Jean FERRAT - prof

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Jean FERRAT - prof
„PROF EUROPE EN CHANTANT 30”
Chers Collègues. Veuillez trouver ci-joint la quatrième fiche pédagogique élaborée lors
de la Formation COFRAN à Lublin le dimanche 27 avril 2003 coorganisée par Elżbieta
KURZĘPA, Coordinatrice COFRAN, et moi-même pour le module “CHANSON
FRANÇAISE”. Bonne lecture !
Richard SORBET
[email protected]
FICHE PÉDAGOGIQUE POUR L’EXPLOITATION EN CLASSE
DE FRANÇAIS DE LA CHANSON DE JEAN FERRAT
“C’EST BEAU LA VIE”
Fiche élaborée par : Barbara Borowiec, Marzanna Kędzierska et
Renata Lender
Sujet – Vocabulaire de la nature et des sentiments avec „C’est beau la vie” de Jean Ferrat.
Public – Troisième classe du lycée
Duree – 45 minutes.
Objectifs :
parler des sentiments, des éléments de la nature.
perfectionner la compréhension orale.
travailler l’expression orale.
décrire l’ambiance.
stimuler l’activité des élèves.
développer l’imagination.
Méthodes et formes de travail :
Méthode audiovisuelle, communicative.
Travail individuel, collectif, à deux.
Matériel :
Magnétophone, cassette avec l’enregistrement de la chanson, grandes feuilles de papier,
crayons de couleurs, photocopies du texte de la chanson pour l’exercice à trous.
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Déroulement :
1. Moment d’organisation :
a) Liste de présence.
b) Corrigé du devoir à la maison.
c) Conversation : quel temps fait-il aujourd’hui? Décrivez les éléments de la nature que
vous voyez par la fenêtre, de quelle humeur êtes-vous aujourd’hui? Vous êtes stressés
ou joyeux?
2. Moment culminant :
* 1ère écoute de la chanson “C’est beau la vie”.
Les élèves font des dessins inspirés par le texte avec la consigne de faire attention au
vocabulaire concernant les éléments du paysage.
* 2ème écoute.
Les élèves finissent leurs dessins et ensuite les présentent aux collègues en décrivant ce
qu’ils représentent.
* mémorisation et élargissement du vocabulaire.
1 ) Deux élèves notent au tableau les mots de la chanson renvoyant : 1) à la nature, 2) aux
sentiments.
Les autres complètent les listes avec d’autres mots qu’ils connaissent ; s’ils ont des
problèmes, le professeur les aide :
p.ex.
sentiments
amitié
sympathie
affection
tendresse
amour
bonheur
haine
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2) Exercice à trous :
Le professeur distribue les copies de la chanson pour cet exercice :
Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l’horizon
Quelques mots d’une chanson
Que c’est beau la vie
Un oiseau qui …………. la roue
Sur un arbre déjà roux
Et son cri par dessus tout
Que c’est beau, c’est beau la vie
Tout ce qui ……… et se ……………….
Tout ce que j’………….. ………….. trop vite
À jamais …………. pour moi
………….. encore …………….
…………. encore …………….
Et surtout ………….
Que c’est beau, c’est beau la vie
Le jazz dans la nuit
Sa trompette qui nous ……………..
Dans une rue de Paris
Que c’est beau, c’est beau la vie
Tout ce que j’ ……………. ……………..
………………..
Tout ce qui m’ ………… …………….
Aujourd’hui me ………………. aux lèvres
En cette fin de journée
……………… encore ………………….
Ma jeunesse, mes idées
Avec l’amour ………………..
Que c’est beau, c’est beau la vie.
…………….. encore ……………..
……………. encore t’ ……………
Te le …………….. et le ………………
Oui c’est beau, c’est beau la vie
3) Jeux de rôles : imaginez un dialogue sentimental entre deux amoureux dans lequel vous
exprimeriez des sentiments différents de votre choix.
3. Devoir à la maison :
En t’inspirant du titre de la chanson et de son contenu écris un court essai “ Le bonheur
pour moi c’est …………. “
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Texte intégral
Jean Ferrat: C'est beau la vie
Paroles: Claude Delecluze & Michèle Senlis, Musique: Jean Ferrat 1963 "Jean
Ferrat - Vol. 2 (1999)" également interprétée par Isabelle Aubret.
Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l'horizon
Quelques mots d'une chanson
Que c'est beau, c'est beau la vie
Un oiseau qui fait la roue
Sur un arbre déjà roux
Et son cri par dessus tout
Que c'est beau, c'est beau la vie.
