Domaine National du Palais-Royal
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Domaine National du Palais-Royal
Domaine national du PalaisRoyal Sommaire 1. Un lieu de pouvoir et d’agrément 1.1 Le Palais- Cardinal (1624-1642) 1.2 Le Palais-Royal (1642-1692) 1.3 Le Palais des Orléans (1692-1780) 1.4 Le Palais-Royal et la Révolution 1.5 Le Palais-Royal, siège des institutions 1.6 Les Théâtres 2. Le Palais Royal aujourd’hui 2.1 Les commerces 2.2 Les manifestations culturelles 2.3 La création contemporaine 3. Le jardin Domaine National du Palais-Royal 8 rue de Montpensier 75001 PARIS tél 01 42 96 13 32 fax 01 42 96 13 54 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monuments-nationaux.fr 4. Annexes 4.1 Le Centre des monuments nationaux 4.2 Bibliographie 4.3 Plan du Domaine national du Palais-Royal Contact presse : Patrick Monod, Administrateur du Domaine National du Palais-Royal et de la basilique cathédrale de Saint-Denis [email protected] 221515 Un lieu de pouvoir et d’agrément Le Palais-Royal est un domaine appartenant à l’État et administré par le Centre des monuments nationaux ; il est composé d’un vaste ensemble comprenant le palais, le jardin et les logements donnant sur le jardin. Le Domaine national du Palais-Royal est classé Monument Historique depuis 1994. De la demeure que fait édifier le Cardinal de Richelieu au Palais-Royal d’aujourd’hui, le domaine a connu de nombreuses transformations architecturales. Le Palais-Royal a été le témoin des évènements les plus marquants de l’histoire de France. Cette « petite ville » a toujours conservé une particularité qui lui est propre : l’alliance de lieux dévolus les uns au pouvoir, les autres à l’agrément. Le théâtre y tient d’ailleurs une place importante et l’art contemporain y a fait son entrée en 1985. Le Palais-Royal : centre du pouvoir Le Palais-Royal a successivement abrité la demeure de Richelieu, chef du gouvernement de Louis XIII, la régence d’Anne d’Autriche et la Régence de Philippe II d’Orléans. Il abrite depuis la fin du XIXe siècle, quelques-unes des institutions les plus importantes de la République Française. 1.1 Le Palais-Cardinal (1624-1643) direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr En 1624 le Cardinal de Richelieu achète le vieil hôtel de Rambouillet. Richelieu, tout juste nommé chef du Conseil du roi souhaite se rapprocher au plus près du Louvre et de Louis XIII pour exercer plus aisément sa charge. L’hôtel de Rambouillet, malgré sa vétusté, a l’avantage de se trouver tout près de la demeure du roi. En 1631, Richelieu est nommé par le roi à la direction des fortifications nouvelles et projette alors de développer de nouveaux quartiers vers le nord et l’ouest de Paris. Il inclut alors la transformation de l’hôtel de Rambouillet dans son projet. En 1633, il obtient du roi l’autorisation d’abattre les fortifications de Charles V datant de 1367 et de combler les fossés qui les entouraient. Le Cardinal se lance alors dans une vaste campagne d’acquisition des terrains et des maisons aux alentours de son hôtel afin d’édifier un palais monumental doté d’un grand jardin. Le Cardinal de Richelieu confie les travaux à son architecte attitré Jacques Lemercier (1585-1654).Le chantier de construction débute en 1634. Vers 1642, le Palais-Cardinal, côté rue Saint-Honoré, est presque achevé. L’actuelle Galerie des proues est l’unique vestige du Palais-Cardinal et se situe à l’emplacement de la seconde cour du palais. Malgré les 331515 transformations qu’a subies l’édifice depuis le XVIIe siècle, il a conservé la même disposition générale. En 1642, juste avant sa mort, Richelieu confirme le legs de 1636 par lequel il cède le Palais-Cardinal au roi et à ses héritiers directs. Louis XIII meurt un an après son ministre. Sa femme, Anne d’Autriche, devient alors régente du royaume. Elle s’installe au Palais-Cardinal qui prend alors le nom de Palais-Royal. 