du référent et de son
identification :
•
Troncs d'arbres, 1931
Métamorphose. La présence de troncs se confirme par le titre de l’œuvre mais la rondeur des formes
et leur enchevêtrement font glisser la nature de l’identification vers des sphères plus anthropomorphes,
plus organiques. Une rencontre fortuite pour provoquer l'imagination.
•
Nature morte aux deux clés, 1930
Contraste de forme. Seules les clés sont identifiables sur cette toile. De nature rigide, leur
représentation respecte cet état. Leur contexte environnant s'oppose à elles par la mollesse qu'il
suggère. L'identification d'un élément du tableau incite l’œil du spectateur à chercher du sens dans les
formes environnantes.
•
Paysage polychrome, 1937
Faire paysage. L'artiste met en œuvre des stratégies de construction d'image pour évoquer le paysage
alors que les éléments qui le composent n’appartiennent pas à ce registre : ligne d'horizon, échelle des
plans, couleurs,....
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
20
AUTRES PISTES
Perte du sujet - La machine - La couleur - Les objets - La figure humaine
Histoire des arts
L'homme et la machine
« arts, techniques et expression»
La guerre engendre une révolution esthétique capitale chez l'artiste : la machine. Celle-ci
symbolise le savoir-faire humain et la modernité. Plus qu'un objet industriel elle devient un
objet esthétique cher à l'artiste.
« Je fus ébloui, explique Léger, par une culasse de canon de 75 ouverte en plein soleil, magie
de la lumière sur le métal blanc. Il n’en fallut pas moins pour me faire oublier l’art abstrait
de 1912-1913. Révolution totale comme homme et comme peintre »
7
1Étienne SOURIAU, Vocabulaire d'esthétique, p.415
2idem
3idem
4Des représentations de l'espace, fiche pédagogique InSitu
5Citation extraite du catalogue d'exposition, chapitre. Objet dans l'espace de Claire Lebossé.
6Claire Lebossé, l'Objet dans l'espace, catalogue de l'exposition Fernand Léger
7Citation tirée du catalogue Fernand Léger, Paris,Grand Palais, octobre 1971 – janvier 1972
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Lettres
Le titre de l'exposition, « Fernand Léger : reconstruire le réel, 1924-1946 », est d'emblée très évocateur
pour le professeur de lettres : l'artiste, sa volonté de donner à voir le monde autrement, dans la période de
l'après Première Guerre mondiale, sont autant de lien avec le surréalisme. Si Léger n'a pas souhaité adhérer à ce
courant (ni à aucun autre d'ailleurs), il a cependant beaucoup côtoyé d'artistes surréalistes et travaillé avec eux.
De nombreuses pistes d'étude s'ouvrent alors entre l'exposition présentée par le musée des beaux-arts
de Nantes et l'étude du courant surréaliste, au programme de français au collège et surtout au lycée.
LE SURREALISME DANS LES PROGRAMMES DE FRANÇAIS ET DE LITTERATURE
Au collège, les entrées se font principalement dans les classes de Cinquième et de Troisième :
-
En Cinquième : « Poésie : jeux de langage » (auteurs du XXème siècle : Apollinaire, Desnos, Max
Jacob, Queneau, Roubaud).
-
En Troisième : « La poésie dans le monde et dans le siècle ». On s'intéresse en particulier à la poésie
engagée (Éluard Éluard, Aragon, Desnos, Char), ainsi qu'aux nouveaux regards portés sur le
monde (Cendrars, Ponge, Michaux).
-
Un tableau de Fernand Léger pourra être étudié en Histoire des Arts : croiser les regards historique,
plastique et littéraire est bien sûr essentiel dans cette perspective.
Au lycée, on aborde le surréalisme dans les classes de :
-
Seconde : l'objet d'étude « La poésie du XIXe siècle au XXe, du romantisme au surréalisme » a pour
objectif de « faire percevoir aux élèves la liaison intime entre le travail de la langue, une vision
singulière du monde et l'expression des émotions ».
-
Première : l'objet d'étude intitulé « Écriture poétique et quête du sens, du Moyen-Âge à nos jours »
permet aussi d'aborder le surréalisme, « l'objectif étant d'approfondir avec les élèves la relation qui lie,
en poésie, le travail de l'écriture à une manière singulière d'interroger le monde et de construire le sens,
dans un usage de la langue réinventé »1.
