CONTES AU FIL DU DESERT

Transcription

CONTES AU FIL DU DESERT
CONTES AU FIL DU DESERT
Un soir alors que je campais lors d’un voyage, en plein désert marocain, autour d’un feu, là
au milieu de nulle part, derrière les dunes, j’ai trouvé une coffre, dans ce coffre, rien de plus
que
- quelques mystérieux grains de sables
- 1 boite avec 4 galets
- 1 bâton
- 1 épée
- 3 poils de chameau
- 1 chameau
Je me suis aperçue en frottant les galets que chacun me racontait une histoire, une histoire
venue du fin fond des déserts. Ils m’ont donnée la formule magique :
- Vous êtes prêts pour la grande traversée du désert ?
Il suffit de
-3 ou 4 paires d’oreilles au alentour
Jeter
3 petits grains de sables
3 poils de chameau
3 battements de tam-tam
3 sifflements
Il suffit alors d’écouter chanter les histoires
Dans certains pays d’Afrique, proches du désert, il ne pleut jamais, l’eau ne vient pas du ciel
mais de la terre. Il faut creuser profondément pour la découvrir. Les puits sont sacrés.
« L'eau tu es la plus grande richesse qui soit au monde
et tu es la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre.
Ce qu'ils (les hommes) cherchent
pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d'eau. »
Antoine De SAINT EXUPERY (le petit prince)
3 tours de bâton magiques
Contes d’’alume ciel 1
Bia la porteuse d’eau
Bia est une petite fille qui vit dans un petit village du Mali, proche du désert.
Dans son pays, il ne pleut jamais, l’eau ne vient pas du ciel mais de la terre. Il faut creuser
profondément pour la découvrir. Les puits sont sacrés. C’est le seul endroit où l’on trouve
l’eau potable.
Bia est la « porteuse d’eau » : grande, mince, elle a tout juste 8 ans.
Lorsque le soleil apparaît tout juste à l’horizon, au chant du coq, Bia noue son pagne jaune
autour de sa taille, l’air est déjà lourd, comme le grand saut vide que la petite fille porte sur sa
tête.
Le puits est loin…, mais elle a l(habitude de parcourir plusieurs kilomètres, pieds nus avec
son seau. Parfois la terre brûlante lui fait mal aux pieds et lorsqu’elle ne peut plus avancer,
Elle chante pour se donner du courage
Contes d’alume ciel 20
Lorsque Bia c’est enfin reposée, elle reprend son seau et marche avec son allure toujours fier,
le puits est encore loin.
Ses paupières se ferment, elle a encore sommeil mais son pied est sûr, elle connaît si bien le
sentier ! Elle connaît les mouvements des dunes.
Toujours en marchant, elle se met parfois à rêver à la légende du puits que lui raconte parfois
sa grand-mère.
Il y a longtemps à la place du désert, se trouvait un grand lac d’eau claire qui était
potable qui appartenait à un roi
La légende raconte qu’au fond du lac d’eau claire, il y avait un immense trésor, plus grand
encore que celui du roi. Mais le roi, humble et bon n’avait jamais voulu vider le lac pour le
trouver. « L’eau est le trésor le plus précieux au monde » disait-il.
-
La fille du roi pensait autrement. Un simple lac pour héritage, c’était trop peu pour elle !
Un jour elle décida de déguiser en berger et mena les dromadaires de son père boire le lac.
« On dit qu’un troupeau de dromadaires peut vider une étendue d’eau si on ne l’arrête pas. »
Tous les bergers le savent bien. La princesse le savait elle aussi. C’est pourquoi elle laissa les
dromadaires boire et boire encore, tant et tant que bientôt le lac fut vide.
Et que découvrit-elle au fond du lac ?
Un simple bâton.
Est-ce là le trésor ?
La princesse le va les yeux tout autour d’elle les herbes et les fleurs avaient disparus. Le sol
était devenu sec et poudreux.
Ocean drum
Alors le vent se mis à souffler. Il balaya la terre desséchée et souleva une tempête de sable.
La fille du roi aurait voulu fuir avec son troupeau, mais ses bêtes étaient si lourdes, si remplies
d’eau , qu’elles ne pouvaient plus bouger.