Tout ce qui tremble et palpite
Tout ce qui lutte et se bat
Tout ce que j'ai cru trop vite
À jamais perdu pour moi
Pouvoir encore regarder
Pouvoir encore écouter
Et surtout pouvoir chanter
Que c'est beau, c'est beau la vie.
Le jazz ouvert dans la nuit
Sa trompette qui nous suit
Dans une rue de Paris
Que c'est beau, c'est beau la vie.
La rouge fleur éclatée
D'un néon qui fait trembler
Nos deux ombres étonnées
Que c'est beau, c'est beau la vie.
Tout ce que j'ai failli perdre
Tout ce qui m'est redonné
Aujourd'hui me monte aux lèvres
En cette fin de journée
Pouvoir encore partager
Ma jeunesse, mes idées
Avec l'amour retrouvé
Que c'est beau, c'est beau la vie.
Pouvoir encore te parler
Pouvoir encore t'embrasser
Te le dire et le chanter
Oui c'est beau, c'est beau la vie.
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Jean FERRAT (Jean Tenenbaum) Auteur Compositeur Interprète
BIOGRAPHIE
Amour, tendresse, combat, Jean Ferrat reste toute sa carrière un homme fidèle à ses
engagements. Admirateur du poète Aragon, compagnon de route du parti communiste,
Ferrat déclare que "la femme est l'avenir de l'homme". En marge du show business,
chacune de ses apparitions est désormais un événement.
Jean Tenenbaum, futur Jean Ferrat, naît le 26 décembre 1930, à Vaucresson dans la
région parisienne. Il est le plus jeune d'une famille modeste de quatre enfants élevés par
un père joaillier et une maman fleuriste. En 1935, ses parents s'installent à Versailles où
quelques années après Jean entre au Collège Jules Ferry. Lorsque la Deuxième Guerre
mondiale éclate, son père est déporté. A 15 ans, Jean quitte le lycée pour travailler afin
d'aider un peu sa famille. Il commence parallèlement des études de chimie, mais déjà
son attirance pour la musique et le théâtre se dessine très nettement.
Dès le début des années 50, il entre dans une troupe de théâtre et commence à fréquenter
les cabarets. Il compose quelques titres et devient guitariste dans un orchestre de jazz. A
partir de 52, il passe des auditions sous le nom de Jean Laroche mais sans trop de
succès. Cependant, il décide de se consacrer entièrement à la musique et abandonne ses
études et son travail.
En 1956, il met en musique un poème de Louis Aragon, "Les yeux d'Elsa". Jean Ferrat
voue une grande admiration au poète français dont, tout au long de sa carrière, il
chantera nombre de poèmes. Son éditeur de l'époque a l'idée de faire interpréter ce titre
par André Claveau, chanteur très populaire dans les années 50, ce qui apporte au jeune
artiste un début de notoriété. Les engagements ne se multiplient pas pour autant. Mais
en 1957, il décroche un vrai contrat au cabaret La Colombe où il fait la première partie
de Guy Béart avec la chanteuse également débutante, Anne Sylvestre.
En 1958, il enregistre un tout premier 45 tours, mais qui ne connaît guère de succès.
Cette même année, une jeune chanteuse du nom de Christine Sèvres interprète certains
de ses titres. Elle devient sa compagne, puis son épouse en 61.
Un chanteur engagé
Les événements s'accélèrent pour Jean Ferrat qui en 1959 rencontre celui qui restera
jusqu'à aujourd'hui son éditeur et son ami, Gérard Meys. Grâce à cette rencontre, il
signe un contrat chez Decca. Puis en 1960, sort son second 45 tours de quatre titres dont
"Ma Môme", chanson populiste qui lui vaut son premier succès en radio. Sur le même
disque, on trouve aussi un titre consacré à Federico Garcia Lorca, poète espagnol auquel
il consacrera d'autres textes et dont il chantera également les poèmes. Ces deux titres
illustrent bien les deux directions que prend l'oeuvre de Ferrat soit d'une part un
répertoire consacré à l'amour et à la fraternité, et d'autre part un répertoire motivé par
la lutte contre toute forme d'oppression. Ces deux aspects se recoupent d'ailleurs bien
souvent, mais l'engagement politique et humaniste du chanteur reste une caractéristique
majeure de son travail. Proche du parti communiste, il gardera toujours un jugement
très critique vis à vis de l'Union soviétique. Cet aspect de sa carrière lui vaudra de
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nombreux ennuis avec la censure et les autorités, mais fort d'une personnalité sincère et
intègre, Jean Ferrat ne cessera jamais de s'exprimer sur les sujets qui le révoltent.