L'étude d'un groupement sur la poésie de la ville, par exemple, peut conduire les élèves à s'interroger sur
les liens entre modernité urbaine et poétique. Cette étude prend véritablement sens, en Histoire des arts,
complétée par celle de peintres comme Léger, Chagall, Delaunay, …, dont de nombreuses œuvres témoignent de
cette interrogation à la même époque. On étudiera, par exemple, la collaboration de Blaise Cendrars et Sonia
Delaunay, qui illustre le long poème « La Prose du Transsibérien et de la petite Jéhanne de France », retraçant
un périple à travers des paysages variés, dont de nombreuses villes. Cendrars a également travaillé avec
Fernand Léger, qui a illustré La Fin du Monde, filmée par l'Ange N.-D2.
1 Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010.
2 « En octobre 1919, ce texte de Blaise Cendrars est édité sous la forme d’un album comportant vingt-deux illustrations
de Léger, dont vingt coloriées au pochoir. Il retrace avec drôlerie l’apocalypse du monde moderne en cinquante-cinq
petits chapitres.Véritable expérimentation typographique, le travail d’illustration de Léger intègre des lettres, des
chiffres, des slogans de publicité et des citations dans des compositions souvent éclatées qui traduisent l’agitation de la
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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On pourra tout particulièrement s'intéresser à trois lithographies de Fernand Léger du musée des
Beaux-Arts de Nantes3 : Les Constructeurs (deux œuvres différentes portent ce titre)et L'homme dans la
ville.
L'inscription de l'Histoire des Arts dans cette étude sera particulièrement pertinente : les textes
officiels insistent en effet sur l'intérêt d'étudier, « en relation avec l'histoire des arts, un choix de textes et de
documents permettant de mettre en évidence les relations entre la poésie et d'autres arts, à une époque donnée
ou dans le cadre d'un mouvement esthétique particulier. On privilégiera l'étude de mouvements qui marquent
des étapes dans la revendication d'un renouveau esthétique. [...] les grands traits de l'esthétique surréaliste, par
exemple, peuvent faire l'objet d'un travail qui rende sensibles aux élèves les correspondances entre les arts et la
singularité de leurs modes et de leurs formes d'expression. ».
- En Terminale littéraire, l'une des deux œuvres au programme pour l'année 2014-2015 , inscrite dans le
domaine d'étude « Littérature et langages de l'image », est Les Mains libres, de Paul Éluard et Man Ray.
Cette œuvre conduit à étudier l'esthétique surréaliste, par le dialogue entre la poésie et le dessin, à travers un
projet original. En effet, dans ce recueil, les « dessins de Man Ray [sont] illustrés par les poèmes de Paul
Éluard », comme l'indique le sous-titre de l'œuvre.
Entrer dans l'étude de ce recueil par la visite de l'exposition consacrée à Fernand Léger paraît
intéressant : les élèves pourront ainsi amorcer leur réflexion sur les liens, les échanges, entre des formes
d'expression artistique différentes.
De nombreuses collaborations artistiques pourront également être abordées dans ce but : Paul Éluard
a travaillé avec Max Ernst, De Chirico, Matisse, Dali, Picasso mais également avec Fernand Léger. On pourra
par exemple évoquer leur collaboration artistique dans le poème-objet « Liberté » (poème écrit en 1942,
illustré en 1953 par Fernand Léger).
PROPOSITIONS PEDAGOGIQUES AUTOUR DES ŒUVRES DE L'EXPOSITION
L'horreur de la Première Guerre mondiale a profondément marqué les esprits et modifié la perception
du monde : de nombreuses œuvres vont ainsi refléter ce traumatisme et chercher à explorer les méandres de
l'esprit dans lesquels la raison se perd. Dans la continuité des dadaïstes, qui ont rejeté l'art bourgeois et la
rationalité du langage, les surréalistes, refusant un art figé et recherchant un bouleversement esthétique,
tendent donc, comme le titre de l'exposition consacrée à Fernand Léger, à « reconstruire le réel ». 1924 est une
date charnière : Breton publie son Manifeste du surréalisme, nouvel art poétique prônant une morale de la
révolte. Les surréalistes vont s'attacher à porter un nouveau regard sur les objets et les mots, les délivrant de
leur fonction « utilitaire ». Si les recherches plastiques de Fernand Léger se distinguent de celles des surréalistes
à cette époque, on peut cependant montrer des similitudes entre son travail des années 20 à 1946 et celui du
mouvement surréaliste.
grande ville. La force plastique des caractères d’imprimerie associée aux aplats colorés rappelle la fascination du
peintre pour l’esthétique de la réclame. En écho au texte conçu par Cendrars comme un scénario de film, Léger joue de
surprenants effets de cadrage et de gros plans qui évoquent au fil des pages le principe du fondu enchaîné. » (Source :
site du Musée national Fernand Léger).