1.2 Le Palais-Royal (1643-1692) Anne d’Autriche s’installe dès octobre 1643 au Palais-Cardinal qu’elle trouve plus confortable que le Louvre. C’est ici qu’elle vit avec ses fils, Louis XIV et Philippe d’Orléans, les terribles évènements de la fronde. Suite à un soulèvement, le palais est envahi dans la nuit du 9 au 10 février 1651. La famille royale décide de quitter Paris en septembre. A son retour en octobre 1652, la Fronde terminée, Anne d’Autriche décide alors de s’installer non plus au Palais-Royal, mais au Louvre qui, malgré son manque de confort, a l’avantage d’assurer sa sécurité. En 1692, Louis XIV fait don du Palais-Royal à son frère. À partir de cette date, le Palais-Royal reste dans la famille d’Orléans, et jusqu’au XIXe siècle, les descendants de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, s’y succèdent. 1.3 Le Palais des ducs d’Orléans direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr De 1715 à 1723, le Palais-Royal est au cœur de la vie politique du royaume. Philippe II d’Orléans, fils de Monsieur et neveu de Louis XIV, devient régent et installe le conseil de Régence dans son palais, rue Saint-Honoré. Le Régent était un personnage cultivé, spirituel, instruit, et d’après Saint-Simon « de toute la race d’Henri IV, celui qui lui ressembla le plus ». Le Régent est également connu pour son libertinage. Le palais devient alors le théâtre de grandes fêtes et de soupers restés célèbres. A la mort du régent en 1723, le Palais-Royal revient à son fils Louis, dit le Pieux, qui se retira près de SainteGeneviève après la mort de sa femme en 1723. Louis-Philippe Ier, dit le Gros, hérite du Palais-Royal en 1752 après la mort de son père, Louis le Pieux. Ce personnage a une grande importance dans la construction du palais puisque c’est à partir de cette période que le Palais-Royal prend peu à peu l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui. Il entreprend d’abord la reconstruction du théâtre de Richelieu, où s’étaient produits Molière et Lulli, ravagé par l’incendie de 1763. Même si la façade a recours à des citations de l’architecture traditionnelle française (le corps central de la façade d’entrée s’inspire de la façade du Louvre construit par Lescot), elle s’inscrit dans le style propre à la fin du règne de Louis XV et au début du règne de Louis XVI : le style dit à l’Antique. 441515 1.4 Le Palais-Royal et la Révolution Cependant, bien que siège du pouvoir, le Palais-Royal devient également un haut lieu de l’agitation révolutionnaire. Intellectuels et hommes politiques investissent les lieux et y organisent des rassemblements et des débats. En 1781, Philippe Égalité, fortement endetté, décide de construire un vaste ensemble de logements autour du jardin afin de financer l’agrandissement de son palais. Les façades s’étendent sur 275 mètres, côté est et côté ouest, et sur une centaine de mètres, côté nord. La construction du lotissement va de pair avec le percement de trois rues, doublant les rues déjà existantes de Richelieu, des Petits-Champs et des Bons enfants. Il s’agit des rues de Montpensier, Valois et Beaujolais. Ces constructions respectent le style à l’antique du règne de Louis XVI et s’accordent stylistiquement avec le palais. Les jardins dont l’accès est interdit par Philippe Égalité aux personnes en livrée, aux serviteurs et surtout aux soldats, deviennent un lieu de libre pensée. Cette situation favorise la prolifération des clubs, des cercles, des maisons de jeux et des cafés dans lesquels se prépare la Révolution. Dans Tableau de Paris (1781-1790), Louis-Sébastien Mercier écrit : « Point unique sur le globe. Visitez Londres, Amsterdam, Madrid, Vienne, vous ne verrez rien de pareil (…). On l’appelle la capitale de Paris. Tout s’y trouve (…). Ce séjour enchanté est une petite ville luxueuse, renfermée dans une grande ; c’est le temple de la volupté, d’où les vices brillants ont banni jusqu’au fantôme de la pudeur : il n’y a pas de guinguette dans le monde plus luxueusement dépravée ; on y rit et c’est l’innocence qui rougit encore ». direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Les évènements révolutionnaires Aux numéros 7 à 12 de la Galerie de Montpensier se trouvait le café glacier Corazza créé en 1787 : pendant la Révolution, il devient le quartier général des Jacobins. Un