Les jeunes et l`entreprise : nouveaux enjeux
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Les jeunes et l`entreprise : nouveaux enjeux
▲ CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DE L'AVENIR Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Programme d'action Quatrième Session du Conseil Ifrane, 18, 19 & 20 janvier 1995 ▲ Parus dans la même Collection : Première Session du Conseil Le chômage des jeunes diplômés : Evaluation des résultats du recensement des jeunes diplômés en chômage et de l'enquête auprès des employeurs janvier-février 1991. Rabat, CNJA, 1992 L'insertion des jeunes diplômés : programme d'urgence pour un traitement productif du chômage des jeunes diplômés. Rabat, CNJA, 1992. Programme d'Information et d'assistance à la Création d'Entreprises. Rabat, CNJA, 1992. Programme National de Formation Insertion . Rabat, CNJA, Novembre 1992. La Concertation Sociale au Maroc. Rabat, CNJA, Avril 1995 (Sous Presse). Deuxième Session du Conseil Emploi des Jeunes en Milieu Rural, CNJA, 1992. Programmes intégrés de développement dans les zones d'actions prioritaires - Provinces de Fès, Taounate, Chefchaouen et Al Hoceima, Rabat, CNJA, Juin 1993. Promotion des Activités Economiques en Milieu Rural, CNJA, Juin 1993. Emploi et Structures Fonçières. Rabat, CNJAAIAM, Janvier 1993. ▲ Troisième Session du Conseil Quelle Education-Formation, quel Emploi pour le Maroc de demain ? Programme d'action pour une meilleure articulation entre l'Education, la Formation et l'Emploi. Rabat, CNJA, Juin 1993. Le développement de l'éducation de base, CNJA, Novembre 1994. L'information et l'orientation dans le système de l'Education-Formation : Réalités et perspectives, CNJA, Décembre 1994. L'audiovisuel éducatif au service du développement des ressources humaines (Projet de création d'une radio-télévision à caractère éducatif au Maroc), CNJA, Mars 1995. Formation concertée et partenariat, les vecteurs de l'insertion professionnelle, CNJA, Avril 1995. ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Programme d'action Quatrième Session du Conseil Ifrane, 18, 19 & 20 janvier 1995 ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 SOMMAIRE Préface Introduction 9 11 I. Promotion de l'emploi et promotion de l'entreprise : atouts, contraintes et défis I.1. L'entreprise privée et les défis de la compétitivité I.1.1. La promotion de l'entreprise privée : atouts et défis I.1.2. Les contraintes liées à l'information et au cadre incitatif et institutionnel I.1.3. Les contraintes liées à l'encadrement et à la valorisation des ressources humaines I.1.3.1. Le recours peu fréquent à l'emploi qualifié par l'entreprise privée I.1.3.2. La faiblesse des structures fonctionnelles de l'entreprise I.1.3.3. La faiblesse de l'organisation professionnelle 18 19 19 22 25 25 27 27 I.2. La création d'entreprise par les jeunes : potentialités et contraintes I.2.1. Pourquoi la création d'entreprise par les jeunes I.2.2. La nouvelle dynamique de création d'entreprise et l'émergence de l'esprit d'entreprise parmi les jeunes I.2.3. La création d'entreprise : états des lieux 1.2.3.1. Une natalité d'entreprises limitée I.2.3.2. Cadre incitatif d'assistance : acquis et limites Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 28 28 31 33 33 37 7 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux a. L'instauration des codes d'investissement : des mesures inappropriées aux projets des jeunes b. L'élaboration de lignes de financement en faveur de PME : des contraintes d'éligibilité surmontables pour les jeunes c. La mise en place des zones industrielles : une infrastructure nécessaire mais démesurée par rapport aux besoins des jeunes I.2.3.3. Les contraintes spécifiques aux jeunes a. L'information et la sensibilisation b. La problématique du financement c. Des formalités fastidieuses pour des petits projets d. L'indisponibilité et la cherté des locaux e. Une assistance centralisée et non intégrée 39 40 40 41 42 42 42 II. Rapport des Commissions 45 38 38 III. Programme d'action en faveur de la promotion de l'entreprise privée III.1. Entreprise privée et défis de la compétitivité 1. Encadrement et valorisation des ressources humaines 2. Information, incitations et appuis institutionnels III.2. Pour une politique nationale d'appui à la création d'entreprise par les jeunes 1. Promotion de l'esprit d'entreprise 2. Pour des conditions propices à la création d'entreprise 3. Pour des structures efficaces d'appui à la création d'entreprise par les jeunes` 64 64 67 83 95 97 105 119 III.3. Structures et modalités pratiques de mise en œuvre du Fonds pour la Promotion de l'Emploi des Jeunes 8 127 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 PREFACE D ans l’action du CNJA se trouvent combinées deux variantes d’une même politique active de l’emploi. La première revêt la forme d’actions en faveur de la promotion de l’emploi engageant l’Etat à travers des réformes qui concernent à la fois l’environnement économique général, la formation, l’intermédiation et les relations professionnelles. La deuxième consiste à proposer des mesures qui dynamisent la création d’emploi, oeuvre directe de l’entreprise. Elles se traduisent par des dispositifs qui permettent le développement d’un investissement privé faisant de la valorisation du capital humain le meilleur moyen de création et de redistribution des richesses au sein de l’entreprise. La quatrième session du Conseil s’inscrit dans cette deuxième perspective et aspire à recentrer l’attention des intervenants sur le rôle primordial de l’entreprise en matière de création d’emploi. En effet, face aux défis de l’ouverture, le système productif est contraint de développer les qualifications de son personnel actuel et de s’ouvrir sur de nouvelles compétences qui lui permettent d’améliorer sa compétitivité. Dans cette mutation, la formation est appelée à devenir le principal mécanisme de régulation au sein du marché du travail. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 9 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Par ailleurs, l’économie nationale comprend des potentialités immenses d’extension de l’appareil productif. La création de micro-entreprises par les jeunes se présente comme une modalité stratégique pour à la fois densifier le tissu économique et garantir l’insertion des jeunes. Depuis les années 1980, la création de microentreprises a constitué, dans de nombreux pays, un instrument performant en matière de création d’emploi. Même pendant les périodes de récession, les petites entreprises ont mieux résisté et maintenu leur niveau d’emploi. Cette double perspective explique pourquoi le CNJA a fait de 1995, l’année de l’entreprise. La quatrième session a débouché sur un programme de 30 mesures qui visent, à doter le pays d’un meilleur environnement pour l’investissement. Mais, au delà, un tel programme aspire à mettre en place une dynamique de développement du tissu économique sous l’impulsion d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, de plus en plus imprégnée, par la culture du risque, de l’innovation et de la créativité. C’est là le véritable défi à relever par le Maroc de demain. PRÉSIDENT DE SESSION GENERAL ABDELLATIF LARAKI 10 SECRETAIRE HABIB EL MALKI Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 INTRODUCTION Au fil des actions et de l’expérience accumulées par le CNJA, notamment sur le terrain, un enseignement majeur s’est, progressivement, imposé : les perspectives de l’emploi au Maroc résident dans l’entreprise. Que ce soit au travers, notamment, de l’amélioration de son environnement général (première session du Conseil), du développement des infrastructures en milieu rural (deuxième session) qu’au moyen d’une meilleure adaptation entre le système éducatif et le système productif (troisième session), l’entreprise est au coeur de la problématique de la promotion de l’emploi au Maroc. Cette vérité, qui se vérifie dans d’autres contrées où plusieurs centaines de milliers d’entreprises voient le jour annuellement et où l’entreprise est fort utilisatrice d’emplois qualifiés, est d’une grande actualité au Maroc dont la capacité de création d’entreprises est modeste et le recours, par l’entrepreneur, à l’emploi qualifié est faible. Or, l’économie marocaine connaît actuellement des mutations profondes en raison des ajustements liés aux programmes de réforme économique entrepris depuis le début des années 80 (redéploiement des actions de l’Etat, réhabilitation du rôle du marché, privatisation des entreprises publiques, adhésion au GATT, déprotection, vérité des taux de change etc.) afin d’assurer au tissu productif une intégration active au sein du marché mondial. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 11 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Les enjeux qui accompagnent ces mutations créent un contexte national et international nouveau imposant de nombreuses contraintes à tous les acteurs de la vie économique et sociale (contraintes financières, technologiques, organisationnelles, commerciales, etc.) et suggèrent de ce fait une stratégie orientée vers la compétitivité pouvant ouvrir de nouvelles perspectives à l’ensemble de l’économie nationale. Dans ce contexte, l’emploi apparaît comme le défi majeur des années à venir d’autant plus que les réserves de compétitivité de l’entreprise marocaine sont amoindries par la faiblesse de son encadrement et que le tissu productif demeure fragile à défaut d’une dynamique réelle de création d’entreprise. Conformément aux Hautes Directives de SA MAJESTE LE ROI, le thème de la quatrième session “les jeunes et l’entreprise : nouveaux enjeux” a initié une réflexion collective sur l’emploi en tant qu’aboutissement logique d’une politique économique qui vise, à la fois, la réorganisation des unités composant le système productif et l’impulsion d’une synergie en faveur de la création d’entreprise. Un tel thème a pour objectif de permettre d’approfondir les interactions entre l’entreprise, son environnement et les jeunes, comme expression des mutations de l’économie et de la société. L’insertion des jeunes est-elle un vecteur de compétitivité de l’entreprise ? La création d’entreprise est-elle le vecteur de l’auto-insertion des jeunes ? 12 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 C’est à ces différentes interrogations que les trois commissions de la quatrième session se sont attelées afin d’aboutir, d’une manière concertée, à un programme d’action comprenant 30 mesures en faveur de la promotion de l’entreprise. Le premier ensemble des mesures (1,2,3,4,5,6,7 et 8) concerne les contraintes à lever pour permettre un meilleur encadrement et une valorisation des ressources humaines au sein de l’entreprise existante. Le deuxième groupe d’actions (9,10,11,12,13 et 14) entend mettre en place un dispositif d’informations, d’incitations et d’appuis institutionnels au moment où l’entreprise marocaine est confrontée aux défis de l’ouverture et de la compétitivité. La troisième partie du programme d’action revêt la forme d’une politique nationale d’appui à la création d’entreprise. Celle-ci passe par la promotion de l’esprit d’entreprise (mesures 15, 16 et 17) et par l’instauration d’un cadre incitatif (statut particulier du jeune créateur d’entreprise, diversification des lignes de financement, mise en place d’une structure nationale d’appui à la création d’entreprise par les jeunes etc.) à la création d’entreprise par les jeunes. Ainsi la quatrième session du CNJA essaie de faire de 1995 l’année de l’entreprise, l’objectif étant de promouvoir l’emploi tout en permettant au système productif de relever les défis de demain. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 13 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux PROGRAMME D’ACTION ISSU DE LA QUATRIEME SESSION DU CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DE L’AVENIR 14 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 15 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux L a quatrième Session du Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir, tenue à Ifrane les 18, 19 et 20 Janvier 1995 à l’Université Al Akhawayn, s’est soldée par un programme d’action comportant trente mesures. Ce programme d’action constitue un prolongement naturel des contributions du CNJA, à travers ses sessions précédentes, à l’élaboration d’une conception méthodologique et pratique de l’insertion productive de la jeunesse marocaine. Ce programme, adopté à l’unanimité, s’articule autour des axes suivants : 1. Encadrement de l’entreprise et enjeux de compétitivité. 2. Conditions de création d’entreprises par les jeunes. 3. Structures et mesures pratiques de mise en oeuvre du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes. L’articulation des différentes composantes de ce programme en fait une nouvelle plate-forme exigeant, sans aucun doute, que toutes les parties concernées trouvent les modalités pratiques nécessaires pour sa mise en oeuvre. Tous ces efforts contribueront à dégager les moyens pratiques susceptibles de faire de l’entreprise un instrument essentiel de redynamisation de la promotion de l’emploi des jeunes. Ce document comprend également les rapports des trois commissions présentés lors de la séance (plénière) de clôture de la quatrième session du CNJA. 16 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 I. PROMOTION DE L’EMPLOI ET PROMOTION DE L’ENTREPRISE : ATOUTS, CONTRAINTES ET DEFIS L’action actuelle du Conseil, s’inscrit dans une problématique de promotion de l’emploi des jeunes. Or, celle-ci est indissociable de la promotion de l’entreprise. Durant les années 80, un recentrage de la politique économique sur le rôle du secteur privé a conduit à un mouvement important de désengagement de l’Etat et de libéralisation économique et financière. Dans cette perspective, le secteur privé est appelé à prendre la relève avec une logique de performance qui lui est propre. Dans les années 1990, l’attention est, de plus en plus, focalisée sur les aptitudes de l’entreprise privée à générer des richesses susceptibles de faire face aux besoins croissants de la population. Or, malgré les nombreux atouts dont dispose l’entreprise marocaine, ses aptitudes de croissance et de création d’emplois sont conditionnées par la levée de plusieurs contraintes afin de lui permettre d’affronter, avec le maximum de garantie, les défis de la mondialisation du système économique et financier. Toutefois, l’amélioration des performances de l’entreprise privée existante est une condition nécessaire mais insuffisante pour faire face aux demandes d’emplois exprimées sur le marché du travail par les jeunes. Seules la consolidation et la densification du système productif au moyen d’une véritable politique de création d’entreprise est susceptible d’influencer positivement l’évolution du marché de l’emploi. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 17 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux I.1. L’ENTREPRISE PRIVEE ET LES DEFIS DE LA COMPETITIVITE Face à la libéralisation, l’entreprise marocaine s’apprête à relever le défi de la compétitivité. Dans cette perspective, l’amélioration du capital humain et de l’outil de production constituent des préalables à toute performance en matière de productivité et de qualité. Le chemin à parcourir est certes long, tellement la situation financière de l’entreprise est fragile et le capital humain faiblement valorisé. Mais il est temps de mettre en place un véritable programme de modernisation susceptible d’agir en conséquence sur les comportements et les mentalités. I.1.1. La promotion de l’entreprise privée : atouts et défis L’entreprise marocaine et le tissu économique national en général sont aujourd’hui sous le coup de changements structurels rapides. Ces changements sont la conséquence de la libéralisation interne et externe de l’économie entamée dans le cadre du programme d’ajustement structurel et couronnée par l’adhésion du Maroc aux accords du GATT. Dans ce cadre, les défis auxquels l’entreprise est confrontée sont multiples : • En premier lieu, il s’agit de définir les stratégies appropriées aux niveaux national, sectoriel et par branche pour maintenir ou acquérir les avantages compétitifs dans les secteurs où l’entreprise marocaine dispose de nombreuses potentialités. • En second lieu, il convient de déterminer les implications pour l’entreprise en termes 18 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 d’investissement, de capacités techniques, d’organisation et de valorisation de ressources humaines. La compétitivité dépend de plus en plus de la qualité, de la productivité et de la maîtrise des changements qui s’opèrent dans les technologies mises en oeuvre dans la production et l’organisation du travail ; l’entreprise marocaine se doit de relever le défi de l’innovation au sens large du terme. • Enfin, à un niveau plus général, devant le recul de l’Etat en tant qu’agent économique et employeur, l’entreprise privée est appelée à assumer une responsabilité centrale non seulement en matière de développement économique mais aussi vis-à-vis de l’emploi et de l’insertion des jeunes. Pour relever ce défi, il s’agit de se pencher sur les conditions nécessaires pour qu’elle puisse assumer pleinement cette responsabilité. Face à ces défis, l’entreprise marocaine dispose d’atouts importants pour s’adapter aux nouvelles conditions de concurrence interne et de compétitivité internationale. Le premier de ces atouts tient à la place qu’occupe le secteur privé dans l’économie nationale aux plans de la production, de l’investissement et de l’emploi. En effet, sa contribution au PIB total se situe entre 70 et 75%, il réalise 70% de l’Investissement fixe total et emploie 90% des actifs. De même, la diversité et le dynamisme de certains secteurs productifs, industriels en particulier, montre l’existence de fortes capacités à exploiter en combinaison avec l’action de la demande potentielle à élargir. Confirmant sa volonté de renforcer l’action de l’entreprise privée, l’Etat est engagé dans un vaste Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 19 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux programme de privatisation couvrant divers secteurs et activités. Ce qui signifie un élargissement du champ d’action de l’entreprise et donc des perspectives meilleures pour le développement du secteur privé. Le second atout réside dans l’assainissement du cadre macro-économique global et dans l’existence de perspectives favorables à moyen terme. Le programme d’ajustement structurel entamé au début des années 80 a permis le rétablissement des grands équilibres financiers. De plus, en dépit des difficultés enregistrées, la croissance du PIB réel a été en moyenne de 4% par an durant la période 1980-92. Cette performance, certes moyenne a eu lieu dans un contexte de bas niveau de l’inflation (taux de 5,5% en moyenne), d’un déficit budgétaire maîtrisé (entre 1,5 et 2,5% du PIB) et d’un déclin relatif du poids de la dette extérieure et récemment du coût de crédit et d’une libéralisation des changes pour les paiements courants. Les perspectives, sur la base d’hypothèses prudentes, laissent prévoir une croissance relative à moyen terme, une consolidation de l’ajustement budgétaire, une stabilité dans l’évolution des agrégats monétaires et un taux d’inflation maîtrisé. Le troisième atout concerne l’évolution du système financier. Des réformes diverses sont entrées en vigueur. Ainsi, la nouvelle loi bancaire et le redéploiement de la politique monétaire permettent d’insuffler un dynamisme nouveau au système bancaire tant au niveau de la collecte de l’épargne que dans ses rapports avec l’entreprise. Par ailleurs, la réforme du marché financier et la mise 20 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 en place de nouveaux instruments et organes d’impulsion, de gestion et de contrôle vont permettre d’élargir le champ de la bourse afin qu’elle puisse jouer un rôle important dans la mobilisation des ressources nécessaires au financement de la croissance des entreprises. Le quatrième atout est la disponibilité d’une ressource humaine jeune, de plus en plus éduquée et formée et dont le coût est généralement compétitif. Le contexte de l’ouverture exige des comportements économiques de performance. Il s’agit pour l’entreprise et les opérateurs de la formation de travailler ensemble pour mieux préparer la ressource humaine à l’environnement de travail qu’exige l’économie compétitive. Au sein de l’entreprise, le problème de compétitivité trouve dans sa majorité, des éléments de réponse dans ses contraintes de structuration et d’organisation professionnelle. C’est pour cela que des mesures de modernisation par et dans la concertation, sont aujourd’hui d’une grande importance pour que l’entreprise contribue, plus et mieux, à la richesse nationale, à l’emploi, à l’accroissement des revenus, à l’élargissement du marché intérieur et à la consolidation du système productif national. I.1.2. Les contraintes liées à l’information et au cadre incitatif et institutionnel Toutefois, au delà de ces atouts, l’entreprise privée s’apprête à relever les défis de l’ouverture de l’économie nationale dans un environnement général marqué par de nombreuses contraintes. Ainsi, le rôle de l’environnement général de Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 21 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux l’entreprise est crucial. Qu’il s’agisse du marché intérieur et extérieur, des problèmes de financement, de partenariat, du cadre incitatif, de l’accès au savoirfaire technologique que de l’infrastructure de base, les performances de l’économie nationale sont jugées moyennes au regard des réalisations enregistrées dans plusieurs économies concurrentes. Si la force de l’économie nationale réside, jusqu’à présent, dans la maîtrise de l’inflation, les taux d’investissement et de croissance demeurent faibles, comparativement à d’autres économies concurrentes. La libéralisation du système financier n’a pas permis de surmonter les difficultés liées au poids de la dette extérieure, au faible taux d’épargne et au coût élevé du crédit. Dans le domaine des échanges extérieures, la politique de promotion des exportations n’est pas parvenue à réduire le déficit commercial, ni à valoriser, davantage, les exportations marocaines. La part des produits manufacturés dans les exportations demeure faible malgré les efforts consentis durant la période 1985-92. Plusieurs économies concurrentes qui exportaient moins de produits manufacturés que le Maroc en 1980, sont, actuellement plus performantes (l’Indonésie par exemple). Parallèlement, la dynamique du marché intérieur semble souffrir du niveau élevé des taxes sur les biens et services. De même, en dépit de l’allégement fiscal initié par les pouvoirs publics, les taux marginaux pratiqués restent élevés comparativement à certaines économies concurrentes (Indonésie, Malaisie, Pakistan etc.). 22 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 En outre, l’infrastructure économique est perçue comme un obstacle au développement du secteur privé. La production de l’énergie électrique, le transport routier et les télécommunications semblent peu développés par rapport aux besoins croissants. De plus, ces éléments supports de la compétitivité évoluent dans un contexte international marqué de plus en plus par des fluctuations fréquentes et par de multiples aléas et incertitudes. Ces variables, en imposant des restructurations permanentes du système productif, développent une contrainte nouvelle. Celle-ci est liée aux capacités de l’entreprise en particulier, et de l’économie nationale en général à anticiper positivement les évolutions à venir. Elle nécessite par voie de conséquence des systèmes et des mécanismes permettant de disposer d’informations stratégiques indispensables à cette fin. Enfin, l’entreprise privée opère dans un environnement institutionnel particulier où l’efficacité de l’Administration et l’état des relations professionnelles sont en cause. Plusieurs études révèlent la nécessité tant de la modernisation du système normatif qui régit le domaine des affaires que d’instauration de l’éthique, de l’efficacité et de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Ces différentes considérations ne doivent pas passer sous silence l’urgence de la réorganisation interne de l’entreprise. La mise en cause des méthodes traditionnelles de gestion permet le renouvellement de l’outil de production et la valorisation des ressources humaines qui permettent de le mettre en oeuvre. Dans cette perspective, l’encadrement de l’entreprise et le Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 23 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux recours croissant à l’emploi qualifié constituent de nouvelles sources de compétitivité de l’entreprise privée. I.1.3. Les contraintes liées à l’encadrement et à la valorisation des ressources humaines Or, les premiers résultats de l’enquête nationale sur l’encadrement de l’entreprise privée menée par le CNJA en Janvier-Février 1994 ont permis de mettre en relief des insuffisances en matière de valorisation des ressources humaines. Ces insuffisances sont le recours peu fréquent à l’emploi qualifié par l’entreprise, la faiblesse de sa structure fonctionnelle et la fragilité du rôle des associations et organisations professionnelles. I.1.3.1. Le recours peu fréquent à l’emploi qualifié par l’entreprise privée L’analyse de la structure de l’emploi selon les fonctions qu’exerce le personnel au sein de l’entreprise permet d’apprécier son niveau de qualification. Quatre fonctions principales animent l’entreprise : • La fonction administrative regroupant les cadres administratifs et employés de bureau. • La fonction d’encadrement technique regroupant les directeurs et cadres techniques supérieurs. • La fonction de maîtrise regroupant les cadres techniques moyens et agents de maîtrise. • La fonction d’exécution regroupant les ouvriers (qualifiés et spécialisés) et les manoeuvres. Conformément à cette approche, en moyenne, sur 100 24 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 emplois, 5 occupent la fonction d’encadrement technique, 6 la fonction de maîtrise, 73 la fonction d’exécution (dont 49 sont sans aucune qualification) et 16 la fonction administrative. Autrement dit, à un emploi de la fonction d’encadrement technique correspond un emploi de la fonction de maîtrise et 15 emplois de la fonction d’exécution. Ainsi, il s’avère que les deux catégories “fonction d’encadrement” et “fonction de maîtrise”, chaînons essentiels de la maîtrise et de la transmission du savoir et du savoirfaire technique et professionnel, sont relativement peu présentes. Par ailleurs, l’enquête révèle que les entreprises où existe une fonction d’encadrement représentent 34% de l’ensemble des entreprises. C’est dire, que deux entreprises sur trois n’assurent pas cette fonction. L’importance des petites entreprises employant moins de 10 salariés qui représentent 62% de l’ensemble des entreprises existantes, n’explique pas ce constat. En effet, les entreprises employant moins de 10 salariés n’ont recours à l’encadrement que dans une proportion d’une entreprise sur cinq. De même, les entreprises de taille comparativement plus importante ont également recours à l’encadrement dans des proportions qui demeurent insuffisantes : une sur deux pour les entreprises employant 10 à 50 personnes et de trois entreprises sur quatre pour celles employant 100 à 500 personnes. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 25 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux I.1.3.2. La faiblesse des structures fonctionnelles de l’entreprise De même, l’enquête révèle que l’organisation fonctionnelle de l’entreprise privée est centralisée. En effet, les premiers résultats de l’enquête montre que l’entreprise privée dispose, en moyenne, de deux à trois services. Les services “Finances” et “Production” demeurent les noyaux fonctionnels les plus rencontrés : 99% des entreprises disposent d’un département “Finances et Administration”, 86% d’un département “Production” et 40% d’un département “Commerce et marketing”. Les départements tels que la “gestion des ressources humaines”, la “formation”, “l’information” ou “l’informatique” sont relativement rares sinon inexistants. Ainsi, la nécessité d’une structure fonctionnelle répondant aux besoins vitaux actuels de l’entreprise face aux exigences de la compétitivité est plus qu’opportune. I.1.3.3. La faiblesse de l’organisation professionnelle Les associations et organisations professionnelles peuvent jouer un rôle déterminant dans l’information, la sensibilisation et l’encadrement de l’entreprise. Les petites entreprises peuvent notamment, à travers leur association et groupement professionnels, conclure des contrats et programmes de recrutement de cadres, ou constituer des unités associatives de prospection des marchés. Cependant, ces associations et groupements professionnels ne pourront jouer ce rôle tant qu’ils ne sont pas suffisamment structurés et largement représentatifs. 