3 Oeuvres en ligne sur le site du Musée : Collections / Oeuvres en ligne / navig'art
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Différentes sections de l'exposition pourront donc conduire les élèves à s'interroger sur plusieurs
aspects, dont deux essentiels dans la perspective d'une « reconstruction du réel » : les objets et la modernité.
Les objets
Les deux sections de l'exposition consacrées à l'objet (« contrastes d'objets » et « objets dans
l'espace ») pourront être l'occasion d'un rapprochement entre l'oeuvre de Léger et certains
préceptes surréalistes.
La question de l'objet est centrale dans cette exposition consacrée à Fernand Léger : de nombreuses
œuvres (tableaux, films) présentent ainsi des associations étonnantes d'objets, dans une perspective novatrice. Il
sera intéressant d'amener les élèves à s'interroger sur le traitement de l'objet dans les œuvres de Léger et dans
celles des surréalistes.
Ainsi, André Breton définit la notion de « hasard objectif » comme une « forme de manifestation de la
nécessité ». « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à
coudre et d'un parapluie. » : la célèbre citation de Lautréamont -dont Les Chants de Maldoror ont été
redécouverts par les surréalistes- pourra ainsi constituer un point de départ à la réflexion des élèves sur les
tableaux de Fernand Léger.
PENDANT LA VISITE DE L'EXPOSITION
−
« Beau comme la rencontre fortuite de...................... et de........................ » :
la citation de Lautréamont pourra faire l'objet de réécritures par les élèves (du collège comme du lycée), à partir
d'un tableau de leur choix (par exemple : les « nature morte », « Composition à la main et aux
chapeaux », « Contraste d'objets », « La Joconde aux clés », « Composition aux clés », …).
−
On pourra également proposer cet exercice en modifiant le premier ou les deux adjectifs de la citation :
« …...............(Étrange / Étonnant/ …) comme la rencontre.......... (aléatoire / volontaire /...)de ….......... et
de......................».
Ces travaux d'écriture permettront aux élèves de formuler leurs impressions face aux tableaux, tout en
créant des associations de mots inattendues, recréant une nouvelle réalité.
On pourra également les faire travailler autour des contrastes, des oppositions et des rencontres
aléatoires entre les objets, qui, représentés de façon « réaliste », sont pourtant détachés de leur contexte
quotidien dans les tableaux et le film « Le ballet mécanique » de Fernand Léger. Supports à l'imaginaire (et
pourquoi pas au lyrisme), ils offrent la possibilité de nombreux travaux avec des collégiens et des lycéens (étude
de l'image filmique -les plans, en particulier le gros plan ; le rythme ; la place des objets, celle des personnages,
...- ; écriture : .présenter ce film « sans scénario » ; …).
« J'ai pris des objet très usuels que j'ai transposés à l'écran en leur donnant une mobilité et un rythme très
voulus et très calculés. Contraster les objets, des passages lents et rapides, des repos, des intensités, tout le film
est construit là-dessus. »
Fonctions de la peinture, « Autour du ballet mécanique », éd. Folio, p.137.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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APRES LA VISITE
- Dans le prolongement de la visite de l'exposition, l'étude de « poèmes-objets » de Breton (Je voisJ'imagine) enrichira la réflexion sur l'association entre deux modes d'expression, l'un littéraire, l'autre non.
-L'écriture de « cadavre exquis »4 pourra aussi être expérimentée, avec la contrainte d'utiliser des objets
présents dans les tableaux de l'exposition.
-On pourra aussi étudier le « collage », emprunté au cubisme et utilisé par les surréalistes pour rapprocher deux
réalités distinctes et en recréer une nouvelle par leur rencontre « hasardeuse », toujours en partant des tableaux
(ou des films) vus dans l'exposition.