peu plus loin dans la galerie de Montpensier, se situait le café de Foy. Créé en 1725 rue de Richelieu, ce café est transféré en 1784 sous les galeries du lotissement de Victor Louis. C’est ici que Camille Desmoulins, le 12 juillet 1789, apprend le renvoi de Necker, ministre populaire de Louis XVI. Aussitôt, il grimpe sur une table et harangue la foule, l’exhortant à prendre les armes : « Il ne nous reste plus qu’une seule ressource, c’est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître. Le vert, couleur de l’espérance, sera la notre ». Camille Desmoulins se saisit alors d’une feuille de marronnier et l’accroche à sa poitrine. 551515 Comme l’écrit Chamford, « le Palais-Royal est devenu le forum du peuple ». Le 22 juillet 1789, Foulon qui avait succédé à Necker est pendu, sa tête coupée et plantée sur une pique est exposée au PalaisRoyal. En 1792, Philippe d’Orléans prend le titre de Philippe Égalité et nomme le jardin du Palais-Royal, le Jardin de la Révolution. Le 16 janvier 1793, il vote la mort du roi. Il est arrêté le 7 avril au Palais-Royal et emmené à l’échafaud le 6 novembre. Dès la fin du XVIIIe siècle, les galeries du lotissement de Victor Louis sont très animées et se situent au centre de la vie mondaine parisienne. De nombreuses maisons de jeux étaient installées au Palais-Royal : le Pince-Cul situé au numéro 9 de la Galerie de Montpensier, au-dessus du Corazza, était l’une des plus célèbres. direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Sous les galeries de bois se rassemblaient les principales animations du Palais-Royal. Ces galeries provisoires clôturaient le quatrième côté de la cour d’honneur et séparaient celle-ci des jardins. Deux promenoirs sous verrières étaient bordés de trois rangées de boutiques. Connu au début sous le nom de Camp des tartares, c’était un lieu mal famé où les prostituées côtoyaient les escrocs en tout genre. Des attractions insolites y attiraient le public. Au XIXe siècle, le Palais-Royal perd peu à peu de la vie qui l’animait depuis le XVIIIe siècle. En 1828, Pierre Fontaine remplace les Galeries de bois par la Galerie d’Orléans qui est à son tour en partie démolie en 1935. Seuls subsistent les deux portiques que l’on voit encore aujourd’hui. Les maisons de jeux sont interdites en 1836 sur ordre de LouisPhilippe. Les galeries sombreront peu à peu dans l’oubli. Sous le Second Empire, le Palais-Royal sera délaissé par les bourgeois et les classes populaires au profit des grands boulevards où les grands magasins voient le jour. Le palais est néanmoins encore le témoin des grands évènements politiques : Louis-Philippe d’Orléans, fils de Philippe Égalité entre en possession du palais en 1814 et c’est du Palais-Royal qu’il salue la foule lorsqu’il devient roi des Français en 1830. Lorsqu’il abdique après les évènements révolutionnaires de 1848, la foule pille et incendie le palais qui est ensuite réuni au domaine de l’état le 28 février. Il prend alors le nom de Palais-National. Souhaitant y célébrer les arts, le président Louis Napoléon Bonaparte affecte le domaine au Salon annuel qui s’y tient en 1850 et en 1852. L’idée est d’y reproduire le Salon carré du Louvre, un bâtiment provisoire est construit à cet effet dans la cour d’honneur. « Un enterrement à Ornans » et « Les casseurs de pierre » de Gustave Courbet y seront présentés en 1850. Après la proclamation du Second Empire en décembre 1852, le palais redevient « royal », Napoléon III y loge plusieurs membres de sa famille dont le roi Jérôme de Westphalie, le plus jeune frère de Napoléon. Lors de la proclamation de la IIIe 661515 république, le palais est rattaché au domaine de l’État. Après (23 mai 1871), les institutions l’incendie de la Commune républicaines s’installent au Palais-Royal et les galeries se vident peu à peu de leurs dernières animations. 