La maladie des aulnes
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La maladie des aulnes
La maladie des aulnes BIOMATHÉMATIQUE Fabrice ELEGBEDE est jeune chercheur en biomathématique au laboratoire Interaction Arbres/Microorganismes à l’INRA* de Nancy. Il travaille principalement au sein de l’équipe de pathologie forestière. Ses études portent sur une épidémie mortelle qui provoque de graves dépérissements des aulnes le long des rivières en Europe. Fabrice se sert de méthodes mathématiques, biologiques et informatiques pour comprendre l’infection des aulnes. *INRA : Institut National de la Recherche Agronomique Lorraine, École doctorale RP2E, INRA www.u-bourgogne.fr/experimentarium Un arbre que l’on croit « sain », peut s’avérer très infectieux… Dans de nombreux pays d’Europe, un champignon appelé «Phytophthora de l’aulne» s’attaque aux racines des aulnes. Il empêche l’arbre de se nourrir, ce qui le conduit à la mort. Mais ce n’est pas tout car, une fois le système racinaire d’un arbre attaqué, ce dernier devient à son tour contagieux et transmet la maladie aux aulnes voisins. Pour stopper cette maladie, il faudrait reconnaître les arbres contagieux, mais comme les racines sont sous-terre et le champignon minuscule, ce n’est pas facile. Ainsi, Fabrice et ses collègues ont mis au point une expérience qui permet de savoir à quel point un arbre peut être contagieux. Ils ont collecté du sol : la terre, les racines et tout ce qui se trouvait au pied de plusieurs aulnes différents. Ces derniers étaient à différents stades d’évolution de la maladie : de l’arbre sain (avec toutes ses feuilles vertes), à l’arbre mort. Chaque échantillon de sol a été mis dans un bac avec de l’eau distillée. Les chercheurs ont ensuite utilisé une astuce : plonger des feuilles de rhododendron dans l’eau. Ces feuilles ont le pouvoir de capter le champignon, ce qui leur provoque des taches marrons. Le nombre de taches causées par le Phytophtora de l’aulne a été compté : plus elles étaient nombreuses, plus il y avait de champignons dans l’échantillon du sol. Ce qui montrait à quel point un arbre pouvait transmettre la maladie à son voisinage. Les résultats ont montré que les arbres sains peuvent faire plus de taches sur les feuilles de rhododendron que des arbres très malades, donc qu’ils peuvent être plus infectieux que des arbres malades. Objectifs Ce travail a eu pour but principal de comprendre le caractère infectieux des aulnes afin d’étudier la dispersion de l’épidémie. A terme, les travaux menés permettront de définir des conseils de gestion des populations d’aulnes pour empêcher l’épidémie. www.u-bourgogne.fr/experimentarium