La modernité
Dans la première partie du XXème siècle, les transformations du monde, les progrès techniques et
industriels, entraînent une révolution artistique, rapidement infléchie par la Première puis la Seconde guerre
mondiales. Les arts plastiques, la musique, la littérature vont ainsi s'attacher à rendre compte des
transformations liées à la modernité puis à proposer une vision renouvelée, fragmentée, du monde. Les artistes
vont alors produire des œuvres empruntant à plusieurs formes d'art ou expérimenter différents supports : la
collaboration de Léger avec des artistes surréalistes, à la réalisation du film d'Hans Richter, Dreams that money
can buy, est un bon exemple de ces œuvres collectives.
L'exposition sera donc un support très riche pour réfléchir à la notion de modernité (à
son éloge comme à sa critique).
La modernité, à travers les objets et la « section New-Yorkaise » de l'exposition
−
Mener une réflexion autour de la place des objets sera crucial pour aborder la question de la modernité.
On s'attachera en particulier à distinguer la façon dont les surréalistes recréent une réalité en
provoquant la rencontre aléatoire des objets et le travail de Léger, relevant d'une association d'objets où
le hasard ne semble pas avoir de place.
−
Il sera intéressant d'accompagner les élèves de l'identification des objets incarnant la modernité à la
construction d'une définition de celle-ci.
−
La section new-yorkaise de l'exposition permettra une étude comparée des tableaux La feuille verte
(1945) et Adieu New York (1946), autour du thème du rebut, dans deux paysages différents.
La modernité dans les œuvres filmiques de l'exposition
Le film de Fernand Léger, Le ballet mécanique, pourra constituer une autre étape de la réflexion sur
la modernité. Si certains aspects du film montrent la fascination de l'artiste pour la technologie, d'autres
peuvent aussi traduire une certaine défiance, voire une désillusion envers le monde « moderne ». De nombreux
poètes, dans la première moitié du XXème siècle, témoignent de cette fascination-répulsion pour le monde
moderne (on pourra choisir parmi les poèmes de Cendrars -par exemple « Les Pâques à New-York », en
1912- des textes abordant les mêmes questionnements).
4 Cadavre exquis : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune
d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. » Dictionnaire abrégé du surréalisme.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Propositions
Au cours de l'exposition, les élèves pourront relever les différentes machines, les outils, utilisés dans le
film, puis dans un second temps, on leur proposera un écrit argumentatif, les incitant à montrer quels aspects
positifs et négatifs ressortent de ce support5
Dans Fonctions de la peinture, Léger nous dit que « La femme à la balançoire c'est la carte postale
en mouvement. »6 . On pourra demander aux élèves de définir, dans l'un des deux films de l'exposition, une
autre « carte postale en mouvement », montrant, selon eux, une image de la modernité7.
La séquence du film d'Hans Richter, « The Girl with a Prefabricated Heart » (extrait de Dreams
that Money Can Buy, film collectif auquel a contribué Fernand Léger), pourra également être exploitée, en
lien avec des thèmes chers aux surréalistes : la modernité et les machines, le quotidien dans la ville, mais
également la fascination pour les mannequins ou les poupées au corps démembré. L'écriture automatique, la
place du rêve et la thématique de la femme s'inscriront dans la continuité de la réflexion sur la modernité
artistique.
5
Exemple de sujet d'écriture : « Quelle(s) image(s) de la modernité nous présente « Le ballet mécanique» de
Fernand Léger ? ».
6
. Fonctions de la peinture, « Autour du ballet mécanique », éd. Folio, p.138.
7 Pour élargir la réflexion, dans le cadre d'une séquence sur la modernité, on pourra également citer un film d'Eugène
Deslaw (1899-1966), La Marche des machines (1929), présentant plusieurs similitudes avec celui de Fernand Léger.
Film cinématographique, silencieux, il présente « un ballet mécanique de machines dans l'architecture métallique
industrielle du début du XXe siècle » (cartel de l'oeuvre, exposée au Centre Pompidou, à Paris). Une étude comparée
des deux supports filmiques pourrait être proposée aux élèves, toujours dans la perspective d'une réflexion sur l'image
de la modernité.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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Histoire
FERNAND LEGER, UN ARTISTE TEMOIN DE SON TEMPS
Le programme d'histoire de la classe de troisième cite Fernand Léger - en compagnie de peintres comme Pablo
Picasso, Otto Dix ou Andy Warhol... - comme l'un des artistes du XXe siècle permettant une étude transversale
sur le thème les arts témoins de l'histoire du monde contemporain. A travers sa vie et nombre de ses œuvres, en
troisième ou en première, Fernand Léger peut en effet servir de support à des activités permettant d'enrichir le
travail des élèves sur certains points du programme d'histoire en lien avec l'histoire des arts.