1.5 Le Palais-Royal : siège des institutions républicaines Depuis la Troisième République, le Palais-Royal abrite le siège des institutions républicaines. Nombreuses s’y sont succédées : le Ministère des Colonies, la Direction des Beaux-Arts, la Cour des comptes, l’Institution de Coopération Intellectuelle et le Conseil Economique et Social. Aujourd’hui, le Palais-Royal abrite le Ministère de la culture et de la communication, le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel. Le Ministère de la culture et de la communication direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Le Ministère de la culture a été créé en 1959 sous la Ve République pour accomplir la mission de « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent ». Depuis le décret de 2002, il a également pour mission la sauvegarde, la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel ainsi que le développement des pratiques culturelles afin d’assurer le rayonnement international de la culture française. Le Ministère réunit plusieurs directions (administration générale, architecture et patrimoine, archives de France, musées de France, musique, danse, théâtre et spectacles, livre et lecture), délégations (développement et affaires internationales, arts plastiques, langue française et langues de France), départements et services rattachés ou déconcentrés, (Directions Régionales des Affaires Culturelles, Services Départementaux de l’Architecture et du Patrimoine). Il exerce également sa tutelle sur des établissements publics comme le Centre des monuments nationaux. Le Ministère de la culture occupe l’aile est se situant entre la cour d’honneur et la rue de Valois. L’entrée s’effectue sous le péristyle de Valois. Les bureaux du ministère sont installés dans l’ancien appartement aménagé par Pierre Fontaine pour la famille d’Orléans et occupé par la suite par le roi Jérôme de Westphalie (frère de Napoléon). Le Conseil d’Etat 771515 Le Conseil d’Etat est l’héritier du Conseil du roi qui existait sous l’Ancien Régime. Le Consulat sera à l’origine du Conseil d’Etat tel que nous le connaissons aujourd’hui. Née de la Révolution, l’Assemblée Constituante veille à ce qu’une juridiction particulière soit chargée de juger de l’action de la puissante politique : ce sera le Conseil d’Etat institué par la Constitution de l’An VIII (1799). Le Conseil d’Etat a une double mission, de conseil et juridique. Il examine les projets de lois, d’ordonnances et de décrets avant qu’ils ne soient présentés au Conseil des Ministres. En tant que plus haute juridiction administrative, le Conseil est également chargé d’arbitrer les litiges entre les particuliers et les administrations. Il est aussi juge de cassation des arrêts des cours administratives d’appel et des juridictions administratives spécialisées. Présidé à titre honorifique, par le chef du gouvernement, mais dirigé de fait par un vice-président, il est composé de près de 300 membres. Il occupe la partie centrale du Palais-Royal, situé entre la cour de l’Horloge et la cour d’Honneur, là où se trouvaient à l’origine les appartements du Cardinal de Richelieu. Le Conseil Constitutionnel direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Cette institution née de la Constitution de 1958, est composée de personnalités éminentes qui ont à juger de la conformité des nouvelles lois à la Constitution. Sa décision n’est susceptible d’aucun recours et s’impose aux pouvoirs publics comme à toute autorité administrative et juridictionnelle. Le Conseil Constitutionnel est composé de neuf membres nommés pour neuf ans, renouvelés par tiers tous les trois ans(trois d’entre eux par le Président de la République, trois autres par le Président de l’Assemblée Nationale, les trois derniers par le Président du Sénat), auxquels s’ajoutent, en tant que membres de droit, les anciens présidents de la République. Le Conseil Constitutionnel occupe l’aile ouest du Palais-Royal située entre la cour d’honneur et la rue de Montpensier 1.6 La Comédie Française et le théâtre du Palais-Royal La Comédie-Française Dès 1635, Richelieu avait fait construire un théâtre du côté de l’actuelle rue de Valois. C’est dans ce théâtre que Molière puis Lulli se produisirent. La troupe de Molière s’installa à demeure en 1661 et y restera jusqu’à la mort du maître en 1673. Le bâtiment sera victime de deux incendies, le premier en 1673 