26 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Or, l’enquête révèle que l’adhésion de l’entreprise privée à une organisation ou à un groupement professionnel demeure, encore, relativement faible puisque 35% des entreprises seulement sont affiliées. Ces différentes données montrent que l’amélioration des performances de l’entreprise privée en matière de création de l’emploi qualifié passe par la promotion de l’entreprise privée, elle même. Néanmoins, ces performances peuvent s’avérer en deçà de la pression croissante exercée par le marché du travail. C’est pourquoi il convient de souligner l’opportunité et l’urgence d’une politique nationale d’appui à la création d’entreprise par les jeunes. I.2. LA CREATION D’ENTREPRISE PAR LES JEUNES : POTENTIALITES ET CONTRAINTES La problématique de la promotion de l’emploi fait de la création d’entreprise par les jeunes une perspective incontournable. Plusieurs arguments militent en faveur de cette option. I.2.1. Pourquoi la création d’entreprise par les jeunes ? Au fil de l’expérience accumulée par le CNJA sur le terrain, il ressort que ni la dynamique économique du système productif privé existant ni celle occasionnée par l’investissement public ne peuvent générer, à elles seules, des emplois pour l’ensemble des jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Ce constat est d’autant plus vrai que les grandes entreprises, soutenues par le passé par les demandes publiques et des marchés d’exportation traditionnels, connaissent des difficultés qui impliquent des Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 27 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux restructurations en faveur d’une meilleure productivité et, souvent, aux dépens de l’emploi. Dans ce sens, il convient de relever que l’investissement public est passé de 13% entre 1980 et 1982 à environ 7% du PIB pendant la décennie 1990 ; en d’autres termes, cet investissement d’origine publique qui constituait 27% de la formation brute de capital fixe entre 1976 et 1982 n’en représente, actuellement, qu’environ 21%. Ainsi, et si l’activité privée permet, en moyenne, la création de 100.000 à 120.000 emplois par an tous secteurs confondus, l’Administration marocaine n’en crée qu’environ 12.000/an contre 28.000 au début de la décennie 80. Ceci explique pourquoi près de 200.000 demandes d’emploi par les jeunes ne peuvent être satisfaites. De plus, le secteur informel, employeur important de la décennie 80, commence à connaître des limites liées au pouvoir d’achat des populations à bas revenu et que l’intensification et la mécanisation réduisent les possibilités d’emploi dans l’agriculture. Toutes ces limites à l’emploi, inhérentes à la dynamique de l’économie marocaine, et dictées par une rigueur dans la gestion des dépenses publiques font de la création d’entreprise par les jeunes le meilleur moyen de leur insertion. Ceci est d’autant plus vrai que cette pratique d’auto-emploi a donné d’excellents résultats dans d’autres expériences par le fait qu’elles soient plus utilisatrices de main-d’oeuvre et mieux résistantes aux aléas conjoncturels. En effet, dans plusieurs pays, le nombre d’entreprises a été multiplié par deux durant les années 1980. Dans ce contexte, la création des micro-entreprises a été plus 28 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 performante en matière de création d’emplois comparativement aux grandes entreprises. En outre, pendant la récession du début des années 1990, ce sont les “micro-entreprises” qui semblent avoir résisté le plus au processus, en cours, de destruction des emplois. Dès lors, à défaut d’une politique de relance de l’activité économique par l’investissement public (politique des grands travaux d’infrastructure), les marges de manoeuvre qui se présentent pour relancer l’investissement et valoriser davantage la croissance en emplois résident dans la promotion de la création d’entreprise. Cette dernière constitue donc, un investissement dont les effets multiplicateurs sur l’emploi sont importants. Par son initiative, le jeune entrepreneur assure son insertion mais permet, en même temps, la création directe d’autres emplois. Par son activité, le jeune entrepreneur achète des biens et services et distribue des revenus, ce qui génère des effets multiplicateurs sur l’emploi d’autres entreprises. Plusieurs atouts militent pour la réussite de l’autoinsertion des jeunes par la création de leurs propres entreprises au travers notamment de l’installation d’un important dispositif d’incitation et de développement de l’esprit de l’entreprise chez les jeunes. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 29 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux I.2.2. La nouvelle dynamique de création d’entreprise et l’émergence de l’esprit d’entreprise parmi les jeunes L’acte d’entreprendre et l’esprit d’entreprise sont aujourd’hui de plus en plus partagés parmi les jeunes marocains. Cette évolution découle de trois considérations : En premier lieu, reflétant en cela le point de vue sociétal, les jeunes considèrent que la solution des problèmes économiques et sociaux (individuels et collectifs) repose désormais sur le développement des initiatives privées. La petite entreprise, sous l’effet de facteurs divers est à l’ordre du jour. En second lieu, la faible capacité des secteurs industriel et administratif à fournir des emplois en quantité suffisante a provoqué l’apparition d’activités de substitution et la création d’entreprise devient ainsi une solution alternative à la recherche d’un emploi et des revenus salariaux. Enfin, le cadre idéologique et conceptuel s’est profondément altéré en faveur de l’initiative privée. Que ce soit sous l’effet de facteurs personnels ou de nécessité dictée par les conditions du marché, l’état d’esprit des jeunes est aujourd’hui plus favorable à l’entreprise privée que par le passé. Les résultats de l’Enquête Nationale auprès des Jeunes (ENJ) confirment cette évolution. Ils ont permis de constater une nouvelle dynamique dans le domaine de la création d’entreprise par les jeunes, abstraction faite de leur âge, niveau d’instruction ou leur milieu de résidence (rural/urbain). Cette dynamique peut être 30 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 saisie aussi bien au niveau des jeunes ayant créé leur propre entreprise qu’au niveau de ceux qui pensent en créer. Ainsi, un nombre important de jeunes soit 200.000 dans le groupe d’âge (15-34 ans) ont pu créer leur propre entreprise (Estimation de l’ENJ, 1993). Le phénomène semble s’amplifier depuis 1986 correspondant grosso modo à la mise en oeuvre du programme d’ajustement structurel (soit 73 % des créations). La création concerne les jeunes des deux sexes issus des milieux urbains et ruraux avec une prédominance des jeunes hommes du milieu urbain. Par ailleurs, la création d’entreprise semble, en dépit des obstacles divers, être une source de satisfaction pour 69% des jeunes créateurs. Cette vague de création n’a pas pour l’essentiel bénéficié d’appui financier. A titre d’exemple, 7 % des entreprises ont pu bénéficier de crédits bancaires et 2 % du crédit “jeunes promoteurs”, 7 % d’un soutien quelconque des autorités locales, ce qui met en évidence la force de cette dynamique. Par ailleurs, les jeunes qui pensent initier leur propre projet d’entreprise constituent une proportion importante soit 36 % du groupe 15-34 ans. Ce taux s’élève à 45 % parmi les jeunes en chômage. Des disparités significatives sont cependant relevées selon le milieu de résidence, le type d’activité ou de niveau d’instruction. De manière générale, l’esprit d’entreprise gagne du terrain parmi les jeunes urbains (au premier rang Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 31 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux desquels il y a les actifs occupés suivis des jeunes en chômage) qui représentent 42 % des intentions de création, contre 28 % en milieu rural. Envisagée sous l’angle du diplôme, la création intéresse principalement, les diplômés moyens et les sansdiplômes. L’analyse de l’écart existant entre l’intention de créer et l’état d’avancement de la concrétisation montre la nécessité de mise en place de structures et dispositifs de soutien aux jeunes candidats à la création d’entreprise : de l’idée de projet, jusqu’à sa réalisation effective. I.2.3. La création d’entreprise : état des lieux La création d’entreprise est, aujourd’hui, l’un des modes les plus appropriés de l’insertion des jeunes. Il importe, donc, d’apprécier l’efficacité du cadre incitatif dans la création d’entreprise afin d’identifier les contraintes à lever dans ce domaine. I.2.3.1. Une natalité d’entreprises limitée Lorsqu’on tente d’approcher l’état de la création des entreprises au Maroc, on se rend compte qu’aucune instance (d’assistance notamment) ne produit à cet égard des statistiques périodiques permettant une analyse détaillée du phénomène. Comment dès lors essayer d’appréhender ce dernier ? Plusieurs sources -ne se recoupant aucunementpeuvent éclairer l’appréciation sans pour autant permettre une analyse fine. 32 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 La première concerne les visas de conformité qui sont nécessaires pour l’octroi des avantages des codes des investissements industriels. Outre qu’ils ne concernent que des investissements industriels, ces visas sont relatifs à des intentions d’investir qui restent à être concrétisées. En effet, ces intentions sont tributaires des différentes contraintes d’environnement qui empêchent maints projets de voir le jour. C’est là une insuffisance de cette source d’information d’autant plus que le MCI semble avoir des difficultés au niveau du suivi systématique de ces visas de conformité. LE TABLEAU CI-APRES PRÉSENTE LES VISAS DE CONFORMITÉ OCTROYÉS DE 1990 À 1993 : Années 1990 1991 Nb. total de dossiers dont : 2 950 3 268 - Créations 953 1 004 - Extensions 1 997 2 264 1992 3 333 1 084 2 249 1993 3 094 953 2 141 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie. Les statistiques ci-dessus révèlent que moins d’un tiers des dossiers visés conforme concerne des créations d’entreprise. Ainsi au meilleur des cas, seuls mille projets de création par année font l’objet d’une intention d’investir. Ce seuil reste très faible eu égard au rythme de création des entreprises dans certains pays (européens notamment), qui se chiffre en dizaine de milliers par an quand bien même leur tissu économique est non seulement dense mais aussi concurrentiel. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 33 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux L’éligibilité à ce code se faisant sur la base de l’investissement industriel de manière général, il s’avère difficile d’opérer une ventilation des investisseurs pour en dégager la catégorie des jeunes. La seconde source d’information concernant la création d’entreprise a trait au prêt de soutien à certains promoteurs. Si les statistiques établies par le Groupement Professionnel des Banques du Maroc sont fiables, elles ne reflètent qu’une partie de la réalisation des projets par les jeunes à savoir la frange de la population ayant pu accéder à ce crédit. STATISTIQUES RELATIVES AUX PRETS DE SOUTIEN À CERTAINS PROMOTEURS (DE 1988 À 1993) Années Nombre de dossiers 1988 79 1989 777 1990 782 1991 875 1992 1 009 1993 930 TOTAL 4 452 Prêt d’Etat Prêt Banque Emplois (en milliers de DH) (en milliers de DH) Créés 16 825 6 505 446 163 869 62 962 3 371 176 971 69 887 3 828 208 615 78 646 3 402 345 520 135 191 4 625 316 443 118 176 2 858 1 228 243 471 367 18 530 Source : Groupement Professionnel des Banques du Maroc. En effet, ce crédit ne contribue à créer -au meilleur des cas - que 1000 entreprises par an, dont plus de 60% sont constitués par les professions libérales dont l’impact sur l’emploi est relativement limité. Par ailleurs, il convient de rappeler que l’enquête auprès des jeunes réalisée par le CNJA démontre à l’évidence qu’une majorité écrasante des jeunes créateurs d’entreprise n’ a pas eu recours au crédit pour 34 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 réaliser son investissement. De plus, ce système de financement n’est pas unique et ne s’adresse pas à tous les promoteurs potentiels. En outre, les statistiques élaborées par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail constituent une autre source d’informations sur la création d’entreprise. Ayant contribué à initier une loi incitative à l’éclosion des petits projets par les lauréats des centres de formation professionnelles (Loi 16-87 instituant des avantages spécifiques en faveur de cette population), l’OFPPT publie à cet effet des statistiques périodiques. Dans ce cadre, la cellule chargée du suivi de l’insertion des lauréats ne recense que quelque 530 projets (ayant obtenu ces avantages) depuis la promulgation de cette loi. Ce chiffre reste en deçà des souhaits des pouvoirs publics surtout si l’on se réfère au flux annuel des jeunes diplômés issus des Centres de Qualification Professionnelle (CQP) et Instituts de Technologie Appliquée (ITA). Enfin, le fichier des patentes, plus fiable et exhaustif, ne fait pas l’objet d’une analyse sur la création des entreprises par la Direction des Impôts. De l’analyse succincte de ces sources d’information, deux remarques s’imposent : • La première concerne le manque patent d’observation de la “démographie” de l’entreprise au Maroc : natalité, extension, mortalité, reprise, etc . Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 35 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux • La seconde est relative à l’ampleur très limitée du phénomène de création des entreprises par les jeunes. En effet, ni le Crédit Jeunes Promoteurs, ni la loi 1687 instituant des avantages spécifiques aux lauréats des établissements de formation professionnelle ne semblent avoir donné des résultats probants dans le domaine de la création d’entreprise eu égard au nombre croissant des jeunes arrivant sur le marché du travail. De plus, les taux d’impayés constatés dans le cadre de ce crédit dénotent de la fragilité des entreprises créées. Ces deux remarques témoignent de l’urgence de l’instauration d’une structure nationale de création (et de développement) des entreprises et d’assistance aux jeunes de manière adéquate, particulièrement après la phase de réalisation de leur projet. I.2.3.2. Cadre incitatif d’assistance : acquis et limites Conscients de la place qu’occupe l’entreprise dans l’activité économique (et particulièrement dans un contexte de libéralisme économique), les pouvoirs publics ont institué un ensemble de mesures visant à promouvoir l’esprit d’initiative et à développer l’entreprise privée. C’est ainsi qu’un cadre incitatif a été progressivement élaboré. Il concerne principalement l’instauration des codes d’investissement, l’élaboration de lignes de financement en faveur de PME et la mise en place de zones industrielles. 