Entrées dans les programmes d'histoire
Collège, classe de troisième
- Thème introductif : un siècle d'innovations scientifiques et technologiques
- Partie I : guerres mondiales et régimes totalitaires, thème 1, la Première Guerre mondiale, vers une guerre
totale.
- Partie III : vie politique et société en France
Les années 1930, la République en crise et le Front populaire ; effondrement et la refondation républicaine,
1940-1946
Lycée, classe de première
Thème 2 : la guerre au XXe siècle
la Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale
Thème 5 : les Français et la République
La République et la question ouvrière : le Front populaire
ÉTUDIER L'HISTOIRE ET L'ART DU XXE SIECLE A TRAVERS LA VIE ET L'ŒUVRE
DE FERNAND LEGER
Comment exploiter l'exposition dans les cours d'histoire ?
L'exposition Fernand Léger : Reconstruire le réel est dominée par la question de l'objet dans l'œuvre de
Fernand Léger. Elle rend compte des préoccupations formelles qui dominent la création de l'artiste en
résonance avec les avant-gardes du début du XXe siècle, cubisme, futurisme, surréalisme. Léger est un artiste de
la modernité, obsédé par la machine, la vie urbaine, la vitesse. Il se passionne pour le cinéma que ce soit celui de
Chaplin ou celui du documentariste scientifique Jean Painlevé. Au-delà de ses aspects formels et novateurs, son
œuvre porte aussi la trace des grands événements historiques auxquels l'artiste fut confronté.
En classe, la visite de l'exposition pourra être précédée par un travail autour de la biographie de l'artiste :
Fernand Léger a participé à la Première Guerre mondiale et, s'il n'est pas à proprement parler un artiste engagé,
il fut un sympathisant du Front populaire, s'exila aux États-Unis pendant la période de l'occupation et prit sa
carte du Parti communiste français après la Libération comme le firent beaucoup de ses contemporains, artistes
et intellectuels.
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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En cours d'année, la visite de l'exposition pourra être prolongée par l'étude de dessins ou de tableaux en liens
avec quelques aspects du programme d'histoire.
- La Première Guerre mondiale et l'expérience combattante
Mobilisé en 1914, Fernand Léger réalise de nombreux dessins alors qu'il est sur le front comme sapeur puis
comme brancardier dans le secteur de Verdun. Malgré son extrême dureté, la guerre est pour lui une expérience
humaine très riche. Il raconte dans ses lettres les rencontres qu'elle lui permet de faire avec des hommes de
toutes origines et de toutes catégories sociales.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html
http://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_Rd8db537dfaef6c236b2e2571e80a34d&param.idSource=FR_O-a32538c1e362f0f722c3f745df68a6f0
http://lewebpedagogique.com/imagesdeguerre/2011/09/24/3h1-la-partie-de-cartes-de-fernand-leger-1917/
Après sa démobilisation en 1917, Léger réalise à partir de ces dessins une grande composition à l'huile, La Partie
de cartes (Musée Kröller-Müller, Otterlo), qui reprend le thème traditionnel des joueurs de cartes (Georges de
La Tour, Cézanne, Dix, etc.). C'est une peinture « tubulaire » montrant des soldats sans visages, sans regards.
Les corps de ces « hommes-machines » sont formés de cônes, de tubes, de cylindres dont l'aspect métallique
rappelle les canons.
Fernand léger « souhaite, par ce tableau, montrer la dimension à la fois inhumaine de la guerre avec
l'éclatement des formes mais également la dimension humaine des soldats-joueurs. De plus son
activité artistique au front démontre ce besoin de créer pour survivre, exister et ne pas devenir
fou face aux atrocités vécues lors des combats. »
http://sepia.ac-reims.fr/clg-ay/-spip-/IMG/UserFiles/Files/corlfi.pdf
Dans ses représentations des poilus, Léger donne à la guerre son caractère « abstrait » par l’élimination de
l’humain. « Cette guerre-là, c’est linéaire et sec comme un problème de géométrie. Tant d’obus en tant de
temps sur telle surface, tant d’hommes par mètre et à l’heure fixe en ordre. Tout cela se déclenche
mécaniquement. C’est l’abstraction pure, plus pure que la peinture cubiste. » Ainsi pour Léger, « il n’y a pas
plus cubiste qu’une guerre comme celle-là qui te divise plus ou moins proprement un bonhomme en plusieurs
morceaux et qui l’envoie aux quatre points cardinaux ».