En 1961, Jean Ferrat est engagé pour six mois à l'Alhambra dans le spectacle de la
chanteuse et danseuse Zizi Jeanmaire. Il sort également son tout premier 33 tours qui lui
vaut le Prix de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs). Cette fois, sa carrière est
lancée mais le succès public n'est pas encore vraiment au rendez-vous. En 1962, il part
en tournée à travers la France et obtient de nombreux prix : le Prix Henri Crolla pour la
chanson "Federico Garcia Lorca", le Prix de la Société des Auteurs et le Grand prix de
l'Académie nationale du Disque. La reconnaissance professionnelle est incontestable. Le
public commence à s'intéresser réellement à lui avec la chanson "Deux enfants au soleil"
tirée du premier album et aussi rendue célèbre par l'interprétation d'Isabelle Aubret.
Le second 33 tours qui sort en 62 obtient un léger succès, mais c'est en 1963, l'album
"Nuit et brouillard" qui marque un vrai démarrage. Ce titre, qui évoque la déportation,
reste un titre majeur de son répertoire et marque fortement les esprits jusqu'à
aujourd'hui. La diffusion de la chanson est plutôt "déconseillée" aux radios, mais le
public ne reste pas indifférent à la force des propos de Jean Ferrat. Cet album,
entièrement écrit par Ferrat, obtient le prix de l'Académie Charles Cros.
En 1964, sort un autre de ses plus fameux succès, "La Montagne". Cette chanson,
extraite de l'album du même nom, évoque l'Ardèche, région de France chère au coeur de
Jean Ferrat qui s'installe cette année-là dans le village d'Antraigues qu'il ne quittera
jamais.
En janvier 1965, il passe en vedette à l'Alhambra. Un nouvel album sort également avec
le titre "Potemkine" qui provoque à nouveau un débat d'idées autour du communisme
et de l'Union soviétique que Ferrat égratigne dans son texte. Cette chanson, interdite de
télévision en France, l'empêche également d'effectuer un voyage en URSS peu après.
Cette même année, il varie un peu son travail en écrivant la musique de deux films dont
celui de René Allio, "La Vieille Dame indigne". Puis en janvier 1966, il remonte sur
scène, cette fois à Bobino.
1967 : voyage à Cuba
En 1967, Jean Ferrat effectue un voyage à Cuba qui le marque artistiquement,
politiquement et humainement. Le séjour dure deux mois et demi et Ferrat y donne une
dizaine de concerts. Dès son retour, après un passage au Mexique, il enregistre un album
fortement empreint de cette expérience. Les titres qui en ressortent sont "Santiago" et
"Guerilleros". C'est également suite à ce voyage que le chanteur laisse pousser sa
célèbre moustache.
L'année suivante, c'est 1968 et son célèbre mois de mai. Jean Ferrat participe à des
soirées organisées pour les grévistes à Bobino. Mais lorsque les chars russes envahissent
Prague en Tchécoslovaquie, il reprend sa plume pour protester. Désormais très connu, il
enchaîne les tournées en Europe, en Afrique du nord et au Canada où il est très
populaire.
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Fou de poésie, il fait parfois appel à des écrivains et poètes pour écrire ses textes. Un de
ses principaux compagnons en matière d'écriture est son ami le poète Henri Gougaud
avec qui il écrit une grande partie des titres de l'album qui paraît en 1969. De leur
collaboration, on retient "La Matinée", duo entre Ferrat et son épouse.
Jean Ferrat connaît à travers cet album de nouveaux démêlés avec la censure autour
essentiellement du titre "Ma France".
1971 : retrouvailles avec Aragon
Outre un nouvel album en 1970, le chanteur donne douze récitals triomphaux au Palais
des Sports et continue les tournées. L'année suivante, Jean Ferrat retrouve Louis
Aragon et publie le célébrissime album "Ferrat chante Aragon". Sorti dans la
discrétion, ce disque se vend en quelques mois à près d'un million d'exemplaires, chiffre
doublé depuis. Un deuxième disque sort la même année avec une autre version très
connue d'un poème d'Aragon, "Aimer à perdre la raison".
Las des tournées, Ferrat décide de faire ses adieux à la scène en 1972 du 6 au 29 octobre,
au Palais des Sports. La même année Christine Sèvres arrête également totalement la
chanson. A partir de cette époque, Jean Ferrat se fait plus rare. Ses productions
discographiques s'espacent et après une ultime tournée 1973, on ne le reverra presque
plus sur scène.
Fin 1975, il revient au devant de l'actualité musicale avec son album "La Femme est
l'avenir de l'homme". Le succès est énorme et 500.000 albums s'écoulent en un mois.
Outre la chanson-titre, qui avec "la Montagne" est peut-être sa chanson la plus célèbre,
on doit noter un texte contre la guerre du Vietnam ("Un air de liberté"), ainsi qu'un
nouveau poème d'Aragon ("Dans le silence de la ville") et d'Henri Gougaud ("Mon
chant est un ruisseau").