Peu à peu, le sable ensevelit le troupeau et forma au dessus de chaque dromadaire une haute
dune.
La fille du roi gravit les dunes avec peine mais elle parvint enfin à se réfugier sur la plus haute
de toutes.
C’est ainsi qu’était né le grand désert dans lequel Bia vit aujourd’hui.
Bia est arrivée au puits, elle attache son seau et le lance au fond. Elle tire la corde. Que c’est
difficile !
Elle imagine la fille du roi perchée sur une colline de sable, regardant à perte de vue ce grand
désert, qu’elle avait maintenant pour tout héritage.
La légende dit que la princesse creusa avec le bâton trouvé au fonds du lac durant
plusieurs jours, à la recherche du troupeau de son père. C’est ainsi qu’était né le puits.
D’un geste sûr, Bia hisse sur sa tête le seau rempli et rapporte fièrement cette eau si précieuse,
tel un trésor.
En la versant dans le canari en terre de la maison, elle rêve de découvrir un jour le bâton de la
fille du roi.
Car sa grand-mère, chaque fois termine l’histoire par ces mots : « si tu trouves le bâton,
creuse et la fortune du roi sera à toi ! »
Contes d’alume ciel 23
3 grains de sables
« Un à un, les grains de sable s'écoulent, Un à un les moments passent ; Certains vont,
certains viennent : Ne tentez point de tous les saisir. »
Le bâton de bia était celui d’une sorcière
La sorcière des sables
A la lisière du désert de Kalahari, loin, à l’autre extrémité des sables- qui- chantent, là
où le bruit d’un seul pas sur les grains de sable d’un blanc étincelant peut s’entendre
à des lieues à la ronde, vivait une méchante sorcière. Elle aimait capturer des petits
enfants pour en faire des esclaves ou bien encore pour les manger.
Afin de protéger ses trois jeunes fils, un berger du désert décida un jour de leur
construire une maison dans un arbre. Il la bâtit très haut dans les branches d’un
baobab, on ne pouvait y monter que par une échelle de corde.
Chaque jour, il mettait ses fils en garde :
- pendant mon absence, ne jetez l’échelle à personne d’autre que moi. Vous
saurez lorsque je reviendrai car je sifflerai trois fois pour vous avertir.
Les garçons promirent. Ainsi chaque jour lorsque leur père emmenait son
troupeau de vaches paître dans le désert, ils jouaient heureux dans les branches.
Sifflet Et tous les soirs quand ils entendaient leur père siffler, ils lui jetaient
l’échelle de corde pour qu’il puisse monter.
Mais un jour, la sorcière vint s’asseoir dans l’ombre du baobab. Elle savait qu’au
dessus, trois paires d’yeux l’observaient.
- Petits garçons, dit-elle de sa voix rauque, jetez-moi votre échelle pour que je
puisse monter voir votre merveilleuse maison dans l’arbre.
Mais comme ils n’entendirent aucun sifflement, les garçons ne descendirent pas
l’échelle.
La mauvaise sorcière se cacha dans les alentours.
Sifflet Le soir lorsque le père arriva, elle entendit siffler trois fois et vit tomber
l’échelle.
- ah ah, ricana-t-elle, c’est donc ainsi qu’il faut faire !
Les trois garçons racontèrent à leur père qu’une vielle femme était venue.
Prenez garde, leur dit leur père, c’est peut-être la méchante sorcière des
sables-qui-chantent.
Le jour suivant, tandis que leur père était dans le désert, la sorcière revint.
Sifflet Elle siffla trois fois. Elle vit alors se dérouler l’échelle de corde et put monter
jusqu’à la maison.
-je vous tiens ! s’écria t-elle. Se jetant sur les garçons, elle en pris deux sous un bras,
et le troisième sous l’autre, et les emporta.
Lorsqu’elle revint, le père vit l’échelle pendante. Il compris que quelque chose de
terrible était arrivé. La maison dans l’arbre était vide, ses petits n’étaient plus là. Il
crut que son cœur allait se briser. Il partit en courant à travers le désert, criant :
-quelqu’un a t-il vu mes garçons ?
Il arriva chez un vieux sage et tomba à ses pieds.