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=797
Citation tirée de Fernand LÉGER, « Une correspondance de guerre à Louis Poughon, 1914-1918 »,
éd. Christian Derouet in Les Cahiers du musée national d’Art moderne, hors-série, 1990.
Autres sites à consulter
http://www.memorial-caen.fr/10EVENT/EXPO1418/fr/texte/029text.html
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=797http://sepia.ac-reims.fr/clgay/-spip-/IMG/UserFiles/Files/corlfi.pdf
- Le Front populaire et le développement des loisirs
L'expérience du Front populaire marque profondément Fernand Léger et le conduit à orienter son art vers une
nouvelle forme de réalisme. Si Léger a souvent célébré le travail dans son œuvre, de 1948 à1949, il réalise
plusieurs tableaux sur le thème des loisirs dont Les Loisirs sur fond rouge (Musée national Fernand Léger, Biot,
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger/), dans lequel il rend hommage à David. Le tableau
date de 1949 mais il évoque évidemment le Front populaire et la loi sur les premiers congés payés votée pendant
l'été 1936 qui permit à de nombreux travailleurs de partir en vacances.
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/col-aussonne/IMG/pdf/hda_liberte.pdf
- La Résistance et la Libération
Pendant l'occupation, Fernand Léger est en exil aux États-Unis. En 1953, il illustre le célèbre poème de Paul
Eluard Liberté qui avait été publié en 1942 dans la clandestinité (Poème-objet conservé au Musée national d'art
moderne, Centre Georges Pompidou, Paris).
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/col-aussonne/IMG/pdf/hda_liberte.pdf
http://www.acgrenoble.fr/college/lesemnoz.seynod/IMG/pdf/hda_liberte_eluard_leger_doc_final_pour_3e2.pdf
- La Reconstruction
Le tableau Les constructeurs peint en 1950 (Musée national Fernand Léger, Biot) est un symbole de la période
de reconstruction après la Seconde Guerre mondiale et constitue une « allégorie de l'homme au travail ». A
travers ce type de sujet, Léger cherche à produire « un art direct qui s'adresse avant tout aux travailleurs ».
http://clg-achicourt.etab.ac-lille.fr/IMG/pdf/Fiche-HDA_Leger-les-constructeurs.pdf
Fernand Léger a réalisé de nombreuses études préparatoires pour le tableau et exécuté de nombreuses variantes
du même thème. Le Musée des Beaux-arts de Nantes possède deux lithographies de Léger déclinant ce thème
des constructeurs.
http://www.collection.museedesbeauxarts.nantes.fr/Navigart/images/image_fset.php?iid=0&maxh=860&is_s
el=0&aid=780&ord=title&sl=L%C9GER
- Autres thèmes possibles : la ville et la société de consommation
La ville moderne, ses gratte-ciel, ses publicités, constitue un thème majeur dans l'œuvre de Léger. Dans les
années 1920, il produit de nombreux tableaux sur ce sujet comme par exemple Les disques dans la Ville (Musée
national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris). Le Musée des Beaux-arts de Nantes conserve une
lithographie de 1959 de la série La ville intitulée L'Homme dans la ville.
En 1946, Fernand Léger réalise Adieu New York (Musée national d'art moderne). Ce tableau est un curieux
hommage à la ville qu'il s'apprête à quitter. Il y représente des objets hétéroclites, déchets d'une société de
consommation qui commence à se développer aux États-Unis.
« Vous savez les USA est un pays où les décharges sont innombrables. On jette tout plutôt que de réparer.
Alors, vous voyez ici, des morceaux de ferraille, des bras de machine et même des cravates. Ce que j'aimais làbas, c'est faire des toiles éclatantes avec tout cela. »
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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BIOGRAPHIE DE FERNAND LEGER
1881 : Naissance de Fernand Léger à Argentan en Normandie.
1900 : A dix-neuf ans, il s’installe à Paris où il suit des cours de peinture, notamment à l’Académie Julian, et
travaille chez un architecte et un photographe.
1907 : Expose pour la première fois au Salon d’automne.