36 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 a. L’instauration des codes d’investissement: des mesures inappropriées aux projets des jeunes Spécifiques à certains secteurs d’activité en fonction des priorités des pouvoirs publics, ces codes octroient un certain nombre d’avantages (exonération de l’impôt sur les sociétés, droits de douane, patente etc.) incitatifs à la réalisation d’investissements. Or, il s’avère, aujourd’hui, que ces différentes incitations ne semblent pas toujours appropriées au contexte socio-économique dans lequel se meuvent les entreprises marocaines. De plus certains avantages (notamment la prime à l’emploi, primes pour économie d’eau et d’énergie...) ne sont pas octroyés, ce qui peut décourager les promoteurs à profil viable. Mais il importe de souligner que, compte tenu de la spécificité des projets créés par les jeunes, les codes existants ne répondent pas à leurs besoins spécifiques. Il s’agit dès lors de cadre incitatif global conçu indépendamment du type d’entreprise créée. b. L’élaboration de lignes de financement en faveur de PME : des contraintes d’éligibilité insurmontables pour les jeunes Diverses sources de financement avantageuses furent destinées à la promotion des PME au Maroc: Procédure Simplifiée Accélérée, lignes internationales BIRD, BAD, OPEP...Par la suite le “Crédit Jeunes Promoteurs” fut promulgué en 1987. Mais les contraintes d’éligibilité à ce type de crédit les rendaient, en fait, inaccessibles aux jeunes : • niveau élevé des fonds propres • garanties exigées trop importantes • carences intrinsèques de la loi 36-87 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 37 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux c. La mise en place des zones industrielles: une infrastructure nécessaire mais démesurée par rapport aux besoins des jeunes Si un programme volontariste de zones industrielles au profit des promoteurs potentiels a été élaboré à l’échelle nationale, il s’avère inadapté aux besoins spécifiques des jeunes promoteurs. En effet, la création d’une petite unité ne nécessite aucunement une superficie importante tel que le proposaient les zones industrielles. Cette discordance entre l’offre des terrains nus et la nature des besoins (locaux à usage professionnel de superficie modeste) désavantageaient grandement les jeunes promoteurs. Ceci est un constat sur la politique incitative des pouvoirs publics en faveur de l’investissement qui allait être accompagnée d’un dispositif institutionnel. Ce dernier était principalement composé de la création d’une unité d’assistance technique au sein de l’ODI et d’une division PMI au sein du MCI, une dynamisation du CMPE etc. Situés exclusivement à Rabat et à Casablanca, ces organismes allaient poser le problème crucial de l’assistance de proximité indépendamment de leur vocation d’accompagnateur de l’investissement PME. L’analyse du dispositif national en faveur de la création d’entreprise témoigne à l’évidence de l’absence d’une politique spécifique et cohérente d’appui à la création d’entreprise par les jeunes. Les contraintes spécifiques que rencontre cette catégorie d’investisseurs confirmeront cet état de fait. 38 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 I.2.3.3. Les contraintes spécifiques aux jeunes Les contraintes sont nombreuses et empêchent toute exhaustivité. Leurs effets (conjugués ou non) limitent de manière substantielle la création d’entreprise par les jeunes. Il sera question, ici, de relever principalement les contraintes lourdes. a. L’information et la sensibilisation Le système d’information et de sensibilisation à la création d’entreprise ne suit pas toujours la volonté des pouvoirs publics d’encourager l’esprit d’initiative et de promouvoir l’activité privée. En effet, la mise en oeuvre du Programme d’Information et d’Assistance à la Création d’Entreprises (PIACE) et du programme de Promotion des Activités Economiques en Milieu Rural (PROMAR) a révélé un manque crucial d’information et de sensibilisation à la création d’entreprise. Globalement, les promoteurs largement informés des procédures, des avantages octroyés et des opportunités d’investissement sont souvent ceux qui ont déjà fait leurs preuves dans le monde des affaires. Les autres, jeunes notamment, éprouvent beaucoup de difficultés à recueillir l’information nécessaire et ne reçoivent pas toujours l’assistance souvent indispensable pour concrétiser leur idée de projet. b. La problématique du financement Du fait de l’insuffisance chronique des fonds propres lors de la création d’entreprise, le recours au financement bancaire constitue la panacée pour les jeunes porteurs de projets. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 39 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Son corollaire réside dans le fait que la banque sollicite, bien souvent, des garanties externes au projet ,et ce indépendamment de la viabilité du projet et des compétences intrinsèques des promoteurs. En effet, à projets “égaux” (économiquement et financièrement viables), le banquier privilégie systématiquement le promoteur dont l’assise financière est confortable et pouvant surseoir aux garanties demandées, au détriment bien souvent des promoteurs disposant de profils viables et maîtrisant toutes les données du secteur. Abstraction faite des Crédits Jeunes Entrepreneurs et Jeunes Promoteurs (qui sont assortis d’un fonds de garantie et d’une structure de remboursement adaptable aux projets), le jeune reste aujourd’hui inéligible aux autres sources de financement - pour peu qu’il dépasse le montant de crédit autorisé par la loi compte tenu des contraintes précitées. Il serait judicieux de réfléchir à cet égard à d’autres modes de financement spécifiques aux jeunes. c. Des formalités fastidieuses pour des petits projets L’approche des jeunes promoteurs confirme les nombreuses “formalités et verticalités administratives” à propos desquelles n’hésitent pas à s’élever tout porteur potentiel de projet. Celles-ci se posent avec plus d’acuité lorsqu’il s’agit de procédures de création légale de l’entreprise : l’interdépendance des formalités présente le double inconvénient d’une perte significative de temps alliée à une sophistication des procédures dont peuvent se passer les petits projets promus par les jeunes. 40 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Des efforts sont à fournir par l’Administration afin de réduire les coûts inhérents à la complexité des procédures, notamment en termes de temps. d. L’indisponibilité et la cherté des locaux L’une des contraintes conditionnant la réalisation effective des projets concerne le local. Or, son indisponibilité au sein notamment de zones d’activités économiques, et/ou cherté empêchent : • l’éligibilité au Crédit Jeunes Promoteurs ; • la création de l’entreprise par le jeune. Ce raisonnement peut être transposé au niveau de certains projets du fait même de la rareté relative des terrains ou de la complexité de leur obtention (terres domaniales, collectives, habous, etc.) e. Une assistance centralisée et non intégrée Si l’assistance mise en place par les pouvoirs publics en faveur des promoteurs potentiels peut paraître opérationnelle, elle reste en revanche trop centralisée sur l’axe Rabat-Casablanca (ODI, CMPE, Ministère des Investissements, système bancaire...). De plus, elle semble plus profiter à une catégorie spécifique d’investisseurs dont est exclue la population des jeunes porteurs de projets. Parallèlement, le manque d’intégration dans cette assistance (organismes octroyant une assistance pendant la phase de l’étude et de l’information ne travaillant pas en coordination avec les institutions de financement ou absence totale de suivi des projets) aboutit en fin de compte à des échecs d’entreprises promues par les jeunes. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 41 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux La coordination de ces actions (assistance en amont et aval de projets, financement et formation) semble d’une nécessité impérieuse. 42 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 43 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 44 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 II. RAPPORTS DES COMMISSIONS COMMISSION I : ENCADREMENT DE L’ENTREPRISE ET ENJEUX DE COMPETITIVITE PRÉSIDENT : ABDERRAHIM LAHJOUJI RAPPORTEUR : MILOUD LOUKILI Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 45 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 46 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 D ans le cadre de la quatrième Session du Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir tenue sous le thème : “Jeunes et entreprise : nouveaux enjeux”, la première commission présidée par Mr A. LAHJOUJI et dont le rapporteur est Mr LOUKILI, s’est penchée sur l’étude et l’analyse de la problématique de l’encadrement de l’entreprise et des enjeux de la concurrence. Les discussions de la commission ont été axées sur un document de travail comportant un projet de programme d’action proposé par le Secrétariat Général. Ont pris part à ces discussions toutes les compétences économiques, sociales et syndicales ainsi que les représentants des secteurs administratifs. Il convient de signaler que le document de travail en question constitue la synthèse des résultats des travaux des comités préparatoires de la session auxquels ont contribué différentes composantes du CNJA. Une analyse approfondie des quatorze mesures proposées par le projet de programme d’action à propos du thème de cette commission, a été menée dans un esprit de responsabilité, de transparence, franchise, réalisme et de compromis. Les mesures proposées ont été adoptées par la commission après que celle-ci ait écouté différentes interventions intenses de ses membres et d’amples explications fournies par le Secrétariat Général et après de longues discussions aiguës et constructives. Avant d’exposer brièvement ces mesures telles qu’elles ont été enrichies et amendées par les membres de la Commission, il importe de noter que les différentes composantes sociales et économiques de la Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 47 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Commission ont insisté sur deux principes généraux qu’on peut résumer ainsi : Le premier principe concerne la place qui revient à l’entrepreneur et le rôle dévolu à l’entreprise dans la société à travers la mise en relief de leur importance stratégique et de leur responsabilité dans la promotion du développement économique et culturel notamment sur les deux plans de l’emploi et de la qualification des jeunes. Dans ce sens, il y a lieu d’insister sur la nécessité de définir de manière précise les droits et les devoirs de l’entreprise dans un climat de forte concurrence internationale. Le second principe est relatif à la nécessité de mettre en place une stratégie globale et cohérente en matière de développement économique et social permettant aux acteurs de tous les secteurs de disposer d’une prospective de plus long terme et d’une meilleure prévision des enjeux et défis futurs. On peut grouper ces mesures autour de deux axes : Premier axe : Encadrement de l’entreprise et renforcement des ressources humaines Cet axe comprend huit mesures : 1. Promotion de l’emploi des hauts cadres et des cadres techniques ; 2. Programme national de formation et de sensibilisation des chefs d’entreprises à la gestion ; 3. Développement du Conseil-assistance pour suivre l’évolution de l’entreprise ; 4. Promotion de la formation qualifiée par et pour 48 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 l’entreprise ; 5. Réforme des deux cadres juridique et réglementaire des stages professionnels et de la formation par alternance ; 6. Développement de l’association et de la coopération entre grandes et petites entreprises ; 7. Développement de la recherche-développement par association des entreprises avec les établissements de l’enseignement supérieur ; 8. Renforcement de l’organisation professionnelle des entreprises. Second axe : Information, incitation et appuis institutionnels Cet axe comprend six mesures : 1. Etablir un programme national pour la qualité ; 2. Adapter les coûts de production aux exigences de la concurrence internationale ; 3. Programme national de modernisation du système productif ; 4. Amélioration des rapports entre l’administration et l’entreprise ; 5. Adaptation de l’environnement juridique à l’entreprise ; 6. Renforcement des structures de consultations sociales au sein de l’entreprise. Il convient de signaler que les débats et les amendements, concernant les mesures adoptées par la Commission, portent tant sur les objectifs et les Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 49 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux moyens nécessaires que sur les institutions et les secteurs concernés par ces mesures. En conclusion, la Commission recommande et insiste sur la nécessité de l’engagement de toutes les composantes du CNJA à oeuvrer pour une exécution rapide des mesures issues de ses sessions et pour la mise en place des moyens nécessaires à cela. Ces mesures constituent ensemble, quant à leur philosophie et à leur méthodologie générale, une charte nationale pour l’emploi des jeunes. 50 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 COMMISSION II : UNE POLITIQUE NATIONALE D’APPUI A LA CREATION D’ENTREPRISE PAR LES JEUNES PRESIDENT : ABDELKADER ABBASSI RAPPORTEUR : ABDELLAH FERDOUSS Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 51 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 52 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 D ans le cadre des travaux de la quatrième session du CNJA, la deuxième Commission, chargée de l’axe concernant “la création de l’entreprise : politique d’aide et ses conditions”, s’est réunie plusieurs fois les 18, 19 et 20 janvier 1995. La Commission a commencé ses travaux par l’élection de son Président Monsieur Abdelkader ABBASSI et son rapporteur Monsieur Abdellah FERDOUSS. Après quoi, le Secrétariat Général a fait une longue introduction principalement axée sur la présentation du contexte général de la quatrième session et sur le rappel des principes méthodologiques relatifs à l’interpénétration et à l’accumulation qu’adopte le CNJA en vue de dégager des propositions et des programmes articulés et intégrés visant une intégration économique, sociale, culturelle et institutionnelle des jeunes. La spécificité de la quatrième session a également été rappelée. C’est que cette session vise à encourager la réalisation de l’auto-insertion comme moyen particulier à l’étape actuelle de l’évolution de l’économie nationale. Cette auto-insertion répond aux aspirations d’un nombre croissant de jeunes. Dans ce cadre, ont été signalés les différents programmes établis par le CNJA et concernant l’aide et les subventions en matière de création d’entreprises par les jeunes dans les zones rurales et urbaines. Après cela, la Commission est passée à une discussion générale sur la méthodologie de travail et au sujet des douze mesures proposées (de 15 à 26). Les débats de la Commission et les interventions de ses membres se sont déroulés dans un climat de sérieux et Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 53 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux dans un esprit de responsabilité et de dialogue constructif. C’est ainsi que la majorité des mesures proposées ont été enrichies quant à leur définition précise, au contenu de leurs objectifs, aux moyens à mettre en oeuvre pour les exécuter et aux institutions et secteurs concernés par ces mesures. C’est ainsi que les mesures concernant les trois axes suivants ont été discutées et enrichies : Le premier axe concernant la promotion de l’esprit d’entreprise chez les jeunes comprend : Mesure 15 : Promotion d’une culture nationale d’entreprise. Mesure 16 : Promotion de filières de formation axées sur la création de l’entreprise par les jeunes dans le cadre de partenariat entre les établissements de formation, les collectivités locales et autres intervenants publics ou privés. Mesure 17 : Développement de pépinières pour encourager la création d’entreprises par les jeunes, au niveau local. Le deuxième axe porte sur la mise sur pied des conditions propices à la création d’entreprises par les jeunes. Cet axe comprend : Mesure 18 : Création d’un statut particulier du jeune créateur d’entreprise. 