- Aide-moi, aide-moi ! Mes trois garçons ont disparu. Je crains qu’ils n’aient été
emportés par la méchante sorcière des sables-qui-chantent.
- Que dois-je faire ?
- Le seul moyen de retrouver tes garçons, dit le vieux sage, c’est de tuer la
sorcière. Le seul moyen de la tuer, c’est de briser son bâton magique, celui
qui lui donne tous ses pouvoirs. Et le seul moyen d’aller chez la sorcière sans
qu’elle t’entende arriver, c’est de prendre mon tambour doré et de frapper
dessus avec cette baguette.
Le berger pris de la cendre, en frotta ses cheveux pour les rendre gris et cacha le
tambour doré sous un large manteau. Ainsi déguisé en vieil homme, il se mit en
chemin.
Tambour
Arrivé à la lisière des sables-qui-chantent. Il commença à battre le tambour avant de
poser le pied sur les grains de sable d’un blanc étincelant. Il les traversa ainsi sans
faire plus de bruit qu’un battement de cœur.
De l’autre côté des sables-qui-chantent, il vit la hutte de la sorcière, il s’approcha de
la porte en boitillant et cria :
Oh comme mon estomac me fait mal ! N’y a t-il personne pour donner de la
nourriture à un vieil homme affamé ?
- je ne t’ai pas entendu venir, hurla la sorcière. Va t-en !
mais soudain, elle entr’aperçut le tambour doré sous le manteau et en eut envie.
- A bien réfléchir, dit-elle alors avec un sourire de crocodile, il doit me rester
quelque chose. Entre donc.
Dans la hutte, un chaudron se trouvait sur le feu et la sorcière en remuait le
contenu de son bâton magique.
Dans un coin sombre, le berger vit briller trois paires d’yeux apeurés, il sut que
c’était ses fils !
- Mmm ! Cela sent bon, dit-il en mettant son nez au dessus du chaudron.
- Tu pourras y goûter quand j’aurai ajouté cette poudre, dit le sorcière, qui
pensait qu’elle allait empoisonner le vieil homme et lui voler son tambour.
Un court instant, elle posa le bâton magique pour verser le poison. Le berger le
saisit alors et le brisa sur son genou.
La sorcière se mit à hurler, mais avant qu’elle put dire un mot, elle tomba en
poussière au pied du chaudron.
Le berger embrassa ses fils et les conduisit à travers les sables-qui-chantent sur le
chemin du retour.
Mais il ne se souciait plus de battre le tambour, et tout le monde se réjouit en les
entendant revenir !
-
MUSIQUE FETE
Contes d’alume ciel 14
3 tours d’épée magique
Akli prince du désert
L'hirondelle ne fait pas le printemps, mais le chameau fait le désert.
Akli vit au pays des sables, dans une tente. C’est un jeune bédouin qui n’a peur de rien.
Un jour il dit à sa mère :
- Mère, je ne suis plus un petit garçon, je veux aller chercher mon épée chez mon oncle,
à la ville.
- Tu es trop jeune Akli, pour aller à la ville, tu dois traverser le désert, seul tu risques de
rencontrer les Kel Essuf ; ces méchants génies, grands comme des monstres.
- Mais moi, je n’ai pas peur, répond Akli.
Son père est absent, sa mère n’a pas vraiment dit non. Akli décide de partir, il va voir
Abdallâh, un bédouin qui connaît tous les chemins.
- Veux- tu m’emmener chez mon oncle, Abdallâh ? Je veux aller chercher mon épée !
- Tu es trop jeune pour avoir une épée et tu n’as pas un sou à me donner. Va-t’en !
Akli ne se décourage pas, il va parler à l’oreille d’un chameau :
- Azumar, toi qui aimes les voyages, emmène moi à la ville.
- Je suis trop vieux répond le chameau
- Je te donnerai une selle en argent, promet Akli
A ces mots, Azumar accepte aussitôt, très content.
- Quel chameau idiot ! Il croit vraiment qu’il aura une selle d’argent, pense Akli, C’est
si facile de le tromper
Après seulement trois heures de voyage, Akli voit apparaître un génie. CRECELLE
Celui-ci est sombre comme du bois brûlé et lui crie :
« Donne moi à boire ou tu ne passera pas ! »
Akli n’a qu’une seule gourde d’eau, il ne peut la donner au Kel Assuf.