1909 : S’installe à la Ruche où il rencontre Delaunay, Archipenko, Soutine, Chagall, Cendrars…
1911 : Il commence à fréquenter les théoriciens du Cubisme, Gleizes et Metzinger, et les frères Duchamp.
Ensemble, ils forment le groupe de la Section d’or.
1912 : Ses expositions se multiplient, à Paris comme à l’étranger.
1913 : Participe à l’Armory Show de New York. La même année, il signe un contrat avec la galerie Kahnweiler.
1914 : Léger est mobilisé le 2 août et part au front dix jours plus tard.
1917 : Hospitalisation à Paris puis à Villepinte. Signature de son contrat avec la Galerie de l’Effort moderne de
Léonce Rosenberg qui le représentera pendant dix ans. Peint La partie de carte.
1918 : Léger est réformé.
1922 : Création de décors pour les Ballets suédois et pour le film de Marcel L’Herbier L’Inhumaine, pour lequel
il collabore avec Robert Mallet-Stevens et Pierre Chareau.
1924 : Réalisation avec le cinéaste Dudley Murphy de Ballet mécanique, film sans scénario, composé à partir
des contrastes d’images.
1925 : Collabore avec Delaunay, Barillet, Laurence et Mallet-Stevens à la réalisation du hall d’entrée du pavillon
français pour l’Exposition internationale des arts modernes décoratifs et industriels de Paris. Il participe aussi
à la Revue L’Esprit nouveau de Le Corbusier et Ozenfant.
1931 : Premier voyage aux Etats-Unis à l’invitation de Gérald Murphy. Rencontre avec Simone Hermann.
1935 : Travaille avec Charlotte Perriand pour l’Exposition internationale qui se tient à Bruxelles. Rétrospective
de son œuvre au MoMA de New York.
1936 : Il sympathise avec le Front populaire.
1937 : Participation à l’Exposition internationale des arts et des techniques de la vie moderne où il réalise des
panneaux muraux pour la CGT. Exposition Léger-Calder à Helsinki et rencontre avec Alvar Aalto.
1940 : Il s’embarque pour New York où il séjournera durant les années de guerre et sera très actif.
1945 : Adhère au parti communiste français dont il deviendra un artiste phare avec Picasso.
1946 : Retour en France et exposition des œuvres réalisées aux États-Unis à la galerie Louis Carré. Il commence
le chantier de la façade de l’Église Notre-Dame de Toute Grâce du plateau d’Assy, près de Chamonix. Peint
Adieu New York.
1949 : Rétrospective au Musée national d’art moderne à Paris. Peint Les loisirs sur fond rouge.
1950 : Peint Les Constructeurs.
1953 : Illustre le poème de Paul Eluard, La liberté.
1954 : Nombreux chantiers monumentaux, par exemple pour l’Université de Caracas ou pour Gaz de France à
Alfortville.
1955 : Il meurt le 17 août.
Adapté d'un document du service médiation du Centre Georges Pompidou
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html
Les passages surlignés en jaune correspondent aux différents moments de la biographie de Léger et aux œuvres
offrant des liens avec les programmes d'histoire
Musée des beaux-arts de Nantes / Exposition Fernand Léger : reconstruire le réel / Service des Publics / juin 2014
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BIBLIOGRAPHIE
•
Léger, Les grands plongeurs noirs, Collection L’art en jeu, Centre Georges Pompidou, 1990
•
Fernand Léger, Peindre la vie moderne, Pierre Arnauld, Gallimard Découvertes, 1997
•
Fernand Léger, Fonctions de la peinture, 1965, Folio essais n°309.
•
Pierre Daix, Les surréalistes, 1917-1932, Hachette Littératures (collection Pluriel).
•
Gaston BACHELARD, La poétique de l'espace, 1957
SITOGRAPHIE
•
Dossier pédagogique Fernand Léger du Centre Pompidou
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-leger/ENS-leger.html
•
Musée national Fernand Léger à Biot
http://www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger/
•
Fernand LEGER, dossier d’œuvre, Alexandre HOLIN – guide conférencier au LaM
•
Le Centre de Recherches sur le Surréalisme (Université de Paris III) propose de nombreux
documents et liens autour de ce mouvement : melusine.univ-paris3.fr
•
Sur le site Histoire des Arts de l'académie.... Quel est l'impact de la machine sur
l'homme ? :
Une série de séquences disciplinaires décline cette question.
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