et le second en 1781. A la suite de ce dernier, Louis-Philippe Joseph, dit Philippe-Egalité confie à Victor Louis, la construction d’une nouvelle salle à l’angle des rues SaintHonoré et de Richelieu, l’actuelle Comédie Française. Vers 1860, de nouveaux travaux sont engagés, une nouvelle façade est élevée sur 881515 l’actuelle place Colette. L’escalier d’honneur et le foyer public sont également construits à cette période. En 1900, un nouvel incendie ravage la salle qui fait l’objet de nombreuses restaurations. Le théâtre du Palais-Royal Le théâtre du Palais-Royal situé à l’angle des rues de Montpensier et de Beaujolais a connu plusieurs appellations au cours de son histoire. Aux numéros 68 à 75 de la Galerie de Montpensier, le comte de Beaujolais, le plus jeune des fils de Philippe Égalité installe dans une salle construite par Victor Louis, au premier étage, en 1784, une troupe de marionnettes. Cette petite salle de théâtre, surnommée le théâtre de Beaujolais, est achetée en 1789 par Mademoiselle Montansier, Directrice des théâtres de Versailles, Fontainebleau, Saint-Cloud, Marly et Compiègne. Son théâtre, dit des Variétés, ouvre en 1790 et grande nouveauté, accepte les courtisanes. À cause de son répertoire trop licencieux et de la proximité de la Comédie-Française, le théâtre est fermé en 1806. En 1831, le comédien Dormeuil encourage sa réouverture ; il prend alors la dénomination qu’on lui connaît aujourd’hui, après avoir subi les transformations de l’architecte Louis Régnier de Guerchy. En 1880, de profonds aménagements sont confiés à l’architecte Paul Sédille. La façade présente un décor, associant le métal et les mosaïques de couleur, qui est à rapprocher d’une autre grande réalisation de Paul Sédille, les grands magasins du Printemps sur le boulevard Haussmann (1881-1889). Les galeries métalliques témoignent du souci de sécurité qui hante les esprits après l’incendie de l’Opéra-Comique en 1887. Ces galeries ouvrent sur les loges et sont reliées par un escalier latéral permettant ainsi l’évacuation du public en cas d’incendie. 2. Le Palais-Royal aujourd’hui direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr La commande publique En 1983, il est décidé de transformer la cour d’honneur du palais qui servait alors de parking. Une politique de commande publique est engagée. Trois projets sont proposés et c’est finalement celui de Daniel Buren qui est sélectionné en 1985. Après de nombreux problèmes techniques et juridiques et une importante polémique médiatique, Les deux plateaux prennent place dans la cour d’honneur du Palais-Royal. Le projet de Daniel Buren est constitué d’un quadrillage dont la trame s’aligne sur la colonnade de la galerie d’Orléans. Au centre de chaque carré, est disposée une colonne inscrite au sol ou érigée. L’œuvre occupe les 3000 m2 de la cour d’honneur. La même année, l’artiste Pol Bury réalise deux fontaines qui sont installées près de la galerie d’Orléans. Elles sont composées d’un 991515 bassin carré sur lequel repose une vasque octogonale où flottent 17 sphères mobiles en acier qui reflètent l’architecture environnante. Les commerces Les Galeries du Palais–Royal abritent des restaurants qui ont fait pour certains la réputation du Domaine. Dès le début du XVIIIe siècle, ces établissements furent le centre de nombreux débats politiques et le lieu de rencontre du Tout-Paris. C’est l’ancien cuisinier de Philippe Egalité, Jean Véfour, qui fit du café de Chartres, ouvert en 1760, un restaurant. Situé à l’angle du péristyle de Joinville et de la Galerie de Beaujolais, le Grand Véfour connut dès ses débuts en 1784 une grande renommée. Joyau de l’art décoratif du XVIIIe siècle, le Grand Véfour est un haut lieu gastronomique de la vie politique, artistique et littéraire de Paris depuis plus de 200 ans : Jean Cocteau, Sacha Guitry, Jean Giraudoux, Colette, Louis Aragon, André Malraux, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir y avaient leur table. Le décor est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1983. Le Grand Véfour n’est pas la seule table parisienne à s’être installée sous