54 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Mesure 19 : Diversification des lignes de financement concernant les jeunes créateurs d’entreprise à des conditions avantageuses. Mesure 20 : Encouragement des actions d’aménagement des terrains et de construction de locaux de complexes ou de villages professionnels à des prix préférentiels au profit des jeunes en milieux urbain et rural. Mesure 21 : Accès des jeunes agriculteurs et des lauréats des Ecoles et Centres de formation agricole aux terres domaniales, Collectives et Habous. Mesure 22 : Elaboration d’une stratégie nationale de développement des technologies. Mesure 23 : Encouragement des jeunes Marocains Résidants à l’Etranger (RME) à créer des entreprises au Maroc. Le troisième axe, enfin, traite de la mise en place de structures efficaces pour l’encouragement de la création d’entreprises par les jeunes. Il comprend : Mesure 24 : Mise en place d’une structure nationale d’appui à la création d’entreprise par les jeunes. Mesure 25 : Mise en place d’un dispositif de soutien au mouvement associatif agissant en faveur des jeunes créateurs d’entreprise. Mesure 26 : Création et promotion de structures de développement local et régional (SDLR). Les débats de la Commission ont dégagé le rôle important que joue l’artisanat dans le domaine de l’emploi et de la création d’entreprises. La Commission Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 55 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux recommande qu’on lui accorde une attention particulière. Dans le cadre de la création d’une structure nationale d’accueil, d’aide et de suivi concernant les jeunes entrepreneurs, la Commission recommande la mobilisation totale de toutes les compétences et structures disponibles sur les plans national, régional et local. Consciente du rôle important qui revient à la société civile, la Commission prend acte avec satisfaction du développement du mouvement associatif et surtout dans les milieux des jeunes entrepreneurs. Enfin, les membres de la commission insistent sur la nécessité d’une mise en œuvre urgente des mesures proposées dans le cadre du programme d’action. La Commission recommande au Secrétariat Général du CNJA de reformuler ces mesures de manière à tenir compte des remarques et propositions enregistrées dans le procès verbal des séances de la Commission. 56 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 COMMISSION III : FONDS POUR LA PROMOTION DE L’EMPLOI DES JEUNES PRESIDENT : RACHID EL HADDAOUI RAPPORTEUR : MOHAMED BENHAMMOU Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 57 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 58 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 L a Commission a commencé ses travaux par l’élection de son Président Monsieur Rachid EL HADDAOUI et son rapporteur Mohamed BENHAMMOU, après quoi elle a écouté l’exposé du Secrétariat Général du CNJA qui a porté sur les travaux préparatoires effectués au niveau du CNJA avec la participation des parties concernées, depuis que SA MAJESTE LE ROI a annoncé la création du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes. Cet exposé a également porté sur les événements postérieurs à cette annonce, à savoir l’adoption à l’unanimité du texte réglementant l’utilisation de ce Fonds par le Parlement et la constitution de la Commission Nationale présidée par le Premier Ministre et chargée de l’exécution et du suivi. Après l’exposé du Secrétariat Général, les discussions de la Commission ont insisté sur le caractère d’urgence du programme et sur la priorité à accorder au milieu rural et agricole du fait de la conjoncture climatique exceptionnelle que connaît notre pays cette année ainsi que sur la nécessité d’associer tous les opérateurs concernés et d’assurer une répartition équitable de manière à ce que toutes les régions du pays bénéficient de cette opération. Le lendemain, 19/01/1995, la Commission a poursuivi ses travaux en accordant une attention particulière aux modalités de gestion du Fonds et aux méthodes de son exécution en s’appuyant sur les données fournies par les représentants des ministères concernés et notamment sur les données relatives à la constitution de la Commission Nationale présidée par le Premier Ministre. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 59 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux A ce propos, le débat général a dégagé l’importance qu’il faut accorder au respect de la philosophie et des principes du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes quant à la manière de l’employer et de le gérer. Ainsi, le débat a insisté sur les principes fondamentaux suivants : • La création du Fonds n’a pas pour objectif de compléter les budgets sectoriels des différents ministères, mais de financer les opérations de création d’entreprises par les jeunes par l’octroi de crédits et par l’accomplissement d’opérations complémentaires. • La création d’entreprises doit être considérée comme un tout intégré exigeant la résolution des différents problèmes liés à cette création (cela veut dire que le succès d’un jeune entrepreneur dépend de la satisfaction d’un certain nombre de conditions : crédit, encadrement technique, formation, disponibilité de locaux commerciaux ou industriels et de terres agricoles ainsi que la résolution du problème d’irrigation par petite ou moyenne hydraulique...). • Assurer un équilibre régional et social par l’intervention du Fonds au profit de toutes les catégories de “jeunes diplômés ou non” et au profit de toutes les régions du Royaume et des zones prioritaires en particulier. Considérant ce rappel de la philosophie qui se trouve derrière la création du Fonds et après étude des projets des trois mesures 27, 28 et 29 relatives à la gestion du Fonds, la Commission recommande ce qui suit : 1. Nécessité d’une gestion et d’un fonctionnement 60 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 décentralisés du Fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes de manière à répondre aux besoins locaux et provinciaux relatifs à la création d’entreprises par les jeunes. 2. Elargissement de la Commission Nationale pour englober le CNJA et les collectivités locales. 3. Associer les organisations de jeunesse et des associations comme partenaires concernés par l’exécution du programme d’action du Fonds aux niveaux local et provincial. 4. Etablissement d’un programme d’urgence assurant une intervention du Fonds, selon une procédure simplifiée et efficace de déblocage des crédits, et accordant une attention particulière au milieu rural et agricole en partant des programmes établis par le CNJA en collaboration avec tous ses partenaires (programme de promotion des activités économiques en milieu rural et programme des zones prioritaires). Dans ce cadre, la Commission propose une mesure supplémentaire portant le N° 30 et incitant à accorder une attention particulière au milieu rural et agricole, tenant compte de la conjoncture climatique exceptionnelle de cette année. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 61 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N° 30 1. LA MESURE Elaboration et exécution d’un Programme d’urgence en faveur du monde rural et particulièrement le secteur agricole. 2. OBJECTIFS : • Permettre aux jeunes promoteurs et entrepreneurs ruraux de réaliser leurs projets dans des conditions climatiques difficiles. • Maintenir le niveau d’emploi, réduire l’exode rural et la pression sur le milieu urbain. • Amélioration et diversification des activités socioéconomiques dans le milieu rural par la dynamique des économies locales. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Réunir la commission nationale élargie dans les meilleurs délais afin de définir les composantes du Programme et sa localisation (cf. le PROMAR et le Programme des Zones d’Actions Prioritaires). • Mise en œuvre urgente de la mesure 29 relative à la simplification des procédures des dépenses du fonds et notamment par les actions complémentaires dans le cadre de programmes intégrés auxquels participent tous les intervenants en milieu rural. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : 62 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Membres de la Commission Nationale élargie, • Direction Générale des Collectivités Locales, (Ministère d’Etat à l’Intérieur) • Direction des Affaires Rurales (Ministère d’Etat à l’Intérieur) • La Caisse Nationale de Crédit Agricole • Le Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Offices régionaux de Mise en Valeur Agricole (MAMVA) • Directions Provinciales de l’Agriculture (MAMVA) • Centres de travaux agricoles (MAMVA) • Les établissements de formation et de recherche agricole Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 63 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux III. PROGRAMME D’ACTION EN FAVEUR DE LA PROMOTION DE L’ENTREPRISE PRIVEE Il découle de l’argumentaire présenté ci-dessus que la promotion de l’entreprise est au centre de la problématique de la création de l’emploi en faveur des jeunes. Un programme d’action est proposé à cette fin. Il concilie des initiatives qui améliorent les performances de l’entreprise privée établie en matière de valorisation des ressources humaines et de compétitivité ainsi que des actions qui aspirent à faire de la création d’entreprise une perspective d’avenir pour l’auto-insertion des jeunes. III.1. ENTREPRISE PRIVÉE ET DÉFIS DE LA COMPÉTITIVITÉ Le diagnostic établi a permis de mettre en évidence les atouts indéniables mais aussi de souligner les contraintes majeures de l’entreprise privée face aux défis de sa compétitivité. Sur cette base, le programme d’action comporte des mesures visant le renforcement de l’entreprise existante et susceptible de mettre le système d’éducationformation et les jeunes, diplômés en particulier, en mesure d’apporter, par leur savoir et savoir-faire, une contribution décisive à l’effort inéluctable de redynamisation de l’entreprise et donc de l’économie nationale. Deux types d’actions répondent à cette préoccupation. 64 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Il s’agit d’une part d’actions visant l’amélioration du niveau de l’encadrement et de la valorisation des ressources humaines au niveau de l’entreprise privée. Dans ce cadre, les actions concernent la promotion de recrutement des cadres supérieurs et techniques par les entreprises privées (mesure n° 1), le développement de la maîtrise des systèmes de gestion par les chefs d’entreprises (mesure n°2), le développement de l’encadrement externe à travers l’assistance-conseil (mesure n° 3), la promotion d’une formation adaptée par et pour l’entreprise (mesures n°4 et 5), le développement de la coopération entre petites et grandes entreprises (mesure n°6), l’encouragement de la coopération université-entreprise en matière de recherchedéveloppement (mesure n°7) et le renforcement de l’organisation professionnelle des entreprises (mesure n°8). Le deuxième type d’actions vise, d’autre part, à créer un cadre institutionnel, administratif et professionnel favorable au développement de l’entreprise. Une série de mesures sont envisagées à cet effet. Il s’agit de promouvoir une mission nationale qualité (mesure n°9), d’adapter les coûts de facteurs aux exigences de la concurrence internationale (mesure n° 10), d’élaborer un programme national de modernisation du système productif (mesure n° 11), d’assainir et de définir de nouveaux rapports entre l’administration et l’entreprise (mesure n° 12), d’adapter l’environnement juridique de l’entreprise au nouveau contexte de l’entreprise (mesure n° 13) et de consolider les structures de dialogue et de concertation au sein de l’entreprise (mesure n° 14). Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 65 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 66 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 - 1ENCADREMENT ET VALORISATION DES RESSOURCES HUMAINES Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 67 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 68 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°1 1. LA MESURE : Promotion de l’emploi des cadres supérieurs et techniques 2. OBJECTIFS : • Elever le niveau d’encadrement des entreprises • Favoriser l’accès des entreprises aux compétences techniques supérieures • Améliorer les modes de production et de gestion des entreprises • Développer le recrutement des jeunes diplômés 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Elargissement du champ d’application de la loi relative aux stages de formation-insertion professionnelle en relevant le plafond des indemnités de stages • Mener une campagne de sensibilisation pour relancer la mise en oeuvre de ladite loi • Réaménager l’IGR pour favoriser le recrutement de cadres supérieurs et techniques Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 69 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales • Ministère chargé de l’Incitation de l’Economie • Ministère des Finances et des Investissements • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Associations, professionnelles 70 organisations et chambres Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°2 1. LA MESURE : Programme National de Formation et de sensibilisation des Chefs d’entreprises à la gestion. 2. OBJECTIFS : • Améliorer l’encadrement de l’entreprise en vue de renforcer sa compétitivité • Promouvoir les structures fonctionnelles de l’entreprise (gestion des ressources humaines, gestion financière, gestion technique, veille technologique, management de la qualité). 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Elaborer en concertation avec les partenaires concernés un programme définissant le contenu de la formation, un dispositif de mise en oeuvre et une structure permanente de coordination et d’évaluation. • Sensibiliser les entreprises aux enjeux de la modernisation de leurs structures organisationnelles internes. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 71 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux Scientifique • Ministère de la Formation Professionnelle et de la Formation des Cadres • Ministère du Commerce, de l’Industrie, du Commerce Extérieur et de l’Artisanat • Etablissements de formation, • Associations, professionnelles organisations et chambres • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Office pour le Développement Industriel • Sociétés d’assistance-conseil 72 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°3 1. LA MESURE : Développement de l’assistance-conseil pour accompagner les performances de l’entreprise 2. OBJECTIFS : • Renforcer l’encadrement externe des entreprises • Faciliter l’accès aux nouvelles techniques de gestion et de production • Développer le secteur “services aux entreprises” • Améliorer les performances de l’entreprise • Créer des emplois pour les diplômés de l’enseignement supérieur et technique 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mettre en place un cadre incitatif pour le développement de l’assistance-conseil 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère chargé de l’Incitation de l’économie • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Office pour le Développement Industriel • Associations, organisations et chambres professionnelles • Sociétés d’assistance-conseil Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 73 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°4 1. LA MESURE : Promotion de la formation qualifiante par et pour l’entreprise 2. OBJECTIFS : • Accompagner la compétitivité sectorielle à travers la formation technique supérieure • Améliorer le niveau et la qualité de l’encadrement de l’entreprise • Développer la motivation du personnel et son adhésion aux objectifs de l’entreprise • Renforcer la dimension pratique dans la formation des jeunes 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Elaborer un cadre incitatif en vue d’encourager les entreprises à améliorer le niveau de qualification de leurs employés • Créer au sein des entreprises et/ou au niveau de leurs associations professionnelles des structures de formation (alternée, continue, contractuelle). 74 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère chargé de l’Incitation de l’Economie • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique • Ministère de la Formation Professionnelle • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Associations, professionnelles organisations Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir et chambres 75 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°5 1. LA MESURE : Réforme des cadres législatif et réglementaire relatifs à l’apprentissage et à la formation en alternance 2. LES OBJECTIFS : • Adapter la législation en vigueur à l’évolution des besoins économiques et sociaux. • Valoriser et transmettre le savoir-faire acquis • Préparer les jeunes à une meilleure insertion dans la vie active 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Activer l’adoption des dispositions législatives compatibles avec les exigences sociales et économiques. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales • Ministère de la Formation Professionnelle • Ministère chargé des Droits de l’Homme • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Associations, professionnelles 76 organisations et chambres Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°6 1. LA MESURE : Développement d’un partenariat et d’une coopération entre les grandes et les petites entreprises 2. LES OBJECTIFS : • Promouvoir le rôle moteur de la grande et moyenne entreprise dans le développement du système productif • Développer la sous-traitance, le parrainage et l’essaimage en faveur des micro et petites entreprises. • Amélioration de l’organisation de l’entreprise 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Concevoir un cadre incitatif pour le développement de la sous-traitance, du parrainage et de l’essaimage • Sensibiliser les grandes et les moyennes entreprises sur la nature des avantages qu’elles tireraient du partenariat 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère du Commerce, de l'Industrie et de l’Artisanat • Ministère Chargé de l’Incitation de l’Economie • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales • Associations, organisations et chambres professionnelles Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 77 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°7 1. LA MESURE : Promotion de la recherche-développement en partenariat entre l’entreprise et les établissements d’enseignement supérieur 2. OBJECTIFS : • Améliorer la compétitivité des entreprises • Favoriser la créativité et l’innovation • Favoriser la création de technopôles • Renforcer les relations entreprises/université et centres de recherches 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Sensibiliser les opérateurs économiques • Institutionnaliser le partenariat université-entreprise • Mettre en place un cadre incitatif approprié, notamment fiscal. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Associations, professionnelles organisations et chambres • Centres de recherches, • Entreprises , 78 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Etablissements d’Enseignement Supérieur, • Office National de Développement des Aéroports • Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 79 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°8 1. LA MESURE : Renforcement de l’organisation professionnelle des entreprises 2. OBJECTIFS : • Elargir la représentation des organisations et associations professionnelles • Organiser les métiers et les professions • Créer des interfaces efficients entre les pouvoirs publics et le secteur privé • Doter les entreprises de structures d’expression de leurs intérêts collectifs et professionnels. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Elever le niveau d’encadrement des associations et organisations professionnelles existantes • Encourager l’adhésion des entreprises aux organisations professionnelles • Doter les associations professionnelles de moyens de financement nécessaires • Reconnaître aux organisations et associations professionnelles le rôle d’interlocuteur et de partenaire dans le développement de l’initiative privée. 80 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Le Premier Ministre • Associations, professionnelles organisations Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir et chambres 81 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 82 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 -2INFORMATION, INCITATIONS ET APPUIS INSTITUTIONNELS Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 83 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 84 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°9 1. LA MESURE : Promotion d’une mission nationale “qualité” 2. OBJECTIFS : • Promouvoir le produit “Maroc” • Faire de la qualité un facteur de compétitivité de l’entreprise, au niveau intérieur et extérieur • Contribuer à accroître la demande et à élargir le marché intérieur. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Renforcer et développer à l’échelle nationale les structures de normalisation et certification • Renforcer les structures et moyens de promotion commerciale à l’étranger • Organiser l’accompagnement des produits notamment de l’artisanat vers les marchés extérieurs • Favoriser le développement des associations de consommateurs • Réviser le système de contrôle de qualité en vigueur. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Le Premier Ministre • Ministère Chargé de l’Incitation de l’Economie, • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 85 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux l’Artisanat • Ministère de l’Agriculture et de la Réforme Agraire • Ministère du Tourisme • Ministère de la Communication • Office pour le Développement Industriel • Associations, professionnelles 86 organisations et chambres Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°10 1. LA MESURE : Adaptation des coûts des facteurs aux exigences de la concurrence internationale 2. OBJECTIFS : • Dynamiser les exportations • Rendre les entreprises plus concurrentielles sur les marchés intérieur et international • Favoriser les investissements et la création d’emplois 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Renforcer le système d’observation et d’information sur les coûts des facteurs et la productivité des entreprises • Instituer une structure nationale de concertation en matière d’ajustement des coûts des facteurs. • Créer et développer les infrastructures d’accueil et d’accompagnement des entreprises. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère chargé de l’Incitation de l’Economie, • Ministère des Finances et des Investissements, • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère des Travaux Publics Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 87 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux • Ministère des Transports • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Ministère de l’Energie et des Mines • Associations, professionnelles organisations et chambres • Les Collectivités Locales. 88 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°11 1. LA MESURE : Programme national de modernisation du système productif 2. OBJECTIFS : • Soutenir les entreprises dans leurs nécessaires efforts de modernisation • Préparer le système productif à faire face aux enjeux de l’ouverture • Assurer la viabilité et la croissance des entreprises. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Définition d’une d’industrialisation stratégie nationale • Création d’un Fonds de modernisation des entreprises. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Le Premier Ministre, • Ministère chargé de l’Incitation de l’Economie, • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 89 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux • Office pour le Développement Industriel • Associations, professionnelles organisations et chambres MESURE N°12 1. LA MESURE : Amélioration des relations entre l’Administration et l’Entreprise 2. OBJECTIFS : • Renforcer la confiance et la crédibilité dans les rapports entreprises-administration • Clarifier les règles du jeu en matière de prestation de services, de relations client-fournisseur, de marchés publics et de procédures judiciaires • Accroître l’efficience de l’Administration 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Définir un plan global d’assainissement et de rationalisation des rapports entre Administration et Entreprise • Renforcer les systèmes de vigilance, de contrôle et de sanction en vue d’instaurer une éthique dans le domaine des affaires et des rapports entre l’Entreprise et l’Administration 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : 90 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • La Chambre des Représentants • L’Administration • La Direction Générale des Collectivités Locales • Associations, professionnelles organisations Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir et chambres 91 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°13 1. LA MESURE : Adaptation de l’environnement juridique de l’entreprise 2. OBJECTIFS : • Moderniser les cadres juridiques existants • Faire de l’environnement juridique un facteur de promotion de l’entreprise 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Accélérer les réformes législatives en cours en matière sociale, commerciale, judiciaire, administrative et professionnelle et d’investissement. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Le Premier Ministre • Chambre des Représentants • Ministères concernés • Associations, professionnelles 92 organisations et chambres Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°14 1. LA MESURE : Consolidation des structures de concertation sociale au sein de l’entreprise. 2. OBJECTIFS : • Développer le dialogue et la concertation entre partenaires sociaux • Favoriser les démarches participatives au sein de l’entreprise • Améliorer le climat social dans l’entreprise • Informer régulièrement les partenaires sociaux de la situation de l’entreprise • Sensibiliser les partenaires sociaux aux enjeux de l’entreprise et à ses problèmes de gestion. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Dynamiser les instances permanentes de dialogue et de représentation des intérêts en présence au sein de l’entreprise • Reconnaissance légale de ces instances au sein de l’entreprise • Elaborer un programme national de formation des partenaires sociaux de l’entreprise. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 93 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux • Améliorer la communication au sein de l’entreprise • Mettre en place une méthodologie concertée en matière de dialogue social au sein de l’entreprise. • Mener des actions de sensibilisation des parties concernées 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales • Ministère chargé des Droits de l’Homme • Associations, professionnelles organisations et chambres • Conseil Consultatif chargé du suivi du dialogue social 94 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 III.2. POUR UNE POLITIQUE NATIONALE D’APPUI A LA CREATION D’ENTREPRISE PAR LES JEUNES Le niveau insuffisant des créations d’entreprise par les jeunes, l’émergence d’un certain nombre de valeurs favorables à l’entrepreneuriat chez les jeunes et les limites du cadre incitatif et des structures d’assistance et de soutien aux jeunes promoteurs sont toutes des raisons qui militent pour l’élaboration d’une politique nationale d’appui à la création d’entreprise par les jeunes. Quinze mesures constituent l’ossature de cette politique allant dans quatre directions principales. En premier lieu, il s’agit de promouvoir l’esprit d’entreprise dans le sens de générer des idées de projet et d’avoir la volonté de les faire aboutir et en assurer la continuité. Trois mesures traitent de cette question. La promotion d’une culture nationale d’entreprise (mesure n°15), la mise en place de structures décentralisées et de filières de formation permanentes en matière de création d’entreprise (mesure n° 16) et développement des pépinières pour encourager la création des entreprises par les jeunes au niveau local (mesure n°17). En second lieu, la promotion de l’esprit d’entreprise doit déboucher sur la mise en place d’un dispositif incitatif à la création d’entreprise. Les actions proposées à cette fin ont trait à la création d’un statut du jeune promoteur (mesure n°18), à la diversification des sources de financement des jeunes créateurs (mesure n° 19), à l’encouragement des communes à aménager des terrains et locaux de petite taille et à des Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 95 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux prix préférentiels qu’elles mettraient à la disposition des jeunes créateurs d’entreprise (mesure n° 20), au développement des entreprises dont l’activité est centrée sur les nouvelles technologies (mesure n° 22), à l’encouragement à l’installation des entreprises par les jeunes résidants marocains à l’étranger (mesure n° 23) et à l’accès des jeunes lauréats des établissements de formation agricole aux terres Domaniales, Collectives, Habous (mesure n°21). En troisième lieu, à côté du cadre incitatif, l’analyse entreprise a révélé la nécessité de structures d’appui efficaces mais spécifiques aux jeunes créateurs d’entreprises. Dans cette perspective, le programme d’action propose trois (3) mesures. Il s’agit de la mise en place d’une structure d’appui à la création d’entreprise (mesure n° 24), de l’encouragement du mouvement associatif agissant en faveur des jeunes créateurs d’entreprises (mesure n° 25), de la création et de la promotion de structures de développement régional (mesure n° 26). 