NE - IT Services of ETH Zurich

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NE - IT Services of ETH Zurich
Noyer
Rausis, J.-P. 1998: Communication orale lors des enquêtes auprès du service forestier et auprès de botanistes.
noyer royal
Juglans regia L.
Rotach, P., 1996: Le noyer et l’alisier torminal: deux essences
d’avenir. La Forêt 49, 4: 17-19.
Schanderl, H., 1964: Untersuchungen über die Blütenbiologie
und Embryonenbildung von Juglans regia L. Aus dem
Institut für Botanik der Lehr. Und Forschungsanstalt
für Wein-, Obst- und Gartenbau in Geisenheim/Rhein.
Biologisches Zentralblatt 83: 71-103.
Scheeder, T., 1990: Juglans intermedia in einem Bestand
am Kaiserstuhl. AFZ 45, 48: 1236-1237. (!résumé concernant l’accroissement et les exigeances écologiques de
Juglans intermedia)
Schott, A., 1991: Vermehrung von Juglans spp. und der
Hybride Juglans intermedia. AFZ 46, 12: 611.
Schulze-Bierbach, F.-K., 1991: Der Anbau von Walnussbäumen im Bundesforstamt Nordrhein. AFZ 46, 12: 601604.
Schütz, J.-P., 2000: Communication orale.
Stocker, R., 1999: Communication orale lors des enquêtes auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Werneck, H.L., 1953: Die Formenkreise der bodenständigen Wildnuss in Ober- und Niederösterreich. Zool.
Botan. Gesellschaft Verhandlungen 92/93. 112-119.
(! article intéressant sur la provenance du noyer en
Autriche).
Winkler, O., 1936: Der Nussbaum als Waldbaum in einigen
nordalpinen Föhntälern der Ostschweiz. Separatdruck
aus dem 68. Band der St. Gallischen Naturwissenschaftlichen Gesellschaft, St. Gallen. 90 p.
Winter, R., Gürth, P., 1990: Anmerkungen zum forstlichen
Walnussanbau. Forst und Holz 45, 4: 117-120.
Zeitlinger, H. J., 1992: Der Nussbaum. Baumartenporträt
15. Der Nussbaum. Österreichische Forstzeitung 103,
3: 31-34.
Le noyer est-il autochtone? A-t-il en fait vraiment sa place en forêt? Peu d’espèces provoquent autant de discussions: dans
les milieux forestiers, l’éventail des positions va de l’enthousiasme le plus pur au rejet le plus catégorique. Les connaissances sur la sylviculture du noyer sont rares. Peut-être cela explique-t-il pourquoi les interventions sylvicoles restent plutôt timides.
En Europe centrale et occidentale, cependant, le noyer est devenu un arbre de culture très apprécié; c’est aussi le cas en
Suisse, où l’apport esthétique et économique de l’espèce est reconnu. Le noyer recherche les stations chaudes, tempérées
et il fréquente souvent les vallées à fœhn situées au nord des Alpes ainsi qu’au pied sud de la chaîne du Jura.
Identification de l’espèce
Tout un chacun connaît la puissante silhouette
d’un noyer solitaire dans le paysage. En forêt aussi, l’identification est facile grâce aux
caractères bien spécifiques de l’espèce.
Chez le noyer, le port, le moment du débourrement,
la fécondité, la période de maturité et la forme de
la noix varient fortement en fonction de la station
et de la provenance.
Port. Le tronc des noyers solitaires est souvent courbe et court, la partie sans branches ne mesurant
guère plus de 3 m. Par contre, ce fût peut facilement
atteindre 10 m à l’intérieur d’un peuplement.
Caractère typique du noyer: les pousses sont avant
tout des rameaux longs.
Écorce. Les jeunes noyers portent une écorce gris
argenté, mince et lisse. Avec les années, la couleur passe au gris noir et il se forme de profondes
fissures.
Feuilles. Les folioles, normalement au nombre de
sept, dégagent une odeur aromatique lorsqu’on
les frotte. En hiver, on reconnaît les jeunes noyers
aux cicatrices foliaires: leur garnde taille est frappante et elles sont en forme de cœur.
Fleurs. Les bourgeons à fleurs mâles se signalent
par leur grandeur (10 mm) et par leur forme, qui
fait penser à de petits cônes. On peut les observer facilement sur les rameaux courts, en général dès l’automne. Les chatons mâles, pendants,
éclosent peu avant ou en même temps que le
débourrement des feuilles, entre avril et juin. Les
fleurs femelles apparaissent environ quatre semaines plus tard.
Fruits. Le fruit monosperme est une drupe caractéristique. Les Romains ont dédié ce fruit à Jupiter en l’appelant Jovis glans, gland de Jupiter. C’est
l’origine du nom Juglans.
Sources: Becquey 1997, Hecker 1985, Klemp 1979, Pretzsch 1995, Zeitlinger
1992.
Projet Favoriser les essences rares
Rédaction: Nathalie Barengo
Éditeurs: Chaire de sylviculture EPFZ,
Direction fédérale des forêts OFEFP
© EPFZ/OFEFP 2001
Photo: Projet Favoriser les essences rares
Rotach, P., 2000: Communication orale.
Une couronne de noyer bien formée
Bourgeons floraux mâles
Une noix ouverte
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Klemp, C.D., 1990: Überlegungen zum Anbau der Walnuss
im Wald. AFZ 45, 48: 1234-1235.(! brève discussion
de la station, des questions de descendance et des types de cultures du noyer.)
Krapf, B., Bryner, W., 1977: Brauchen Walnussbäume fremden
Blütenstaub? Schweizerische Zeitschrift für Obst- und
Weinbau 7: 156-158.
Kronauer, H., 1991: Exkursion der Interessengemeinschaft
Nussanbau: Es bleibt noch manche Nuss zu knacken.
AFZ 46, 17: 855-857.
Krüssmann, G., 1979: Die Bäume Europas (2. Aufl.). Verlag
Paul Parey, Berlin und Hamburg. S. 65.
Kucera, L. J., 1991: Eigenschaften und Verwendung des
Holzes der Walnuss. AFZ 46, 12: 608-610.
Leibundgut, H., 1991: Der Walnussbaum (Juglans regia).
In: Unsere Waldbäume. Verlag Paul Haupt, Bern. p. 150152.
Mettendorf, B., 1991: Die Schwarznusshybride Juglans x
intermedia Carr.. Eine raschwüchsige und widerstandsfähige Wertholzart. AFZ 46, 12: 605-607. (!comparaison
intéressante entre les caractéristiques des hybrides et
celles des parents, pour le cas de Juglans x intermedia)
Mettendorf, B., Franke, A., Widmaier, T., 1996: Der Anbau
der Walnuss zur Holzproduktion. Merkblätter der
forstlichen Versuchs- und Forschungsanstalt BadenWürttemberg 47. Abt. Botanik und Standortskunde,
Arbeitsbereich Forstpflanzenzüchtung. 15 p. (! aperçu
concernant la création de peuplements et le traitement
sylvicole)
Moll, B., 1991: Die Nussbaumkulturen der Schweizer Gemeinde Selzach. AFZ 46, 12: 612-613.
Office fédéral de la statistique, 1997: Recensement des cultures
fruitières en Suisse. (! par internet sur www.statistik.
admin.ch)
Pretzsch, H., 1995: Juglans regia Linné, 1753. In: Schütt,
P., Schuck, H.J., Aas, G., Lang, U. (Éd.), 1995: Enzyklopädie
der Holzgewächse: Handbuch und Atlas der Dendrologie. Teil III-2. Ecomed, Landsberg a.L.. 16 p. (! bon aperçu
général du noyer)
Noyer commun
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Graeschke, M.-A., Gürth, P., 1993: Untersuchungen über
das Wachstum der Walnuss (Juglans regia) als Waldbaum.
Forst und Holz 48, 11: 309-313.(! comparaison intéressante entre la croissance du noyer (mélangé pied par
pied) et celle du hêtre et d’autres feuillus précieux du
même peuplement)
Hecker, U., 1985: Echte Walnuss. In: Laubgehölze. Wildwachsende Bäume, Sträucher und Zwerggehölze. BLV
Verlagsgesellschaft, München. p. 38-39.
Hertel, W., 1994: Wal(d)nussbäume in der Schweiz: Jahrestagung der Interessengemeinschaft Nussanbau. AFZ 49,
19: 14-26. (! opinions sur le choix de provenances propices
en sylviculture)
Hubert, M. Courraud, R., 1994: Les noyers. In: Élagage et
tailles de formation des arbres forestiers (2e édition). Institut
pour le développement forestier. p. 231-235.
Jakober, U., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Junod, P., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Jurschitzka, P., 1993: Versuchsanbauten mit Walnuss. AFZ
48, 6: 285. (!expériences intéressantes sur l’introduction
du noyer hors des régions viticoles en Allemagne; recommandations pour les praticiens)
Keller, W., 1999: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Keller, W., Wohlgemuth, T., Kuhn, N., Schütz, M., Wildi,
O., 1998: Waldgesellschaften der Schweiz auf floristischer Grundlage. Statistisch überarbeitete Fassung der
“Wald-gesellschaften und Waldstandorte der Schweiz“
von Heinz Ellenberg und Frank Klötzli (1972). Mitteilungen der Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee
und Landschaft 73, 2: 93-357.
Kissling, P., 2000: Proposition de nomenclature romande
des syntaxons pour SEBA (Projet Favoriser les essences
rares). Non publié. Document du 17. 10. 2000. Moudon.
5 p.
Klemp, C.D., 1979: Walnuss-Anbau zur forstlichen Wertholzproduktion. AFZ 34, 26: 27-52.
8
Noyer
2
Reproduction
Noyer
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Reproduction végétative. On observe rarement
une reproduction par voie végétative. Des drageons
apparaissent sur des racines blessées; ils permettent
aussi au noyer de survivre à des périodes de chaleur
ou de gel extrêmes. L’aptitude à rejeter de souche est bonne, en tout cas pour les jeunes sujets.
Le noyer est monoïque et anémophile. Les noix
sont souvent disséminées par des animaux,
par exemple des oiseaux qui les lâchent en vol.
Ainsi, la régénération naturelle est en général
constituée d’arbres isolés et dispersés. La
reproduction végétative est rare.
Noyer commun x Noyer noir = Juglans x intermedia
= Supernoix?!