Mais, il a une idée. Il se met à chanter le poème le plus triste qu’il connait.
Songs of innocence 1
En l’entendant, le génie commence à pleurer. Bientôt il pleure si fort qu’il boit toutes ses
larmes et laisse passer le garçon.
- -Tu vois Azumar, dit Akli, un peu plus tard, je suis un homme, je n’ai pas peur.
Je suis le grand prince du désert.
- Ne sois pas si vite content mon garçon, répond le chameau. Regarde ce qui vient au
devant de-toi.
CRECELLE
Le sable bouge. Un autre génie s’avance, large comme un nuage :
- Fais-moi rire ou tu ne passeras pas !
Akli est embêté. Il ne connait pas d’histoire pour faire rire un génie.
Le Kel essuf semble se fâcher.
Alors, le chameau s’approche et lèche les orteils du génie.
Aussitôt, celui-ci se met à rire, très fort et les laisse passer. RIRE
Plus loin encore, un génie s’avance, plus grand qu’une dune.
- Fais moi peur ou tu ne passeras pas.
Akli est embêté, il ne connait pas d’histoire pour faire peur à un génie.
Alors le chameau s’approche du Kel Essuf.
Brusquement, il lâche un pet bruyant comme un coup de fusil : pan !!!
Le génie effrayé, pousse un cri et les laisse passer.
Tambour
Je t’ai sauvé deux fois, dit Azumar, un peu plus tard.
J’aurai bien mérité ma selle d’argent.
- Bien sûr. Tu es comme un frère pour moi, répond Akli, en le caressant.
Soudain, Azumar pousse un cri de joie
- Regarde ! On a réussi ! Voici la ville !
-
Akli n’a jamais vu une aussi grande ville. Il y a tant de choses à acheter ici. Le garçon a
deux petites pièces dans la poche.
Il achète un gros gâteau au miel pour lui et un petit pour le chameau.
- Et ma selle d’argent ? demande le chameau
- Ce sera pour plus tard ! je te le promets, répond Akli.
- En mangeant son gâteau Akli pense :
- Il peut toujours rêver. C’et si facile de le tromper !
Akli entre chez son oncle. Celui-ci est très surpris de le voir arriver :
- Tes parents t’ont-ils donné la permission de partir seul à ton âge, dans le désert ?
demande-t-il ?
- Oui là-bas, tout le monde sait que je suis déjà un homme.
EPEE Alors l’oncle donne à Akli une belle épée, avec deux pierres bleues comme le ciel.
Cette nuit là, couché sur une natte. Akli s’endort bien au chaud en serrant contre lui son épée.
Azumar dort dehors, dans le froid attaché à une corde. Mais il n’est pas triste :
- Demain, c’est certain j’aurai ma selle d’argent, pense t-il en fermant les yeux,
doucement.
Le lendemain akli remercie son oncle et grimpe sur le dos d’Azumar.
Dans le désert, le vent monte. Akli s’amuse à arrêter les grains de sable avec son épée.
- Ne sois pas si vite content, dit le chameau. Regarde ce qui arrive au devant de toi.
OCEAN DRUM Un tempête de sable s’est levée.
Les génies ne se montrent pas. Ils ont horreur du vent. Mais comment avancer ? Comment
voir des traces dans le sable pour retrouver son chemin ?
“Le chameau mieux instruit, courbé sous la tempête, Dans le sable du moins ensevelit sa
tête.”
Azumar est fort et courageux, il ne faiblit pas et marche droit devant lui.
- J’aurai bien mérité ma selle d’argent, hurle t-il à akli, dans le vent.
Le soir Akli arrive au campement.
- Merci Azumar, je te donnerai la lune d’argent, si je pouvais ; adieu… s’écrie le
garçon, gêné en s’enfuyant.
Il file si vite que le chameau n’a même pas le temps de se plaindre.
Akli court vers la tente. Il est impatient de montrer son épée à son père et aux autres
hommes !
