Jane aurait 100 ans

54
h
la vienne en mémoire
Centre Presse
Vendredi 1 octobre 2010
Jane aurait 100 ans
Jane Rogeon, qui nous a quittés récemment, aurait 100 ans en cette année 2010, exactement à la date
du 27 septembre. C’est un des photographes qui ont marqué de leur empreinte la ville de Poitiers et la Vienne.
S
Un de mes clichés préférés de la grande braderie de 1932 :
ce document reflète parfaitement l’ambiance de ce type
de manifestation et du début des années 1930.
Les grandes inondations des années 1930, ici en 1936. La grille du
Jardin des Plantes nous permet de situer précisément ce cliché :
les alentours ont tellement changé de nos jours !
’il fallait citer, avec le recul nécessaire, quelques
noms de l’histoire photographique de Poitiers et sans
vouloir être exhaustif, je citerais pour le XIXe siècle Alfred
Perlat, pour la fin du XIXe et le
début du XXe siècle Jules-César Robuchon, pour la période
d’ or de la c arte p ostal e
(1900-1918) Maurice Couvrat et
Jean-Baptiste Raymond (chez
lequel Jane a été initiée aux
photographies de mariage) et
pour les années 1930, celle à qui
est rendu cet hommage : Jane
Rogeon. Mais comment ne pas
citer Victor Bélébeau (chez qui
Jane avait fait son apprentissage à l’âge de 16 ans), Jean Vatout et tant d’autres… Jane Rogeon avait repris le studio du
n° 20 rue Saint-Simplicien de
Jean Vatout, créé au début des
années 1900. Elle nous a toujours dit que lorsqu’elle s’était
installée à cet endroit, à Pâques
1930, il n’y avait qu’une seule
autre photographe femme professionnelle, installée dans le
nord de la France.
Après avoir commencé sa carrière dans les casernes, Jane
Rogeon s’était tourné vers les
gens des rues, les foires-expositions, les braderies (notamment la deuxième grande braderie de Poitiers en 1932), les
petits métiers des rues, les gens
de passage avec leurs roulottes
et les montreurs d’ours, les
rempailleurs de chaise, les raccommodeurs de porcelaine, la
petite marchande de peaux de
lapin, les marchands de balais,
des quatre-saisons, de lait et de
nombreux évènements locaux
au fur et à mesure des années,
jusqu’au bombardement de
Poitiers dans la nuit du 12 au
13 juin 1944. Cette flamme a
duré près de 30 années. La plupart des originaux ont été sauvegardés par les musées, les associations et certains
particuliers. Ils constituent un
témoignage indispensable à
l’Histoire de la ville et du département.
Gérard Simmat
Jane Rogeon avait déchiré ce cliché en partie devant moi
car ces joyeux étudiants, désinhibés, étaient devenus,
manifestement, des personnalités de la ville…
Une des premières sorties officielles de la nouvelle photographe de Poitiers, dans le stand n° 8 de la foire-exposition de 1931. Le début d’une belle carrière !