Revue de presse Pixar en cinq films Que serait devenu le cinéma d
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Revue de presse Pixar en cinq films Que serait devenu le cinéma d
Revue de presse Pixar en cinq films Que serait devenu le cinéma d'animation américain sans le génie précurseur de la société Pixar? Émanation de LucasFilms rebaptisé en 1986 par Steve Jobs, le studio californien a imposé sa patte technique et sa poésie dans un monde animé jusque-là dominé par Disney. Retour en cinq films sur la comète Pixar, qui brille encore et toujours au firmament du cinéma. 1995 - Toy Story Premier film d'animation jamais réalisé en images de synthèse, Toy Story est le joyau ciselé par les studios Pixar, une vraie révolution aussi bien technique qu'artistique. Si à la réalisation, on ne retrouve qu'un seul homme, le génial John Lasseter, le scénario, lui, est signé à plusieurs mains dont celles d'Andrew Stanton, Pete Docter et Joss Whedon (le créateur de la série «Buffy contre les vampires»). Quinze ans après, le film et sa première suite officielle (sortie en 1999) n'ont pas pris une seule ride. Woody et son acolyte Buzz L'Eclair reviendront même pour un troisième tour de piste en 2010. Et un nouveau chef d'oeuvre. […] Paris match Le 01 août 2012 | Mise à jour le 10 février 2015 Yannick Vely Buzz l'éclair et Woody, les jouets de "Toy Story" En 1995, le premier dessin animé "entièrement synthétique" connaît un succès surprise : "Toy Story" marque le début de la légende des studios Pixar. Toy Story est au départ l'idée de deux visionnaires. Le premier se nomme Steve Jobs. Ses raisons sont purement commerciales. Le fondateur de Apple remercié après avoir imaginé les premiers Macintosh a racheté une société qui fabrique des ordinateurs spécialisés dans les images de synthèse à vocation industrielle pour aider les médecins et les architectes. Seulement pour vendre ces ordinateurs et son logiciel denommé Pixar, il faut créer des choses plus sexy : c'est là qu'il fait appel à un jeune animateur qui a quitté le studio Disney par dépit , un certain John Lasseter. Son job : créer des petits films de cinéma uniquement par ordinateur, sans papier et sans crayon, et sans caméra. Rendre humain John Lasseter est un pur produit de chez Disney. Il a animé des personnages dans Rox et Rouky et est resté la mâchoire pendante en decouvrant Tron, le premier film réalisé par ordinateur chez Disney en 1982 qui est un fiasco financier. Il a surtout appris la méthode Disney : ce qui compte c'est l'histoire, pas la technologie. Il faut rendre humain par l'animation chacun des personnages, en leur donnant des émotions et en respectant les règles de la gravité qui agissent sur n'importe quel objet ou être sur terre. C'est John Lasseter qui imaginera le premier long métrage d'animation. Le choix d’un long métrage sur les jouets n’est pas seulement dû au côté nostalgique et grand enfant de Lasseter. C’est parce qu’à l’époque, les formes produites par ordinateurs ont surtout l’apparence de matière plastique. Comme il faut à tout prix que le spectateur oublie la technologie au bénéfice de l’action et de l’émotion, cet univers semble la meilleure solution. France Info. Cartoon story par Laurent Valière mercredi 23 juillet 2014 La saga "Toy Story" racontée par un de ses créateurs Toy Story (1995), Toy Story 2 (1999) et Toy Story 3 (sur les écrans français le 14 juillet) scandent le parcours, jalonné de succès hors normes, de Pixar. Succès hors normes pour studio hors normes : à la pointe de la technologie en matière de dessins animés en images de synthèse, Pixar est aussi spécialisé dans la réalisation de prototypes, tournant le dos aux formules. […] Lee Unkrich n'est certes que l'un des nombreux artistes qui interviennent de manière collégiale sur les productions du studio. C'est l'une des clés du succès de Pixar : un employé de chez Pixar, même son patron, John Lasseter, ne dit jamais "je" mais toujours "nous". Cela ne fait pas de ce géant de l'animation un phalanstère ni un kolkhoze. Pixar serait davantage une structure à part où les artistes expriment d'autant mieux leur talent qu'ils ne revendiquent aucun droit d'auteur. Une autre explication de la réussite du studio, que la trilogie Toy Story symbolise mieux que n'importe quel autre film (pour mémoire : Monstres et Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, Cars, Ratatouille, Wall-E, Làhaut…), tient à l'adéquation entre un sujet – des jouets habités par l'angoisse humaine de leur mortalité – et une technologie inédite, dont l'une des propriétés est de brouiller la frontière entre animation et cinéma. Entre la candeur du dessin et la psyché torturée des personnages mis en scène. Au milieu des années 1980, l'animation par ordinateur apparaissait comme une vue de l'esprit, un gadget pour films publicitaires, certainement pas une technologie susceptible de bouleverser le monde du dessin animé et, au-delà, le cinéma tout court. Voilà pourtant ce que Pixar accomplit depuis quinze ans. Toy Story : "J'ai l'impression de regarder l'image d'un vieux jeu vidéo" "Le modèle narratif de Toy Story était celui du buddy movie, soit deux personnages, Woody et Buzz l'Eclair, obligés de faire équipe malgré leurs différences. Mais ce qui me frappe le plus en voyant cette photo est la médiocre qualité du dessin, tellement moins sophistiqué que dans Toy Story 3. A l'époque, nous étions pourtant épatés par le résultat de notre travail. Personne auparavant n'avait réalisé de long-métrage en employant cette technique d'images de synthèse en volumes. J'ai désormais l'impression de regarder l'image d'un vieux jeu vidéo. Nous savions que si le film ne marchait pas, l'entreprise fermerait ses portes dans la foulée. Toy Story marque le début de Pixar, le démarrage de la carrière de nombre de ses employés. Notre attirance pour l'animation par ordinateur ne reposait pas sur un usage passif de la technologie. Nous voulions tourner le dos à l'animation traditionnelle, en trouvant une qualité de dessin qui se rapprocherait d'un film en prises de vues réelles. J'étais pour ma part la seule personne chez Pixar qui n'était pas issue de l'animation. John Lasseter, le réalisateur, tenait à ce que j'intervienne sur tous les secteurs, même le scénario. Le passage à la mise en scène s'est effectué naturellement." Le Monde | 15.07.2010 à 09h19 | Propos recueillis par Samuel Blumenfeld