Son père lui sourit. Il lui donne du thé et lui demande de raconter tout son voyage. Akli
commence. Tous les hommes l’écoutent.
Quand le garçon a terminé son père lui dit :
- Je suis fier de toi, mon fils, tu as mérité ton épée. Approche-toi : moi aussi, je vais te
faire un cadeau
Son père lui offre une selle, plus blanche et plus brillante que la lune. Akli est surpris par
ce cadeau, mais il comprend…
Il sort de la tente et va poser la selle doucement sur le dos d’Azumar endormi.
Contes d’alume ciel 31
Le chameau aux trois bosses
"Comment oublier que l’eau est le premier des trésors, puisque c’est d’elle que
dépend toute vie ? Comment ne pas comprendre que ce trésor, nous l’avons en
partage, pour le meilleur et pour le pire ?" Erik Orsenna
3 poils de chameau
Oumi, a dix ans, il vit avec ma famille dans le désert, au tour d’un magnifique oasis.
Son histoire préférée est celle du chameau aux trois bosses.
Je vais vous la raconter.
C’est son grand-père qu’il lui racontait….
Il y a très longtemps, les chameaux n’avaient de bosses.
Tout comme aujourd’hui l’activité la plus importante pour les habitants de l’oasis était de
trouver de l’eau.
Les chameaux étaient très doués pour la renifler à travers le sable, les hommes très malins
pour creuser les puits.
Un jour, une énorme sécheresse s’abattit sur l’oasis. Les hommes creusèrent des puits
supplémentaires, mais l’eau se faisait de plus en plus rare. Les chameaux reniflaient dans tous
les sens, ils ne décelaient pas la moindre goutte d’eau.
Une nuit, le plus vieux des chameaux fit un rêve. Au matin, il rendit visite à Sélim le chef des
hommes.
Sélim je sais comment faire revenir l’eau dans l’oasis.
J’ai rêvé d’un chameau qui porte trois bosses sur son dos. Il vit tout au bout du chemin de la
Grande Etoile. Ce sont les enfants qui doivent le rencontrer. Nos deux fils doivent partir à
l’aube à sa recherche.
La proposition du vieux chameau fut acceptée par Sélim. Son fils Oukoumé avait six ans ainsi
que patte Douce le fils du vieux chameau.
Avant de partir, Oukoumé et Patte Douce reçurent chacun une gourde remplie d’eau fraîche et
limpide.
Les habitants de l’oasis les regardèrent s’éloigner. Des larmes se mirent à couler, c’était un
bon présage, c’était une signe d’au…
Patte Douce et Okoumé disparurent derrière les dunes. Le soir venu, ils suivirent la direction
de la Grande Etoile.
-Patte Douce, combien de temps, allons nous marcher ?
- Je ne sais pas Okoumé, la Grande Etoile est aussi loin que l’horizon.
C’est loin l’horizon ?
Deux jours durant, ils marchèrent sous un soleil brûlants. Les enfants étaient très courageux
mais le voyage très long.
Un soir Okumé découragé dit à Patte Douce :
Nous ne trouverons jamais. Il est trop loin, il est trop bien caché.
Patte Douce dressa son long coup vers la Grande Etoile :
- Grande Etoile, Okoumé et moi sommes très fatigués et nos gourdes seront bientôt
vides.
- Pourquoi le chameau aux trois bosses ne veut-il pas nous rejoindre ?
Triangle La Grande Etoile allongea ses rayons lumineux.
- demain, il vous faudra continuer votre voyage et quand je reviendrai briller dans la
nuit, le chameau aux trois bosses sera tout proche. Je sais que vous réussirez car vous
êtes les meilleurs amis du monde.
Okoumé, nous allons mourir de soif !
J’ai une idée : tu es plus résistant que moi.
Tu vas me porter sur ton dos et moi je te donnerai mon eau.
Le lendemain, les deux enfants, sous un soleil écrasant, entamèrent le dernier jour d’un
voyage épuisant.
- Okoumé, mes pattes me brûlent, je n’en peux plus, je vais m’arrêter.
- Non Patte Douce, il faut continuer ! Tien bon ! Tiens, bois à ma gourde !