les arcades du Palais-Royal. Aujourd’hui, le Domaine National compte cinq autres restaurants de haut rang : le restaurant du PalaisRoyal, Le VillaLys, La Muscade, Le Corrazza et Le Nemours. direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Le Duc d’Orléans, Philippe Egalité initiera la construction des galeries du Palais-Royal qui seront à l’origine de la mode des galeries couvertes. Elles accueillent la vie mondaine parisienne au XVIIIème et ceci jusqu’au XIXème siècle. L’inauguration des Grands Boulevards, initiés par Haussmann, eut progressivement raison de la fréquentation de ces dernières. Si bien qu’en 1867, Auguste Villemot parle dans son Paris-Guide d’un « Palais abandonné, de galeries parcourues par des passants indifférents ». Le début du XXème siècle marque peu à peu une période d’endormissement de l’activité commerciale des lieux. C’est à l’aube du XXIème siècle que le Palais-Royal retrouve sa vitalité. De nouvelles boutiques s’installent et rendent aux galeries leur animation. Les boutiques de médailles et décorations officielles, les galeries d’art, les magasins de prêt-à-porter de luxe et les joailleries se côtoient harmonieusement. Désormais, la cinquantaine de vitrines suscitent l’intérêt grandissant et la curiosité des passants pour ces boutiques au rayonnement international. En effet, depuis quelques années, de nombreux créateurs ont investit les lieux pour le plus grand plaisir des férus de mode. 10101515 Les manifestations culturelles Le Domaine national du Palais-Royal accueille de nombreux évènementiels et manifestations culturelles. Son histoire et son architecture sont une source d’inspiration pour les créateurs, réalisateurs et artistes. Le jardin et les galeries servent de décor à des prises de vues photographiques et des tournages publicitaires, mais aussi des courts et des longs métrages, (« Entretien avec un vampire » de N.Jordan, « Un fil à la patte » de M.Deville, « Da Vinci Code » de R.Howard, « Paris » de C.Klapish…). Festival Paris Quartiers d’Eté Dans le cadre d’un partenariat entre le Centre des monuments nationaux et le festival Paris Quartiers d’Eté, le Domaine national du Palais-Royal accueille durant l’été pendant plusieurs jours différentes manifestations. Le festival investit la cour d’honneur pour une programmation pluridisciplinaire et internationale qui met l’accent sur l’ouverture et la des créations artistiques rencontre d’un large public avec contemporaines. Les expositions temporaires direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr L’association « Sculptures au Palais-Royal » subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication a été créée en 1987 afin de réaliser des expositions de sculptures dans les jardins du PalaisRoyal. La première exposition intitulée «Lipchitz dans les jardins du PalaisRoyal» s’est tenue en 1998. Pour le passage vers le troisième millénaire, le jardin accueillit « L’Homme qui marche » placée sous le haut patronage de l’UNESCO, cette exposition rassembla une trentaine d’œuvres d’artistes français et étrangers tels que Botero, Bourdelle, César, Giacometti… Des expositions voient également le jour à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication ou de prestataires privés. En 2008, c’est l’artiste suisse Olivier Estoppey qui a été invité à installer sa meute de loups en béton dans les jardins. 3. le jardin Rien ne subsiste du jardin d’origine dessiné par Pierre Desgots pour le Cardinal de Richelieu. Ce jardin qui mesurait 350 mètres sur 150, se composait de six parterres de broderies, de bassins alimentés par l’eau 11111515 de la Seine grâce à la pompe de la Samaritaine, de statues, le tout bordé d’alignements de marronniers et de charmes. C’est dans ce jardin que Louis XIV enfant s’est exercé à l’art de la guerre grâce à des bastions miniatures. Il faillit également se noyer dans le grand bassin dessiné par Lemercier. Par la suite, le dessin du jardin est transformé de nombreuses fois. André le Nôtre le redessine en 1674, ainsi que son neveu Claude Desgots en 1730 jusqu’à ce que les constructions de Victor Louis réduisent la surface du jardin et transforment définitivement son ordonnance. Sous le règne de Charles X, Pierre Fontaine changea encore la disposition du jardin. Aujourd’hui, un bassin de 25 mètres de diamètre occupe le centre du jardin et depuis 1824, il est prolongé sur l’axe longitudinal par deux parterres. Le jardin a été classé en 1920. Depuis 1992, c’est le paysagiste Mark Rudkin qui est à l’origine de la conception des « salons de verdure », bordés de massifs de fleurs. Ces parterres sont entourés de grilles recouvertes de plantes grimpantes comme le lierre et le chèvrefeuille. Depuis quelques années, les jardiniers du Palais-Royal modifient la plantation du jardin en privilégiant les plantes vivaces, favorisant ainsi une floraison annuelle variée et l’élimination des engrais chimiques. Leur objectif est de créer un véritable jardin naturel qui se renouvelle. Le jardin du Palais-Royal est donc un lieu d’expérimentation botanique qui s’inscrit dans un plus large courant de respect de la nature et de ses cycles. Le jardin est également remarquable pour sa plantation de tilleuls, taillés en double marquise, percée d’une rivière au centre et en rideau sur les côtés. Ces tilleuls ont été plantés en 1970 pour remplacer les vieux ormes détruits par la maladie. direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr 12121515 Annexes Le centre des monuments nationaux Le Centre des monuments nationaux est un établissement public administratif placé sous la tutelle du ministre de la Culture et de la Communication. Il conserve, restaure, gère, anime, ouvre à la visite près de 100 monuments nationaux propriété de l’Etat, au nombre desquels : l’abbaye du Mont-Saint-Michel, les châteaux d’Angers et d’Azay-leRideau, le château et les remparts de la cité de Carcassonne, l’Arc de triomphe et la Sainte-Chapelle, pour n’en citer que quelques-uns. Tous illustrent par leur diversité, la richesse du patrimoine français de toutes les époques : abbayes, châteaux, grottes préhistoriques, sites archéologiques… direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Le Centre des monuments nationaux a pour mission d’assurer en tant que maître d’ouvrage, la conservation, la restauration et l’entretien des monuments placés sous sa responsabilité mais aussi de les mettre en valeur d'en développer l’accessibilité au plus grand nombre et d'assurer la qualité de l'accueil. Il favorise avec près de 200 manifestations par an la participation des monuments nationaux à la vie culturelle et au développement du tourisme, en concertation avec les directions régionales des affaires culturelles, les collectivités territoriales et les réseaux d’institutions culturelles. Le Centre des monuments nationaux assure, en outre, une mission d’éditeur public sous la marque Éditions du patrimoine. Il contribue ainsi fortement à la connaissance et à la promotion du patrimoine par l’édition de guides de visite, de beaux livres - ouvrages photographiques et ouvrages de vulgarisation -, de monographies d’architectes ou d’édifices, de textes théoriques, techniques ou scientifiques, de livres pour enfants, 13131515 d’ouvrages pour aveugles et malvoyants et pour sourds et malentendants. Le Centre des monuments nationaux rassemble 1313 permanents comme saisonniers, au service du public. Son budget total annuel est, en 2009, de 120 millions d’euros alimenté essentiellement par ses propres ressources (billetterie, locations d’espaces, recettes issues des boutiques et des Éditions du patrimoine, mécénats) mais aussi par une subvention du ministère de la Culture et de la Communication dont plus des ¾ sont destinés aux opérations d’entretien et de restauration au titre des nouvelles compétences du Centre en matière de maîtrise d’ouvrage. Il a accueilli près de 8,5 millions de visiteurs en 2008 dans les monuments dont il a la responsabilité. Monuments placés sous la responsabilité du Centre des monuments nationaux pour être ouverts à la visite direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr 14141515 Aquitaine Grotte des Combarelles Abri de Laugerie-Haute Abri du Cap-Blanc Grotte de