L'année suivante, il réenregistre une dizaine de titres de ses débuts. Puis en 1979, il sort
un autre album d'anciennes chansons cette fois choisies dans sa production des années
70.
1980 : "Le Bilan"
À la fin des années 70, sa maison de distribution Barclay, propriétaire d'une grande
partie de sa production, est rachetée par Polygram. A cette occasion, Jean Ferrat et son
complice et éditeur Gérard Meys décident de réenregistrer la plupart de ses titres afin
d'en conserver les bandes. Arrangées par Alain Goraguer, cent-treize titres sont donc
réactualisés entre 1979 et 1980. En septembre 80, sortent les douze volumes réunissant
ce travail. La même année, il sort un album dont il signe l'intégralité des textes et des
musiques, "Le Bilan". En quelques semaines, les ventes atteignent le million
d'exemplaires. Le titre de l'album reflète le recul de plus en plus important que Ferrat
prend par rapport au parti communiste. Parallèlement, on trouve sur cet album de
magnifiques chansons d'amour et de tendresse telle "L'amour est cerise".
En 1981, il reçoit le Diamant de l'année pour l'ensemble de son œuvre.
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Après le décès de son épouse Christine Sèvres en novembre 81, Jean Ferrat se retire
quelques années avant d'enregistrer un nouvel album qui sort en 1985, "Je ne suis qu'un
cri". Les quatorze textes du disque sont entièrement écrits par Guy Thomas, poète et
professeur de Lettres. Cette année-là, Jean Ferrat fait également un retour médiatique
très remarqué et très commenté dans une émission spéciale concoctée par Bernard
Pivot, le journaliste littéraire le plus célèbre de la télévision française.
En 1990, la SACEM lui remet sa médaille d'or. Puis, Ferrat sort l'année suivante
l'album "Dans la jungle ou dans le zoo" dont il signe la totalité des titres. Deux ans après
1989 et le bicentenaire de la Révolution française, Ferrat évoque cet événement dans
"Le Bicentenaire". L'amour est toujours au rendez-vous avec "Chante l'amour" ou
"Mon amour sauvage", quant au titre de l'album, il illustre à nouveau la face politique
de son oeuvre en évoquant le monde capitaliste ("la jungle") et le monde communiste
("le zoo"). Comme en 1985, une émission de télévision est à cette occasion spécialement
montée autour de l'événement que représente la rentrée de Jean Ferrat, artiste de plus
en plus rare et pourtant éminemment populaire et apprécié d'un large public. Près de
vingt ans après avoir quitté la scène, cette émission permet à Ferrat d'interpréter une
quinzaine de ses titres entouré d'un orchestre de quarante musiciens dirigés par Alain
Goraguer.
Après une intégrale 61-91 qui sort en 1991, Jean Ferrat se consacre au premier volume
d'une intégrale Ferrat/ Aragon qui sort en 92, suivi en 1995 d'un deuxième volume de
seize nouveaux poèmes. Le disque se vend très bien et devient Disque de platine (300.000
exemplaires vendus). Ce succès s'accompagne d'une tournée au Québec en 1995.
Alors qu'on ne l'avait pas revu sur une scène française depuis 1972, Ferrat chante en
public lors d'un petit festival du sud de la France, à Alès, le 8 août 98. En fait, le
chanteur n'interprète qu'un seul titre à la fin d'un concert donné en son honneur et au
cours duquel une chorale de 700 choristes reprend ses plus grands succès.
Deux ans plus tard, c'est le Festival de Barjac dans le Sud de la France qui est à
l'honneur de Jean Ferrat. De nombreux invités chantent son répertoire dont Isabelle
Aubret.
En 2001 et 2002, Jean Ferrat pousse quelques colères à l'encontre des médias publics.
Selon lui, ils excluent volontairement de nombreux artistes français au profit d'une
variété commerciale. Dans une lettre à la directrice générale de la seconde chaîne de
télévision française, Michèle Cotta, puis dans quelques articles de presse, il prend en
particulier la défense d'Isabelle Aubret. Très rarement invitée sur les plateaux, elle est
l'emblème pour Jean Ferrat, d'une large partie de la chanson française absente de la
scène médiatique au dépend de "la diversité culturelle".
Artiste généreux, Jean Ferrat a au cours de sa carrière écrit pour quelques autres
chanteurs dont Daniel Guichard ("Mon vieux"). Mais, il a surtout été très chanté par de
grandes chanteuses telles Juliette Gréco ou Isabelle Aubret, son interprète la plus
célèbre.
Février 2002
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