- Plus tard dans l’après midi :
- Oukoumé, je ne te sens plus bouger sur mon dos que t’arrive t-il ?- Je vais bien dit le garçon d’une voix très faible. Il tanguait sur le dos de Patte Douce et
Patte Douce tangait sur le sable. La soif le faisait délirer, le désert flottait dans sa tête.
OCEAN DRUM Les dunes devinrent des vagues immenses, c’était magnifique. Il voulut
se pencher pour boire.
- Okoumé ! hurla son mai, attention, tu vas tomber ! Il ouvrit les yeux et vit avec
tristesse toute l’eau de son rêve se transformer en sable chaud.
Le soir venu, patte Douce complètement épuisé, se laissa tomber sur le sable encore
chaud.
Okoumé glissa sur le côté et la gourde vide s’échappade ses mains.
Triangle La Grande Etoile apparut.
Un léger souffle de vent caressa le sable et dansa sur les dunes.
- Patte Douce, tu es mort ?
- Non pas encore
- Où sommes-nous ?
- A l’horizon.
Carillon C’est alors qu’un magnifique chameau se dessina dans le ciel. Il avait sur le dos trois
jolies bosses transparentes. Dans chacune d’elles, des bulles d’un bleu très clair s’agitaient en
tous sens. C’était de l’eau !
Il s’approcha des deux amis gisant sur le sable et chuchota :
- Oukoumé , réveille-toi, prends ta gourde et dépose la sur l’une de mes bosses.
-
A peine posée, la gourde se gonfla doucement. Okoumé sentit une fraîcheur apaisante
envahir sa main.
- Carillon De l’eau ! cria t-il, patte Douce, nous avons réussi !
MUSIQUE LOKUA KANZA2
- Les deux amis se désaltérèrent jusqu’à plus soif. Quel bonheur ! Ils dansèrent sous le
ciel bienveillant.
- Mes enfants dit le chameau aux trois bosses
- J’ai suivi votre voyage, vous avez été très courageux et surtout unis.
- Okoumé tu vas arracher un poil sur chacune de mes bosses Quand tu arriveras dans
ton village, tu les jetteras dans le puits asséché.
Quant à toi patte douce tu ramèneras Oukoumé à l’oasis.
Adieu les enfants, surtout restés toujours amis, c’est ce qui fait votre force !
Trois jours plus tard, ils étaient de retour à l’oasis.
- Ils sont revenus, ils sont vivants !
Patte douce et Okoumé retrouvaient enfin leur oasis !
Tout le village les suivit jusqu’au puits.
Inquiet, Sélim, le vieux chef s’approcha :
- mes enfants, vous voici enfin !
- Avez-vous trouvé le chameau à trois bosses ?
Sans dire un mot, Okoumé sortit délicatement le poil de sa poche.
Avec émotion, il se dirigea vers le puits.
Encouragé par le regard confiant de Patte Douce, il jeta les poils.
Carillon Stupéfaits, les habitants assistèrent alors à un incroyable spectacle : dans un
grondement sourd, une pluie de gouttes d’eau jaillit du fonds du puits, arrosant tout le
village !
Patte Douce sentit son corps trembler.
- Okoumé que se passe t-il ?
Deux bosses apparaissaient sur son dos.
- Regardez, patte Douce est devenu un chameau à deux bosses.
MUSIQUE LOKUA KANZA1
Ce fut la plus grande fête qu’on ait vue !
En l’honneur d’Okoumé, de Patte Douce, et bien sûr, du chameau à trois bosses.
Patte Douce ne le savait pas encore, ses deux bosses allaient lui apporter la force et la
résistance pour faire de longs voyages.
Depuis ce jour-là, grâce à leurs bosses, les chameaux purent emmener les voyageurs jusqu’au
bout de leurs rêves….
Un soir dans les dunes, Oumi admiré son oasis : elle était si belle.
En repensant à cette aventure, il se demandait pourquoi Patte douce n’avait reçu que deux
bosses ?
Où était passée la troisième ?
Alors le chameau aux trois bosses est apparu dans le ciel. Il lui a souri et lui a dit :
- La troisième est là devant toi, c’est la jolie bosse que forme ton oasis au milieu du
désert….

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