Sources: Bryner 1989, Graeschke et Gürth 1993, Krapf et Bryner 1977,
Rotach 2000, Schanderl 1964.
Reproduction sexuée. La structure des fleurs
femelles révèle clairement que la pollinisation
s’effectue par le vent. Mais le pollen n’est guère
transporté à plus de 100 m. L’espèce est monoïque.
Les arbres jeunes ou récemment greffés ne produisent parfois temporairement que des fleurs mâles
ou que des fleurs femelles, donnant l’impression
d’être dioïques. Le noyer passe pour autogame.
Mais l’autopollinisation implique que le pollen soit
mûr au moment où les fleurs femelles sont réceptives. Comme le décalage entre les périodes de floraison mâle et femelle diminue avec l’âge, la probabilité d’autopollinisation augmente avec le temps.
Le climat aussi (température, humidité de l’air, pluie)
influence l’ordre de la floraison. Chez les noyers
qui débourrent tôt, les fleurs femelles ont plutôt
tendance à précéder les fleurs mâles; en cas de
débourrement tardif, c’est l’inverse. D’autre part,
le noyer possède la faculté de produire sans fécondation des noix capables de germer
(parthénogenèse).
Dissémination des graines, germination. Le
poids élevé de la graine complique la propagation:
les noix tombent sous l’arbre-mère. Mais divers
animaux – écureuils, mulots, corneilles, geais, canards – qui se nourrissent des noix, en transportent, en égarent et contribuent à leur dissémination. Ainsi, on trouve presque partout un riche rajeunissement issus des noix abandonnées par les
oiseaux. Les conditions de germination les meilleures
semblent apparemment réunies dans des biotopes
secs et basiques.
Facteurs de croissance
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Le noyer est une essence de lumière peu
compétitive. Il fait partie des espèces d’arbres
à croissance assez rapide. Sa longévité naturelle en Europe centrale est de 150 à 160 ans.
Besoins en lumière. Le noyer est considéré comme essence de lumière. À une certaine tolérance
à l’ombrage dans le jeune âge répond une forte
exigence en lumière à l’âge adulte: le houppier
doit être dégagé. L’éclairement latéral, typique
dans les lisières verticales, entraîne la déformation
des troncs, qui se contorsionnent en direction de
la lumière (phototropisme prononcé). Du point
de vue de la croissance et des besoins en lumière, le noyer est très proche du merisier.
Croissance. La pousse du noyer mesure entre
3 et 15 cm au terme de la première année et peut
atteindre 60 cm après deux ans. Dès la cinquième
année, la croissance peut être considérée comme
extrêmement rapide. On peut observer des
pousses annuelles de 1 à 1,5 m et des cernes de
6 à 8 mm. À partir de 30 à 40 ans, la capacité
d’expansion du houppier diminue. Le port du
noyer en futaie est comparable à celui du hêtre
ou du chêne. Le tronc est élancé et se ramifie généralement beaucoup plus haut qu’en terrain découvert. S’il pousse en solitaire, le noyer ne dépasse pas 25 m de hauteur, alors qu’il peut atteindre
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Fleurs femelles
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Chatons mâles (en bas) et fleurs femelles (en haut)
30 m en peuplement. Par contre, en forêt, l’accroissement en diamètre est plus faible qu’à découvert; seuls les exemplaires hors forêt peuvent
atteindre des diamètres vraiment importants. D’autre
part, les noyers ne fructifient pratiquement pas
en forêt.
Compétitivité. Le rythme de croissance et la
compétitivité du noyer varient fortement: même
des plants issus de variétés cultivées peuvent se
distinguer par une forte croissance et par des fûts
d’une longueur appréciable. À l’âge du perchis,
la croissance peut décliner sous l’effet de la concurrence.
Longévité. Sur les bonnes stations, la croissance en hauteur est achevée à 100 ans, à un diamètre (DHP) de 60 à 90 cm. À partir de 120 ans, la
pourriture des racines s’accentue; à 150 ou 160
ans, le noyer a atteint son âge maximal. On indique souvent une longévité de 300 à 400 ans, mais
cela ne vaut guère pour l’Europe centrale et occidentale
Système racinaire. La racine pivotante du noyer,
relativement longue et épaisse, renflée comme
un bulbe, stocke des substances de réserve. Elle
atteint jusqu’à six fois la longueur de la pousse
aérienne. Lorsque la racine est blessée, la plante
est doublement traumatisée: d’une part, le pourridié et d’autres champignons peuvent pénétrer à
l’intérieur de l’organe et, d’autre part, sa capacité
de stockage diminue.
Sources: Becquey 1997, Brunner 1998, Dellinger 1993, Ebert 1999, Graeschke
et Gürth 1993, Klemp 1990, Kronauer 1991, Kucera 1991, Leibundgut
1991, Mettendorf et al. 1996, Pretzsch 1995, Zeitlinger 1993.
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Pivot d’un noyer âgé de 16 mois
Dans le but d’obtenir des noyers à bois plus productifs, on croise le
noyer commun ( ) avec le noyer noir ( ). On obtient alors Juglans x
intermedia. Du point de vue de l’économie forestière, ce croisement réunit
des propriétés positives des deux parents: l’axe de l’arbre est continu et
la croissance rapide. L’espèce résiste au gel hivernal, elle est peu menacée
par le gel tardif et ne pose que peu d’exigences écologiques. Le phototropisme – mais aussi la tolérance à l’ombrage – semble moins prononcé
que chez le noyer commun. On considère aussi le croisement comme résistant au «dépérissement du noyer noir». Comme il souffre moins du
gel et fait preuve d’une plus grande vitalité, on le suppose aussi moins
menacé par le pourridié. Mais d’autre part, Juglans x intermedia semble
très peu fleurir. Et de plus, ses descendants de deuxième génération se
scindent à nouveau en noyers communs et noyers noirs. Ces deux
dernières caractéristiques amènent à penser qu’il faut procéder par
plantation si l’on veut promouvoir l’espèce. On ne sait pas encore comment les praticiens accueilleront Juglans x intermedia: lorsqu’il s’agit
de bâtards ou «d’exotiques», les réactions des forestiers sont fort diverses
et couvrent un éventail qui va d’une sympathie marquée à un rejet non
moins violent.
Sources: Kronauer 1991, Mettendorf 1991, Scheeder 1990, Schott 1991.
Utilisation
Le noyer est un bois noble, un des plus précieux
du pays. On l’utilise depuis la Renaissance dans
la fabrication de meubles de divers styles et
pour bien d’autres objets.
Bois. Le bois du noyer se travaille bien et intervient dans la fabrication de produits haut
de gamme, que ce soit en assortiments massifs
ou plaqués. Il peut remplacer certains bois tropicaux. Le fait qu’on s’accommode de défauts
comme la roulure au cœur et la lunure, ou qu’on
accepte des irrégularités de texture du bois, confirme bien la valeur particulière accordée à l’essence. Les surbilles présentent en outre une madrure intéressante, recherchée pour divers produits. La qualité influence fortement le prix: une
bille de bois de tranchage (qualité A, 3’000 Fr./m3)
peut valoir quinze fois plus qu’une bille de bois
de sciage de qualité C (200 Fr./m3). Les besoins indigènes pour la menuiserie et le placage se montent à 15’000 mètres cubes de bois ronds,
dont 90 pour cent sont importés. On admet
que la demande se maintiendra dans le futur.
Précisons que le noyer fournit aussi un excellent
bois de feu.
Alimentation. Les noix séchées sont consommées crues ou combinées à divers produits alimentaires. L’huile est utilisée en cuisine et pour
la fabrication de savon. Mais dans les cultures
fruitières de rente en Suisse, le rôle de la noix reste
insignifiant.
Paysage. Lorsqu’il est solitaire, le noyer est un arbre imposant, dont la couronne largement déployée offre un merveilleux spectacle.
Sources: Klemp 1991, Kucera 1991, Rotach 2000.
Sources
(! = spécialement recommandé pour approfondir le sujet; remarque: les premiers essais d’introduction portant sur de nombreuses espèces de Juglandacées remonte déjà à un siècle. L’intérêt porté à l’espèce ne faiblit pas: le noyer a toujours beaucoup d’amis. L’AFZ a même consacré tout un numéro au noyer: Allgemeine Forstzeitschrift für Waldwirtschaft
und Umweltsorge, 1990. Der Nussbaum. AFZ 45, 48). Nous recommandons chaudement ces articles très intéressants.
Aas, G., Sieber, M., Schütz, J.-P., Brang, P., 1993: Mitteleuropäische Waldbaumarten. Artbeschreibung und Ökologie
unter besonderer Berücksichtigung der Schweiz. Professur
für Waldbau und Professur für Forstschutz und Dendrologie
der ETH Zürich, non publié.
Becquey, J., 1997: Les noyers à bois. Les guides du sylviculteur. Institut pour le développement forestier (troisième
édition coordonnée). 144 p. (! ouvrage informatif sur
la plantation et la culture des noyers)
Bertsch, K., 1951: Der Nussbaum (Juglans regia) als einheimischer Waldbaum. Veröffentlichungen der Württember-
gischen Landesstellen für Naturschutz und Landschaftspflege 106, 20: 65-68. (! opinions sur la provenance
du noyer)
Bodmer, A., Communication orale lors des enquêtes auprès
du service forestier et auprès de botanistes.
Brunner, O., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Bryner, W., 1989: Der Nussbaum, Juglans regia. Der Gartenbau
43: 2046-2050.
Camenzind, A., 1999: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Dellinger, R., 1990: Untersuchungen zur Vermehrung von
Juglans regia. AFZ 45, 48: 1240-1242. (! bonne approche de la question des semences et des problèmes
posés par la culture)
Ebert, H., 1999: Juglans regia. In: Ebert, H., 1999: Juglans
regia. In: Die Behandlung seltener Baumarten (2. Aufl.).
Schriftenreihe der Fachhochschule Rottenburg Nr. 08,
Hochschule für Forstwirtschaft, Rottenburg am Neckar:
165-170. (! vue d’ensemble récente sur toutes les espèces,
parfois un peu superficiel)
Noyer
6
Exigences écologiques
vent de bons résultats. À cet effet, on sélectionne
la pousse la plus vigoureuse d’une fourche ou
d’une touffe de tiges et on supprime les autres à
l’aide d’un sécateur. Ce travail s’entreprend après
un gel tardif ou aussi tôt que possible en période
de végétation. Il faut éviter, dans toute la mesure
du possible, de blesser le tronc ou les racines, afin
de n’offrir aucune porte d’entrée aux champignons.
Élagage. L’élagage est indispensable si l’on veut
améliorer la qualité du fût. Les interventions commencent à une hauteur de 4 m et ne doivent pas
être trop fortes. La longueur de la couronne restante
doit mesurer au moins la moitié de la hauteur totale
de l’arbre. Sinon, il apparaît des gourmands. Le
diamètre des branches élaguées ne doit pas dépasser 3 cm. La plupart des auteurs et des forestiers
recommandent d’élaguer en été, au plus tard début
août. À cette période de l’année, le noyer est en
pleine sève, les lésions guérissent vite et il se forme
moins de gourmands qu’au printemps. Lorsque
la densité de noyers est élevée ou lorsqu’un peuplement accessoire protège les troncs, l’élagage
des branches sèches suffit.
Soins des couronnes. C’est en soignant attentivement les couronnes qu’on obtient de gros
diamètres. Les critères à considérer sont l’âge (25
ans), la hauteur dominante (13 m) et la longueur
des couronnes; les soins débutent dès que la
couronne fait moins que la moitié de la hauteur
de l’arbre (L < 1/2 H). Comme chez le merisier, on
cherche à obtenir des longueurs de couronne
relatives de 1/2 à 2/3 de la hauteur totale, proportions inhabituelles en Suisse.
Espèce sensible au gel, le noyer a besoin d’un
climat doux et d’une période de végétation
de six mois pour se développer normalement.
La croissance sera optimale sur un sol profond,
perméable, riche en minéraux et frais.
Photo: Projet Favoriser les essences rares
essences associatives (sorbier des oiseleurs, saule
marsault, bouleau) peuvent être recommandées
en plantation préparatoire comme protection contre
le gel et contre le rayonnement. Quant au mélange
intime et durable avec des essences à forte croissance comme le hêtre, l’érable sycomore, le chêne,
le frêne et le merisier, les avis sont partagés. Certains
auteurs rejettent ce mode de culture, argumentant que les rythmes de croissance et les hauteurs
finales sont trop différents; d’autres jugent la combinaison possible à condition de soigner le peuplement et de dégager les noyers.
Soins. Sur les bonnes stations, les soins nécessaires
à une production de bois de qualité sont coûteux.
La conduite du peuplement est comparable à celle
du chêne pédonculé, sauf qu’en raison de la croissance plus rapide du noyer, toutes les mesures
doivent intervenir plus tôt. Il est difficile de trouver l’équilibre entre la densité des tiges et l’apport
de lumière pour favoriser la vitalité et la stabilité
du peuplement. Dans le recrû et dans le fourré,
le rythme des interventions est fonction de la station et des essences mélangées. L’espace à disposition des jeunes arbres est important pour le
développement: un peuplement dense peut entraîner une perte de vitalité et favoriser une attaque
du pour-ridié. Il faut donc toujours éliminer les
espèces ligneuses et herbacées qui tentent de s’installer. Les plants trop chétifs peuvent être recépés
au ras du sol une semaine avant le débourrement.
Les nouveaux rejets de souche sont en général de
bonne qualité et il est possible de sélectionner
le meilleur d’entre eux. En plus, une taille de formation durant les premières années donne sou-
Bel exemplaire de noyer dégagé
Noyer élagué dans un perchis
Noyer
3
Chaleur. Le principal facteur stationnel est le climat,
car le noyer supporte mal les hivers froids et les
gels tardifs. Les conditions climatiques sont
optimales sur des versants sud et ouest abrités des
vents, dans des régions viticoles et des vallées à
fœhn. Les zones exposées au gel (par exemple les
cuvettes marquées et les vallons étroits) ou menacées par la neige mouillée (certaines régions du
Plateau et des vallées à fœhn) sont néfastes. C’est
surtout par rapport à la production de noix que
l’arbre est exigeant, car la fleur est très sensible
aux chutes de température. Par conséquent, un
climat océanique modéré convient mieux au noyer
qu’un climat continental. En gros, la culture demande une température moyenne annuelle d’au
moins 7 °C. La période de végétation doit s’étendre
sur 180 jours au minimum et la température ne
doit pas descendre au-dessous de –30 °C. Au printemps, il faut que la température du sol soit assez élevée (10 °C environ) pour que la croissance
de nouvelles racines absorbantes et le débourrement
des feuilles puissent commencer.
Eau. Le noyer est moyennement à hautement exigeant quant à l’alimentation en eau. Les sols mouillés ne conviennent cependant pas, car ils dégradent la coloration du bois de cœur. Le besoin annuel
en précipitation est d’au moins 700 mm. Un climat frais et humide augmente le risque d’infection par des champignons.
Peuplement de noyers
Récolte. Le but de production est une couronne
dense, un axe aussi continu que possible et une
bille de pied sans branches ni gourmands de 6 à
8 m avec un diamètre (DHP) de 50 à 70 cm à l’âge
d’environ 80 ans.
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Sources: Becquey 1997, Bodmer 1999, Ebert 1999, Graeschke et Gürth
1993, Hertel 1994, Huber et Courraud 1994, Jurschitzka 1993, Junod
1998, Klemp 1979, Mettendorf et al. 1996, Moll 1991, Pretzsch 1995,
Rausis 1998, Rotach 2000, Scheeder 1990, Schulze-Bierbach 1991, Schütz
2000, Stocker 1999, Winter et Gürth 1990.
Associations végétales
Hêtraies acidophiles
1
Hêtraie à luzule des bois
1
Hêtraies mésophiles
6/7
Hêtraie à gaillet odorant
9/10 Hêtraie à pulmonaire
11
Hêtraie à gouet
12/13 Hêtraie à dentaire
1
1
1
1
Hêtraies xérophiles
14/15 Hêtraie à laîches
16
Hêtraie à seslérie
17
Hêtraie à if
1
1
1
Tillaies
25
Tillaie à aspérule de Turin
1
Frênaies hygrophiles
26
Frênaie des pentes
1
Chênaies subméditerranéennes
38
Chênaie buissonnante thermophile
1
Pinèdes basophiles
65
Pinède à bruyère carnée
1
Pinèdes acidophiles
68
Pinède à callune
1
Sol. On rencontre le noyer sur des roches et sur
des formations géologiques diverses: calcaires du
Crétacé et du Jurassique, Flysch riches en calcium
et potassium, Verrucano, conglomérats calcaires,
grès molassiques ou encore moraines des glaciers
du Rhin et de la Linth, pierriers fluvio-glaciaires,
lœss postglaciaire de la vallée du Rhin, alluvions
graveleuses ou sablonneuses, débris de roches
faiblement cimentés. Souvent, l’espèce pousse sur
des formations géologiques jeunes comme les cônes
d’effondrement, les éboulis et les cônes de déjection.
Dans ces biotopes, le sol est meuble et profond,
bien aéré et rapidement réchauffé, bien alimenté
en eau et très perméable. Vu la présence du noyer
sur le Verrucano, on peut supposer qu’il supporte
des pH bas et très fluctuants. Mais la croissance
est particulièrement bonne sur les substrats basiques (pH: 6,5-7,5). Toutefois un excès de calcaire
peut provoquer des chloroses. La croissance est
encore satisfaisante lorsque la valeur nutritive du
sol est moyenne. Ni les sols sablonneux légers, ni
les sols argileux lourds et mouillés ne conviennent.
Phytosociologie. Le noyer est réparti, avant tout
par pieds isolés, dans des érablaies-tillaies sur éboulis mobiles (EK 25) ainsi que dans la variante xérophile de la hêtraie à dentaire (13e) sur les adrets.
Au niveau de la strate arbustive, il est présent dans
presque toutes les hêtraies. C’est grâce à son système racinaire bien développé que le noyer peut
s’installer et se maintenir dans des pentes d’éboulis sèches.
Répartition altitudinale. En Suisse, le noyer ne
dépasse généralement pas 800 m d’altitude. Il est
vrai qu’on le rencontre ici et là jusqu’à 1200 m sur
des terrasses abritées et bien ensoleillées ou dans
les régions à fœhn, mais la fertilité est incertaine
et il est rare que les fruits mûrissent complètement.
Le noyer ne peut être utilisé pour une sylviculture
de qualité que jusqu’à 700 m environ.
Sources: Aas et al. 1993, Dellinger 1990, Becquey 1997, Keller 1999, Keller et al. 1998, Kissling 2000, Klemp 1990, Leibundgut 1991, Mettendorf
et al. 1996, Pretzsch 1995, Stocker 1999, Winkler 1936.
Aire de répartition selon Krüssmann (1979), modifié
Répartition géographique
L’aire naturelle comprend les pays à l’est de la
Méditerranée et le Proche-Orient. La culture du
noyer a été promue en Europe par les Romains
et plus tard par Charlemagne. Comme, en Suisse,
le noyer est retourné très tôt à l’état sauvage,
on peut le considérer comme espèce naturalisée faisant partie de la végétation naturelle.
Aire de répartition. Le noyer est indigène dans
les forêts de ravins des Balkans et de l’Asie du sudouest. Il est aujourd’hui répandu dans toute l’Europe
tempérée sous forme cultivée. On spécule sur des
présences autochtones en Europe centrale et on
suppose qu’il existe des populations naturelles dans
le sud-ouest de l’Allemagne et dans le nord-ouest
de la Suisse (noyer relicte J. germanica). Les forêts alluviales de Haute-Autriche abritent des formes
sauvages à petits fruits (les «noix de pierre»), assez
résistantes au gel et dont l’origine n’est pas expliquée.
Nord des Alpes suisses. Les forestiers sont bien
conscients de l’existence du noyer, mais ils ne lui
accordent en général que peu d’attention. C’est
pourquoi de nombreux exemplaires existants n’ont
pu être recensés: on estime que la représentativité des résultats de l’enquête ne dépasse pas 20
pour cent environ. Malgré cela, la carte reflète
l’essentiel de la situation: le noyer est surtout présent
dans les vallées à fœhn du nord des Alpes (Lac de
Thoune, Suisse centrale, Lac de Walenstadt) et le
long du pied du Jura (région des vignobles). Les
sites isolés dispersés sur l’ensemble du Plateau sont
en général bien suivis par le forestier. L’origine des
noyers de la forêt suisse n’est pas établi: vu leur
nombre relativement élevé, on ne sait pas s’il s’agit
localement de vraies populations forestières ou
seulement d’introductions à partir des noyers cultivés. S’il s’agissait d’écotypes forestiers particu-
Noyer
4
Promotion de l’espèce
Nombre d’individus
Il s’agit de favoriser le noyer surtout pour son
potentiel économique. À cet effet, il faut développer les connaissances sylvicoles et assurer
l’approvisionnement en semences adéquates.
1
9
10 -
99
100 -
999
Mesures in situ. Il n’existe actuellement que peu
de peuplements semenciers et pratiquement pas
de semences ni de matériel de reproduction. Il ne
sera pas facile de sélectionner de nouveaux peuplements semenciers appropriés. À court terme,
il faut également prévoir des vergers à graines. Pour
ces deux opérations, les critères qualitatifs sont
prioritaires.
Bases. Il est important d’améliorer les connaissances sylvicoles sur le choix des variétés, sur le mélange
avec d’autres espèces et sur le cours de la croissance en mélange pied par pied et en peuplement
pur. Tant qu’on ne sait pas s’il existe des populations forestières naturelles, il n’est pas judicieux
de délimiter des régions d’intérêt génétique particulier. Des analyses du patrimoine génétique
seraient utiles, mais elles ne sont pas urgentes.
1’000 - 10’000
• Carte synoptique des données de l’enquête sur la répartition en Suisse
Données issues de l’enquête auprès des services forestiers et de botanistes
© 1999 Projet Favoriser les essences rares –
Chaire de sylviculture EPFZ/ D+F OFEFP
• Données cartographiques:
VECTOR 2000 © Office fédéral de la topographie Carte digitale 1:1 million
© Office fédéral de la topographie
Carte synoptique des données de l’enquête sur la répartition en Suisse
liers ou, par surcroît, de relictes des périodes chaudes qui auraient immigré naturellement après le
retrait des glaciers, ces populations mériteraient
alors une très grande attention.
Fréquence. D’après nos estimations, un effectif de 136’000 noyers peuplent les forêts suisses
situées au nord des Alpes. Il s’agit surtout d’individus au stade du perchis. En zone agricole, le chiffre
correspondant est de 150’000 noyers, plantés surtout pour la production de noix.
Sources: Bertsch 1951, Bryner 1989, Keller 1999, Klemp 1979, Küssmann
1979, Office fédéral de la statistique 1997, Pretzsch 1995, Werneck 1953,
Zeitlinger 1992.
Risques
Le véritable noyer forestier existe-t-il vraiment
en Suisse? La question reste sans réponse. Le
noyer que l’on rencontre en forêt est peu favorisé
par la sylviculture. Malgré cela, on le rencontre
régulièrement et l’espèce est considérée comme
non menacée.
Origine des risques. La proportion de variétés
cultivées retournées à l’état sauvage est probablement élevée. Les populations de noyers effectivement sauvages, si elles existent encore, seraient
donc en danger, car il est vraisemblable que le patrimoine génétique du noyer a été fortement modifié
par introgression.
Le gel tardif cause des dégâts importants. Celui de 1928, par exemple, frappa aussi bien les noyers
des forêts que ceux des campagnes. Par contre,
les arbres situés dans des endroits bien abrités et
les variétés à débourrement tardif furent épargnés. En terrain ouvert, la production de noix fut
détruite alors qu’en forêt, on nota des pertes d’accroissement. La production de bois n’est menacée par les gels tardifs que si ces derniers sont fréquents. Les basses températures hivernales sont
moins problématiques, du moins pour les noyers
de forêt. Ainsi, durant l’hiver 1928/29 (le thermomètre indiqua jusqu’à –33 °C), ce sont surtout des
noyers en terrain découvert qui subirent des gélivures
ou qui dépérirent. En forêt, on ne nota pratiquement
pas de dégâts.
Il n’existe pas de maladies ni de ravageurs notables du noyer. Il arrive, surtout dans les peuplements purs, que le pourridié (Armillaria mellea)
fasse dépérir des individus dominés ou affaiblis à
la suite de dégâts du gel, de la sécheresse ou encore
à cause d’une blessure. La juglone, un composant
des feuilles et de l’écorce, empêche l’abroutissement
et l’écorçage. Il suffit de protéger les plants contre
la frayure.
Gravité des risques. Le noyer s’est raréfié au cours
des dernières décennies. Les principales raisons
en sont: les disparitions non compensées dues au
gel ou à l’âge, la forte demande de son bois, la
gêne qu’il représente pour les machines agricoles dans les prés, l’importance décroissante de la
noix en tant que fruit. De 1951 à 1991, l’effectif global hors forêt a chuté à 163’000 exemplaires,
une diminution de 67 pour cent. Le prix élevé du
bois n’a pas suffit à intéresser l’économie forestière. Vu sa fréquence et vu le problème d’introgression, nous classons les risques encourus par le noyer
de la façon suivante: non menacé, mais avec problèmes spécifiques.
Sylviculture
Économiquement parlant, la courte durée de
révolution du noyer (80 ans) est certainement
intéressante. En plus du choix de la station et
de la provenance, les soins sylvicoles jouent
un rôle central si l’on veut produire un bois
de haute qualité.
Choix de la provenance. La provenance des semences joue un rôle particulièrement important
pour la vigueur de la croissance et pour la compétitivité du noyer en forêt. Le climat d’origine doit
ressembler le plus possible à celui du lieu d’implantation. En règle général, on préfère les variétés à
débourrement tardif, afin de diminuer les risques
de malformation du tronc. Après avoir testé sans
succès des provenances de Stans et de Selzach dans
les années 20 et dans les années 50, l’EPF de Zurich
a commencé, dès les années 80, d’acquérir des
provenances appropriées dans les aires asiatiques
d’origine, afin de les implanter dans la forêt suisse.
Ces provenances promettent beaucoup dans le
cadre forestier, car ni la quantité, ni la taille des
fruits n’ont été influencées par la culture. Un verger
semencier a été installé à l’EPF avec les 65 meilleurs
génotypes. Dans quelques années, ces provenances
devraient être en mesure de livrer du bon matériel de reproduction. Quant à la culture du noyer
destiné à la production de bois de haute qualité,
vu que l’on n’a pas vraiment disposé de matériel
adéquat jusqu’à présent, il n’est pas encore possible
de formuler des recommandations précises.
Choix de la station. Il est judicieux de favoriser
le noyer dans les hêtraies xérothermophiles (7e,
EK 13, 13e), c’est-à-dire dans des biotopes qui conviennent aussi au pin sylvestre, et peut-être d’opter
pour un mélange avec ce dernier. Un couvert léger,
Noyer de 17 ans, provenance Dachigam, Kashmir, Inde
Sources: Bryner 1989, Camenzind 1999, Graeschke et Gürth 1993, Jakober
1998, Klemp 1979, Kronauer 1991, Moll 1991, Rotach 1996, Winkler
1936, Zeitlinger 1992.
Origine des risques
Activités humaines
Introgression par des variétés cultivées (?)
Gravité des risques
Non menacé,
mais avec problèmes spécifiques
Photo: Lüthy, Birmensdorf
2 -
Noyer
5
de hêtres ou d’aulnes par exemple, protège contre
le gel et est utile au rajeunissement d’une culture
de noyer. L’espèce se prête fort bien au régime
du taillis sous futaie et peut constituer l’essence
dominante d’un verger (selve). Une association avec
des sapins de Noël est aussi possible. Certains auteurs sont d’avis qu’il faut éviter les pentes orientées au sud: le réchauffement y intervient tôt et
provoque un débourrement précoce, ce qui augmente le risque de dégâts par les gels tardifs. De
plus, la gélivure – suivie d’infections fongiques –
est plus fréquente sur les adrets.
Plantation. En règle générale, les noyers mis en
terre sont âgés de 1 à 3 ans et mesurent jusqu’à
200 cm. Le bourgeon de la pousse principale doit
être bien formé. La plantation ne devrait se faire
qu’au printemps, car les racines ne forment pas
de bourrelet cicatriciel en hiver et sont donc
menacées par la pourriture. Il faut prendre grand
soin de la racine bulbeuse et ne planter qu’en
trous. Le collet ne doit en aucun cas être couvert,
sous peine de gêner la croissance. En peuplement
pur, un réseau de 2 x 4 m (1250 tiges/ha) ou de
2 x 2 m (2500 tiges/ha) a donné de bons résultats.
En peuplement mélangé, on recommande de créer
des groupes d’au moins 4 ares ou des bouquets
d’au moins 15 ares.
La méthode du semis direct permet de garder la
racine intacte et d’éviter le choc de plantation. Autour
de la mi-mars, on enfouit 2 à 3 noix à une profondeur de 3 à 5 cm et on marque l’endroit d’un
piquet. Mais en général, le semis direct n’est guère
recommandable: les pertes dues aux rongeurs et
aux champignons sont lourdes et les coûts des soins
sont élevés.
Rajeunissement naturel. Les tiges disséminées
de noyer – du stade du recrû à celui du perchis –
peuvent être intégrées dans le futur peuplement
et soignées en tant que régénération naturelle.
On n’a encore jamais trouvé de recrû naturel sous
un noyer, qu’il fructifie ou non. Il se pourrait que
la présence de juglone dans la feuille et dans l’écorce explique ce phénomène: cette substance issue
du métabolisme secondaire est en effet connue
pour inhiber la germination et la croissance de nombreuses plantes (allélopathie); sous les noyers, on
ne trouve que des espèces tolérantes comme les
ronces et les paturins.
Protection. Les dégâts de frayure sur les tiges,
constatées localement et dues au chevreuil, obligent à prendre des mesures de protection. Comme
le risque d’abroutissement est faible, on peut généralement renoncer à clôturer.
Mélange. Les essences participant au mélange sont souvent plantées en lignes, soit en même
temps que le noyer, soit 10 à 20 ans plus tard en
tant que sous-étage. Des essences de stature
basse comme le charme, l’érable champêtre, l’alisier et le noisetier sont utiles pour assurer la couverture du sol et pour former le fût du noyer. Les
Noyer
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Promotion de l’espèce
Nombre d’individus
Il s’agit de favoriser le noyer surtout pour son
potentiel économique. À cet effet, il faut développer les connaissances sylvicoles et assurer
l’approvisionnement en semences adéquates.
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Mesures in situ. Il n’existe actuellement que peu
de peuplements semenciers et pratiquement pas
de semences ni de matériel de reproduction. Il ne
sera pas facile de sélectionner de nouveaux peuplements semenciers appropriés. À court terme,
il faut également prévoir des vergers à graines. Pour
ces deux opérations, les critères qualitatifs sont
prioritaires.
Bases. Il est important d’améliorer les connaissances sylvicoles sur le choix des variétés, sur le mélange
avec d’autres espèces et sur le cours de la croissance en mélange pied par pied et en peuplement
pur. Tant qu’on ne sait pas s’il existe des populations forestières naturelles, il n’est pas judicieux
de délimiter des régions d’intérêt génétique particulier. Des analyses du patrimoine génétique
seraient utiles, mais elles ne sont pas urgentes.
1’000 - 10’000
• Carte synoptique des données de l’enquête sur la répartition en Suisse
Données issues de l’enquête auprès des services forestiers et de botanistes
© 1999 Projet Favoriser les essences rares –
Chaire de sylviculture EPFZ/ D+F OFEFP
• Données cartographiques:
VECTOR 2000 © Office fédéral de la topographie Carte digitale 1:1 million
© Office fédéral de la topographie
Carte synoptique des données de l’enquête sur la répartition en Suisse
liers ou, par surcroît, de relictes des périodes chaudes qui auraient immigré naturellement après le
retrait des glaciers, ces populations mériteraient
alors une très grande attention.
Fréquence. D’après nos estimations, un effectif de 136’000 noyers peuplent les forêts suisses
situées au nord des Alpes. Il s’agit surtout d’individus au stade du perchis. En zone agricole, le chiffre
correspondant est de 150’000 noyers, plantés surtout pour la production de noix.
Sources: Bertsch 1951, Bryner 1989, Keller 1999, Klemp 1979, Küssmann
1979, Office fédéral de la statistique 1997, Pretzsch 1995, Werneck 1953,
Zeitlinger 1992.
Risques
Le véritable noyer forestier existe-t-il vraiment
en Suisse? La question reste sans réponse. Le
noyer que l’on rencontre en forêt est peu favorisé
par la sylviculture. Malgré cela, on le rencontre
régulièrement et l’espèce est considérée comme
non menacée.
Origine des risques. La proportion de variétés
cultivées retournées à l’état sauvage est probablement élevée. Les populations de noyers effectivement sauvages, si elles existent encore, seraient
donc en danger, car il est vraisemblable que le patrimoine génétique du noyer a été fortement modifié
par introgression.
Le gel tardif cause des dégâts importants. Celui de 1928, par exemple, frappa aussi bien les noyers
des forêts que ceux des campagnes. Par contre,
les arbres situés dans des endroits bien abrités et
les variétés à débourrement tardif furent épargnés. En terrain ouvert, la production de noix fut
détruite alors qu’en forêt, on nota des pertes d’accroissement. La production de bois n’est menacée par les gels tardifs que si ces derniers sont fréquents. Les basses températures hivernales sont
moins problématiques, du moins pour les noyers
de forêt. Ainsi, durant l’hiver 1928/29 (le thermomètre indiqua jusqu’à –33 °C), ce sont surtout des
noyers en terrain découvert qui subirent des gélivures
ou qui dépérirent. En forêt, on ne nota pratiquement
pas de dégâts.
Il n’existe pas de maladies ni de ravageurs notables du noyer. Il arrive, surtout dans les peuplements purs, que le pourridié (Armillaria mellea)
fasse dépérir des individus dominés ou affaiblis à
la suite de dégâts du gel, de la sécheresse ou encore
à cause d’une blessure. La juglone, un composant
des feuilles et de l’écorce, empêche l’abroutissement
et l’écorçage. Il suffit de protéger les plants contre
la frayure.
Gravité des risques. Le noyer s’est raréfié au cours
des dernières décennies. Les principales raisons
en sont: les disparitions non compensées dues au
gel ou à l’âge, la forte demande de son bois, la
gêne qu’il représente pour les machines agricoles dans les prés, l’importance décroissante de la
noix en tant que fruit. De 1951 à 1991, l’effectif global hors forêt a chuté à 163’000 exemplaires,
une diminution de 67 pour cent. Le prix élevé du
bois n’a pas suffit à intéresser l’économie forestière. Vu sa fréquence et vu le problème d’introgression, nous classons les risques encourus par le noyer
de la façon suivante: non menacé, mais avec problèmes spécifiques.
Sylviculture
Économiquement parlant, la courte durée de
révolution du noyer (80 ans) est certainement
intéressante. En plus du choix de la station et
de la provenance, les soins sylvicoles jouent
un rôle central si l’on veut produire un bois
de haute qualité.
Choix de la provenance. La provenance des semences joue un rôle particulièrement important
pour la vigueur de la croissance et pour la compétitivité du noyer en forêt. Le climat d’origine doit
ressembler le plus possible à celui du lieu d’implantation. En règle général, on préfère les variétés à
débourrement tardif, afin de diminuer les risques
de malformation du tronc. Après avoir testé sans
succès des provenances de Stans et de Selzach dans
les années 20 et dans les années 50, l’EPF de Zurich
a commencé, dès les années 80, d’acquérir des
provenances appropriées dans les aires asiatiques
d’origine, afin de les implanter dans la forêt suisse.
Ces provenances promettent beaucoup dans le
cadre forestier, car ni la quantité, ni la taille des
fruits n’ont été influencées par la culture. Un verger
semencier a été installé à l’EPF avec les 65 meilleurs
génotypes. Dans quelques années, ces provenances
devraient être en mesure de livrer du bon matériel de reproduction. Quant à la culture du noyer
destiné à la production de bois de haute qualité,
vu que l’on n’a pas vraiment disposé de matériel
adéquat jusqu’à présent, il n’est pas encore possible
de formuler des recommandations précises.
Choix de la station. Il est judicieux de favoriser
le noyer dans les hêtraies xérothermophiles (7e,
EK 13, 13e), c’est-à-dire dans des biotopes qui conviennent aussi au pin sylvestre, et peut-être d’opter
pour un mélange avec ce dernier. Un couvert léger,
Noyer de 17 ans, provenance Dachigam, Kashmir, Inde
Sources: Bryner 1989, Camenzind 1999, Graeschke et Gürth 1993, Jakober
1998, Klemp 1979, Kronauer 1991, Moll 1991, Rotach 1996, Winkler
1936, Zeitlinger 1992.
Origine des risques
Activités humaines
Introgression par des variétés cultivées (?)
Gravité des risques
Non menacé,
mais avec problèmes spécifiques
Photo: Lüthy, Birmensdorf
2 -
Noyer
5
de hêtres ou d’aulnes par exemple, protège contre
le gel et est utile au rajeunissement d’une culture
de noyer. L’espèce se prête fort bien au régime
du taillis sous futaie et peut constituer l’essence
dominante d’un verger (selve). Une association avec
des sapins de Noël est aussi possible. Certains auteurs sont d’avis qu’il faut éviter les pentes orientées au sud: le réchauffement y intervient tôt et
provoque un débourrement précoce, ce qui augmente le risque de dégâts par les gels tardifs. De
plus, la gélivure – suivie d’infections fongiques –
est plus fréquente sur les adrets.
Plantation. En règle générale, les noyers mis en
terre sont âgés de 1 à 3 ans et mesurent jusqu’à
200 cm. Le bourgeon de la pousse principale doit
être bien formé. La plantation ne devrait se faire
qu’au printemps, car les racines ne forment pas
de bourrelet cicatriciel en hiver et sont donc
menacées par la pourriture. Il faut prendre grand
soin de la racine bulbeuse et ne planter qu’en
trous. Le collet ne doit en aucun cas être couvert,
sous peine de gêner la croissance. En peuplement
pur, un réseau de 2 x 4 m (1250 tiges/ha) ou de
2 x 2 m (2500 tiges/ha) a donné de bons résultats.
En peuplement mélangé, on recommande de créer
des groupes d’au moins 4 ares ou des bouquets
d’au moins 15 ares.
La méthode du semis direct permet de garder la
racine intacte et d’éviter le choc de plantation. Autour
de la mi-mars, on enfouit 2 à 3 noix à une profondeur de 3 à 5 cm et on marque l’endroit d’un
piquet. Mais en général, le semis direct n’est guère
recommandable: les pertes dues aux rongeurs et
aux champignons sont lourdes et les coûts des soins
sont élevés.
Rajeunissement naturel. Les tiges disséminées
de noyer – du stade du recrû à celui du perchis –
peuvent être intégrées dans le futur peuplement
et soignées en tant que régénération naturelle.
On n’a encore jamais trouvé de recrû naturel sous
un noyer, qu’il fructifie ou non. Il se pourrait que
la présence de juglone dans la feuille et dans l’écorce explique ce phénomène: cette substance issue
du métabolisme secondaire est en effet connue
pour inhiber la germination et la croissance de nombreuses plantes (allélopathie); sous les noyers, on
ne trouve que des espèces tolérantes comme les
ronces et les paturins.
Protection. Les dégâts de frayure sur les tiges,
constatées localement et dues au chevreuil, obligent à prendre des mesures de protection. Comme
le risque d’abroutissement est faible, on peut généralement renoncer à clôturer.
Mélange. Les essences participant au mélange sont souvent plantées en lignes, soit en même
temps que le noyer, soit 10 à 20 ans plus tard en
tant que sous-étage. Des essences de stature
basse comme le charme, l’érable champêtre, l’alisier et le noisetier sont utiles pour assurer la couverture du sol et pour former le fût du noyer. Les
Noyer
6
Exigences écologiques
vent de bons résultats. À cet effet, on sélectionne
la pousse la plus vigoureuse d’une fourche ou
d’une touffe de tiges et on supprime les autres à
l’aide d’un sécateur. Ce travail s’entreprend après
un gel tardif ou aussi tôt que possible en période
de végétation. Il faut éviter, dans toute la mesure
du possible, de blesser le tronc ou les racines, afin
de n’offrir aucune porte d’entrée aux champignons.
Élagage. L’élagage est indispensable si l’on veut
améliorer la qualité du fût. Les interventions commencent à une hauteur de 4 m et ne doivent pas
être trop fortes. La longueur de la couronne restante
doit mesurer au moins la moitié de la hauteur totale
de l’arbre. Sinon, il apparaît des gourmands. Le
diamètre des branches élaguées ne doit pas dépasser 3 cm. La plupart des auteurs et des forestiers
recommandent d’élaguer en été, au plus tard début
août. À cette période de l’année, le noyer est en
pleine sève, les lésions guérissent vite et il se forme
moins de gourmands qu’au printemps. Lorsque
la densité de noyers est élevée ou lorsqu’un peuplement accessoire protège les troncs, l’élagage
des branches sèches suffit.
Soins des couronnes. C’est en soignant attentivement les couronnes qu’on obtient de gros
diamètres. Les critères à considérer sont l’âge (25
ans), la hauteur dominante (13 m) et la longueur
des couronnes; les soins débutent dès que la
couronne fait moins que la moitié de la hauteur
de l’arbre (L < 1/2 H). Comme chez le merisier, on
cherche à obtenir des longueurs de couronne
relatives de 1/2 à 2/3 de la hauteur totale, proportions inhabituelles en Suisse.
Espèce sensible au gel, le noyer a besoin d’un
climat doux et d’une période de végétation
de six mois pour se développer normalement.
La croissance sera optimale sur un sol profond,
perméable, riche en minéraux et frais.
Photo: Projet Favoriser les essences rares
essences associatives (sorbier des oiseleurs, saule
marsault, bouleau) peuvent être recommandées
en plantation préparatoire comme protection contre
le gel et contre le rayonnement. Quant au mélange
intime et durable avec des essences à forte croissance comme le hêtre, l’érable sycomore, le chêne,
le frêne et le merisier, les avis sont partagés. Certains
auteurs rejettent ce mode de culture, argumentant que les rythmes de croissance et les hauteurs
finales sont trop différents; d’autres jugent la combinaison possible à condition de soigner le peuplement et de dégager les noyers.
Soins. Sur les bonnes stations, les soins nécessaires
à une production de bois de qualité sont coûteux.
La conduite du peuplement est comparable à celle
du chêne pédonculé, sauf qu’en raison de la croissance plus rapide du noyer, toutes les mesures
doivent intervenir plus tôt. Il est difficile de trouver l’équilibre entre la densité des tiges et l’apport
de lumière pour favoriser la vitalité et la stabilité
du peuplement. Dans le recrû et dans le fourré,
le rythme des interventions est fonction de la station et des essences mélangées. L’espace à disposition des jeunes arbres est important pour le
développement: un peuplement dense peut entraîner une perte de vitalité et favoriser une attaque
du pour-ridié. Il faut donc toujours éliminer les
espèces ligneuses et herbacées qui tentent de s’installer. Les plants trop chétifs peuvent être recépés
au ras du sol une semaine avant le débourrement.
Les nouveaux rejets de souche sont en général de
bonne qualité et il est possible de sélectionner
le meilleur d’entre eux. En plus, une taille de formation durant les premières années donne sou-
Bel exemplaire de noyer dégagé
Noyer élagué dans un perchis
Noyer
3
Chaleur. Le principal facteur stationnel est le climat,
car le noyer supporte mal les hivers froids et les
gels tardifs. Les conditions climatiques sont
optimales sur des versants sud et ouest abrités des
vents, dans des régions viticoles et des vallées à
fœhn. Les zones exposées au gel (par exemple les
cuvettes marquées et les vallons étroits) ou menacées par la neige mouillée (certaines régions du
Plateau et des vallées à fœhn) sont néfastes. C’est
surtout par rapport à la production de noix que
l’arbre est exigeant, car la fleur est très sensible
aux chutes de température. Par conséquent, un
climat océanique modéré convient mieux au noyer
qu’un climat continental. En gros, la culture demande une température moyenne annuelle d’au
moins 7 °C. La période de végétation doit s’étendre
sur 180 jours au minimum et la température ne
doit pas descendre au-dessous de –30 °C. Au printemps, il faut que la température du sol soit assez élevée (10 °C environ) pour que la croissance
de nouvelles racines absorbantes et le débourrement
des feuilles puissent commencer.
Eau. Le noyer est moyennement à hautement exigeant quant à l’alimentation en eau. Les sols mouillés ne conviennent cependant pas, car ils dégradent la coloration du bois de cœur. Le besoin annuel
en précipitation est d’au moins 700 mm. Un climat frais et humide augmente le risque d’infection par des champignons.
Peuplement de noyers
Récolte. Le but de production est une couronne
dense, un axe aussi continu que possible et une
bille de pied sans branches ni gourmands de 6 à
8 m avec un diamètre (DHP) de 50 à 70 cm à l’âge
d’environ 80 ans.
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Sources: Becquey 1997, Bodmer 1999, Ebert 1999, Graeschke et Gürth
1993, Hertel 1994, Huber et Courraud 1994, Jurschitzka 1993, Junod
1998, Klemp 1979, Mettendorf et al. 1996, Moll 1991, Pretzsch 1995,
Rausis 1998, Rotach 2000, Scheeder 1990, Schulze-Bierbach 1991, Schütz
2000, Stocker 1999, Winter et Gürth 1990.
Associations végétales
Hêtraies acidophiles
1
Hêtraie à luzule des bois
1
Hêtraies mésophiles
6/7
Hêtraie à gaillet odorant
9/10 Hêtraie à pulmonaire
11
Hêtraie à gouet
12/13 Hêtraie à dentaire
1
1
1
1
Hêtraies xérophiles
14/15 Hêtraie à laîches
16
Hêtraie à seslérie
17
Hêtraie à if
1
1
1
Tillaies
25
Tillaie à aspérule de Turin
1
Frênaies hygrophiles
26
Frênaie des pentes
1
Chênaies subméditerranéennes
38
Chênaie buissonnante thermophile
1
Pinèdes basophiles
65
Pinède à bruyère carnée
1
Pinèdes acidophiles
68
Pinède à callune
1
Sol. On rencontre le noyer sur des roches et sur
des formations géologiques diverses: calcaires du
Crétacé et du Jurassique, Flysch riches en calcium
et potassium, Verrucano, conglomérats calcaires,
grès molassiques ou encore moraines des glaciers
du Rhin et de la Linth, pierriers fluvio-glaciaires,
lœss postglaciaire de la vallée du Rhin, alluvions
graveleuses ou sablonneuses, débris de roches
faiblement cimentés. Souvent, l’espèce pousse sur
des formations géologiques jeunes comme les cônes
d’effondrement, les éboulis et les cônes de déjection.
Dans ces biotopes, le sol est meuble et profond,
bien aéré et rapidement réchauffé, bien alimenté
en eau et très perméable. Vu la présence du noyer
sur le Verrucano, on peut supposer qu’il supporte
des pH bas et très fluctuants. Mais la croissance
est particulièrement bonne sur les substrats basiques (pH: 6,5-7,5). Toutefois un excès de calcaire
peut provoquer des chloroses. La croissance est
encore satisfaisante lorsque la valeur nutritive du
sol est moyenne. Ni les sols sablonneux légers, ni
les sols argileux lourds et mouillés ne conviennent.
Phytosociologie. Le noyer est réparti, avant tout
par pieds isolés, dans des érablaies-tillaies sur éboulis mobiles (EK 25) ainsi que dans la variante xérophile de la hêtraie à dentaire (13e) sur les adrets.
Au niveau de la strate arbustive, il est présent dans
presque toutes les hêtraies. C’est grâce à son système racinaire bien développé que le noyer peut
s’installer et se maintenir dans des pentes d’éboulis sèches.
Répartition altitudinale. En Suisse, le noyer ne
dépasse généralement pas 800 m d’altitude. Il est
vrai qu’on le rencontre ici et là jusqu’à 1200 m sur
des terrasses abritées et bien ensoleillées ou dans
les régions à fœhn, mais la fertilité est incertaine
et il est rare que les fruits mûrissent complètement.
Le noyer ne peut être utilisé pour une sylviculture
de qualité que jusqu’à 700 m environ.
Sources: Aas et al. 1993, Dellinger 1990, Becquey 1997, Keller 1999, Keller et al. 1998, Kissling 2000, Klemp 1990, Leibundgut 1991, Mettendorf
et al. 1996, Pretzsch 1995, Stocker 1999, Winkler 1936.
Aire de répartition selon Krüssmann (1979), modifié
Répartition géographique
L’aire naturelle comprend les pays à l’est de la
Méditerranée et le Proche-Orient. La culture du
noyer a été promue en Europe par les Romains
et plus tard par Charlemagne. Comme, en Suisse,
le noyer est retourné très tôt à l’état sauvage,
on peut le considérer comme espèce naturalisée faisant partie de la végétation naturelle.
Aire de répartition. Le noyer est indigène dans
les forêts de ravins des Balkans et de l’Asie du sudouest. Il est aujourd’hui répandu dans toute l’Europe
tempérée sous forme cultivée. On spécule sur des
présences autochtones en Europe centrale et on
suppose qu’il existe des populations naturelles dans
le sud-ouest de l’Allemagne et dans le nord-ouest
de la Suisse (noyer relicte J. germanica). Les forêts alluviales de Haute-Autriche abritent des formes
sauvages à petits fruits (les «noix de pierre»), assez
résistantes au gel et dont l’origine n’est pas expliquée.
Nord des Alpes suisses. Les forestiers sont bien
conscients de l’existence du noyer, mais ils ne lui
accordent en général que peu d’attention. C’est
pourquoi de nombreux exemplaires existants n’ont
pu être recensés: on estime que la représentativité des résultats de l’enquête ne dépasse pas 20
pour cent environ. Malgré cela, la carte reflète
l’essentiel de la situation: le noyer est surtout présent
dans les vallées à fœhn du nord des Alpes (Lac de
Thoune, Suisse centrale, Lac de Walenstadt) et le
long du pied du Jura (région des vignobles). Les
sites isolés dispersés sur l’ensemble du Plateau sont
en général bien suivis par le forestier. L’origine des
noyers de la forêt suisse n’est pas établi: vu leur
nombre relativement élevé, on ne sait pas s’il s’agit
localement de vraies populations forestières ou
seulement d’introductions à partir des noyers cultivés. S’il s’agissait d’écotypes forestiers particu-
Noyer
2
Reproduction
Noyer
7
Reproduction végétative. On observe rarement
une reproduction par voie végétative. Des drageons
apparaissent sur des racines blessées; ils permettent
aussi au noyer de survivre à des périodes de chaleur
ou de gel extrêmes. L’aptitude à rejeter de souche est bonne, en tout cas pour les jeunes sujets.
Le noyer est monoïque et anémophile. Les noix
sont souvent disséminées par des animaux,
par exemple des oiseaux qui les lâchent en vol.
Ainsi, la régénération naturelle est en général
constituée d’arbres isolés et dispersés. La
reproduction végétative est rare.
Noyer commun x Noyer noir = Juglans x intermedia
= Supernoix?!
Sources: Bryner 1989, Graeschke et Gürth 1993, Krapf et Bryner 1977,
Rotach 2000, Schanderl 1964.
Reproduction sexuée. La structure des fleurs
femelles révèle clairement que la pollinisation
s’effectue par le vent. Mais le pollen n’est guère
transporté à plus de 100 m. L’espèce est monoïque.
Les arbres jeunes ou récemment greffés ne produisent parfois temporairement que des fleurs mâles
ou que des fleurs femelles, donnant l’impression
d’être dioïques. Le noyer passe pour autogame.
Mais l’autopollinisation implique que le pollen soit
mûr au moment où les fleurs femelles sont réceptives. Comme le décalage entre les périodes de floraison mâle et femelle diminue avec l’âge, la probabilité d’autopollinisation augmente avec le temps.
Le climat aussi (température, humidité de l’air, pluie)
influence l’ordre de la floraison. Chez les noyers
qui débourrent tôt, les fleurs femelles ont plutôt
tendance à précéder les fleurs mâles; en cas de
débourrement tardif, c’est l’inverse. D’autre part,
le noyer possède la faculté de produire sans fécondation des noix capables de germer
(parthénogenèse).
Dissémination des graines, germination. Le
poids élevé de la graine complique la propagation:
les noix tombent sous l’arbre-mère. Mais divers
animaux – écureuils, mulots, corneilles, geais, canards – qui se nourrissent des noix, en transportent, en égarent et contribuent à leur dissémination. Ainsi, on trouve presque partout un riche rajeunissement issus des noix abandonnées par les
oiseaux. Les conditions de germination les meilleures
semblent apparemment réunies dans des biotopes
secs et basiques.
Facteurs de croissance
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Le noyer est une essence de lumière peu
compétitive. Il fait partie des espèces d’arbres
à croissance assez rapide. Sa longévité naturelle en Europe centrale est de 150 à 160 ans.
Besoins en lumière. Le noyer est considéré comme essence de lumière. À une certaine tolérance
à l’ombrage dans le jeune âge répond une forte
exigence en lumière à l’âge adulte: le houppier
doit être dégagé. L’éclairement latéral, typique
dans les lisières verticales, entraîne la déformation
des troncs, qui se contorsionnent en direction de
la lumière (phototropisme prononcé). Du point
de vue de la croissance et des besoins en lumière, le noyer est très proche du merisier.
Croissance. La pousse du noyer mesure entre
3 et 15 cm au terme de la première année et peut
atteindre 60 cm après deux ans. Dès la cinquième
année, la croissance peut être considérée comme
extrêmement rapide. On peut observer des
pousses annuelles de 1 à 1,5 m et des cernes de
6 à 8 mm. À partir de 30 à 40 ans, la capacité
d’expansion du houppier diminue. Le port du
noyer en futaie est comparable à celui du hêtre
ou du chêne. Le tronc est élancé et se ramifie généralement beaucoup plus haut qu’en terrain découvert. S’il pousse en solitaire, le noyer ne dépasse pas 25 m de hauteur, alors qu’il peut atteindre
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Fleurs femelles
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Chatons mâles (en bas) et fleurs femelles (en haut)
30 m en peuplement. Par contre, en forêt, l’accroissement en diamètre est plus faible qu’à découvert; seuls les exemplaires hors forêt peuvent
atteindre des diamètres vraiment importants. D’autre
part, les noyers ne fructifient pratiquement pas
en forêt.
Compétitivité. Le rythme de croissance et la
compétitivité du noyer varient fortement: même
des plants issus de variétés cultivées peuvent se
distinguer par une forte croissance et par des fûts
d’une longueur appréciable. À l’âge du perchis,
la croissance peut décliner sous l’effet de la concurrence.
Longévité. Sur les bonnes stations, la croissance en hauteur est achevée à 100 ans, à un diamètre (DHP) de 60 à 90 cm. À partir de 120 ans, la
pourriture des racines s’accentue; à 150 ou 160
ans, le noyer a atteint son âge maximal. On indique souvent une longévité de 300 à 400 ans, mais
cela ne vaut guère pour l’Europe centrale et occidentale
Système racinaire. La racine pivotante du noyer,
relativement longue et épaisse, renflée comme
un bulbe, stocke des substances de réserve. Elle
atteint jusqu’à six fois la longueur de la pousse
aérienne. Lorsque la racine est blessée, la plante
est doublement traumatisée: d’une part, le pourridié et d’autres champignons peuvent pénétrer à
l’intérieur de l’organe et, d’autre part, sa capacité
de stockage diminue.
Sources: Becquey 1997, Brunner 1998, Dellinger 1993, Ebert 1999, Graeschke
et Gürth 1993, Klemp 1990, Kronauer 1991, Kucera 1991, Leibundgut
1991, Mettendorf et al. 1996, Pretzsch 1995, Zeitlinger 1993.
Photo: Lüthy, Birmensdorf
Pivot d’un noyer âgé de 16 mois
Dans le but d’obtenir des noyers à bois plus productifs, on croise le
noyer commun ( ) avec le noyer noir ( ). On obtient alors Juglans x
intermedia. Du point de vue de l’économie forestière, ce croisement réunit
des propriétés positives des deux parents: l’axe de l’arbre est continu et
la croissance rapide. L’espèce résiste au gel hivernal, elle est peu menacée
par le gel tardif et ne pose que peu d’exigences écologiques. Le phototropisme – mais aussi la tolérance à l’ombrage – semble moins prononcé
que chez le noyer commun. On considère aussi le croisement comme résistant au «dépérissement du noyer noir». Comme il souffre moins du
gel et fait preuve d’une plus grande vitalité, on le suppose aussi moins
menacé par le pourridié. Mais d’autre part, Juglans x intermedia semble
très peu fleurir. Et de plus, ses descendants de deuxième génération se
scindent à nouveau en noyers communs et noyers noirs. Ces deux
dernières caractéristiques amènent à penser qu’il faut procéder par
plantation si l’on veut promouvoir l’espèce. On ne sait pas encore comment les praticiens accueilleront Juglans x intermedia: lorsqu’il s’agit
de bâtards ou «d’exotiques», les réactions des forestiers sont fort diverses
et couvrent un éventail qui va d’une sympathie marquée à un rejet non
moins violent.
Sources: Kronauer 1991, Mettendorf 1991, Scheeder 1990, Schott 1991.
Utilisation
Le noyer est un bois noble, un des plus précieux
du pays. On l’utilise depuis la Renaissance dans
la fabrication de meubles de divers styles et
pour bien d’autres objets.
Bois. Le bois du noyer se travaille bien et intervient dans la fabrication de produits haut
de gamme, que ce soit en assortiments massifs
ou plaqués. Il peut remplacer certains bois tropicaux. Le fait qu’on s’accommode de défauts
comme la roulure au cœur et la lunure, ou qu’on
accepte des irrégularités de texture du bois, confirme bien la valeur particulière accordée à l’essence. Les surbilles présentent en outre une madrure intéressante, recherchée pour divers produits. La qualité influence fortement le prix: une
bille de bois de tranchage (qualité A, 3’000 Fr./m3)
peut valoir quinze fois plus qu’une bille de bois
de sciage de qualité C (200 Fr./m3). Les besoins indigènes pour la menuiserie et le placage se montent à 15’000 mètres cubes de bois ronds,
dont 90 pour cent sont importés. On admet
que la demande se maintiendra dans le futur.
Précisons que le noyer fournit aussi un excellent
bois de feu.
Alimentation. Les noix séchées sont consommées crues ou combinées à divers produits alimentaires. L’huile est utilisée en cuisine et pour
la fabrication de savon. Mais dans les cultures
fruitières de rente en Suisse, le rôle de la noix reste
insignifiant.
Paysage. Lorsqu’il est solitaire, le noyer est un arbre imposant, dont la couronne largement déployée offre un merveilleux spectacle.
Sources: Klemp 1991, Kucera 1991, Rotach 2000.
Sources
(! = spécialement recommandé pour approfondir le sujet; remarque: les premiers essais d’introduction portant sur de nombreuses espèces de Juglandacées remonte déjà à un siècle. L’intérêt porté à l’espèce ne faiblit pas: le noyer a toujours beaucoup d’amis. L’AFZ a même consacré tout un numéro au noyer: Allgemeine Forstzeitschrift für Waldwirtschaft
und Umweltsorge, 1990. Der Nussbaum. AFZ 45, 48). Nous recommandons chaudement ces articles très intéressants.
Aas, G., Sieber, M., Schütz, J.-P., Brang, P., 1993: Mitteleuropäische Waldbaumarten. Artbeschreibung und Ökologie
unter besonderer Berücksichtigung der Schweiz. Professur
für Waldbau und Professur für Forstschutz und Dendrologie
der ETH Zürich, non publié.
Becquey, J., 1997: Les noyers à bois. Les guides du sylviculteur. Institut pour le développement forestier (troisième
édition coordonnée). 144 p. (! ouvrage informatif sur
la plantation et la culture des noyers)
Bertsch, K., 1951: Der Nussbaum (Juglans regia) als einheimischer Waldbaum. Veröffentlichungen der Württember-
gischen Landesstellen für Naturschutz und Landschaftspflege 106, 20: 65-68. (! opinions sur la provenance
du noyer)
Bodmer, A., Communication orale lors des enquêtes auprès
du service forestier et auprès de botanistes.
Brunner, O., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Bryner, W., 1989: Der Nussbaum, Juglans regia. Der Gartenbau
43: 2046-2050.
Camenzind, A., 1999: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Dellinger, R., 1990: Untersuchungen zur Vermehrung von
Juglans regia. AFZ 45, 48: 1240-1242. (! bonne approche de la question des semences et des problèmes
posés par la culture)
Ebert, H., 1999: Juglans regia. In: Ebert, H., 1999: Juglans
regia. In: Die Behandlung seltener Baumarten (2. Aufl.).
Schriftenreihe der Fachhochschule Rottenburg Nr. 08,
Hochschule für Forstwirtschaft, Rottenburg am Neckar:
165-170. (! vue d’ensemble récente sur toutes les espèces,
parfois un peu superficiel)
Noyer
Rausis, J.-P. 1998: Communication orale lors des enquêtes auprès du service forestier et auprès de botanistes.
noyer royal
Juglans regia L.
Rotach, P., 1996: Le noyer et l’alisier torminal: deux essences
d’avenir. La Forêt 49, 4: 17-19.
Schanderl, H., 1964: Untersuchungen über die Blütenbiologie
und Embryonenbildung von Juglans regia L. Aus dem
Institut für Botanik der Lehr. Und Forschungsanstalt
für Wein-, Obst- und Gartenbau in Geisenheim/Rhein.
Biologisches Zentralblatt 83: 71-103.
Scheeder, T., 1990: Juglans intermedia in einem Bestand
am Kaiserstuhl. AFZ 45, 48: 1236-1237. (!résumé concernant l’accroissement et les exigeances écologiques de
Juglans intermedia)
Schott, A., 1991: Vermehrung von Juglans spp. und der
Hybride Juglans intermedia. AFZ 46, 12: 611.
Schulze-Bierbach, F.-K., 1991: Der Anbau von Walnussbäumen im Bundesforstamt Nordrhein. AFZ 46, 12: 601604.
Schütz, J.-P., 2000: Communication orale.
Stocker, R., 1999: Communication orale lors des enquêtes auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Werneck, H.L., 1953: Die Formenkreise der bodenständigen Wildnuss in Ober- und Niederösterreich. Zool.
Botan. Gesellschaft Verhandlungen 92/93. 112-119.
(! article intéressant sur la provenance du noyer en
Autriche).
Winkler, O., 1936: Der Nussbaum als Waldbaum in einigen
nordalpinen Föhntälern der Ostschweiz. Separatdruck
aus dem 68. Band der St. Gallischen Naturwissenschaftlichen Gesellschaft, St. Gallen. 90 p.
Winter, R., Gürth, P., 1990: Anmerkungen zum forstlichen
Walnussanbau. Forst und Holz 45, 4: 117-120.
Zeitlinger, H. J., 1992: Der Nussbaum. Baumartenporträt
15. Der Nussbaum. Österreichische Forstzeitung 103,
3: 31-34.
Le noyer est-il autochtone? A-t-il en fait vraiment sa place en forêt? Peu d’espèces provoquent autant de discussions: dans
les milieux forestiers, l’éventail des positions va de l’enthousiasme le plus pur au rejet le plus catégorique. Les connaissances sur la sylviculture du noyer sont rares. Peut-être cela explique-t-il pourquoi les interventions sylvicoles restent plutôt timides.
En Europe centrale et occidentale, cependant, le noyer est devenu un arbre de culture très apprécié; c’est aussi le cas en
Suisse, où l’apport esthétique et économique de l’espèce est reconnu. Le noyer recherche les stations chaudes, tempérées
et il fréquente souvent les vallées à fœhn situées au nord des Alpes ainsi qu’au pied sud de la chaîne du Jura.
Identification de l’espèce
Tout un chacun connaît la puissante silhouette
d’un noyer solitaire dans le paysage. En forêt aussi, l’identification est facile grâce aux
caractères bien spécifiques de l’espèce.
Chez le noyer, le port, le moment du débourrement,
la fécondité, la période de maturité et la forme de
la noix varient fortement en fonction de la station
et de la provenance.
Port. Le tronc des noyers solitaires est souvent courbe et court, la partie sans branches ne mesurant
guère plus de 3 m. Par contre, ce fût peut facilement
atteindre 10 m à l’intérieur d’un peuplement.
Caractère typique du noyer: les pousses sont avant
tout des rameaux longs.
Écorce. Les jeunes noyers portent une écorce gris
argenté, mince et lisse. Avec les années, la couleur passe au gris noir et il se forme de profondes
fissures.
Feuilles. Les folioles, normalement au nombre de
sept, dégagent une odeur aromatique lorsqu’on
les frotte. En hiver, on reconnaît les jeunes noyers
aux cicatrices foliaires: leur garnde taille est frappante et elles sont en forme de cœur.
Fleurs. Les bourgeons à fleurs mâles se signalent
par leur grandeur (10 mm) et par leur forme, qui
fait penser à de petits cônes. On peut les observer facilement sur les rameaux courts, en général dès l’automne. Les chatons mâles, pendants,
éclosent peu avant ou en même temps que le
débourrement des feuilles, entre avril et juin. Les
fleurs femelles apparaissent environ quatre semaines plus tard.
Fruits. Le fruit monosperme est une drupe caractéristique. Les Romains ont dédié ce fruit à Jupiter en l’appelant Jovis glans, gland de Jupiter. C’est
l’origine du nom Juglans.
Sources: Becquey 1997, Hecker 1985, Klemp 1979, Pretzsch 1995, Zeitlinger
1992.
Projet Favoriser les essences rares
Rédaction: Nathalie Barengo
Éditeurs: Chaire de sylviculture EPFZ,
Direction fédérale des forêts OFEFP
© EPFZ/OFEFP 2001
Photo: Projet Favoriser les essences rares
Rotach, P., 2000: Communication orale.
Une couronne de noyer bien formée
Bourgeons floraux mâles
Une noix ouverte
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Klemp, C.D., 1990: Überlegungen zum Anbau der Walnuss
im Wald. AFZ 45, 48: 1234-1235.(! brève discussion
de la station, des questions de descendance et des types de cultures du noyer.)
Krapf, B., Bryner, W., 1977: Brauchen Walnussbäume fremden
Blütenstaub? Schweizerische Zeitschrift für Obst- und
Weinbau 7: 156-158.
Kronauer, H., 1991: Exkursion der Interessengemeinschaft
Nussanbau: Es bleibt noch manche Nuss zu knacken.
AFZ 46, 17: 855-857.
Krüssmann, G., 1979: Die Bäume Europas (2. Aufl.). Verlag
Paul Parey, Berlin und Hamburg. S. 65.
Kucera, L. J., 1991: Eigenschaften und Verwendung des
Holzes der Walnuss. AFZ 46, 12: 608-610.
Leibundgut, H., 1991: Der Walnussbaum (Juglans regia).
In: Unsere Waldbäume. Verlag Paul Haupt, Bern. p. 150152.
Mettendorf, B., 1991: Die Schwarznusshybride Juglans x
intermedia Carr.. Eine raschwüchsige und widerstandsfähige Wertholzart. AFZ 46, 12: 605-607. (!comparaison
intéressante entre les caractéristiques des hybrides et
celles des parents, pour le cas de Juglans x intermedia)
Mettendorf, B., Franke, A., Widmaier, T., 1996: Der Anbau
der Walnuss zur Holzproduktion. Merkblätter der
forstlichen Versuchs- und Forschungsanstalt BadenWürttemberg 47. Abt. Botanik und Standortskunde,
Arbeitsbereich Forstpflanzenzüchtung. 15 p. (! aperçu
concernant la création de peuplements et le traitement
sylvicole)
Moll, B., 1991: Die Nussbaumkulturen der Schweizer Gemeinde Selzach. AFZ 46, 12: 612-613.
Office fédéral de la statistique, 1997: Recensement des cultures
fruitières en Suisse. (! par internet sur www.statistik.
admin.ch)
Pretzsch, H., 1995: Juglans regia Linné, 1753. In: Schütt,
P., Schuck, H.J., Aas, G., Lang, U. (Éd.), 1995: Enzyklopädie
der Holzgewächse: Handbuch und Atlas der Dendrologie. Teil III-2. Ecomed, Landsberg a.L.. 16 p. (! bon aperçu
général du noyer)
Noyer commun
Photo: Chaire de pathologie forestière et dendrologie
Graeschke, M.-A., Gürth, P., 1993: Untersuchungen über
das Wachstum der Walnuss (Juglans regia) als Waldbaum.
Forst und Holz 48, 11: 309-313.(! comparaison intéressante entre la croissance du noyer (mélangé pied par
pied) et celle du hêtre et d’autres feuillus précieux du
même peuplement)
Hecker, U., 1985: Echte Walnuss. In: Laubgehölze. Wildwachsende Bäume, Sträucher und Zwerggehölze. BLV
Verlagsgesellschaft, München. p. 38-39.
Hertel, W., 1994: Wal(d)nussbäume in der Schweiz: Jahrestagung der Interessengemeinschaft Nussanbau. AFZ 49,
19: 14-26. (! opinions sur le choix de provenances propices
en sylviculture)
Hubert, M. Courraud, R., 1994: Les noyers. In: Élagage et
tailles de formation des arbres forestiers (2e édition). Institut
pour le développement forestier. p. 231-235.
Jakober, U., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Junod, P., 1998: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Jurschitzka, P., 1993: Versuchsanbauten mit Walnuss. AFZ
48, 6: 285. (!expériences intéressantes sur l’introduction
du noyer hors des régions viticoles en Allemagne; recommandations pour les praticiens)
Keller, W., 1999: Communication orale lors des enquêtes
auprès du service forestier et auprès de botanistes.
Keller, W., Wohlgemuth, T., Kuhn, N., Schütz, M., Wildi,
O., 1998: Waldgesellschaften der Schweiz auf floristischer Grundlage. Statistisch überarbeitete Fassung der
“Wald-gesellschaften und Waldstandorte der Schweiz“
von Heinz Ellenberg und Frank Klötzli (1972). Mitteilungen der Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee
und Landschaft 73, 2: 93-357.
Kissling, P., 2000: Proposition de nomenclature romande
des syntaxons pour SEBA (Projet Favoriser les essences
rares). Non publié. Document du 17. 10. 2000. Moudon.
5 p.
Klemp, C.D., 1979: Walnuss-Anbau zur forstlichen Wertholzproduktion. AFZ 34, 26: 27-52.
8

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