Font-de-Gaume Site archéologique de Montcaret Gisement de La Ferrassie Gisement de La Micoque Abri du Poisson Grotte de Teyjat Gisement du Moustier Tour Pey-Berland à Bordeaux Abbaye de La Sauve-Majeure Grotte de Pair-non-Pair Château de Cadillac Château de Puyguilhem Auvergne Château de Chareil-Cintrat Cloître de la cathédrale du Puy-enVelay Château d'Aulteribe Château de Villeneuve-Lembron Bourgogne Château de Bussy-Rabutin Abbaye de Cluny Bretagne Maison d'Ernest Renan à Tréguier Cairn de Barnenez Sites mégalithiques de Carnac Site des mégalithes de Locmariaquer Centre Crypte et tour de la cathédrale de Bourges Palais Jacques Cœur à Bourges Tours et trésor de la cathédrale de Chartres Château de Châteaudun Château de Bouges Maison de George Sand à Nohant Château d'Azay-le-Rideau Cloître de la Psalette à Tours Château de Fougères-sur-Bièvre Château de Talcy direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Champagne-Ardenne Château de La Motte Tilly Palais du Tau à Reims Tours de la cathédrale de Reims janvier 2009 Bibliographie Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr Franche-Comté Cathédrale de Besançon et son horloge astronomique Basse-Normandie Château de Carrouges Abbaye du Mont-Saint-Michel Paris Arc de triomphe Chapelle expiatoire Conciergerie Domaine national du Palais-Royal Hôtel de Béthune-Sully Musée des Plans-Reliefs Panthéon Sainte-Chapelle Tours de la cathédrale Notre-Dame Haute-Normandie Abbaye du Bec-Hellouin Ile-de-France Château de Champs-sur-Marne Château de Jossigny Château de Maisons Villa Savoye à Poissy Château de Rambouillet Laiterie de la Reine et chaumière des coquillages à Rambouillet Domaine national de Saint-Cloud Maison des Jardies à Sèvres Basilique cathédrale de Saint-Denis Château de Vincennes Languedoc-Roussillon Château et remparts de la cité de Carcassonne Tours et remparts d'Aigues-Mortes Fort Saint-André de Villeneuve-lezAvignon Site archéologique d'Ensérune Forteresse de Salses Midi-Pyrénées Site archéologique de Montmaurin Château d'Assier Château de Castelnau-Bretenoux Château de Montal Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue Château de Gramont Nord-Pas-de-Calais Colonne de la Grande Armée à Wimille Villa Cavrois Pays-de-la-Loire Château d'Angers Abbaye royale de Fontevraud Maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard Picardie Château de Coucy Château de Pierrefonds Tours de la cathédrale d'Amiens Poitou-Charentes Tour de la Lanterne, tour SaintNicolas et tour de la Chaîne à La Rochelle Château d'Oiron Abbaye de Charroux Sanctuaire gallo-romain de Sanxay Provence-Alpes-Côte d'Azur Place forte de Mont-Dauphin Trophée d'Auguste à La Turbie Site archéologique de Glanum Château d'If Abbaye de Montmajour Monastère de Saorge Cloître de la cathédrale de Fréjus Abbaye du Thoronet Rhône-Alpes Château de Voltaire à Ferney Monastère royal de Brou à Bourgen-Bresse 15151515 LAMBERT, Guy, MASSOUNIE, Dominique, BALLOT, JeanChristophe, Le Palais-Royal, Paris, Collection Itinéraire du patrimoine, Monum, Édition du Patrimoine, 2006. SANSON, Marc, Le Conseil d’Etat au Palais-Royal, Paris, Editions du Patrimoine, 2006 MALECOT, Claude, JOUVENEL, Anne, Le monde de Colette au Palais-Royal, Paris, Edition du Patrimoine, 2005 PÉROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie, Histoire de l’architecture française, De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, Caisse Nationale des Monuments historiques et des sites, édition du Patrimoine, 1995. PÉROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie, Paris, Paris, Direction du Patrimoine, Hachette, 1994, collection guide du Patrimoine. HILLAIRET, Jacques, Connaissance du Vieux Paris, Paris, Rivages, (1951) 1993. NURIDSANY, Michel (dir.), Daniel Buren au Palais-Royal : « les Deux Plateaux », Villeurbanne , Art Édition, Centre national des arts plastiques, 1993. direction de la communication tél. 01 44 61 21 54 fax 01 44 61 20 36 [email protected] Centre des monuments nationaux Hôtel de Sully 62 rue Saint-Antoine 75186 Paris cedex 04 tél. 01 44 61 20 00 fax 01 44 61 20 36 www.monumentsnationaux.fr