96 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 -1PROMOTION DE L’ESPRIT D’ENTREPRISE Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 97 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 98 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°15 1. LA MESURE : Promotion d’une culture nationale d’entreprise 2. OBJECTIFS : • Réhabiliter l’entreprise dans la société et valoriser l’image de l’entrepreneur. • Promouvoir l’esprit d’entreprise. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mener une action de communication globale et permanente associant l’entreprise aux autres partenaires • Instituer une semaine nationale de l’entreprise pour créer l’événement et soutenir l’action • Inclure dans les programmes d’enseignement et de formation des modules spécifiques consacrés à l’entreprise et à l’entrepreunariat. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Education Nationale • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique • Ministère de la Communication Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 99 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux • Ministère de l’Agriculture et de la mise en Valeur Agricole, • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales, • Ministère des Affaires Culturelles, • Direction Générale des Collectivités Locales, • Opérateurs de Formation, • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Organisations et Associations Professionnelles • Organisations non gouvernementales, • Organisations et Associations de Jeunesse • Chambres professionnelles 100 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 MESURE N°16 1. LA MESURE : Promotion de filières de formation axées sur la création de l’entreprise par les jeunes dans le cadre de partenariat entre les établissements de formation, les collectivités locales et autres intervenants publics ou privés. 2. OBJECTIFS : • Initier et développer l’esprit d’entreprise auprès des jeunes. • Contribuer à l’amélioration du savoir-faire des lauréats du système de formation en matière de création et de gestion de l’entreprise • Contribuer à une meilleure intégration des établissements de formation à leur environnement économique et social. • Permettre des avantages mutuels jeunesétablissements de formation. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mettre en place un cadre légal pour le développement de ce partenariat entre les parties concernées par la création de l’entreprise par les jeunes. • Lancer une campagne de sensibilisation en direction des opérateurs concernés. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 101 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 102 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique • Ministère de la Formation Professionnelle et de la Formation des Cadres. • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Ministère des Affaires Culturelles • Ministère de l’Etat à l’Intérieur • Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales • Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail • Etablissements de formation • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Organisations et associations professionnelles • Chambres Professionnelles • Collectivités Locales. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 103 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°17 1. LA MESURE : Développement des pépinières pour encourager la création des entreprises par les jeunes au niveau local. 2. OBJECTIFS : • Pallier pour une durée limitée le problème de disponibilité de locaux professionnels destinés aux jeunes. • Assurer un appui et un suivi au profit des jeunes entrepreneurs durant les 3 premières années de la vie de leur entreprise. • Réduire les charges des jeunes entreprises par une offre de services communs. • Réduire le taux de mortalité des entreprises nouvellement créées. • Minimiser les coûts financiers et psychologiques liés à la disparition des entreprises non viables. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Aménager la loi stipulant le droit au bail à l’issue de 23 mois concernant les bénéficiaires des pépinières d’entreprises afin d’en permettre un usage revolving. • Prévoir des incitations fiscales au profit des opérateurs publics et privés pour promouvoir les pépinières d’entreprises. • Faciliter l’accès prioritaire des jeunes entrepreneurs 104 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 issus des pépinières aux terrains ou locaux professionnels. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Habitat • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère des Travaux Publics • Associations des lauréats des institutions de formation • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Fonds d’Equipement Communal • Les Collectivités Locales • Les Chambres professionnelles • Organisations et associations professionnelles • Les Associations et Fondations spécialisées dans le domaine de création de l’entreprise • Le secteur privé • Les organismes formateurs Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 105 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 106 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 -2POUR DES CONDITIONS PROPICES A LA CREATION D’ENTREPRISE Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 107 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°18 1. LA MESURE : Création d’un statut particulier du jeune créateur d’entreprise 2. OBJECTIFS : • Inciter les jeunes à créer leur propre entreprise • Permettre un meilleur accès au système incitatif spécifique aux jeunes, • Assurer une meilleure viabilité des petites entreprises nouvellement créées. • Faciliter l’accès des jeunes créateurs d’entreprise aux marchés publics, plus particulièrement aux niveaux local et régional. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Elaboration de textes réglementaires permettant la mise en place d’un dossier unique, à déposer dans un lieu identifié et décentralisé. • Simplification des procédures pour la création des petites entreprises par les jeunes. • Extension des avantages de la loi 16/87 à tous les jeunes créateurs d’entreprise. • Elaboration d’un code d’investissement spécial pour le jeune créateur d’entreprise. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : 108 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Premier Ministre. • Ministère de l’Etat à l’Intérieur • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat. • Ministère des Travaux Publics • Ministère des Finances et des Investissements. • Ministère Chargé de l’Incitation de l’Economie. • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Chambres professionnelles. • Organisations et associations professionnelles • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Départements Formateurs Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 109 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°19 1. LA MESURE : Diversification des lignes de financement concernant les jeunes créateurs d’entreprise à des conditions avantageuses. 2. OBJECTIFS : • Faciliter l’accès des jeunes créateurs d’entreprise au crédit. • Alléger les charges financières de départ de l’entreprise créée par les jeunes. • Développer les prêts participatifs, le capital - risque, etc. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Inciter les Collectivités Locales, à travers le renforcement de leur patrimoine foncier et de leurs ressources propres, à participer à la promotion de la création de l’entreprise par les jeunes notamment par la mise en oeuvre de nouvelles formes de financement. • Développer les possibilités de financement à travers des formes de partenariat avec l’étranger. • Mettre en place des mesures incitatives en faveur des opérateurs économiques locaux et des sociétés de financement concourant à la création des entreprises par les jeunes. 110 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Informer les jeunes sur les possibilités de financement notamment par la préparation d’un guide unifié pour l’utilisation des différentes lignes. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère d’Etat à l’Intérieur (Collectivités Locales) • Sociétés de financement en capital-risque • Institutions financières • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Bank Al-Maghrib Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 111 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°20 1. LA MESURE : Encouragement des actions d’aménagement des terrains et de constructions de locaux de complexes ou de villages professionnels à des prix préférentiels au profit des jeunes en milieux urbain et rural. 2. OBJECTIFS : • Diminuer les coûts d’investissement par la réduction des prix des terrains et des locaux. • Rentabiliser les petites entreprises, notamment dans les zones défavorisées. • Promouvoir la création de complexes d’activités économiques avec des cellules d’appui et de suivi intégrées. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Aider les communes et les intervenants publics concernés à mobiliser des réserves foncières par l’accès aux terrains collectifs et domaniaux à des prix préférentiels. • Etablir un programme d’aménagement à cette fin. • Faciliter l’installation des jeunes sur les terrains collectifs, domaniaux et Habous par l’assouplissement des procédures. • Allouer une partie des terres distribuées à des jeunes. 112 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère d'Etat à l’Intérieur • Ministère des travaux Publics • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère de l’Habitat • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Ministère des Habous et des Affaires Islamiques • Collectivités Locales • Fonds d’Equipement Communal • Caisse de Dépôt et de Gestion • Office de Développement des Ports • Chambres Professionnelles • Associations et organisations professionnelles • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 113 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°21 1. LA MESURE : Accès des jeunes agriculteurs et des lauréats des Ecoles et Centres de formation agricole aux terres domaniales, Collectives et Habous. 2. OBJECTIFS : • Dynamiser l’insertion des jeunes diplômés en milieu rural. • Réduire l’exode rural surtout de diplômés. • Contribuer à la modernisation du secteur agricole. • Encourager les jeunes à exercer une activité agricole et à créer des entreprises. • Valoriser les terres insuffisamment exploitées. • Dynamiser l’activité économique en milieu rural. • Préparer la relève des agriculteurs • Mise en valeur des terres récupérées non encore exploitées 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Accorder une priorité aux ayants droit • Instaurer et généraliser les baux de longue durée • Encourager les associations entre les ayants droit et les diplômés • Faciliter l’accès à la propriété • Faire un recensement exhaustif des terres récupérées 114 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 non utilisées • Créer des fermes de dimension moyenne exploitables par les jeunes sur la base d’un cahier de charges privilégiant la création d’emplois • Etablir des critères objectifs pour les attributions des terres 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Ministère d’Etat à l’Intérieur (Direction des Affaires Rurales) • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère des Habous et des Affaires Islamiques • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Caisse Nationale de Crédit Agricole • Chambres et Associations Professionnelles Agricoles • Administration des Eaux et Forêts • Sociétés Agricoles de l’Etat Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 115 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°22 1. LA MESURE : Elaboration d’une stratégie développement des technologies nationale de 2. OBJECTIFS : • Encourager la création d’entreprise, par les ingénieurs et cadres techniques supérieurs. • Favoriser l’implantation de technopoles. • Développer la capacité nationale d’innovation dans les secteurs de pointe. • Favoriser la recherche-développement • Permettre la contribution des compétences nationales évoluant à l’étranger dans le processus de modernisation du tissu économique national • Favoriser le développement et la maîtrise des techniques avancées • Développer une recherche scientifique et technique conforme aux objectifs de développement économique et social du pays. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Définir une politique industrielle différenciée. • Identifier les créneaux stratégiques porteurs. • Créer un système incitatif approprié à cette fin. 116 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Etablir une politique nationale en matière de la recherche scientifique. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Le Premier Ministre • Ministère de l’Education Nationale • Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique • Ministère des Finances et des Investissements • Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole • Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat • Ministère de la Santé • Ministère chargé de l’Incitation de l’Economie • Office pour le Développement Industriel • Ecoles d’ingénieurs, Centres de Recherche et Universités Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 117 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°23 1. LA MESURE : Encouragement des jeunes Marocains Résidants à l’Etranger (RME) à créer des entreprises au Maroc. 2. OBJECTIFS : • Promouvoir l’investissement par les jeunes RME sur le sol national. • Contribuer à l’enrichissement des potentialités nationales d’innovation grâce au savoir-faire des RME. • Mettre à contribution les jeunes RME dans le développement du partenariat par association ou par mise en relation avec les opérateurs des pays d’accueil directe. • Prendre appui sur les jeunes RME pour promouvoir de nouveaux métiers. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mener une campagne de sensibilisation en direction des RME • Simplification des procédures d’installation des entreprises par les jeunes RME. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Sous-secrétariat d’Etat Chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger 118 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Services économiques extérieurs rattachés aux ambassades. • La Fondation Hassan II. • La Fondation Banque Populaire ECE. • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Banque AL ÂMAL. • Chambres mixtes maroco-étrangères • Associations des marocains à l’étranger Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 119 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 120 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 -3POUR DES STRUCTURES EFFICACES D’APPUI A LA CREATION D’ENTREPRISE PAR LES JEUNES Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 121 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°24 1. LA MESURE : Mise en place d’une structure nationale d’appui à la création d’entreprise par les jeunes . 2. OBJECTIFS : • Informer, orienter et assister les jeunes créateurs d’entreprise • Constituer un observatoire de la démographie de l’entreprise, des qualifications et des métiers en faveur des jeunes. • Assurer les actions d’animation économique en direction des jeunes aux niveaux national, régional et local. • Favoriser les opérations de coordination et de mise en relation entre les opérateurs habilités en matière de formation, d’assistance et de suivi dans le domaine de la création de l’entreprise par les jeunes. • Suivre, évaluer et ajuster la politique nationale d’appui à la création d’entreprises par les jeunes. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mettre à contribution toutes les structures existantes capables de participer dans cette opération • Mener une étude permettant de définir la faisabilité et le champ d’intervention de cette structure dans une perspective de complémentarité et de synergie avec les structures existantes. 122 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Elaborer une loi portant création de ladite structure et définissant ses modalités de fonctionnement aux niveaux national et provincial. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Premier Ministre • Ministères concernés • Office pour le Développement Industriel • Chambres Professionnelles. • Collectivités Locales. • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Associations de Jeunes Promoteurs • Confédération Générale Economique du Maroc • Institutions de formation Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 123 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°25 1. LA MESURE : Mise en place d’un dispositif de soutien au mouvement associatif agissant en faveur des jeunes créateurs d’entreprise. 2. OBJECTIFS : • Tendre vers une meilleure participation des associations spécialisées dans l’assistance à la création de l’entreprise par les jeunes. • Accroître l’égalité de chances par la dynamisation des associations de promotion de la création de l’entreprise par les jeunes femmes et par les jeunes ruraux. • Contribuer et susciter la constitution de réseaux locaux d’associations spécialisées dans la promotion de la création de l’entreprise par les jeunes. • Impliquer la société civile dans la dynamique de la création de l’entreprise. • Contribuer à la diffusion de l’esprit d’entreprise. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Créer un cadre réglementaire organisant l’action des intervenants dans le domaine de la promotion de la création de l’entreprise par les jeunes. 124 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Instituer un système de contractualisation annuelle sur la base d’un cahier des charges définissant les droits et les obligations des intervenants en matière d’assistance aux jeunes promoteurs. • Instaurer la pratique des contrats programmes entre intervenants dans le domaine. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Premier Ministre • Ministères concernés • Collectivités locales • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Office pour le Développement Industriel • Associations d’assistance et d’appui à la création d’entreprise par les jeunes. • Organisations professionnelles Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 125 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°26 1. LA MESURE : Création et promotion de structures de développement local et régional (SDLR) 2. OBJECTIFS : • Susciter la contribution des Collectivités Locales à l’effort de création de l’entreprise par les jeunes. • Promouvoir de nouvelles formes de financement des activités économiques à l’échelle locale et régionale (crédit participatif, capital-risque). • Création d’une dynamique économique locale et régionale favorisant l’environnement de l’investissement. • Organiser des opérations de sous-traitance entre entreprises à l’échelle de la région . • Contribuer à la valorisation de la recherche technique et scientifique dans les créneaux porteurs intéressant la localité ou de la région. • Créer une dynamique d’émulation entre communes en matière de création d’entreprise par les jeunes. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Promulgation d’une loi organisant les SDLR. 126 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Créer un cadre incitatif approprié à la promotion des SDLR. • Encourager les collectivités locales à promouvoir la création d’entreprise par les jeunes et à s’associer avec eux. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Collectivités Locales • Direction Générale des Collectivités Locales • Les chambres professionnelles • Fonds d’Equipement Communal • Caisse de Dépôt et Gestion • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Entreprises privées • Les Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole • Les Centres de travaux agricoles • Associations locales Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 127 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux III.3. STRUCTURES ET MODALITES PRATIQUES DE MISE EN OEUVRE DU FONDS POUR LA PROMOTION DE L’EMPLOI DES JEUNES Le Fonds pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes constitue un important dispositif d’incitation dont la mise en oeuvre est déjà lancée par la création d’une Commission Nationale qui doit en assurer le suivi. Les différents départements concernés ainsi que tous leurs partenaires impliqués dans cette mise en oeuvre souhaitent que celle-ci respecte la philosophie et l’esprit qui a guidé la mise en place du Fonds notamment par : • une utilisation à travers des programmes d’actions intégrées en vue de promouvoir des emplois productifs par la création d’entreprise par les jeunes. • son emploi au profit de toutes les catégories des jeunes, (diplômés et non diplômés), ainsi que l’ensemble des régions du Royaume et notamment les plus défavorisées. • un usage qui optimise tous les autres dispositifs d’incitation mis ou à mettre en place dans une optique de dynamisation des économies locales et régionales, par l’intensification de leurs tissus économiques respectifs à travers les initiatives d’entrepreneuriat des jeunes. • une simplification des procédures de réalisation des dépenses publiques en vue de permettre d’agir rapidement dans le cadre d’un système de contrôle et de suivi rigoureux aussi bien au niveau local que national. 128 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 Dans cette perspective, quatre mesures sont proposées et consistent en : • l’élaboration d’un Programme National d’Action Intégré sur la base des propositions des structures provinciales ou préfectorales appropriées et des départements concernés par les actions retenues (mesure n° 27) ; • l’offre d’une garantie aux financements qui entrent dans le cadre des plans de restructuration des entreprises des jeunes qui connaissent des difficultés conjoncturelles et ce, selon les règles appliquées aux crédits conjoints de la loi 13/94 (mesure n° 28). • la simplification des procédures des dépenses afférentes au Fonds pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (mesure n° 29). • L’élaboration et l’exécution d’un Programme urgent au profit du monde rural et particulièrement le secteur agricole et ce, vu les conditions climatiques de cette année en cours. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 129 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°27 1. LA MESURE : Elaboration d’un programme national d’action pour la mise en oeuvre du Fonds pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes 2. OBJECTIFS : • Mettre en oeuvre le Fonds • Impliquer l’ensemble des parties concernées par cette mise en oeuvre • Engager une action de communication en direction des parties concernées • Coordonner et assurer le suivi et l’évaluation des actions engagées 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Lancer un programme urgent au profit du monde rural et particulièrement le secteur agricole. • Lancer la préparation du programme national d’actions à partir des propositions de structures appropriées provinciales ou préfectorales et des départements sur la base d’orientation générale définie par la commission nationale. • Elaborer les conventions-cadre devant servir de base pour les contrats liant l’Etat et les organismes (y compris les associations) de droit public ou privé chargés de la réalisation des actions complémentaires 130 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 prévues à la loi 13/94 relative au dit Fonds. • Etablir des situations d’évaluation périodiques en vue d’éventuelles mesures correctives. • Définir les procédures d’accès aux actions complémentaires prévues par le Fonds. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Les membres de la Commission constituée par le Premier Ministre élargie • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Tout autre organisme que la Commission jugera en mesure de l’aider à mieux mettre en oeuvre le Fonds. • Les Collectivités Locales. • Le Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 131 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N° 28 1. LA MESURE : Offre de garantie pour le financement de plans de restructuration des entreprises des jeunes promoteurs qui connaissent des difficultés conjoncturelles. 2. OBJECTIFS : • Renforcer la viabilité des entreprises lancées par les jeunes dans le cadre du “ Fonds pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes ” et du “ Fonds de Soutien à Certains Promoteurs ”. • Eviter la disparition des entreprises des jeunes promoteurs en raison de simples difficultés conjoncturelles lorsqu’elles sont économiquement viables. • Inciter des établissements de crédit à financer des plans de restructuration des entreprises des jeunes. • Limiter les pertes des Fonds de prêts et de garantie. • Encourager la reprise des affaires des jeunes par d’autres jeunes • Contribuer à sauvegarder l’emploi 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Habiliter le F)onds de garantie créé par la loi 13-94 à garantir le financement des plans de restructuration des entreprises de jeunes dans les mêmes conditions que la part du crédit conjoint financée par les établissements de crédit. 132 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 4. INSTITUTIONS OU DÉPARTEMENTS CONCERNÉS : • Ministère des Finances et des Investissements, • Groupement Professionnel des Banques du Maroc • Dar Addamane, • Chambres et associations professionnelles • Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 133 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N° 29 1. LA MESURE : Mettre en place des procédures rapides et rigoureuses des dépenses afférentes au Fonds. 2. OBJECTIFS : • Assurer une rapidité d’exécution des dépenses relatives aux actions retenues par l’adoption de procédures simplifiées présentant toute la souplesse requise tout en garantissant une gestion saine des deniers publics. • Mettre en place et en parallèle un système rigoureux de suivi et d’évaluation des performances concernant la réalisation des programmes d’actions retenues. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Mettre en place une gestion décentralisée des crédits affectés aux actions complémentaires par : - une procédure de délégation des crédits aux services extérieurs des départements concernés - l’octroi de subventions, dans le cadre de conventions, aux Collectivités Locales, et aux organismes et substitutions publics et privés chargés d’actions spécifiques (Chambres, Associations, Etablissements de formation, d’assistance et de suivi). • Privilégier la procédure de dépenses par voie de 134 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 régies pour certaines actions complémentaires. • Recourir aux dépenses sans ordonnancement préalable pour les actions de financement. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : • Les membres de la Commission concernée élargie. • Tous les autres départements ou organismes appelés à participer dans la réalisation des actions. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 135 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux MESURE N°30 1. LA MESURE : Elaboration et exécution d’un Programme d’urgence en faveur du monde rural et particulièrement le secteur agricole 2. OBJECTIFS : • Permettre aux jeunes promoteurs et entrepreneurs ruraux de réaliser leurs projets dans des conditions climatiques difficiles • Maintenir le niveau d’emploi , réduire l’exode rural et la pression sur le milieu urbain • Amélioration et diversification des activités socioéconomiques dans le milieu rural par la dynamisation des économies locales. 3. DISPOSITIONS À PRENDRE : • Réunir la commission nationale élargie dans les meilleurs délais afin de définir les composantes du Programme et sa localisation (cf. Le PROMAR et le Programme des Zones d’Actions Prioritaires). • Mise en œuvre urgente de la mesure 29 relative à la simplification des procédures des dépenses du fonds et notamment par les actions complémentaires dans le cadre de programmes intégrées auxquels participent tous les partenaires dans le milieu rural. 4. INSTITUTIONS OU OPÉRATEURS CONCERNÉS : 136 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir ▲ Quatrième Session • 18, 19 & 20 janvier 1995 • Les membres de la Commission Nationale élargie • Direction Générale des Collectivités Locales (Ministère de l’Intérieur) • Direction des Affaires rurales (Ministère de l’Intérieur) • La Caisse Nationale de Crédit Agricole • Le Conseil National de la Jeunesse et de l’Avenir • Offices régionaux de Mise en Valeur Agricole (MAMVA) • Directions Provinciales de l’Agriculture (MAMVA) • Centres de travaux agricoles (MAMVA) • Les établissements de formation et de recherche agricole. Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir 137 ▲ Les jeunes et l'entreprise : nouveaux enjeux 138 Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir